13 Jan

Michel Ohayon lance le 1er centre oenotouristique d’Europe depuis les anciennes casernes de Libourne

C’est un projet d’envergure, quasi-pharaonique, qui se dessine à l’emplacement de l’ESOG, l’ancienne école de sous-officiers de la gendarmerie qui a fermé ses portes en 2009. Depuis la mairie de Libourne avait espéré relancer une activité jusqu’à l’arrivée en 2019 de Michel Ohayon. Celui-ci souhaite faire de ces 6 hectares et 14 bâtiments un complexe totalement repensé, tout en gardant les anciennes casernes, pour en faire le 1er centre oenotouristique d’Europe où l’on va trouver « la plus grande cave mondiale, le grenier du vin mondial », sans compter une offre de prêt-à-porter de luxe et un hôtel 5 étoiles, comme l’Intercontinental de Bordeaux.

Le projet de centre oenotouristique avec une reconversion des casernes de Libourne par © Michel Ohayon et Michel Pétuaud-Létang

C’est un projet qui décoiffe, en ces temps de paralysie et de pandémie covidaire… « Osons ! », aurait dit en son temps, Jean-Pierre Elkabbach. Eh bien Michel Ohayon, y croit et se lance avec de très nombreux partenaires dans un projet grandiose qui risque de faire passer Bordeaux désormais pour le « petit poucet », face à Libourne qui pourrait devenir l’ogre oenotouristique !

Michel Pétuaud-Létang, Michel Ohayon, Philippe Buisson et Jean-Philippe Le Gal © JPS

C’était cet après-midi un show que nous offraient Michel Ohayon, et Philippe Buisson depuis la salle des mariages de la Mairie de Libourne, avec la présence également de l’architecte bordelais Michel Pétuaud-Létang et Jean-Philippe Le Gal adjoint au maire en charge des casernes. La découverte de ce que Michel Ohayon dépeint comme « le 1er centre oenotouristique d’Europe »:

Michel Ohayon © JPS

Ce sera la plus grande cave mondiale, le grenier du vin mondial, et à côté de cela vous aurez toute une offre de mode très forte, des équipements de la personne, dans le luxe à prix très accessible, on va aussi dupliquer le grand hôtel intercontinental de Bordeaux ici au milieu des vignes, d’ailleurs le bâtiment a des similitudes assez fraternelles avec ce bâtiment », Michel Ohayon

La conférence de presse « historique » à 14h depuis l’Hôtel de Ville de Libourne © JPS

Le projet est assez dantesque, d’ailleurs Michel Ohayon décrit dans son exposé « 2 bâtiments de plus de 120 mètres de long » que sont l’aile des soldats et le manège, perpendiculaires au Pavillon des Officiers. Ces casernes, que nous avons revisitées ce matin, font intimement partie de l’Histoire de Libourne, construites à partir de 1766 sous Louis XV et jusqu’en 1877, sous la IIIe République.

Jean-Philippe Le Gal,  adjoint au projet urbain de la ville de Libourne et aux casernes © JPS

Nous sommes sur un site patrimonial fermé depuis 2009 de 6 ha avec 31000 m2 de bâtiments en plein centre ville,  c’est un lieu vivant patrimonial auquel les libournais sont attachés et donc nous souhaitons le faire revivre et en faire un centre d’attractivité de Libourne », Jean-Philippe Le Gal

 Même si le projet n’est « pas encore abouti » comme le précise Philippe Buisson, il est déjà pas mal avancé, une vidéo immersive a d’ailleurs été projetée cet après-midi à la presse. Fini donc le « dossier fantôme de l’ESOG », bonjour au temple de l’oenotourisme souhaité par Michel Ohayon qui va donner sa propre vision de ce qu’est l’oenotourisme, un terme qu’il n’aime pas forcément, mais qui sera redéfini par ce complexe touristique, commercial et multi-culturel… Car qu’on ne s’y trompe pas Michel Ohayon  mise avant tout sur une rencontre d’hommes, avec « Philippe Buisson et son dynamisme qui m’encouragent et me donnent envie de faire », épaulé aussi par son ami architecte Michel Pétuaud-Létang.

