06 Fév

Vignoble de Bordeaux : que d’eau, que d’eau, que d’eau…

Cette semaine aura été marquée par de très nombreuses inondations en Nouvelle-Aquitaine et particulièrement en Gironde, dans le Lot-et-Garonne et dans lesLandes. Quelques châteaux ont vu l’eau arriver à vitesse grand V dans leurs parcelles, notamment du côté de Barsac et dans le libournais. Témoignages de vignerons sous l’eau…

Dans les vignes du château de Rolland avec © Romain Garcia

Romain Garcia n’a que 31 ans, il venait juste de reprendre en mars 2020 le château de Rolland, 20 hectares à Barsac, mais déjà on peut dire que Dame Nature l’a plongé dans le bain et les joyeusetés des intempéries…

© Romain Garcia au château de Rolland

Après avoir subi une petite crue au mois de mai dernier, qui a amputé une partie de récolte, revoici cette semaine que « le Ciron a commencé à déborder, avec aussi un petit étang qu’on a sur la propriété, mais sans grande inquiétude… Mais avant hier, cela commençait à devenir critique, quand le Lot-et-Garonne est passé en rouge et que la Garonne est montée, on a vu l’eau passer au dessus de la digue, et là on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose…

On a évacué les 250 brebis qui pâturaient sur la propriété, on a aussi sorti les voitures, c’est impressionnant, l’eau est passée au dessus de le D113 et on a eu jusqu’à 3 mètres au plus bas. Fort heureusement elle n’est pas arrivée jusqu’aux bâtiments et le matériel a été préservé », Romain Garcia du château de Rolland.

« Par rapport à la vigne, on va avoir du nettoyage, avec de nombreux débris, mais je ne pense pas que cela remette tout en cause. Depuis que je suis né, je n’avais jamais vu cela, c’est pourtant déjà arrivé, ce sont des crues centenaires…

Certains en ont profité pour faire un peu de ski nautique dans la vigne…

« Jeudi après-midi, l’eau est ainsi passée au-dessus de la digue à 15h30, à 16h on a évacué les brebis, en une heure de temps on avait 1,5 mètre d’eau et à 17h30 l’eau recouvrait la 113 », complète Romain Garcia.

© Olivier Fargues, du château la Bouade a ressorti sa vieille barque par ces temps-ci elle a prouvé son utilité

Olivier Fargues, co-gérant du château La Bouade avec Stéphane Wagrez, témoigne ce matin pour Côté Châteaux : « on a un ruisseau le Saint-Cricq qui prend sa source à Cérons, il se jette dans la Garonne, il est insignifiant la plupart du temps, mais avant hier la Garonne est rentrée dans le Saint-Cricq et on a eu de l’eau dans les parcellesLes bâtiments sont restés au sec par chance, cela s’est arrêté à 200 mètres du château et des chais. Avant on avait 20 centimètres, avant que l’eau ne passe par dessus la digue, l’eau est alors montée tout doucement, et heureusement que la digue n’a pas complètement pété… Moi, je suis pêcheur, et au château La Bouade on a une vieille barque, on l’a remise à l’eau tellement c’étaitspectaculaire…Il y avait 1,5 mètres sur la 113. La maintenant, cela ressent tout doucement. On a eu jusqu’à 2 mètres dans les vignes… »

« Des dégâts ? Je n’ai pas assez de recul, mais si on regarde les palus, la vigne n’en meurt jamais, je vais avoir un surplus de travail avec beaucoup de déchets et de sarments dispersés. Sur les 23 hectares du château La Bouade, il ne reste que 3 hectares que je peux travailler, le reste est sous l’eau.. ».

Quand l’eau va se retire, je vais sans doute garder encore de l’eau car c’est une cuvette et les nappes sont gorgées, je pense qu’on va avoir quelques difficultés au printemps , on risque d’avoir une pression maladies importante avec notamment le mildiou. Cela va dépendre des conditions climatiques du printemps », Olivier Fargues du château La Bouade.

© Olivier Fargues marchant sur l’eau…ou presque, dans ses vignes du château La Bouade

Entre Barsac et Cérons, les inondations sont de mise, d’autres secteurs ont été sacrément touchés cette semaine notamment du côté de La Réole et dans le Lot-et-Garonne.

« Après avoir gelé l’an dernier, c’est du harcèlement climatique, mais bon il faut être philosophe, notre stock est sauf et on a pu protéger les papiers et nos ordinateurs, alors qu’en 1981 l’eau était montée jusque dans les chais ! Cela prouve que la digue est très efficace aussi. »

En tout cas, Romain Garcia résume l’état d’esprit des vignerons victimes de ces inondations : « mieux vaut que cela arrive maintenant qu’au mois d’avril ou mai ! », tant que la vigne est endormie en cette période hivernale. Bon courage à tous.

26 Jan

Côté Châteaux n°20 : une émission spéciale Madiran pour bien débuter l’année

C’est une bouffée d’air frais, celui qui nous vient des Pyrénées. L’appellation Madiran au pied de ces montagnes ne manque pas de charme entre ses figures, ses châteaux, son célèbre cépage du sud-ouest le tannat et sa cave coopérative de Crouseilles. Côté Châteaux, Jean-Pierre Stahl avec Charles Rabréaud vous offrent un dépaysement assuré et une découverte de cette appellation à cheval sur 2 régions, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie, et 3 départements, à voir le 1er février à 20h10 sur France 3 NOA et en avant première sur Côté Châteaux.

 Un numéro 20, ça se fête ! Côté Châteaux, le magazine 100% digital, tourné à l’iphone sur les terroirs de Nouvelle-Aquitaine, vous offre un dépaysement assuré. Un numéro 20 en terre de Madiran, par -3° en ce mois de janvier, histoire de réchauffer les coeurs en vous parlant de tannat et de Pacherenc-du-Vic-Bilh

Notre première rencontre nous mène chez Denis Degache, un vigneron nouvellement installé, dont le nom ne doit pas vous être étranger, si vous êtes de fidèles lecteurs de Côté Châteaux, puisqu’il était jusqu’à très récemment directeur de la Cave de Crouseilles dans les Pyrénées-Atlantiques. Là, nous l’avons retrouvé en pleine période de la taille de la vigne et des bois à tirer sur sa propriété de Saint-Lanne dans les Hautes-Pyrénées.

Denis Degache s’est installé vigneron, un joli pari à plus de 50 ans © JPS

Ce qui m’a poussé à venir à la vigne, c’est la passion, c’est la fibre paysanne, j’ai toujours rêvé un jour de devenir paysan. Et puis à l’âge que j’ai j’ai passé le demi-siècle, c’était maintenant ou jamais ! » Denis Degache vigneron.

