09 Août

Vin le plus cher au monde : quand Richebourg Grand Cru d’Henri Jayer détrône Romanée-Conti à raison de 15 195 dollars la bouteille !

Number one : Henri Jayer, un Bourgogne. Le couronnement pour son fondateur (aujourd’hui décédé), opposé aux substances chimiques, partisan d’un faible rendement et inventeur de la macération préfermentaire à froid. Number 2: Romanée Conti et 3: Cros-Parantoux en Vosne-Romanée. Un tir groupé pour ces bourgognes, le 1er Bordeaux Pétrus arrive à la 18e place.

Richebourg Grand Cru d'Henri Jayer

Richebourg Grand Cru d’Henri Jayer

C’est un vin d’Henri Jayer, un Richebourg Grand Cru, à 15 195 dollars (14 254 euros) la bouteille de 75 cl qui obtient la 1ère place. Le vin le plus cher au monde est un Bourgogne et il ne s’agit pour une fois pas d’un Romanée-Conti, selon le classement établi par le site en ligne spécialisé Wine Searcher. Les Bourgognes raflent la mise avec non seulement les trois premières places, mais avec aussi 7 des 10 premières places et au total pas moins de 40 vins sur 50. Incroyable !

Wine Searcher, fondé à Londres en 1999, a réalisé ce classement des « 50 vins les plus chers au monde » à partir des listes de prix de 54 876 cavistes, négociants et producteurs dans le monde, répertoriant 7 283 489 bouteilles de vin, tous millésimes confondus, et avec un prix moyen par bouteille.

Henri Jayer (1922-2006) dans son chai à barriques en Bourgogne © France 3 Bourgogne

Pour Henri Jayer, décédé en 2006 à 84 ans, c’est un hommage posthume à son Richebourg Grand Cru, en Côtes-de-Nuits. Ce viticulteur visionnaire, icône des vins de Bourgogne, est même deux fois sur le podium avec au 3e rang son Cros-Parantoux, en Vosne-Romanée Premier Cru, une minuscule parcelle de 1,01 hectare (8 072 euros). Opposé au recours aux substances chimiques, à la filtration, partisan du faible rendement (seulement environ 3 500 bouteilles par an), il est l’inventeur de la macération préfermentaire à froid.

C’est au début des années 1950 qu’Henri Jayer met sur le marché ses premières quilles, qui comptent aujourd’hui parmi les meilleurs vins rouges au monde. En 2012, lors d’une vente aux enchères organisée par la maison britannique Christie’s à Hong Kong, une caisse de 12 bouteilles de son Cros-Parantoux 1985 a atteint le prix record de 199 735 dollars (182 556 euros), soit 15 213 euros la bouteille. Récemment encore, lors d’une vente aux enchères qui a eu lieu en février 2015 à Hong Kong, deux bouteilles d’Henri Jayer ont flirté avec les sommets : un  Vosne-Romanée Cros Parantoux 1978 a été vendu 82 865 dollars (72 000 euros) et un Richebourg 1985 adjugé 70 116 dollars (61 000 euros).

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Un cépage couronné: le pinot noir, un terroir consacré: la Côte de Nuits

Ce pinot noir est issu du terroir de la Côte de Nuits, là où sont produits la plupart des grands crus de Bourgogne. Ces vins d’exception sont cultivés en petite quantité sur une étroite bande de coteaux, qui « s’étire sur vingt kilomètres de long et est parfois large de deux à trois cents mètres seulement », indique le site du BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne).

Le plus renommé des vins bourguignons, le Domaine de La Romanée-Conti, fournit avec La Romanée-Conti Grand Cru la deuxième bouteille la plus chère au monde (12 169 euros) et est mentionné au total pour six vins. Le carton plein de la Bourgogne est complété par la cinquième place du Domaine Leflaive avec un Montrachet Grand Cru (5 234 euros).

Deux Bordeaux seulement dans le classement en 18e et 23e places

Les prestigieux Bordeaux ne sont cités qu’à deux reprises, pour des Pomerols : Petrus, de Jean-Pierre Moueix, 18e à 2 701 dollars/2 469 euros, et Le Pin, de Jacques Thienpont, 23e à 2 359 dollars/2 156 euros.

Un seul Côtes-du-Rhône est cité, 10: Ermitage Cuvée Cathelin, de Jean-Louis Chave, à 3 795 dollars/3 469 euros. Et deux Champagne : Krug Clos d’Ambonnay à la 24e place à 2 059 euros et, à la 32e, Moët et Chandon Dom Pérignon P3 Plénitude brut.

A noter que deux vignerons allemands, tous deux mosellans, Egon Müller et M. Prüm, figurent chacun à deux reprises : Egon Müller à la 4e place pour son Scharzhofberger Riesling Trockenbeerenauslese (vin blanc demi-sec, à 6 060 euros) et aussi en 34e pour un vin de glace (Eiswein), Prüm en 7e position pour son Wehlener Sonnenuhr Riesling Trockenbeerenauslese (4 301 euros) et également au 44e rang, pour un Beerenauslese. Seul autre vin étranger classé, 14: un Californien de la Napa Valley, le Screaming Eagle Cabernet Sauvignon, de Stanley Kroenke, à 2 636 euros.

Avec AFP et France 3 Bourgogne.

Regardez le reportage de Muriel Bessart et Cédric Lepoittevin de France 3 Bourgogne

06 Août

Le château de Sarcignan bientôt rasé par la commune de Villenave d’Ornon ! Habitants et associations sont « vent debout »…

C’est une mobilisation tous azimuts. Des habitants de Villenave d’Ornon en Gironde, des associations de défense du patrimoine et des internautes font circuler une pétition qui a obtenu plus de 10 000 signatures. Ils espèrent faire reculer la municipalité qui a prévu de demolir cet ancien château viticole pour construire à la place une maison des associations. Deux recours sont par ailleurs intentés…

Les "Amis du Château de Sarcignan" mobilisés devant le château à Villanave d'Ornon © Jean-Pierre Stahl

Les « Amis du Château de Sarcignan » mobilisés devant le château à Villenave d’Ornon © Jean-Pierre Stahl

Avec des trémolos dans la voix, Michel Poirier le président de la toute jeune association « les Amis du Château de Sarcignan », qui s’est créée en juillet, est très ému: « les gens sont effarés qu’on puisse démolir un château, rien que le fait qu’on puisse démolir un château, c’est effarant… »  répète-t-il. « Pour nous c’est un point de repère dans l’espace et dans le temps. Enfant, j’ai joué dans ce château… »

Un panneau qui interpelle sur les grilles du château © JPS

Un panneau qui interpelle sur les grilles du château © JPS

Depuis juin dernier, lorsque les riverains ont découvert le panneau permis de démolir sur les grilles du château, ils se sont sentis meurtris et se sont bougés, réalisant 2 pétitions, l’une en ligne (Sauvons le château de Sarcignan ! ) et l’autre sur papier : « il y a une mobilisation très importante sur un site en ligne, on a à ce jour plus de 10 000 signatures et une pétition papier où on a 600 à 700 signatures », ajoute le président des Amis du château de Sarcignan.

