09 Nov

Du vin de 2000 ans retrouvé en Chine

Des archéologues chinois ont découvert dans une tombe de la province du Henan un récipient en bronze vieux de 2000 ans contenant un liquide qui pourrait être du vin, a annoncé mardi l’agence Chine nouvelle.

Une lampe en forme d’oie sauvage a été également découverte dans la tombe, qui abritait des restes de la personne qui y avait été ensevelie, a ajouté M. Shi.

Le vin daterait de la dynastie des Han occidentaux (202 av-J.C. à 8 après J.C). L’agence n’a pas précisé comment le récipient avait été fermé et le liquide préservé sans s’être évaporé.

Des découvertes d’alcool datant de cette période ont déjà été faites, a relevé l’agence, précisant que les boissons alcoolisées à base de riz et de sorgho, souvent conservées dans des récipients ouvragés en bronze, jouaient un rôle important dans les cérémonies et les rituels.

En 2010, des archéologues ont découvert un récipient vieux de 2400 ans contenant de la soupe dans une tombe mise au jour lors de travaux d’extension de l’aéroport de Xian, non loin du mausolée de l’empereur Qin et sa célèbre armée de guerriers et de chevaux en terre cuite.

AFP

05 Nov

Des robots tondeuses qui vont révolutionner l’entretien des vignes

Vitirover, c’est son nom. Rien à voir avec la marque de véhicule anglaise. Mais un concept original qui est une alternative à l’utilisation d’herbicides et du travail mécanique entre les rangs de vigne. 50 robots sont déjà en service dans 7 châteaux du bordelais et sur des sites industriels.

Vitirover, le robot tondeuse qui va révolutionner le travail à la vigne ? © Jean-Pierre Stahl

Bientôt des troupeaux de robots tondeuses dans les rangs de vignes. C’est Xavier David-Beaulieu, vigneron à Saint-Emilion,qui en a eu l’idée.

Xavier David-Beaulieu, issu d’une des plus vieilles familles de vignerons de Saint-Emilion, présente depuis au moins le XVIIe siècle © JPS

Avec près de 4 siècles d’expérience familiale dans la vigne, ce descendant de vignerons et viticulteur lui-même s’est lancé dans cette innovation.

Une petite révolution car ce robot solaire et autonome (géré via des smart-phones ou des ordinateurs, à parfois des centaines ou milliers de kilomètres) permet de tondre l’herbe pour éviter qu’elle ne fasse concurrence à la vigne. Une alternative aux désherbants chimiques.

Le vitirover est l’une des, voire la première alternative au glyphosate; dans une vigne de ce type là, c’est zéro glyphosate, tout en ayant une concurrence maîtrisée au pied de vigne et c’est zéro désherbant. Cela a été une des motivations premières à la constructions de ce robot« , Xavier David-Beaulieu

Le vitirover est géré via des smartphones ou des ordinateurs en rentrant des coordonnées GPS délimitant les parcelles…

Depuis 3 ans, Jonathan Capron ne cesse d’améliorer cette machine très peu consommatrice en énergie. Il fonctionne en 12 volts et avec une consommation  de 20 à 25 watts (600 W/heure, une autonomie de 24h), bref un robot écolo.

Jonathan Capron, ingénieur en mécanique a mis au point et amélioré les dernières générations de vitirover © JPS

Si une tondeuse est coincée, nous recevons une alerte sur notre smartphone et nous lançons une opération « dentiste », on tourne plus ou moins vite dans un sens puis dans l’autre, et de cette manière on libère l’herbe coincée dans les dents », Jonathan Capron, ingénieur.

Outre le monde viticole, d’autres entreprises très importantes ont pris contact avec Xavier David-Beaulieu: « derrière s’est ouvert à nous le monde industriel  avec la SNCF pour entretenir les lignes LGV avec des milliers de kilomètres, ensuite les sites EDF et les transformateurs de haute tension et moyenne tension, les sites photovoltaïques, les zones de captage d’eau car cette machine n’est absolument pas polluante… », complète Xavier David-Beaulieu.