« L’occasion s’est présentée, et depuis mars 2020, j’ai repris 6 hectares de vigne en location en Madiran et Pacherenc du Vic Bilh, sur les cépages tannat et petit manseng. Le tannat, c’est un cépage local bien adapté à nos conditions climatiques, à nos terroirs ici, qui sont divers, là on est sur des argilo-calcaires, mais on a aussi des argiles graveleuses, et des galets roulés. Et ce tannat, ma foi, il est parfaitement bien acclimaté à nos terroirs, à notre terroir du piémont-pyrénéen… On pratique ici les vendanges en vert, parce que la qualité est fonction du rendement et ce rendement doit être maîtrisé quand on veut faire des grands vins en Madiran, c’est 4 à 5 grappes par pied, une grappe par rameau…

L’équipe de tournage Jean-Pierre Stahl et Charles Rabréaud avec au centre Denis Degache © Amélie Carré

Le tannat, un cépage autrefois pas mal assemblé avec le cabernet sauvignon, et même parfois masqué par celui-ci, et aujourd’hui : « effectivement on a développé au siècle dernier le cabernet franc et le cabernet sauvignon qu’on assemblait avec le tannat, car le tannat avait comme particularité de libérer trop de tannins… Aujourd’hui grâce à la maîtrise que nous avons de ce cépage, on parvient à faire des vins délicieux, 100% tannat, sur le fruit, sur la gourmandise… »

Côté Châteaux vous dresse aussi le portrait d’une famille emblématique la famille Laplace, avec François le père (et 3e génération de vigneron, associé avec ses 2 frères et sa soeur), Camille et Grégory, ses enfants, mais aussi Bastien un de ses neveux. Tous 4 exploitent le château d’Aydie, 80 hectares dans les Pyrénées-Atlantiques. Grégory va vous parler de cette période de taille de la vigne, une taille douce, et de ce cépage tannat, sur une parcelle de vignes qui ont 10 ans et qu’il va mener jusqu’à une quarantaine d’années, car « l’intérêt pour faire du bon vin c’est d’avoir de vieilles vignes. »

François Laplace va nous ouvrir les portes de ses chais à barriques et cuviers, où sont élevés déjà en blancs le Pacherenc du Vic Bilh en fut d’acacia, sur le cépage petit manseng, un vin liquoreux qui représente 15 % de la production du domaine, 60 000 bouteilles, aux arômes de fruits exotiques, ananas, pamplemousse, quand on le déguste jeune.

Ce Madiran 2017 qui va être mis en bouteille au mois d’avril, 15 % a été élevé durant les 18 premiers mois en futs de chêne, tout le reste étant élevé en cuve « pour mettre en avant l’aromatique du tannat: avec ce côté fruits noirs, fruits rouges, arômes de griottes… »,François Laplace château d’Aydie.

Quant à la jeune génération Laplace qui est à la manoeuvre désormais, Bastien Caubère-Laplace précise : « on essaie d’innover, d’amener notre plus, en gardant nos racines, mais en travaillant nos Madiran, en 100% tannat sur 2 cuvées; on peut les ouvrir maintenant comme se faire plaisir en les gardant entre 5 et 10 ans… Derrière on a aussi un 100% tannat en cuve béton pour avoir le fruit du tannat qui est en fait un vin et un jus bistronomique… On a  aussi créé d’autres cuvées qu’on a nommées la basse cour pour faiure aussi un petit clin d’oeil à l’agriculture environnante en Béarn… »

« Le fait qu’une nouvelle génération arrive, c’est donner une nouvelle image à travers les bouteilles mais aussi on continue comme chaque année à faire des événements au domaine, qu’on va développer tous les étés pour montrer à tout le monde qu’Aydie est un village où on peut se retrouver et partager de bons moments tous ensemble »…complète Camille Laplace, en charge de la partie administrative financière.

Loïc Dubourdieu, oenologue, responsable de la cave de Crouseilles © JPS

Petit détour par la cave coopérative de Crouseilles, avec Loïc Dubourdieu l’oenologue qui va nous servir de guide… « Voici le chai de nos Madiran, avec le 2019 en barrique, ce sont nos grands vins, nos châteaux, nos sélections de terroirs. On va élever ce vin en fût pendant une durée de 12 mois…. Avec le bois, on ne cherche pas à aromatiser mais plutôt à apporter de la complexité aromatique. On va travailler sur l’affinage de ces tannins qu’on a extrait durant ces macérations… On va apporter de la sucrosité au vin et le rendre plus gourmand. Avec le tannat, on obtient ces notes de fruits noirs et toujours de la fraîcheur, une certaine tension, ce qui en fiat des vins gourmands et accessibles… »

Un peu plus haut, nous rencontrons le président de la Cave au château de Crouseilles Paul Dabadie: « je vous souhaite la bienvenue à la cave et au château de Crouseilles qui réunissent 120 vignerons de la’appellation Madiran et Pachernec du Vic Bilh… » « L’appellation a eu un renouveau juste après guerre et la cave a été construite en 1950… On vient de fêter les 70 ans de notre cave. Et les vignerons ont eu l’opportunité de reprendre ce vieux château du XVIIIe siècle, ils l’ont rénové pour en faire un lieu d’accueil et de réception. »

Loïc Dubourdieu, oenologue et Paul Dabadie, président de la Cave © JPS

Aujourd’hui la gamme à la cave est très étoffée, « c’est l’avantage d’avoir plusieurs domaines, plusieurs terroirs… On a le pacherenc du vic Bilh sec élaboré avec du gros et petit manseng, du petit courbu, la ruffiac… Les Pacherenc doux sont toujours élaborés avec du petit manseng… » Et de déguster ensemble une belle bouteille de Prélude à l’Hivernal.

La Cave de Crouseilles représente environ la moitié de la production de l’appellation: « on vend 3 millions de bouteilles par an, beaucoup sur le marché français bien sûr, mais également partout en Europe », et ailleurs sur la planète.

Parmi les figures emblématiques de l’appellation, j’ai aussi souhaité rencontrer le pape de Madiran, Alain Brumont à la tête du château Montus à Castelneau-Rivière-Basse dans les Hautes-Pyrénées. « Je suis heureux de vous accueillir au château Montus. Sur le plan historique, il s’est passé énormément de choses sur 2 siècles, nous avons eu les Wisigots, les Romains, et puis nous avons eu une époque très intéressante l’époque napoléonienne :

« Ici dans ce château, il y a eu 3 frères, 3 généraux d’Empire, qui s’appelaient Nogues. Ces 3 généraux d’empire ont permis à château Montus d’être dégusté par Napoléon 1etr et Napoléon III », Alain Brumont du château Montus.

Alain Brumont va permettrre à Côté Châteaux de découvrir ce fabuleux château dans ses moindres recoins, qui accueille quelques 35 000 visiteurs à l’année, entre ses chambres d’hôtes décorées sur les thèmes de Bacchus et Dyonisos « ce qui lui donne un charme tout a fait original dans la région », et ses visites de chais.

La Cathédrale du Tannat avec Alain Brumont © JPS

Et de me faire découvrir ce que certains de mes confrères ont qualifié de « Cathédrale du Tannat », son immense chai à barriques, avec des barriques à en faire pâlir plus d’un maître de chai : « ici vous avez les 20 meilleurs tonneliers français et mondiaux, avec l’autrichien Stockinger ou le un grand tonnelier en Bigorre Ana. « Si vous voulez faire un grand vin, il faut savoir choisir ses barriques, le mérandier et le tonnelier. »

Petit saut au château Bouscassé dans le Gers à Maumusson-Laguian, « c’est là où je suis né, le berceau de la famille, où on est vigneron depuis 7 ou 8 générations ou même plus… », un château où Alain Brumont met un point d’honneur de goûter ses vins avec ses oenologues, tous les jours, pour voir leur évolution. Des oenologues fidèles à Alain Brumont comme Alain Dutil : « je suis arrivé en 1987 dans l’entreprise Brumont et j’ai eu l’honneur d’accompagner Alain pendant plus de 30 ans, j’ai pu assister à l’évolution et à l’explosion du château pendant les années 90 »  Alain Dutil, oenologue est en passe de donner le flambeau à une nouvelle génération dont fait partie Antoine Véry « la nouvelle génération pour les 40 ans à venir… »

