07 Fév

La sensation folk Anna B Savage qui sort un premier album magnifique

Personne n’a vu venir cette jeune londonienne et ses chansons intimes et écorchées. Anna B Savage signe un premier album qui ne ressemble à rien d’autre tellement elle ne s’interdit rien. Un sens innée des émotions musicales et une voix tantôt puissante tantôt susurrée. Elle n’a pas encore atteint les 800 abonnés sur sa chaîne Youtube mais ça ne saurait tarder. Découverte.

Pochette album « Common Turn »

Ne cherchez pas de la sophistication mais plutôt de la spontanéité chez Anna. Ca commence toujours tout simple, anodin et tout d’un coup, vous êtes pris d’une indicible émotion. Avec sa guitare à la Joni Mitchell, la jeune anglaise sait distiller les moments de grâce et ceux où l’orage gronde. Des petites mélodies, une base folk acoustique et soudain, le morceau se tire vers des ailleurs improbables. On frémit, on pâlit, on renaît, on s’accroche, en passant par tous les états. Des émotions transmises aussi par la voix, tantôt Hannah Reid de London Grammar, un peu (beaucoup !) de Kate Bush et un zeste peps de Beth Gibbons.

« Baby Grand », un morceau d’une puissance émotionnelle, incroyable, où les silences résonnent et la puissance l’emporte. « Baby Grand » raconte son premier amour de jeunesse, douloureux et sensible. Un hymne au doute et à la vulnérabilité. Le clip est réalisé par son copain de l’époque (7 ans en arrière). Une mise en abyme qui nous laisse le souffle coupé à la fin du clip.

Anna B Savage – Baby Grand

Pour son premier véritable album après un EP, Anna B Savage frappe fort et juste. Sa voix, comme un véritable instrument, en osmose totale avec sa musique. Souvent lyrique, parfois grave, allant chercher les aigus, non pas pour une démonstration technique mais pour un frisson. La chanteuse et musicienne possède un indéniable côté underground qui ne veut se plier à aucune mode, à aucun genre. Le mal de vivre enfermé dans sa guitare et qui fait vibrer les cordes sensibles.

Si sa musique est principalement folk, n’allez pas croire qu’elle se satisfasse d’une redite. Beaucoup d’influences électro viennent l’enrichir, un petit côté dance sur le titre « Two » où l’on retrouve aussi le côté expérimental d’une autre anglaise : Kate Bush.

Il y a aussi ce petit bijou « Corncrakes » qui sait prendre le temps, parfaitement équilibré avant la montée finale qui prend tout. Et dire que l’artiste n’est suivie pour l’instant que par à peine 800 abonnés sur sa chaîne Youtube !  Les compteurs devraient s’affoler même s’ils ne sont pas toujours gage de qualité.

Anna B Savage – Corncrakes

Telle une peintre, elle crée des palettes de couleurs musicales assez différentes d’un morceau à l’autre, le tout joliment enveloppé par un jeune électronicien anglais : William Doyle qui a publié plusieurs albums. C’est souvent barré, en équilibre sur un fil, avec de l’audace, puis de la retenue. Un dernier exemple de son talent : « A Common Tern ».

Anna B Savage – A Common Tern

Savage a cité Nick Drake et Ella Fitzgerald comme des influences clés sur son écriture. Mais à l’arrivé elle possède déjà son propre univers. Un album épuré, qui respire, une artiste qui ne cache pas sa fragilité, qui n’a pas peur de sa puissance. Des doutes et des certitudes profondément humains et touchants.

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ALBUM

Benoît Roux

05 Fév

Les premiers concerts test auront lieu en France en mars-avril avec IAM à Marseille

Comme c’était le cas en Espagne mais aussi aux USA, les premiers concerts-test post covid arrivent en France. Placés sous la houlette de l’Inserm, ils permettront d’évaluer les risques encourus voire même de prouver qu’il n’y a pas de surrisques d’infection au Covid-19 en assistant à un concert. Le Dôme de Marseille sera donc la première salle à accueillir une telle expérimentation avec IAM dans la place. 

IAM au Dôme de Marseille ©PHOTOPQR/LA PROVENCE via MaxPPP]

Le 15 janvier, les Marseillais d’IAM ont annoncé la bonne nouvelle sur leur chaîne Youtube (vers 43 minutes de la vidéo). Le promoteur de l’étude est l’Inserm. 2 concerts sont prévus à Marseille. Les conditions pour les artistes seront « normales », le public sera assis pour le premier test. Pour le second, les conditions seront données par l’Inserm en fonction du premier. Ce sera un plateau avec plusieurs artistes dont IAM. On ne connaît pas encore les autres noms.

