20 Fév

Vote à l’étranger : e-mailing et listes électorales prêtent à polémique

La polémique sur l’inégalité des conditions d’accès aux listes électorales consulaires va-t-elle rebondir ?  Constatant que seuls les partis politiques constitués avaient  accès à ces listes avant le dépôt officiel des candidatures, plusieurs candidats indépendants avaient décidé d’entamer des procédures contre le décret à l’origine de la situation. Comment faire campagne sans connaître ses électeurs ?

La « révélation » d’un mailing de Nicolas Sarkozy à destination des Français de l’étranger pourrait bien relancer le débat. C’est un forum hébergé par le site numeram.com qui a lancé le buzz ce lundi. De nombreux électeurs se plaignent d’avoir été spammé par les équipes de campagne du président candidat. Parmi eux, une majorité de Français de l’étranger :« Imaginez un parti extrémiste appelant a une politique d’intolérance dans son massive e mail alors que tout mes courriels peuvent être surveillés au boulot ?..Ma DRH américaine peut me faire des ennuis en me soupçonnant d’utiliser mon courriel professionnel pour une activité politique ! »

Dès le troisième témoignage, le « mystère » est en partie résolu par la reproduction de la mention finale  du message reçu qui indique que : « Les données utilisées pour vous adresser ce message sont issues des listes électorales consulaires (article L. 330-4 du code électoral).

Sur le forum de numerama.com, le débat s’enroule ainsi autour de la loi « informatique et libertés ». Spam ou pas, la CNIL pourrait être appelée à se prononcer. Mais aux internautes interloqués par le lien entre listes électorales et e-mail « Depuis quand sur la liste électorale figure notre mail ? », on pourrait demander s’ils ont manifesté leur intérêt pour le vote par Internet. Dans ce cas, il fallait en effet obligatoirement donné une adresse électronique.

Sur le front des conditions d’accès aux listes consulaires, cet épisode donnera probablement du grain à moudre aux candidats indépendants.

MAJlibération.fr consacre un billet à cette campagne d’e-mail et donne la parole à Thierry Mariani. Selon  le ministre des transports,  conseiller politique de l’UMP pour les Français de l’étranger …et candidat dans la 11è circonscription «Il faut savoir que les listes électorales au consulat comportent désormais les adresses mail, dans certains pays les liaisons internet étant plus pratiques et rapides. Ce taux d’adresses mail sur les listes consulaires atteint entre 70 et 90%.»

Mais c’est  rue89.com qui va avoir le dernier mot en confirmant la légalité de ces e-mails.  Non sans avoir souligné la subtile et récente évolution de la doctrine de la CNIL en la matière

10 Fév

Le vote par internet: un avenir radieux ?

« Un investissement pour l’avenir », selon Édouard Courtial. « Sans doute une première mondiale », selon François Saint Paul, Directeur des Français de l’Étranger.

En présentant ce matin, les résultats positifs d’un test « grandeur nature » de vote par internet,  le Secrétaire d’État aux Français de l’étranger et son équipe ont eu un peu de mal à résister à la tentation de prendre date. Les résultats de la simulation réalisée en janvier auprès de 15 000 inscrits sur des listes électorales consulaires des 5 continents, les ont en effet conforté dans la conviction qu’ils conduisaient « l’une des plus importantes innovations du droit électoral de ces dernières années ».

un schéma calqué sur le réel

De quoi s’agit-il ? Sur le papier, le principe est simple. Il s’agit de reproduire à l’identique dans le monde électronique, l’ensemble des étapes et des dispositifs d’un vote dans le monde physique. Ici, l’isoloir est virtuel, l’urne numérique, le bureau de vote électronique, la confidentialité algorithmique ! Concrètement, le procédé est très élaboré.

