23 Avr

Présidentielle à l’étranger: stabilité en tête, dissolution du vote Bayrou, Mélenchon porte la gauche

En attendant la publication des votes pays par pays, on peut déjà tirer des premiers enseignements des résultats du vote des Français de l’étranger.

Extrait du widget FTV en ligne dans le billet précédent

Avec Nicolas Sarkozy largement en tête avec 38% des voix (- 0.49), devant François Hollande, 28,31% (-1.61), on retrouve globalement le rapport de force du duel de 2007. Tout juste peut-on noter un léger effritement du président sortant et un tassement des votes socialistes.

En revanche, la chute brutale de François Bayrou de près de 10 points (11,37% contre 21,34 en 2007) constitue la surprise de ce premier tour. On pouvait imaginer les expatriés sensibles au discours réputé « lucide » du leader du Modem sur l’état de la dette. De loin, le thème aurait pu sembler plus perceptible. Ce n’est manifestement pas le cas, le duel au sommet a accaparé l’attention.

La gauche gagne 8 points

A l’inverse, étonnante performance de Jean-Luc Mélenchon. Le candidat du Front de Gauche multiplie par 15 (!) l’influence du Parti Communiste représenté par Marie-Georges Buffet en 2007.

Une percée qui contribue à la forte poussée de la gauche qui progresse de 8 points (toutes composantes confondues) pour atteindre 43% contre 35 en 2007.

On notera également la bonne anticipation fournie par le sondage Opinionway commandité par TV5 et le petitjournal.com.

Etude OpinionWay- Mars 2012

Tous les candidats sont au niveau attendu même si l’on remarque que Marine Lepen avec un petit 6% (5,95) perd un point (ce n’est pas si souvent que le Front national est sur évalué par un sondage) et se retrouve bord à bord avec Eva Joly qui elle, enregistre un « bonus » de près d’un point et demi, pour s’inscrire à 5,44% (2 fois et demi le vote Voynet).

Quant à la participation, elle est comparable à 2007, 39,08 contre 40,30. Ce qui en soi n’est pas forcément un mauvais résultat. Avec 250 000 nouveaux inscrits et un fort rajeunissement du corps électoral, on pouvait craindre un nouveau tassement.

Alors bien sûr, ces résultats globaux cachent probablement des disparités locales qui seront regardées à la loupe dans la perspective des législatives.

Selon quelques données non officielles, il n’y aurait pas de tendance lourde, ni désaffection marquée envers le président sortant, ni adhésion notable pour son challenger. Quand Nicolas Sarkozy est annoncé en baisse  (3 à 4 points aux USA et au Royaume Uni par exemple), son rival n’enregistre que des gains de 1 à 2 points en retour. Une exception peut-être à attendre du Japon où François Hollande devancerait Nicolas Sarkozy qui disposait ici d’une avance de plus de 10 points en 2007.

Voir les tendances en Chine N.Sarkozy en tête mais en baisse et F.Hollande en nette progression qui lui permet de devancer F.Bayrou. Un article très complet de chine.aujourd’huilemonde.com

21 Avr

Soirées électorales : résultats et débats à partager sur les sites de France Télévisions (MAJ 2ème tour)

Nos premières »webcam expatriées » (c’est comme ça qu’on disait à l’époque) datent des soirées électorales « présidentielle 2007 » sur France 3. Ce blog en est un des avatars.

Le rendez-vous interactif proposé dimanche soir par France 3 Sat en est un autre. : « nos internautes prendront la parole. Ils sont chef d’entreprise, conseiller financier ou retraitée. Pour leur répondre, des jeunes militants politiques avec le regard de nos journalistes européens »

Un widget à votre disposition

Le vote « expatrié » sera un des enjeux du second tour avec en ligne de mire des élections législatives inédites dans les 11 nouvelles circonscriptions de l’étranger. Pour la première fois, la perspective d’un basculement global est envisageable (voir billet précédent).

La deuxième initiative originale et innovante de France Télévisions est la réalisation de ce widget « résultats » que nous mettons à votre disposition. Et pas seulement ici, mais chez vous, sur votre site ou sur votre blog, si vous le souhaitez. Le code d’intégration est à votre disposition à cette adresse.

Pour trouver les résultats du vote des Français de l’étranger, passer par l’onglet Outre-Mer (et hors de France), le pictogramme « globe » vous donnera accès aux données, en 6 langues, s’il vous plait.

17 Avr

Le vote des Français de l’étranger peut-il basculer ?