1000 personnes triées sur le volet auront le privilège d’assister donc au retour des concerts en France. Le Dôme de Marseille dont la jauge est habituellement de 8500 personnes sera testé avant et après. Ce genre d’expérience a déjà été mené en Espagne à Barcelone fin 2020. Un millier de personnes tous volontaires et tous testés négatifs avaient pu participer au spectacle expérimental « primacov » qui s’est déroulé au Nitsa club de Barcelone. Tout s’est bien passé. Pas d’infection à signaler.

En Espagne, les mélomanes n’étaient pas tenus de respecter les gestes barrière. En France, cette expérimentation est placée sous l’égide de l’Inserm pour évaluer les risques de contaminations au Covid-19, avec un protocole sanitaire strict. 2 concerts auront lieu à une semaine d’intervalle, en mars ou en avril. Le docteur Vincent Estornel membre du collectif Do3Me qui réunit des médecins et des professionnels de l’événementiel, à l’initiative de ces concerts-tests à Marseille s’est confié à France 3. « On va prendre des volontaires sains, et on va en tirer la moitié au sort pour assister au concert et on les comparera à ceux qui n’y assisteront pas pour voir s’il y a plus d’infections chez les personnes exposées ».

La Mairie de Marseille a donné son feu vert. La ville est d’ailleurs dotée d’un procédé unique pour désinfecter la salle : un canon à neige transformé en pulvérisateur de solution virucide. En vingt minutes, tout peut être désinfecté. Les résultats sanitaires de ces 2 expérimentations seront présentés le 8 avril à Marseille. On espère que ça débouchera sur une reprise -même partielle et même en jauge basse- des concerts.

Benoît Roux

01 Fév

A Toulouse, la jeune chanteuse Alix cultive ses talents

Quand on est jeune, on se cherche. A 20 ans, la chanteuse toulousaine Alix a l’air de s’être trouvée. Son deuxième clip « 5 years » vient de sortir. Une chanson chagrin d’amour écrite à 13 ans où elle démontre aisance et savoir-faire.

Alix Photo : Jean Luc thomas

L’artistique c’est son domaine. La musique d’abord. Elle apprend le violon toute jeune, puis la flûte traversière et le piano. Ensuite c’est le théâtre dans des productions de Gilles Ramade et surtout de sa mère Séverine Megdiche. A l’aise dans ses gammes, elle l’est aussi dans ses baskets d’étudiante. Après son bac (mention très bien!) elle poursuit ses études en Khâgne au lycée Pierre de Fermat à Toulouse. 

Et la musique ? Sa professeur de chant du collège la prend sous son aile. Pendant un an, elle lui donnera des cours particuliers pour le casting de « The Voice ». On la voit aussi faire figurante dans des films comme « Les vieux fourneaux » aux côté de Pïerre Richard et Eddy Mitchell.

En autodidacte, elle apprend le ukulélé que l’on entend sur son premier clip « Look at them deep »  sorti l’an dernier. Elle en enregistre un second au château de Montricoux. Une mélodie toute simple mais bien arrangée pour faire une place à sa voix feutrée teintée d’émotion. Tout semble évident. Elle réalise le clip avec sa mère et Jérémy Grison, aidée par son frère et fait jouer son propre rôle à sa petite sœur. 

Alix – 5 years

La voix est bien timbrée, pleine d’assurance, les arrangements piano-cordes sobres et efficaces. Enregistré aux studios « On Air » de Montauban, la chanson devrait trouver son public et permettre à Alix de poursuivre son chemin d’artiste exigeante et sérieuse. Un troisième clip est déjà en préparation sous forme de film d’animation avec une jeune dessinatrice chinoise pour lequel elle demande un financement participatif.  

Elle n’est pas dans une mode mais préfère cultiver ses talents de chanteuse auteur-compositrice et maintenant réalisatrice.

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Benoît Roux

 

 

25 Jan

Le clip juste et touchant de Michel Jonasz pour les Victoires de la Musique 2021

Extrait de son dernier album, le titre de Michel Jonasz « La maison de retraite » concourt pour une Victoire de la musique catégorie « Chanson originale 2021 ». Une chanson sensible et juste illustrée sobrement et efficacement dans ce clip réalisé par Yves Le Coz et Amélie de La Fontaine.

Captation vidéo Youtube

Les retrouvailles de Michel Jonasz avec le batteur Manu Katché et le pianiste Jean-Yves D’angélo ont abouti à l’un des albums les plus intéressants de 2021. 

Le groove des compères de l’album « Unis vers l’uni » est toujours bien vivant. Le groove de Mister Swing est bien là. L’album  « La Méouge, le Rhône la Durance » pourrait signer le retour de Michel Jonasz et la reconnaissance de ses pairs et du public qui votera pour la chanson originale 2021.