Le château de Sarcignac construit de 1860 à 1870 par Alary Lamartinie, notaire à Bordeaux et ancien conseiller municipal de Villenave d'Ornon © Jean-Pierre Stahl

Le château de Sarcignac construit de 1860 à 1870 par Philippe Alary Lamartinie, notaire à Bordeaux et ancien conseiller municipal de Villenave d’Ornon © Jean-Pierre Stahl

Michèle Poirier, son épouse, également membre de l’association confie: « c’est l’ultime combat, on espère encore un délai de notre municipalité pour le sauver. Notre pétition en ligne marche très très bien. » Ce matin, ils étaient une bonne quinzaine à se mobiliser devant le château.

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Pour leur avocat, Il y a deux recours qui seront engagés, un recours gracieux par les citoyens (devant la mairie) et un recours contentieux qui devrait être déposé devant le tribunal administratif si la mairie n’entend pas les arguments qui sont développés depuis 2 semaines

Marie-France Laloue-Labarthe, présdidente de la Société Archéologique de Bordeaux au secours du château de Sarcignan © JPS

Marie-France Lacoue-Labarthe, présidente de la Société Archéologique de Bordeaux au secours du château de Sarcignan © JPS

Marie-France Lacoue-Labarthe, présidente de la Société Archéologique de Bordeaux s’est sentie aussi très concernée et est venue au secours du château de Sarcignan: « Il y a eu un décor inventif tout autour des baies, avec des fruits, des pommes des poires et des raisins car on est ici sur le territoire d’un ancien vignoble… »

« Ce n’est pas Versailles, mais c’est original…c’est un château remarquable il représente une forme d’invention dans le développement du néogothique qui lui -même s’inscrit dans le décor écclectique de la 2e moitié du XIXe siècle ».

Une architecture néogothique remarquable, unique dans la région bordelaise © JPS

Une architecture néogothique remarquable, unique dans la région bordelaise © JPS

Ce château fut construit de 1860 à 1870 par un notaire de Bordeaux et conseiller municipal de Villenave d’Ornon, Philippe Alary Lamartinie, en plein coeur des Graves et aujourd’hui de Pessac-Léognan (dont l’AOC fut créée bien des années plus tard en 1987). A la fin du XIXe siècle, ce château était l’un des prestigieux crus classés de l’appellation Premières Graves, comme son décor (de grappes de raisin) en témoigne encore aujourd’hui. Un  château transmis à d’autres familles, jusqu’à une expropriation par la Communaurté Urbaine de Bordeaux pour la construction de la rocade, avant de le céder à la ville.

Michel Poignonec, 1er adjoint au Maire de Villenave d'Ornon précise que c'est "irrévocable" ! © Jean-Pierre Sathl

Michel Poignonec, 1er adjoint au Maire de Villenave d’Ornon précise que c’est « irrévocable » ! © Jean-Pierre Stahl

Toutefois ce joyau architectural ne correspond pas au projet de la mairie de Villenave d’Ornon. Celle-ci a promis de construire une maison des associations pouvant accueillir les associations caritatives et autres de la ville. Un projet voté et acté en conseil municipal par 35 élus « à l’unanimité » selon le 1er adjoint au maire Michel Poignonec qui précise : « les 200 m2 à l’étage (du château de Sarcignac) sont quasiment inutilisables. Il faudrait investir lourdement et ajouter un bâtiment de 800 m2. Par ailleurs, les associations caritatives ne veulent pas partir du secteur du Pont de la Maye, car bon nombre de bénéficiaires n’ont pas de moyen de locomotion. On a proposé la solution derrière l’Hôpital Robert Piqué mais elles ont dit non. » Pour être tout-à-fait juste, certaines associations avaient vu leurs locaux disparaître avec l’arrivée récemment de la ligne de tramway et il fallait leur trouver une autre solution. La mairie a décidé de détruire ainsi le château et de construire une salle des associations pour 3,2 millions d’euros.

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« Le Conseil Municipal s’est prononcé à deux reprises pour la destruction.Ce n’est pas une décision facile du conseil municipal, on n’est pas des démolisseurs dans l’âme mais cette décision a été mûrement réfléchie pour les finances communales.  Un jeune architecte parisien nous a montré des chiffres farfelus, qui coûterait moins chère de 400 000 €. La décision est irrévocable, c’est ce qui nous anime au premier rang, c’est de livrer la maison des associations de 1000 m2 pour décembre 2016 et là il n’y a plus de temps à perdre, » conclue ainsi le 1er adjoint au maire de la ville.

Rémi Desalbres, le président de l'"association nationale des Architectes du Patrimoine" © JPS

Rémi Desalbres, le président de l’association des Architectes du Patrimoine » © JPS

C’était sans compter l’arrivée depuis quelques semaines de deux associations de sauvegarde du patrimoine reconnues: la SPPEF (Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France, reconnue d’utilité publique), qui intente ce jour le recours contentieux avec Maître de Lagausie devant le tribunal administratif de Bordeaux, et l’Association des Architectes du Patrimoine.

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Son président, très remonté, Rémi Desalbres: « cette démolition annoncée est un véritable acte de vandalisme, c’est la raison pour laquelle des associations nationales de défense du patrimoine se sont mobilisées » Et Rémi Desalbres de confier qu’hier de nombreux intervenants avaient analysé la situation: « ce château peut être sauvé, il est en relativement bon état. L’économie qui pourrait être être tirée de la réhabilitation de ce château est de l’ordre de 400 000 € , on est sur un coup de réhabilitation de 1400 à 1500 € du m2 ». Le président de l’association des architectes du patrimoine annonce un coup de réhabilitation du château de moins de 600 000 €. Des chiffres que le 1er adjoint (qui a rencontré hier une délégation) trouve « farfelus« .

On sent que les uns et les autres ne s’entendent pas. Pourtant, on pourrait sans doute mieux étudier la construction d’une annexe à côté ou dans le prolongement du château. Car une fois que c’est détruit, c’est un crève-coeur pour tous. Tout le monde doit avoir en tête cette destruction de l’église gothique d’Abbeville qui avait sucité l’émoi de la population sur l’instant et bien des années plus tard…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer (intervenants: Michèle Poirier des Amis du Château de Sarcignan, Michel Cotnoir avocat, Marie-France Lacoue-Labarthe présidente de la Société Archéologique de Bordeaux, Michel Poignonec 1er adjoint au Maire de Villenave d’Ornon, Rémi Desalbres président de  l’Association des Architectes du Patrimoine.)