Le tropisme droitier, le penchant « conservateur» des Français de l’étranger n’est plus ce qu’il était. On l’avait déjà constaté lors de la présidentielle de 2007, quand le vote « expatrié » s’était « aligné » sur les résultats de métropole. On en a eu récemment la confirmation avec le score très serré (51/49) enregistré par le seul sondage  disponible (TV5 /lepetitjournal.com ). Mais de là à envisager une majorité de Français de l’étranger votant à gauche…Pourtant l’hypothèse n’est plus impensable. Parce que la sociologie de l’expatriation a changé. Parce que les échos d’une France vindicative en deçà et au delà de ses frontières dérange manifestement de plus en plus ceux qui ont fait le choix de l’ouverture au monde.

C’est aussi la petite musique qui se fait entendre dans les colonnes de nos confères étrangers qui sont allés à la rencontre des Français établis sur leur territoire.

Deux reportages parmi d’autres. Celui de l’Hebdo, magazine suisse romand et celui du Guardian. Deux reportages remarqués ces derniers jours parce qu’ ils se distinguent des habituels points de vue d’éditorialistes (voir la sélection de « Courrier international »). Et parce qu’ils auscultent deux des plus importantes « communautés » françaises expatriées.

La « vexation » suisse

En s’attachant aux pas des représentants du PS et de l’UMP en campagne dans leur pays, nos confrères de l’Hebdo ont pu sonder l’état d’esprit de quelques uns des 106 835 français inscrits sur les listes électorales dans la 6è circonscription (Suisse, Liechtenstein). Ici comme ailleurs, la communauté française s’est profondément renouvelée : « près de 40 % des inscrits ne l’étaient pas en 2007″, souligne  Claudine Schmid, candidate UMP aux législatives..avec une pointe d’anxiété « On ne les connaît pas électoralement parlant. Il est donc difficile de prédire pour qui ils vont voter ». On pourrait s’étonner de cet accès de prudence, chez la représentante d’un candidat qui l’avait largement emporté ici en 2007 (57% au second tour). Mais les attaques récurrentes de Nicolas Sarkozy, le président comme le candidat, contre la fiscalité de la Confédération et les « exilés » français ont semble-t-il profondément changé la donne : « «L’électorat est particulier en Suisse, explique Nicolas de Ziegler, de l’UMP. Plus de 50% des inscrits sont des binationaux. Lorsque le pays est attaqué, ils réagissent comme des Suisses. Ils ont mal vécu la manière dont l’État a été traité durant le quinquennat. D’autant, il faut l’avouer, que sur la forme le discours n’a pas toujours été adaptée.» Comment ce désamour va-t-il se traduire électoralement, le reportage ne le dit pas précisément. Certains évoquent un vote François Bayrou, d’autres l’abstention. Une autre François Hollande. Mais l’on sent bien que le résultat de 2007 (57,2% pour Nicolas Sarkozy) n’est plus envisageable en 2012. 

« anyone but Sarkozy » ?

Les reporters du Guardian le précisent d’emblée, il est loin le temps où pour trouver un Français en Angleterre, il suffisait de se rendre dans la « Frog Alley » dans le quartier de South Kensington  à Londres. Aujourd’hui, les quelques 300 à 400 000 Français installés de l’autre côté du « Channel » sont dispersés dans toute la grande Bretagne. Selon, Philippe Marlière, professeur de politique française et européenne à l’université, ce sont les années Blair qui ont changé l’image de la capitale anglaise redevenue « a dynamic, flexible, sexy place ». « You’ve got now a younger, less wealthy population », des jeunes moins aisés  qui auraient redessiné la donne politique « re-designed the electoral map ».

Certes, ils ne sont « que » 80 000 à s’être inscrits sur les listes consulaires pour la présidentielle. Parce que beaucoup sont partis sans se retourner (« no intention of going home for « at least 10 years », comme le dit Coraline). Parce qu’à l’inverse, il peut être facile de s’en retourner ne serait-ce qu’un weekend (ils sont 10 000 de moins inscrits sur les listes pour les législatives). Ou encore, parce que rien n’est venu les faire douter de leur « exil », comme le suggère Rosine « I don’t know if everyone will vote because everyone is so disillusioned. »

Pour certains la désillusion est teintée de rancœur contre les blocages de la société française. On le sait, beaucoup de jeunes issus de l’immigration ont tenté leur chance dans une société où le cosmopolitisme est une donnée culturelle. « Here people live with each other in the same area; they learn each other’s cultures » explique Coraline qui dit sa tristesse de ressentir les tensions et le racisme ambiant quand elle est de passage en France « there’s more racism around, there’s more things that make me sad« . D’où l’idée sous-jacente , exprimée par Vincent, de sanctionner dans les urnes les discours de stigmatisation, de remettre un peu d’humanité dans la vie politique française  « putting a bit more humanity back to French politics ». Un sentiment que Philippe, le professeur de politique qui penche à gauche, se plait à traduire en un pronostic impensable, il y a encore 5 ans , « it’s winnable ! » dit-il,  convaincu que sa colère personnelle est partagée par beaucoup de jeunes expatriés « people are so disillusioned and angry … that it’s just ‘anyone but Sarkozy' ».

