16 Fév

ROUTE/ DN1/ Etupes dans les starting blocks à Marseille

Ce dimanche 16 février, Les gars d’Étupes ont rendez-vous avec la première manche de la Coupe de France DN1 sur le Souvenir Jean-Massé à Marseille. Une entrée en matière réputée extrêmement exigeante, où les hommes de Jérôme GANNAT tenteront de ramener les premiers points de la compétition 2013. Une équipe d’Étupes, forte de deux premières victoires depuis le début de la saison avec Pierre BONNET sur la Route de l’Atlantique le 12 février et Thomas BOUTEILLE sur les Boucles Catalanes dix jours plus tôt. L’arrivée de la course est attendue peu avant 16H ce dimanche. JLG

Thomas Bouteille et Pierre Bonnet (CC Étupes) / PHOTOS ARCHIVES 2012 – JL Gantner

L’ÉQUIPE D’ÉTUPES SUR « LE SOUVENIR JEAN MASSÉ » : Thomas BOUTEILLE, Pierre BONNET, Maxime ROBERT, Édouard LAUBER, Mathieu FERNANDES, Alexis DULIN, Alexis VILLAIN. DS : Jérôme GANNAT.

PRO/ La « Française » sort déjà le grand jeu !

Ce samedi 16 février. Sur les routes de l’or noir, le Britannique Christopher FROOME, déjà en rouge depuis 3 jours, s’est offert la première course par étapes de sa carrière. Une entrée en matière plutôt réussie pour celui qui doit porter tous les espoirs de la SKY au mois de juillet prochain, après l’exploit de son compatriote Bradley WIGGINS l’an passé à Paris. Bradley WIGGINS, 74e à l’issue des débats sur le front de mer de Mascate.

Nacer Bouhanni (FDJ) vainqueur d’étape au Tour d’Oman 2013/PHOTO © Pressesports

Dans les rangs Français, on n’a pas boudé son plaisir non plus, en voyant déboulé Nacer BOUHANNI à 72KM/H sur la ligne d’arrivée de la 6e et dernière étape. Une performance sur un Tour Qatari qui rassemblait toutes les stars de la discipline dont trois anciens vainqueurs du Tour de France. Le sprinteur, champion de France sur route en 2012, juste sous les moustaches de son coéquipier Arnaud DEMARE,  décroche sa première victoire de la saison.

Nacer Bouhanni et Geoffrey Soupe (FDJ). « Une victoire d’équipe » sur le Tour d’Oman. PHOTO © Pressesports

Au sein de la même équipe promise à une excellente année 2013, Kenny ELISSONDE (l’ancien coureur du CC Étupes) termine à la 8e place du classement général et surtout meilleur jeune de la compétition. Un beau maillot blanc sur l’estrade Qatari.

Kenny Elissonde, maillot blanc sur le Tour du Qatar 2013/ PHOTO © Pressesports

Au même moment, mais à quelques milliers de kilomètres du Golfe Persique, au bout du massif des Maures pour rejoindre la baie Cavalaire sur la Côte d’Azur, le Franc-Comtois Arthur VICHOT prend la 3e place de la première étape du Tour du Haut Var derrière le Norvégien  Thor HUSHOVD (BMC). Une course animée de bout en bout par les coureurs Français. Deux autres coureurs Franc-Comtois de la (FDJ) sont également dans la course, Laurent MANGEL et Thibaut PINOT.  Alors que le Jurassien Alexis VUILLERMOZ court cette épreuve sous les couleurs de la (Sojasun).

Ce dimanche 17 février, les 20 équipes engagées sur cette 45e édition du Haut Var ont rendez-vous sur la 2e étape de 207 km autour de Draguignan. JLG

15 Fév

LA ROUTE/ Les conséquences esthétiques d’une météo déplorable sur la route

Cette météo détraquée qui empoisonne tout le monde en commençant par le coureur cycliste comme le peintre d’extérieur depuis des semaines. « Mais je ne suis pas un spécialiste… »

Il faut avant tout que je vous avoue que cette route n’existe pas ! Je veux dire… pas de cette manière là. Pas de cette façon dont la suggestion creuse forcément la distance à force des kilomètres qui défilent. Une forme d’extase qui adhère à l’asphalte malgré les morceaux de climat déglingué qui nous interrompt sans cesse. 

Une route. Comme une barricade multicolore contre la réalité. Un de ces jours bizarres où la lumière insistait sur l’horizon au passage de ma machine. L’hiver et ces raisons confuses. Un « ciel brouillé ». Un de ces « soleils mouillés ». « Quelque chose d’ardent et de triste, quelque chose d’un peu vague, laissant carrière à la conjecture ». Un truc éminemment Baudelairien en train de filer « à cent à l’heure » sous ma machine. 

La lueur sanglante. Une route d’apocalypse et sa couleur orange. Ses flaques bleues dans les marges avant que tout ne finisse par exploser en plein milieu du parcours bien tracé. Cette sorte d’état d’âme touristique emprunté aux agences de voyages médiatiques. Toute cette lumière saturée sous les projecteurs misérables d’un paquet de bagnoles équipées pour les trajets réguliers. Une route… mais qui n’existerait que dans l’imagination sincère et parfaitement réfléchie des brumes matinales et des aléas sensibles.

Une route comme une définition d’un ardent désir de fuir nos abris crispés. Je pensais à tout ça en essayant de circuler loin de l’agitation quotidienne, comme Ionesco circulait d’une pièce vers une autre de son nouvel appartement de rentier solitaire. Une chambre, un grand lit, et l’angoisse d’une impossible résignation à tout ignorer du monde au delà de ses propres rêves.

