11 Mai

Déconfinement : quand la musique classique se met au chaud

Premier jour de déconfinement, pas spécialement sous le beau temps. La musique classique est réputée un peu froide, parfois inaccessible. Voici quelques initiatives qui ont permis de la réchauffer singulièrement. Comme la Vème Symphonie de Beethoven dite « tragique » version salsa, Bach qui fait un voyage en Afrique, le Beau Danube Bleu en crue avec un orchestre turc. La musique classique comme vous ne l’avez jamais entendu, déconfinée sur des territoires plus chauds.

Les Klazz Brothers reprennent du classique version salsa. Photo : captation Youtube

Des orchestres et des arrangeurs spécialisés pour faire monter la salsa

Des congas, maracas, parfois une batterie, perdus au milieu des violons, contrebasses et violoncelles… Une forêt de cuivres qui brillent, vent debout face aux autres instruments… un pianiste déchaîné prêt à se lever, c’est le spectacle un tantinet inhabituel auquel nous pouvons parfois assister. De quoi dérider les partitions classiques les plus austères. De quoi réchauffer et donner de la légèreté par exemple à la très froide et lourde 5ème Symphonie de Beethoven. Et même si c’est un orchestre d’un pays froid, ça le fait grave.

Orchestre de la Radio Norvégienne & le Hovedøen Social Club : 5ème de Beethoven

Cet orchestre de la radio Norvégienne et cette formation cubaine se sont faits une spécialité des détournements de classiques. Ils ont sortis plusieurs disques et se sont attaqués à La Petite Musique de Nuit de Mozart, ou encore Carmen de Bizet qui commence comme du James Bond.

Carmen de Bizet

Le pianiste Sverre Indris Joner signe tous les arrangements. Sur la 5ème de Beethoven, pas franchement prédestinée à la salsa, il réussit à préserver l’original tout en l’amenant sur des contrées très surprenantes. 

Chez les Klazz Brothers, c’est avant tout une affaire de famille. Ces 2 frères musiciens allemands sont tombés amoureux de la musique cubaine. Ils ont rencontré les musiciens de Compay Segundo et reçu de nombreuses récompenses (dont un Grammy Award) pour leurs alliances classico-cubaines. Le Beau Danube Bleu valse avec le cha cha cha, au piano Tobias Forster, à la contrebasse son frère Kilian, avec des percussions cubaines. L’orchestre Symphonique Présidentiel d’Ankara (oui, oui, un orchestre turc !) est dirigé par Erol Erdinc. L’enregistrement date de 2013, le morceau est très réussi et la vidéo très étonnante. L’orchestre se prête au jeu et prend du plaisir, notamment lorsqu’une petite fille se met à danser d’abord dans la salle puis sur scène!

Klazz Brothers & l’Orchestre Symphonique présidentiel d’Ankara : Le Beau Danube Bleu

Bach to Africa

Et il n’y a pas que la salsa. En 1995, le musicien français Hugues de Courson sort une petite bombe musicale : Lambarena. Avec cette idée : marier la musique traditionnelle du Gabon avec Jean-Sébastien Bach! Inattendu et gros succès discographique pour ce type de production à la marge. Il faut dire que ça fonctionne parfaitement car les arrangements de Hughes de Courson et Pierre Akendengue sont très soignés. Pour la petite histoire, le disque s’appelle ainsi car Lambaréné est une ville du Gabon où le célèbre Dr Schweitzer avait fondé une léproserie. Ce brave Albert était lui même organiste et l’orgue, l’instrument de prédilection de Bach.

Lambarena : Sankanda + Lasset uns den nicht zerteilen

Hugues de Courson a récidivé avec 2 autres disques un peu moins réussis : O’Stravaganza , Vivaldi marié avec l’Irlande et Mozart qu’il envoie en Egypte.

Pour en revenir à Jean-Sébastien Bach, 2 années après Lambarena, le groupe Sweetbox sample le célèbre Aria de Bach (Suite pour orchestre N°3) et mélange musique baroque et rap. Un morceau hip-hop très inventif au tempo ralenti.

Sweetbox : « Everything’s gonna be alright »

Une bonne manière de faire entendre différemment la musique dite classique. Et autant il y a des incertitudes sur le déconfinement que nous allons vivre, autant pour celui de la musique classique… everything’s gonna be alright.  

Benoît Roux

10 Mai

3 600 amateurs chantent Gainsbourg avec la Maîtrise de Radio France

Des amateurs qui chantent et qui jouent avec des pros de l’orchestre ou des chœurs de Radio France, c’est l’expérience très intéressante que proposait le service public radiophonique. Le blog Ecoute Voir faisait part de cette initiative le 29 avril. Après la Valse N°2 de Chostakovitch partagée avec l’Orchestre National, voici donc La Javanaise que vous pouviez chanter avec les jeunes choristes (Maîtrise) de Radio France et Jane Birkin. Beaucoup d’internautes amateurs ont relevé le défi.