Reporters et pas éditorialistes, nos confères britanniques et suisses se gardent bien de reprendre à leur compte cette conclusion définitive. Mais si leur ressenti venait à se confirmer, le vote des Français de l’étranger pourrait prendre une tournure « historique » d’ici le 6 mai.

Liens complémentaires :

« La Présidentielle et les expatriés en Suisse, Espagne, Egypte et Australie » sur le blog « A l’encre de ma plume »

« le vote des Français de l’étranger indécis » sur le blog Chroniques d’expatriation » Un bilet qui ajoute, à la revue de presse anglaise, Le Daily Telegraph et le London Progressive Journal,aux avis aussi tranchés que contradictoires.

« Les expatriés votent de moins en moins à droite » , article publié par Sud Ouest qui constate la tendance au recentrage du vote expatrié sans se prononcer sur la suite

12 Avr

Français de l’étranger : la participation hante les esprits

Elle buzze, elle buzze, la lettre du consul général de France à Londres. Les expatriés destinataires n’en sont pas encore revenus. C’est qu’il est fier, le consul. Fier de la mobilisation de son équipe qui aura travaillé 18 mois  pour préparer au mieux les échéances électorales : « effort gigantesque », « travail intense ». Tellement fier qu’il entend bien obtenir de « ses chers compatriotes », la juste contre partie de cet investissement. La hantise d’Édouard Braine ? Une participation électorale « scandaleusement faible » (..) qui  poserait la question de savoir si l’attention de la Mère Patrie à ses enfants expatriés est vraiment méritée » !!!


Newsletter du Consulat Générale(sic) / 5 avril 2012

C’est le blogueur H16 qui a « popularisé » cette leçon de morale aux accents surannés. Et ce libéral iconoclaste et anonyme d’adresser à son tour, sans mâcher ses mots, une véritable leçon de maintien démocratique au diplomate trop zélé : « Le summum est atteint avec l’évocation d’une « participation scandaleusement faible ». C’est quoi, « scandaleusement faible » ? 50% ? 10% ? 1% ? Et si c’est 1.2%, c’est « scandaleusement faible » ou juste faiblichon ? Et c’est scandaleux parce que le Consul s’est donné du mal pour cette mascarade ou c’est scandaleux parce que ça va clairement affaiblir la légitimité de l’élu ? C’est scandaleux parce qu’il faut glisser du papier dans une urne pour prouver qu’on existe, ou c’est scandaleux parce que des gens ont mieux à faire, ou, pire encore, ne pensent pas comme le gratte-papier qui a écrit cette consternante connerie ? »

Edoaurd Braine (à droite) a été ambassadeur de France en Malaisie © UPALI ATURUGIRI / AFP

On n’est pas sûr que le zèle maladroit du diplomate consciencieux mérite une charge aussi violente. Une « admonestation charitable » aurait pu suffire. Ce dont on est certain par contre, c’est que le taux d’abstention des Français de l’étranger préoccupe beaucoup les états majors politiques et l’administration.

une baisse tendancielle

Les données statistiques semblent en effet implacables. Depuis 1981, date de la première participation des expatriés à la présidentielle, le taux de participation n’a cessé de baisser. Plus nombreux sont les électeurs inscrits, moins nombreux sont les votants !  De 78,79% en 81, à 42,13% lors du second tour de la présidentielle de 2007 ! Un effondrement de près de 50 % !

On connait certaines raisons de cette désaffection. Si les effectifs des Français de l’étranger ont fortement progressé (près de 50% en dix ans), ils se sont surtout rajeunis. L’état d’esprit des candidats au départ a beaucoup changé. Aujourd’hui, on s’expatrie moins qu’on ne tente sa chance dans une autre partie de la société mondialisée…qu’on espère souvent plus ouverte. Que les liens se distendent dans ces conditions, n’est pas si surprenant.

Une cour assidue..

Pour autant la partie est-elle définitivement jouée ? Pour avoir longtemps et régulièrement penché à droite, les Français de l’étranger ont fait l’objet de toutes les attentions de la majorité présidentielle.

Sur le plan politique d’abord. En créant onze circonscriptions législatives réservées (une des 110 propositions de F.Mitterrand en 81), puis un Secrétariat d’État dédié, le gouvernement a clairement joué la carte de la séduction.