Une route, enfoncée dans le bitume inondé. Toute cette flotte. Une route d’intuition détrempée, vidée de toute substance tangible. La tête béate sur le décor enflammé, sans avoir lu la presse du jour ni consulter les KOM de Thibaut Pinot ou d’Arthur Vichot sur Strava™… Une route comme un remède aux supports de communication obligatoires. Les multiples tentatives d’insertion dans les flux constants. But, all is out ! « La mariée mise à nue… » de Marcel Duchamp n’a pas retrouvé ses fringues à la fin de la séance de shooting. Une « mariée », photographiée dans son plus simple appareil, et qui serait vendu aujourd’hui un prix forcément exorbitant malgré son verre cassé lors d’un déménagement. Des « conjectures »… sur le prix des choses et sur les moyens qu’on se donne pour nous protéger d’elles. 

L’image d’une route, ratée. Constamment perturbée par des déviations de toutes sortes pour éviter les mares improbables et les lagunes improvisées. La tentative d’un rêve sensuel sur Facebook™ en me levant le matin. Un rêve jetable sur ma time line devant mon café et mon ordinateur allumé. « Toutes les images se valent » m’avait expliqué l’immense artiste suisse Thomas Hirschhorn. Une star de l’art contemporain. Mais on avait paumé la pellicule entre temps. L’interview disparu. Et pas la moindre plainte du personnel politique pour m’obliger à restituer les réponses dans l’ordre des questions que je lui avais posées. Tout se vaut. Les tirages brûlés et les routes inondées. Tout se vaut dans la grande absence actuelle de profondeur de champs. Burn is over !

La route comme un grand reportage intérieur des jours d’averse un peu forte. Tony™ et cette incapacité que ce type avait de jeter quoi que ce soit (syllogomanie) du moindre des ses souvenirs affectifs… tout ce qu’il conservait de sentiments précieux dans leur emballage d’origine en faisant mine de les redécouvrir sans cesse comme à la première fois… Et je ne sais pas si vous pouvez vous rendre compte de ce que Tony comptait quand même beaucoup dans l’élaboration du tableau final ?! L’illusion de son total libre-arbitre dans l’affaire d’une peinture abstraite et des conséquences esthétiques du temps qu’il fait sur la route. Cette grande et belle idée de Tony, d’essayer de naviguer a vue, dans quelques goulets météorologiques dont la raison se prive habituellement. JL Gantner

PHOTOS © Jean-Luc Gantner 2013 (Tous droits réservés)

13 Fév

Route de l’Atlantique/ Et de deux pour Étupes !

Ce mardi 12 février 2013. Le CC Étupes s’offre la deuxième victoire de sa saison à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques). Après le beau bouquet de Thomas BOUTEILLE sur les Boucles Catalanes le 2 février dernier, Pierre BONNET a tiré le pompon sur le final de la Route de l’Atlantique (3e manche de l’Essor Basque).

Pierre Bonnet remporte le sprint Final sur la Route de l’Atlantique/ PHOTO © Sud Gironde Cyclisme

Une épreuve visée par Jérôme GANNAT, le directeur sportif de l’équipe, comme elle l’avait été l’an passé avec la réussite de Warren BARGUIL (aujourd’hui passé chez les pros ches Argos-Shimano).  123 km animés par les gars du Nord Franche-Comté dès le premier sprint où trois coureurs d’Étupes, Pierre BONNET déjà ! Sébastien BERGELET et  Kevin GOULOT passent en tête au km 23. Adam YATES encore, empoche le 3e et dernier GPM à la mi course. à 30 km de l’arrivée, les hommes du président ORIOLI font toujours le forcing pour sortir des rangs. MARCHE, BONNET… puis Maxime ROBERT à 5 km de la ligne, mais c’est au sprint que Pierre BONNET arrache la victoire de quelques petits centimètres sur Alexandre DELÉTANG (Armée de terre). JLG

11 Fév

Le Blog cycliste « à la Transju » !

On ne peut pas être partout ! Au Tour « Med » où Jérémy Roy (FDJ) et Thibaut Pinot (FDJ) ont essayé de faire le show sur la dernière étape, sans oublier Arthur Vichot (FDJ) finalement 10e au classement général ; au Tour d’Oman pour regarder Nacer Bouhani (FDJ) tenter de rivaliser avec « l’énormissime » Marcel Kittel (Argos), le sprinteur Allemand qui s’impose dès la première étape au sultanat… et embarquer une caméra sur la 35e édition de la Transjurassienne… Une belle aventure télévisuelle, mais sans la moindre équipe cycliste à se mettre sous les skis. Des paysages magnifiques tout de même ! et du beau sport sur France 3 ce week-end du 9 et 10 février où deux grands champions : Benoit Chauvet chez les hommes et la Jurassienne Célia Bourgeois chez les dames, sont repartis avec « la cloche ». JL Gantner

Reportage © France TV 2013 / JL Gantner, Eric Debief, avec les moyens de France 3 pôle Nord Est

(VIDEO) TV/ France 3 dans la « Transju »

Cette 35e édition fut un événement. Une Transjurassienne, « historique » pour tous ceux, sportifs, bénévoles et spectateurs » qui auront eu la chance de prendre part à la course ce week-end du 9 et 10 février 2013.