Alain Brumont possède 85 hectares sur château Montus et 90 sur Bouscassé, il est très fier de me montrer ce terroir magnifique, magique,sur la « parcelle mythique de la Tyre », où il y a installé 4 grandes lettres blanches, rappelant quelque peu la colline d’Hollywood. Il faut dire que ce n’est pas du cinéma malgré tout c’est « la parcelle qui nous a donné le meilleur vin jusqu’à présent, le terroirr le plus haut de l’appellation, ici passait une rivière il y a 2,5 millions d’années qui nous a déposé ces galets ». Un topo assez incroyable qu’il me fait dans sa cabane perchée dans un arbre vieux de 250 ans. Alain Brumont n’est pas peu fier également de me dire « nous nous trouvons dans la première région gastronomique au monde qu’est le Sud-Ouest…avec le foie gras, le noir de Bigorre, la truffe ou encore le caviar… « Et quand nous recevons nos invités on veut leur faire percevoir la qualité de cette région. »

La fin de ce Côté Châteaux nous emmène du côté de Lembeye dans les Pyrénées-Atlantiques, à la rencontre du chef Steffan Cauchois du restaurant de la Tour, en compagnie bien sûr de Paul Dabadie, de la Cave de Crouseilles.

Le chef Steffan Cauchois avec Paul Dabadie © JPS

Vous vous en doutez, vous commencez à connaître la recette du succès de Côté Châteaux, c’est toujours de terminer par un accord met et vin de l’appellation. En l’occurence, le chef nous propose « un pigeonneau à la madirannaise, avec échalottes, vin cuit, raisins, foie gras, des chips de jambon de pays, un peu de chocolat, cacao, avec une sauce à base de la Folie du Roy ». Voilà et Paul Dabadiue de nous proposer un Crouseilles Côte Abeilles : « on est vraiment sur l’élégance, on n’a poas cherché de surextraction, on est vraiment sur des sélection de raisins très fruités, l’élégance de ce vin se mariera très très bien avec ce pigeonneau. »

Voilà un numéro tout en saveur de Côté Châteaux à voir le 1er février sur France 3 NOA dès 20h10. Carpe Diem.

Regardez ici Côté Châteaux N°20 Spécial Madiran réalisé par Jean-Pierre Stahl et Charles Rabréaud avec iPhone : 

21 Jan

« Tell Me » : Stéphane Derenoncourt et Michel Rolland « les Iconic Winemakers » mettent à l’honneur les petits Bordeaux

C’est nouveau, c’est à Bordeaux !  Cela dépoussière l’image des vins de Bordeaux et lutte contre le Bordeaux Bashing. « Tell Me, Iconic Winemakers » est une nouvelle boutique, un site internet et un nouveau concept de bouteilles équipées de la réalité augmentée qui met en valeur des petits vignerons de Bordeaux dénichés par les célèbres winemakers Stéphane Derenoncourt et Michel Rolland. 

Anthony Chicheportiche et Marie Rolland, devant les Iconic Winemakers Stéphane Derenoncourt et Michel Rolland © JPS

On est jeudi et comme tous les jeudis, Marie est là. Marie Rolland, la fille de Michel Rolland, est fière de tenir cette boutique proche du centre de Bordeaux, avec également Nina Derenoncourt, à deux pas de la Place Gambetta et place des Martyrs de la Résistance, au 31 rue du Château d’Eau, pour une boutique de vin, c’est pas mal.

« L’idée, c’est celle de mon conjoint, Anthony Chicheportiche, il avait envie de travailler avec les grands Stéphane Derenoncourt et Michel Rolland et de leur demander: c’est quoi Stéphane, c’est quoi, Michel, un Bordeaux à 10€ ? »,  Marie Rolland.

« Papa et Stéphane ont ainsi aimé l’idée et sont partis en quête de sourcer leur vin et trouver la réponse. Et ils l’ont trouvé sur la rive droite, sur deux propriétés qu’ils connaissaient déjà. Chacun leur propriété et chacun leur millésime. Ainsi, Stéphane est parti sur un 2019 à  50% merlot et 50% cabernet franc et Michel sur le 2018 80% merlot et 20 % cabernet franc. »  

« Que ce soit Stéphane Derenoncourt ou Michel Rolland, les 2 avaient envie de soutenir Bordeaux », poursuit Anthony Chicheportiche, créateur du magazine Tasted et co-fondateur de Smart Bottle, et pour le coup chef d’orchestre d’Iconic Winemakers ( car comme il dit il faut savoir gérer Stéphane Michel et leur fille respective Nina et Marie…). « Les 2 ont souvent été taxé d’être une des raisons du Bordeaux Bashing pour faire des vins chers, mais c’est faux, il ne font pas que cela, et même des vins en dessous de 10 €. Là, on montre qu’on peut faire à Bordeaux, un vin abordable, bon, doté de technologie et où l’on dégage de la marge… »

Le concept et la bouteille sont équipés de la réalité augmentée avec Smart Bottle d’où le nom TELL ME : « c’est un projet 2.0, u  peu nouveau, très différent de ce qu’ils font d’habitude. C’est remettre Bordeaux au centre du jeu, un beau projet en binôme, ils se sont bien amusés à le faire. Avec l’application Smart Bottle, on scanne l’étiquette, on peut aussi scanner les murs dans la boutique, et on voit apparaître Michel et Stéphane avec leurs explications. On a toujours dit derrière chaque bouteille il y a un producteur, cette fois-ci on y est, c’est le Bordeaux de demain ! Les jeunes, cela leur parle. »

L’idée, est de créer un certain engouement et de mettre en avant des vins qui manquent de visibilité. On voit des fois pour une pépite du Languedoc, on peut trouver 15 pépites à Bordeaux, mais on ne sait pas communiquer, alors que dans le Languedoc, ils ont un business modèle qui est prêt. A Blaye, à Bordeaux, dans plusieurs appellations ici, on trouve de super vins. Mais aussi on veut montrer qu’on peut faire des étiquette décalées, en y intégrant de la technologie, être présent sur les réseaux sociaux  et faire le buzz. On s’est dit pourquoi on ne le ferait pas pour ces vignerons qui parfois ont du mal à communiquer ou joindre les 2 bouts et en mettre 2 en avant chaque semaine… Ce n’est pas facile de se mettre dans la position du viticulteur qui galère, l’idée c’est de créer une collection de vin et de sortir du Bordeaux bashing avec l’expertise de Michel et Stéphane, pourquoi en s’en priverait…? »

Tell Me, Iconicwinemakers, ce sont 2 vins de vignerons, des vins plaisirs, conseillés par Stéphane Derenoncourt et Michel Rolland, ce sont des vins de lieux » Anthony Chicheportiche

C’est donc un projet antimorosité, et par les temps qui courent, cela fait du bien. Evidemment, il aurait eu un écho différent s’il n’y avait pas ce couvre-feu de 18h qui ne permet pas des soirées et apéros en boutique, comme ce qui se faisait traditionnellement, avec des amateurs qui souhaitent découvrir des vins gourmands. On y trouve aussi avec en quelques conserves de nourriture ou de foie gras pour concocter « un panier apéro », baptisé ainsi par Marie Rolland, un panier à récupérer avant le couvre-feu. Voilà une belle initiative, qui remet Bordeaux au centre des attentes des consommateurs qui recherchent des vins plaisirs, de petits propriétaires, faciles à déguster entre amis.