La campagne de financement participatif, de crowfounding, qui s’est achevée ce vendredi a permis de récolter 200 000€. Cela permettre de construire, en 2019, 50 à 100 robots supplémentaires. Des pays comme l’Autriche ou l’Azerbaïdjan (à travers son Ministère de l’Agriculture) se sont montrés très intéressés.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout , et Xavier Granger :

15 Oct

Traversée de l’Atlantique en tonneau : pour l’instant ça flotte, mon pote

Jean-Jacques Savin, ce retraité qui a eu l’idée de traverser l’Atlantique à bord d’un tonneau a testé son engin flottant sur le Bassin d’Arcachon. Pour l’heure, c’est plus calme que l’Océan. Il est suivi et sponsorisé dans cette aventure par la tonnellerie Boutes.

Le tonneau orange bien visible de Jean-Jacques Savin ® France 3 Aquiatine

Ce militaire à la retraite n’est pas un marin d’eau douce, il a  déjà connu de nombreuses aventures en mer. A 71 ans, Jean-Jacques Savin, s’est dit en lisant « Naufragé volontaire » d’Alain Bombard : « pourquoi ne pas tenter de traverser l’Atlantique à bord d’un tonneau dépourvu de moyens de propulsion ? »

Il va ainsi partir prochainement des Canaries pour rallier les Caraïbes grâce à la force des vents et des courants, ce retraité n’a qu’une seule crainet, celle d’être percuté par des baleines ou des orques.. 

C’est vendredi dernier qu’il a mis pour la première fois à l’eau son embarcation, son tonneau depuis le port ostréicole d’Arès, après des mois de préparation et d’études. L’objectif est de passer déjà 4 jours sur le Bassin, mais il va se risquer à tester son tonneau dans les passes connues pour être assez difficiles. Le tonneau est assez simplement lesté de sacs de sable, mais quand il prendra le grand départ, il emportera de la nourriture pour trois mois, un dessalinisateur, du matériel de pêche… mais aussi des équipements scientifiques, des livres, de la peinture et sa guitare.

Souhaitons lui bonne chance, ou plutôt bon vent !  

Regardez le reportage de Sandrine Valéro, Olivier Prax et Sarh Paulin :

04 Sep

« Le Goût Retrouvé du Vin de Bordeaux » : le livre qui pourrait faire bouger les lignes ?

Ce 5 septembre sort en librairie ce livre écrit par Jacky Rigaux et Jean Rosen aux éditions Actes Sud. Un bouquin qui s’inspire de la démarche de Loïc Pasquet, l’électron libre ou plutôt l’OVNI du bordelais, qui s’est mis en tête de retrouver le goût d’autrefois, d’avant-phylloxéra, à Bordeaux. Retour sur son initiative qui le place désormais en tête des vins les plus chers de Bordeaux.

Loic Pasquet met en avant « le goût du lieu » avec ses cépages oubliés © JPS

C’est pour certains un hurluberlu, pour d’autres un génie. Souvent décrié, toujours envoûté, Loïc Pasquet a continué depuis plus de 10 ans sa mission qu’il s’est fixée en 2006 de « retrouver le goût du vin d’autrefois, d’avant phyloxéra »

Pour Stéphane Derenoncourt, figure de Bordeaux et de Saint-Emilion, qui conseille une centaine de domaines dans le monde et signe la préface de ce livre : « c’est une mission bien singulière à laquelle s’accroche avec acharnement Loïc Pasquet », c’est presque un moine-soldat au service du terroir, qui a pourtant eu des déboires suscitant jalousies et vacheries comme avoir rasé ses pieds de vigne. (une plainte avait été déposée aussitôt).

En fait Loïc Pasquet, ce buté incompris, s’est mis en tête de planter sur un terroir de graves des cépages locaux, ancestraux plantés en franc de pied, c’est-à-dire non greffés, le tout avec en toile de fond « une viticulture qui s’inspire de vieilles pratiques respectueuses de l’environnement », comme le soulignent les auteurs Jacky Rigaux et Jean Rosen. Le premier auteur a précédemment écrit « Ode aux grands vins de Bourgogne » à propos du célèbre vigneron disparu Henri Jayer, dont les bouteilles s’arrachent partout dans le monde en salle des ventes à des prix incroyables. Le second, docteur en histoire de l’art et directeur de recherche au CNRS, est vice-président de l’association Rencontres des cépages modestes.

