29 Juin

TOUR DE FRANCE/ ÉTAPE 1/ Marcel Kittel fait coup double & le Franc-Comtois Thibaut Pinot évite les chutes

LA CHRONIQUE FRANC-COMTOISE DU 100e TOUR DE FRANCE
(Par Auryan Guyon)

(Auryan Guyon est un jeune coureur Franc-comtois, licencié à l’Amicale Cycliste Bisontine. Il vient de quitter le lycée après avoir passé son Baccalauréat et projette de suivre des études de journalisme dans la perspective de travailler un jour dans une rédaction sportive. Chaque jour, Auryan suit le 100e Tour de France pour le Blog Cycliste de France 3 et nous livre un résumé très « Franc-Comtois » de la course).

(ÉTAPE 1) PORTO-VECCHIO – BASTIA 213KM / SAMEDI 29 JUIN
ÉTAPE : Marcel KITTEL (Argos Shimano)
GÉNÉRAL : Marcel KITTEL (Argos Shimano)

Marcel Kittel (Argos)/ PHOTO © JEFF PACHOUD / AFP)

La première étape du centième tour de France empruntait la côte Est de la Corse pour relier Porto Vecchio à Bastia, au nord de l’île de beauté. Une étape animée par 5 coureurs composée de Juan Antonio FLECHA (Vacansoleil), Juan José LOBATO (Euskaltel-Euskadi), Lars BOOM (Belkin), Jérome COUSIN (Europcar), Cyril LEMOINE (Sojasun) et qui aura compté une avance maximale de 4 minutes sur le peloton.  5 hommes repris à près de 30 kilomètres du final, avant que Marcel KITTEL, le sprinteur de l’équipe Argos Shimano ne s’impose sur la ligne d’arrivée. Un des favoris sur cet exercice, qui aura su éviter deux chutes spectaculaires. Un final également animé par la maladresse d’un chauffeur de bus (d’Orica Green Edge), retrouvé bloqué sur la ligne d’arrivée… Un coup de stress avec des conséquences sur un peloton tendu à l’approche de l’arrivée… GREIPEL, CAVENDISH, et SAGAN « out » pour la victoire suite aux chutes, le talentueux coureur allemand ne s’est pas privé pour s’imposer sur cette première étape et enfiler le premier maillot jaune de ce tour 2013.

Arthur Vichot (FDJ) sur la première étape du 100e Tour de France/ PHOTO © Pressesports-FDJ


ÇA PASSE POUR NOS FRANC-COMTOIS !

Alexis VUILLERMOZ (Sojasun) qui dispute son premier tour de France a vécu une journée plutôt calme évitant les chutes. Gérard Holtz l’a reçu pour l’après-tour où l’on a vu un coureur serein et l’air fasciné par cet événement  qu’il découvre.
Du côté de la FDJ.fr, Arthur VICHOT n’est pas passé inaperçu avec son nouveau maillot de champion de France. Le coureur de Colombier-Fontaine dont on a pu régulièrement voir l’image, retransmise lors du direct, à l’arrière du peloton en compagnie de ses coéquipiers. Parmi eux, Thibaut PINOT, l’autre Franc-comtois de la Fdj.fr a pour sa part réussi a éviter les chutes.  Une consolation pour son manager Marc Madiot, malgré sa colère à l’arrivée justifiée par les événements de fin d’étape.
Bref, une journée difficile, mais passée sans encombres pour les “Franc-comtois du tour”. Au final, sur décision jury des commissaires après ce final dangereux, les coureurs pointent tous dans le même temps à l’issue de cette première manche.
Auryan Guyon (pour le Blog Cycliste de France 3)

DEMAIN : DIMANCHE 30 JUIN : (2e étape) BASTIA-AJACCIO 156 km

INFO/ « Trop c’est trop ! » Les coureurs reçus par la ministre des sports ce samedi avant le départ du Tour