02 Août

2 ans après la grêle du 2 août 2013, Olivier Cadarbacasse se relève doucement en faisant preuve d’imagination…

Il y a 2 ans, jour pour jour, un orage de grêle déferlait sur l’Entre-Deux-Mers et sur les Côtes de Castillon. Plus de 1500 viticulteurs étaient touchés en Gironde sur près de 15000 ha, dont 7000 ha ravagés à 80% selon la chambre d’agriculture. Olivier Cardarbacasse, du château Moulin de Beauséjour à Saint-Jean-de-Blaignac a fait preuve d’imagination pour se relever :il a lancé un site de vente en ligne, en proposant des échantillons de vin à déguster avant d’acheter. C’est le vigneron du mois !

Véronique et Olivier Cadarbacasse se relèvent doucement de l'orage du 2 août 2013 © Jean-Pierre Stahl

Véronique et Olivier Cadarbacasse se relèvent doucement de l’orage du 2 août 2013 © Jean-Pierre Stahl

Olivier Cadarbacasse se rappelle ce très mauvais souvenir, où ce jour là il ne pouvait quasiment plus parler, alors qu’il a un bon bagout d’ordinaire : »en un peu plus de 10 minutes, on a perdu plus de 90% de notre récolte, c’était inattendu, un phénomène énorme auquel on n’était pas du tout préparé !  A ce moment là, les vignes étaient complètement hachés, il n’y avait plus de feuille, plus de grappe, c’était presque un paysage lunaire… Ca a été très dur moralement, on avait deux choix : sombrer totalement ou rebondir, et on n’a pas lâcher, on a créé un site de vente sur internet pour nous relancer. »

Et pourtant, Olivier Cadarbacasse, originaire de la Réunion et dont les parents étaient viticulteur en Bergerac, aime les défis. Après un début de carrière dans la finance, il s’est finalement tourné avec son épouse en 2002 vers la viticulture, par amour du vin et pour changer de vie. Il se sont lancés dans un joli projet en achetant le château Moulin de Beauséjour en Bordeaux Supérieur, puis 3 ha en Saint-Emilion en 2007 (château Beauséjour les Maurins); « on commençait à sortir la tête de l’eau depuis 2002, et dans les années 11 et 12, ça commençait à payer… » mais en 2013, ce fut la catastrophe avec cet orage de grêle.

Véronique avait les "jambes coupées" devant ce spectacle de désolation © Olivier Cadarbacasse - 3 août 2013

Véronique avait les « jambes coupées » devant ce spectacle de désolation © Olivier Cadarbacasse – 3 août 2013

Véronique Bogenez, sa compagne, Lorraine d’origine, confirme : « les jambes coupées quand on voit ses vignes dévastées, on a mis un an à les travailler par passion, et là vous voyez tout qui est par terrre et vous  n’arrivez plus à avancer, ça a été très très dur. Ce qu’on pense, c’est que la 1ère année vous n’avez plus de récolte, tout est perdu, mais la 2ème année, vous n’avez plus que 50% de la récolte et la 3ème année on voit encore des effets de la grêle : non pas au niveau de la qualité, mais au niveau du volume car les quantités sont encore faibles… »

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35 vignerons ont adhéré à son site et à son concept © JPS

Pendant 6 mois, ils se sont demandés s’ils allaient s’en sortir, et en encore heureux qu’ils étaient assurés, sinon la situation aurait été désastreuse. Si les conséquences étaient difficiles (car ils perdaient momentanément le marché américain où ils avaient percé), Olivier s’est tourné vers la Réunion (dont il est originaire) et a lancé « allé di partout » (faites le savoir autour de vous), et la solidarité a joué… Il a percé ce marché puisqu’il commercialise 60000 bouteilles là-bas sur une production habituelle de 200000.

Par ailleurs, le couple  a eu cette idée insolite de proposer sur internet un site en ligne original: un site de vente où l’on peut goûter avant d’acheter. Le concept est simple, ils proposent aux consommateurs de faire connaissance avec 35 vignerons partout en France, et s’ils le souhaitent de se faire envoyer des échantillons…

Olivier et Yannick devant le site www.unvindeproducteur.com © JPS

Olivier et Yannick devant le site www.unvindeproducteur.com © JPS

Yannick Fournier, du château de Bonhoste également à Saint-Jean-de-Blagnac, a de suite adhéré au concept :  « C’est vrai que l’orage de grêle a mis un coup au moral à tous les viticulteurs… Olivier a su rebondir en créant un site internet et pouvant déguster ces vins avant de les acheter, c’est une idée à laquelle j’ai adhéré tout de suite ! C’est une très très bonne idée. On travaille depuis 1 an, et on a déjà 1 joli recul, j’espère que ca va progresser. Quand on vit ce moment très difficile, il faut vraiment s’unir pour se ressouder, on habite à quelques kilomètres  l’un de l’autre… » Yannick Fournier, y a vu aussi un bon moyen de se faire connaître et faire découvrir son activité annexe: il fait des chambres d’hôtes dans des foudres…

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Véronique Bogenez – Cadarbacasse avec ces échantillons vin des châteaux en WIT © JPS

« Quand on a créé le site, on s’est dit qu’il fallait se différencier et on peut goûter avant d’avant d’acheter, ça se caractérise par des petits échantillons comme ceci:  des Wit (Wine In Tube) sous environnement protégé (l’azote, gaz inerte permet de ne pas oxyder le vin) . L’avantage, c’est que le client peut commander des échantillons sur internet, il les reçoit par la poste, ensuite il peut les déguster tranquillement chez lui, et si le vin lui convient, il commande les bouteilles sur notre site. »

La solidarité a joué avec l'île de la Réunion où sa cuvée a fait un tabac © JPS

La solidarité a joué avec l’île de la Réunion où sa cuvée a fait un tabac © JPS

Evidemment les échantillons ne sont pas gratuits, c’est à partir de 3€, mais si les consommateurs passent commande ils pourront déduire le prix du ou des échantillons. Pas mal, non ?

Moulin de Beauséjour Cadarbacasse 026

Après un an d’existence, le site compte déjà plusieurs centaines de clients et continue sa progression. Quant aux époux Cadarbacasse, le ciel commence à s’éclaircir pour eux: « après 2 ans de passage a vide après la grêle, l’exploitation repart très bien, on a recouvré des marchés à l’export aux USA et on a conservé le marché à l’île de la réunion qui a énormément progressé et d’un autre côté on a les débuts du site qui sont très encourageants… »

Un coup de chapeau à ces vignerons qui se démènent et une pensée particulière à tous ceux qui ont subi ces orages de grêle.

Pour en savoir plus sur leur site: www.unvindeproducteur.com

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Didier Bonnet et Xavier Granger

30 Juil

Oenotourisme : de plus en plus de châteaux de Bordeaux jouent la carte du restaurant !