D’emblée les auteurs précisent que « le but de ce livre n’est pas de lui faire une publicité dont il n’a nul besoin, mais de démontrer que, en dehors des pratiques actuelles, sans l’apport d’intrants plus ou moins nuisibles au vigneron, au consommateur et à la planète, et sans le secours de l’oenologie, le nouveau vigneron pourra non seulement faire parler son terroir et produire de l’excellent vin en pratiquant une autre viticulture, mais aussi y gagner sa vie correctement. »

Des cépages de Saint-Macaire, Castet, tarnet, Petit-Verdot, Prunelard, Cabernet Franc, Carménère, Pardotte, Merlot, Cabernet Sauvignon et Malbec, en tout 11 cépages assemblés dans le Liber Pater rouge © JPS

Le hic, c’est que ce vigneron têtu qui s’est levé un beau matin pour reprendre ces cépages plantés en franc de pied est aujourd’hui suivi par les plus grands amateurs de vins étrangers chinois, russes, américains ou des émirats, et même Michel-Jack Chasseuil (le plus grand collectionneur de vin au monde).

Dans son vignoble de Landiras, il nous dévoile ainsi ces cépages très divers qui font sa fierté : « ici on a du petit verdot, là-bas du tarnay coulant, et de ce côté-ci du saint-macaire », nous montre-t-il sur ses parcelles de 3 ha en situées dans les Graves.

Ce sont des cépages qu’on a retrouvé dans des conservatoires nationaux ou dans les vieilles parcelles, ces cépages constituent Liber Pater ; pour les rouges on a 11 cépages assemblés et pour les blancs 3 cépages », Loïc Pasquet.

Ses bouteilles en blanc et en rouge se vendent à prix d’or ! 4300 € la bouteille chez Millésima par exemple, qui vend ce Liber Pater Collection « la Feuille » 2007, l’Orage 2009″ ou encore « la Scène » 2010 à ce prix là. Le pire c’est que paraît-il ces bouteilles se sont déjà revendues à l’étranger bien au-delà. « Vers l’infini et au-delà », Buzz l’Eclair sait que sur la planète vin parfois, c’est « no limit », on touche là au monde du luxe, à l’oeuvre d’art, aux choses dignes du surnaturel…

L’idée, c’est de retrouver le goût du lieu ! Ces cépages-là étaient associés à un lieu typique…Quand on remet la vigne franche de pied sur son terroir qui l’a vu naître, on retrouve le vin du lieu, le cépage sert simplement de fusible qui exprime le terroir », Loïc Pasquet

Loîc Pasquet dans les chais de Millésima à Botrdeaux © JPS

Quand on se pose un instant et qu’on tente d’analyser l’histoire de la viticulture depuis l’arrivée du phylloxéra et la chimie mise sur un piédestal à une certaine époque, ça donne le tournis. C’est en fait ce que retrace ce bouquin : il y a eu l’arrivée de « potasse et d’engrais azotés de synthèse vantés par des agronomes bien formés qui sont devenus commerçants » explique Stéphane Derenoncourt, « sans parler des herbicides, pesticides et autres insecticides, utilisés à des doses à peine avouables de nos jours. On en mesure aujourd’hui les dégâts : appauvrissement de la vie bactérienne de nos sols, comme de la faune et de la flore…baisse de la durée moyenne de nos vignes, perte de goût. »

Loïc Pasquet a donc tout repris à l’envers, se documentant sur les anciennes pratiques, les anciens cépages, pour retrouver « le goût du lieu ». A l’inverse du mouvement de fond du XIXe avec « le négoce triomphant qui se focalisa davantage sur la marque que sur la recherche du goût du lieu », écrivent les auteurs du livre. Néanmoins ceux-ci pondèrent le propos reconnaissant aussi le réveil des vins fins dès la 2e moitié du XIXe à Bordeaux, en Bourgogne et en Champagne. C’est ainsi que Bordeaux vu le naître le classement de 1855 de grands vins fondés sur les notions de château, de terroir, de cépage et de prix bien sûr ou de notoriété pour ne pas froisser. Les auteurs reconnaissent que ce « classement s’avère encore pertinent aujourd’hui », prenant pour exemple Pontet-Canet, 5e cru classé, converti en biodynamie. (bon là on sent une petite tendance à soutenir ce type de profil…). Quelques paragraphes plus loin, retraçant les petits coups de canifs dans le classement avec Cantemerle (5e ajouté très tôt) et Mouton passé de 2nd à 1er crus classé en 1973,même si un Jean-Paul Kaufmann est favorable au statu quo, on relate que Loïc Pasquet serait plutôt favorable à un réexamen comme celui de Graves de 1959, tant il est vrai que « le foncier n’est plus le même qu’en 1855, donc le terroir n’est plus le même » dixit Loïc Pasquet (ça risque de tousser dans le landerneau). Mais on n’y est pas encore, il y a de la marge…