C’est encore une fois un succès. Plus de 3600 vidéos reçues par les équipes de Radio France pour chanter La Javanaise de Gainsbourg. Auparavant, 4000 internautes avaient interprété la célèbre Valse N°2 de Chostakovitch. Un succès tel que 2 autres vidéos seront publiées courant mai.

La Javanaise chantée par Vous et Jane Birkin

La voix de Jane en avant, celles des amateurs en réponse, c’est encore une fois une version très singulière qui résulte de cette expérience. Des voix solos, des chœurs, Jane en avant, Jane en retrait, 645 choristes qui poussent derrière, le résultat est assez agréable.

Un spectacle original imaginé par la Maîtrise de Radio France et le Théâtre du Chatelet avec France Musique. Avec ce projet intitulé Le temps d’une chanson, le célèbre morceau de Gainsbourg a été arrangé par une ancienne élève de la Maîtrise (chœurs d’enfants) de Radio France : Lise Borel. Des tutos en ligne permettaient de travailler son interprétation en fonction des 4 registres de voix. 

Le mixage des voix devait être encore plus périlleux que pour les instruments, il est vrai que l’on entend plus les voix soprano que les mezzos ou les basses…  Reste à savoir si Radio France mettra en ligne les autres vidéos comme elle le fera pour la Valse de Chostakovitch afin que chacun y retrouve son compte. Histoire d’éviter de la frustration du « J’avoue j’en ai bavé pas vous? », pour rien!

Sur le site de France Musique, Radio France et le Théâtre du Châtelet remercient les nombreux participants au projet Le temps d’une chanson. Ils concluent : « La musique et la chanson nous offrent ce terrain de rencontre rêvé ».

Bonus track : Gainsbourg, un compositeur très CLASSIQUE

Cette initiative Le temps d’une chanson est somme toute logique pour un artiste qui s’est toujours inspiré du classique et qui en écoutait beaucoup Frédéric Chopin.

Le morceau le plus évident est sans doute B.B. Initials où les cordes et le rythme rappelle le 1er mouvement de la symphonie N°9 d’Anton Dvorak (vidéo vers 1’45). Une déclaration d’amour a Brigitte Bardot très romantique sur fond de musique tchèque.

Beaucoup de titres de Jane Birkin ont aussi été inspirés par les compositeurs classiques. Notamment la très belle Lost Song empruntée au Chant de Solveig d’Edvard Grieg.

Lost Song Jane Birkin

Dernier exemple, le sulfureux Lemon Incest chanté avec sa fille Charlotte qui avait fait scandale à l’époque. On y reconnait la mélodie de l’Etude N°3 op.10 dite « tristesse » de Frédéric Chopin.

Lemon Incest Charlotte et Serge Gainsbourg (1984)

Gainsbourg avait trouve là une vraie source d’inspiration et une belle manière de faire découvrir la musique classique au grand public.

Benoît Roux

05 Mai

Musique : La Symphonie Confinée revient avec un titre de Bob Dylan

Le mois dernier, Valentin Vander proposait à d’autres artistes de jouer et chanter « La Tendresse » de Bourvil. Une Symphonie Confinée qui a fait un tabac. Il vient de récidiver avec des artistes du monde entier. Une vraie réussite, artistique et humaine. Le morceau a déjà un air de déconfinement : « Blowin’ in the Wind » de Bob Dylan. Avec la Symphonie mais aussi son groupe « Les Goguettes », Valentin Vander est porté par le vent… du succès!

 

Valentin Vander confiné dans le Gers. © Valentin Vander

La première « Symphonie Confinée » a dépassé les 3,6 millions de vues. Pas mal pour un rassemblement d’artistes sans têtes d’affiches. Depuis un mois, le confinement nous a valu plusieurs vidéos confinées d’artistes solo ou pas, parfois des nouvelles chansons. Mais cette initiative de Valentin Vander apporte un vrai plus : une fraîcheur, une originalité, une authenticité qui font du bien. Cette nouvelle version est un hymne à la diversité, à l’écoute, au partage malgré une conjoncture pas très rassurante.

Les débuts de la Symphonie Confinée

Je venais de sortir un disque quand mon quotidien artistique a été bouleversé. J’avais un rythme frénétique et j’ai eu peur du vide, de l’ennui… J’ai donc voulu proposer un challenge, un truc collectif et ambitieux. Vu qu’on ne peut plus rien faire, on va faire plus fort!

L‘occasion aussi de maintenir les liens avec les potes. Le parisien Valentin Vander se retrouve confiné en famille à Montclar (Gers). Très rapidement, il enregistre une base voix-guitare de « La Tendresse » de Bourvil et l’envoie aux artistes qu’il connaît. Pourquoi ce choix ?