Le départ des 76 km dimanche 10 février 2013

De la neige en abondance et des conditions climatiques presque optimales avec un grand soleil pendant deux jours et une température, certes un peu froide (-20° au départ de la course de 76 km dimanche matin), mais exactement celle attendue sur une épreuve nordique, la plus prestigieuse organisée en France. Pour couvrir l’événement, France TV avait déplacé sur place tout un commando de forces spéciales dédiées aux épreuves de force pour soutenir des heures de directs sans se soucier des aléas du thermomètre. Une quarantaine de personnes sur le terrain, (Cadres, régisseur, Journalistes, opérateurs de prise de vues, ingénieurs du son, monteurs, électros, machinos, scripte, maquilleuse ou webmaster…) et un vrai casse tête pour régler l’énorme machine audiovisuelle dans les moindres détails. Des équipes dispersées dans des hôtels éloignés de plusieurs dizaines de kilomètres, et qu’il faut rassembler à l’heure H sur les différents plateaux de départ ou d’arrivée. Un barnum un peu effrayant réglé au millimètre grâce au savoir faire, mais surtout à la passion des équipes de France TV rompues au plaisir d’offrir le plus beau des spectacles audiovisuel sur les écrans.

Sur le plateaux TV de la chaine, des journalistes (ici : Clément Jeannin, Aude Sillans, Jean-Luc Gantner et Jérémy Chevreuil) « à fond » pour commenter l’événement tout le we dans les JT, les magazines et sur Internet.

REVOIR LA « TRANSJU » SUR LE SITE DE FRANCE TV

5 caméras de plateau et 3 de reportages pour rapporter des images tout au long des 76 km du parcours. Des appareils de prise de vues  et… une caméra embarquée dans la course. Une spécialité de France 3 Franche-Comté depuis quelques années. L’idée de se faufiler au cœur de l’événement avec une caméra miniaturisée pour faire partager au téléspectateurs et aux internautes les sensations ressenties par les coureurs.

JL Gantner sur la Transjurassienne, et sa caméra embarquée/ PHOTO © France TV 2011

AU CŒUR DE LA COURSE AVEC UNE CAMÉRA EMBARQUÉE…

(En 2011), la neige manquait cruellement depuis plusieurs semaines sur les pentes du massif Jurassien. des conditions climatiques exceptionnellement « défavorables » pour accueillir les milliers de coureurs débarqués de la planète entière dans l’espoir de vivre une expérience hivernale unique entre Lamoura dans le Jura et Mouthe dans le Haut-Doubs. L’année certes était plutôt mal choisie pour le tournage d’un film de télévision censé proposer au public des décors de rêve dans l’hiver jurassien réputé rigoureux. Mais l’affaire était lancée, le jour de diffusion programmé, et nous ne pouvions plus reculer. Le film d’une « Transju » considérablement raccourcie cette année 2011, où seule une bande blanche de la largeur d’une piste rayait le paysage dans les tons vert clair et jaune sec. Une grande épreuve nordique, « sous le soleil exactement ! » Mais un chouette souvenir malgré tout, et des efforts à fournir quoi qu’il en soit de la météo presque estivale !

Film © France TV 2011 / Réalisation JL Gantner

Le film d’une « Transju » raccourcie en 2011 ; des images dans le peloton féminin depuis les Rousses en 2013 ; et le parcours intégral depuis Lamoura jusqu’à Mouthe, accompagné d’un sénateur en 2012. Pascal Bezin, un habitué de la « Transju » (voir le lien ci dessous).

TRANSJURASSIENNE : UN « SÉNATEUR » DANS LA COURSE

Pascal Bezin avait déjà participé 19 fois à la Transjurassienne quand il a accepté que France 3 le suive lors de l’édition 2012. De Lamoura à Mouthe, 6 heures d’effort pour venir à bout de la plus grande épopée nordique organisée sur le sol Français.

SKI/ RECIT/ Un sénateur dans la « Transju »

(en 2012), la rédaction de France 3 m’avait confié la mission d’embarquer une caméra sur le parcours de la grande épreuve nordique Jurassienne pour suivre Pascal BEZIN, un habitué de la « Transju ». Ensemble, nous avions couvert les 76km de la course après nous être seulement rencontrés la veille à son domicile où j’avais passé la nuit avec mon coéquipier. Un souvenir professionnel, mais d’abord sportif et humain dont je ne résiste pas à vous restituer le texte intégral écrit de la main de Pascal à la suite de notre aventure. JLG

TRANSJURASSIENNE : UN « SÉNATEUR » DANS LA COURSE

Pascal Bezin avait déjà participé 19 fois à la Transjurassienne quand il a accepté que France 3 le suive lors de l’édition 2012. De Lamoura à Mouthe, 6 heures d’effort pour venir à bout de la plus grande épopée nordique organisée sur le sol Français.

Avant la course : Où il est déjà question de températures polaires
Tout avait commencé par un coup de fil d’Elsa (NDLR : Elsa Bezin est journaliste à France 3) : « Pascal, tu m’as bien dit que tu faisais la Transjurassienne cette année. Est-ce que tu serais partant pour être filmé par une équipe de France 3 ? »

Banco. C’est parti. Mais voilà le stress qui commence. Est-ce que je vais pouvoir finir ? Ne pas abandonner… Et qu’est-ce que ça signifie : « Être le fil rouge de l’émission » ? « Les journalistes t’intervieweront au départ et à l’arrivée » m’avait dit Elsa… « Enfin, tu verras. Ils t’expliqueront tout ». De toute façon, on verra bien.
Il reste 15 jours avant la course. La température ne décroche pas des moins 15, moins 20 degrés ! Les conditions seront sûrement difficiles. Je m’oblige à un test, la semaine précédente, au Marathon de Prénovel. Température ce matin là : moins 28 degrés. Le départ est repoussé d’une demie heure tant les conditions sont extrêmes. Les gants 3 doigts achetés la veille font merveille. Je teste sans problème un habillement type « arctique ». Ça va le faire ! Quelques jours avant, j’avais reçu un coup de fil de Matthias, un des deux journalistes qui conduirait cette aventure. Un garçon très sympathique (NDLR : comme presque tous les journalistes de France 3 !). Il m’expose le projet. C’est beaucoup plus lourd que ce que je pensais. Mais tant mieux, l’idée m’excite beaucoup. Matthias m’explique qu’avec Jean-Luc (NDLR : Jean-Luc Gantner, il est l’auteur du Blog Cyclisme de France 3) ils coucheront à la maison pour tourner des images dès le petit déjeuner. Rendez-vous est pris pour le samedi dans la matinée où nous avons prévu une séance fartage. Je reste malgré tout inquiet : comment ça va se passer avec la température annoncée (-20°) ?!…

