29 Juil

Mildiou à Bordeaux : pour certains, une année plus sévère qu’en 2018

Le mildiou n’en finit pas de faire parler de lui. Avec plus de 300 millimètres de pluies tombées ces 2 derniers mois, certains domaines, en bio, comme en conventionnel, ont longtemps combattu cette maladie, qui a fini par s’installer, plus ou moins. Certaines parcelles de merlot sont sérieusement touchées, d’autres moins, néanmoins cette pression de pluies et de mildiou a été des plus intenses sur ces 2 derniers mois.

Attaque de mildiou sur des cépages de merlot en Côtes de Bourg © JPS

2021, une année à mildiou,aussi violente voire pire que 2018, pour David Arnaud du château Tour des Graves à Teuillac. Il a vu ses parcelles de merlot (cépage plutôt sensible au mildiou) sévèrement attaquées…

On a le mildiou sur feuilles,  donc on voit bien les taches d’huile, qui sporulent, c’est un champignon, avec la pluie cela va tomber sur les grappes et infecter les grappes. On voit bien sur un pied comme cela, il y a 70 à 80% de pertes », David Arnaud du château Tour des Graves à Teuillac en Gironde.

A ce jour, ce vigneron compte 15 traitements à base de cuivre, des traitements qui ont souvent été lessivés par la pluie, avec plus de 300 millimètres d’eau tombés sur 2 mois. « On s’est battu tant qu’on a pu, on n’a pas de regret, on a fait ce qu’on a pu, mais la maladie a gagné. »

Côtes de Bourg, Blayais, tout le Bordelais dans son ensemble a été touché de l’ordre de 5 à 100 % (selon le CIVB), selon les parcelles et propriétés (les chiffres seront officialisés avec les compte-rendus de récolte à la fin de l’année). Au château Peyreyre à Saint-Martin-Lacaussade en Blaye Côtes de Bordeaux, l’oenologue Jean-Luc Buetas n’en revient toujours pas:

Moi, dans ma carrière, c’est la 1ère fois que je vois une année aussi pluvieuse sur la période végétative ! C’est une très grande inquiétude, on peut estimer 20 à 30 % de perte, on a la pression de la pluie et du mauvais temps qui est constante, ce qui nous amène à une inquiétude forte… », Jean-Luc Buetas du château Peyreyre

2021, une année de gel, de coulure et de mildiou, qui laisse présager aussi une perte de 30% de récolte pour le château Tour des Graves… « Si on n’a pas de vin, on ne rentre pas d’argent, derrière cela demande de la trésorerie qu’on va chercher à la banque, de l’endettement…et il y a aussi la problématique des marchés… », commente David Arnaud.

Un contexte économique très difficile pour ces vignerons en proie également depuis un an et demi à la crise du coronavirus.

« Tout notre commerce est basé sur les restaurants, clientèle particulière et restaurants qui étaient fermés, donc ca devient extrêmement difficile; si le mildiou en rajoute une couche cela devient très très dur »,commente encore Jean-Luc Buetas.

La bonne nouvelle, c’est que le raisin commence sa véraison, ce passage de la baie de vert à rouge, va bloquer le mildiou. On devrait malgré tout avoir une récolte suffisante à Bordeaux.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Margot Michele et Corinne Berge:

13 Juil

Eh mildiou…Tu arrêtes quand, les vignerons n’en peuvent plus !

C’est un sale type, un sale type de maladie qui se répand actuellement dans le vignoble bordelais comme dans d’autres vignobles français. En cause, les orages et les précipitations cumulées entre juin et juillet. D’où ces sorties de mildiou. « Il faut qu’on produise du vin et pas du mildiou ! » 

L’attaque de mildiou sur grappe ou rot brun © Philippe Carille

Il pourrait s’appeler Emile Diou, ou comme auraient dit les anciens eh mildiou ! D’une génération à l’autre, tous pourraient vous dire : il n’est pas fréquentable, le gars ! Et c’est même de mal en pis…« Ca fait maintenant des années qu’on prend, de la grêle, du gel et du mildiou », comme me le confie Philippe Carille, vigneron du château Poupille en Castillon, Côtes de Bordeaux, en bio certifié depuis 2008.

« Pour le moment c’est mitigé, ce n’est pas encore la catastrophe, mais c’est sorti vendredi sur grappe… Malgré qu’on n’ait pas eu de trou dans la raquette, on a réussi à passer après chaque pluie mais quand tu commences à avoir 60 mm puis 40 sur les 2 orages il y a deux semaines, et que ça continue toutes les semaines, cela devient compliqué. Cela a commencé à sortir sur grappe, et a continué ce week-end.

Ce n’est pas la catastrophe, mais ça devient compliqué. Il y en a qui diront que c’est une année de vigneron, c’est plutôt une année de chanceux… », Philippe Carille château Poupille.