Le travail est nécessaire mais s’il faut rester des semaines sans rien faire, eh bien… On s’y fait

Comme une résonnance avec ce que l’on vit. Et pourquoi une « Symphonie Confinée »? « Je cherchais un titre punchy. On est bien des musiciens qui jouent ensemble donc le titre est approprié. Même si d’habitude c’est pour du Beethoven ou du Mozart! »

Le souffle de Blowin’ in the Wind et le soutien du manager de Bob Dylan

Valentin Vander ne pensait pas forcément à une deuxième symphonie. Mais il a eu des messages du monde entier après la publication de la vidéo de Bourvil.  » S’il y avait un intérêt d’en faire une autre, c’était d’élargir à d’autres artistes du monde entier ». Oui mais sur quel titre? « C’est comme pour Bourvil. J’ai écouté Blowin’ in the Wind et tout colle parfaitement. Alors je me suis mis dans le contexte. J’ai lu des biographies de Dylan, écouté du folk américain. Il fallait que je m’imprègne. »

Il avait aussi ce rêve fou que Bob Dylan lui-même participe. Ca n’a pas été le cas mais son manager a donné son accord et encouragé l’initiative. Idem pour la maison de disques. Il ne restait plus qu’à envoyer un nouvel enregistrement guitare-voix de « Blowin’ in the Wind » à des relais dans le monde entier.

Une babel artistique

Pour ce nouvel opus, 70 artistes ont participé depuis les quatre coins du monde pour soutenir tous ceux qui se battent contre le coronavirus. « J’ai lancé un message comme une bouteille à la mer. C’est extraordinaire la générosité des gens alors que l’on ne se connaît pas. Ils vont prendre une demie journée pour participer au projet, sans savoir le résultat. On a eu des choses inattendues, des gens qui chantent en polonais, russe, italien, portugais… avec des musiciens du monde entier : Québec, Pologne, Rwanda, Australie, Espagne, Portugal, Brésil, Israël… »

Valentin Vander n’avait pas donné de consignes. Les artistes pouvaient jouer sur n’importe quel instrument et chanter dans n’importe quelle langue. Le résultat est vivifiant avec des instruments parfois surprenants, une multitude de langues et quelques interventions très rigolotes.

Des artistes français à découvrir

Aucun des 70 artistes de cette version 2 n’était intervenu sur la première vidéo. Mais on y retrouve quelques français, notamment d’Occitanie où Valentin Vander est confiné. « Ce sont 3 amis toulousains avec lesquels on joue souvent et on fait la fête. Il y a Aleth Chapoy-Favier qui est sophrologue et Rémi Laurent qui est un prof de piano. Puis j’ai demandé à Remy Gouffault qui est un très bon batteur de jazz. »

Dans la vidéo il y a beaucoup de clins d’œil. Comme ces 2 infirmiers de la région parisienne qui chantent sur leur lieu de travail… ou encore les artistes de la première vidéo qui reviennent juste le temps d’une phrase pour la version française.

Une vraie direction artistique

Si cette vidéo est autant plaisante, c’est parce-que les choix artistiques sont bons. « J’ai voulu changer le rythme de la chanson. Laisser la version originale à 2 temps pour faire quelque chose de plus oriental, qui se prête davantage à une symphonie. Recevoir des proposition d’Afrique, d’Amérique du Sud, d’Orient, c’est magique. C’est surtout réjouissant à l’oreille et un vrai plaisir! »

Si le projet était bien libre, le résultat est très cadré. Les timbres de voix sont typés, les percussions très riches, les guitares complémentaires et les cuivres très pertinents. « Je suis très sensible à la mélodie. Je cherchais la ligne mélodioque chants-contrechants la plus claire possible. C’est ce qui m’a guidé dans mon menage pour la vidéo finale. J’ai éliminé tout ce qui brouillait la mélodie. J’aime bien les trucs épurés. »

Paul, Valentin et Julia dans le Gers. © Valentin Vander

Une vraie direction artistique qui magnifie cette belle version et qui rend ce morceau maintes fois entendu, unique. Reste ensuite l’énorme travail de mixage que Valentin Vander a fait avec son père Paul Vanderhaegen. Le travail titanesque de montage vidéo réalisé par sa soeur Julia Vander et le mastering brillant de Nicolas Thevenin.

Cet opus 2 de la symphonie confinée est une belle réussite… Qui appelle une version 3?

Je n’aime pas me répéter donc je le ferais seulement s’il me vient une autre idée.

En tous cas, cette expérience aura élargi le spectre musical de Valentin Vander qui vient de sortir son nouvel album solo « Mon étrangère ». 

Dès que le confinement sera terminé, j’ai envie d’aller voir tous ces artistes, de jouer avec eux. Je me dis que la Symphonie Confinée aura été un pont extraordinaire pour aller jouer de la musique partout dans le monde!

Valentin et Julia Vander. © Valentin Vander

Bonus track : La symphonie confinée#1

Pour l’épisode N°1 (La Tendresse » de Bourvil),  45 artistes de toute le France ont été  réunis à distance pour donner des résonances à la petite valse. Pour un résultat très réussi, avec des belles voix, et beaucoup de découvertes car c’est artistes n’étaient pas les plus connus. Une fraîcheur artistique visionnée par 3,6M d’internautes.