Un exemplaire de Liber Pater rouge La Scène millésime 2010

Revenons à nos moutons, la force du vigneron en recherche de vin fin, c’est en somme miser sur un fabuleux terroir. Ce fut le pari de Loïc Pasquet, ce Poitevin, qui trouva dans les Graves et ses sols drainants, « un terroir plutôt froid la nuit et chaud le jour où les vignes mûrissent harmonieusement leurs fruits,  avec des baies petites aux peaux épaisses qui libèrent peu de jus en vinification, synonyme de grand vin à venir » permettant la digne expression de ces cépages autochtones.

Fabrice Bernard, le PDG de Millésima est l’un des rares négociants de la place de Bordeaux à commercialiser Liber Pater © JPS

A l’heure où certains reviennent de l’ère industrielle et de la standardisation du goût, la typicité, qui n’a jamais disparue mais dont le terme avait peut-être été dévoyé, utilisé pour des raisons de marketing, fait ou pourrait faire son grand retour, exprimant pleinement le goût du lieu et du raisin. Bordeaux peut-elle suivre cet exemple ? Peut-être… ou pas.

En tout cas, la célèbre maison Millésima, leader de la vente de grands vins sur internet et en primeurs, possède quelques flacons de Liber Pater parmi ses 2,5 millions de bouteilles dans ses chais, quai de Paludate à Bordeaux. Pour Fabrice Bernard, le PDG :  « la clientèle n’est peut-être pas à Bordeaux, c’est plutôt une clientèle internationale… »

Ce vin là aujourd’hui, c’est vrai qu’on va plutôt aller le vendre sur des marchés américains, russes, asiatiques, et pourquoi pas le faire découvrir à ceux qui en ont envie :le tout est de trouver les amateurs qui ont envie de redécouvrir un vin tel qu’il était produit, c’est vrai que c’est une histoire, quelque chose de différent et c’est cela qui m’a plu dans cette histoire », Fabrice Bernard PDG de Millésima.

Christophe Château du CIVB © JPS

Le CIVB accueille ce livre sereinement « pour moi on n’avait pas perdu le goût des vins de Bordeaux, le goût des vins de Bordeaux il évolue », commente Christophe Château. « Je n’ai jamais vu des vins de Bordeaux d’il y a 1000 ou 2000 ans, donc je ne peux pas vous dire si les vins d’aujourd’hui sont très différents.

Le goût du consommateur a évolué, les vignerons, et le climat, ont évolué, c’est une évolution perpétuelle et ce dont je suis sûr c’est que la qualité des vins de Bordeaux est bien meilleure qu’il y a 10 ans, il y a 20 ans et encore plus qu’il y a 50 ans » Christophe Chateau CIVB.

Et de compléter :  « bien sûr, c’est une expérimentation et toutes les expérimentations sont intéressantes, et aujourd’hui le consommateur a besoin qu’on lui raconte de belles histoires et ça c’est une très belle histoire à raconter. C’est un joli coup marketing et ça fait parler de Bordeaux, on sera vigilant à ce que les règles de l’AOC soient respectées ou si c’est pas le cas qu’il fasse son vin sans IG (indication géographique) ». Quant à la critique formulée dans le livre sur l’uniformisation du goût, Christophe Chateau répond: « je ne suis pas d’accord avec cela. Oui il y a des modes où les consommateurs aimaient les goûts liés au feu, au bois, à la vanille, au réglisse dans les vins, et on allait avec plus de bois neufs, des bois chauffés, et aujourd’hui le consommateur il préfère le fruit, la fraîcheur, l’équilibre. »

« Le Goût retrouvé du Vin de Bordeaux » écrit par Jacky Rigaux et Jean Rosen aux éditions Actes Sud © JPS

Le nombre d’initiatives individuelles ces dernières années ne manquent pas, de plus en plus de propriétaires, viticulteurs retrouvent le sens du mot vigneron, ce paysan au service de la terre qui réussit à faire s’exprimer avant tout le goût et l’authenticité de la vigne. De là à dire qu’il n’ya  pas de bonnes choses à boire à Bordeaux, c’est faux, en revanche le goût de ce Liber Pater est bel et bien atypique, un grand vin fin de Bordeaux, avec des arômes de fruits, des notes florales assez exceptionnels. Dommage qu’il soit si cher, le grand public serait intéressé de le découvrir aussi mais la production en général avoisine 1500 bouteilles à 2000 bouteilles. Et comme ce qui est rare est cher…voilà aussi l’explication, mais pas seulement car si ce n’était pas un grand vin fin, il ne s’arracherait pas.