Sur le plan logistique, ensuite. En ouvrant la possibilité de vote par Internet et en faisant passer le nombre de bureau de votes de 580  à 783, d’une élection à l’autre, l’Administration des Français de l’Étranger aura tout fait pour aider les électeurs dispersés et favoriser une participation record, comme espéré à l’origine  (relire cette ITW de Serge Muscetti, sous directeur au Quai d’Orsay, réalisée par le petitijournal.com.. en 2007) . On comprend mieux avec le recul, et la pression qu’ont eu à subir  les équipes consulaires, et l’angoisse du Consul de Grande Bretagne au moment du penalty à l’approche du verdict des urnes.

A trop embrasser..

Car tous ces efforts risquent de pas être récompensés. La plupart des observateurs comme ici lefigaro.fr penchent plutôt pour une confirmation des tendances à l’abstention plutôt qu’à un regain d’intérêt. Le récent sondage de TV5 et du petitjournal.com laisse lui aussi entrevoir une participation faible .

Reste à mesurer l’effet des derniers épisodes de la campagne en direction des électeurs de l’étranger. Les e mails répétés du candidat Sarkozy et l’annonce d’un éventuel impôt lié à la nationalité ont provoqué la polémique. Sur la toile, de nombreux Français de l’étranger ont manifesté leur irritation. La manière dont va se traduire ce sentiment, distance supplémentaire ou volonté nouvelle de se faire entendre, constitue la dernière (petite) incertitude sur leur comportement, à moins de 10 jours du scrutin.

Dernière minute

Une difficulté réglementaire nouvelle, passée inaperçue (arrêté du 2 mars dernier) pourrait encore influencer significativement les taux de participation. « Désormais l’électeur ne pourra plus voter avec sa pièce d’identité étrangère comme c’était le cas jusqu’à présent ». C’est l’Association Démocratique des  Français à l’Étranger qui lance l’avertissement sur son tout nouveau site. Cette nouvelle disposition pourrait empêcher un nombre significatif d’électeurs, notamment binationaux, de pouvoir voter. Soir sur place, soit par correspondance. L‘ADFE ( classée à gauche) a averti le ministère sur les graves inconvénients de cette mesure.

Lien complémentaire :

« Des Bahamas aux steppes kazakhes, les Français votent partout » La Croix note les efforts faits pour encourager leur participation, mais recueille encore des témoignages sur la difficulté pratiques du vote dans certaines contrées

11 Avr

Une étrange élection (de près ou de loin)

La revue de presse étrangère est un rendez-vous désormais bien installé en période électorale. Beaucoup de nos confrères sacrifient à l’exercice avec plus ou moins d’allant.

On ne s’étonnera pas de retrouver TV 5 en tête de gondole. C’est dans l’ADN de la chaîne francophone que de croiser les regards sur l’actualité, sur la nôtre en particulier. Les correspondants de la presse étrangère, en poste à Paris, ont ainsi rendez-vous tous les mercredis dans l’émission Kiosque diffusée en soirée. Dans ce journal de campagne avec accent, on apprenait ainsi la semaine dernière que les Vietnamiens voteraient majoritairement Sarkozy ! Nouveau rendez-vous ce soir, le 11 ème déjà, à partir de 21h à Paris (les autres horaires de diffusion par zone géographique sont  indiqués sur le site)

Autre effort remarquable, celui de France info qui multiplie les rubriques et les occasions de se regarder dans les yeux des autres. Ce lundi, dès 6h20, dans la chronique quotidienne « 5 jours à la une »,  ce témoignage éloquent d’un électeur Américain :« Je ne savais pas qu’il y avait une élection en France », qui ajoute cette précision qui, pour le coup, est à double tranchant « Je regarde quatre ou cinq heures d’infos par jour, et je ne savais pas. »

Voilà bien un argument que les auditeurs de France Info ne pourraient guère invoquer. Les lève-tôt de ce lundi avaient un second rendez-vous avec la presse étrangère en écoutant.. dès 7h40« Tous en campagne ».

Alors bien sûr, à force de creuser le sillon, on court le risque de se répéter. Pour la deuxième fois de la matinée, la une de « The Economist » était ainsi mise en avant..10 jours après sa parution… Il faut dire que ce « déjeuner sur l’herbe » a été fort remarqué. D’ailleurs, pour ceux qui y aurait échappé….voici le déni français « designé » par nos  amis …confrères, « so british » ;^)

Mais heureusement, ce doublon n’empêche pas la radio d’élargir notre horizon, en citant le journal algérien El Watan qui semble pencher « naturellement » à gauche. Il faut dire que le quotidien évalue les candidats à l’aulne de leur position sur l’immigration. Dans ce cas…

A noter enfin, cette initiative de RTL qui a ouvert son rendez-vous  avec « la campagne vue de l’étranger » dans RTL Soir, vers 18h10.  Une chronique plus courte que celles de France Info mais qui a le mérite d’être aussi quotidienne. Lundi, le correspondant de la station aux USA a pu faire partager à ses auditeurs le même constat que ses confrères : aux Etats-Unis, il faut lire les grands magazines ou écouter la radio pour avoir une chance d’entendre parler de notre enjeu national.