La symphonie confinée#1 « La tendresse » de Bourvil

T’as voulu voir le salon – Les Goguettes (en trio mais à quatre)

Benoît Roux

29 Avr

Radio France vous propose de jouer et chanter avec ses formations musicales

Jouer quelques notes de la « Valse N°2 » de Chostakovitch… « Le temps d’une chanson », partager sa voix avec Jane Birkin pour une autre valse, « La javanaise »… Voici ce qu’il est possible de faire avec les formations musicales de Radio France. Que l’on soit musicien confirmé ou débutant, chanteur confiné pro ou pas, c’est l’opportunité de partager des notes et des voix avec des artistes pros.

Radio France compte 4 formations musicales : l’Orchestre National de France (ONF), l’Orchestre Philarmonique, le Chœur et la Maîtrise (enfants). « Viva l’orchestra » est un projet pédagogique de l’ONF. Il permet à des musiciens amateurs de pouvoir jouer avec l’orchestre. Jusqu’à présent, le fruit de ce travail pouvait s’entendre lors d’un concert commun dans une salle parisienne. Avec la pandémie, « Viva l’orchestra » se joue à la maison via une vidéo enregistrée. La « Valse N°2 » avec les contributions vient d’être publiée. Le service public radiophonique attend vos contributions pour un autre projet mené par la Maîtrise de Radio France : chanter « La Javanaise » de Gainsbourg.

Valse avec Chosta à la maison

« Viva l’orchestra » a dû s’adapter et mettre des bémols à son organisation cette année. Les participants étaient invités à s’enregistrer chez eux sur la fameuse valse N°2 de Chostakovitch. Les tutoriels mis en ligne sur France Musique ont fait 50 000 vues. Près de 4 000 vidéos ont été réceptionnés, visionnées et sélectionnées par les organisateurs qui en attendaient 450 en temps habituel. Le résultat vient d’être mis en ligne. Peut-être y êtes-vous…

La vidéo a été postée ce mercredi 29 avril à 18H sur  francemusique.fr et sur la chaîne Youtube de France Musique.  600 musiciens amateurs et 46 musiciens de l’Orchestre National de France l’ont enregistrée, sans recours à une piste pré-enregistrée.

En tout, le jury a sélectionné 1800 vidéos. Il y aura donc 2 autres vidéos publiées courant mai avec 600 autres participants et les musiciens de l’ONF.

C’est le chef d’orchestre Marc-Olivier de Nattes avec Marie Faucher qui ont conçu ce projet de réunir les musiciens de l’Orchestre National de France avec des musiciens extérieurs. L’opération ayant remporté un vrai succès depuis la première édition (2015), elle est reconduite tous les ans, avec la particularité cette année du confinement.

Ne vous déplaise, vous pourrez chanter « La javanaise »

Et si « avril en vain vous voue, à l’amour »… de Gainsbourg, le Théâtre du Chatelet, France Musique et la Maîtrise de Radio France vous invitent pour un chœur virtuel avec Jane Birkin « Le temps d’une chanson ».

C’est donc un projet participatif mené par la Maîtrise de Radio France pour vous faire chanter avec eux « La javanaise ». Dès aujourd’hui et jusqu’au vendredi soir 1er mai, amateurs, débutants et confirmés peuvent s’entraîner à chanter. En suivant les Consignes pour se filmer

Des tutoriels en fonction du registre de votre voix et la partition sont en ligne.

Vous avez donc jusqu’au vendredi soir 1er mai minuit pour envoyer votre production à l’adresse : letempsdunechanson@radiofrance.com

La chanson a été arrangée par Lise Borel, ancienne élève de la Maîtrise de Radio France. Elle donne ses conseils pour les voix sopranos.

La vidéo sera publiée le 9 mai sur le site de francemusique.fr

Dernier élément, le Chœur de Radio-France va interpréter le célèbre « Carmina Burana » en version confinée, chacun chez soi. La vidéo sera publiée lundi 4 mai toujours sur le site de francemusique.fr.

Bonus track : les vidéos confinées des musiciens de Radio France

L’Orchestre National de France avait un fait un carton en mars (plus de 2,6 Million de vues) avec la version confinée du « Boléro » de Ravel. Dimitri Scapolan avait été le chef d’orchestre virtuel de cet orchestre reconstitué et confiné en montant les images et le son. Sacré gajeure.

Il y a une semaine, le Philarmonique de Radio France avait fait lui aussi sa version confinée des « Temps Modernes » de Chaplin dans une version très cinématographique.

Benoît Roux

24 Avr

Nouveau miracle : les Rolling Stones apportent leur pierre au confinement

Les trajectoires sont assez similaires. Comme Bob Dylan il y a quelques jours, les dieux vivants du rock publient un morceau plus tôt que prévu. Si « Living in a Ghost Town » (Vivre dans une ville fantôme) a forcément des résonances de confinement, il met fin a une longue attente des fans (plus de 8 ans). Excepté des disques de reprises de standards de blues, comme Bob Dylan l’avait aussi fait récemment avec Franck Sinatra.