Une délégation de coureurs a été reçue ce samedi matin par la ministre des Sports.  Valérie Fourneyron qui était au départ de la première étape du Tour de France à Porto-Vecchio. Cette rencontre fait suite à un communiqué paru vendredi et écrit par le CPA, le syndicat des coureurs qui a vivement réagi vendredi aux accusations de dopage liées à des affaires « anciennes » : « Trop c’est trop ! Aujourd’hui les limites du supportable ont été atteintes ! Nous avons depuis de nombreuses années démontré notre bonne volonté en direction d’une lutte antidopage sans faille. Nous le payons souvent au détriment de notre vie  privée et de notre intégrité physique. Si la culture du dopage avait lieu dans les années 90, depuis 15 ans notre sport combat seul ce fléau du dopage. Nous en sommes même aujourd’hui les précurseurs au regard de beaucoup », a entre autres souligné l’association des coureurs. Francetvsports

TOUR DE FRANCE / Les Franc-Comtois au départ

Pour la Franche-Comté, Thibaut PINOT (FDJ) s’élancera avec Le dossard n°71, Arthur VICHOT (FDJ) N°79 et Alexis VUILLERMOZ (Sojasun) N°219. Mais aussi le licencié d’Étupes Rudy MOLARD (Cofidis) N°138

Arthur Vichot et son maillot significatif de champion de France sous les couleurs de la FDJ
PHOTO © Pressesports/FDJ

18 Juin

LIVRE/ « Les grandes heures du Tour de France »

Pour ceux qui n’auraient pas eu la chance de lire « Le grand braquet » édité en 2003 aux éditions Archipel, la maison d’édition parisienne a saisi l’opportunité de l’événement sportif planétaire du calendrier estival pour réimprimer le texte dans un format poche. Une opportunité… mais contrairement à tout un tas de sottises carambouillées ces derniers temps pour épater la galerie à l’image de cette « Grande Boucle » dont le Blog cycliste vous vantait les mérites lors de sa sortie en salle tapageuse, ces « Grandes heures du Tour de France » ne se dérobent sous aucun arrangement facile.

« Grandes heures du Tour de France » – Jean-Noël Blanc – Archi Poche
(Photo de couverture – Luis Herrera dans l’Alpe d’Huez pendant le Tour de France 1987)
PHOTO © JL Gantner

Allez ! Quelques jours encore… À peine quelques semaines à piétiner devant son écran de télé pour retrouver le grand roman de l’été ; la suite de la grande saga… Le 100e chapitre tout rond cette année. Le solde d’un Dauphiné écrasé par les hommes de la Sky, celui d’un nouveau Tour de Suisse remporté par le Portugais Rui Costa, avant la prestigieuse comptabilité de trois journées du championnat de France dans le pays des Abers (Lannilis, 20 au 23 juin)… Et la folle bagarre vélocipédique la plus attendue de l’année se mettra en route pour la centième fois de son histoire depuis 1903. « Une des plus étonnantes machines jamais conçue par les hommes pour fabriquer du rêve », écrit Jean Noël Blanc à la toute première page de ses « Grandes heures du Tour de France ». L’homme est romancier (« L’Inauguration des ruines »), mais surtout passionné de cyclisme. Un « pratiquant du dimanche », comme il se qualifie lui-même ! Ce qui ne gâche rien de l’intérêt considérable qu’il porte sur le petit monde épris de bécanes de vitesse délurée ; cette communauté de pédaleurs vedettes d’une fantastique épopée depuis ces « zigotos » de Robic, Ronconi ou kubler…  ces Coppi, Anquetil, Bobet, Poulidor… juste un peu plus tard ; et puis Merckx, Hinault, Fignon bien sûr ! Pour finir avec Laurent Jalabert aux prises avec son « Tour d’honneur »en  2002. Cette journée inoubliable dans les rampes du plateau de Beille où des milliers de spectateurs avaient scandé le nom du grand coureur français pour lui témoigner leur affection à la fin de sa carrière. « Jaja… Allez Jaja !… » Jalabert qui « n’avait plus connu ces vivats depuis l’étape de Mende en 1995. Un jour de grâce comme on en connait peu au cours d’une carrière. On n’était qu’au 20e kilomètre et il en restait 200 avant l’arrivée à Mende. Mais les Banesto d’Indurain prenaient vraiment l’eau. La partie de manivelles avait commencé sur les routes piégeuses du massif central. 200 bornes de bagarre. Jalabert était remonté à la troisième place du général. et il s’était offert l’étape, en lâchant les derniers échappés dans la montée du Causse, juste avant l’arrivée. une route étroite, pentue, raide, et la foule proche, serrée, dense, hurlante, qui déjà scandait « Jaja sur son passage. Un 14 juillet » .   Ces « Grandes heures »… 23 étapes de légende sous la plume d’un observateur très affuté dans la matière d’une fabuleuse histoire de forçats cousue au fil de plusieurs dizaines d’étapes mythiques… Le récit de Jean-Noël Blanc épouse sans maneuvre les péripéties des héros de la route. Un travail parfaitement documenté, minutieux, mais dont, comme Antoine Blondin avait aussi su s’échapper en son temps de l’histoire officielle sans disconvenir à la véracité des événements…  se paye quelques tours de roues à l’avantage de sa verve et de son goût pour le mélodrame. Une histoire d’amour pour la Grande Boucle. À lire où à relire obstinément.
Jean-Luc Gantner