  • Garantir le secret du vote et la sincérité du scrutin. Après avoir reçu son identifiant par courrier postal et SMS, et un mot de passe par courriel l’électeur vote dans une « applet java »(son isoloir) qui le transmet, crypté, jusqu’à une urne électronique rendue inviolable. La clé de chiffrement a été fragmentée, le vote codé de l’électeur a été ainsi réparti sur les cartes à puces des assesseurs du Bureau de Vote Électronique. Au moment du dépouillement, la réunion des cartes à puce permet de restituer le vote initial.

    Fin janvier, le test s’est donc déroulé sans incident notoire. Seul problème repéré : l’obsolescence de certains équipements individuels, ordinateurs et navigateurs, incapables de charger l’applet java qui sert d’isoloir virtuel. Mais comme le code des électeurs est personnel, il est toujours possible d’utiliser une autre machine. Au final, 30% des 15 000 électeurs sollicités ont participé au premier tour, 33 % au second. Un résultat considéré comme appréciable par Édouard Courtial, convaincu qu’à terme, le vote par Internet favorisera la participation des Français de l’étranger.

    Seul bémol à l’optimisme de ses promoteurs, la sécurité extérieure du dispositif. Les attaques des Anonymous contre les sites de l’Élysée et d’Hadopi (en réaction à la fermeture de Megaupload) avait ainsi incité le ministère à ne pas communiquer en amont du test. « Sur Internet, on est jamais en sécurité totale, on est en gestion de risques » a admis un collaborateur du ministre.

    MAJ ( les spécialistes continuent de lancer avertissements sur avertissements sur les risques pris à travers cette initiative. Lire le nouveau billet « Vote par Internet : l’opacité en questions «  publié le 15 mai )

Français de l’étranger :1 078 804 électeurs, 783 bureaux de vote

On savait depuis la mi décembre que la barre symbolique du million d’inscrits serait dépassée. Édouard Courtial, le secrétaire d’état aux Français de l’étranger, l’a confirmé ce matin : 1 078 804 (1) électeurs ont choisi de voter à l’étranger pour l’élection présidentielle, les élections législatives et…les référendums (!). En 2014, ils pourront également voter pour les élections européennes.

Difficile pour autant d’apprécier qualitativement ces données. Selon le ministère, le nombre d’électeurs a augmenté de 10,38% par rapport à 2010 et de 22,6% par rapport à 2007. Entre 2002 et 2007, la progression avait été de près de 50%.

En attendant la validation définitive de ces chiffres par la commission électorale (publication le 10 mars), et leur ventilation par circonscription, impossible de savoir si certaines communautés géographiques se sont senties plus concernées que d’autres. Seul élément d’appréciation apporté ce matin, on sait d’expérience que les communautés les plus proches (installées dans des pays frontaliers) ont naturellement moins tendance à effectuer cette démarche. A suivre donc…

Dernier chiffre du jour, 783 bureaux de votes sont prévus cette année contre 580 en 2007.

A noter qu’aucun bureau décentralisé ne devrait être ouvert  au Canada pour les législatives. Les autorités canadiennes refusant le principe d’une circonscription étrangère sur leur territoire, seuls les locaux à statut diplomatique (consulats, ambassade) pourront organiser des opérations de vote. En revanche, 30 bureaux seront ouverts pour l’élection présidentielle. Dans ce contexte, les électeurs sont donc fortement encouragés à privilégier le vote à distance :  une nouveauté cette année, le vote par internet, qui vient de faire l’objet d’un test grandeur nature. Compte rendu dans le billet ci-dessus.

(1)  Ils sont 1 153 312 inscrits sur les listes électorales consulaires. Mais près de 75 000  d’entre eux ((74 508) ont choisi la possibilité de voter en France.

26 Jan

Suisse: la circonscription des femmes

La 6ème circonscription des Français de l’étranger possédait déjà quelques caractéristiques remarquables. Avec deux pays seulement, la Suisse et le Liechtenstein, elle était déjà la plus petite, géographiquement parlant, et la plus homogène en termes de population. Chargé de répartir équitablement les effectifs des expatriés, le législateur n’avait guère eu de difficultés et surtout pas besoin d’Atlas, pour réunir en un seul lieu électoral, la plus forte communauté française à l’étranger, estimée à quelques 250 000 résidents (dont 50% de binationaux).