Un titre en attendant un album et la tournée reportée

Le No Filter Tour devait démarrer aux USA le 8 mai. Mais la quinzaine de date prévue a été reportée. Depuis plusieurs mois, Mick Jagger désormais confiné en Touraine et sa bande se retrouvaient régulièrement en studio pour enregistrer à Los Angeles. Dans une interview accordée à Apple Music, le chanteur et le guitariste reconnaîssent que « Living in a Ghost Town » a été écrit en 10 minutes, voilà plusieurs mois. « Les Stones étaient en studio pour enregistrer des nouveaux titres avant le confinement, et il y avait une chanson qui résonnait étrangement par rapport à la période que nous traversons en ce moment » indiquent-ils dans un communiqué de presse. Apparemment, le texte a été quelque peu retouché et les Stones ont décidé de le sortir prématurément. Hormis le côté prémonitoire des paroles, que vaut ce morceau?

Clip mis en image par Joe Connor avec images et photos de villes désertes : Londres, Los Angeles, Oslo, Toronto, etc…

« Living in a Ghost Town » : un bon vieux rock-blues

I’m a ghost/Livin’ in a ghost town/I’m goin’ nowhere/Shut up all alone/So much time to lose/Just starin’ at my phone/Every night I am dreamin’ that you’ll come and creep in my bed/Please let this be over, not stuck in a world without end, my friend

Des chœurs obsédants, Mick Jagger plutôt en forme vocale avec un harmonica bien affûté, le morceau est assez classique mis à part un break dub-reggae. La rythmique est aussi sans surprise, assurée par le métronome Charlie Watts et le toujours puissant et précis Daryl Jones. Les riffs des guitares de Keith Richards et Ronnie Wood assurent. Les claviers et les cuivres sont signés Matt Clifford, collaborateur régulier de Mick Jagger et des Stones. Pour la petite histoire, il a aussi arrangé et produit la musique de l’UEFA Champions League, le thème de la Coupe UEFA et joué pour Daniel Balavoine et Julien Clerc.

Ni du grand, ni du mauvais Rolling Stones. Moins surprenant que le nouveau titre « Murder Most Foul » d’un autre septuagénaire sur le retour (Bob Dylan). Pas de quoi augmenter l’impatience des fans. Mais en ces circonstances, tout est possible. « Linving in a Ghost Town » peut devenir l’hymne officiel du confinement.

Il nous aura permis de ré-écouter Charlie Watts avec une vraie batterie. Ce qui n’était pas le cas le week-end dernier pour la reprise de « You Can’t Always Get What You Want » à l’occasion du concert de charité One World: Together at Home organisé par Lady Gaga.

 

14 Avr

Chœurs confinés

Dans le confinement, les artistes ont voulu garder du lien avec leur public. Dès le début, ils sont nombreux à poster des morceaux solos ou collectifs sur les réseaux sociaux. Même si tout n’est pas complètement « live », ces nouveaux types de concerts ont permis de faire écouter d’une manière différente leur travail. Après les artistes, les orchestres, voici les chœurs confinés.

Camden Voices « True Colors » de Cindy Lauper

Camden Voices est composé de chanteurs, de musiciens pros mais aussi d’enseignants et d’acteurs qui chantent du jazz, de la pop et a cappella. 

28 membres du groupe choral ont décidé de reprendre le tube de Cindy Lauper. Ils ont diffusé la vidéo partout et les retours ont été extraordinaires. Le résultat est vraiment réussi.

L’un des protagonistes Ed Blunt, 29 ans, a déclaré: « Cela valait tellement la peine d’essayer de transformer cette catastrophe en quelque chose de bien. Nous l’avons partagé et tout est devenu un peu fou. La vidéo a atteint l’Amérique et l’Australie. » Le groupe a fait sa première tournée internationale en 2019.

International Opera Choir : « Va pensiero » (Nabucco de Verdi)

Le Chœur International de l’Opera en temps habituel répète à Rome. Confinés un peu partout, ils ont décidé de s’attaquer à un monument italien : le « Chœur d’esclaves juifs », communément appelé « Va pensiero » de Guiseppe Verdi. Ils ont posé leur smartphone pour enregistrer les voix. On ne sait pas si tout est vraiment du son direct mais le résultat est assez bluffant. La vidéo est dédiée au personnel soignant. 

Impressionnant… Et que dire de la vidéo suivante…

Roedean School : « Hallelujah » de Leonard Cohen

Mise en scène originale en ces temps de confinement : les pas , l’auditorium, le professeur qui s’installe au piano. Et pour chanter, rien que des femmes, ou plutôt des adolescentes. Simplicité, sincérité, splendeur du chant, profondeur, osmose… Tout est beau du début jusqu’à la fin.

Basé en Afrique du Sud, cette école et donc cette chorale ont une longue histoire. L’objectif : lutter pour l’égalité des sexes. Roedean s’engage à fournir aux jeunes femmes des opportunités de faire des choix de carrière qui leur permettront d’être compétitives sur le marché du travail. La vidéo permet aussi de découvrir les lieux.