« LES GRANDES HEURES DU TOUR DE FRANCE »
JEAN-NOËL BLANC
ÉDITIONS ARCHIPOCHE

288 PAGES
7,65 €

16 Juin

Bernard Mougey/ Le « tour de France » à 60 ans

Il est rentré au port comme ces grands voiliers sont accompagnés par toute une foule d’embarcations joyeuses après leurs périples autour des océans. Une nuée de bicyclettes pour accompagner le navigateur solitaire dans son ultime effort à travers les Montagnes du Lomont dans le Doubs. le Blog cycliste de France 3 n’aurait raté ça pour rien au monde. Un peu plus de cent bornes à vélo aller retour depuis Besançon, pour retrouver notre Moby Dick du bitume et saisir sur le vif ses toutes premières impressions après son tour de France intégral en moins de 30 jours. Quelques heures d’effort sous la cagnard pour avoir l’immense privilège de rouler quelques kilomètres avec ce « géant » de la route et de cueillir le sourire d’un homme comblé d’avoir réussi un des plus grands paris de sa vie.

Bernard Mougey accompagné par l’école cycliste de Chazot pour terminer son tour de France
PHOTOS © JL Gantner

Des tas d’amis du pédaleur, la famille bien-sûr ! l’école de cyclisme de Chazot… personne n’aurait coupé à la tradition d’accueillir comme il se doit la performance, l’exploit d’un de ces « Ulysse » modernes ! La fin d’un périple encensé. 5000 bornes au total depuis le 17 mai. 150, 200 quelquefois près de 300 km par jour, comme lors de cette 14e étape entre Suzur dans le Morbihan et Marans en Charente-Maritime où après 282km, Nanard trouve encore le moyen de remettre le nez dans le guidon pour faire un peu de tourisme pour digérer les crêpes…

Bernard Mougey a quelques kilomètres du but/ PHOTOS © JL Gantner

Parti  sa bicyclette et un sac de 12 kg sur le dos, le maçon en retraite depuis quelques mois, l’ancien para… est arrivé chez lui ce dimanche 16 juin 2013 après avoir réalisé un rêve qui le tenaillait depuis longtemps : Effectuer un tour de France (intégral) comme avait déjà tenter de le faire son oncle il y a quelques années ratant l’exploit pour quelques heures seulement.  (30 jours maximum en longeant les frontières au plus près.) Un tour de l’hexagone dans l’esprit du tracé de la grande boucle de 1924. (Paris, le Havre, Cherboug, Brest… Bayonne, Luchon Perpignan, Nice… avant de voir Ottavio Bottecchia franchir les Alpes sans concéder une étape à la concurrence depuis le premier jour de l’épreuve. Un record inédit dans l’histoire de la course la plus populaire du monde. Briançon, Gex, Strasbourg… Un Tour du pays selon le dessin le plus esthétique et le plus rigoureux. Une moyenne de 24,250 KM/H à l’époque pour le vainqueur). Bernard a même réussi à faire un peu mieux !