Samedi : premier jour de tournage
Samedi matin à 10 heures, l’équipe de tournage arrive à la maison pour les premières prises de vues. Nous nous rendons au garage pour filmer la séance de fartage avant de rejoindre Morez où nous attendent nos dossards. J’ai profité d’un moment de répit dans l’après-midi pour préparer les skis de Jean-Luc avec un seul passage de LF BLEU -10/-30. J’espère  que ça tiendra ! Les reporters filment tous mes faits et gestes jusque dans la soirée en famille lors de la traditionnelle pasta party. Une bonne façon de découvrir un peu mieux qui sont ces deux journalistes. D’abord Matthias chargé de me poser des questions, et Jean-Luc qui doit prendre le départ avec moi le lendemain équipé d’une caméra miniaturisée. Autant Matthias a de la réserve, quoique fin et très cultivé (NDLR : le texte est bien de Pascal Bezin), autant Jean-Luc est volubile avec un entrain et une passion incommensurables. Il parle, il parle et je découvre un personnage hors norme. Reporter, photographe, alpiniste, réalisateur de films… Il est de plus champion de France des journalistes cyclistes. Autant dire qu’il ne devrait pas avoir de problème pour boucler la Transju. Il nous raconte son accident, une chute d’escalade qui lui a laissé des séquelles à une jambe. En tout cas, ce personnage me plaît avec son petit rire qui ponctue chaque fin de phrase. On devrait bien s’entendre.

Alors que nous continuons de nous échanger nos expériences sportives autour du repas, une autre journaliste de France 3, Aude (NDLR : Aude Sillans est journaliste à France 3. Elle couvrait en 2012 sa première Transju, elle vient de Saint-Pierre-et-Miquelon), nous prévient par téléphone d’un rendez-vous pour le lendemain sur la course. La journaliste souhaite que, Marie-Aude (ma femme) et Andréa (ma fille) se trouvent à Bois d’Amont pour attendre notre passage et nous encourager devant une caméra de direct reliée par satellite. Il faut nous débrouiller pour passer les premiers lacets du Risoux vers 11 heures.


Pascal Bezin au petit déjeuner avant de rejoindre le départ de la Transju/ PHOTO © France TV

Dimanche : 4 heures du matin… et beaucoup de degrés en dessous de zéro !
Dimanche, 4 heures du matin. Je me réveille pour réanimer le feu dans la maison et préparer le petit déjeuner. Matthias et Jean-Luc enregistrent encore quelques images avant d’aller prendre notre bus prévu à 5h30 au Bois Gourmand. Mais catastrophe ! Lorsqu’on arrive à 5h35, le bus est déjà parti. Après une course contre la montre avec la voiture de reportage, tout rentre finalement dans l’ordre sur la route des Rousses. Jean-Luc filme le reste du voyage à bord de l’autocar spécialement mis à disposition des coureurs et nous arrivons à Lamoura au petit jour.
Matthias nous a rejoint avec la voiture dans laquelle tous les trois, nous tentons de nous réchauffer avant l’heure du départ. 8h15. Il faut quitter la chaleur de l’habitacle et nous rendre sur la ligne. Nous commençons l’interview 10 minutes avant le départ, mais la caméra est gelée. Le temps de remédier au problème technique et de reprendre la petite séance de questions, nous nous apercevons que la deuxième ligne s’est déjà envolée. Cette place qui nous était attribuée pour prendre part à cette Transjurassienne 2012. « La seule fois où j’aurais eu le privilège de voir le départ depuis un autre point de vue que celui du coureur, après 19 participations ! » Nous partons donc 2 à 3 minutes derrière, ce qui nous permet d’être seuls sur la piste, d’éviter la casse et de mieux gérer l’effort. Jean-Luc a du mal à enfiler ses gants. Il a du mérite parce que tenir la caméra à mains nues avec cette température de moins 20 degrés, puis ensuite chausser les skis, c’est fort.


Pascal Bezin à quelques minutes du départ de la Transjurassienne 2012/ PHOTO © France TV

Pendant 2 kilomètres, la piste est à nous, puis nous remontons vite sur la fin du paquet. Jean-Luc a l’air de bien skier, ça devrait être bon. Les derniers du peloton sont d’un niveau technique catastrophique. C’est impossible qu’ils puissent faire 76 kilomètres. On a l’impression qu’ils commencent le ski réellement ce matin.
Au pied de la Serra, nous attaquons la première pente. Jean-Luc est bien dans mes skis. On double les concurrents par dizaines. Première petite descente pour s’apercevoir que le fartage est excellent et qu’on glisse mieux que tout le monde. C’est bon pour le moral. J’en oublie complètement la caméra portée par Jean-Luc. J’en oublie aussi complètement le froid.