C’est la grande mode. Un phénomène qui s’amplifie depuis 1 an. De nombreux châteaux prestigieux ont ouvert un restaurant pour accueillir les touristes et les riverains, la formule accroche à la Dominique à Saint-Emilion, aux châteaux de Léognan à Léognan et d’Agassac à Ludon-Médoc…

L'équipe du château d'Agassac: Jacopo Brach et Maria Anedda chefs cuisiniers, Giovanni Curcio chef sommelier et Norika Ishihara pâtissière © Jean-Pierre Stahl

L’équipe du château d’Agassac: Jacopo Brachi et Maria Anedda chefs cuisiniers, Giovanni Curcio chef sommelier et Norika Ishihara pâtissière © Jean-Pierre Stahl

Il y avait les pionniers comme Smith Haut Lafitte (cru classé de Graves) – Les Sources de Caudalie avec deux restaurants à Martillac en Gironde (La Grand’Vigne – la Table du Lavoir), mais aussi Trolong Mondot 1er cru classé de Saint-Emilion (Les belles Perdrix), et voici les trois petits derniers qui s’invitent dans le cercle des châteaux-restaurants…

Les Cariou et Bonnan ont découvert la Table d'Agassac sur internet © JPS

Les Cariou et Bonnan ont découvert la Table d’Agassac sur internet © JPS

Le dernier à avoir ouvert, c’est la « Table d’Agassac ». Il faut dire que le château d’Agassac à Ludon-Médoc est l’un des plus anciens châteaux du bordelais et il en joue sur ses panneaux indicateurs: pensez, un château qui ressemble à celui de la belle au bois dormant et dont les parties les plus anciennes remontent à 1238 !

Touristes israëliens et chinois, 10000 touristes visitent Agassac chaque année, 43 ha de vignes © JPS

Touristes israëliens et chinois, 10000 touristes visitent Agassac chaque année, 43 ha de vignes © JPS

« On a ouvert le 8 juin, ça avait du sens d’ouvrir… », commente Jean-Luc Zell le directeur général d’Agassac, propriété de Groupama. « on avait refait une superbe cuisine, 2 ans de travaux, et 16 ans au total pour l’ensemble du château. On a 2 métiers: on fait du vin et du séminaire, et pour l’activité oenotouristique, il fallait ajouter un complément, donc on a cherché à faire un restaurant autour du vin, et pas que du Agassac, du monde entier. »

Giovanni Curcio avec Tiffany et Alex de Barcelone, en vacances pour une semaine à Bordeaux © JPS

Giovanni Curcio avec Tiffany et Alex de Barcelone, en vacances pour une semaine à Bordeauxavec Giovanni Curcio, chef sommelier, qui leur fait découvrir un Saint-Joseph blanc de Paul Jaboulé © JPS

La Table d’Agassac a un joli accent italien, car elle est dirigée par Giovanni Curcio, ancien sommelier de grandes tables(L’Arpège, La Dame de Pic, Il Vino d’Enrico Bernardo…): « le principe ici, je sers tous les vins à l’aveugle (en fonction des mets), et je vous laisse deviner. » Quant aux cuisiniers, « ce sont deux jeunes chefs qui arrivent du Jules Verne et de l’Atelier de Robuchon. L’idée c’est de faire une cuisine de qualité et pas un esprit brasserie, précise Jean-Luc Zell le directeur général d’Agassac, tout en ajoutant: « c’est un vrai havre de paix ! » Effectivement entre le cadre ancien de la salle d’armes et l’autre salle avec sa superbe cheminée en bois, c’est un plongeon dans l’histoire, et quand il fait beau la terrasse est alors de rigueur.

L'équipe du Manège au château de Léognan: Priscillia, Christophe, Chantal Miecaze la propriétaire, Yvan Desconet le chef cusinier, Franck Toupin le directeur, et Gabrielle © Jean-Pierre Stahl

L’équipe du Manège au château de Léognan: Priscillia, Christophe, Chantal Miecaze la propriétaire, Yvan Desconet le chef cusinier, Franck Toupin le directeur, et Gabrielle © Jean-Pierre Stahl

Le château de Léognan, à Léognan justement, mise sur l’oenotourisme depuis quelques années déjà avec ses chambres d’hôtes qui ont bénéficié d’un Best Of d’Or Wine Tourisme. Lui aussi vient d’ouvrir son restaurant après 6 mois de travaux…

Son nom: le Manège, à l’endroit même où les chevaux venaient s’échauffer, un cadre qui cultive l’authentique avec sa magnifique charpente restaurée selon les règles de l’art, et aussi on meuble de sellerie transformé en cave à vin, qui renferme les vins de la propriété mais aussi des autres domaines de Pessac-Léognan.

Chantal Miecaze la propriétaire est d’ailleurs satisfaite du démarrage: « 2600 personnes en 2 mois, c’est mieux que prévu, on espérait que ça fonctionne avec les chambres et mes touristes à la propriété, mais ça fonctionne aussi très bien avec les locaux et on est complet tous les jours. C’est que la cuisine est bonne » : la carte a été élaborée par Flora Mikola et c’est son second Ivan Descourt un jeune prodige de 21 ans qui officie aux fourneaux. Un endroit qui mise sur le dépaysement assuré et qui est même ouvert pour boire des soft drinks, cafés ou vins au verre durant la journée…

Olivier Bernard, Chantal Miecaze et Gilles Savary © JPS

Olivier Bernard, Chantal Miecaze et Gilles Savary sur la terrasse du Manège © JPS

En voisins, justement on y croise Olivier Bernard le propriétaire du Domaine de Chevalier (et qui avait les vignes du château Léognan en fermage avant l’achat du château par la famille Miecaze) et le député Gilles Savary qui habite Léognan et dont sa fille a appris à monter à cheval il y a quelques années sur la propriété. Olivier Bernard souligne ce beau challenge: « c’est une propriété qui s’était ouverte à l’oenotourisme dès le départ, et aujourd’hui ce restaurant s’inscrit dans cette logique. Cette implantation, c’est aussi gonflé car le restaurant n’est pas sur une route nationale, mais c’est aussi excessivement préservé et il faut savoir jouer de cela. On est dans le hors norme, c’est un lieu protégé, divin. »

Alexandre, responsable Annabi, guide oenotouristique vous fait visiter le château de Léognan des XVII-XIXe et l'extraordinaire chapelle du XIXe siècle © Jean-Pierre Stahl

Alexandre Annabi, guide oenotouristique vous fait visiter le château de Léognan des XVII-XIXe et l’extraordinaire chapelle du XIXe siècle © Jean-Pierre Stahl

Au restaurant, c’est Yvan Desconet qui joue de son art, selon une carte élaborée par Flora Mikula qui tient l’Auberge de Flora, un restaurant étoilé à Paris. Franck Toupin propose des vins de la propriété, des millésimes 2007 à 2011, le rosé du château et un Graves blanc du Manège, mais aussi d’autres vins de Pessac-Léognan. Avant ou après le repas, les touristes peuvent visiter la propriété avec Alexandre Annabi, guide, qui parle couramment le japonais. Il vous dévoilera cette propriété de 75ha dont 6 ha de vignes, le château et cette petite église privée, encore consacrée…L’emblème du château s’est inspiré des carreaux de ciment devant l’hôtel: 2 colombes à serres d’aigles…une petite église dont les vitraux ont été refaits à l’identique par un maître verrier Mr Fournier.