PLUS DE 5000 KM ET 51 COLS. LE TOUT EN MOINS DE 30 JOURS !
Le règlement de cette bambée infernale est homologué par « l’US Métro Transport » qui encadre l’épreuve depuis la fin des années cinquante. 60 villes réparties sur le parcours au choix du cycliste sont obligatoires pour faire viser son carnet de route. Une folie où l’on répertorie 51 cols dont 7 de plus de 2000 m. 30 jours maximum pour les « randonneurs » et 60 pour les « cyclotouristes ». Avis aux amateurs !

Bernard Mougey sur les routes e son Tour de France/ PHOTO © Collection B. Mougey

« LE PLUS DIFFICILE : LA BRETAGNE ! »
Le 3 juin dernier, on pouvait encore voir ce fada du dérailleur s’élever dans l’Aubisque avant d’être obligé de « déchausser » dans les premiers mètres du col du Soulor recouvert de neige. Le Tourmalet le lendemain. Pas de quoi faire le malin avec déjà plus de 3000 km au compteur !… « J’ai vraiment souffert à ce moment là » avouait Bernard dimanche en descendant le col de Ferrière en tête du peloton venu lui faire une haie d’honneur. Une traversée des Pyrénées en mode hivernal, et sans les caméras de France Télévisions pour revoir les images le soir à l’hôtel. Bernard termine l’ascension les raquettes au pied et son clou… sur le dos. 1H30 de grimpée arnaché comme un alpiniste pour réussir à passer le machin. Vietto, Robic ou la Brambille flingués par le maçon de Chazot dans la grande bagarre des Pyrénées. Voilà pour l »histoire d’un Tour de 1947 (Que Jacques Godet me pardonne !) revu et corrigé par opiniâtreté et l’abnégation du secrétaire du club cycliste du village natal de Francis Mourey. Les crevaisons qu’il faut réparer soi-même, le vent, la pluie, ses grimpées à enchainer… Bernard a quitté les bords de la Méditerranée, Marseille, la Ciotat, la côte d’Azur… par le col de Vence. Le retour des températures polaires malgré la date sur le calendrier. Mais aussi, saucisses et merguez dans l’Izoard. Un barbecue surprise préparé par son ami Dominique et sa femme Nicole, venus le réconforter dans les Alpes. Le Glandon, la Madeleine… Rien que des monuments avant d’en voir enfin le bout après 30 jours d’une vie de forçat ! « Le plus difficile : La Bretagne… » me lâche Bernard en esquissant machinalement une expression douloureuse qui en dit long sur la difficulté de son aventure. « Le vent et la pluie glacée sans discontinuer. je me disais qu’il fallait s’accrocher juste en envisageant une difficulté après l’autre. Un virage après un autre, une pente après une autre. pas plus ! »

La dernière « blague » sur la route, à quelques kilomètres de l’arrivée/ PHOTOS © JL Gantner

Ce dimanche soir 16 juin 2013, C’est tout un pays qui attendait le valeureux navigateur. Bernard Mougey, qui annonce déjà vouloir bientôt reprendre sa bécane pour d’autres aventures… Une salle des fêtes pleine à craquer qui ressemblait à ses longues soirées dont Chazot a le secret lorsque le patron du cyclo-cross français, Francis Mourey revient chez lui pour partager ses maillots tricolores avec ses proches. Un pays pétri dans la culture vélocipédique depuis longtemps, et qui connait parfaitement la valeur et l’intransigeance d’une telle performance. Une grande boucle intégrale, Un tour de France en solitaire, conclu le jour de ses 60 ans. Chapeau bas Monsieur Mougey.
JL Gantner

14 Juin

CINÉMA/ « La grande boucle » où la pire autopromo du siècle !