« Tell Me, Iconic Winemakers », 31 rue du château d’eau à Bordeaux, et sur iconicwinemakers.com

13 Jan

Michel Ohayon lance le 1er centre oenotouristique d’Europe depuis les anciennes casernes de Libourne

C’est un projet d’envergure, quasi-pharaonique, qui se dessine à l’emplacement de l’ESOG, l’ancienne école de sous-officiers de la gendarmerie qui a fermé ses portes en 2009. Depuis la mairie de Libourne avait espéré relancer une activité jusqu’à l’arrivée en 2019 de Michel Ohayon. Celui-ci souhaite faire de ces 6 hectares et 14 bâtiments un complexe totalement repensé, tout en gardant les anciennes casernes, pour en faire le 1er centre oenotouristique d’Europe où l’on va trouver « la plus grande cave mondiale, le grenier du vin mondial », sans compter une offre de prêt-à-porter de luxe et un hôtel 5 étoiles, comme l’Intercontinental de Bordeaux.

Le projet de centre oenotouristique avec une reconversion des casernes de Libourne par © Michel Ohayon et Michel Pétuaud-Létang

C’est un projet qui décoiffe, en ces temps de paralysie et de pandémie covidaire… « Osons ! », aurait dit en son temps, Jean-Pierre Elkabbach. Eh bien Michel Ohayon, y croit et se lance avec de très nombreux partenaires dans un projet grandiose qui risque de faire passer Bordeaux désormais pour le « petit poucet », face à Libourne qui pourrait devenir l’ogre oenotouristique !

Michel Pétuaud-Létang, Michel Ohayon, Philippe Buisson et Jean-Philippe Le Gal © JPS

C’était cet après-midi un show que nous offraient Michel Ohayon, et Philippe Buisson depuis la salle des mariages de la Mairie de Libourne, avec la présence également de l’architecte bordelais Michel Pétuaud-Létang et Jean-Philippe Le Gal adjoint au maire en charge des casernes. La découverte de ce que Michel Ohayon dépeint comme « le 1er centre oenotouristique d’Europe »:

Michel Ohayon © JPS

Ce sera la plus grande cave mondiale, le grenier du vin mondial, et à côté de cela vous aurez toute une offre de mode très forte, des équipements de la personne, dans le luxe à prix très accessible, on va aussi dupliquer le grand hôtel intercontinental de Bordeaux ici au milieu des vignes, d’ailleurs le bâtiment a des similitudes assez fraternelles avec ce bâtiment », Michel Ohayon

La conférence de presse « historique » à 14h depuis l’Hôtel de Ville de Libourne © JPS

Le projet est assez dantesque, d’ailleurs Michel Ohayon décrit dans son exposé « 2 bâtiments de plus de 120 mètres de long » que sont l’aile des soldats et le manège, perpendiculaires au Pavillon des Officiers. Ces casernes, que nous avons revisitées ce matin, font intimement partie de l’Histoire de Libourne, construites à partir de 1766 sous Louis XV et jusqu’en 1877, sous la IIIe République.

Jean-Philippe Le Gal,  adjoint au projet urbain de la ville de Libourne et aux casernes © JPS

Nous sommes sur un site patrimonial fermé depuis 2009 de 6 ha avec 31000 m2 de bâtiments en plein centre ville,  c’est un lieu vivant patrimonial auquel les libournais sont attachés et donc nous souhaitons le faire revivre et en faire un centre d’attractivité de Libourne », Jean-Philippe Le Gal

 Même si le projet n’est « pas encore abouti » comme le précise Philippe Buisson, il est déjà pas mal avancé, une vidéo immersive a d’ailleurs été projetée cet après-midi à la presse. Fini donc le « dossier fantôme de l’ESOG », bonjour au temple de l’oenotourisme souhaité par Michel Ohayon qui va donner sa propre vision de ce qu’est l’oenotourisme, un terme qu’il n’aime pas forcément, mais qui sera redéfini par ce complexe touristique, commercial et multi-culturel… Car qu’on ne s’y trompe pas Michel Ohayon  mise avant tout sur une rencontre d’hommes, avec « Philippe Buisson et son dynamisme qui m’encouragent et me donnent envie de faire », épaulé aussi par son ami architecte Michel Pétuaud-Létang.

« Ecrire un rêve nécessite beaucoup de contraintes », fort de ce constat et du respect des casernes existantes, il y aura aussi de nouveaux bâtiments et également un décaissement pour permettre d’envisager des déambulations sur plusieurs niveaux avec plusieurs chemins d’accès à tous ces commerces de vin, de bouche et d’habillement…

L’ancien manège à chevaux deviendra-t-il une gigantesque cave ? © JPS

« Le site vient en numéro 2, même si tout le monde dit toujours l’emplacement, l’emplacement »...continue Michel Ohayon qui reconnaît que « si cela n’avait été qu’un projet hôtelier, je reconnais que je ne l’aurais pas fait…La nous avons près de 7 ha en coeur de ville, avec une architecture remarquable, une alliance, une alchimie entre le minéral et le végétal… »

Il y a peu d’individus en France qui peuvent porter un tel projet avec une telle crédibilité et incontestablement Michel Ohayon en est un, en plus c’est un acteur girondin, un grand hôtelier bordelais et un viticulteur libournais…C’est l’histoire d’une rencontre comme il l’a dit d’hommes mais aussi d’un lieu, il a flashé », Philippe Buisson Maire de Libourne

D’autant comme le précise Michel Ohayon que Libourne est doté d’infrastructures qui emportent la mise aussi avec « une gare, un port, des infrastructures autoroutières » non loin. Et puis comme il dit « Libourne est au coeur de la bourgeoisie bordelaise qui fait notre blason, au coeur du vignoble connu mondialement Saint-Emilion, Pomerol, Bordeaux, près des plages océanes, avec un patrimoine exceptionnel ». Bref un cocktail ou un nectar qui devrait attirer l’abeille ou plutôt le touriste. Allez soyons fou, on a parlé peut-être de plusieurs millions qui pourraient venir jusque là. Il faut dire que Michel Ohayon dispose aussi de très nombreux partenaires 150 avancés dont les groupe LVMH ou Kéring qui seront de la partie.

Le Pavillon des Officiers ○ JPS

« L’idée, c’est de faire un endroit où près de 150 marchands vont présenter dans un décor de pierre, de bois, moyenageux ou futuriste, quelque chose d’exceptionnel, l’écrin sera sublime ! » En prime, Michel Ohayon compte également créer ici un musée automobile pour des vieux bolides des années 30 à 60, , un centre d’art contemporain et un lieu dédié à la brocante, des activités qui se complètent bien et plaisent aux amateurs de vin.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine, montage Robin Nouvelle: 

06 Jan

Bordeaux : 1 hectare de vigne peut se vendre 5000 euros, le même prix qu’1 m2 dans l’immobilier, un phénomène toutefois assez exceptionnel

Bernard Bouchon, vigneron à Bordeaux, pensait passer une retraite paisible, mais son fermage a été abandonné l’an dernier et le prix à l’hectare de ses vignes diminue régulièrement. Le foncier viticole a encore quelque peu diminué depuis un ou 2 ans sur les petites appellations de Bordeaux, il se situe autour de 12000 à 15000 euros selon la SAFER, mais sur certains terroirs, gélifs ou couloirs de grêle, les prix peuvent tomber à 5000 € voire ne plus se vendre du tout. Et à côté de cela, une vente a eu lieu l’an dernier à Pomerol à 8,5 millions l’hectare ! Côté châteaux a mené l’enquête.