« Chez certains viticulteurs, c’est pareil qu’en 2018, pour nous c’est moyen à part une parcelle qui est à 30% sur des porte-greffes »

Pour Jean-Jacques Dubourdieu, vigneron des châteaux Clos Floridène, Reynon ou encore Doisy Daëne : « c’est une grande, grande inquiétude, qui me fait penser à 2018, en pire, avec une fréquence de pluies importante. Cela touche surtout les cépages rouges comme le merlot qui est plus sensible. Et ce quelque soit le mode de culture, vertueux ou avec produits phytosanitaires avec un usage raisonné, on fait face à une grande pression. Il y a de la casse, on perd de la récolte tous les jours, 5 à 10%.

Traditionnellement au mois de juillet, on levait le pied au niveau des traitements mais là on est encore sous le feu » Jean-Jacques Dubourdieu de Clos Floridène et château Reynon.

« Le mildiou ? Pour tout le monde, il est là ! « , commente Nicolas Lesaint du château de Reignac à Saint-Loubès. « Mais chez nous ça va encore, c’est largement acceptable; il s’est surtout installé sur des vignes qui avaient gelé, avec une repousse plus tardive, on a plus une pression sur des feuilles, mais honnêtement je n’ai pas à me plaindre. On est en train de faire les effeuillages à la main, et le meilleur traitement c’est aussi le rognage sur les jeunes feuilles. »

Et Nicolas Lesaint de revenir sur l’amas d’eau qui est tombé depuis la fin de l’année dernière jusqu’à aujourd’hui:

DU 1er novembre à aujourd’hui, on a eu 1050 millimètres de pluies contre 560 à la même période un an plus tôt, «  Nicolas Lesaint du château de Reignac.

« En Alsace, c’est la catastrophe car le phénomène est plus tardif, si on avait eu la même chose il y a 15 jours, ça n’aurait pas été la même mayonnaise. Mais globalement on va s’en sortir. »

Pour Philippe Carille, « l’heure devrait être au pragmatisme, je n’ai jamais vu un tel bilan carbone, par rapport aux produits qu’on utilise. Nous on en est à 12 passages, mais j’en connais qui en sont à 16 ou 17 déjà. Est-ce qu’on est bon ou pas cela reste assez compliqué. Il faut qu’on produise du vin et pas du mildiou. »

A partir de jeudi, le retour d’un temps sec et beau devrait assécher tout cela et redonner du baume au coeur à nos vignerons pas mal malmenés cette année entre le gel, le mildiou… et qui a parlé de grêle. N’en jetez plus. Ils en ont assez.

24 Juin

Gironde : les châteaux confrontés à des pluies diluviennes, sous la menace du mildiou et du black rot

Les orages et pluies incessantes depuis la semaine dernière ont provoqué des inondations dans quelques châteaux de Gironde. Ces orages de forte intensité à répétition vont les contraindre à revoir les écoulements des eaux. D’autres problèmes se posent pour permettre à leurs engins de rentrer dans les rangs pour traiter la vigne. Car d’ici 7 à 10 jours, le mildiou et le black rot risquent de faire une forte apparition.

Vincent Bonhur montrant les images des inondations vécues samedi dernier © JPS

« 2 heures du matin, c’est pire qu’hier… » Le château Lafitte-Laguens submergé par des pluies diluviennes la semaine dernière…Vincent Bonhur, son propriétaire commentait sur Facebook ainsi l’inondation dont il était victime dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Aujourd’hui, il s’en remet tout doucement, mais jamais il n’a connu pareil phénomène depuis l’achat du château et de ses 40 hectares en 2012.

Fort heureusement l’eau n’est montée que de 5 centimètres dans le chai à barriques © JPS

Il a du vite faire intervenir samedi ses équipes pour nettoyer, après le retrait de l’eau, assez rapide d’ailleurs. « On se sent impuissant, tellement c’était de l’eau qui arrivait en grosse capacité, des torrents qui déferlent… », explique ce matin Vincent Bonhur.

Le château pourtant à Yvrac est sur un point haut, et non à proximité d’un cours d’eau...« Il y avait tellement d’eau que le réseau souterrain n’a pu absorber toutes ces pluies, de fait ici sur ce bassin pompiers qui est une sécurité incendie, on avait 50 centimètres d’eau au-dessus qui ont fait que c’était devenu un lac… »

A Saint-Loubès, au château de Reignac, Nicolas Lesaint a enregistré 150 millimètres de pluies en quelques jours. « On a pris 90 millimètres en 1 heure et demi, c’est un truc de folie où tout a été emporté, raviné… Sur des sols comme cela on est après dans l’incapacité de rouler, donc on ne peut pas passer traiter, on ne peut rien faire… Donc on va être forcément exposé aux maladies, et les orages violents, c’est bien sûr du mildiou, mais quand c’est violent comme cela c’est aussi du black rot »…

D’ici la fin de la semaine, Nicolas Lesaint espère pouvoir sortir ses engins pour traiter…Quant à Vincent Bonhur, il a évité le pire dans ses chais où l’eau n’est montée qu’à 20 centimètres dans le cuvier et 5 centimètres dans sa zone de stockage ou dans son chai à barriques, les vins étant surélevés notamment sur des palettes.