En matière de « navets », le sport cycliste transposé à l’écran avait déjà eu sont lot de perles incontournables en commençant par cet ovni de 1968 : « Les cracks », un film d’Alex Joffé interprété par Bourvil, ou plus récemment : « Le vélo de Ghislain Lambert » avec Benoît Poelvoorde. Cette comédie franco-belge qui avait au moins le mérite de faire profiter le spectateur d’un second degré manifeste et presque irrésistible tant l’acteur de « C’est arrivé près de chez vous » avait la tronche de l’emploi et du talent à revendre quelle que soit l’imbécilité dans laquelle il choisit quelquefois d’exploiter ses compétences.

MAIS CETTE « GRANDE BOUCLE » !…

La grande Boucle/ PHOTO © Wild Bunch Distribution

Il m’avait d’abord semblé qu’en parler serait déjà lui faire trop de publicité. Une escroquerie à 9,30 euros la place. Après une bêtise pareille, on apprécierait presque la pluie de retour après ces toutes premières heures de canicule estivale. Une bêtise… Mais il faudrait dire : une ânerie, une balourdise… Une niaiserie cinématographique à la limite d’une injure infligée aux passionnés de cyclisme. « La grande boucle ». On croit rêver ! Mais de qui se moque-t-on ? Une imposture dont on nous bassine les oreilles à la télé depuis des semaines pour nous aider à foncer dans les salles remplir les poches de quelques producteurs mal inspirés. En l’occurrence, Renaud Souhami, ancien cadre financier d’M6, avant de devenir le grand argentier de la Coupe du Monde de Rugby « France 2007 » et de s’intéresser maintenant au cinéma… La grande boucle… La belle idée du dirigeant de Bago films au guidon de cette œuvre « pignonesque » consternante. (Comprenez ce « pignonesque » employé ici, pour la référence à ce François Pignon héroïque dans le premier rôle du « Dîner de con », au lieu d’un développement 53X11 auquel on pense d’emblée sur le sujet d’un braquet pour le moins prétentieux lorsqu’il s’agit de viser le sommet de l’affiche dans un col bien trop raide pour ses modestes capacités !) La grande boucle… Et franchement, on ne pourrait pas faire plus opportuniste ! Cette idiotie programmée sur les écrans quelques jours seulement avant le départ de la 100e édition du Tour de France pour être bien sûr d’une promo à son comble au moment propice… Est-il besoin de rajouter quoi que ce soit ? Si, bien sûr ! La crétinerie du scénario dont je ne sais par où commencer pour vous commenter la triste caricature d’un cycliste amateur (« comme il y en a des millions… » expliquait le synopsis diffusé par Bargo films pour attirer les financeurs en 2012). « Un passionné du Tour de France lancé dans la formidable aventure de parcourir les routes de la grande épreuve médiatique de juillet « 1 jour avant le peloton professionnel » (Ouahh !! La bonne idée quand même pour éviter de faire un peu tache sur le porte bagage du train de la Sky juste derrière Bradley Wiggins et Chris Froome lancés à toute berzingue vers la ligne d’arrivée… Imaginez alors le boulot !)