08 Avr

Revue web de la semaine : liens d’ailleurs et d’ici

Le vote des Français de l’étranger fait désormais l’objet de focus quasi quotidiens sur les sites nationaux ou internationaux. A noter cette semaine :

  • – la longue synthèse de la rédaction d’ europe1.fr qui saisit l’occasion de de la publication de cette étude pour radiographier la ventilation des votes lors de la précédente présidentielle qui surprendra ceux qui ne se sont pas encore penchés sur la question.
  • – La livraison par lefigaro.fr, des premiers témoignages d’expatriés qu’il avait sollicités fin mars, concernant leur intérêt pour l’élection. Entre réflexion sur l’éloignement qui rapproche, interrogation sur l’absence de la politique étrangère et attente des législatives qui permettront d’évoquer des thématiques plus concrètes…des points de vue intéressants.

La publication in extremis des décrets de l’Exit Taxe votée l’an passé donne lieu aux premières analyses circonstanciées. Tout à tour, lefigaro.fr et bourse.challenges.fr relativisent l’impact de ce nouvel impôt tout en donnant quelques conseils pratiques. A suivre également le débat « doit-on payer plus d’impôts? » lancé par le site newsring.fr qui suscite forcément des points de vue sur la fiscalité des expatriés.

Au total des liens très sérieux cette semaine. Pour élargir la sélection, vous trouverez bien d’autres références dans la revue Scoop it liée à ce blog.

Enfin,  les « cartes postales » régionales envoyées par Patrick Damien

ReVue d’actu de la semaine

Grigny : une femme tuée par balle. Publié le 05/04/2012 par France 3 Paris-Ile-de-France. Une femme, âgée d’une quarantaine d’années, a été tuée par balle à Grigny (91) par un tireur qui s’est enfui à bord d’un deux-roues.

Fin de la fuite radioactive à Penly. Publié le 06/04/2012 par France 3 Haute-Normandie. EDF a annoncé vendredi matin la fin de la fuite sur un joint du circuit de refroidissement du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Penly (76), assurant que l’incident n’avait eu « aucune conséquence sur l’environnement ». La fin de la fuite serait intervenue à 4 h du matin. Le réacteur avait été arrêté automatiquement jeudi. L’incident a été classé provisoirement au niveau 1.


Marche blanche à Mende pour David. Publié le 05/04/2012 par France 3 Languedoc-Roussillon. De 200 à 300 habitants ont participé jeudi à une marche blanche sur les lieux du drame. David, 9 ans, avait été tué par balle alors qu’il jouait avec une arme à feu le mercredi 4 avril

Surveillance illégale: Ikea France fait son mea culpa. Publié le 06/04/2012 parFrance 3 Paris-Ile-de-FranceMediapart (article payant) a révélé mercredi que le magasin Ikea de Gonesse aurait échangé des bons d’achats contre « les bonnes grâces de policiers locaux ». Ikea France fait son mea culpa en regrettant des pratiques « intolérables » après les révélations de la presse sur la surveillance de clients et collaborateurs dans le magasin situé à Gonesse.

Erika, vers l’annulation de toute la procédure ? Publié le 06/04/2012 par France 3 Pays-de-la-Loire. Total pourrait voir sa condamnation annulée par la cour de cassation. Elle doit se prononcer le 24 mai et elle pourrait annuler toute la procédure judiciaire qui a fait suite au naufrage le 12 décembre 1999 au large de la Bretagne du pétrolier Erika, si elle suivait l’avis de l’avocat général qui a été transmis récemment aux parties civiles.

06 Avr

Français de l’étranger : le débat par webcam

MAJ : le podcast du débat est maintenant disponible

Bien sûr la technologie a ses limites. Organiser un débat par webcam ne permet pas forcément de réunir l’ensemble des formations politiques (1). Mais après tout, les règles du CSA ne s’appliquent pas sur la toile pour les « pure players » et mieux vaut proposer un débat incomplet que pas de débat du tout..  Le site expatunited s’est fait une spécialité de ces rendez-vous interactifs proposés aux Français de l’étranger. Pour son deuxième rendez-vous politique, le site avait réuni ce jeudi deux sénateurs élus des Français de l’étranger, Christophe Frassa, (UMP) et Jean-Yves Leconte (PS) à Paris et, depuis Los Angeles, Franck Barrat, candidat Modem dans la circonscription d’Amérique du Nord. A la baguette, il sait tenir ses troupes, Christian Roudaut, journaliste politique.. éclairé (12 ans de correspondance en Grande Bretagne!). Et en interaction, 448 internautes.