Le constat de Bernard Bouchon sur la baisse de son patrimoine viticole © JPS

Bernard avait un nom prédestiné… Bouchon. Pour sûr, prédestiné au métier de vigneron et à Bordeaux, qui plus est, on l’était de père en fils…« Vous me demandez depuis quand je suis vigneron ? Depuis ma naissance ! Je suis fils de viticulteur et il n’était à l’époque pas envisageable qu’un fils de viticulteur puisse faire autre chose… A 14-15 ans, on travaillait déjà à la vigne… »

S’il a pris sa retraite en 2016, c’est aussi pour permettre à son épouse d’avoir elle-même une petite retraite en lui transférant une partie de propriété, même s’il sait que la retraite de sa femme ne sera pas mirobolante. Son château Gadis, il l’a acquis en 1978, 12 hectares achetés auprès de la SAFER dans l’Entre-deux-Mers en Gironde, aujourd’hui il compte 15 hectares au total.

Pour préparer sa retraite, il a vendu 3 hectares, mis 6 hectares en fermage et gardé 6 autres pour faire de l’ordre de 30 000 bouteilles, avec de la vente à la propriété qu’il a essayé de développer au maximum ces dernières années.

Le problème c’est que l’an dernier, celui qui lui louait ses vignes a abandonné le fermage au mois d’avril, en période de covid, car le prix du tonneau qui était monté jusqu’à 1500 € a chuté à 700 €, d’où l’impossibilité pour ce fermier de continuer en vendant à perte. « A 66 ans l’an dernier, je n’ai du coup pas pu trouver quelqu’un et je n’allais pas faire le travail, vu le prix diu tonneau, et donc je n’ai pas travaillé ces vignes… »

J’appartiens à une génération où on avait une fierté à reprendre une exploitation, aujourd’hui la fierté est accolée à un vrai malheur ».

« Le foncier viticole aujourd’hui traduit une difficulté majeure pour beaucoup avec un taux d’endettement assez élevé sur des valeurs foncières autrefois de 25 à 30 000 euros, rendus à 12 à 15 000 euros aujourd’hui avec un cours du tonneau à 700 € alors qu’il était monté à près de 1500… », commente encore Bernard Bouchon. »On est sur le foncier viticole le meilleur marché de France, même les terres arables valent plus cher. C’est insupportable d’arriver à payer moins cher la vigne que la terre nue… »

Dominique Techer porte-parole de la Confédération Paysane © JPS

A ses côtés, Dominique Techer de la Confédération Paysane qui constate que ce que vit Bernard est « général et un drame silencieux car on n’en parle pas.Les gens font leur comptes et donc tout ce que j’ai en fermage je l’abandonne, parce que je ne gagne pas d’argent dessus, et donc il y a des retraités qui gagnent 600 à 800 € de retraite, ils avaient un fermage pour faire un complément de retraite, et ils se retrouvent avec zéro » (rentrée au niveau du fermage).

« C’est dramatique parce ce que les viticulteurs ont investi en fonction de cette valeur du foncier viticole et de l’hectolitre de vin, donc les gens qui ont fait des investissements vont se retrouver dans une situation où la valeur de leur patrimoine ne suffira pas à rembourser les dettes qu’ils ont auprès du Crédit Agricole…J’éprouve un sentiment de tristesse car une profession que j’ai aimée , que j’ai connue toute ma vie , qui en arrive à une telle situation est une profession en perdition…je ne sais pas ce qu’il va en rester sur la génération suivante… » poursuit Bernard Bouchon.

Confirmation de cette tendance auprès du président du syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, Stéphane Gabard, rencontré sur son domaine à Galgon : « au niveau des prix on constate une légère baisse, mais un marché assez stagnant.

Il y a quelques ventes qui s’effectuent mais cela va dépendre de la situation des terroirs, des parcelles, les bons terroirs ou à côté d’exploitations dynamiques ont tendance à se vendre, par contre on obtient des secteurs où là il y a carence d’acheteur et là ce n’est même plus une question de prix, il n’y a plus du tout de preneur »,  Stéphane Gabard pdt Bordeaux et Bordeaux Supérieur

Stéphane Gabard, président du syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur © JPS

« On a un marché qui est très compliqué depuis quelques années avec des prix qui sont plutôt à la baisse, avec une succession de catastrophes naturelles qui impactent grandement nos récoltes donc une situation pour le viticulteur quand même assez dure, on a une pyramide des âges aussi passablement inversée avec une  majorité d’exploitations conduites par des personnes qui sont âgées voire très âgées, qui n’ont pas obligatoirement de repreneur, les métiers de la terre ne font plus rêver, on a une désaffection dans les lycées agricoles de jeunes en formation; donc voilà beaucoup de surfaces à prendre, qui doivent changer de propriétaires et tout compte fait peu d’acquéreurs. »

Michel Lachat, directeur départemental de la SAFER Gironde © JPS

Pour Michel Lachat, gardien du temple ou plutôt de ces chiffres des transactions, en tant que directeur départemental de la SAFER Nouvelle-Aquitaine: « le vignoble bordelais est en crise, on peut dire, cela ne date pas du covid, les premiers signes on les a constaté en 2019 avec des vignes à vendre en situation importante, le nombre d’acheteurs qui diminue du fait de la situation économique: on a un rapport entre l’offre et la demande qui se détériore avec une offre conséquente et une demande plutôt légère », Michel Lachat directeur SAFER 33. Sans compter la disparité des prix avec certains hectares qui peuvent se vendre 2 à 3 millions d’euros à Pomerol, Pauillac ou Saint-Emilion et puis sur des parcelles les moins intéressantes du bordelais quelques milliers d’euros.

Le coeur du marché en vignes AOC Bordeaux se négocie entre 12000 et 15000 euros l’hectare pour des vignes en bon état, par contre pour des vignes mal placées, qui ont subi des sinistres climatiques liés au gel et dont le matériel végétal est en mauvais état, là on peut tomber assez bas, il y a eu des transactions à 5000 à 6000 € l’hectare effectivement », Michel Lachat directeur service foncier Gironde de la Safer

« Après pour des plateaux bien exposés notamment de l’Entre deux Mers avec des vignes bien structurées (d’un seul tenant) et des vignes qui sont aux normes par rapport au cahier des charges de l’appellation bordeaux, on voit encore des transactions se réaliser à 17000-18000 € l’hectare voire 20000 € même si ce n’est pas la règle aujourd’hui (entre 12000 et 15000€ l’hectare). Bordeaux est riche de 1000 et un talents en terme de viticulteurs et les périodes de crise sont aussi pour des personnes innovantes des périodes particulières pour exprimer un talent particulier. Dans cet environnement un peu dégradé, il y a des gens qui continuent à y croire et à investir »

Et pour être tout-à-fait juste, Michel Lachat souligne que « des jeunes continuent à s’installer avec des dispositifs un peu particuliers, soit parce qu’ils ont pu bénéficier de portage du foncier (la SAFER achète du foncier qu’elle stocke pendant 5 ans, ce qui permet à ces jeunes d’exploiter pendant 5 ans avant d’avoir à payer la première annuité foncière), soit en ayant recours à des groupements fonciers viticoles, on trouve toujours des investisseurs qui vont le mettre à disposition de viticulteurs qui vont l’exploiter, cela existe et peut permettre à des jeunes de se lancer en viticulture. »

 

Certaines vignes dont le fermage a été abandonné n’ont pas été travaillées l’an dernier © JPS

CA ce jour Bordeaux compte 5800 vignerons qui exploitent 110000 hectares de vigne, selon le CIVB, la surface moyenne est de 19 ha par vigneron, la production annuelle est en moyenne de 5 millions d’hectolitres de vin, 3 millions 900000 hectolitres ont été commercialisés sur les 12 derniers mois.