Madame, la députée …

Mais grâce à la vigilance et à la sagacité de Swissinfo.ch, la 6ème circonscription pourrait bien accéder cette fois à une notoriété « internationale ». A 5 mois du scrutin, les électeurs de la 6ème savent qu’ils seront très probablement représentés par…une femme ! Un pronostic qui ne doit rien, à un quelconque exercice divinatoire mais tout, au simple examen de la liste des candidats. Aucun homme à l’horizon. A cette heure, les 5 candidats déclarés sont des candidates !

Et quoiqu’il advienne dans les jours à venir côté institutionnel, le FN et le FdG doivent encore officialiser le choix de leurs représentants, on voit mal ce qui pourrait changer le sens de l’histoire puisque ces 5 femmes sont issues des formations politiques majoritaires. Claudine Schmid, choisie par l’UMP au dépends de Michèle Spoerri qui se présente en indépendante,Nicole Castioni investie par le PS, Marie Françoise de Tassigny désignée parle Parti Radical et Xiména  Kaiser Morris par EELV.

Pas besoin de chercher un architecte machiavélique et féministe derrière cette configuration quasi miraculeuse dans le champ politique. Comme l’a noté Mathieu van Berchem, notre confrère de Swissinfo.ch, ces 5 femmes ont plusieurs points en commun, comme celui d’avoir été déjà occupé des postes électifs…en Suisse.

L’événement politique le plus important depuis que … ?

Quand on sait que le parti de Jean-Luc Mélenchon a proposé à ses partenaires du Front de Gauche l’ex socialiste Magali Orsini, on mesure à quel point nous sommes proches d’un événement exceptionnel. Si le Front National venait lui aussi à choisir une candidate, l’élection de la 6ème des Français de l’étranger pourrait devenir pour la politique ce que le film de Jacques Demy avait proposé au cinéma, « l’événement le plus important depuis que l’homme a marché sur le lune !!! »

On serait presque tenté de décrocher notre téléphone !

[Mise A Jour] Plusieurs lecteurs ont réagi au ton de ce billet. Faisant notamment remarquer que tout n’était pas joué et qu’il y aurait bien des épisodes avant de connaître la configuration définitive de la compétition. Je le reconnais bien volontiers. Comme dans d’autres circonscriptions, certains élus de l’AFE, forts de leur bilan et de leur popularité sont dans l’expectative et regardent attentivement l’évolution des rapports de force avant de se déclarer ou non. Mais en attendant d’être contredit par des faits nouveaux, il était assez tentant de pousser le « scénario féministe » à l’extrême. Avec un petit sourire intérieur. Les débats sur la parité sont rarement posés sur la base de l’absence des hommes !! La référence au film de Jacques Demy qui imaginait la grossesse… d’un homme me semblait de nature à souligner la distance onirique que je prenais, l’espace d’un instant, avec la réalité politique.

24 Jan

Un vilain petit « canard » dans la campagne américaine

Ils en ont de la chance les électeurs de la première circonscription des Français de l’Étranger (USA, Canada). Un palmipède à la plume moqueuse et au bec acéré vient de faire un comeback plutôt inattendu dans leur mare électorale.

Le Canard US qui se revendique, sans fausse modestie, « lointain petit-cousin immigré de l’illustre « Canard Enchainé » promet en effet d’animer « leur » campagne « sans parti pris aucun, ne roulant pour personne, jamais méchant gratuitement, avec ironie parfois ».



Et  de joindre aussitôt le bec à la parole. En à peine 2 semaines, le volatile a déjà épinglé la plupart des candidats en lice.