Rencontre avec la bise… celle qui ne réconforte pas !
On sort légèrement de la forêt pour se retrouver en prise directe avec la bise. Elle souffle puissamment en soulevant la neige fine par tourbillon. Les coureurs cherchent à s’abriter les uns derrière les autres. Je commence à comprendre que ça risque d’être dur entre les Rousses et la Suisse. Mais cette bise rend le paysage féerique. Les arbres givrés disparaissent et réapparaissent selon les rafales de vent. Le soleil n’est pas encore là. Nous sommes à l’ombre de la forêt du Massacre.
J’essaie de respirer par le nez en fermant la bouche, pour ne pas brûler les poumons. Utopie. C’est impossible ! On s’arrête au dessus de la Darbella avant la descente sur le tunnel pour discuter de la prise de vue. La descente fait environ 1 kilomètre. C’est la première partie de plaisir de la Transju : 2 minutes à 40/50 km/h. Nous doublons les concurrents par paquets, mais ce n’est pas significatif. Nous sommes encore à l’arrière de la course, les skieurs sont moins bons techniquement et je pense que beaucoup ne savent pas farter. Le peloton est très dense et je viens buter sur d’autres skieurs, à l’attaque du tunnel de la Darbella.
Jean-Luc m’a bien suivi et on attaque ensemble la longue montée qui nous fera ensuite basculer sur Prémanon. Le rythme est lent et je me dis que c’est la première fois de toutes mes Transju que je ne souffre pas dans cette côte. Grâce peut-être à notre départ relax…
De nouveau, une descente plaisir sur le village de Prémanon. Et là, le soleil pointe son nez. Que du bonheur, je vous dis…
C’est le premier ravitaillement, celui auquel il ne faut pas s’arrêter, car ça permet de doubler un grand nombre de concurrents. Malheureusement, aujourd’hui mon bidon est gelé. Impossible d’en tirer la moindre gorgée, il y a un bloc de glace à l’intérieur. Par conséquent, il vaut mieux boire deux thés bouillants qui auront leur importance pour la suite. Je regarde mes voisins autour de moi. Tout le monde a l’air marqué par le froid.
« Ca va, Jean-Luc? »
« Impeccable, mais ça va vite dans les descentes ! »

Vers la montée de l’opticien
On sort de Prémanon par un raidard (NDLR : pente très raide), et on sent tout de suite que l’arrêt a fait du bien. Direction Les Rousses, par les montagnes russes du Bief de la Chaille. Jean-Luc, après avoir vainement essayé de remettre en marche la caméra toujours gelée, décide de ne plus insister. Je m’aperçois qu’il est vraiment très fort dans les bosses. On voit le cycliste bien entraîné. C’est en arrivant dans la plaine avant le fort des Rousses que nous commençons tous à comprendre ce que seront les conditions dans la plaine de Bois d’Amont : l’enfer. La piste disparaît par endroits sous la neige soufflée par le vent, la vitesse des skieurs diminue de moitié. On voit les têtes rentrées dans les épaules. Les bâtons se soulèvent sous l’effet du vent, ce qui casse la régularité du geste. Il va y avoir de l’abandon aujourd’hui. J’entends Jean-Luc se faire gronder (le mot est faible !) par un skieur à qui il vient de faire innocemment une queue de poisson en essayant de me coller. A l’entrée des Rousses, 1 concurrente remonte la file en slalomant ; c’est Corinne Niogret, médaillée olympique. Je la suis pendant 3 ou 4 minutes, mais le rythme est trop élevé. Oups, danger de surrégime ! Vite lever le pied…
Les Rousses, déjà 20 kilomètres d’effectués, pas vu le temps passer. Au ravitaillement, difficile d’approcher. J’entends un britannique qui essaie de se faire comprendre afin de trouver une voiture pour rallier Mouthe.


Pascal Bezin dans la Montée de l’Opticien aux Rousses avec le dossard 2045/ PHOTO © France TV

Du ravitaillement à la côte de l’opticien, ce sont des centaines de personnes sur plusieurs rangs avec les clarines et les cris d’encouragement : impression toujours aussi fantastique d’être un champion pendant quelques secondes. Au pied de la côte, nous nous arrêtons pour faire une prise de vue. Jean-Luc doit rejoindre comme prévu une des équipes de télévision installée derrière le public pour remettre sa cassette vidéo. Nous perdons encore beaucoup de temps pour retrouver un technicien et communiquer avec lui dans toute cette foule et ce bruit. Je finis par attendre mon coéquipier du jour au dessus de la côte, protégé du vent, bien au soleil en regardant les coureurs défiler. Je vois passer beaucoup de dossards dont les numéros tournent tous autour des 3000… ce qui veut dire qu’on est largement rattrapé par la vague suivante. Jean-Luc revenu, nous partons dans la descente sur le golf des Rousses.

L’enfer de la plaine…
Et là, la guerre commence, la guerre contre la bise. Des groupes se forment, mais la piste se remplit avec la dernière ligne du 50 km partie des Rousses quelques minutes avant. Il y en a partout. C’est compliqué de slalomer entre ces skieurs qui vont très doucement. Les groupes sont fortement ralentis par la neige froide « sucre en poudre » et un blizzard sibérien. La traversée Les Rousses – Bois d’Amont restera un grand moment. Je ne me souviens pas d’avoir connu de telles conditions en ski de fond. On ne parle plus de bise, mais de blizzard et même de blizzard sibérien. Je pense que tous les skieurs qui finiront cette Transju s’en souviendront toute leur vie.
Pendant cette longue traversée, toute cette horde de skieurs en rangs dispersés, résignés, frigorifiés, me fait irrésistiblement penser à la retraite de Russie des armées de Napoléon, mon livre de chevet actuel. Je me dis que s’ils ont connu des conditions pareilles, des jours durant, ce fut une tragédie épouvantable. En tout cas, je ne regrette pas d’avoir mis des lunettes en protection, moi qui n’en mets jamais.
Mais ce qui surprend le plus, c’est de voir des groupes de spectateurs ça et là, disséminés le long du parcours. Quelle ferveur et quel courage ! C’est sûrement pour combattre le froid qu’ils secouent aussi vigoureusement les clarines.
« Chapeau bas, Rousselands et Bois d’Amoniers ». Le Jura, c’est un environnement austère et difficile (c’est le moins qu’on puisse dire aujourd’hui !) qui oblige l’homme à se dépasser. En voici encore une preuve.