En août dernier, Wine Searcher a dévoilé le classement des 50 vins les plus chers au monde : Liber Pater se classe à la 17e place, avec un prix moyen de 4.321 dollars, devant Petrus mais juste derrière la Romanée-Conti. 

« Le Goût Retrouvé du Vin de Bordeaux » aux éditions Actes Sud par Jacky Rigaux et Jean Rosen. A paraître le 5 septembre. 21 €

Retrouvez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Boris Chague : 

01 Sep

La preuve…pardon, la pieuvre : Bordeaux est bien tentaculaire !

Non, ils n’ont pas fumé la moquette, oui ils abusent du Bordeaux ! Dans les locaux du CIVB, on savait que certains avaient le bras long, mais de là à ce que ça se voit…à travers les fenêtres, eh bien c’est fait ! A l’occasion du prochain Climax, du 6 au 9 septembre, le CIVB et Darwin ont ainsi voulu souligner l’urgence de préserver la biodiversité. Des tentacules vertes jaillissent ainsi des fenêtres…et pourquoi pas ?

7 tentacules vertes sortent des étages supérieurs du CIVB © Jérémy Stahl

Ils ne manquent pas d’humour en tout cas et bon nombre de Bordelais ont apprécié ces 7 gigantesques tentacules qui se déploient dans les étages supérieurs de l’immeuble Gobineau, à l’angle des allées de Tourny et du cours du XXX Juillet. Là où il y a les têtes pensantes, sortent généralement de grandes idées, ces tentacules sont-ils ceux d’Allan Sichel, de Bernard Farges, d’Hervé Grandeau, de Fabien Bova ou de Christophe Chateau, difficile de les reconnaître…

Fanny et José : »je trouve ça vraiment original » © Jean-Pierre Stahl

Depuis vendredi, c’est la nouvelle attraction de Bordeaux, plus célèbre que la Cité du Vin, la Porte Cailhau ou la Grosse Cloche sur Instagram ou Facebook, les Bordelais et les touristes ne cessent de déclencher leurs appareils photos et de prendre des clichés ou des selfies avec leur téléphone portable. Ils ont perdu la tête, d’ailleurs la tête de la pieuvre, on la cherche toujours !

Je trouve ça vraiment original parce que l’architecture de Bordeaux en soi , c’est quelque chose de très historique, et de voir des choses comme ça cela casse ce côté-là » Fanny et José

En tout cas ces tentacules ont eu l’effet escompté, on ne parle que d’elles sur Insta et les réseaux sociaux © JPS

  Le but c’est d’interpeller et de faire passer des messages sur ce qui est fait et ce qui reste à faire en matière de biodiversité » Christophe Château du CIVB

 Vue l’urgence de protéger la biodiversité pour lutter contre l’extinction de certaines espèces, certains ont réfléchi, de la fumée blanche est sortie pour une idée verte !  C’est Simon Rossard, curateur à Darwin, qui a eu cette idée géniale au printemps dans l’optique du prochain Climax. Il l’a soumise à Philippe Barre et au CIVB.

Christophe Château du CIVB, et Philippe Barre, Simon Rossard de Darwin © JPS

« Les artistes contemporains britanniques Pete Hamilton et Luke Egan nous ont proposé cette installation. Il nous est apparu évident de la proposer au Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux ». selon Philippe Barre, fondateur de Darwin.

L’idée est de montrer ici que si on ne réagit pas le plus vite possible pour sauvegarder et restaurer même notre biodiversité locale comme planétaire, eh bien la nature reprendra ses droits de manière brutale, violente », Philippe Barre de Darwin.

Après avoir eu une position attentiste il y a 20 ans, le CIVB s’est engagé ces dernières années sur une démarche volontariste de diminuer voire abandonner à terme les pesticides, comme l’avait annoncé Bernard Farges, ancien président du CIVB. Cela passe actuellement par une agriculture raisonnée ou une transformation des propriétés en agriculture biologique ou en biodynamie. 