L'équipe de la Terrasse du Rouge au château la Dominique © Jean-Pierre Stahl

L’équipe de la Terrasse du Rouge au château la Dominique © Jean-Pierre Stahl

Parmi ces nouveaux restaurants ouverts par des châteaux, la « Terrasse Rouge » de la Dominique à Saint-Emilion est une affaire déjà bien rodée: « ça marche super bien, on fait 130 couverts le midi, 80 le soir, soit environ 200 à 250 par jour, ça fait plus d’un an qu’on a ouvert, en avril 2014, »selon Camille Poupon responsable marketing du château la Dominique.

Cité Arditi et Pomerol 155

Ce restaurant tenu par Nicolas Lascombes (également la Brasserie Bordelaise à Bordeaux et bientôt la Cité du Vin) est ouvert 7 jours sur 7, midi et soir, et en basse saison uniquement le midi et les week-ends. « L’ambiance, c’est la convivialité », précise encore Camille Poupon, « Nicolas Lascombes comme la famille Fayat (propriétaire du château la Dominique), veulent montrer que le vin n’est pas qu’une affaire d’expert… »

Un selfy en terrasse du Rouge avec Cheval Blanc en toile de fond... Elle est pas belle la vie ? © JPS

Un selfy en terrasse du Rouge avec Cheval Blanc en toile de fond… Elle est pas belle la vie ? © JPS

« Ce sont ainsi 10000 visiteurs qui viennent chaque année au château et on devrait avoisiner les 50000 cette année à la Terrasse Rouge »explique Camille Poupon car d’avril à décembre 2014, 35000 ont foulé les cailloux rouges de cette terrasse imaginée comme le chai en dessous par l’architecte Jean Nouvel.

28 Juil

Bernard Magrez va se séparer de ses petits châteaux du Bordelais, il se « repositionne dans le luxe » avec en perspective l’achat d’un 5e cru classé à Margaux et « joue à fond l’avenir du tourisme à Bordeaux »

« L’homme aux 40 châteaux », Bernard Magrez, le seul à détenir 4 crus classés à Bordeaux vient de confirmer à Côté Châteaux sa volonté de vendre progressivement ses petites propriétés viticoles de Bordeaux, à l’exception de ses 4 crus classés. Il compte bien acquérir un 5e, voire un 6e cru classé à Bordeaux, et pourquoi pas « un Margaux ». Il est l’invité de Parole d’Expert.

Bernard Magrez, lors de Vinexpo 2015 à Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Bernard Magrez, lors de Vinexpo 2015 à Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl: « Bonjour, Monsieur Magrez, le microcosme bordelais bruisse de cette nouvelle qui veut que vous vous séparez de vos châteaux du bordelais. Est-ce exact ? Combien en avez-vous déjà vendu et ces ventes vont-elles se poursuivre ?

Bernard Magrez: « Tout d’abord le pourquoi de la vente…« La Tempérance » en Médoc est vendu, « Pérenne » à Blaye, ainsi que « Guerry » en Côte de Bourg également. Notre stratégie se concentre sur les crus classés. Je suis le seul à en posséder 4. Vous allez comprendre, si vous lisez horizontalement « Bernard Magrez » sur toutes nos étiquettes, les consommateurs eux ne comprenaient pas que ces vins se vendent dans les magazins entre 15-16 € et jusqu’à 150-200 € (pour les crus classés de Bernard Magrez) et à côté de ceux-là 5-6 € (pour les petits châteaux).

JPS:  » ¨Pensez-vous acquérir un 5e cru classé ? »

Bernard Magrez: « La deuxième chose, effectivement on est sur l’achat d’un grand cru classé de Margaux. Ca tombe bien, car ce genre de château, on ne le donne pas : ça coûte un certain prix ! C’est donc un fusil à deux coups pour être plus clair.Ca va nous assurer d’avoir du cash pour se permettre d’acquérir de grands crus classés: peut-être celui-là, mais il y en aura d’autres… J’ai toujours réalisé des actifs pour avoir la capacité à faire des acquisitions, en empruntant le moins possible, quand on achète des châteaux de ce type. »

Photo -édito tirée du © Carnet de Bernard Magrez

Photo -édito tirée du © Carnet de Bernard Magrez

« PAS UNE DESAFFECTION POUR BORDEAUX MAIS UN REPOSITIONNEMENT DANS LE LUXE »

JPS: « Y a t-il un revirement, une nouvelle stratégie, ou sentez-vous, vous qui avez toujours eu le nez creux,  les affaires moins porteuses actuellement pour Bordeaux ? »

Bernard Magrez: « On va le faire en plusieurs fois, car on ne peut pas mettre tous ces petits châteaux en vente en même temps. J’avais déjà fait cela  quand j’avais vendu Malesan à Castel. A l’époque, j’avais une série de petits châteaux en appellation Bordeaux, et je les ai vendu 3 par 3.

« Quant à ma position vis-à-vis de Bordeaux: non, ce n’est pas une non-croyance dans Bordeaux, il n’y a pas de désaffection, pas du tout, quand on est propriétaire de 4 grands crus classés à Bordeaux, c’est un repositionnement dans le luxe: avec les crus classés ( Fombrauge, La Tour Carnet, Clos Haut-Peyraguey et Pape-Clément), avec aussi ce Stradivarius (qui se trouve à Fombrauge) que j’avais acquis, avec la Grande Maison à Bordeaux…« 

JPS: « On vous appelait l’homme aux 40 châteaux, désormais qu’en est-il ? »

« Bernard Magrez a toujours 41 châteaux ! (plaisante-t-il, mais en fait beaucoup plus), là je fais des acquisitions en Espagne dans la province de Murcie. Je suis toujours propriétaire actuellement des châteaux dont on a parlé et des 4 grands crus classés. Vous savez, les crus classés dans le monde, c’est le drapeau de Bordeaux, ils sont là, les galons, c’est une sécurité qualitative. Et par ailleurs, on se développe en Roussillon, en Provence, et dans les 7 pays où on est présent. Mais c’est vrai aussi que c’est difficile pour les prix bas, le combat est devenu mondial. En France, ça va mais dans tous les pays voisins, les vins étrangers sont là !« 

Bernard Magrez et sa fille Cécile dacquin, la directrice de la Grande M

Bernard Magrez et sa fille Cécile Dacquin, la directrice de la Grande Maison © Jean-Pierre Stahl

« J’AI DECIDE DE JOUER A FOND L’AVENIR DU TOURISME DANS NOTRE REGION »

JPS: « Est-ce aussi une nouvelle grande vision qui vous anime ? »