Une tache de black rot en haut à droite, que nous montre Nicolas Lesaint © JPS

Mais vue la récurrence des ces fortes pluies, il va falloir repenser en partie les évacuations ou collecteurs d’eau, mais aussi ne pas louper les traitements à faire. « On est sur une période très critique pour garantir un millésime de qualité donc l’enjeu de la récolte et du millésime se joue dans les 15 prochains jours… », commente enfin Vincent Bonhur.

Nicolas Lesaint, montrant une tache de black rot qui déjàpointe le bout de son nez © JPS

Comme l’an dernier en 2020 ou encore en 2018, les vignerons redoutent une forte poussée de mildiou d’ici 10 jours. A surveiller…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine :

22 Avr

Investir pour combattre le gel : la Préfète de Nouvelle-Aquitaine au château de Sénéjac pour dévoiler les dispositifs de France Relance

2 semaines après les épisodes intenses de gel à Bordeaux des 7 et 8 avril, Fabienne Buccio s’est rendue ce matin dans un château du Pian-Médoc en Gironde qui a valeur d’exemple. Doublement touché par les gels de 2021 et 2017, il s’est équipé de tours anti-gel et compte en implanter une autre avec le dispositif d’aide de France Relance et de France Agrimer. Voici les pistes d’investissements et de recherche pour essayer de mieux appréhender le phénomène de gel de la vigne qui avec le réchauffement climatique devient récurrent.        

Fabien Fort, directeur d’exploitation du château de Sénéjac © JPS

 « Là, vous voyez, on est à plus de 10 jours de gel et c’est complétement sec… » Fabien Fort, directeur d’exploitation au château de Sénéjac, 40 hectares de vigne au Pian-Médoc, constate les dégâts dus au gel de ce printemps 2021. 30% de la propriété a été impacté à des degrés divers, il a fait -3,5°C, les 7 et 8 avril derniers.

« Le gel ne disparaîtra pas, bien au contraire, ce qui était exceptionnel il y a 10 ans va devenir récurrent dans les années à venir, certainement lié au changement climatique », commente Fabien Fort.

L’idée, c’est de réfléchir, trouver des solutions, tailler plus tard les vignes, peut-être laisser des rameaux avec tous les bourgeons (…), cela va être aussi des équipements anti-gel comme l’installation à Sénéjac de tours anti-gel, complétées par des systèmes de bougies sur des bordures pour avoir une efficacité maximale, » Fabien Fort directeur d’exploitation château de Sénéjac

Ces solutions, il les a amorcées depuis le fameux gel du 27 avril 2017 où 95% de la propriété de la famille Bignon-Cordier avait été touchée. Ainsi il a commencé à se doter de tours anti-gel et il en prévoit une supplémentaire; Il a constitué un dossier en janvier dernier qui devrait aboutir avant juin, avec un investissement de 60 000 euros, dont 30% de la somme sera financé dans le cadre de ce plan France Relance.

Pour le gel, c’est très clair, nous finançons tout ce qui va pouvoir aider les agriculteurs à lutter contre ce gel et maintenant on se rend compte que l’occurence est malheureusement de plus en plus fréquente, donc il faut travailler sur les cépages, sur la recherche, tout cela est financé par le plan de relance et tout ce qui est équipement comme ici ces tours anti-gel », Fabienne Buccio Préfète de Nouvelle-Aquitaine.

D’autres pistes sont aussi évoquées comme l’aspersion ou encore l’installation de fils chauffants, des investissements lourds mais qui seront aussi étudiés. Ce plan France Relance est doté d’un buget conséquent d’1,5 milliard et vise également à amener l’agriculture, l’alimentation et la forêt  vers une transition écologique, vers davantage de respect environnemental.

Depuis l’annonce samedi par le Premier Ministre Jean Castex d’un fonds de solidarité d’un milliard d’euros pour les dégâts dus au gel en agriculture, les viticulteurs attendent aussi ces aides qui, en plus de l’investissement seront les bienvenues…

« Il y aura des réductions de cotisations sociales pour les plus impactés, c’est ce qui se passe à chaque fois, il y a la mise en place du dispositif de chômage partiel, applicable à toutes les activités qui ont eu des conséquences liées au gel. Donc cela est une décision qui a été prise aussi très rapidement, sachant que les conséquences peuvent être sur du long terme… », précise Jean-Louis Duboug, président de la Chambre d’Agriculture de la Gironde.  » Si on prend l’exemple des caves coopératives, si une cave coop se retrouve avec 30 à 50% de vendange en moins, il y aura peut-être du personnel qui ne sera pas utilisé et donc cela pourra être utilisé à ce moment là…et puis pour les travaux dans les vignes, s’il y a moins de travail, les viticulteurs pourront utiliser ces dispositifs. »

Dans le cadre de France Relance, déjà 600 dossiers ont été déposés en Nouvelle-Aquitaine. Les aides attribuées seront de 30% de l’investissement avec un plafond de 40 000 €.