« Ecrire un rêve nécessite beaucoup de contraintes », fort de ce constat et du respect des casernes existantes, il y aura aussi de nouveaux bâtiments et également un décaissement pour permettre d’envisager des déambulations sur plusieurs niveaux avec plusieurs chemins d’accès à tous ces commerces de vin, de bouche et d’habillement…

L’ancien manège à chevaux deviendra-t-il une gigantesque cave ? © JPS

« Le site vient en numéro 2, même si tout le monde dit toujours l’emplacement, l’emplacement »...continue Michel Ohayon qui reconnaît que « si cela n’avait été qu’un projet hôtelier, je reconnais que je ne l’aurais pas fait…La nous avons près de 7 ha en coeur de ville, avec une architecture remarquable, une alliance, une alchimie entre le minéral et le végétal… »

Il y a peu d’individus en France qui peuvent porter un tel projet avec une telle crédibilité et incontestablement Michel Ohayon en est un, en plus c’est un acteur girondin, un grand hôtelier bordelais et un viticulteur libournais…C’est l’histoire d’une rencontre comme il l’a dit d’hommes mais aussi d’un lieu, il a flashé », Philippe Buisson Maire de Libourne

D’autant comme le précise Michel Ohayon que Libourne est doté d’infrastructures qui emportent la mise aussi avec « une gare, un port, des infrastructures autoroutières » non loin. Et puis comme il dit « Libourne est au coeur de la bourgeoisie bordelaise qui fait notre blason, au coeur du vignoble connu mondialement Saint-Emilion, Pomerol, Bordeaux, près des plages océanes, avec un patrimoine exceptionnel ». Bref un cocktail ou un nectar qui devrait attirer l’abeille ou plutôt le touriste. Allez soyons fou, on a parlé peut-être de plusieurs millions qui pourraient venir jusque là. Il faut dire que Michel Ohayon dispose aussi de très nombreux partenaires 150 avancés dont les groupe LVMH ou Kéring qui seront de la partie.

Le Pavillon des Officiers ○ JPS

« L’idée, c’est de faire un endroit où près de 150 marchands vont présenter dans un décor de pierre, de bois, moyenageux ou futuriste, quelque chose d’exceptionnel, l’écrin sera sublime ! » En prime, Michel Ohayon compte également créer ici un musée automobile pour des vieux bolides des années 30 à 60, , un centre d’art contemporain et un lieu dédié à la brocante, des activités qui se complètent bien et plaisent aux amateurs de vin.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine, montage Robin Nouvelle: 

16 Déc

Vente des Hospices de Beaune: un nouveau record pour la pièce phare malgré la crise

Malgré les crises sanitaire et économique, la 160e vente des Hospices de Beaune (Côte d’Or) a établi dimanche un nouveau record avec une « pièce de charité » vendue à un Chinois 780.000 euros, un montant inégalé dont le produit ira entièrement aux hospitaliers victimes du Covid-19.

Une vente record ce dimanche, le précédent record remontait à 2015 © Sébastien Kerroux / France 3 Bourgogne

« Dans le monde entier, les hospitaliers ont laissé leur santé et parfois leur vie pour nous. Aux Hospices civils de Beaune, près de 100 professionnels ont été contaminés et l’un d’entre eux, Marie-Cécile, n’est plus là », a lancé François Poher, directeur des Hospices, dans un discours-préambule aux plus anciennes enchères caritatives de vin au monde, entamées vers 14H00.  « Aujourd’hui, vous êtes là pour eux », a-t-il ajouté, avant que le chanteur Marc Lavoine, parrain des enchères intervenant en visioconférence, ne déclare les enchères « officiellement ouvertes », déclenchant une succession de chiffres et de coups de marteau.

Après quelques heures d’adjudications, la « pièce de charité », (un fût de 228 litres soit 288 bouteilles), dont la vente était destinée aux hospitaliers affectés par le Covid, était adjugée 780.000 euros, pulvérisant le précédent record de 2015 (480.000 euros), franchi après les attentats à Paris.  « On aimerait rendre hommage à tous les soignants, en France et dans le monde, qui luttent jour et nuit contre cette épidémie », a déclaré l’acheteur, un Chinois qui a voulu conserver l’anonymat et avait donné mandat à la maison Bichot, traditionnellement le premier acheteur de la vente. « On va surmonter cette épreuve humaine », a ajouté l’acheteur chinois sous un concert d’applaudissements.

Pour pousser les enchères, Marc Lavoine avait accepté de donner une guitare au vainqueur de l’enchère et de déjeuner avec lui. « Les soignants que nous avons applaudis
au printemps, je ne les oublie pas », avait-il déclaré. « C’est avec beaucoup d’émotion que je souhaite remercier chaleureusement les généreux acheteurs et donateurs de la célèbre pièce de charité » qui a atteint un montant « historique », a réagi Frédéric valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF).

« 55.000 agents hospitaliers ont été touchés par le virus mais ce chiffre est largement sous-évalué. 18 sont morts, mais c’est également sous-évalué », avait indiqué peu avant la vente Denis Valzer, administrateur du Comité de gestion des oeuvres sociales (CGOS) des établissements hospitaliers publics, chargé de distribuer le produit de la vente de la pièce de charité.