La grande étendue blanche continue de défiler. Même les rares épicéas ont l’air de souffrir, courbés sous la tempête. C’est du Jack London en live, le Grand Nord sans Croc Blanc.
« Ça va Jean-Luc ? »
Je sais qu’il est derrière et qu’il suit mon slalom entre les skieurs, à entendre les jurons de certains, lorsqu’il crayonne leurs skis.
« Je suis en train de me geler (à un endroit délicat) »
« Méfie-toi de pas la perdre, Jean-Luc, elle peut encore servir ».
Heureusement, on approche de Bois d’Amont, où on a la bonne surprise d’apprendre que la boucle de 8 km en Suisse a été annulée ce matin, pour des raisons de sécurité. Le blizzard recouvrait la trace en permanence. Merci l’organisation. Paradoxalement, je n’ai pas froid. En tout cas, je n’y pense pas. Penser à bien se ravitailler à Bois d’Amont est important, puisqu’on attaque directement la fameuse montée du Risoux. Le demi tour qui permet d’avoir la bise dans le dos est le bienvenu. Dès les premiers pourcentages, on retrouve également un soleil franc. Je laisse mon bidon à Charly, un ami retrouvé dans le début de la montée qui encourage les skieurs. Il n’aura pas dégelé depuis le départ. La montée est un véritable plaisir : soleil, bonne glisse, piste pas trop encombrée, rythme moyen qui nous permet malgré tout de continuer à doubler. Et, surprise ! Dans un virage, nous retrouvons Aude. La journaliste de France 3 est accompagnée de Marie-Aude et d’Andréa pour réaliser l’interview prévue sur le direct. Il est 11 heures précises. Je dois d’abord essayer de dégivrer la bouche pour pouvoir parler devant la caméra sans avoir l’air trop bête : compliqué ! En tout cas, ces sourires créent un intermède fort agréable.
Le Risoux, c’est mon jardin. Je me retrouve sur les pistes que je fréquente depuis 30 ans.


Pascal Bezin au ravitaillement de la Chapelle des bois / PHOTO © France TV

Risoux : Un sénateur dans la montée du Ministre
Le Risoux, c’est mon jardin. Je me retrouve sur les pistes que je fréquente depuis 30 ans. Je connais par cœur tous les virages et toutes les bosses et je me sens pousser des ailes. Saint Exupéry disait, dans la bouche du Petit Prince : « J’ai toujours aimé le désert. On s’assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n’entend rien et cependant, quelque chose rayonne en silence ».  C’est exactement ce que je ressens, presque chaque fois que je suis seul dans le Risoux. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui…
« A quelle heure doit-on être à Bellefontaine pour la prochaine interview Jean-Luc ? »
« Pas avant midi et demi. »
« C’est pas possible, on y sera au pire à midi ! »
Et voilà comment on se retrouve au ravitaillement des Ministres (le sommet du Risoux), bien tranquille au soleil, à l’abri de la bise, moi en train de bâfrer en blaguant avec mon vieux pote Bruno, et Jean-Luc essayant désespérément de joindre son coéquipier Matthias avec son téléphone portable. Après 20 minutes de repos forcé, le redémarrage est difficile. Encore un tout petit effort. Nous atteignons le point culminant de la course. Altitude 1400 mètres.
La grande descente du Chemin Blanc permet de voir quelques concurrents les pattes en l’air, puis c’est la petite remontée sur le ravitaillement de Bellefontaine. Celle là, je ne m’y ferai jamais. Un calvaire, et tous les ans c’est pareil. Le cœur redescend très bas dans la descente, et la relance violente ne lui permet pas de repartir correctement.
Nous enchaînons encore une interview avec Matthias, Andréa et Marie Aude, puis c’est la longue succession des creux et des bosses le long des lacs des Mortes. La bise reste soutenue, mais ça n’a rien à voir avec Bois d’Amont. Il n’y a plus de peloton. On double des concurrents isolés. On voit moins de spectateurs. C’est la partie monotone du parcours. Encore trois thés bouillants au ravitaillement de Chapelle des Bois. Peut être en ais-je bu plus de vingt déjà depuis le début de la course. Mais c’est vrai qu’avec les gants et les attaches bâtons, il en part déjà la moitié sur les chaussures. Les Rousses, Bois d’Amont, Bellefontaine, Chapelle des Bois : des noms pleins de vie ; pleins d’images, qui résonnent d’une consonance rustique, qui chantent dans l’oreille comme une litanie de Pagnol. Ça sent bon la forêt, ça sent bon le sapin, la résine que tous les Jurassiens ont déjà essayé de nettoyer pendant des heures en râlant.
On repart dans la si fameuse Combe des Cives, l’enfer du dévers, l’instant de vérité, le début de la fin pour certains. En tout cas, on se rapproche du bout, et ça a l’air d’aller plutôt bien pour Jean-Luc et moi.