Christophe Chateau du CIVB explique : « aujourd’hui on travaille avec d’autres outils pour limiter l’usage des pesticides, on a des exemples concrets, on a un partenariat avec la LPO (Ligue Protectrice des Oiseaux) sur la mise en place de chauve-souris qui vont venir jouer le rôle de pesticides mais sans avoir d’impact sur l’environnement. On a plus de 10000 hectares en Gironde où on fait de la confusion sexuelle pour éviter que les insectes se reproduisent sans dégrader la biodiversité aux alentours. » 

Mardi prochain à 10h30, le CIVB a prévu d’organiser une table ronde sur ce thème « viticulture et biodiversité », une bonne entrée en matière deux jours avant Climax.

En tout cas, on connaissait l’oncle Sam d’Amérique, maintenant voici la tentacule de Bordeaux, on n’arrête pas le progrès…de Lyon. A quand des petits hommes verts…de grappe en façade du CIVB ?

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Marc Lasbarrères, montage Corinne Berge :

18 Août

Vin…solite : cette année, la vigne n’a pas donné que du raisin, mais aussi un ULM !

La Gendarmerie de la Gironde a fait la curieuse découverte la semaine dernière d’un drôle d’engin dans un vignoble de Romagne près de Sauveterre de Guyenne. Un ULM qui a fait un atterrissage d’urgence.Voici  leur page Facebook.

Plus de peur que de mal heureusement © Gendarmerie de la Gironde

« DU RÊVE AU CAUCHEMAR POUR UN PILOTE D’ULM !

Dimanche 11 août, en début d’après-midi, un pilote âgé de 52 ans, souhaitant manifestement profiter de la beauté de notre département vu du ciel, décolle de l’aérodrome de SAUCATS.

Au beau milieu de son vol, il fait face à un problème moteur qui le force à atterrir en urgence… dans des vignes sur la commune de ROMAGNE à proximité de SAUVETERRE DE GUYENNE.

Rapidement sur place, les militaires de la brigade locale et de brigade de gendarmerie des transports aériens de MÉRIGNAC constatent, fort heureusement, uniquement des dégâts matériels.

L’appareil est endommagé et plusieurs pieds de vignes ont été arrachés mais le pilote est indemne.

Plus de peur que de mal pour ce pilote qui se souviendra longtemps de ce dimanche ensoleillé ! »

Avec Gendarmerie de la Gironde.

30 Juil

Le vin qui a la couleur du ciel ou de la mer : mais non, tu n’as pas la berlue, c’est bien le vin bleu !

« Vindigo », c’est son nom. Un vin bleu espagnol commercialisé par une société de Sète. Sa couleur inédite est obtenue à base d’un procédé naturel de macération dans les extraits de peaux de raisin.

Photo et reportage de  © France Bleu Hérault – Sébastien Garnier – Capture d’écran du site internet

Qui sait c’est peut-être une révolution, en tout cas cela va en choquer plus d’un, à commencer par les puristes. L’initiative sur le sol français revient au Sètois René Le Bail, ancien jouteur, créateur de pavois. Il a décidé de commercialiser avec ses associés ce vin naturel, 100% Chardonnay, fabriqué par des oenologues dans le sud de l’Espagne.  

« Cela nous a interpellé parce qu’on pensait qu’il y avait du curaçao mais non, dans le Vindigo, il n’y a aucun produit, aucun sucre ajouté, c’est du 100% naturel, c’est du chardonnay », explique René Le Bail à mes confrères de France Bleu.  » Ils le passent dans la pulpe de raisins rouges et quand on regarde la pulpe de raisins rouges au fond il y a un bleu dedans, cela s’appelle l’anthocyane, ils le filtrent dans cette peau et il en sort ce vin bleu… »

« C’est un vin très fruité au goût de cerise, de mûre et de fruit de la passion, nous on veut en faire un vin d’apéro et de cocktail. Un vin pas trop puissant (11 degrés), qui devrait plaire aux femmes et à tous ceux qui trouvent cette démarche originale. La petite entreprise a commandé 35.000 bouteilles vendues à partir de 12 euros.

Du coup, il va peut-être falloir revoir nos standards de la chanson française : « plus bleu que le bleu des tes yeux », pourra peut-être se transformer en « plus bleu que le bleu de ton vin… » ou bien « Ah !  Le petit vin blanc… » en « ah ! Le petit vin bleu…qu’on boit sous les tonnelles » !

11 Juin

Bordeaux, à l’heure des croisières oenotouristiques

Enquêtes de Région sur France 3 Nouvelle-Aquitaine proposera le 5 septembre un numéro spécial business des croisières sur la façade atlantique. Un magazine qui expliquera notamment le rayonnement touristique de Bordeaux avec, ces dernières années, un fort développement des croisières maritimes et fluviales. En toile de fond le vignoble qui attire énormément. 