Clovis Cornillac – La grande Boucle/ PHOTO © Wild Bunch Distribution

UN FOURRE-TOUT INEPTE DE STÉRÉOTYPES
Bref ! une entreprise intrépide dans l’espoir de reconquérir sa jeune femme désespérée par la puérilité sans bornes de son pédaleur du dimanche. Ce vendeur de cycles dans un grand magasin dont la marque nous est ostensiblement débitée d’un bout à l’autre du film comme aucune autre nous est d’ailleurs épargnée de la première à la dernière image. De l’enseigne et du logo superposés sur chaque plan, au cas où vous n’auriez pas bien compris l’intention de cette publicité pour ASO, travestie en forme d’accoutrement artistique recevable pour toucher quand même les subventions du CNC !… Un festival de prouesses acrobatiques indigestes mené par Laurent Tuel (le réalisateur de « Jean-Philippe » finalement promu capitaine de route du tournage de La grande Boucle, alors qu’on nous avait d’abord annoncé Frédéric Forestier, le réalisateur d’ « Astérix aux jeux olympiques » !) Laurent Tuel dont j’avoue avoir eu un peu de mal à suivre le raisonnement au sein de ce piège commercial aussi retentissant, mais Le cœur à quelquefois ses raisons que la raison ignore n’est-il pas ? Oui, bon, d’accord, mais quand même ! Ces grosses ficelles… Cette démesure dans l’effort de vouloir plaire au plus grand nombre par la matière d’une règle comptable si obstinée ! Un fourre-tout inepte de stéréotypes dont on imagine le calcul préalable dans le tiroir caisse de la production. Et rien n’est épargné au spectateur, mais alors vraiment rien ! De la piètre prestation de Nelson Monfort dans son propre rôle de commentateur sportif, et jusqu’aux fausses accusations de dopage grosses comme les mille fourberies censées dissimuler l’autopromotion récurrente des partenaires de la société du Tour à chaque plan.

Bernard Hinault, Clovis Cornillac, Laurent Jalabert – La grande boucle/ PHOTO © Wild Bunch Distribution

UNE GRANDE BOUCLE DE PACOTILLE
La niaiserie balnéaire atteint très vite son paroxysme avec le personnage de Tony Agnelo, futur maillot jaune de cette Grande boucle de pacotille. L’acteur Arry Abitan, aussi crédible sur un vélo que ce vieux Marcel Amont serait vraisemblable en invité surprise sur la scène des Eurocks. Pathétique !

CLOVIS CORNILLAC HÉROS DU « NAVET DE L’ANNÉE »
Reste la performance annoncée de Clovis Cornillac qui aurait avoué avoir roulé plus de 5000 km pour jouer son rôle. Bein, il n’aurait plus manqué que ça ! Je veux dire… que le mec n’ait pas pris la peine de pédaler quelques kilomètres avant de jouer le rôle d’un coureur cycliste planté au milieu du Tourmalet !… on croit rêver ?! Pour être honnête, notre « François » de coureur cycliste amateur héros du navet de l’année est à peu près le seul à tenter de se sortir du couscous débilo-médiatico-publicitaire où tout le monde pédale dans la semoule pendant une heure et demie. Clovis Cornillac, Laissons lui au moins cette circonstance atténuante d’avoir voulu y croire, sincèrement jusqu’au bout ! comme pour Bruno Lochet, l’ex Deschiens dans son joli costume minimaliste de supporter franco-hollandais ; camping car, bière et cul à l’air à l’appui ; toute la panoplie… Deux belles tentatives d’échappées désespérées pour s’extraire du marasme dans lequel se sont également fourvoyés Laurent Jalabert, Bernard Hinault ou encore Michel Drucker… Manquait plus à l’appel qu’Henri Desgrange, Jean Robic ou Louison Bobet… l’ensemble pané dans un bain d’huile Lessieur et accompagné d’une tranche de saucisson Cochonou pour rajouter à la joyeuse fête du gras organisée par Bago films !

La grande boucle… Et après ça, personne ne s’étonnera de ne plus voir un film sur le cyclisme caracoler sur les écrans avant longtemps !
JL Gantner

22 Juil

(PHOTO) BRAVO THIBAUT !

C’était le 7 juillet 2012 à l’arrivée de la Planche-Des-Belles-Filles en haute-Saône. Pour sa première participation au Tour de France, Thibaut Pinot était attendu chez lui en Franche-Comté par des milliers de supporters …

Thibaut Pinot sur le Tour de France, à l’arrivée de la Planche-Des-Belles-Filles le 7 juillet 2012/
PHOTO © Jean-Marie Picard