Bernard Magrez: « Au delà de l’hôtel-restaurant Robuchon, moi j’ai décidé de jouer à fond l’avenir du tourisme dans notre région. Quand on lit le dépliant de l’office du tourisme d’une vingtaine de pages et qu’on voit la typicité des réponses fluviales ou autres, c’est énorme. Quand on voit le nombre d’entreprises étrangères qui ont des bateaux sur la Gironde, ça montre bien qu’il y a un afflux de touristes… »

« Nous, on va créer des chambres d’hôtes à Bordeaux. En plus de l’hôtellerie de luxe, avec la Tour Carnet et Fombrauge, la Grande Maison, on va faire de petits hôtels ou chambres d’hôtes avec une singularité de l’offre. On a vu un ensemble proche de l’Institut Culturel Bernard Magrez et de la Grande Maison Magrez-Robuchon. Notre projet ne gagnera que si on a des singularités. Il va s’appeler « la Maison Bordelaise de la Tour Carnet ». Il faut des choses qui sortent de l’ordinaire. Un entrepreneur qui ne tente pas de jouer dans le domaine touristique, ce serait une faute de gestion. L’avenir me dira si j’ai raison ou tort. Moi, j’y crois beaucoup. Si j’avais été plus jeune, j’aurais aimé faire un bateau de croisière sur le fleuve, car on s’y connaît en éducation dans le vin… »

JPS : « On voit que vous êtes toujours dans l’excellence, Monsieur Magrez… »

Bernard Magrez: « Toujours dans l’excellence, oui. J’avais acheté un Stradivarius que j’ai confié à un artiste, Nicolas DautricourtHier soir à Paris, j’ai acquis un violoncelle « Galiano » de 1748 que je vais confier à une violoncelliste, Camille Thomas, qui a des contrats dans le monde entier. C’est dans notre mission de mécène… »

On sent Bernard Magrez toujours esthète, à l’affût des arts, du bon goût et des challenges, toujours prêt à écrire une nouvelle page de son parcours remarquable.

Pour connaître tous les domaines de l’homme aux 40 châteaux et aux 4 grands crus classés: cliquez sur le site de Bernard Magrez

23 Juil

A Pomerol, la vigne commence à souffrir du manque d’eau… stress hydrique à l’horizon

Pas de panique mais le constat est là. Les jeunes plants de vignes souffrent légérement du manque de précipitations. Plus d’un mois sans une véritable averse. A Pomerol, sur certaines parcelles, les jeunes vignes accusent le coup.

Quelques feuilles jaunies,  et des © JPS

Quelques feuilles jaunies, et « des petits rameaux qui commencent à aoûter »… © JPS

Un mois sans eau, il n’y a guère que le numéro de la « boucherie Sanzot » pour en rire ! La sécheresse commence à toucher l’ensemble de la France, 60 départements ont pris des mesures de restriction d’eau. A Pomerol, ça tombe bien, l’eau on ne l’a pas vue depuis plus d’un mois. La Gironde est le département le plus sec de France…

Sophie Aribaud et Nathalie Despagne au chevet de la vigne © JPS

Sophie Aribaud et Nathalie Despagne au chevet de la vigne © JPS

Nathalie Despagne, propriétaire du château la Rose Figeac, 4 ha et demi en bio à Pomerol, constate ce manque de ressource en eau depuis 1 mois: « ça se manifeste par des feuilles qui sèchent, qui se recroquevillent, nous avons rogné pour éviter une évapo-transpiration de manière à ce qu’on réserve un maximum d’eau car la plante est en pleine croissance, et c’est vrai qu’on voit déjà les petits rameaux qui commencent à aoûter…alors que normalement c’est en août. »

Cité Arditi et Pomerol 130

Accompagnée de sa conseillère viticole, Sophie Aribaud, de l’URABLT (union régionale agricole Branne Libourne Targon), dresse le même diagnostic: « la vigne est en stress hydrique au moins depuis 15 jours, ça fait 1 mois qu’on n’a pas eu d’eau. Sur ce secteur de Pomerol, on est sur des sables profonds, avec un tout ptit peu d’argile, mais qui ne permet pas une bonne rétention de l’eau au niveau du sol. »

Nathalie Despagne devant son château la Rose Figeac en appellation Pomerol © Jean-Pierre Stahl

Nathalie Despagne devant son château la Rose Figeac en appellation Pomerol © Jean-Pierre Stahl

Et Nathalie Despagne d’ajouter: « On voit que la plupart des grappes sont stoppées, pas comme un arrêt sur images mais la maturité risque un peu d’être compromise. Pour moi, c’est pire que 2003. C’est vrai que c’est un peu inquiétant. On a une jolie vendange, mais la graine ne grossit plus, elle a besoin d’eau, c’est vrai que ça nous échappe, c’est une balance, un équilibre ».

Pomerol,  l'un des plus prestigieux vignobles de Bordeaux © JPS

Pomerol, l’un des plus prestigieux vignobles de Bordeaux © JPS

Les 5 mm de précipitations tombés sur son domaine, 12 mm un peu plus loin à Pomerol, n’ont rien changé à la donne, alors que certains autres vignobles ont pu bénéficier de 20 à 30 mm de pluie dans la nuit de mardi à mercredi.

Romain Rivière, le propriétaire du Château La Croix Taillefer © JPS

Romain Rivière, le propriétaire du Château La Croix Taillefer © JPS

A Pomerol, un peu plus loin, au château La Croix Taillefer, 5,5 ha en bio, Romain Rivière relativise: « on a un vignoble relativement sain. On a su traiter de bonne heure avant la fleur, mi-avril, on est ainsi passé à côté de la vague black rot. On a eu juste une grosse pluie avant Vinexpo ».

Des baies en partie grillées par le soleil, côté ouest © JPS

Des baies en partie grillées par le soleil, côté ouest © JPS

« Quant à la chaleur, elle est arrivée plus tôt qu’en 2003, donc ça peut avoir pour effet d’avoir des baies plus petites. Je préfère moi laisser plus de hauteur à la vigne pour qu’elle gère son stress « ; dans son vignoble, le soleil a aussi laissé sa trace… certaines grappes ont attrapé des coups de soleil, certaines baies sont grillées côté ouest.

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« Après, ça nous laisse présager 1 bon potentiel mais « c’est août qui fait le mou » comme disaient les anciens…donc il faut attendre, avant de se prononcer. On ne peut qu’espérer que ça va nous donner un bon millésime comme 2005, 2009 ou… 2003 qui était un bon millésime pour nous ici à Pomerol, » conclue Romain Rivière.

Croisons les doigts pour qu’août soit clément pour Pomerol… Un nouveau millésime en 5 de garde serait bienvenu et confirmerait cette belle série pour l’appellation.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer:

18 Juil

Quand la soul envahit Saint-Emilion…C’est que Ben l’Oncle Soul met le feu au Saint-Emilion Jazz Festival

En ouverture du Saint-Emilion Jazz Festival, Ben l’Oncle Soul la tête d’affiche du festival (qui va durer 3 jours) a déjà mis une sacrée ambiance hier soir au Parc Guadet. 1100 personnes venues assister au concert de ce show-man et maestro de la Soul Music.