Il serait un peu vain d’essayer de résumer ici un débat de 2 heures  disponible en pod cast Mais on peut faire deux types de remarques. Sur le fond et sur la forme.

Marge d’erreur ?

Sur le fond, au delà des thématiques spécifiques (fiscalité, scolarité, protection sociale), une question mérite qu’on s’y arrête : l’influence supposée du million d’électeurs inscrits à l’étranger (l’équivalent du 5ème département métropolitain). Même pris avec des pincettes par les « débatteurs », le tout premier sondage Opinion Way qui donne une courte tête d’avance à Nicolas Sakozy (51/49, voir billet précédent) semble confirmer le rééquilibrage d’un électorat longtemps réputé de droite. Pas de quoi imaginer un reversement de la tendance nationale. Sauf.., sauf qu’il est très probable selon Christophe Frassa que les sondages nationaux n’intègrent pas les Français de l’étranger dans leurs échantillons. De quoi agrandir un peu la marge d’erreur…On comprend mieux le forcing de Nicolas Sarkozy envers ceux dont il espérait favoriser…le retour en 2007.

Et puis cette confirmation que l’expatriation favorise l’ouverture d’esprit. Sur les questions de société (binationalité, homosexualité, …), il semble plus facile de mettre en contradiction les élus avec leur propre parti qu’entre eux… Même si toutes les sensibilités n’étaient pas représentées.

Un débat 100% « made in France »

Sur la forme, autre confirmation. Mêler deux niveaux de conversation, texte et vidéo, permet d’enrichir la discussion. Dans le « bistrot numérique, on peut suivre plusieurs conversations en même temps. On est loin aujourd’hui de la frustration des premières expériences d’interaction tentées en leur temps par l’Express et Europe 1. Sur le net, les parallèles peuvent aussi se croiser. Les aller et retour des « débatteurs » entre les deux fils de discussion ont ainsi créé plus de valeur que de confusion. La palme à Christophe Frassa sur ce coup. Les télés connectées profiteront de cet apprentissage..

Florence Trouillot, cheville ouvrière d'Expat United, en pleine modération

A noter que les deux partenaires du débat, expatunited et opinews (créateur de la plate forme vidéo live),   sont bien deux start up françaises, derrière des marques mondialisées. Elles viennent toutes les deux de fêter leur premier anniversaire. Assez confortablement pour la plate forme qui a réussi sa première levée de fonds en janvier . Expat United qui parie sur la recherche de personnes et les loisirs et surtout sur un réseau d’entraide uniquement francophone, réunit aujourd’hui 5000 membres dans 135 pays.

France Télévisions au rendez-vous

Lors des soirées résultats des deux tours de la présidentielle, France Télévisions donnera également la parole aux expatriés. Nous avons l’expérience de ces débats toujours passionnants. Nous vous avons déjà invité à débattre à plusieurs reprises depuis 2007.  Si vous souhaitez participer à ces soirées, vous pouvez vous inscrire dès maintenant auprès du coordinateur éditorial de ces rendez-vous, à savoir dominique.langard@francetv.fr .

(1) Voir ce billet de la rédaction du petitjoutnal.com sur la difficulté d’organiser un débat et le peu d’empressement du Secrétariat d’État à se saisir du problème

03 Avr

Français du Mali : les femmes et les enfants d’abord…(MAJ)

MAJ (vidéo en fin de billet)

Elles ont pris leur décision en fin de semaine dernière. Jusque là, comme la plupart des Français du Mali, ces deux amies ne s’étaient pas véritablement inquiétées. Le coup d’État ne les menaçaient pas directement. Le couvre feu à Bamako avait été une parenthèse…désœuvrée (voir billet précédent). Les combats dans le Nord semblaient encore lointains…Et puis, l’idée du départ s’est imposée d’un coup, comme une nécessité :

« Nous avons pris la route samedi à l’aurore pour le Sénégal. Vendredi ma décision n’était absolument pas prise mais certains éléments, certaines conversations et ce que nous appellerons mon intuition féminine m’ont poussée à nous mettre mes enfants et moi à l’abri. »

« Nous communiquions tous les jours et à un moment donné je crois que nos intuitions ont été les mêmes, à savoir la situation se dégrade très vite avec une montée du sentiment « anti-étranger » + une menace de fermeture des frontières à nouveau + une situation économique chaotique. Pour ma part, j’ai préféré quitter le Mali avant l’embargo de la CEDEAO car je pense qu’il va y avoir des violences cette semaine. »

Last exit,  Dakar ?