20 Avr

Bordeaux face au gel : les réactions du monde viticole à l’annonce du fonds de solidarité exceptionnel de 1 milliard d’euros

Samedi Jean Castex a annoncé le déblocage d’un fonds de solidarité de un milliard d’euros pour venir en aide à l’agriculture sinistrée par le gel. Concrètement, comment vont s’orchestrer ces aides, dans quels délais pour les agriculteurs et viticulteurs sinistrés. Quels sont leurs attentes et leurs réactions face à ces aides annoncées.

Au Château Figeac, Frédéric Faye directeur a rassemblé 35 personnes pour combattre le gel le 7 avril © JPS

La première réaction de Bernard Farges, président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux est de reconnaître que « c’est une bonne chose que le Premier Ministre soit allé sur le terrain, quelques jours après le sinistre. Les annonces ont été rapides, c’est une bonne chose également même si maintenant il faut voir dans les faits. » Même réaction de Luc Planty, directeur de château Guiraud à Sauternes qui a vu 90% de son domaine être gelé les 7-8 avril :« que l’Etat veuille nous aider, c’est une bonne chose maintenant, il faut voir dans les actes. »

Jean Castex, en déplacement samedi matin dans une exploitation viticole de l’Hétault, a donc annoncé « un fonds de solidarité exceptionnel à hauteur d’un milliard d’euros car la situation le justifie », a-t-il indiqué, tout en détaillant les mesures phares qui allaient être prises à savoir : « une année blanche pour les cotisations sociales pour tous les agriculteurs concernés, il y aura également un dégrèvement de la taxe foncière pour toutes les exploitations concernées et nous allons également débloquer des crédits d’urgence ».

SAUTERNES ET BARSAC, APPELLATIONS TRES TOUCHEES

Joint ce matin, Jean-Jacques Dubourdieu, touché à 100% sur les châteaux Doisy Daëne et Cantegril, commente: « on panse nos plaies, sur Sauternes et Barsac, cela a été assez violent, tout le monde a souffert, il n’y a pas eu de phénomène jaloux, même le plateau de Sauternes a été touché… Normalement, ce sont les versants nords, les zones les plus basses qui sont touchées, mais là il n’y a pas de logique. On avait eu un mois de mars très sec et ce n’est pas une bonne chose, l’humidité aurait peut-etre fait tampon. On a eu des -5 à -7°C, alors qu’on nous avait annoncé -1° ! »

Jean-Jacques Dubourdieu réagit aussi en tant que Président de l’Organisme de Défense Sauternes-Barsac face à ces annonces : « tout cela est très bien…

Jean-Jacques Dubourdieu dans les chais de Reynon en septembre 2020 © JPS

Face à un impondérable, que l’Etat nous aide c’est très bien, mais j’estime qu’on le mérite, comme d’ailleurs nos collègues de la Vallée du Rhône, de Loire ou d’ailleurs en France… « Jean-Jacques Dubourdieu

Et d’ajouter : « En viticulture, on est de bons petits soldats, on représente tout de même 20% des actifs en Gironde, on fait vivre nos villages, on crée de l’emploi, on fait rentrer des devises et on est indélocalisable ! Au delà de la symbolique culturelle, Bordeaux a une symbolique économique et donc c’est justifié, on compte vraiment. »

CHOMAGE PARTIEL POSSIBLE

Concernant ces crédits d’urgence, une enveloppe devrait être débloquée sous 10 à 15 jours par le biais des préfets pour les exploitations les plus en difficultés. « En terme d’urgence pour la viticulture, le gel a gelé des vignes mais par le vin, le sujet est la conséquence économique du gel et est donc décalé dans le temps. On a appris hier que des mesures de chômage partiel pourraient être mises en place pour les entreprises sinistrées, car quand les vignes ont gelé, le travail d’avril va être décalé plus tard et il va y avoir beaucoup de travail à venir… »

Bernard Farges en mai 2018 © JPS

On avait besoin d’avoir accès au chômage partiel pour les entreprises viticoles sinistrées, et ça c’est acquis », Bernard Farges, président du CIVB.

En terme d’urgence, ce sera décalé et ça concernera 2022, on peut néanmoins considérer que des mesures d’urgence pourront compenser la perte de jeunes plants détruits par le gel, sinon l’effet économique du gel est décalé, ce qui n’enlève rien aux difficulté économiques du moment liées au covid et à la crise de commercialisation.  »

Pour les exploitations le plus impactées, il a été précisé par le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, pour qui « les agriculteurs viennent de vivre la pire catastrophe agronomique depuis le début du XXIe siècle », que « les aides seront proportionnelles aux pertes, et ce avec des données précises de déclarations de récoltes », ajoute Bernard Farges.