Six cent trente fûts étaient mis aux enchères et le résultat total de la vente ne devait pas être connu avant tard dans la soirée. Mais le surprenant record a balayé les craintes des Hospices de voir la vente ternie par la crise et les atermoiements concernant sa tenue.

Face à la commissaire priseur Cécile Verdier, les rangs étaient en effet clairsemés dans les Halles de Beaune. Initialement prévue le 15 novembre, puis suspendue, à nouveau autorisée et enfin reportée à ce dimanche, la vente est certes une miraculée du Covid-19 mais les règles de distanciation ont limité à 171 le nombre des acheteurs présents sur place, contre 600 habituellement.

Environ 140 acheteurs étaient cependant connectés par téléphone ou internet et une trentaine d’autres ont signé des enchères écrites, précise Aline Sylla-Wallbaum, directrice générale du pôle Luxe chez Christie’s, qui organisait la vente. « L’un dans l’autre, la participation est bonne », a-t-elle affirmé.

L’an dernier, les enchères avaient totalisé 12 millions d’euros (sans les frais). L’ensemble des fonds, outre le produit de la « pièce de charité » qui va traditionnellement à une oeuvre caritative séparée, sert à financer les investissements et travaux en cours de l’hôpital d’un millier de lits géré par les Hospices, une institution fondée en 1443 pour venir en aide aux « pauvres malades ».

Une raison d’être philanthropique largement confirmée par l’actuelle pandémie; « Le contexte sanitaire donne à cette vente une portée symbolique sans précédent », souligne ainsi François Poher, directeur des Hospices civils de Beaune.

AFP

23 Nov

Par ici le palmarès « déconfiné » de Castillon : une dégustation en bonne et due forme, chez Stéphane Derenoncourt

Le « Palmarès Castillon » devait se tenir le 27 mars à Paris chez Lavinia. Reporté du fait du 1er confinement, ayant toutefois fait une 1ère sélection sur 100 vins dégustés le 27 février, les organisateurs ont décidé de maintenir cet événement à l’automne et ce durant le 2e confinement, en plein coeur de l’appellation au Domaine de l’A à Sainte-Colombe, chez Stéphane Derenoncourt, en tant que professionnels, avec les règles de distanciation et dans deux salles de dégustation…

S’il y en a bien un qui se réjouit de l’événement et de ce report, c’est le chef étoilé Tanguy Laviale, du restaurant Garopapilles à Bordeaux, puisque du fait de la fermeture actuelle de son établissement, il a ainsi pu être présent et membre du jury :

Pour cette édition du Palmarès Castillon, on n’a peut-être pas le gratin des cavistes ou dégustateurs parisiens habituels, mais là on a la crème de la crème régionale, Mathieu Doumenge journaliste de Terre de Vins ou encore Thomas Noel caviste très en vogue à Fronsac.

Sur les 27 derniers vins en lice, ils doivent en donner 2 par catégorie : « on a le côté frais et fruité (pour la première catégorie), d’un vin qui sera peut-être un vin d’entrée de gamme, ensuite pour la 2e d’un vin gourmand et séducteur avec une cuvée plus travaillée, plus de puissance, plus de longueur et enfin pour la dernière et 3e catégorie des vins qui sont charpentés plus travaillés qui seront issus des plus grands terroirs de l’appellation ».

Tous sont jugés sur le millésime 2017, un millésime par facile à Bordeaux où 40% de la récolte avait été perdue dans le bordelais du fait du gel (surtout du 28 avril) :

2017, une année assez difficile pour le vigneron car grosse perte avec le gel du printemps, malgré tout on a de très jolis vins car l’appellation est sur des plateaux et des coteaux »Yann Todeschini, vice-président du syndicat viticole de Castillon-Côtes de Bordeaux.

Car cette appellation de 2300 hectares compte 230 vignerons qui ne manquent pas de savoir-faire et de caractère : « il y a ici un tissu familial, artisan, plein d’amour de son travail qui existe et ces gens la on les connaît peu » commente Stéphane Derenoncourt ;

Quand on parle de bio ou de biodynamie à Bordeaux, on nous parle de Palmer ou de Pontet-Canet, ce qui est très bien, ça reste microscopique dans l’univers des crus classés, à Castillon c’est 25 % de l’appellation qui s’est engagée dans le bio » Stéphane Derenoncourt

Et à la mi-journée, les résultats sont tombés, donnés par le maître des lieux Stéphane Derenoncourt…

Dans  la catégorie frais et gourmands, sont récompensés les châteaux le Petit Picoron et Beynat, dans la catégorie Gourmands et Séducteurs les châteaux de Belcier et Brisson et enfin dans la catégorie Puissants et étonnants Roquevieille cuvée excellence et château d’Aiguilhe.

