02 Fév

La double offensive d’Alain Rousset contre la SNCF et les Bus Macron pour défendre les TER

Un bus de la société Flixbus, sur la ligne Limoges/Brive ©France 3 Limousin

Un bus de la société Flixbus, sur la ligne Limoges/Brive ©France 3 Limousin

Le président du Conseil Régional vient d’engager une bataille sur deux fronts pour soutenir les Trains Express Régionaux, qui coutent très cher à la collectivité et qui assurent un service insuffisant. Alain Rousset menace, à la fois, d’imposer des pénalités financières à la SNCF pour la mauvaise qualité de son service et il attaque les nouveaux bus Macron qui menacent l’existence de plusieurs lignes.

« Si la SNCF ne comprend pas qu’elle doit se réformer, nous aurons des sanctions financières, et je suis prêt à aller au tribunal s’il le faut« , expliquait, dimanche, Alain Rousset chez nos confrères de France Bleu Gironde. Le président du Conseil Régional veut en avoir pour son argent : « 700 millions d’euros investis sur des trains neufs, des centaines de millions engagés hors compétence régionale sur la régénération des lignes, de 130 à 140 millions d’euros par an pour le fonctionnement, et ça ne marche pas, alors ça suffit« .

Trop de retards, d’annulations, de trains supprimés, Alain Rousset n’en peut plus, comme d’ailleurs les usagers excédés. Et l’arrivée massive des bus Macron, depuis quelques mois, n’arrange rien à la situation. Les usagers trouvent là une alternative, confortable, bon marché, et plus sure en terme de régularité. Le risque de voir les TER se vider, et donc la SNCF, supprimer encore plus de trains, par souci de rentabilité, ne fait qu’augmenter, d’autant que la SNCF est, elle même, présente sur ce marché avec sa filiale « Ouibus ».

Limiter les bus Macron

La Région a donc décidé de reprendre le dossier en main, en annonçant aujourd’hui la saisie de l’ARAFER, l’autorité de régulation des activités ferroviaires et routières, pour 4 liaisons de moins de 100 km, comme le prévoit la loi Macron. Elle demande l’interdiction des lignes Brive/Périgueux et Niort/Poitiers, et la limitation de l’activité sur Limoges/Brive et Mont-de-Marsan/Pau. L’ARAFER a deux mois pour se prononcer.

Renaud Lagrave, vice président chargé des transports explique les intentions de la Région.


Renaud Lagrave
En maniant la carotte et le baton face à la SNCF, limitant, d’un coté, l’activité de ses concurrents et la menaçant de sanctions financières, de l’autre, Alain Rousset tente de reprendre la main, de défendre l’argent public et la qualité du service. Mais au plan politique, difficile de ne pas admettre que cette situation est, en grande partie, le fruit des orientations politiques de sa propre majorité, et de la logique profondément libérale de la loi Macron. Dans cette démarche, il y a, aussi, le risque d’être mal compris par les usagers, qui pourraient se retrouver privés d’alternative à la SNCF.