« Il y aura une exonération de charges, avec une année blanche en terme de cotisations sociales qu’il reste à préciser, est ce que cela va s’appliquer dès 2021 ou 2022…Ce qui est particulier, c’est l’accès au fond de calamité agricole, que l’entreprise soit assurée ou non assurée, le fond devrait s’appliquer, on va examiner les baisses de chiffre d’affaire, baisses qui seront compensées par le fond de solidarité. »

« Il y aura aussi une exonération de taxes foncières sur le non bâti fonction de la perte et de la sinistralité, commune par commune, évalué par les services de l’Etat ».

Du côté des services de l’Etat, ce matin il a été précisé que des réunions sont programmées en ce début de semaine et la Préfète Fabienne Buccio se rendra sur le terrain jeudi matin dans un château du Pian-Médoc pour revenir sur ces dispositifs d’aides.

Tout est bon pour réchauffer les jeunes pousses, parfois du foin, parfois du bois aussi…nuit du 7 avril © JPS

DES IDEES POUR FAIRE FRONT FACE AUX PROCHAINS EPISODES DE GEL

Quant au moral et à la foi des viticulteurs, ceux-ci font face. « Là, c’est sûr c’est très dur à Sauternes, sur le moral », commente Luc Planty. « On avait besoin de faire une belle récolte…On avait déjà connu la grêle en 2018 (95% de Guiraud grêlé), le jour de la coupe du monde de football: on a gagné la coupe mais on a perdu la récolte. On travaille avec la nature, il faut l’accepter, on n’a pas le choix. »

Déjà ils pensent à des solutions face à ces épisodes de gel à répétition avec le changement climatique.

Il va falloir réfléchir à des tailles plus tardives, même si tu ne peux pas tout faire la veille car ce n’est pas possible de tailler uniquement en mars, cela prend du temps… », commente Jean-Jacques Dubourdieu.

Celui-ci redoute aussi que les aides « en terme sonnantes et trébuchantes par rapport aux pertes réelles » arrivent tardivement car d’abord l’Etat va aider les arboriculteurs qui ont perdu toute leur récolte. « Nous il faudra attendre après les vendanges pour estimer nos pertes réelles, j’espère qu’il va rester quelque chose… Je ne crois pas au père Noël mais j’espère qu’on sera aidé car notre tissu économique a été soudoyé par le covid, les taxes Trump, les méventes en 2019 avec le mouvement des gilets jaunes; on comptait sur le millésime 2021 pour se relancer…Là on pourrait ne faire qu’entre 1/3 ou la moitié d’une récolte, avec la repousse… »

Depuis 2016, on ne compte plus les événements climatiques à répétition dans le bordelais, entre le gel, la grêle, le mildiou, sans parler des méventes… Le vigneron doit avoir le coeur bien accroché…

17 Avr

Gel en France : Jean Castex annonce une « aide significative de l’Etat à hauteur d’un milliard d’euros car la situation le justifie »

En déplacement ce matin sur une exploitation meurtrie par le gel de ces derniers jours, le Premier Ministre Jean Castex a annoncé la solidarité du gouvernement et un plan de soutien aux exploitations agricoles, arboricoles et viticoles. 

En visite ce matin sur un domaine viticole sinistré de l’Hérault, le Premier Ministre Jean Castex a annoncé « une aide significative de l’Etat à hauteur d’un milliard d’euros car la situation le justifie… »

« Il y a d’abord des mesures d’urgence (qui vont être prises) et notamment une année blanche pour les cotisations sociales pour tous les agriculteurs concernés, il y aura également un dégrèvement de la taxe foncière pour toutes les exploitations concernées et nous allons également débloquer des crédits d’urgence ».

Ces épisodes de gel qui se sont déroulés sur une quinzaine de jours depuis début avril ont violemment touché l’ensemble des régions viticoles de France mais aussi toutes les exploitations arboricoles, augurant d’une des productions ses plus impactées depuis 50 ans, avec les gels de 2017 et 1991 pour les exploitations viticoles notamment.

Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, avançait en milieu de semaine des pertes estimées à 2 milliards d’euros de chiffre d’affaire en moins.

15 Avr

Gel d’avril, la note sera salée : au moins 2 milliards d’euros de pertes pour la viticulture

Un tiers au moins de la production viticole française “sera perdu” à cause de l’épisode de gel, ce qui représente “à peu près deux milliards d’euros de chiffre d’affaires en moins” pour la filière, a déclaré mercredi à l’AFP la FNSEA.

Dégâts sur les jeunes pousses de la vigne © Sophie Aribaud

“Avec mes collègues, nous avons fait le tour de tous les bassins de production, avec les interprofessions, les chambres d’agriculture, les coopérateurs, les vignerons indépendants”, a indiqué Jérôme Despey, viticulteur dans l’Hérault et secrétaire général de la FNSEA. « Cette estimation est une consolidation de remontées professionnelles », a-t-il expliqué.

La semaine dernière, la France a connu un épisode de gel très sévère qui a touché les vignobles, mais aussi les vergers et certaines cultures. C’est “probablement la plus grande catastrophe agronomique de ce début de XXIe siècle”, selon le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie.