 

Déjà détenteur de 4 trophées, il sera peut-être honoré une nouvelle fois le 12 février prochain à la Seine Musicale, près de Paris pour ces Victoires de la Musiques retransmises sur France 2. 

Michel Jonasz – La maison de Retraite

Face caméra, sans fioriture, il chante l’amour absolu qui défie le temps et la nature. En contrepoint, des couples de tout âge qui se lient de sentiments. Des regards qui passent de la joie infinie à la tristesse interrogative, le réalisateur Yves le Coz et une artiste qui miment les paroles de ce tourbillon de vie… jusqu’à la valse finale.

Texte à la fois réaliste et poétique, la voix tremblante, Jonasz chante avec une humanité profonde. Touchant, très touchant.

C’est le public qui départagera les 5 chansons. Il est possible de voter directement sur le site des Victoires.

Lors de la création des Victoires en 1985, Michel Jonasz était nommé 6 fois et il est reparti avec 3 trophées dont celui de la chanson de l’année « La boîte de jazz » où l’on retrouvait Katché et D’Angélo.  Comme un signe.

La Maison de Retraite – Live « Le Grand Echiquier » France 2

A LIRE AUSSI : Michel Jonasz, Manu Katché et Jean-Yves d’Angelo toujours unis vers l’uni

Benoît Roux

20 Jan

Le flow multisensoriel du dernier clip de Rodín Kaufmann

C’est beau, tout simplement beau. Et même sublime. La musique, le chant, les sons, les paysages. Le deuxième clip de Rodín Kaufmann  et Amic Bedel est une réussite esthétique et émotionnelle. Une œuvre qui dépasse les limites habituelles et les frontières de nos sens.

Photo du clip © Rodín Kaufmann & Amic Bedel

Quelques mois après « Leis alas dau temps » (Les ailes du temps), le volet 2 de la trilogie a vu le jour. « Rei de la luna » (Roi de la lune) est une histoire de rencontre, de voyages qui se passe au delà du temps et des frontières.

Ce deuxième clip est encore plus personnel, plus intime que le précédent. Filmé dans des endroits magnifiques (Montagnes de Lure, Glacier Noir, Hautes-Alpes) mais aussi personnels à l’artiste comme l’atelier de son grand-père ou encore chez sa mère. Tout a du sens et relie les émotions. L’esthétique est une fois de plus très soignée, les images sont magnifiques, les lumières très belles pour mieux emporter l’auditeur et spectateur.

Rodín – Rei de la luna


Rarement une écriture peut-être aussi puissante : la poésie est omniprésente dans les mots mais aussi le décor, le flow se déverse pour une mise en abyme totale loin des clichés habituels du rap et du hip-hop. L’histoire entre le Roi de la lune (Rodín) et la Reine de la faune (Chloé Chagnaud) est prétexte à évoquer des moments forts : le désir, l’absence, la plénitude, le vide. Peu importe l’histoire, peu importe ce que l’on y perçoit, ce que l’on veut bien y voir. Ce sont les sentiments qui priment.

© Rodín Kaufmann & Amic Bedel

Le travail artistique de Rodín et Amic Bedel a toujours été très profond et personnel. Rien n’est gratuit, tout est sans concession. Nous sommes comme dans un conte onirique, une espèce d’odyssée moderne qui mélange les genres. Les sons de Rodín sont beaux et variés, les voix des chœurs qui rappellent un prélude de Bach très prenantes, tout est travaillé minutieusement, comme le tissage artisanal de l’atelier de Chloé Chagnaud que l’on voit dans le clip. Tout est parfaitement équilibré et fouillé, en prise avec la nature.

Amic et Rodín en tournage de « Rei de la luna » © Rodín Kaufmann & Amic Bedel

Le dernier volet de la trilogie « Pensarai en tu » sortira le 17 février et le premier album de Rodín Kaufmann quelques jours auparavant sur un label américain. 

L’impatience gagne déjà de découvrir tout ça.

RODIN

AMIC PIGET PROD

PANTAIS RECORDS

Benoît Roux

16 Jan

« Allive » la nouvelle plateforme musicale de vidéos par abonnement née à Toulouse

Sur le même principe que Netflix ou autres plateformes de streaming par abonnement, dédiée exclusivement à la musique en vidéo et au live, cette plateforme imaginée par 3 toulousains sera lancée fin janvier. Son objectif : faire connaître des artistes et leur permettre d’être rémunérés de manière équitable.