L’une a pris la route, l’autre l’avion « au prix fort » vers le Sénégal. « Dans l’avion, peu de toubabs finalement mais beaucoup d’Africains.. Je ne saurais dire si ce sont des gens en mission qui voyagent, des Maliens ou d’autres nationalités qui allaient se mettre au vert en attendant des jours meilleurs. » Une escale de 24 heures, un avion d’Air France, et puis Paris, dès dimanche.

Sur les pistes, aucun signe de ce sentiment d’urgence qui avait prévalu au départ : « Cette traversée du Mali avait quelque chose de schizophrénique. Tout semblait normal, aucun contrôle aux différents postes, ni même à la frontière, les gens vaquaient à leur occupations ni pressés ni inquiets : normaux. Rien qui ne trahissait la situation que nous  suivions à la radio et qui nous annonçait la progression des rebelles et les chutes successives de Gao et TBK (Tombouctou). La traversée de Kati, ville d’où est parti le coup d’état avait un côté presque comique avec ses tubes de lance roquettes pointés vides sur BKO (Bamako), les véhicules blindés postés à tous les coins de caserne et les militaires en tenue buvant le thé vautré sur des chaises de jardin à côté de tout ce matériel.


J’ai appris ce soir (dimanche) par un ami de Mopti que la route du Burkina n’est plus sûre : les rebelles y sont depuis 2 jours. Par un ami de Gao, je sais que des tirs en l’air sont permanents, probablement pour empêcher les gens de sortir de chez eux. Trois groupes rebelles se partagent la ville mais sans contact entre les différents groupes. Les rebelles sont passés dans chaque maison et ont demandé aux chefs de famille ou à leurs fils aînés (un seul homme par famille) de sortir et leur ont remis de la nourriture pour leur famille. Aucun pillage n’aurait lieu… Je ne veux pas vous dire ce que j’ai laissé derrière moi de peur que l’énumération seule ne me casse. Je ne peux pas me permettre de me laisser aller pour le moment. »

Ressentiments

Les deux amies sont aujourd’hui en sécurité. D’autres, sans doute, ont pris la même décision. Combien, parmi les 4463 Français enregistrés sur les registres consulaires ? Impossible de savoir. Ce qui est sûr, c’est qu’il sera désormais plus difficile de sortir de ce qui pourrait bien devenir un nasse. Comme prévu, les pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de  l’Ouest, la Cédéao, ont annoncé lundi la fermeture des frontières.

Et puis, il y a les réfractaires. Ceux pour qui le retour n’est pas forcément une option et qui n’ont probablement pas fait la démarche de se faire recenser. Comme ce Français, qui décrivait lundi son état d’esprit après avoir « à contre courant, fait des pieds et des mains rentrer du Burkina au Mali » (…) « Au niveau des Français, qui comptent parmi les privilégiés, et dont je suis, on en est tous à compter le nombre de jours sans travail (et donc sans revenus) au-delà duquel, soit on pourra rester mais on devra licencier les employés (de maison, mais aussi les collaborateurs professionnels), soit, au final, on ne pourra plus rester ici et où on devra partir pour revenir dans un pays où on n’a plus rien à faire, et qui pour nous n’est plus un camp de base. »

Situation de crise

Jusqu’ici, le Quai d’Orsay n’a pas donné l’ordre d’évacuer, seulement le conseil de « quitter provisoirement » le pays. La situation se tend chaque jour davantage. Et plus le temps va passer, moins il sera confortable d’être Français au Mali. Comme le note ce mercredi pressafrik.com, La France est en effet soupçonnée de complaisance envers les rebelles touaregs qui avancent dans le Nord …en compagnie de combattants d’Acqmi (Al Qaïda au Maghreb  islamique), le groupe  qui détient les six Français enlevés au Niger… et l’inquiétude monte à l’école française « liberté » dans la capitale malienne. »

Comment sortir de ce qui pourrait rassembler à un véritable « piège » ? Dans les coulisses, les pièces se mettent en place, relativement discrètement. On l’a appris, mercredi dernier, une société française de sécurité, Erys Group, a renforcé sa présence à Bamako

Pendant ce temps, à Paris, la rapatriée volontaire essaye de trouver une solution pour participer… à la présidentielle. Jusqu’à preuve du contraire, elle est en effet inscrite sur les listes électorales à Bamako…

MAJ Interrogée par Métro, cette jeune coopérante gère l’incertitude sans trop d’inquiétude.. .. Carine et Sylvie, elles ont fait le choix du départ, voyez ce reportage de mes confrères de France 2, Dominique Derda et Frédéric Ranc.