Julien BalKany bafouillant des spots électoraux..sans spectateurs, Frédéric Lefèvbre incitant les électeurs à faire remonter leurs doléances par l’intermédiaire des élus de l’AFE (Assemblée des Français de l’Etranger), à savoir… deux de ses principaux adversaires (!), Corinne Narrassiguin et Carole Granade, les candidates du PS et du Modem épinglées pour les ratés de leurs campagnes 2.0…Dès les premiers posts, le ton est donné. Et l’audience au rendez-vous,  si l’on en croit le « coin coin » d’autosatisfaction qui annonce près de 2000 aficionados en 2 semaines.

Pour l’instant, impossible vu d’ici, de savoir qui se cache sous les plumes du palmipède. Un confrère expatrié ? Un blogueur inspiré ? Un sous marin partisan ?

Un billet consacré à Gérard Michon, candidat « indépendant »,  a jeté  le trouble.  Abandonnant le ton caustique qui fait sa raison d’être, Le Canard US dresse en effet  portrait très élogieux de cet élu UMP (depuis 17 ans à l’AFE !), victime du parachutage de Frédéric Lefèbvre… Au point d’obliger le louangé à prendre lui même ses distances, sur sa page Facebook :

Cela dit, qu’un canard marche parfois de travers n’étonnera personne. En marquant sa sympathie pour le « petit » contre les appareils et les « people », Le Canard US cède probablement à ce fond libertaire sans lequel une telle aventure éditoriale n’est guère envisageable. La suite dira si le volatile peut prétendre se placer durablement sous l’aile tutélaire de son prestigieux ancêtre de la rue Saint-Honoré.

20 Jan

Double citoyenneté : la crispation canadienne

Mais quelle mouche a donc piqué les Canadiens qui se révèlent de plus en plus sourcilleux sur les questions de nationalité et de souveraineté ?

Après la polémique, toujours en cours, sur la circonscription législatives des Français de l’étranger, voici le temps de la compatibilité entre responsabilité politique et bi nationalité. Au cœur des arguties, Thomas  Mulcair, leader parlementaire(Mise à jour) du principal parti d’opposition, le Nouveau Parti Démocratique, qui se voit reprocher sa double nationalité française, considérée comme mal venue pour un candidat déclaré au poste de premier ministre . « Il n’y a pas d’obstacle juridique (….) mais certains groupes pourraient y voir un conflit de loyauté.. » explique un  expert en droit constitutionnel sur le portail d’informations canoe.ca .

Un avenir politique en pointillés tricolores ?

D’autres avant lui, avait préféré se « renier » pour accéder à de hautes responsabilités. Thomas Mulcair  revendique lui fièrement sa bi nationalité franco-canadienne. Vu d’ici, le geste a une certaine allure. Pourtant, à lire cet article d’un site anglophone, on finit par se demander si fierté ne rimerait pas un peu en la circonstance avec opportunité.

Thomas Mulcair, un binational futur premier ministre ?

Thomas Mulcair y raconte en effet que c’est parce qu’il n’avait pas supporté être séparé de sa femme française et des ses enfants à un passage de douanes qu’il avait pensé  à faire jouer son droit de conjoint..quinze ans après son mariage !! Et comme beaucoup de ses amis politiques n’ont appris la double citoyenneté de leur leader qu’à l’occasion de la polémique. Et qu’à se documenter, on découvre que son parti est fort surtout de son implantation au Québec, terre « française » s’il en est..

Thomas Mulcair rétorque que s’il n’a pas claironné sa double citoyenneté, il ne l’a pas pour autant caché. La preuve, c’est à sa double appartenance qu’il doit d’avoir été invité par la France à participer à des rencontres organisées pour tenter de convaincre de l’innocuité de l’élection d’un député français issu d’une circonscription canadienne…D’ici à ce que les conservateurs s’emparent de l’argument pour dénoncer un opposant politique qui se fait le héraut d’un gouvernement étranger…
Dans la bourrasque, Thomas Mulcair peut au moins se féliciter d’une chose. Que sa femme ait échoué à se faire élire à l’Assemblée…des Français de l’Étranger en 2008 ! Catherine Pinhas Mulcair avait fait campagne sous l’étiquette UMP. Imaginez le scénario : un homme de gauche mariée à une française, élue de droite, ambitionnant de devenir premier ministre dans un pays assez jaloux de sa souveraineté pour refuser aux autres l’accès symbolique à son territoire.. Vive la Reine !