Elevation Worship, Kari Jobe, Cody Carnes : « The blessing »

« Elevation Worship », une communauté religieuse basée à Charlotte (USA) a déjà publié plusieurs albums et le nouveau est annoncé pour le mois de mai. En voyant circuler des vidéos d’autres chorales confinées, ils ont eu l’idée de créer un chœur… virtuel religieux. Ils ont invités plusieurs églises à participer pour la semaine sainte de Pâques. A l’arrivée, cette bénédiction géante. Le morceau avait été écrit avant par le couple américain Kari Jobe et Cody Carnes. Un côté « grande messe » mais les voix sont belles, variées et pour certaines, saisissantes.

11 Avr

Histoire de « Resistiré » l’hymne de l’Espagne confinée

De l’autre côté des Pyrénées, « Resistiré » est devenu l’hymne de l’Espagne en quarantaine qui veut résister pour gagner. Comment une chanson quelconque -voire ringarde- des années 80 est revenue dans la partie ? Le Duo Dinamico (Manuel de la Calva et Ramón Arcusa) visionnaire et résistant, tel notre Duo Medico (Roselyne Bachelot et Philippe Douste Blazy) ou comment s’identifier à ce que l’on a hier railléMusique in Fine vous raconte aujourd’hui l’histoire de cette chanson.

 

Au commencement, était le Duo Dinamico

Comme pour Abba, France Gall ou Céline Dion, son histoire commence avec l’Eurovision. En 1968, l’Espagne présente l’artiste Massiel qui interprète « La, La, La » composé par notre fameux duo. Tout y est. Magnifique!

20 ans plus tard, le duo récidive. A partir d’une simple phrase « Celui qui résiste gagne. » La citation est de l’écrivain Camilo José Cela. Elle va inspirer le journaliste parolier Carlos Toro et le compositeur Manuel de la Calva : « Et l’ampoule s’est allumée. Je me suis dit : comme c’est sympa! Pourquoi ne ferais-je pas une chanson? » Il écrira la musique avec son compère Ramón Arcusa.

Une inspiration fulgurante qui fait de « Resistiré » une chanson mi « Porque Te Vas « , mi « I Will Survive » de Gloria Gaynor. Ca sent bon les boîtes à rythmes et les synthés. L’album d’où est extrait la chanson s’appelle d’ailleurs « En forma ». Il se vendra à 150 000 exemplaires.

Une chanson inspirante

Notre duo fait son bonhomme de chemin. Popularisé par Almodovar qui utile la chanson dans « Attache moi » en 90. Victoria Abril pilote… derrière, Antonio Banderas fait la basse.

Devenu hymne de résistance au temps des « Corralitos » (crise financière en Argentine à partir de 2001), la chanson ré-émerge de temps en temps lors de galas de charité, pour une campagne contre le cancer des enfants, pour une télénovela en Argentine, dans les vestiaires du Bétis Séville pour éviter la descente en 2007… Le duo l’a longtemps joué en concert.

L’hymne pour #QuedateEnCasa

Le 21 mars le Orquestra Jamaica Show publie sa version confinée. Avec les félicitations de Manuel de la Calva du fameux Duo Dinamico.

Les balcons s’en emparent.

Puis ça devient le «We Are the World» espagnol pour la crise des coronavirus. «Resistiré 2020» présente plus de 50 chanteurs et musiciens enregistrés séparément dont Melendi, David Bisbal, Vanesa Martín et Álvaro Soler. Le projet a été produit par Pablo Cebrián et dirigé par la station de radio Cadena 100 en collaboration avec Universal Music, Sony et Warner.

Tous les bénéfices de la chanson bénéficieront à l’organisation caritative catholique Cáritas

08 Avr

Les orchestres confinés jouent ensemble

Et si le coronavirus était en train de créer une nouvelle forme de musique? En tous cas une manière différente de l’écouter et de la ressentir. Depuis le début du confinement, grâce à la technique, les artistes arrivent à produire une oeuvre commune, chacun enregistré depuis le salon, une salle de musique et filmé par ses propres moyens.

Ensuite, beaucoup plus vite que le virus, le morceau se diffuse des milliers, des millions de fois avec les réseaux sociaux. C’est vrai que nous avons le temps actuellement de les suivre.

La nouvelle saison de Bella Ciao

« La Casa de Papel » qui a redonné une seconde vie à ce chant révolutionnaire vient de reprendre sur Netflix. Mieux que quiconque, les scénaristes savent que le confinement est propice à construire des personnages intéressants, à les faire évoluer, se surpasser et en l’occurrence…. dégoupiller! Dans un autre genre de confinement, les musiciens eux aussi deviennent créatifs.

Précurseur, dès le 20 mars, le Serbian National Theater Orchestra dirigé par un chef italien (ceci expliquant cela) met en ligne une vidéo aux prouesses techniques indéniables. « Unimalontani » (unis mais éloignés), les musiciens ont imaginé une version symphonique de cet hymne à la résistance, célèbre en Italie mais pas que. Chaque musicien filmé chez lui et ensuite parfaitement synchronisé. « Masques bas! » comme on dirait à la Casa.