“C’est une période très difficile pour le monde agricole”, a souligné Jean-Marie Barillère, président du Cniv, qui réunit les interprofessions des vins à appellation d’origine et à indication géographique.

Avec AFP

11 Avr

Retour sur le gel en 20 photos : un épisode fâcheux pour tout le vignoble à Bordeaux comme partout en France

Alors qu’un nouvel épisode ce gel pourrait se dessiner en début de semaine, après un week-end en partie pluvieux, les viticulteurs ont déjà subi de lourdes pertes ce mercredi et ce jeudi à Bordeaux, mais aussi dans d’autres vignobles de Bourgogne, Champagne, Loire, Alsace, Languedoc, etc… Retour en photos sur ce moment tragique à l’heure du réchauffement climatique qui avec l’avancement de la pousse de la vigne prend les vignerons au dépourvu.

La lutte contre le gel en allumant des bougies dans les rangs de vigne, ici avec Marine Bossuet au château Grand Corbin-Despagne à Saint-Emilion © JPS

Tout est bon pour réchauffer les jeunes pousses, parfois du foin, parfois du bois aussi…5h30 à Saint-Emilion, mercredi © JPS

9000 bougies disposées au château Figeac à 7h15 au Château Figeac © JPS

Louis, François et Gérard Despagne 3 générations de vignerons sur le front du gel © JPS

Des éoliennes, brassant de l’air chaud pour tenter de réchauffer l’atmosphère au sol © JPS

La famille Despagne et son équipe engagés durant 10h durant la nuit de mardi à mercredi sur les parcelles de Grand Corbin Despagne © JPS

Au Château Figeac, 1er cru classé B de Saint-Emilion, Frédéric Faye directeur a rassemblé 35 personnes pour combattre le gel © JPS

La lutte contre le gel au château d’Arche © Daniel Detrieux

Bougies, feux de paille mais aussi hélicoptères à Saint-Emilion © JPS

Apocalypse Now à Saint-Em… © JPS

Au château Badette à 8 heures, ce mercredi matin, un hélicoptère a pu réchauffer l’atmosphère © JPS

Encore une soirée de lutte et des températures très froides au petit matin de jeudi © Sophie Aribaud

Moins 3° à Chablis à 8 heures du matin mardi chez © Daniel-Etienne Defaix

Les dégâts dus au gel de mercredi, feuilles brunies en milieu de matinée © Nicolas Lesaint

Dégâts sur les jeunes pousses de la vigne jeudi, en train de flétrir © Sophie Aribaud

De l’aspersion à la Tour Carnet pour protéger la vigne © ODG Médoc Haut Medoc Listrac

Un jeune vigneron de 22 ans © Thomas Fernandez a perdu 13 hectares à 100% et 3 hectares à 50 % sur les 23,80 hectares de sa propriété. Il a lancé une cagnotte pour l’aider à passer ce mauvais cap et éviter de mettre la clé sous la porte…

Les vignerons et leurs équipes ont été beaucoup sollicités la semaine dernière © Sophie Aribaud

Scène de réchauffement dans le vignoble de Bommes, avec Rayne Vigneau au fond © Daniel Detrieux

-6° deux matinées de suite dans les endroits les plus froids en Gironde © Nicolas Lesaint

08 Avr

Gel à Bordeaux : « on est dans le dur, la tristesse et la désolation »

Par ces mots, Jean-François Galhaud président du Conseil des Vins de Saint-Emilion résume le sentiment de bon nombre de vignerons du Bordelais et d’autres vignobles de France qui « ont pris cher » avec ces 2 soirées de gel consécutives, avec encore des températures de -2 à -6°C ce matin. Certains vignobles ont été très touchés et ont perdu plus de 80% de leurs bourgeons, notamment dans le sud-Gironde. Le phénomène de gel a été ressenti sur tout le département.

Encore une soirée de lutte et des températures très froides au petit matin © Sophie Aribaud

« On verra plus clair dans les prochains jours, mais cela a regelé ce matin, on a eu des -2 -3° », témoigne ce matin Jean-François Galhaud Président du Conseil des Vins de Saint-Emilion. « A Vignonet, ce qui n’avait été touché qu’à 20% hier a été touché à 70 à 80% aujourd’hui. ! »

L’ensemble de Saint-Emilion a été sérieusement touché, hormis le plateau. J’ai eu des vignerons sincèrement qui pleuraient et étaient dans un état moral terrible , Jean-François Galhaud Président du Conseil des Vins de Saint-Emilion.