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Dominique Renard, Ben l’Oncle Soul et Franck Binard, après le concert, au bar l’Ephémère © Jean-Pierre Stahl

« Ben l’Oncle Soul, c’est la première tête d’affiche, pas forcément jazz car c’est de la soul music, la musique de l’âme… » m’explique Dominique Renard, le président et créateur du Saint-Emilion Jazz Festival. « Il n’y a pas de frontière définie et impénétrable, on a eu Earth Wind and Fire et Nile Rodgers. On essaie d’avoir une programmation qui satisfasse le plus grand public. L’idée, c’est d’avoir quelque chose qui se passe entre les artistes et le public. »

Les bénévoles à l'entrée de la billetterie © JPS

Les bénévoles à l’entrée de la billetterie © JPS

Et justement, le public est venu nombreux ce vendredi soir au Parc Guadet: 1100 personnes accueillies par une équipe bien rodée avec de nombreux bénévoles, sans qui la mayonnaise ne monterait pas… Tous en rose, la couleur du Saint-Emilion Jazz Festival, qui en est à sa 4e édition.

Mélanie et Pierre Arnaud, leur 1er Saint-Emilion Jazz Festival © JPS

Mélanie et Pierre Arnaud, leur 1er Saint-Emilion Jazz Festival © JPS

Pour Mélanie et Pierre Arnaud de Cabara près de Branne, « c’est notre 1er Saint-Emilion Jazz  Festival car ça fait deux ans qu’on habite à Cabara. On adore Ben l’Oncle Soul. A la boulangerie ce matin, j’ai vu Ben l’Oncle Soul en couverture du journal. J’ai pris les places sur internet et il en restait, j’ai eu de la chance. » explique Pierre-Arnaud. Et Mélanie de renchérir: « on s’est dit c’est super. On se plaint toujours qu’il ne se passe pas grand chose d’un point de vue culturel, et là quand il y a quelque chose qui nous plaît, il faut y aller ! »

Il y avait de l'ambiance avant le concert avec Karl Todeschini du château Mangot © JPS

Il y avait de l’ambiance avant le concert avec Karl Todeschini du château Mangot © JPS

Et quand on sait que ce festival, c’est surtout la volonté d’un homme au départ: Dominque Renard a en effet supporté et porté les deux premières éditions à bout de bras, des éditions déficitaires au début…Et puis pour la 3ème, un équilibre financier a été trouvé, ainsi que pour cette 4e. « Je suis un peu stressé, j’ai tellement été choqué l’an dernier avec cette tornade qui nous est tombé dessus (le Saint-Emilion Jazz avait du être annulé en cours). J’ai passé l’après-midi et le début de soirée à scruter le ciel…Fort heureusement, l’an dernier les assurances avaient joué le jeu. Et puis Saint-Emilion est un peu petit pour accueillir beaucoup de public: ainsi pour les dégustations musicales (salle des Dominicains), ce sont 200 personnes qui peuvent y assister, par contre chacun peut manger et déguster 8 vins devant eux.

Caroline Fleur, du conseil des Vins et viticultrice du château Fleur Balestre, derrière le comptoir du bar l'Ephémère © JPS

Caroline Fleur, du Conseil des Vins et viticultrice du château Fleur Balestre, derrière le comptoir du bar l’Ephémère © JPS

Quant au parc Guadet, ce n’est pas la douve. On avait démarré très très gros mais le nerf de la guerre, c’est le financement. Le monde du vin joue le jeu, je les en remercie. C’est un monde que je connais bien car moi-même, je suis issu du vin… »

Un succès pour les food trucks présents au Parc Guadet © JPS

Un succès pour les food trucks présents au Parc Guadet © JPS

Ce Saint-Emilion Jazz Festival essaie de se renouveler et de trouver des idées, ainsi « on a fait cette montée en musique de la Tour du Roy avec Stéphane Belmondo, ce qui a été une belle surprise. Les gens qui viennent à Saint-Emilion sont bien sûr des amateurs de vin, mais quand ils arrivent à Saint-Emilion, ils sont séduits, notamment par cette terrasse unique de Plaisance: c’est le plus beau balcon du monde ! »

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Les organisateurs Dominique Renard et Franck Binard © JPS

Dominique Renard l’avoue « je suis un amoureux inconditionnel du village ». « C’est un rêve » qui s’accomplit ici au quotidien. Saint-Emilion, c’est le phare, dont le vignoble est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Chaque année ce sont 1 million 200000 touristes qui viennent: « personne n’est insensible au charme de ce village. »

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C’est ce cocktail qui fait aussi la réussite de ce festival en plein été: des touristes, des gens du secteur et de Bordeaux qui viennent assister à ces concerts de jazz ou de soul dans les différents spots de le cité millénaire. Ainsi, ce soir c’est la fille de Dee Dee Bridgewater, China Moses, diva de la soul, du jazz et du blues qui va jouer des morceaux de son 6e album « Breaking Point » (dont la sortie est prévu à l’automne) à 21h30 au château Pavie. Mais il y a aussi tous ces concerts gratuits (10 au total), dans les rues du  village et au parc guadet. Ce samedi, c’est journée jazz avec Serge Moulinier Trio (17h), Monique Thomas & Thierry Valette septet (18h30), the Rix’tet( 20h) et Bordeaux Jazz All Star septet, tribute to Art Blabley (22h).

Mais celui qui a mis le feu au parc Guadet hier, c’est Ben l’Oncle Soul. Cet artiste tourangeau qui avait explosé en 2010 avec son 1er album vendu et son « soulman », vendu à 450000 exemplaires. Il avait réalisé une méga tournée avec plus de 300 dates en France, en Europe, aux USA et au Japon.

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Hier, il est venu jouer les morceaux de son 2e album « A Coup de Rêves », avec le groupe San Franciscain The Monophonics. Des airs mélangés de soul, de groove et de rythmiques afro-américaines. Il a pu confié aussi à Côté Châteaux après son concert de plus d’une heure trente son goût récent pour le nectar de Saint-Emilion:

saint emilion jazz festival 054

« Ce n’est pas un alcool que je bois tous les jours… J’ai découvert le vin tardivement à l’âge de 25 ans. C’est mon ami Antoine qui a rencontré la famille La Pérouse et qui m’a transmis l’envie de boire du vin. Moi, j’ai un palais pour les vins de Saint-Emilion et de Bordeaux. C’est vraiment une passion toute récente. J’ai aussi découvert aujourd’hui Cheval Blanc…J’avais mangé chez Christian Tetedoie à Lyon, où au cours d’un dîner j’avais pu déguster pour la première fois du Cheval Blanc. »

Martine (1er Saint-Emilion Jazz Festival), Corinne (2e) et Cyril (1er) © JPS

Martine (1er Saint-Emilion Jazz Festival), Corinne (2e) et Cyril (1er) © JPS

Une soirée délicieuse où le public a pu assister au concert dans le parc ou au bar l’Ephémère comme Martine, Corinne et Cyril.