Les 3 fondateurs d’Allive Photos : Allive Palette Gaétan Guetiere

C’est l’initiative de 3 toulousains : Manuel Darrault (producteur et manager), Antoine Garcia (chef d’entreprise – conseil en communication) et Thomas Garcia (agent commercial). Une idée qui germe depuis plusieurs mois dans leur tête. La pandémie de Covid et les confinements ont accéléré les choses. Son lancement est prévu à la fin du mois.

Une plateforme vidéo de streaming musicale avec un concept équitable

Les salles de spectacles étant fermées, les vidéos d’artistes ont fleuri lors du premier confinement, puis les lives confinés en streaming lors du deuxième. Il faut désormais aller plus loin. Et les 3 toulousains vont révolutionner le principe de musique par abonnement. Rien de très nouveau pour l’abonné -il paiera un abonnement mensuel de 4,99€- mais c’est du côté des artistes que tout va changer.

C’est le principe de l’User Centric : une répartition équitable et juste des revenus des abonnements pour l’artiste. Manuel Darrault qui s’occupe du volet industrie musicale chez Allive nous explique : « Cette plateforme est un contre-pied au niveau de la technologie et de la rémunération. D’abord il n’y avait pas jusqu’à présent de plateformes vidéos dédiées à toutes les musiques. Sur 4,99€ que coûte l’abonnement, 1 € vont dans l’enveloppe artiste, soit 4 fois plus que sur un autre site. Ensuite, ces 1€ seront rétribués aux artistes en fonction du temps de visionnage et non au nombre de vues. Plus un artiste va fédérer, plus il sera rémunéré ». 

Mais ce système nouveau ne s’arrête pas là. Les artistes seront classés en 3 catégories :

  1. les émergents
  2. les indépendants
  3. les connus

L’accès est gratuit pour les 3 catégories. Pour les artistes les plus connus, ils ne seront pas rémunérés par les visionnages mais la plateforme sera un outil promotionnel. Tout l’argent généré par ces têtes d’affiche sera réinjecté pour tous les artistes. Autrement dit, Allive instaure une solidarité entre les artistes. Alors les plus connus vont-ils jouer le jeu ? Si les 3 concepteurs de la plateforme ne peuvent pas encore donner des noms un peu clinquants, ils assurent avoir des artistes connus prêts à tenter l’aventure. « Remplacer le vrai concert par un livestream, je n’y crois pas. Le marché du DVD Blu-ray musical s’affaiblit. Aujourd’hui, on prend des abonnements plutôt que d’acheter des DVD, des disques ou des films ». Manuel Darrault qui manage plusieurs artistes dont « 3 cafés gourmands », la talentueuse « Naya », ou encore la jeune Heeka et le groupe Toulousain « Entoartix » croit en ce nouveau mode de consommation de la musique vivante.

Heeka – Never Alone – Session Opus

Un seuil de rentabilité autour des 1500 abonnés

Côté contenus, la cible est plus nationale qu’internationale, plutôt French Touch et dans toutes les catégories : classique, jazz, électro, rap, métal, reggae, rock, pop etc. « Notre but est d’aider les artistes. On ne va pas mettre en avant nos goûts musicaux mais on va proposer de la qualité. Nous avons déjà des artistes qui tournent des vidéos pour nous », assure Manuel Darrault.

Pendant le deuxième confinement, beaucoup de Salles de Musiques Actuelles (il y a 1 SMAC par département) ont tourné des lives : le « Metronum » à Toulouse, le « Bolegason » à Castres. « Beaucoup d’artistes ont tourné pour leur chaîne Youtube. Plusieurs SMAC nous ont répondu ; certaines ont beaucoup de contenu. Les premiers signes sont positifs. Nous accueille avec beaucoup de bienveillance. La SACEM commence à s’intéresser à nous. Alors, pourquoi pas faire un partenariat avec eux. Netflix aussi nous a contacté. »

Ce premier cap des artistes et des salles pour filmer franchi, il faudra trouver les abonnés.

Notre seuil de rentabilité est fixé autour des 1000-1500 abonnés. Si nous proposons de la qualité, l’objectif est réalisable.

Monde d’avant, Monde d’après Covid, quoi qu’il en soit les streamings audio et vidéo sont en pleine évolution. Les artistes sont de plus en plus mécontents de la part qu’ils reçoivent des plateformes digitales. Certains comme Taylor Swift ont lâché Spotify, Deezer, Apple music et les autres. Même quand les salles de spectacles rouvriront, il y aura sans doute de la place pour des concerts de qualité diffusés via un abonnement. Surtout si les contenus sont originaux.