Prix du foncier moyen par appellation dans le vignoble bordelais selon la SAFER (chiffres actualisés):

  • Bordeaux-Bx Supérieur : 12000 – 15 000 €
  • Entre-Deux-Mers : 12 000 – 15 000 €
  • Côtes de Bordeaux : 13 000 – 20 000 €
  • Graves : 27 000 – 50 000 €
  • Sauternes : 30 000- 35 000 (et jusqu’à 100 000 proche Yquem)
  • Médoc : 35 000 – 50 000€
  • Haut-Médoc : 50 000 – 80 000
  • Saint-Estèphe : 280 000 – 900 000
  • Margaux : 1,2 million à 2 m
  • Pauillac : 2,5 à 3 en augmentation avec une vente à 3,5 m
  • Saint-Emilion de 200 000 0 2,5-3 millions
  • Pessac-Léognan de 450 000 à 700 000 €
  • Pomerol 2 à 3 millions avec une vente exceptionnelle à 8,5 millions d’euros (sur micro parcelle)

28 Juil

Une originale Route des Vins de Bordeaux : « Sauternes au fil de l’eau »…

Dépaysement assuré ! Vous êtes bien sur la Route des Vins de Bordeaux en Graves et Sauternes, mais ici une route au fil de l’eau…Ce n’est pas un hasard si cette balade se nomme « Sauternes au fil de l’eau », une découverte insolite en canoë du Ciron qui favorise les brouillards de septembre-octobre et la formation du botrytis, avant d’accoster au Domaine de Carbonnieu. Magie assurée.

Rendez-vous à la Halte Nautique de Bommes, à côté de Sauternes en Gironde. Là des touristes parisiens, Véronique et Benoît, venus dans la région pour un mariage, se sont dit on va profiter de ce séjour pour participer à cette balade de Sauternes au fil de l’eau.

 

« On s’est dit on va y aller à la fraîche pour visiter cette belle région de vignes », commente Benoît qui pensait avoir affaire à une chaleur étouffante mais ce mardi c’était plutôt couvert et ma foi presque plus agréable.

On ne vient pas à Bordeaux sans visiter, on reste quelques jours pour bien s’imprégner de ce terroir magique de Sauternes, c’est vraiment génial quoi » Benoît Rabourdin

Ce sont un peu plus de 3 kilomètres de descente en canoë qui attendent ces touristes et girondins amateurs de nature, dans ce havre de paix préservé et classé Natura 2000. « C’est très beau, cela fait une espèce de voûte, on se sent au coeur de la nature », commente Véronique.

Un cour d’eau qui favorise la pourriture noble nécessaire à la fabrication du botrytis qui va permettre le Sauternes.« Il faut savoir que c’est la confluence de la Garonne et du Ciron qui crée une brume en septembre et permet le botrytis dans la vigne », explique Florian Queyrel, le moniteur du club de Canoë-Kayak de Bommes-Nautique.

Après 3/4 heure de navigation, avec parfois quelques courants, c’est l’arrivée au Domaine de Carbonnieu, un vignoble de 23 hectares tenu par Alexis Charrier qui leur fait visiter son  chai à barriques:  « là, on a 37 fûts de chêne, cela fait a près 11 000 bouteilles »

On a des gens qui viennent de la France entière, donc du coup cela permet de faire découvrir plein d’arômes que ce soit des Sauternes en cocktail, des Sauternes sur le repas et là on peut balayer tous les accords possibles… »

C’est alors la dégustation de 3 millésimes du château, un dialogue riche avec le vigneron pour balayer les préjugés de vin trop sucré ou difficile à marier.

« Au niveau des accords, c’est vrai qu’on est sur une palette aromatique assez diversifiée, sur des viandes sur des poulets rôtis, sur des poissons sans sauce et après terminer sur des desserts, commente Laurent Moujon auteur de livres de recettes et d’association de mets et vins de Bordeaux. « Mais aussi sur des fromages persillés, des fromages afinés, au lait cru », ajoutait Stéphanie sa compagne. « C’est  vrai que le Sauternes se marie très bien avec tout type de cuisine et notamment épicée »

« On rentre dans le mystère de la complexité du vin, on voyage à la fois géographiquement, géologiquement aussi et dans les goûts quoi », conclue Benoît Rabourdin.

Sauternes, un vignoble de 2200 hectares avec ses 140 vignerons et ses vins liquoreux que ces touristes redécouvrent avec modération.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Camille Beccheti, Stéphanie Plessis : 

24 Juil

Remember THE famous Saint-Emilion Jazz Festival : 20 photos souvenirs

C’est l’un des festivals qui nous manque tant. Comme un signe prémonitoire, en janvier dernier, avant le coronavirus, les organisateurs ont annoncé marquer une pause, pour mieux repartir sans doute l’an prochain. Côté Châteaux veut vous faire partager quelques bons instants qu’il a pu vivre avec Dominique Renard, Franck Binard, les centaines de bénévoles et bien sûr les très grands artistes qui se sont produits sur la scène du Parc Guadet ou de la Douve du Palais Cardinal.

Dominique Renard, Ben l’Oncle Soul et Franck Binard en 2015 © JPS

Les bénévoles à l’entrée de la billetterie © JPS

Le Soulman from Tours sur la scène du Parc Guadet © JPS

Marcus Miller et Dominique Renard, le président du Saint-Emilion Jazz Festival en juillet 2016 © JPS

Marcus Miller à droite et ses musiciens au parc Guadet en juillet 2016 © JPS

L’équipe des vignerons de Saint-Emilion sur le pont au bar l’Ephémère pour faire face au millier de festivaliers © JPS

Marcus Miller, le New Yorkais de Brooklyn et son jazz fusion juillet 2016 © JPS

Le groupe Jet7 BrassBand au Parc Guadet © JPS

Hugh Coltman en juillet 2017 dans la Douve du Palais Cardinal © JPS

Près de mille personnes applaudissant Hugh Coltman, un tabac © JPS

Regardez le reportage sur le 6e SEFJ par Jean-Pierre Stahl, Anthony Capra, Eric Delwarde, Françoise Dupuis et Isabelle Rougeot :

Marc Brenner et son groupe de musiciens de la région de Bordeaux Karmarama © JPS

Un groupe de 10 Belges venant depuis 3 éditions © JPS

L’Américaine Stacey Kent en juillet 2017 © JPS

Les douves du Palais Cardinal superbement illuminées aux couleurs du Saint-Emilion Jazz Festival © JPS

Intronisation hier soir de Cécile Mc Lorin Salvant sur la scène des Douves en juillet 2018 par la Jurade de Saint-Emilion © JPS

Cécile Mc Lorin Salvant intronisée par Stéphanie de Boüard-Rivoal © JPS

Le concert de Cécile Mc Lorin Salvant © JPS

Les 20 ans de la Juridiction classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité avec le SEJF en juin 2019 © JPS

Franck Binard, directeur du Conseil des Vins de Saint-Emilion et Dominique Renard, fondateur du Saint-Emilion Jazz Festival, en juin 2019, la dream team, l’an dernier le dernier en date © JPS

Regardez le Côté Châteaux n°8 spécial 20 ans du classement Unesco de la Juridiction de St Emilion au Patrimoine de l’Humanité avec le St Emilion Jazz Festival. Réalisé par JP Stahl et Sébastien Delalot : 

Retrouvez tous les articles de Côté Châteaux sur le Saint-Emilion Jazz Festival ici

20 Juil

Cos d’Estournel apporte un soutien de 100 000 € aux jeunes établissements de la restauration traditionnelle

Chose promise, chose due. Début juin, le célèbre château de Saint-Estèphe annonçait la mise en vente de son millésime 2019 en primeur et en même temps, Michel Reybier, son propriétaire  promettait à l’Union des métiers et des Industries de l’Hôtellerie de reverser une partie des bénéfices liés à cette vente, en soutien aux restaurants mis en difficulté durant le confinement. 100 000€ vont ainsi être reversés aux plus jeunes structures, sans doute les plus fragiles. 