L'équipe du bar l'Ephémère © JPS

L’équipe du bar l’Ephémère : une super ambiance © JPS

On pouvait y croiser un Franck Binard, en homme orchestre très occupé avec son gros talkie walkie : « C’est la 4e année, ça monte comme ça d’édition en édition. Ce soir, on a 1100 personnes venues assister au concert. Et au bar l’Ephémère, chaque jour on propose 21 vins différents à la dégustation, des vins au verre entre 3 et 5 euros… » De quoi déguster et se faire plaisir à moindre coût .

saint emilion jazz festival 140

Et même si « J’ai pas le regard de Spike Lee , J’ai pas le génie de De Vinci « , je ne résiste pas à fredonner, ce matin sous ma douche, ce petit tube « soulman ». En clôture de ce sympathique concert au parc guadet, je suis sûr qu’il aurait comblé l’assistance. Comme un feu d’artifice, on s’attendait à ce bouquet final du « soulman »:

« Je ne suis qu’un soul man
Écoute ça baby.
Je suis pas un superman
Loin de là.
Juste moi, mes délires
Je n’ai rien d’autre à offrir
Mais je sais qu’en vrai c’est déjà ça. » 

10 Juil

Côté Châteaux: n°1 du top des blogs de France 3 depuis janvier

Histoire de bien commencer les vacances, France Télévisions Editions Numériques vient de communiquer les audiences. Le blog du vin Côté Châteaux se place 1er des blogs des régions de France 3, après avoir terminé 2e sur l’année 2014, et confirme ainsi l’attractivité de ses posts et la fidélité de ses lecteurs. Merci à vous tous.

Côté châteaux avec Dewey Markham lors de Vinexpo 2015

Côté châteaux avec Marc Billam Walker de Mind Your WIne / Cafa Formations Wine Sommelier lors de Vinexpo 2015

Côté Châteaux continue son petit bonhomme de chemin sur les chemins escarpés du web après un peu plus de 18 mois d’existence. Désormais 1er des 70 blogs de France 3 régions sur les 6 premiers mois de 2015, il se place juste devant les blogs « Politique Franche-Comté », « Pyrénées », « Sport Bourgogne » et « Midi-Pyrénées Politiques ».

 

Visiteurs, vignerons et personnel des propriétés d'André Lurton lors du Samedi Blanc en Pessac-Léognan, au découverte du château La louvière © Jean-Pierre Stahl

Visiteurs, vignerons et personnel des propriétés d’André Lurton lors du Samedi Blanc en Pessac-Léognan, au château La louvière © Jean-Pierre Stahl

Ces 6 premiers mois ont été intenses: une édition Vinexpo 2015 nouvelle formule qui a relativement bien marché avec 151 nations représentées, l’annonce du retour en Aquitaine et à l’Opéra Café de Philippe Etchebest et enfin la Cité des Civilisations du Vin qui vient d’atteindre ses 55 mètres et se met en quête de ses futurs collaborateurs.

Côté Châteaux continue de vous informer au quotidien et toute l’année sur l’actu de la vigne et du vin; ce blog met à l’honneur des vignerons et des anonymes qui partagent cette même passion et parlent ce même « langage de terroirs ». Côté Châteaux vous a fixé durant ce semestre de nouveaux rendez-vous avec ces nouvelles rubriques « vin…solite » et « oenotourisme ».

Merci à tous les lecteurs de France et aux amis étrangers qui suivent Côté Châteaux dans 40 pays. A small world for one passion: Wine !

Engagez-vous…à la Cité du Vin ! Les offres d’emplois commencent à tomber…

Régulièrement et jusqu’à son ouverture au printemps 2016, la Cité des Civilisations du Vin, bientôt rebaptisée Cité du Vin, va proposer des offres d’emplois. Voici en primeur les premières. Au total 250 emplois directs sont attendus et davantage avec le développement de l’activité oenotouristique.

Plus de 250 emplois directs attendus © JPS -XTU Architects

Plus de 250 emplois directs attendus © JPS -XTU Architects

Ainsi les premiers postes proposés sont les suivants:

  • un responsable tecnique multimédia (homme ou femme), afin d’accompagner la mise en place puis l’exploitation des équipements audiovisuels et multimédia de la Cité des civilisations du vin.
  • un coordinateur support (homme ou femme), afin d’accompagner la mise en place puis l’exploitation du système d’information de la Cité des civilisations du vin
  • un régisseur des expositions (homme ou femme), dans le cadre de ce projet de rayonnement international,  au sein de la direction de la culture en charge de la production des manifestations… Pour consulter les offres d’emplois de la Cité des Civilisations cliquez ici

24 Juin

La Cité des Civilisations du Vin est désormais au top : 55 mètres qui dominent Bordeaux…

Ca y est ! La hauteur définitive de la Cité des Civilisations du Vin est atteinte avec la « couronne plume », cette structure métallique de soutien des épines en bois. Elle vient donc d’atteindre ses 55 mètres. Plus haut que l’Arc de Triomphe.

La hauteur définitive est atteinte : 55 m de haut © CCVB

La hauteur définitive est atteinte : 55 m de haut © CCVB – XTU Architects

Le « Phare de l’Oenotourisme » fait 55 mètres ! Après l’installation tout en haut du bâtiment de la « couronne plume », structure métallique de soutien des épines en bois qui sont en cours de pose et viennent enlacer la tour.

La dame est en train de se parer de ses panneaux de verre et d'aluminium © CCVB

La dame est en train de se parer de ses panneaux de verre et d’aluminium © CCVB

Les panneaux métalliques se multiplient sur le tore depuis le mois de mai. Dans les semaines à venir, la façade va être complétée par les panneaux en verre sérigraphié aux reflets blonds. Cette vêture en verre et aluminium de la façade va progressivement donner à la Cité des civilisations du vin son aspect et sa couleur définitifs.

François Hollande avec Alain Juppé, Syvie Cazes et Philippe Massol lors de l'inauguration de Vinexpo le 14 juin, devant la maquette de la Cité © CCVB

François Hollande avec Alain Juppé, Syvie Cazes et Philippe Massol lors de l’inauguration de Vinexpo le 14 juin, devant la maquette de la Cité © CCVB

Lors de l’inauguration du salon le 14 juin, Alain Juppé, Bernard Farges, Sylvie Cazes et Philippe Massol ont présenté la Cité des civilisations du vin au Président de la République François Hollande, autour de la maquette du bâtiment installée pour l’occasion sur le stand du CIVB. Les visiteurs ont ensuite pu (re)découvrir la maquette tout au long du salon.

La Cité des Civilisations est une conception de XTU Architects