En tous cas les 3 toulousains voient grand. Antoine Garcia s’occupera du graphisme et de la communication, son frère jumeau Thomas prendra le volet commercial et Manuel Darrault qui a déjà pas mal d’expérience dans la production s’attachera au contenu artistique. Quant au nom ALLIVE : « On voulait du LIVE. Covid ou pas, il y a cette détresse des artistes sur le mode de rémunération. Ils sont les survivants du streaming. ALL c’est un tout pour englober le tout. »

Manuel Darrault Antoine et Thomas Garcia Photo : Allive

Une dizaine d’artistes a déjà donné son feu vert. Un appel à candidature est lancé pour tous ceux qui seraient intéressés. L’objectif est d’avoir le plus de contenu possible et que tous les styles soient représentés.

site ALLIVE

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Benoît Roux

 

 

14 Jan

Nouvelle journée de mobilisation prévue pour les professions de la culture et de l’événementiel

L’Alerte Rouge des professionnels de la culture et de l’événementiel revient sur les places publiques. Une mobilisation toujours pacifique et spectaculaire qui se déroulera dans 14 villes en France au mois de février. Sur le même registre que l’impressionnante démonstration qui avait été faite en novembre dernier à Toulouse.

Photo : site Facebook Alerte Rouge

Parce que plus rien ne bouge dans le domaine culturel, les professionnels à l’arrêt vont remettre le rouge de chauffe. Tout le monde se rappelle des mobilisations précédentes. A Toulouse, l’Alerte Rouge déclenchée au Bikini à l’automne dernier et surtout le spectacle impressionnant des professions liées à la culture, l’événementiel et la restauration à Toulouse début novembre. 

Nouvelle date : le 2 février 2021

Pour cette 3ème manifestation, les artistes et professionnels du spectacle et de l’événementiel se retrouveront place du Capitole à Toulouse, sans le secteur de la restauration. Mais le principe reste le même : interpeler, parfois choquer mais toujours de manière pacifique, sur la situation que vivent toutes ces personnes à l’arrêt depuis tant de temps. Une démonstration encore une fois sans violence, sans perturber non plus le quotidien des citoyens qui n’y sont pour rien. Juste attirer l’attention et aussi faire ce qu’ils savent le mieux pratiquer et qui leur manque tant : l’Evénement et le Spectacle.


Cette nouvelle journée est toujours pilotée par le syndicat des prestataires techniques du spectacle et de l’événementiel : SYNPASE. Comme en novembre, des écrans géants seront placés au Capitole, tout le monde sera accueilli avec toutes les précautions et les gestes barrière.

Comme lors de l’exercice précédent, Toulouse ne sera pas la seule ville concernée, même si la démonstration du mois de novembre avait attiré tous les médias nationaux et locaux. La nouveauté : une prise de parole, happening, spectacle qui se fera en simultané dans les 14 villes. Comme en novembre, c’est l’homme de théâtre Gilles Ramade qui sera chargé de mettre en scène tout ça. A Toulouse comme ailleurs.

Laurent Chabaud en Alerte Rouge Photo : Facebook Laurent Chabaud

Côté toulousain toujours, Laurent Chabaud -qui était le principal instigateur de l’Alerte Rouge du Bikini- sera aux premières loges pour que cet événement soit marquant. Le réseau Alerte Rouge et le collectif EVENTS 31 seront évidemment de la partie. Les drones seront présents pour afficher et filmer des messages dans le ciel, des pyramides de matériels serviront aussi de décor. Une colère pacifique pour ne pas oublier que la culture est plus que jamais quelque chose d’essentiel et que le manque se fait criant. #Sauvonslevenementiel #Alerterouge #evenementiel

Benoît Roux 

 

11 Jan

Thylacine, un artiste qui voyage en électro

Saxophoniste, DJ, metteur en sons, Thylacine aime bien dérouter. Des espaces sonores qu’il revisite, une musique qui porte et transporte. Son nouveau disque electro Timeless revisite les grands tubes du classique avec élégance, finesse et respect.

L’artiste angevin Thylacine lors du festival des 3 éléphants en Mayenne ©PHOTOPQR/OUEST FRANCE via MaxPPP

Gérard Manset « Voyage en Solitaire », William Rezé -alias Thylacine- se balade en électro. Pas vraiment la même musique, mais sans doute une passion identique pour le son et les découvertes. Avec Thylacine, c’est de suite les grands espaces et quelque chose qui vous prend. Sur ce nouvel album, l’artiste angevin revoit ses gammes, lui qui a fait le conservatoire de musique classique. 11 morceaux où il mène au grand air les tubes des grands compositeurs. Dont ce petit chef d’œuvre d’Erik Satie.

Thylacine – Satie 2


La musique intimiste et répétitive de Satie semble écrite pour lui. Magnifique version live de la Gnossienne 1, même timbre, même jeu avec Bravin Karunanithy au piano et Thylacine au Bağlama grec qui donne un côté oriental bienvenu. L’album est du même acabit : des arrangements astucieux, un traitement hyper respectueux avec des samples habilement habillés.