Coup d’essai, coup de maître. Alors une fois les questions passées « Comment ont-ils fait? », « Quelles applications utilisées? », le commun des musiciens s’est dit : et pourquoi pas nous… Idéal pour faire répéter un orchestre, un ensemble, une chorale.

L’Occitanie n’est pas en reste

Mardi 7 avril, les musiciens de l’Orchestre National du Capitole publient une vidéo de l’enregistrement d’un morceau un peu moins connu  : La Damnation de Faust de Berlioz. Avec un début plus original et des images différentes. A les écouter, à les voir, on se dit que l’on est vraiment devant un nouveau spectacle, une nouvelle forme de concert. D’autant plus que l’humour n’est pas en reste.  « Ca sonne un peu Faust » nous dit la présentation. La vidéo se conclut avec Louis De Funès : « C’était pas mauvais, c’était très mauvais! » Petit rappel fait par un lecteur : La Marche Hongroise de Berlioz jouée apparait dans « La grande vadrouille » au début du film. Louis de Funès y est chef d’orchestre et dirige la pièce en entier avant d’entamer un véritable sketch qui est mythique pour tous les musiciens classiques,

A Montpellier,  les musiciens de l’Opéra Comédie version « Do Brazil » veulent donner redonner un petit air de fête. Les violons altos se sont réunis pour reprendre un classique de Bossa Nova « Manhã De Carnaval » du compositeur brésilien Luiz Bonfá.

Sur son site, l‘Orchestre National de Montpellier s’invite régulièrement chez vous depuis un certain temps. La chaîne Soundcloud propose  gratuitement en replay des concerts de la programmation et des applications pédagogiques dont une série éducative de podcasts sur le fonctionnement de l’orchestre. 

Plus récent et publié hier mardi 7 avril, la Maîtrise du Conservatoire de Toulouse à choisi l’hymne local « Se Canto ». Un Chœur virtuel enregistré en version originale occitane et française avec des enfants.

Du temps d’avant le confinement, Guillaume Lopez,  faisait danser toutes les générations avec l’une de ses formations. Maintenant, il est Soli-Solet chez lui et publie des vidéos sur sa chaîne. Il vient de reconstituer en partie le GRAND BAL avec ses potes musiciens. Ils ne sont plus 10 sur scène mais 5 artistes a l’ostal.

En France aussi

Partout, ces vidéos cartonnent. Il faut dire qu’il y a là une curiosité, que les œuvres son connues, les morceaux plus courts et donc plus accessibles. Les 51 musiciens de l’Orchestre national de France ont été vus plus de 2 millions de fois. Là aussi un petit miracle, avec cette version du « Beau vélo de Babel » comme aurait dit l’ami André Minvielle. Ca commence comme d’habitude par une présentation des musiciens dirigés -peut-on le dire encore en telles circonstances – par Emmanuel Krivine.

Et pour rester dans l’humour et la créativité de Minvielle, voici une version toute particulière, voire très surprenante du Boléro... Avec un percussionniste italien (si! si! il a un paquet de pâtes!) et l’entrée d’un joueur de cor du plus bel effet. Merci Pierre Willocq de m’avoir transmis ce chef-d’oeuvre.

Joie confinée à Rotterdam

L’Orchestre philharmonique de Rotterdam, emboîte le tempo. Avec un morceau là-aussi symbolique l’« Ode à la joie », de la Symphonie n° 9 de Ludwig van Beethoven. De quoi d’ailleurs redonner une autre vie à ces oeuvre, d’autres arrangements. Ici, moins de spontanéité sans doute, plus de musicalité et d’application. Et les célèbres chœurs sans doute datant du temps d’avant. 

05 Avr

Kit Armstrong : un pianiste prodige confiné…dans une église

Il ne s’appelle pas Neil, Louis ou encore Lance… mais Kit Armstrong. Ce pianiste de 28 ans né en Californie et repéré dès l’âge de 12 ans par le grand maître de l’instrument : Alfred Brendel.  A 5 ans il composait ses premières œuvres. A 10 ans il maîtrisait Bach et Mozart. Avant ses 2 ans, il connaissait les divisions et les multiplications. C’est une star mondiale qui a obtenu son master en mathématiques à Paris. Un pianiste dingue et modeste, en adéquation avec sa musique.

Depuis la pandémie du coronavirus, il est confiné dans l’église Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus située à Hirson, dans l’Aisne. Pourquoi une église ? Tout simplement parce-que c’est là qu’il habite. Enfin, quand il n’est pas en tournée! Une église qu’il a rachetée, restaurée qui est aussi un lieu de résidence et de concerts. Confiné, il y donne chaque jour un morceau sur sa chaîne Youtube.