Pierre Courdurié du château Croix de Labrie en Saint-Emilion Grand Cru confirme: « Il a fait froid cette nuit, plus froid qu’hier. » Il a en effet relevé -3,1° à Saint-Sulpice de Faleyrens encore à 7 heures, contre -1,2 sur le plateau de Saint-Christophe-des-Barbes.
En revanche, dans les bas-fonds du Saint-Emilionnais, les températures étaient de -4 à -5°. « Bordeaux n’avait pas besoin de cela… En 2017, on avait perdu 60% de la récolte, là c’est plus violent »,mais heureusement plus tôt par rapport au 27 avril 2017. C’est donc une lutte acharnée qui, la nuit dernière encore, a été livrée sur Saint-Emilion et partout en Gironde. « Dès 22 heures hier on a allumé nos 3 agrofrosts pour réchauffer le sol, puis les bougies, je pense que cela va aller mais pour pour tout ce qui était à côté, cela n’aura pas suffi. »

Laurent Clauzel, à la tête de La Grave Figeac, petit château sympathique en face de Cheval-Blanc témoigne de ce combat cette nuit comme la nuit dernière de tous les instants  « notre vignoble est équipé à 75% de bougies, ces 75% sont à peu près sauvés hormis quelques endroits, mais les 25% où on n’avait pas disposé de bougies, on a là perdu 80%… »

La lutte contre le gel au château d’Arche © Daniel Detrieux

Dans les Graves, comme nous en parlions déjà hier, Dominique Guignard président commentait « Il a beaucoup gelé, c’est catastrophique, je ne me souviens pas avoir déjà vu cela ». Le constat dressé par Xavier Planty joint ce matin est aussi dramatique : « à Guiraud (1er cru classé de Sauternes), je pense qu’on est à 80%, 90% de pertes, d‘après ce que m’a dit Luc, et ce malgré l’hélico…A -5°, même avec un hélico ou du chauffage au sol, tu ne peux rien faire ! Tout le bas de Bommes, à Barsac aussi, pas mal de secteurs ravagés. Tout est noir, je ne sais pas si c’est comme 91 car c’était un peu plus tard en 91 le 22 ou 23 avril, la vigne était plus poussée, ce sont les apex qui avaient cramé. Là ça va repartir, avec les contre-bourgeons, il y aura une petite récolte. En tout cas on voit aussi les merlots sont condamnés, les cabernets francs et sauvignons vont revenir en force, plus tardifs, plus rustiques… »

De l’aspersion à la Tour Carnet pour protéger la vigne © ODG Médoc Haut Medoc Listrac

Joint ce midi, le président du syndicat viticole de l »Entre-Deux-Mers considère qu’il est encore prématuré pour se prononcer sur l’étendue exact des dégâts, en attendant les remontées du terrain, mais pour en avoir discuter avec un assureur :

On est sur une gelée de même ampleur que 2017, la 2e nuit a été plus compliquée que la première. On est descendu à -3, -4°. Il y a même des dégâts sur certains plateaux. Rien de réjouissant », Bruno Baylet président de l’Entre-Deux-Mers.

© Sophie Aribaud

Dans le Blayais, à Fours ce matin, Sandrine Haur du château l’Haur du Chay a lutté aussi contre le gel pour sauver ses 13 hectares de vigne en utilisant des ballots de paille brûlés: « pour nous, cela nous paraît être une des méthodes les moins onéreuses pour protéger notre vignoble au mieux, donc on esssaie de faire de la fumée pour essayer de réchauffer l’atmosphère de 1 ou 2 degrés. »

Au château le Moulin de la Marzelle, Elie Corpandy dresse le constat pour les Côtes de Bourg : « Prignac-et-Marcamps et Bourg sont très peu touchés, par contre tout le plateau de Tauriac a gelé, ainsi qu’une grosse partie de la commune de Pugnac, soit 300 hectares de vignes. »

Que ce soit à l’est, au sud, au nord Gironde, tous les secteurs semblent impactés. A Fronsac, on limite la casse, « quelques-uns ont pris sur les bas de Saint-Michel » selon Damien Landouar ou en bas du château de la Rivière la parcelle de merlots est cramée mais les chaufferettes ont fait leur effet sur la parcelle de blancs selon Xavier Buffo qui s’estime chanceux et solidaire de ses confrères. « En bas sur mes blancs, je suis descendu à -2°. En 2017, j’avais gelé et je me suis équipé de chaufferettes pour les sauver. En revanche, les merlots du bas ont gelé. Mais passé le portail, on repassait au dessus de 0° sur les coteaux tout a été épargné, donc ça va pas trop mal.C’est vrai que c’est la Dordogne et le bois qui nous ont protégés… »

Dégâts sur les jeunes pousses de la vigne © Sophie Aribaud

En Médoc et Haut-Médoc, Hélène Larrieu directrice de l’ODG: « ce matin, j’ai fait un point sur les secteurs très frais, c’est très hétérogène, sur un même pied, il peut y avoir des feuilles gelées d’autres qui se portent très bien. On a eu du -3 ce matin, -4 hier et c’est tombé jusqu’à -6 sur le secteur de Listrac où il y a des vignes rasées à 100%. Mais nos terroirs sont un peu plus tardifs, avec des zones proches de l’estuaire épargnées par le gel, pour cela on va pas mal s’en sortir…Ce n’est pas catastrophique mais il y en a un peu partout, localement. »

Le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux a publié cet après-midi ce communiqué : « La France viticole a été, ces dernières nuits, violemment frappée par le gel. .A Bordeaux, le gel a durement frappé de vastes zones du vignoble, les températures sont parfois descendues en dessous de – 5°C touchant l’ensemble des appellations (65 appellations / 111 000 hectares) ».