Toujours inspiré sur Satie, avec un beat house très éthéré sur la Gymnopédie n° 1. Un clip très astucieux de sa complice photographe Cécile Chabert.

Thylacine – Satie 1


Thylacine bâti toute une orchestration, des nappes, des rythmes pour mieux mettre en perspective les sons initiaux, les instruments et les voix. Ainsi le titre « Mozart » (chaque morceau porte le nom du compositeur) avec le sample poignant du « Lacrymosa », composition ultime de Mozart pour son requiem.

Une vision très intelligente et sensible des compositeurs français Fauré et Debussy, des cordes splendides et magnifiquement samplées sur Schubert. Même Beethoven se retrouve allégé, aérien, avec le 3ème mouvement de sa 7ème symphonie.

Pour en arriver là, à ce degré de maîtrise et de rendu, Thylacine a parcouru beaucoup de choses, découvert de nouveaux espaces pour se réinventer. Il va dans la profondeur, l’essentiel, l’extase et la retenue. Un savoir-faire sans pareil pour sublimer les silences, casser les rythmes, créer une dimension pour un son et une voix. A l’image du très beau « Debussy ».

Très inspirés, les 11 titres sont de véritables re-créations à partir d’originaux. Avec une très belle ouverture inspiré du compositeur russe Alexander Sheremetiev, piano et chœurs d’hommes. Le cristallin qui s’allie au grave, mélange d’espoir et douce mélancolie où se glissent des petits airs d’Amélie Poulain.  

Thylacine – Sheremetiev


Avant ce périple, Thylacine s’était lancé dans des road trips musicaux, à bord d’un train, sur Transsiberian (2015), ou dans une caravane en Amérique du Sud sur les deux volumes de Roads (2019-2020). Tel un chef d’orchestre sur ses machines, il compose et décompose, façonne les ambiances, structure les montées en puissance, prépare les ruptures de grand silences. L’équilibre est souvent surprenant et parfait.

En plus de cet album, son actualité est aussi la BO qu’il signe pour la nouvelle série de Canal + « d’OVNI(s) » diffusée à partir de ce soir lundi 11 janvier 2021. Encore un nouvel espace pour ce grand artiste voyageur qui sera bientôt en tournée si…

Le nom « Thylacine » vient d’un loup marsupial de Tasmanie aujourd’hui disparu. Il pourrait bien permettre à l’artiste de se faire grandement connaître. 

SITE OFFICIEL

Benoît Roux

08 Jan

Zik Occitanie, la plateforme qui met en lien les acteurs de la musique en Occitanie

Musiciens, groupes, techniciens, festivals, professeurs, luthiers, tourneurs, salles de concert… beaucoup sont référencés sur la plateforme Zik Occitanie. Une initiative personnelle et jusqu’à présent non subventionnée de Pierre-Marie Meekel pour soutenir le spectacle vivant et mettre en relation les différents acteurs liés à la musique en Occitanie.

Pierre-Marie Meekel

C’est une plateforme accessible à tous et consultable gratuitement. Dans un monde digital et connecté, il semblerait que les acteurs de la musique ne soient pas suffisamment interconnectés. C’est donc un portail de la musique qui existe depuis 2017 pour faciliter l’accès aux artistes en leur donnant de la visibilité. Présentation de ce nouveau média régional de référencement avec son fondateur Pierre-Marie Meekel.

Zik Occitanie à vue le jour en 2017. D’où vient cette idée ?

C’est une Initiative personnelle. Je suis musicien et artiste depuis l’adolescence.  J’ai voulu apporter ma pierre à l’édifice pour les artistes émergents. Je me suis aperçu que les gens -aussi bien les artistes que le grand public- passent à côté de plein de possibilités. J’ai voulu créer ce trait d’union entre les micros-réseaux existants, mettre en visibilité les artistes pour les faire connaître. Et puis j’avais absolument besoin de trouver du sens à cette création de job.

Quel est ton parcours ?

Je suis originaire du Territoire de Belfort. Je suis guitariste et bassiste rock et pop depuis longtemps. J’ai fait le Ciam à Bordeaux pour mes études musicales. J’ai réussi à être intermittent en 92 jusqu’en 2005. J’ai crée un trio « Les cigales de la crise » pendant la première guerre du Golfe en 91. Je suis arrivé dans le Languedoc en 2006. Maintenant je suis basé à Montpellier. D’ailleurs au départ le site s’appelait « Zik à Montpel ». Puis en 2017 avec la fusion des 2 régions et le nouveau nom, c’est devenu « Zik Occitanie ».