Le célèbre château © Cos d’Estournel avec ses tours pagodes

C’est une démarche à saluer, qui vient du fond du coeur et qui est aussi un juste retour envers la restauration qui met en avant et sur les tables le savoir-faire des vignerons, de petits et de grands châteaux comme Cos d’Estournel, ce vin sublime et château du Maharadja du Médoc.

Ce sont donc 65 jeunes établissements de cuisine traditionnelle ou de bistronomie, qui vont bénéficier de ce soutien. Des établissements récents puisqu’ouverts entre janvier 2019 et mars 2020, pour lesquels la trésorerie forcément n’était pas énorme. Ces 65 restaurants vont recevoir chacun 1500 €.

Michel Reybier explique ainsi sa démarche :

S’il est de notre responsabilité de soutenir tous les acteurs de la filière, j’ai fait le choix, en concertation avec l’équipe de Cos d’Estournel, d’orienter notre aide vers les nouveaux établissements, récemment ouverts, et donc plus vulnérables », Michel Reybier propriétaire de Cos d’Estournel.

Chaque dossier reçu sera attentivement étudié par Michel Reybier et Roland Héguy, le président de l’UMIH. Cos d’Estournel souhaite surtout aider les restaurants qui apportent une attention particulière aux vins proposés à la carte avec le conseil d’un sommelier, ou par une sélection travaillée ou dans un menu avec accords mets-vins; les dons seront officiellement remis lors d’un événement d’ici la fin de l’année 2020. Encore bravo.

16 Juil

La CNAOC interpelle le Président de la République : « la viticulture boit la tasse. La soutenir, c’est investir… »

La Confédération Nationale des Producteurs de Vins et Eaux de Vie de Vin à Appellations d’Origine Contrôlée vient d’interpeler le Président Macron au sujet de la santé de la viticulture française. Côté Châteaux partage cette missive du Président de la CNAOC Bernard Farges.

Image d’illustration tirée de la page de la CNAOC

« La viticulture boit la tasse. La soutenir c’est investir sur des femmes et des hommes qui participent activement à la relance économique !

Monsieur le Président de la République, la viticulture demande la mise en place de mesures vitales :

  • Une exonération des cotisations sociales patronales : Ne pas attendre 80% de pertes consécutives au confinement pour exonérer, ce sera trop tard. Il est nécessaire d’abaisser ce seuil à 60% de pertes. Et d’exonérer à 50% en dessous de ce seuil.
  • Une adaptation des cotisations sociales de l’exploitant : un calcul ajusté sur le résultat de l’année en cours et non sur les années précédentes pour ne pas fragiliser davantage la trésorerie de petites structures.
  • Un allègement de la fiscalité des stocks : les stocks de vins qui n’auront pas été vendus vont peser très lourds dans les bilans des exploitations viticoles et vont mécaniquement augmenter la fiscalité. Il faut donc adopter une mesure d’atténuation pour 2020 afin de ne pas taxer les invendus.

« Toutes les composantes de notre économie, sans exception, doivent être soutenues pour une sortie de crise et un rebond durable. Pendant le confinement, la vie dans les campagnes ne s’est pas arrêtée. Chacun a pu mesurer l’interdépendance entre nos territoires ruraux et urbains. Les vigneronnes et les vignerons ont fait leur part, ils ont travaillé dans les vignes, pris soin de la récolte à venir, embauché pour maintenir la vie dans leurs exploitations. Ils n’ont pas émargé aux milliards du chômage partiel. En d’autres termes, ils ont entretenu notre bien commun : l

Les vins AOC qui représentent près de 50% de la production viticole française en volume, 80% en valeur, et 12% de la valeur agricole nationale totale ! Sans eux, c’est l’ensemble de notre économie dans les territoires ainsi que l’image globale des vins français dans le monde qui seraient profondément déstabilisées » Bernard Farges, Président de la CNAOC.

Bernard Farges, Président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux et de la CNAOC © Jean-Pierre Stahl

Soutenir la viticulture AOC aujourd’hui, c’est garantir les conditions de sa pérennité mais aussi lui donner les moyens de participer activement au rebond économique à la fois régional et national ! C’est un investissement pour l’avenir. Privée de ces principaux circuits économiques habituels pour cause d’épidémie de Covid19 : exportations, CHR (Café-Hôtellerie-Restauration), œnotourisme, la viticulture AOC boit la tasse. Mais doit repartir !

A titre d’exemple, le CHR représente à lui seul une perte sèche de chiffre d’affaires s’élevant à 1,5 milliard d’Euros en 11 semaines de confinement. L’export a chuté de près de 30% en valeur vers les USA, de 40% vers la Chine, entre janvier et avril 2020.  La viticulture française, au global, compte 500 000 emplois directs et indirects, non délocalisables, auxquels il convient d’ajouter la richesse produite grâce à l’attractivité des territoires accueillant 10 millions d’œnotourismes chaque année.

Ces mesures sont très attendues dans les territoires représentés par les 17 fédérations régionales de la Confédération des AOC (CNAOC) car la situation est aujourd’hui critique pour de nombreuses exploitations viticoles.

Relancer l’économie quel qu’en soit le prix !

« Monsieur le Président de la République, nous préparons déjà notre avenir mais seuls, nous ne pouvons pas tout. Les vins et spiritueux, on ne le dit pas assez, sont le deuxième secteur excédentaire de la balance commerciale, juste derrière l’aéronautique. La viticulture est constituée de femmes et d’hommes, ceux qui symbolisent plus que jamais le lien social et le circuit court plébiscité par de plus en plus de Français. Elle compte une multitude d’entreprises de taille variable, implantées partout sur notre territoire. Tous ont en commun leur savoir-faire bimillénaire et la passion de leur métier, ils portent haut nos couleurs partout dans le monde. Ils ne comprendraient pas de ne pas être entendus ni considérés à leur juste place pour une relance économique que nous devons opérer collectivement » ajoute Bernard Farges.

Avec la CNAOC

11 Juil

Bordeaux : la renaissance du Gabriel au coeur de la place de la Bourse

S’il y a bien une belle adresse, historique et gourmande, c’est celle du Gabriel. Le chef Alexandre Baumard et Stéphanie de Boüard-Rivoal font revivre après 10 mois de travaux ce bâtiment mythique. Un joli challenge en ce début d’été avec la réouverture du Gabriel depuis jeudi soir.