© Photos Jean-Pierre Stahl

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine : 

07 Nov

Victoire de Joe Biden : la joie d’Américains résidant à Bordeaux

C’est un heureux dénouement que souligne Jana Kravitz, Américaine bien connue du monde du vin et de Bordeaux. Pour cette New-Yorkaise, vivant en France depuis de nombreuses années, qui travaille dans le monde du vin, c’est un « ouf » de soulagement. Suzanne Mustacich journaliste américaine vivant aussi à Bordeaux se réjouit de son élection autant « populaire » pour l’Amérique, la France et l’Europe.

Jana Kravitz, une coupe à la main, à l’annonce des résultats en cet fin d’après-midi © Luc Plissonneau

« I’m fine ! », c’est la première réaction de Jana Kravitz Plissonneau, co-gérante de Vin’Animus, recueillie par Côté Châteaux. « Oui, heureuse, je suis soulagée. C’est depuis avant hier où cela a commencé à changer et où j’ai senti déjà cette première bouffée d’air, de soulagement. Cela va changer maintenant, pour tout le monde. »

« Il faut voir maintenant ce que Donald Trump va faire, parce qu’il refuse de perdre. Mais c’est aussi sa façon de perdre quand il réclame victoire. Il est New-Yorkais, comme moi je le suis, et je suis certaine qu’il va dire j’ai gagné, c’était une fraude… »

Quant à savoir si c’est une bonne chose pour les vins français ?

Absolument, c’est une bonne chose pour les vins français car Joe Biden c’est un homme du monde, il est clair, il aura des relations normalisées et ce sentiment d’amitié va être restauré. Cela va toucher le monde du vin et la façon de faire des affaires, » Jana Kravitz Plissonneau

« Oh my God, j’ai fait une video pour ma famille avec mes enfants devant la télé avec Joe Biden qui venait d’être élu et ils ont crié Joe Biden… »On comprend cette joie immense de cette New-Yorkaise qui s’était aussi réjoui de la victoire de Barack Obama pour qui la victoire de Joe Biden est aujourd’hui « historique ».

De son côté, Suzanne Mustacich, autre Américaine, journaliste spécialiste viticole notamment pour el Wine Spectator  vivant à Bordeaux : « je vais beaucoup mieux, on a un espoir maintenant ! Je restais scotchée au vote depuis mardi; hier j’ai mis une bouteille de champagne au frais, je ne l’ai pas ouverte, mais là oui j’ai décidé de l’ouvrir. Car cela aurait été une catastrophe sinon, on ne peut pas s’imaginer, si Trump avait été réélu ! »

Oui, je suis soulagée et heureuse pour mon pays et c’est bien pour l’Europe aussi. On n’a jamais autant de gens qui ont voté, c’est inimaginable et il gagne avec plus de 4 millions de voix d’avance, Suzanne Mustacich

Et d’ajouter « c’est un vote populaire, il y a des gens qui n’avaient jamais voté qui ont voté, et j’ai vu de nombreux jeunes. C’est ça l’Amérique ! »

En plus, « Biden ne va pas chercher de conflit avec l’Europe, il va se concentrer sur l’épidémie, oui c’est une très bonne chose. » complète ,Suzanne Mustacich

« Pour le monde du vin, oui on peut espérer une baisse des tarifs, il ne va pas chercher le conflit avec l’Europe car c’est un partenaire historique. J’espère qu’ils vont revoir les tarifs, les taxes qui font excessivement de mal en Europe et surtout en France ».

« J’espère aussi qu’il va y avoir une organisation mondiale pour gérer l’épidémie et pour le climat pour sauver la planète. C’est une bonne chose pour l’Amérique, pour la France et l’Europe. »

Merci à nos amies Américaines pour leurs réactions à chaud pour Côté châteaux. Good luck Joe Biden. Congratulations Mister President !

27 Oct

Michel Pastoureau, lauréat 2020 du Prix Montaigne de Bordeaux

C’était hier soir la cérémonie de remise du prix littéraire Montaigne de Bordeaux par le maire Pierre Hurmic et Jean-Pierre Rousseau Grand Chancelier de l’Académie du Vin. Michel Pastoureau a été consacré lauréat 2020 pour son ouvrage « jaune histoire d’une couleur ».