12 Jan

Investitures : ça bouge à gauche, ça bouchonne à droite…

Éclaircissements d’un côté, bouteille à l’encre de l’autre, ce sont les 2 grandes tendances de la rentrée politique sur le front des législatives de l’étranger en ce début d’année.

La gauche en ordre de bataille

Le PS et EELV continuent à peaufiner leur alliance sur le terrain. Après l’accord initial qui avait vu les socialistes laisser le champ libre à Sergio Coronado (porte parole d’Éva Joly) en Amérique du sud (2ème), c’est au tour des écologistes de faire des « bonnes manières » au PS.  Coup sur coup, les candidats EELV viennent de se retirer de la 7ème (Europe de l’est) et de la 1ère (Amérique du nord).

– Le « grain de sable » de ce côté de l’échiquier, c’est le Front de Gauche qui sera finalement présent dans toutes les circonscriptions. Malgré les approches des socialistes…qui n’ont apparemment pas voulu « céder » la moindre investiture unitaire. 8 ou 9 de ces candidats seront issus des rangs du PC (arbitrage début février) et 2 ou 3 seront désignés par le Parti de Gauche.  A noter, parité oblige, qu’il s’agirait de 3 femmes. Deux sont partantes certaines. Raquel Garrido qui ira défier Sergio Coronado dans la 2ème pour un duel bi-national et »fratricide » entre deux enfants de l’exil chilien et Juliette Estivil, qui retrouvera son pays d’origine, l’Espagne, en se présentant dans  la 5 ème (péninsule ibérique, Andorre et Monaco). Magali Orsini (ex PS Genève) pourrait être la troisième si le PG mène la liste dans la 6ème (Suisse).

La Droite dans la chamaille

– Si tout n’est pas rose à gauche, que dire du climat qui règne à droite ? La pilule des parachutages n’a toujours pas été digérée par les militants de terrain.

Rapportées par Marianne, les petites phrases assassines qui font les dissidents se multiplient : «Je n’ai rien contre les candidats investis, mais ce n’est pas en allant parfois à l’hôtel qu’on connaît un pays, tempête Françoise Lindemann, élue depuis vingt ans à l’AFE (Assemblée des Français de l’Étranger) au Brésil.  La fervente supportrice de Nicolas Sarkozy n’a pas goûté l’investiture de Pascal Drouhaud, directeur adjoint pour l’Amérique latine et l’Afrique subsaharienne du groupe Alstom. «Ça aurait été bien de choisir quelqu’un qui parle correctement anglais» lance Gérard Michon, militant UMP lui aussi élu à l’AFE à destination de…Frédéric Lefebvre, investi pour l’Amérique du nord. Et il n’est pas indifférent de constater que c’est une voix des Français de l’étranger, la sénatrice UMP, Joëlle Garriaud Maylam qui assure la viralité de cette grogne en reproduisant sur son blog l’article (payant) de Marianne !

– Une enquête de Marianne par ailleurs très complète signée Élodie Émery et Régis Soubrouillard qui décortique ce qui pourrait bien ressembler à une machine à perdre quelques illusions le soir des résultats.

– A noter aussi quelques incertitudes au Centre. Sans bruit, les amis de Jean-Louis Borloo s’installent dans la compétition. Déjà 6 candidats sous l’étiquette belliqueuse (?) d’ARES (Alliance Républicaine, Écologiste et Sociale) dont  Dominique Paillé. L’ancien porte parole de Nicolas Sarkozy a déjà annoncé la « Panique à l’Elysée »(Grasset). Il pourrait bien bousculer les plans de Marie-Anne Montchamp, la secrétaire d’état aux Solidarités, dans la 4ème (Benelux). Et il reste à découvrir les véritables intentions du Modem et du Nouveau Centre.