Damien Amilien, chef pâtissier, Stéphanie de Boüard, le chef Alexandre Baumard et Estelle Even chef adjointe derrière le bar du Gabriel © JPS

C’est une jolie réhabilitation du lieu. Une transformation dans la conservation de ce patrimoine XVIIIe bordelais, la place de la Bourse, autrefois Place Royale, réalisée entre 1730 et 1755 par Jacques Gabriel et son fils Ange-Jacques Gabriel architectes du Roi (place où d’ailleurs trônait la statue de Louis XV en lieu et place des Trois Grâces).

Le Gabriel, c’est ce Pavillon au centre de la Place de la Bourse, un endroit très hype © JPS

Si à l’extérieur le pavillon central est resté tel qu’il était, en harmonie avec les autres ailes propriétés de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux (hormis la partie tout-à-fait à gauche qui appartient aux Douanes et donc à L’Etat), l’intérieur a subi quelques transformations et a été magnifié par les architectes Sarthou et Michard, accompagnés par le décorateur d’intérieur Jean-Pierre Tortil. C’est la famille de Boüard de Laforest, propriétaire d’Angélus à Saint-Emilion, qui a acquis l’autorisation d’exploiter le Gabriel et a entrepris ces lourds travaux, avec à sa tête Stéphanie de Boüard, par ailleurs directrice générale d’Angélus.

L’espace salon de thé du Gabriel © JPS

Au rez-de-chaussée, il y a tout d’abord la partie bar confiée à Andrei Postolache, bar à cocktails et bar à vin, et aussi le salon de thé; au premier étage le Bistrot du Gabriel, ce sera la partie brasserie de l’endroit, au second étage le restaurant gastronomique « l’Observatoire » et aussi sa table d’hôtes; c’est d’ailleurs aux étages que les transformations ont été plus importantes, sous le contrôle de l’architecte des bâtiments de France. « L’architecte des Bâtiments de France a vu ce qu’on avait fait à Saint-Emilion, et il nous a laissé faire quasiment ce que l’on tout ce qu’on souhaitait. On n’a pas touché l’extérieur et à l’intérieur on a valorisé le lieu et donné plus d’espace. On a ainsi réuni plusieurs pièces, on a abattu quelques cloisons pour donner plus de lumière: on a une enfilade au restaurant gastronomique qui donne une perspective qu’on n’avait pas avant », commente Stéphanie de Boüard.

Stéphanie de Boüard-Rivoal à l’entrée du Gabriel © JPS

C’est un sentiment d’excitation, d’euphorie, de faire de ce lieu un lieu d’apaisement et de sérénité », Stéphanie de Boüard directrice.

Pour Patrick Séguin, président de la CCI de Bordeaux Gironde et du coup propriétaire du bâtiment : « on est ravi de voir renaître ce bâtiment avec cette belle qualité de réhabilitation, aupavant on avait connu quelques soucis et notamment au niveau de l’entretien du bâtiment. Là on est parti sur une AOT (une autorisation d’occupation temporaire car nous n’avons pas le droit de faire des baux commerciaux) qui courre jusqu’en 2033. Cela permettra à Stéphanie de Bouard et à sa société d’amortir les investissements lourds réalisés ici ».

C’est l’endroit magique de Bordeaux, la Place de la Bourse (et donc le Gabriel) est le lieu de Bordeaux le plus connu et photographié au monde. Avec cette équipe de professionnels qu’elle a concocté, cela devrait être rapidement l’une des meilleures tables de Bordeaux », Patrick Seguin président de la CCI de Bordeaux

La salle du restaurant gastronomique décorée par  le décorateur d’intérieur Jean-Pierre Tortil © JPS

« Le Gabriel va proposer en un même écrin 3 ambiances distinctes, l’éventail est très large, on va pouvoir venir prendre un petit déjeuner, ou déjeuner, partager un thé l’après-midi, dîner ou encore venir prendre un verre au bar », poursuit Stéphanie de Boüard-Rivoal. En fait, le Gabriel va vivre de 8h le matin à minuit et même 2 heure le samedi soir…Il y a encore une autre salle de restaurant « la bibliothèque »au 1er qui peut être privatisée et qui donne « une atmosphère plus intime avec sa cheminée »

Le charriot de dessert au bistrot © JPS

L’établissement est placé sous la houlette du chef Alexandre Baumard, chef étoilé du Logis de la Cadène à Saint-Emilion, également propriété de la famille de Boüard. Pour le moment ce sont 26 personnes qui sont en cuisine et en salle, mais dès que le restaurant gastronomique va ouvrir en septembre, le Gabriel comptera 40 personnes. « La période du Covid nous a fait perdre du temps et donc on a fait avec et avec une ouverture en deux temps », précise Stéphanie de Bouard.

La salle de restaurant « bibliothèque » © JPS

« Cette ouverture se fait avec une certaine appréhension, mais on va tout faire pour que cela se passe bien, notamment au niveau du service, je leur demande la plus grande précision, vigilance et rigueur pour que le client se sente bien à n’importe quelle occasion ». Le chef aura pour le seconder Estelle Even, chef adjointe, Damien Amilien chef pâtissier et comme chef sommelière Charlotte Tissoire, qui a fait l’ouverture du Pressoir d’Argent comme assistante et y est restée jusqu’en 2019.

La table d’hôtes, en face de la cuisine, comme au 4e Mur, non loin, ou au Saint-James © JPS

« Que ce soit en brasserie ou au niveau du gastronomique, on va travailler avec les mêmes fournisseurs, les mêmes maraîchers et éleveurs ou poissonniers », me précise le chef Alexandre Baumard;

« Au niveau du bistrot ce sera plus dans la simplicité mais avec de vrais plats comme ce maigre en croûte ou la côte de boeuf où on va revenir sur de la découpe en salle, revenir à la tradition française avec tous ces grands chefs qui ont su remettre l’art du service au goût du jour, il y a une vraie passion à servir, au niveau du gastro on va continuer ce que l’on a commencé au Logis de la Cadène, avec des cartes différentes, mais la cuisine sera sur la même base car c’est le même chef ».

Le chef Alexandre Baumard mise non seulement sur le goût avec une cuisine de saison mais aussi sur le service à la découpe au plus près des tables © JPS

« Ce sera une carte différente qui suivra les saisons comme partout. L’objectif est de viser une étoile prochainement sur le gastro ».Entre le bistrot et le gastro, on sent une exigence de travail « qu’on fasse du gastronomique ou du bistronomique, il y a un secret de cuisson qui doit être respecté. Pour le gastro, la technique des choses sera plus travaillée », forcément. Le Gabriel dispose d’ailleurs de deux cuisines différentes entre le gastro au 2e et le bistrot au 1er. « Hier on a fait 120 couverts », pas mal pour un début, le Gabriel va vite monter en puissance avec son restaurant gastronomique qui mise sur 40 couverts le midi et autant le soir.

Cet endroit risque non seulement d’être prisé des gastronomes mais aussi de la Chambre de Commerce qui a prévu un partenariat avec le Gabriel : « à Bordeaux Palais de la Bourse en 2019, on a géré 260 manifestations, c’est un lieu de représentation très important à Bordeaux », précise Patrick Seguin ; « aussi avoir une bonne table pour proposer aux gens qui ont des congrès ou des séminaires de faire des déjeuners ou diners, c’est judicieux, on a prévu de collaborer au quotidien pour faire une offre globale. »

Pour en savoir plus : Le Gabriel, 10 Place de la Bourse à Bordeaux