Jean-Pierre Rousseau, Michel Pastoureau et Pierre Hurmic © Frédérique de Lamothe

Cette année le prix littéraire Montaigne de Bordeaux récompense Michel Pastoureau, professeur à la Sorbonne et à l’école pratique des Hautes Etudes où il est titulaire de la chaire d’Histoire de la symbolique occidentale. Mondialement connu pour ses travaux sur l’histoire des couleurs en Occident et ses ouvrages et travaux sur les significations de l’héraldique, sur les blasons et les armoiries, Michel Pastoureau remporte ce prix littéraire pour « Jaune, histoire d’une couleur. » Un prix qui consacre les valeurs d’humanisme, de tolérance et de liberté, chères au célèbre écrivain bordelais et autre Michel, Michel de Montaigne, maire de Bordeaux de 1581 à 1585. Pierre Hurmic s’en souvient…en tant que juriste bien sûr.

Michel Pastoureau montre dans son ouvrage comment cette couleur « Jaune » était considérée comme quasi sacrée sous l’Antiquité grecque et romaine, étant synonyme de lumière et de prospérité. Dès le Moyen-Age, elle devient une couleur plus ambivalente et commence à s’apparenter à la maladie, à la félonie lorsqu’elle tire vers le vert tandis qu’elle reste un signe de pouvoir lorsqu’elle se rapproche de l’or ou du miel. Le déclin se poursuit à partir du XVI° siècle mais le jaune conserve cette ambivalence jusqu’à aujourd’hui encore. Richement documenté et illustré, le livre de Michel Pastoureau qui complète l’histoire qu’il a consacré au bleu, au noir, au vert et au rouge plonge le lecteur dans l’histoire culturelle de l’Occident.

Cette cérémonie s’est parfaitement déroulée dans le contexte de crise sanitaire avec une jauge maximale de 40 personnes présentes et sous une pluie abondante extérieure qui aurait plu au Président Hollande…Le lauréat s’est vu remettre par l’Académie du vin une vingtaine de caisses de Grands Crus de Bordeaux, tous membres de l’Académie du Vin de Bordeaux, histoire de refaire sa cave non pas de « jaune » maius plutôt de « rouge ». Félicitations.

21 Oct

Meilleur caviste de France 2020 : Matthieu Potin consacré à la Cité du Vin

C’était ce lundi le concours du Meilleur Caviste de France organisé par le Syndicat des Cavistes Professionnels et par Terre de Vins à la Cité du Vin. Le tiercé gagnant est finalement 1er Matthieu Potin de la Vignery à Saint-Germain-en-Laye, Julien Lepage de la Vignery à Saint-Germain-en-Laye et David Morin de la Cave de Villiers-sur-Marne.

Matthieu Potain, le vainqueur du concours du meilleur caviste 2020 © Terre de Vins – Solène Guillaud

N’allez pas raconter de potin pour cette édition 2020, ou plutôt si, vous pouvez clamer la victoire de Matthieu Potin au terme d’une joute haletante. Caviste à la Vignery de Saint-Germain-en-Laye, il s’impose comme vainqueur du concours de meilleur caviste 2020 devant Julien Lepage du même spot et David Morin de la Cave de Villiers-sur-Marne.

Je ne sais pas si ma plus grande fierté c’est d’avoir gagné le concours ou que mon collègue et ami ait pris la 2e place ! », Mathieu Potin

Ils étaient 40 qualifiés, à la fin, il n’en restait plus que 5, les 3 mentionnés ci-dessus, avec un Prix Spécial Meilleur Jeune Caviste décerné à Alexis Zaouk des Caves d’Alex à Nanterre (92) : « c’est la première fois que je participe à un concours en tant que professionnel et j’ai adoré cette atmosphère et l‘adrénaline que provoque les épreuves et l’annonce des résultats. Ce concours est une vraie opportunité pour nous de mettre en lumière notre profession et un tremplin pour l’avenir ».

Mais aussi un Prix du public (attribué par les internautes) pour Franck Naudot des Caves Naudot à Bellerive sur Allier (03) : « je suis ravi d’avoir ce prix parce que je n’ai rien fait, autre qu’être le plus ancien participant à ce concours. C’est le public qui a tout fait. Avec ce prix du public, mes clients deviennent acteurs de la reconnaissance de la profession. »

Les lauréats de ce cru 2020 récompensés à la Cité du Vin © Terre de Vins- Solène Guillaud 

Créé en 2014 par le Syndicat des Cavistes Professionnels, ce concours du meilleur caviste souhaite mettre en lumière la profession de caviste, le concours récompense chaque année des professionnels s’étant distingués par leur expertise et leur sens du conseil. Aussi pour bien apprécier leur travail, un invité mystère s’est invité dans leur antre pour voir leur travail, cette évaluation a pu compter pour 1/5e de la note. Pour Patrick Jourdain, président du Syndicat des Cavistes Professionnels : « ce concours est très important pour nous, cavistes. C’est une reconnaissance de la part des consommateurs et de nos clients. Il permet de gagner une visibilité qui nous manque parfois encore. Quand on écoute les consommateurs, ils ont une bonne image du caviste, mais certains hésitent encore à pousser notre porte. Il faut qu’on fasse tout pour les faire pénétrer dans nos caves, leur faire découvrir notre passion, les produits, nous qui sommes ambassadeurs des vignerons, passeurs d’histoire ».