Le vignoble bordelais très sévèrement touché par le gel L’ensemble de la filière souhaite exprimer sa solidarité à toutes ces femmes et ces hommes qui se sont retrouvés impuissants face à ce gel exceptionnel. » Bernard Farges, président du CIVB

« Les dégâts sont en cours d’évaluation.  A ce stade, il est cependant déjà certain que ce gel du printemps impactera sévèrement le volume de la récolte 2021.   Cet épisode de gel vient d’anéantir une partie significative du travail des vignerons et de la récolte dans une période déjà très éprouvante à la fois moralement et économiquement. Face à l’ampleur du sinistre, qui va toucher tous les opérateurs, la profession se mobilise. La meilleure réponse à donner pour soutenir la viticulture, c’est d’acheter du vin… »

Et Jean-François Galhaud du Conseil des Vins de Saint-Emilion de rappeler que « ces épreuves ont toujours existé »A cause du réchauffement, elles reviennent chaque année. Comme l’écrivait Louis Orizet à la manière de Kipling dans son poème qui trône fièrement dans quelques chais de Saint-Emilion et dans d’autres caveaux de vignerons en France: « si tu peux résister à la griffe du froid, si tu peux, sans un pleur, constater le matin que le gelée perfide a dépouillé ta vigne …Tu seras Vigneron, Mon Fils ! »

 

07 Avr

Dégâts sur le Bordelais: un gel pour certains comparable à 2017

Les Graves ont été pas mal touchées par le gel, de même Sauternes, et également dans le Blayais, et une partie des Côtes de Bourg. Plusieurs appellations du Bordelais commencent à répertorier les dégâts dus au gel de cette nuit. Un gel qui n’a pas été le même pour tous. Ils redoutent aussi la nuit prochaine…

Les dégâts dus au gel de cette nuit © Nicolas Lesaint

Progressivement les remontées d’information se font, frileusement pour ne pas dire au compte goutte. Et comme la pluie où il faut savoir passer entre les gouttes, là il faut savoir lire entre les lignes. Bref difficile d’y retrouver son latin, mais cela n’empêche pas Côté Châteaux de continuer à décrypter toutes ces remontées du terrain.

Pour Thibaut Layrisse, le tout nouveau directeur du syndicat de Blaye, c’est ce qu’on pourrait qualifier de baptême du feu ou de bougies…« Sur Blaye, on est quand même assez touché, on a des zones à 30% et d’autres à 50%. On va envoyer un questionnaire à tous nos adhérents pour faire un petit bilan, mais cela semble proche de 2017 et donc conséquent ! Malheureusement, ce n’est pas fini, cela risque d’être une année assez compliquée, avec peu de volume. »

A Saint-Emilion, Franck Binard directeur du Conseil des Vins de Saint-Emilion explique que « pour le moment, c’est prématuré de se prononcer  globalement, mais oui il y a un vrai impact »; on ne sait pas encore dans quelle proportion, on a eu jusqu’à -4 -5° et sur ces zones là, ça va être compliqué. On attend encore un peu pour voir l’étendu des dégâts. Mais 3 fois en 4 ans, cela commence à faire beaucoup. »

Dans les Graves, Dominique Guignard le président me confie : « il a beaucoup gelé, c’est catastrophique, je ne me souviens pas avoir déjà vu cela, j’essaie de me remémorer 1991, cela y ressemble vraiment. Sur les Graves, Portets, Saint-Pierre-du-Mons, Illats, Langon, La Brède, je n’ai pas vu de gens épargné…Quand on passe dans certaines vignes, il n’y a plus rien de vert, les feuilles sont mortes, c’est d’une violence terrible. »

Sauternes a aussi été touché comme le confiait Jean-Jacques Dubourdieu à Dominique Guignard, pas facile pour tous ces vignerons…Pour Dominique Guignard, « c’est pire que 2017 à vu d’oeil sur notre secteur ».

Dans les Côtes de Bourg, Didier Gontier le directeur me confie : « j’ai un secteur très touché: Tauriac et Pugnac. On était en dégustation ce matin et les gens sont arrivés, ils m’ont montré des photos cela m’a calmé. Ils ont pris du -5°, malgré leurs efforts pour réchauffer, le résultat il est là, c’est cramé. »

Du côté de Saint-Loubès, Nicolas Lesaint du château de Reignac: «  pour nous c’est comme 2017, on est pas mal touché, à 50%. Ce n’est toutefois pas un gel aussi homogène que 2017. Il ya des secteurs où on va repartir de zéro et d’autres où on va suivre. Tous ces vins là on va les travailler à fond, j’ai encore de l’espoir et on va essayer de faire plus et mieux qu’en 2017. »

Regardez le témoignage de Fabrice Reynaud, vigneron dans les Graves en direct sur France 3 ce midi avec Jean-Michel Litvine