Passage du Seven Seas Explorer à 5h45 sous le pont Chaban Delmas, une demi-heure plus tôt, c’était le Star Brise qui passait © JPS

Bordeaux est souvent citée en tête des villes et voyages proposés par les agences et compagnies de croisière. Une destination consacrée ces dernières années par Lonely Planet ou par le titre de Best European Destination. Le classement au Patrimoine Mondial de l’Unesco voilà plus de 10 ans, la restauration de la ville et l’aura de capitale mondial du vin ont contribué à l’explosion du nombre de touristes qui a été multiplié par 3 en 15 ans, avec environ 7 millions aujourd’hui.

Arrivée le 26 mai du Seven Seas Explorer et de ses 742 passagers © JPS

Ce 5 septembre, à 23h30, je vous propose de vous retrouver en immersion dans le monde de la croisière maritime et de la croisière fluviale, nous avons profité du premier gros week-end où 3 paquebots de croisière étaient en escale à Bordeaux les 26 et 27 mai, pour mieux faire connaissance avec ces croisiéristes américains et d’autres pays du globe, sur leurs attentes et ce rêve enfin concrétisé de visiter Bordeaux et le plus grand vignoble du monde entier, tout autour: Saint-Emilion, le Médoc, Pessac-Léognan, Cognac…

Jean Sugier, Thierry Planès, Georges Pouzot, Philippe Dejean,et Franck Jouanny, des lève-tôts à bord du Marco Polo © JPS

Ce magazine de 15 minutes, débutera à bord d’un autre bateau « le Marco Polo », un bateau de croisière côtière de 1934, avec lequel nous sommes partis à la découverte au petit matin du Star Brise et du Seven Seas Explorer.

Le contraste est saisissant entre le vieux rafiot oh combien sympathique Marco Polo et le mastodonte de plus de 200 mètres © JPS

Merci à Franck Jouanny, qui propose habituellement des croisères oenotouristiques à bord (des formules dégustation de vins, charcuteries et fromages fort sympathiques), qui nous a permis de vivre cet instant privilégié sur la Garonne avec des passionnés de bateaux (une bande d’amis qui va partir avec le Belem pour Saint-Jacques de Compostelle). Un magazine qui se refermera sur une immersion dans les chais de Saint-Emilion et ces moments mémorables à jamais gravé dans la mémoire de ces croisiéristes.

Les passagers sont à peine réveillés que le bateau vient juste de s’amarrer à 6h30 quai des Chartrons © JPS

Chaque année, près de 50 croisières maritimes font ainsi escale, d’avril à octobre, à Bordeaux et au Verdon, vous découvrirez les retombées économiques de ces séjours, ainsi que les énormes investissements réalisés ces dernières années pour aménager près de 16 pontons de Bègles à Lormont et ailleurs sur la Garonne et la Dordogne. Un instant unique de plaisir également à Bourg où les vignerons des Côtes de Bourg leur ont offert une Fête du Vin (avant celle de Bordeaux Fête le Vin).

Ne vous y fiez pas, Thierry Planès est en train de photographier l’autre bateau, j’en profite pour immortaliser ce passionné de photos avec le Seven Seas Explorer © JPS

Les croisières fluviales,  si elles sont plus récentes et d’inspiration de ce qui se fait sur le Rhin, apportent également près de 30000 personnes à l’année et 24 millions d’euros de retombées. Un phénomène qui devrait continuer avec sans doute 6 bateaux de mieux à l’avenir.

L’équipe de tournage au petit matin du 26 mai : Isabelle Rougeot, Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer © Thierry Planès

Un magazine réalisé par Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Isabelle Rougeot et Boris Chague. Il sera diffusé dans Enquêtes de Région présenté par Vincent Dubroca le 5 septembre à 23h30. Rédaction en chef de l’émission François Privat.

Revoir ce magazine et l’ensemble de l’Enquête de Région sur le Business des Croisières diffusé le 5 septembre : 

05 Juin

Estelle Roumage a imaginé son « château en ville »

Propriétaire d’un château viticole, le château Lestrille, Estelle Roumage s’est dit que le prolongement logique était d’ouvrir en plein coeur de Bordeaux un restaurant- cave à vins. Un lieu de convivialité au pied de la grosse cloche, lieu emblématique de Bordeaux.