Pascal Bezin & JL Gantner sur la Transjurassienne 2012/ PHOTO © France TV

Une aventure intérieure…
Reste la Célestine, la dernière grosse bosse, le dernier raidard, le Cauberg de la Transju. « Tout à gauche », comme on dit dans le jargon cycliste.
Nous doublons des concurrents arrêtés, un autre qui monte les skis à la main, la souffrance se sent, se voit, se devine. J’imagine ce que certains pensent : « Mais bon dieu, pourquoi je me suis lancé dans cette galère ? » Ou bien : « Dire que je pourrais être au lit avec 1 café, 2  croissants et ma blonde… »
Le dépassement de soi prend ici toute sa valeur. Chacun à sa propre histoire, vit sa propre aventure, qu’il racontera 100 fois dans les semaines suivantes. Certains, dans la tête, commence à osciller entre l’envie de tout arrêter et la volonté irrépressible d’aller jusqu’au bout. Curieuse dualité de l’esprit humain qui se nourrit de tout et son contraire, qui, dans le paroxysme, entretient la lutte entre la volonté exacerbée et le muscle épuisé. La lutte sera intense, mais la victoire sera souvent au bout. Ils iront même jusqu’à paraphraser Guillaumet : « Ce que j’ai fait, jamais aucune bête ne l’aurait fait. » Il s’était écrasé dans la Cordillère des Andes en avion et avait marché cinq jours. Il avait avoué que son ultime effort était juste pour que l’on puisse retrouver son corps afin que sa femme touche l’assurance vie.
Je vous l’avais bien dit : « Mais où va donc se nicher la motivation ? »
De toute façon, impossible de doubler. Nous sommes à la queue leu leu. La montée est finalement assez courte. On bascule directement sur le refuge de la Perruque et le ravitaillement du Pré Poncet. Nous prenons notre temps au ravitaillement, contents tous les deux de savourer cette belle journée qui va se terminer dans une heure. Cinq heures que nous skions ensembles, et nous sommes comme deux vieux amis, deux vieux complices, amusés par cette aventure, mi loisir, mi professionnelle. Nous sommes parfaitement au diapason, désireux de partager cette passion de l’effort, enthousiastes et volontaires. On prend même le temps de faire un petit cours de ski, sous le regard surpris de certains skieurs, qui n’ont, eux, même plus envie de parler (ou plus la force, ils se reconnaîtront).

Sur les traces de…. Woody Allen
Encore 12 km pour finir en dénivelé négatif, mais il reste les deux bosses du coté du Cernois, courtes mais raides. Invariablement, comme chaque année, elles me font penser à l’arête des Bosses dans la montée classique du Mont Blanc.
C’est le même combat, facile, mais rendu ardu par la durée de la course, par la fatigue qui commence largement à se faire sentir. Les derniers kilomètres qui imposent les ultimes  stigmates, qu’on appelle ici les crampes.

L’heure est venue de la descente sur Chaux Neuve, le fameux goulet, certainement ravagé par plus de 1000 passages. Trois ou quatre skieurs, bloqués en haut, attendent pour s’élancer. J’arrive à pleine vitesse en hurlant, évitant de justesse la canne d’une concurrente tétanisée. A mes yeux, ce goulet, il n’y a pas d’autres solutions que de le prendre en trace directe, en passant dans le bourrelet de poudreuse qui s’accumule sur l’extérieur. Dieu merci, personne en travers…
Jean-Luc arrive quelques secondes derrière moi au ravitaillement du tremplin de Chaux Neuve. Encore deux thés et on emprunte la piste ou l’Italien Pittin a fait bien des misères à Lamy-Chappuis quelques semaines auparavant.
Chaux-Neuve, Petite Chaux… Les kilomètres défilent, la conclusion approche. Les jambes ne sont pas lourdes, mais la lassitude s’est installée. Dans le Sentier des Pensées du Risoux, on peut lire : « L’éternité, c’est long, surtout sur la fin » (Woody Allen). La Transju, c’est pareil, surtout sur la fin.
Dans les quelques bosses qui restent, Jean-Luc me double facilement à la glisse. Avec ses vieux skis rayés et le fartage rapide que je lui ai fait hier, il me dépasse facilement, mais dépasse également tous les autres concurrents : « Si tes skis font des petits, tu m’en garderas une paire ».
La disparité est forte entre les rythmes des concurrents. Les uns, qui ont bien géré leur course, finissent comme des avions, d’autres au ralenti, luttent désespérément pour avancer. Et toujours une foule de spectateurs présente, alors qu’il est déjà 14 heures et que le froid est toujours aussi vif. Merci à eux.
Le ravitaillement de Petite Chaux brûlé, le parcours bifurque à droite, traverse un petit pont et repart dans la forêt au dessus de Mouthe. La surprise est totale.


Pascal Bezin & JL Gantner sur la ligne d’arrivée de la Transjurassienne/ PHOTO © France TV

L’arrivée à Mouthe
Jamais la Transju n’a emprunté ce parcours. J’ai l’impression d’être ce bachelier content de lui, à qui on dit « vous allez repasser l’épreuve des maths, on a perdu les copies ». Heureusement, la pente est douce. Mais la neige est pleine de gravillons. Les skis s’en souviendront.
C’est le dernier kilomètre. Devant moi, un skieur fait un vol plané, tout seul, dans une bordée de jurons. Fatigue, quand tu nous tiens…
Par contre, Jean-Luc m’étonne par la pêche qu’il a encore. Et dire qu’après la course, il doit encore reprendre la caméra, réaliser des interviews pour le journal télévisé du soir. Total respect…