Kit Armstrong. Photo : site Facebook du pianiste

« J’avais déjà en projet de faire partager ma passion à travers les moyens technologiques, la crise sanitaire l’a accéléré, confie-t-il au journal Le Parisien. Lors d’un concert, il y a une personne qui donne et une autre qui reçoit mais tout le monde ne peut pas y assister. Pour moi, la musique classique peut aller chercher les gens chez eux. »

Il va donc s’inviter chez tous ceux qui ont envie d’écouter une autre musique ces derniers temps. Une série musicale qu’il dénomme « Musique ma patrie ! » Tous les jours un morceau dans des conditions optimales. Piano magnifique (Bechstein), filmé à plusieurs caméras et son à la hauteur. Il présente les morceaux de manière pédagogique (un peu comme Jean-François Zygel ou Frédéris Lodéon), dans un français remarquable. Premier extrait : « L’Ave Maria » de Gounod.

Beaucoup moins connu et plus étonnant, le morceau « La Poule » de Rameau, une oeuvre qu’on lui avait demandée lors de son premier concert en France,  il y a 15 ans. Ses premières compositions, il les dédiait … aux poules dont la « chicken sonate ».

Ses petites présentations des morceaux sont très belles, personnelles, didactiques et très intéressantes. Tout autant que ses interprétations sont prodigieuses, sur un répertoire varié. Pour ce « Canon de Pachelbel », il a mis tout un dispositif dans l’église avec 3 micros dans 3 endroits différents. Le résultat est très surprenant, bluffant même! L’église confinée semblé habitée par plusieurs voix!

Dernier morceau publié samedi : le Prélude de choral « Erbarm’ dich mein, o Herre Gott » de JS Bach. Quoi de plus normal et naturel pour un mathématicien comme Armstrong d’aimer et maîtriser Bach.

Allez, il est temps de terminer cette première chronique sur la musique classique sur ce blog avec le « Dodo ». Celui de François Couperin, dont il sert souvent pour conclure ses concerts.

Hâte de retrouver bientôt sur sa chaîne ou en concert d’autres morceaux. L’initiative, le lieu, l’interprétation et le musicien sont vraiment originaux.

Bonus track : Kit Armstrong à la télé américaine. Il avait 10 ans!

02 Avr

Symphonie d’artistes confinés avec « La tendresse »

Le blog Ecoute Voir poursuit son exploration des artistes confinés avec la rubrique Musique in Fine. Après des initiatives solo des artistes a l’ostal, après les festivals imaginaires, voici la « Symphonie confinée ». 45 artistes  réunis à distance pour donner des résonances à la petite valse d’André Raimbourg : « La tendresse ». Une performance technique forte, une prestation artistique toute en douceur avec des touches très personnelles et poétiques. « La tendresse », de quoi redonner du cœur à ce sentiment perclus dans le confinement.

Les artistes de La Symphonie Confinée. Captation Youtube

Cette chanson commune, c’est Valentin Vander qui l’a proposée. Vander, un nom de pianiste -ce qu’il est- mais ce n’est pas le fils du « nougaresque »  Maurice Vander ! Alors qu’il vient de sortir son second album « Mon étrangère » à la fois drôle, poétique et torturé, il a réuni 45 artistes (dont plusieurs d’Occitanie) pour réaliser cette performance. Les enregistrements, le montage (Julia Vander) et le mixage réalisé par le Gersois Paul Vanderhaegen ont pris à peine une semaine. Sortie il y a quelques jours, la vidéo a fait à ce jour plus de 500 000 vues et surtout, elle a touché, ému et sans doute donné du baume au cœur des personnes touchées par la maladie.

Des musiciens, des interprètes, des « amuseurs » comme pouvait l’être Bourvil… Mais pas de vedettes, mise à part peut-être Gauvain Sers, l’interprète de la chanson devenue hymne des gilets jaunes « Les oubliés ». Valentin Vander devait d’ailleurs faire sa première partie, notamment à Grenoble et Toulouse en mars.

Sinon on y retrouve plusieurs artistes locaux de la région. Une belle découverte pour moi, Julii Sharp. Un univers personnel, la voix suave et folk, tantôt Leonard Cohen tantôt Lou Doillon. Dès que cette artiste de Labécède-Lauragais (11) chante, il se passe quelque chose. Et la tendresse pour le coup, revêt un visage.

On y croise aussi 2 néo-Rabastinois (Rabastens 81) : Chouf, un artiste pétri de Brassens et de poésie, Lise Martin une chanteuse sous influence Léonard Cohen, mais encore Barbara ou Joan Baez.

Sur un autre registre, prestation discrète de Mathieu Gabard, poète et diseur public Montpelliérain qui joue ici…des oignons!

Paul Vanderhaegen, pianiste établi dans le Gers signe donc le mixage, tandis qu’un autre Gersois (Nicolas Thevenin), bassiste et ingénieur du son pour Arte et France 3 assure le mastering.

Voilà pour les présentations. Maintenant laissez vous porter par la fraîcheur de ces magnifiques interprétations/ Le confinement a parfois du bon, du très bon même.

Bonus track : la version originale de Bourvil (1963)