Avec Terre de Vins.

15 Oct

Exclu : C’est confirmé, le Tour de France 2021 passera par Libourne et Saint-Emilion : « c’est une superbe nouvelle, ça c’est sûr »

La nouvelle commence à se savoir dans la Cité Millénaire, elle est toute fraîche, une confirmation a été faite au maire de Saint-Emilion que le Tour de France 2021 lui fera l’honneur d’une arrivée sur Libourne le 16 juillet  et d’un contre-la-montre Libourne-Saint-Emilion le 17 juillet 2021, juste avant l’arrivée sur les Champs-Elysées le 18 juillet.

Bernard Lauret, le maire de Saint-Emilion : « bien sûr j’ai sauté de joie ! »

« C’est une superbe nouvelle, ça c’est sûr ! », commente en exclusivité Bernard Lauret le Maire de Saint-Emilion à Côté Châteaux. « On pensait l’avoir en 2019 pour les 20 ans de la Juridiction classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité, mais on ne l’a pas eu. Là c’est fait. Bien sûr, j’ai sauté de joie pour le tourisme, surtout dans cette période actuelle avec le contexte de covid… »

« Pour nous, ce n’est que du positif car nous avons eu peu de touristes cette année, j’espère que cela va faire venir du monde. C’est vrai qu’en juillet et en août, on a eu de la fréquentation, mais cela ne va pas compenser 10 mois où on a eu personne…et notamment en septembre, peu de monde. Cela risque d’être compliqué pour la suite. A titre d’exemple, depuis le début de l’année on a reçu 100 bus, l’an dernier à la fin décembre 2400…80 000€ de taxe de séjour pour l’heure en 2020 contre 250 000€ en 2019… »

Saint-Emilion va resplendir partout dans le monde avec la retransmission du Tour du France © JPS

« J’ai reçu la lettre hier de Christian Prud’homme qui soulignait le succès médiatique de la 107e édition, ils ont eu énormément de demandes, mais il est heureux de m’annoncer que Saint-Emilion sera ville étape du Tour de France 2021 avec un contre-la-montre Libourne-Saint-Emilion le 17 juillet. La dernière fois qu’on a eu le Tour c’était en 1996, avec un contre-la-montre de 60-70 kilomètres, cette fois-ci ce serait environ 30 kilomètres sur la partie nord de Saint-Emilion, » avec bien sûr le passage devant et le survol en hélicoptère au-dessusde grands châteaux. »

Philippe Buisson, le maire de Libourne, commente de son côté : « j’attends le 29 avec un peu plus de sérénité qu’il y a quelques jours. Si tout cela se confirme, ce sera une grande fête à Libourne entre le 14 et le 19 juillet ! ». Et donc on attend cette fête avec impatience…

Du côté de la ville de Bordeaux qui s’était aussi portée candidate, Pierre Hurmic, le maire me confirme ce soir avoir eu Christian Prud’homme qui m’a dit que « c’était mort » pour 2021 mais ouvert pour l’année suivante 2022″. La candidature de Bordeaux avait alors été présentée « par mon prédécesseur », Nicolas Florian. Bordeaux restait toujours en attente, le choix semble s’être porté sur Libourne pour l’arrivée de l’étape du vendredi 16 juillet.

Jean-François Galhaud, Président du Conseil des Vins de Saint-Emilion se réjouit ce soir : « on est ravi de recevoir cette course avec une arrivée à Libourne et un contre-la-montre à Libourne-Saint-Emilion, cela va être super, une belle mise en lumière de notre région, de notre vignoble de Saint-Emilion inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité. On espérait d’ailleurs l’avoir en 2019 pour les 20 de l’inscription à l’Unesco. Cela va être une mise en avant de nos vignobles, de nos belles propriétés et 900 vignerons de St Emilion, Lussac et Puisseguin, auxquels on va aussi associer ceux de Montagne et Saint-Georges. On va montrer nos vignes bien tenues et appuyer sur les valeurs d’agroécologie qu’on défend dans le libournais. On veut montrer qu’on est des gens simples, qu’on aime bien rigoler, qu’on aime les choses simples, le Tour de France est très populaire et cela nous va bien à nous aussi… »

Vive le Tour et le Tour en Gironde, cela fait rêver. Vivement l’été prochain.