Pascal Bezin interviewé sur la ligne d’arrivée de la Transju/ PHOTO © France TV

Passage de la ligne, la vingtième pour moi. Ambiance chaleureuse, sourire de Marie Aude et Andréa, interview de Matthias, difficultés pour enlever les skis, médaille autour du cou. On est venu pour ça, après tout. Jean-Luc et moi, nous nous offrons une accolade appuyée. Quelle étrange sensation que celle d’avoir fait la course sans la faire, en jouant l’acteur, le cameraman, l’intervieweur, l’interviewé. Manifestement, une complicité forte s’est installée entre nous, doublée d’une profonde estime. On s’est surpris tous les deux, entendus comme larrons en foire et pris du plaisir à skier ensemble toute la journée. Il n’y a que le sport pour lier de tels liens. On a parcouru cette Transju, comme on le fait à l’Envolée Nordique, en binômes, solidaires. On n’a jamais été éloigné de plus de 10 mètres l’un de l’autre.
Jean-Luc, on repart quand tu veux pour une autre aventure : la Vasaloppet, l’Himalaya, la Marmotte ou Paris-Brest-Paris, qui sait….
Le rideau tombe sur l’épreuve.

Le bilan est impressionnant : plusieurs centaines d’abandons, des gelures aux nez, aux yeux, aux doigts et autres. Pour ce qui nous concerne, 6 heures et 9 minutes, pas si mal que ça, avec tous ces arrêts, une place vers les 1250 et une quantité de grands souvenirs…
Pascal Bezin, 2012

07 Fév

PROJET/ Besançon « Le silence » de l’anneau…

Voilà une année 2013 qui commence bien pour les pistards Franc-Comtois… Un titre de champion de France pour Morgan KNEISKY sur le nouveau vélodrome couvert de Roubaix. Une belle performance de l’athlète Bisontin juste avant de reprendre la route des Mondiaux à Minsk (20-24 février). La médaille supplémentaire qu’il fallait peut-être pour imaginer enfin une belle structure d’entrainement à Besançon.

Morgan Kneisky et Julien Duval dans l’Américaine (France 2013) PHOTO © Philippe Seys

Un équipement qui permettrait de relancer cette magnifique discipline au cœur de la capitale Comtoise dans la continuité de sa grande histoire avec le cyclisme (Des arrivées de Tour de France, la 19e en 2012… ; des grandes épreuves de cyclo-cross, sans oublier ce championnat du monde sur piste organisé à Besançon en 1980 avant la destruction du vélodrome Léo Lagrange vingt ans plus tard). Des médailles dans toutes les spécialités ; Un comité fédéral un des mieux portants et des plus dynamiques en France et du public au rendez-vous sur chaque événement important, voir article du 25 janvier 2013. Une véritable culture populaire en Franche-Comté.

Projet d’anneau cycliste à Besançon – 2013/ PHOTO © Blog cyclisme France 3

Où nous pourrions alors rabâcher pendant encore dix ans cette litanie d’un monument sportif effacé de l’histoire du sport Comtois. Une belle histoire commencée 1 siècle plus tôt, gâchée sur un coup de tête politique… Cette façon de râler dans son coin, ou bien alors se relever les manches tous ensemble une bonne fois pour toutes pour jeter sur le papier quelques bonnes idées susceptibles de presser les décideurs locaux.  S’autoriser à bousculer l’équilibre des masses en échange d’un chouette projet sur les rives du Doubs par exemple. Celui d’un équipement bien pensé et dans l’air du temps. construit dans le respect d’un dessin esthétique et dans le respect de son environnement. Un anneau, modeste, d’un cout modéré, mais plein d’allure et qui attirerait l’attention sur lui, plutôt que d’essayer de le cacher en quelques arrières cours de l’agglomération. L’engagement d’une décision politique affirmée pour une piste à Besançon, réclamée à corps et à cris par toute la communauté cycliste Franc-Comtoise depuis maintenant plus de dix ans. JL Gantner

UNE CULTURE DE LA PISTE EN FRANCHE-COMTÉ !

Reportage © France Télévision / JL Gantner – JM Baverel -Remi Bolard – Alex Baudrand

(PHOTO) « Un anneau cycliste à Besançon ! »…

Où l’on reparlerait « d’un projet d’anneau dans la capitale Comtoise ».
La possibilité d’un beau dessin sur les bords du Doubs. Le chuchotement d’une ébauche, juste une esquisse.
De quoi faire saliver toute la communauté cycliste Franc-Comtoise en attendant forcément d’en savoir plus ces jours prochains. JLG

« Projet d’anneau cycliste à Besançon »/ PHOTO © Blog cyclisme France 3

04 Fév

(PHOTO) Kneisky et Duval l’emportent à « l’Américaine »

Pendant que les Frenchies tentaient de déranger les régiments Belges et Néerlandais dans la boue et la glace du Kentucky… Les pistards se sont battus tout le week-end sur le plus bel équipement Français du moment, le Vélodrome Jean Stablinski / Le Stab. Une compétition pour la conquête du maillot tricolore. À l’Américaine… (L’épreuve inventée au Madison Square Garden – New-York) le Bisontin Morgan KNEISKY (Team Lille-Roubaix Métropole), vice champion du monde de la spécialité en 2010 à Ballerup après sa médaille d’or du Scratch à Pruszkow l’année précédente, et son coéquipier Julien DUVAL se sont offerts une magnifique victoire ce dimanche 3 février 2013.  JLG

La victoire de Julien Duval et Morgan Kneisky dans la course à l’Américaine sur la piste du Stab
Julien Duval et Morgan Kneisky champions de France de l’Américaine à Roubaix
Julien Duval et Morgan Kneisky sur le podium de l’Américaine à Roubaix 2013