02 Avr

Expatriés : Nicolas Sarkozy devant François Hollande, de peu..

51/49 en faveur de Nicolas Sarkozy. L’écart est minime, la tendance est claire. Si l’on en croit la première étude de l’Institut Opinion Way réalisée pour TV 5 et lepetitjournal.com. (*), le rapport de force Droite/Gauche s’est fortement rééquilibré. En 2007, Nicolas Sarkozy avait en effet très nettement distancé Ségolène Royal en recueillant 55% des voix contre 45 à sa rivale socialiste.

Au premier tour pourtant, avec 37% des intentions de vote, le chef de l’État devance François Hollande, 27%, et François Bayrou (13%). Jean-Luc Mélenchon, dépasse d’une courte tête, Marine Le Pen, créditée de 7%. Ce serait donc, un meilleur report de voix qui permettrait au candidat socialiste de revenir sur les talons du président sortant.

A noter que 70% des personnes interrogées disent être sûres de leur choix.

Pour les spécialistes, ce premier sondage ne constituera pas une véritable surprise. Cela fait des mois (voir la rubrique « législatives » de ce blog) que les analystes pronostiquent ce rééquilibrage. La progression de près de 50% en dix ans de la population française à l’étranger a profondément modifié la sociologie de l’expatriation. Plus jeunes, plus portés vers l’aventure professionnelle, les nouveaux partants espèrent souvent trouver ailleurs les opportunités qu’on ne leur offre pas ici. Globalement, «C’est un public qui est au plutôt au centre-droit qu’à droite et pas du tout à l’extrême-droite, plutôt droite humaniste que Droite populaire, et l’écart avec la gauche est de moins en moins important», analysait calmement Joëlle Garraud-Maylam, sénatrice UMP des Français de l’étranger interviewée par slate.fr en décembre dernier.

* sondage réalisée du 12 au 23 mars, auprès de 2031 Français majeurs et inscrits sur les listes électorales consulaires

D

29 Mar

Quand l’UMP sort le grand jeu (Huffington Post)

Confirmation, si besoin, de ce que je pointais lundi, les Français de l’Étranger font désormais l’objet d’une attention quasi quotidienne dans les médias. Dernière exemple, la contribution publiée hier par le Huffington Post. Le journaliste Geoffroy Clavel, s’appuyant sur le lancement le jour même de la version internationale de « La France Forte ». met l’accent sur l’attention toute particulière que l’UMP accorde à cet électorat.

Une initiative qui fait suite à beaucoup d’autres et qui vient couronner un effort sans équivalent sur l’échiquier politique

« Attentions particulières »

Une mobilisation tous azimuts qui, on le sait ici, n’est pas sans poser de problèmes. Geoffroy Clavel rappelle toutes les polémiques déclenchées par cet effort unique :

  • création d’un opportun Secrétariat d’État aux Français de l’étranger
  • campagnes d’ e mailing soutenues, assimilées à des spams par bon nombre d’électeurs, tout surpris de comprendre que leur adresse mail était devenue une donnée facilement accessible (lire les commentaires)
  • soupçons de campagne électorale au frais de l’état adressés aux ministres candidats, qui multiplient les voyages officiels dans leurs circonscriptions
  • retour sur les conditions du découpage de ces mêmes circonscriptions

Un corps électoral renouvelé

Bref. Un éclairage très fouillé…à un détail près. A la toile de fond, manque une couleur. Une touche essentielle pour saisir la composition d’ensemble.

La création des onze circonscriptions législatives a été trop longtemps regardée sous l’angle de l’opportunité politique. Réputés acquis à la droite, les Français de l’étranger semblaient constituer un gain assuré d’au moins 9 circonscriptions à la majorité présidentielle. La découverte « tardive » de la mutation profonde de la population expatriée ces dix dernières années a relancé l’intérêt et les spéculations sur leur poids politique. Au fur et à mesure des exercices de prospectives électorales, les pronostics se sont fortement resserrés, jusqu’à envisager un possible renversement de tendance/slate.fr en juin prochain.. Vous trouverez dans la rubrique « législatives » de ce blog la trace de cette prise de conscience progressive ici, et encore .

Un  mot encore pour signaler cet article de Rue89 « Après Sarkozy, au tour de Hollande de spammer les expatriés ». et cet autre article publié par le Huffington Post, « Président ou candidat, quel Sarkozy parle aux Français de l’étranger? » ou l’auteur, Aurélien Le Genissel, analyse le contenu des mails qu’il a lui même reçu en tant que…(journaliste) expatrié !
Pour suivre au jour le jour l’actualité de la campagne et des thèmes qui concernent les expatriés, je vous rappelle le lien Scoop it « Du bout du monde..au coin de la rue »