Comment être référencé sur Zik Occitanie ?

On travaille aussi bien avec les artistes qu’avec tous les professionnels du spectacle. Pour les artistes, il faut à minima être présent sur les réseaux sociaux, avoir éventuellement des images sur Youtube, un peu de visuel, un communiqué de presse… Sur le site, nous mettons tous les contacts et liens fournis par les intéressés. Il faut bien sûr avoir un répertoire mais nous ne jugeons pas sur la qualité ou le style musical. Nous proposons un référencement par groupe et par profil  : par exemple batteur, bassiste, technicien son…etc.

Nous n’avons aucune subvention pour l’instant. Seulement des adhésions et la communication que l’on vend. Nous demandons une cotisation de 30€ par an pour les artistes, 50 € par an pour les structures. Les groupes ont la possibilité de payer 100 € de plus pour rester en tête de leur catégorie. Mais nous voulons que tout ceci reste accessible. De plus, tous les référencés défilent dans le slider sur notre page d’accueil et c’est gratuit.

Combien de références en 2021 ? 

Il y a plus de 1000 projets artistiques (artistes solos et groupes), ce qui représente plus de 4 000 personnes. En 4 ans, nous avons réalisé 2000 référencements, établi une dizaine de partenariats avec des médiathèques, médias, salles de spectacle (L’espace Cathare à Quillan, le Jam à Montpellier). On va faire des captations, avec des concerts streaming et des interviews d’artistes.

Je pense que nous sommes à peine à 20% de ce qui existe en Occitanie. Tous les jours, entre 500 et 1 200 référencements sont consultés. Nous avons plus de 13 000 « j’aime » sur Facebook, avec plus de 22 000 followers. Tous les styles sont représentés. Très peu de rap et de musique urbaine car c’est un peu une chapelle qui fonctionne à part. C’est plus difficile pour les faire venir. Nous avons beaucoup de groupes pop, rock, blues, jazz. De plus en plus de musique électro qui reste dans l’univers pop. Un peu de classique, pas mal de world, de la musique occitane aussi.

Quels sont les projets à venir ?

On va changer le site dans les prochains mois. Il aura plus de fonctionnalités, plus monétisé pour les artistes mais aussi pour nous. Sans devenir pour autant un site exclusif pour les pros. Il sera toujours accessible à tous. Mais il va falloir créer des emplois pour le faire vivre. Ca fait 4 ans que je suis entièrement bénévole. Je voudrais pouvoir compter aussi sur des référents dans chaque département pour aller à la rencontre des artistes émergents, instaurer des partenariats.

L’idée c’est aussi de créer un Zik pass, une carte de réduction pour aller voir des artistes mais aussi acheter un instrument, louer un studio d’enregistrement. Rentrer en contact avec le Pass culture pour les jeunes pour qu’ils puissent en bénéficier. Nous aurons aussi un agenda général pour annoncer les manifestations. A terme, nous voudrions aussi avoir des échanges avec les autres régions. Le grand rêve serait de monter un événement phare qui pourrait se déplacer dans chaque département pour faire rayonner les groupes en dehors de leur secteur d’origine et d’attirer l’attention d’autres régions. Un festival qui servirait de vitrine pour l’Occitanie tout en permettant d’accueillir d’autres artistes.

Quelles sont les découvertes musicales que t’as pu faire avec Zik Occitanie ?

Je dis toujours que pour tout type de musique, il y a un auditeur. Je suis super éclectique. C’est intéressant de ne pas être trop spécialisé. J’écoute de tout mais bon, voici ma petite sélection.

  • Simcha qui est un duo toulousain de chanson française
  • Deleo pop electro, darkwave

Zik Occitanie est une belle initiative. Si vous n’êtes pas encore référencé, il est temps de le faire. Ce site permet aussi au grand public d’avoir un contact direct avec les artistes. En espérant que les concerts et le partage de la musique reviennent très vite sur le devant de la scène.

ZIK OCCITANIE

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Benoît Roux

31 Déc

Le nouveau clip quizz d’Helena Noguerra très original réalisé par un toulousain

« La reine de la piste » est le dernier single d’Helena Noguerra. Conçu comme un quizz musical, le clip fourmille de pochettes de disques revisitées par un jeune illustrateur. Plus punchy qu’un livestream, plus hypnotique qu’une boule à facettes, le réalisateur toulousain Patrice Masini s’est amusé. Nous aussi.

La musique doit s’inventer de nouvelles formes, de nouveaux moyens d’exister. Patrice Masini s’est donc creusé la tête pendant le second confinement pour proposer quelque chose d’orignal à la chanteuse Helena Noguerra. « Je suis la reine de la piste » évoque les artistes, les influences musicales qui ont fait danser la chanteuse comédienne et écrivaine. Le grand jeu : deviner les pochettes de disques qui apparaissent dans le clip.