Estelle Roumage du château Latrille en novembre dernier lors de son annonce à © Côté Châteaux

Côté châteaux vous l’avait annoncé en avant-première et présenté le visage de la propriétaire lors de la Bubble Party à l’automne dernier. Sa boutique restaurant bar-cave à vins est lancée depuis plusieurs mois et fonctionne rue Saint-James : son nom « un château en ville ».

© Un château en Ville, le château Lestrille, rue St James à Bordeaux

Et voici quelques idées mise en avant qui font le secret de son succès :

  • DEGUSTATIONS avec les 7 vins de la propriété, la petite histoire des vins de Bordeaux et la dégustation commentée dans les trois couleurs de Lestrille est à 5€ par personne.
  • RESTAURATION :  des planches à partager : 20€ pour 2 personnes 
    La Planche d’EUGENE ( Magret de Canard séché, Rillettes au foie gras, canelés, chorizo, Brie de Meaux, Morbier, Fruits, Secs et Frais ) 
    La Planche de LOUIS ( Saucisson de Canard, Bruschetta, Tomates, Olives Lucque, Canelés, Chorizo, Fourme d’Ambert, Tomme de Savoie, Fruits et Frais ) 
    La Planche d’ESTELLE ( Palourdes, tomates séchées, canelés saumon wasabi, rocamadour, Comté Fruits Secs et fruits)
  • UNE EPICERIE ET CAVE A VINS
    A emporter ou offrir les vins du Château Lestrille (rouges, rosés et blancs)d’un bon rapport qualité/ prix, mais aussi des produits d’épicerie fine et d’artisans, en accord avec les vins du châteaux. 

Et dire qu’il y en a qui s’imaginent des châteaux en Espagne, pour Estelle c’est tout simplement… « un château en ville » !

25, rue Saint James
33000 Bordeaux
09 53 04 48 93 

28 Mai

Enchères : 103700 € pour une bouteille de Vin Jaune du Jura de 1774, record battu !

Une bouteille de Vin Jaune du Jura, datée de 1774, a été adjugée 103.700 euros, et deux autres flacons du même millésime ont atteint 76.250 euros et 73.200 euros lors d’une vente aux enchères samedi à Lons-le-Saunier (Jura).

« Je ne pensais pas que les bouteilles se vendraient aussi cher, le dernier record, en 2011, était de 57.000 euros », a annoncé, très satisfaite, la commissaire-priseur de la maison Jura Enchères, Brigitte Fénaux. Aujourd’hui, « la conjoncture économique est différente », a-t-elle ajouté.
Les trois bouteilles datées de 1774, qui pourraient être les plus vieilles bouteilles de vin en circulation, recèlent du Vin Jaune produit par le vigneron arboisien Anatoile Vercel (1725-1786).
Les acquéreurs sont « des Canadiens et quelqu’un qui achetait pour des Américains qui ont des attaches en France », a précisé Mme Fénaux qui a tenu le marteau.
« Il y avait des vignerons dans la salle, qui ont applaudi, qui étaient heureux, c’était émouvant », a-t-elle relaté.
Les flacons, de type « bourgogne », c’est-à-dire avec un corps ample et un col fin, et d’une contenance de 87 cl,  ont été conservés plus de 200 ans par les descendants d’Anatoile Vercel dans une cave enterrée et voûtée d’Arbois, la capitale des vins du Jura. Les trois bouteilles en ont été retirées mardi en vue des enchères.
Une dégustation de ce même Vin Jaune avait été organisée en 1994 au Château Pécauld, à Arbois, par 24 professionnels du vin.
De couleur ambrée, avec un goût « de noix, d’épices, de curry, de cannelle, de vanille et de fruits secs », le liquide avait été noté 9,4 sur 10 par les testeurs,
qui avaient conclu avec cette formule: « A renouveler dans 100 ans ».
Deux bouteilles de la même cuvée avaient déjà été vendues, en 2011 à Arbois pour 57.000 euros et en 2012 à Genève pour 46.000 francs suisses (soit 38.300 euros).
Une cinquantaine d’enchérisseurs a participé à cette vente qui a démarré calmement, selon la commissaire-priseur, « et finalement, il y a eu beaucoup d’enchères », a-t-elle souligné. La vente de l’ensemble des 115 bouteilles proposées s’établit à 310.526 euros (frais compris), selon Mme Fénaux.
AFP