– Pour l’instant, certains avancent masqués. Un blog des citoyens hors de France affirme par exemple représenter un courant humaniste de la majorité qui entend être présent dans la 11ème (Asie, Afrique de l’est). Si l’on voit bien que ce courant peut difficilement se ranger derrière Thierry Mariani, le ministre des transports et son étiquette de « La Droite populaire », il est pour l’heure impossible d’identifier le ou les auteurs. Principe de précaution oblige  : « On nous cherche salle Colbert » (la salle réservée à l’UMP à l’Assemblée Nationale). « Si on veut aller jusqu’au bout… » Ambiance.

14 Déc

Etudiants étrangers : Alain Marsaud veut corriger Claude Guéant

Il y met les formes Alain Marsaud quand il écrit à Claude Guéant : « votre administration doit prendre en compte la situation du marché du travail où nombre de nos compatriotes sont à la recherche d’une activité professionnelle (…) cependant.. », cependant, ce sont bien les effets délétères de la circulaire du 31 mai sur les étudiants étrangers qui justifient  l’intervention de l’ancien juge anti terroriste auprès de l’actuel ministre de l’Intérieur.

On l’a déjà noté ici dans un billet précédent  « Ce texte qui tend à limiter la possibilité pour les étudiants étrangers de rester travailler en France, fait des vagues un peu partout dans le monde« .

Or il se trouve qu’Alain Marsaud est devenu un véritable globe trotteur depuis qu’il convoite la 10 ème circonscription des Français de l’étranger. Pensez donc, 48 pays y sont inclus ! Il était donc inévitable que ces vagues de réprobation viennent lécher les bottes de 7 lieues du candidat :

« J’ai fait l’objet de différentes demandes d’intervention concernant des étudiants issus du Moyen-Orient ou de l’Afrique de l’Ouest, écrit Alain Marsaud, Aux vues de leur situation personnelle il est apparu qu’un examen personnalisé aurait été de nature à valoriser tout l’intérêt qu’il pouvait y avoir pour notre pays à accepter la requête de ces personnes. »

Intérêt bien compris de chaque côté, Alain Marsaud et Claude Guéant se retrouvent donc  en porte à faux..électoral. Momentanément. Mais au delà de l’anecdote, il n’est pas inintéressant de constater cet effet secondaire de la création des législatives de l’étranger… qui obligeront dorénavant les politiques, quels qu’ils soient, à prendre un peu plus en considération les conséquences extérieures de leur calculs intérieurs.


13 Déc

Législatives des Français de l’étranger : «Pourquoi pas la gauche»? (Slate.fr)

L’attention monte dans l’hexagone. Après Agoravox, Le Monde, Les Echos, Le Figaro, déjà cités sur ce blog, c’est au tour de Slate.fr de se livrer au double exercice de la synthèse pédagogique et de la prospective à propos des législatives des Français de l’étranger.

Et comme à chaque nouvel épisode, c’est le rapport de forces Gauche/Droite qui permet d’attirer le chaland. Et comme à chaque fois, le suspens monte d’un cran. Après le 7/4 du Monde en faveur de la Droite, après le 7/5 du Figaro, Slate.fr, réussit habilement à franchir un pallier en osant l’hypothèse, iconoclaste il y a encore quelques semaines, d’une victoire possible de la Gauche ! Pas de nouvelles données pourtant, simplement du ressenti. Et un regard un peu plus attentif sur l‘évolution sociologique d’une communauté expatriée dont les effectifs ont progressé de près de 50 % dix ans.

«C’est un public qui est au plutôt au centre-droit qu’à droite et pas du tout à l’extrême-droite, plutôt droite humaniste que Droite populaire, et l’écart avec la gauche est de moins en moins important», analyse calmement Joëlle Garraud-Maylam, sénatrice UMP des Français de l’étranger. 