10 Oct

L’image du jour: l’équipe de France championne du monde de dégustation à l’aveugle

Et de deux, deuxième titre consécutif pour l’équipe de France qui vient de s’adjuger la couronne de meilleurs dégustateurs au monde aujourd’hui au château Smith Haut Lafitte à Martillac en Gironde. La France compte 3 titres depuis la création de l’épreuve par la Revue du Vin de France en 2013.

L’équipe de France avec son trophée de championne du monde © Smith Haut Lafitte Daniel Cathiard

La France s’impose avec 142 points devant la Chine (120) et la Finlande (85). C’est une nouvelle victoire pour cette fabuleuse équipe constituée de  Christophe Boyet (club culture et vins de France (Corbeil Essonnes)), Emmanuel Olive (même club de Corbeil Essonnes), François Breteau (club tire-bouchon attitude-Gironde) et Chistian Collin (club les Vins du Vingt à Morlet en Bourgogne.

Tous les 4 se complétaient bien, certains étant spécialistes et amateurs de rieslings alsaciens et allemands, d’autres de vins espagnols et italiens, d’autres encore de vins bourguignons et de la vallée du Rhône, d’autres enfin de la Vallée de la Loire ou bien encore de Bordeaux. L’équipe de France était coachée par Jacky Camus, des Ardennes et du club vins découvertes, lui -même fin connaisseur de champagnes et de vins d’Alsace, amateur de Chablis et de Bordeaux

Dans cette épreuve, 12 vins étaient dégustés à l’aveugle,  « les candidats devaient deviner le cépage, l’appellation, le pays producteur et le millésime », selon Philippe de Cantenac organisateur.

Au final, ce sont les Français, qui ont réussi à montrer qu’ils dominaient l’épreuve : « on a déjà gagné une fois, c’était génial et donc cela fait deux fois, et avec autant de points d’écart, cela fait plaisir », devait confier le Girondin et vainqueur François Breteau à France 3 Aquitaine.

Bravo aux vainqueurs et cocorico.

Regardez le reportage de Margaux Dubielh et Philippe Turpaud : 

01 Oct

Tonnellerie française : des résultats stables en 2019

2019, un millésime encore pas mal, en attendant les répercussions probable de la pandémie sur 2020 ou plutôt 2021, les résultats affichés de la tonnellerie française sont stables. Les 58 adhérents à la Fédération des Tonneliers de France ont ainsi vendu 658 000 unités pour un chiffre d’affaires de 494,4 millions d’euros.

Le marché de Cognac a été encore porteur en 2019 et donc les ventes de fûts neufs en France ont augmenté de 4,9%, alors que les marchés à l’export, qui représentent 65% en volume, affichent une légère baisse de 2,2%. La nouveauté pour ce millésime 2019, c’est l’engouement pour les barriques de gros volumes, ce qui  explique une hausse de 4,5% en valeur. Le marché domestique augmente de 8,6% et les ventes export de 2,7%.

LE TOP 5 DES MARCHES:

  • La France en tête (35% en volume, 32% en valeur),
  •  les Etats-Unis (28% en volume, 30% en valeur), 
  • l’Espagne (8% en volume, 7% en valeur),
  • l’Australie et l’Italie (6% en volume, 6% en valeur, dans ces deux pays).

Nous avions redouté que 2019 soit une année difficile, notamment en raison des incendies en Californie puis en Australie, mais les résultats en Europe sont venus compenser les baisses sur ces marchés, Jean-Luc Sylvain, Président de la Fédération des Tonneliers de France.

PROGRESSION EN EUROPE ET SEVERE CHUTE EN CHINE

Les marchés européens confondus montrent une progression de 3% en volume et 8% en valeur, tandis qu’à l’exception de la Nouvelle-Zélande, ceux de l’hémisphère Sud connaissent tous un repli sur cet exercice. Quant au marché chinois, il est en net recul (- 27% en volume).

Quant aux grands contenants, cuves et foudres de plus de 700 litres, ce sont 1 810 unités qui ont été vendues (- 3%), alors qu’en 2018 il y avait eu une hausse conséquente de 21%

La Tonnellerie Demptos à Saint-Caprais-de-Bordeaux © JPS

QUID DE LA CRISE SANITAIRE STABLE EN 2020, CHUTE EN 2021

 
« Malgré la crise sanitaire, nous nous attendons à ce qu’il en soit de même en 2020, nos clients ayant toujours à coeur d’offrir à leurs vins les meilleures conditions d’élevage. En revanche nous sommes beaucoup plus inquiets concernant 2021. Nombre d’entre eux vont être confrontés à des difficultés de trésorerie dues à la chute de leurs ventes. Il est peu probable qu’ils soient en mesure de nous passer les mêmes commandes, » a précisé Jean-Luc Sylvain, le Président de la Fédération des Tonneliers de France.