Helena Noguerra – La reine de la piste

Rendez-vous chez MM. Bricolage Gondry & Averty

Ca commence par un coup de fil d’Helena à Patrice Masini. Sa nouvelle chanson est prête. « La reine de la piste » est l’occasion d’évoquer son côté bon(ne) vivant(e) danseuse, mais aussi des clins d’œil au parcours musical. Nous sommes en plein confinement d’octobre. Les salles sont fermées, les déplacements limités. Le réalisateur toulousain va devoir être créatif. « Je voulais quelque chose d’inventif, avec un côté un peu bricolo comme les incrustations légendaires de Jean-Christophe Averty et les clips bidouillés façon Michel Gondry. J’ai donc recréé une ambiance discothèque des années 80-90. J’ai fait venir Helena pour danser et on a incrusté sa silhouette et ensuite j’ai mis des transparents des dessins des pochettes d’albums qui ont jalonné son parcours musical. «  Patrice Masini qui vit désormais à Paris sort d’un clip Noir et Blanc tout en élégance du pianiste Silas Bassa avec la danseuse Sofia Boutella.

Silas Bassa – Katia the runaway starring Sofia Boutella 


Pour Helena, ce sera un clip vitaminé et coloré où elle va démontrer qu’elle est bien la « Reine de la piste ». « C’est assez second degré, ça guinche, ça fait du bien en ce moment car la musique doit inventer d’autres moyens d’exister. Cela change un peu des live streaming de salon ! »

Quand il n’est pas en voyage pour les tournages de ses documentaires pour TF1 et France Télévisions, Patrice Masini travaille entre Toulouse et Paris. Il a déjà tourné pour Helena Noguerra. C’est un passionné de musique. Il est l’auteur d’un 52’ sur le contre-ténor Philippe Jaroussky pour France Télévisions, ainsi qu’un documentaire sur la danse HIP HOP pour la série Fleurs de Bitume pour France 3 qui met en avant les initiatives culturelles positives des banlieues. Beaucoup de projets à Paris, moins à Toulouse où il aimerait bien collaborer plus souvent avec des sociétés de productions. A bon entendeur!

Le talent d’Achille

Revenons au clip. Il y a bien 37 pochettes d’albums à deviner, dont une particulièrement difficile. On doit ces magnifiques œuvres d’art à un jeune étudiant de 17 ans. « Helena a flashé sur les dessins d’Achille qui est dans une école d’art à Paris. Helena m’a demandé de faire le clip autour de ses dessins. C’est toute la générosité de cette artiste. Faire confiance à un jeune de 17 ans en lui donnant une visibilité. «   De quoi combler son père puisque Ash_masini n’est autre que le fils de Patrice.

 

« Sergent Peppers » revisité @ash_masini

A 17 ans, Achille a une vraie patte, un style perso déjà bien aiguisé. Très inspiré par toutes ces pochettes alors qu’il n’était pas encore né lors des sorties d’albums. Achille est doté d’une belle culture musicale et cinématographique. Il affectionne particulièrement la pop culture et l’esthétique punk. Il dessine des affiches de films cultes, des pochettes de disques mythiques. Dans le clip, il croque des artistes mais aussi des films avec les réalisateurs qu’il admire.

Dessin @ash_masini

« Easy Rider », « Le Parrain » côté réalisateur, et une multitude d’artistes sont aussi revisités par Achille : Lou Reed, Janis Joplin, Sex Pistols, Velvet Underground, Blondie, Daft Punk, Prince, le roi Michaël Jackson, Gainsbourg et son mythique album…

Gainsbourg et Jane par @ash_masini

Autant de noms presque tous disparus à la naissance d’Achille. Des dessins colorisés qui s’harmonisent parfaitement avec l’univers éclairé et coloré du clip. Ce jeune illustrateur passionné de rock a été repéré par Helena mais pas seulement. Avec la maison de disque « Cézame Agency » à Paris il a réalisé toute une série de personnages singuliers : THE SMOLS. « Des musiciens, acteurs, célébrités avec un petit corps et la grosse tête » comme il les définit lui-même.

Les discothèques sont dans le noir, la culture dans le rouge. « La Reine de la piste » revient donner des couleurs, de l’inventivité et l’envie de bouger. Allez, on se lâche sur le « dance floor ». Et si l’envie ne vous vient pas, tentez donc de retrouver les 37 albums mythiques dans le clip.

HELENA NOGUERRA Youtube

PATRICE MASINI Instagram

ASH MASINI Instagram

 

Benoît Roux