Côté PS, on semble y croire. Interrogé par  les deux journalistes de Slate, le sénateur PS des Français de l’étranger Richard Yung juge que son camp «peut gagner quatre ou cinq circonscriptions»: en plus des deux où la gauche est théoriquement majoritaire.

A souligner encore l’accent mis sur les dissidences qui pourraient contribuer à affaiblir la majorité présidentielle. Si les dignitaires de l’UMP interrogés, semblent penser que tout rentrera dans l’ordre en temps voulu, certains « écartés » de l’investiture comme Olivier Cadic, croient encore en un deuxième round possible.

« Les législatives des Français de l’étranger, pas si ingagnables pour la gauche », l’enquête signée Cécile Dehesdin et Jean-Marie Pottier est à lire par ici (A noter la jolie iconographie de l’article)


28 Nov

Les comptes de campagne, c’est flou!

Peut-on ouvrir un compte bancaire de campagne en Asie centrale ? Peut-on utiliser ses Miles personnels ? Comment contrôler un payement en liquide en Afrique ?

A scrutin inédit, questions inédites et réponses…inconnues. Alors même que la période légale de contrôle des comptes des candidats (déjà déclarés ou non) a débuté… au mois de juin dernier !

La question du financement des campagnes législatives des députés des Français de l’étranger tourne au casse-tête pour toutes les personnes ou institutions concernées. Bien sûr, il y a les règles communes résumées dans le guide du candidat et du mandataire de la Commission Nationale de Contrôle (CNCCFP). Mais l’innovation que constitue la création de 11 circonscriptions ex nihilo tarde à être codifiée. Le projet de loi espéré joue à l’Arlésienne. Seul précision à ce jour, un arrêté du 5 octobre dernier est venu fixer le plafond des frais de déplacements. De 4800 à 49200 euros selon la taille des circonscriptions.

extrait Journal Officiel

Le cas Mariani

Un cas, emblématique, fait beaucoup parler, celui des « Miles » de Thierry Mariani. Le ministre des transports en a accumulé 3 millions (!!). Un véritable « trésor » pour le candidat de la 11ème circonscription qui couvre… 49 pays !

Quel est le statut de ces Miles ? Propriété privée ? Gratification ? Pourrait-on considérer qu’il s’agit d’un « don » de l’état, voire des compagnies aériennes, c’est-à-dire des personnes morales interdites de financement politique … A ce jour, la commission avoue ne pas avoir tranché !

Pour l’ensemble des candidats, le principal souci est la règle du mandataire. Hors de sa présence, pas d’accès au compte bancaire de campagne, impossibilité d’engager des dépenses. Mais l’emmener avec soi à l’autre bout du monde, d’un pays à l’autre, c’est la promesse d’atteindre le plafond des frais de transports…2 fois plus vite ! Sur cette question le gouvernement a envisagé la possibilité de nommer des sous-mandataires sur place.

Dépenses de campagne

Pour la Commission, c’est le contrôle de l’ensemble des dépense de campagne qui pose des problèmes inédits. Qui dit sous-mandataire locaux, dit comptes bancaires délocalisés et donc possibilité de recueillir sur place les dons des électeurs. Et pourquoi pas en liquide.

On promet bien du plaisir et quelques migraines aux experts comptables et rapporteurs quand ils devront évaluer des justificatifs en swahili ou en chinois, trouver le bon taux de change à une date précise dans des pays qui n’en ont pas forcément, vérifier les conditions de location d’une salle de réunion au Proche-Orient ou l’ouverture d’un compte..en Suisse !

Dans ce contexte, faire campagne sur le Net pourrait bien être plus qu’ une mesure de bon sens, un cas de force majeur. A condition de ne pas avoir fait appel pour son blog à un prestataire trop onéreux et de pas avoir laissé passer sur son site le moindre message à caractère promotionnel ou commercial.