Avec Fédération des Tonneliers de France

10 Sep

Les Vignobles Ducourt remportent le Grand Prix d’Or « Innovation et Avenir » des Vignobles Engagés

C’est une heureuse nouvelle pour les vignobles Ducourt et notamment les frères Jérémy et Jonathan qui mènent depuis 6 ans des expérimentations sur des cépages hybrides, résistants aux maladies. Ils ont réussi à prouver qu’ils arrivaient à diminuer par 10 les traitements de leurs vignes. Ils ont été récompensés lundi soir à la Cité du Vin par un Grand Prix d’Or « Innovation et Avenir » des Vignobles Engagés. Ce sont les vignerons du mois…

Jonathan Ducourt, dégustant son blanc Métissage, en mars 2019 © JPS

Jean-Pierre Stahl : « Salut Jonathan, alors heureux ? Vous avez remporté  le Grand Prix d’Or des Vignobles Engagés décerné par Terre des Vins ? »

Jonathan Ducourt : « Cela fait effectivement plaisir d’être reconnu par tout ce qui est interprofession, région et journalistes, sur le travail que l’on fait sur les variétés résistantes depuis 6 ans. »

JPS : « Des variétés dont vous avez démontré qu’il était possible de les cultiver à Bordeaux… »

Jonathan Ducourt : « Ce sont des cépages résistants, des hybrides constitués à partir de merlots, de cabernets, de sauvignons blancs avec des vignes sauvages, d’autres variétés vitis, qui amènent de la résistance aux champignons…En faisant ainsi ces croisements, on arrive à trouver un descendant à la 5e ou 6e génération qui fait un bon raisin qui est désormais résistant. C’est assez répandu, dans de nombreux pays mais pas en France car on continue à travailler sur les appellations et les cépages emblématiques. Dans d’autres pays, comme l’Allemagne, la Suisse, le Canada, ils se posent moins de questions car ils sont moins sur les appellations que nous. Ils sont plantés en variétés internationales et en hybrides. »

JPS : Il y a une diminution flagrante des traitements phytosanitaires ? »

Jonathan Ducourt : « On fait effectivement 1 ou 2 traitements par an, par saison et on le fait en bio, avec du cuivre. Au lieu de faire 8 à 10 passages, on en fait presque 10 fois moins. Cela réduit beaucoup. A la fin tu as des raisins sains, un rendement correct et pas de maladies. On est content au niveau qualitatif, cela fonctionne. Au niveau vignoble, le challenge c’est de les faire connaître, surtout tu pars avec des cépages inconnus…

JPS : « Et donc le vin ainsi produit, vous l’avez baptisé Métissage, pourquoi ? »

Jonathan Ducourt :  « Métissage, c‘est un mélange en fait, comme c’est un mélange de variétés, on trouvait cela sympa de le retrouver dans le nom de la marque, et en plus en anglais cela sonne bien. »

Regardez le premier reportage effectué par Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer en 2016 avec Jeremy Ducourt :

JPS : « Combien d’hectares avez-vous passés en cépages résistants ? »

Jonathan Ducourt : « Aujourd’hui, à Bordeaux, on a 13,5 hectares de cépages résistants, hybrides. On a de jeunes vignes comme d’autres plus anciennes en production, on fait du vin avec les vignes qu’on a planté il y a 6 ans. On avait eu des débuts assez compliqués, avec notamment le gel de 2017. On produit 15 000 bouteilles de blancs (cépage sauvignac) et 25 000 de rouges (cabernet jura). Les nouvelles variétés sont le muscaris et le sauvignier gris.

JPS : « Cette expérimentation risque d’être dupliquée ? »

Jonathan Ducourt :  « Ce qui est intéressant, c’est que les gens se mettent à tester de nouvelles variétés, ils réfléchissent comment adapter leur terroir au climat à Bordeaux. On a fait des émules, qui ont planté par ci par là. petit à petit, on a un petit groupe de gens qui testent ainsi d’autres variétés. »

Lire ou relire également l’article de mars 2019 : Cépages résistants à Bordeaux : l’expérimentation est déjà menée chez les Vignobles Ducourt

Voir ici la présentation du trophée Bordeaux Vignoble Engagé chez les Ducourt

Regardez le reportage réalisé en mars 2019  par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot