16 Mar

La société 1855 et son ancien dirigeant condamnés à 350 000 € d’amende par l’Autorité des Marchés Financiers

La condamnation prononcée par l’Autorité des marchés financiers (AMF) est conforme aux réquisitions du collège lors d’une audience le 11 février. Une décision rare selon les Echos.

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L’Autorité des Marchés Financiers © Les Echos

Le gendarme de la Bourse a condamné au total à 350.000 euros d’amendes la société de vente de vins en ligne 1855 et son ex-dirigeant Emeric Sauty de Chalon, pour sa communication financière entre 2010 et 2012. Une décision assez rare. Il vient pourtant de le faire en condamnant la société de vins en ligne 1855, rebaptisée Heraclès, pourtant en liquidation judiciaire, à une amende de 200.000 euros. A ce montant viennent s’ajouter 150.000 euros dont devra s’acquitter son ancien PDG, Emeric Sauty de Chalon.

Avec AFP et les Echos

A lire ou relire: le site 1855 a été liquidé et Les ennuis continuent pour le site de vente en ligne « 1855.com »: 350000 euros d’amende requis par l’AMF

13 Fév

Les ennuis continuent pour le site de vente en ligne « 1855.com »: 350000 euros d’amende requis par l’AMF

Après sa liquidation judiciaire prononcée début janvier, voilà la commission de sanction de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) qui pointe « le non respect d’une communication financière exacte et non trompeuse ». Les ennuis s’accumulent pour « 1855.com ».

Capture d'écran du site 1855.com

Capture d’écran du site 1855.com

La commission de sanction de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a requis mercredi contre la société Héraclès(ex SA 1855) et contre son fondateur une amende de 350 000 euros

L’AMF a ouvert une enquête début 2012 portant sur les informations financières délivrées par celle qui s’appelait encore à cette époque SA 1855. Le gendarme de la bourse reproche à Héraclès et à son responsable « le non-respect d’une communication financière exacte et non trompeuse » concernant les communiqués de presse de résultats, de la publication des comptes sociaux et d’un communiqué concernant l’acquisition du site Cave Privée en 2012.

Le site de l’AMF © Les Echos – Florence Durand SIPA

L’AMF estime que cet achat a fait l’objet d’une information privilégiée. L’opération d’achat a été lancée au mois de juillet 2012, mais était conditionnée à une levée de fond qui ne s’est produite qu’en octobre 2012. La représentante du collège de l’AMF a demandé 200.000 euros d’amende contre la société et 150.000 contre son ex-dirigeant M. Sauty de Chalon,

La situation de 1855.com est une histoire rocambolesque: le site 1855.com a défrayé la chronique pendant plusieurs années en ayant des retards phénoménaux sur la livraison de ses commandes, quand celles-ci étaient honorées…De nombreux clients s’estiment avoir été floués et n’ont jamais vu leurs bouteilles (lire le précédent article « le site 1855.com a été liquidé« ).

Les choses se sont gâtées car la société qui espérait surfer sur le principe de vente en primeurs des vins de Bordeaux voyait parfois le prix des bouteilles s’envoler en deux ans et devait donc les acquérir auprès du producteur à un coût bien supérieur à celui facturé aux clients. Dans certains cas, le vin n’était même plus disponible. La société a par conséquent dû faire face à de nombreux litiges et a vu sa situation financière se dégrader, d’autant que son principal actionnaire, la famille Bettencourt (propriétaire du groupe L’Oréal) via le mari de Françoise Bettencourt-Meyers, s’est désengagé en 2011 après avoir injecté 10 millions d’euros.

La Commission des sanctions de l’AMF rendra sa décision d’ici à quelques semaines. Pour sa défense, Emeric Sauty de Chalon a estimé que l’AMF avait procédé « à une belle réécriture de l’histoire ». Il a indiqué qu’il s’était battu pour faire vivre cette société et qu’il n’a jamais tiré profit de cette situation.

Avec AFP.

12 Jan

Le site 1855.com a été liquidé

Le site 1855.com qui avait défrayé la chronique en ayant des retards phénoménaux sur la livraison de ses commandes, quand celles-ci étaient honorées, vient de fermer boutique définitivement. Une triste histoire pour tous ces acheteurs comme Sébastien qui témoigne et a perdu des plumes… Réactions des avocats des victimes, de 1855 et d’autres sites de vente en ligne.

Capture d'écran du site 1855.com

Capture d’écran du site 1855.com

L’affaire du site « 1855.com » trouve aujourd’hui un bien malheureux dénouement.  Vendredi dernier, le tribunal de commerce de Paris a converti la procédure de redressement judiciaire en procédure de liquidation judiciaire. Une procédure qui avait été ouverte en octobre 2013. La Société Anonyme Héraclès, gestionnaire du site 1855.com, avait réussi à échapper à deux reprises par le passé à la liquidation, de justesse. Un investisseur luxembourgeois qui devait exécuter le plan de continuation n’avait aucun mandat pour le faire à l’audience du tribunal de commerce. Le parquet a fait appel ce qui a suspendu l’exécution du plan. La société s’est déclarée en cessation de paiement et aussitôt le TC de Paris a prononcé la liquidation judiciaire.

Je vous confirme la liquidation en date du 9 janvier », Me Hélène Poulou l’avocate bordelaise de plus de 350 clients victimes

Un dernier coup dur pour tous ces acheteurs qui n’ont jamais été livrés. Ils espéraient toujours puisque certains le furent mais avec des retards phénoménaux. La messe est dite. 1855 ne sonne bien que pour les crus classés en Bordelais, beaucoup moins sur la toile.

En Alsace, Sébastien Gérard avait commandé pour 2500 euros de crus classés...jamais livrés

En Alsace, Sébastien Gérard avait commandé pour 2500 euros de crus classés…jamais livrés

En Alsace, Sébastien Gérard s’estime floué, lui avait passé commande en 2008 de plusieurs crus classés de Bordeaux, des 2e et 3e CC, pour un montant de 2500 euros: « c’est l’équivalent d’un mois à un mois et demi de salaire ! J’ai l’impression d’avoir été abusé par des gens qui ont travaillé en connaissance de cause. Je me suis amusé en 2013 à naviguer encore sur ce site et il se trouve que les vins que j’avais commandés et qui ne m’avaient pas été livrés en 2011 étaient encore en vente sur le site, c’est absolument hallucinant ! »

Hélène Poulou, l'avocate bordelaise devant le dossier 1855.com © Jean-Pierre Stahl

Hélène Poulou, l’avocate bordelaise devant le dossier 1855.com © Jean-Pierre Stahl

D’après Hélène Poulou jointe par téléphone ce lundi soir, « la holding Héraclès est liquidée, elle comprend le site 1855.com et Chateau On Line, ainsi que toutes les autres sociétés comme Cave Privée ». Cela résonne comme un coup de tonnerre: les dirigeants, l’administrateur judiciaire et le mandataire judiciaire ont demandé la liquidation judiciaire immédiate de la société et de toutes les structures juridiques du groupe. Ce mardi matin nous l’avons rencontré pour de plus amples explications à destinations des victimes et pour le grand public.

On avait un dommage sur 1855 d’environ 1 million d’euros en ce qui concerne juste les commandes et les acomptes versés (pour 350 à 400 de mes clients), mais en terme de préjudice c’est à peu près 5 millions d’euros, valorisés au regard de la valeur actuelle des bouteilles » Hélène Poulou, avocate de ses clients-victimes, interrogée ce mardi matin

Et d’ajouter: « les chiffres sur la société 1855 dans le cadre de la procédure de redressement et de liquidation, il y avait à peu près 40 millions d’euros déclarés par l’ensemble des créanciers, donc des chiffres exorbitants. »

Guilhem Brémond, l’avocat d’Héraclès, la société dépositaire de la marque « 1855.com » réfute: « C’est faux ! C’est son estimation farfelue ! Il y a un préjudice significatif de quelques millions d’euros mais on est très très loin des 40 millions d’euros ! » 

Est-ce à dire que les victime ne retrouveront pas leurs bouteilles et leur argent ? Pour Hélène Poutou: « elles ne reverront pas leurs bouteilles, je pense avec certitude, elles ne reverront pas leur argent…en tout cas nous allons essayer avec le mandataire qui a été désigné dans ce dossier de mettre en oeuvre toutes les actions possibles pour tenter de récupérer quelque chose. On garde espoir. Maintenant tout va dépendre de la solvabilité des personnes dont on pourra engager la responsabilité dans ce dossier. »

Quelles actions allez vous intenter ? « Il y a des actions dans le cadre de cette poursuite collective de liquidation judiciaire, donc c’est le mandataire, en premières lignes, qui fera les actions en comblement de passif ou en faillite personnelle à l’encontre des dirigeants et leur patrimoine personnel. Et puis on peut déjà imaginer un contentieux pénal dans ce dossier. »

A ce stade des poursuites envisagées par l’avocate des victimes, Hélène Poulou considère que les dirigeants pourraient être poursuivi « pour publicité mensongère et à l’égard des actionnaires des chefs d’escroquerie ».

Guilhem Brémond avocat d’Héraclès pour le site 1855.com © daf-mag.fr

De son côté, l’avocat de 1855.com, Guilhem Brémond explique que : « 1855 avait développé une activité axée sur les primeurs, elle s’est grippée quand elle est rentrée dans une spirale négative du fait de ces procédures judiciaires. 1855 a du arrêté même cette activité de vente en primeurs et devait trouver un nouvel investisseur.

Il y a eu quelques livraisons qui n’ont pas été honorées car il y a eu des saisies et vente des stocks affectés à un certain nombre de clients qui n’ont pas pu être livrées ! » Me Guilhem Brémond, avocat d’Héraclès pour 1855.com

Quant aux actions qui pourraient être intentées, Me Brémond de commenter:  » Tout le monde a la tentation d’intenter des actions, mais je ne crois pas qu’il y ait lieu d’intenter des actions au pénal. »

Et de conclure : »Dans le cadre de la procédure, le tribunal regardera si la responsabilité des uns ou des autres pourra être engagée… »

Guillaume Cottin, président de la Vinothèque de Bordeaux et "vinotheque-bordeaux.com" © Jean-Pierre Stahl

Guillaume Cottin, président de la Vinothèque de Bordeaux et « vinotheque-bordeaux.com » © Jean-Pierre Stahl

Pour les acteurs de la place de Bordeaux, certaines institutions se sont portés partie civile dans les procédures, d’autres qui ont pignon sur rue et commercialisent en ligne comme La Vinothèque de Bordeaux ont du rassurer leurs clients, suite à l’ambiance qui a résulté des déboires avec 1855, Chateau On Live ou Cave Privée…enseignes d’Héraclès.

Guillaume Cottin, Président de la Vinothèque de Bordeaux précise: « Tous les sites qui proposent une garnatie bancaire sont fiables, et puis en général les primeurs sont toujours au mêmes prix selon les sites, à partir du moment où les prix sont vraiment cassés on peut être suspect. Et après, il faut se renseigner sur les sites connus, c’est-à-dire ceux dont la presse parle et qui sont des maisons sérieuses. »

27 Déc

Constat d’échec pour Ecophyto, un nouveau plan nécessaire pour réduire les pesticides

C’est l’échec: le plan Ecophyto de réduction de l’usage des pesticides lancé par le Grenelle de l’environnement en 2008 s’est avéré incapable d’inverser la dépendance de l’agriculture française à la chimie, malgré une vraie demande de la société.

Traitement de la vigne par des pesticides © France 3

Traitement de la vigne par des pesticides © France 3

Face au constat d’un rapport parlementaire présenté mardi au Premier ministre, qui préconise une refonte des politiques publiques et de la recherche autour de cet objectif, Manuel Valls a aussitôt demandé « un nouveau plan de réduction de l’utilisation des pesticides en France » à ses ministres de l’Ecologie Ségolène Royal et de l’Agriculture Stéphane Le Foll.

« Six ans après son démarrage fin 2008, le plan n’a pas eu les résultats espérés puisque les indicateurs de suivi (…) ne montrent pas de tendance à la baisse », conclut la mission pilotée par le député PS de Meurthe-et-Moselle, Dominique Potier, à la demande du chef de gouvernement.

Le Plan Ecophyto visait à diviser de moitié, « si possible », l’usage des produits phytosanitaires aussi bien en zone agricole qu’en ville et dans les jardins.

Or le bilan 2013 publié lundi par le ministère de l’Agriculture a montré un usage en hausse de plus de 9% pour l’année, en raison de conditions climatiques difficiles il est vrai, et de 5% en moyenne entre 2009 et 2013.

« Pendant ses six premières années, le Plan a créé les conditions nécessaires mais non suffisantes pour atteindre ses objectifs », note la mission. « La dynamique collective n’a pas encore diffusé au-delà des réseaux de praticiens pionniers alors même que des succès probants commencent à être enregistrés ». « Et pourtant, la révolution culturelle est en marche » affirme l’auteur principal du rapport, Dominique Potier, lui-même agriculteur certifié bio depuis 1998. « On la sent chez les consommateurs autant que chez les producteurs, qui ne supportent plus d’être perçus comme des pollueurs. Et aussi pour des raisons de marché » explique-t-il à l’AFP.

« Les cahiers de charges sont de plus en plus exigeants. Mais il est difficile de trouver la bonne voie: il faut donc maintenir les outils et en inventer de nouveaux ».

Son rapport préconise de « restructurer » le plan Ecophyto autour de six axes (et 68 propositions), dont un effort « considérable » de recherche et d’innovation car, malgré « une incontestable mobilisation » de la communauté scientifique, celle-ci est « trop récente pour combler le retard scientifique qu’a induit le recours prédominant à une protection chimique ».

« Je vois quatre domaines prioritaires » énumère Dominique Potier au téléphone: opter pour des variétés plus résistantes; développer le biocontrôle (insectes, plantes, algues) qui doit pouvoir atteindre au moins 15% (des surfaces traitées) contre quelques % aujourd’hui dit-il; soutenir la modernisation de l’agroéquipement et des équipements de pointe: « ils permettent d’économiser jusqu’à 30% des pulvérisations ». « Mais surtout, la première mesure c’est l’agronomie, la diversité des cultures et la rotation ».

Dégâts vignes médoc 056

Chez les responsables de la FDSEA Gironde, Patrick Vasseur viticulteur lui-même, réagit: les viticulteurs estiment qu’ils font des efforts depuis le début des années 2000 pour réduire les traitements de la vigne mais ils expliquent que les pesticides restent indispensables. La météo pluvieuse des derniers printemps expliquerait selon eux la hausse des pesticides.

Avant les années 2000 on traitait systématiquement tous les 15 jours. Aujourd’hui on possède des outils informatiques qui nous permettent de réduire ces traitements en fonction des besoins de la vigne mais on ne peut pas faire un bon vin sans pesticides. C’est impossible. » Patrick Vasseur, président de la FDSEA 33 et viticulteur

La mission suggère de réorienter les politiques publiques. En l’état, « le plan n’a pas d’emprise sur les leviers majeurs de l’usage des pesticides que constituent le choix des cultures, des systèmes de culture et de gestion de l’espace« , estime le rapport.

Même la nouvelle Politique agricole commune de l’Europe, la PAC qui entre en vigueur en 2015, est « trop timide« . La France est le premier consommateur des 28 pays européens enpesticides – elle fait aussi valoir qu’elle a première surface agricole. Mais trois cultures sont spécialement consommatrices: dans l’ordre, la vigne, le blé et le colza. « La vigne et l’arboriculture représentent 5% des surfaces agricoles… mais 20% des phytosanitaires employés » remarque M. Potier.

Le député parie pourtant sur « le réinvestissement dans une agriculture de qualité. On sent une appétence pour cette mutation: on a échoué, mais on peut réussir ».

Optimisme partagé par Stéphane Le Foll: « Certains ont déjà réduit leur recoursaux pesticides. Toutes les exploitations peuvent le faire, à condition qu’on diffuse les bonnes pratiques » a-t-il dit sur France Inter. « Mais ça ne sera fera pas d’un claquement de doigts ».

Les écologistes d’Aquitaine dénoncent le recours trop fréquent des pesticides en viticulture: il faudrait taxer davantage pour diminuer l’utilisation selon Stéphane Saubusse, secrétaire régional d’Europe Ecologie Les Verts:

« Il y a une urgence. On voit apparaître des cancers et des maladies causées par la surconsommation de pesticides. Pourquoi ne pas taxer ces produits comme on taxe le tabac ou l’alcool ? » Stéphane Saubusse, Europe Ecologie Les Verts d’Aquitaine

Ségolène Royal a pour sa part annoncé le lancement d’« une campagne de surveillance des pesticides dans l’air« , et son intention de « multiplier par 10 le nombre d’agriculteurs formés » aux méthodes alternatives à ces substances.

Avec AFP et France Bleu Gironde

09 Déc

Cette année, les voleurs ont fait leurs emplettes de Noël en Côte-Rôtie

Ca sent le roussi en Côte-Rôtie. Dans cette formidable appellation de la région Rhône-Alpes, d’infames malfaiteurs ont subtilisé 1800 bouteilles du Domaine Garon dans la nuit de dimanche à lundi à Ampuis dans l’un des crus les plus prestigieux de la vallée du Rhône.

Le domaine Garon en AOC Côte-Rôtie

Les 1800 bouteilles de vin étaient prêtes à être expédiées aux clients dès lundi.

Le vol s’est produit dans un entrepôt du domaine dont la porte a été forcée. Le ou les voleurs ont enlevé les films qui protégeaient les cartons de bouteilles, disposés sur des palettes, et sont repartis avec, selon la gendarmerie. Les propriétaires ont découvert le vol au petit matin. Le préjudice est en cours de chiffrage et pourrait être important.

Le petit domaine de près de cinq hectares est situé sur la commune d’Ampuis. La famille Garon est ancrée au cœur du vignoble depuis le 15e siècle. Le domaine Garon est implanté uniquement en côte-rôtie. L’exploitation associe depuis 2003 Kevin et Fabien Garon à leurs parents, Jean-François et Carmen. Leur cuvée « Les Triotes » est la  cuvée emblématique du domaine. 

Les bouteilles dérobées sont, en majorité, des bouteilles de Côte-Rôtie millésime 2012. Certaines de ces bouteilles de vin peuvent être vendues jusqu’à 62 euros l’unité dans le commerce. Une enquête est en cours. 

Avec France 3 Rhône Alpes.

05 Déc

Les producteurs de Sauternes et Barsac « vent debout » contre le tracé de la LGV

Ce matin à 11h à la salle des fêtes de Sauternes, les vignerons vont tenir un siège et une conférence de presse pour dénoncer le projet de LGV qui risque d’impacter très fortement le Ciron, ce cour d’eau qui favorise le développement du botrytis nécessaire pour faire les vins liquoreux. L’AOC est selon eux en péril !

La formation du botrytis menacée par la LGV © Jean-PierreStahl

La formation du botrytis menacée par la LGV © Jean-Pierre Stahl

Le Sauternes menacé par le TGV ? Les producteurs des grands vins liquoreux de Bordeaux et des élus locaux redoutent que la future ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Dax ne perturbe le fragile micro-climat permettant la fabrication de ces vins uniques au monde, une charge farouchement contrée par RFF.

Nous appelons tous les défenseurs des vins liquoreux à faire part de leur mécontentement », Philippe Dejean, président de l’Union des vins liquoreux de Bordeaux.

Ce groupement réunit onze AOC, dont la plus prestigieuse, celle des Sauternes et Barsac qui compte une trentaine de grands crus classés 1855, parmi eux Yquem.

Certes, la ligne ferroviaire prévue pour 2027 ne passerait pas directement sur les terres de ces AOC mondialement connues. Mais elle traverserait la zone humide de la vallée de la rivière Ciron, classée Natura 2000, au risque de dérégler son micro-climat si particulier, avertit M. Dejean, qui se dit « très inquiet ».

Jean-Guy Méric, propriétaire du château Bel Air en Sainte-Croix du Mont avec son oenologue Estelle Dessup © Jean-Pierre Stahl

Jean-Guy Méric, propriétaire du château Bel Air en AOC Sainte-Croix du Mont avec son oenologue Estelle Dessup © Jean-Pierre Stahl

Les liquoreux de Bordeaux, expliquent les viticulteurs, ne doivent en effet leur existence qu’à une brume matinale générée par les eaux froides du Ciron – « à température de la terre » – qui se réchauffent en arrivant sur la plaine de Sauternes. Et c’est ce brouillard qui permet l’apparition sur les grappes d’un champignon, le botrytis, qui va « confire » les grappes, donnant au jus de raisin son arôme spécifique.

« C’est ça, le moteur de nos AOC! », insiste Xavier Planty, président de l’organisme de défense et de gestion de Sauternes. « Si les eaux du Ciron se réchauffent, la formation du brouillard sera plus compliquée. On ne peut pas prendre le risque de tout foutre en l’air ».

Outre les risques potentiels pour les vignobles, d’autres voix s’élèvent pour dénoncer l’impact qu’aurait la LGV sur l’environnement et ce paysage du Sud-Gironde.Pour le syndicat d’aménagement mixte du bassin versant du Ciron, « l’un des secteurs les plus préservés abritant de nombreuses espèces protégées » va se retrouver « enclavé par les voies », et « défiguré » par des franchissements « dont trois viaducs ».

L’étude de faisabilité du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), comprenant les lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, a été confirmée par l’Etat à l’automne 2013.

Regardez le reportage de Candice Olivari et de Thierry Julien tourné ce vendredi matin dans le Sauternais

Réseau Ferré de France (RFF), opérateur du projet, rappelle que le projet « résulte d’une longue démarche d’études et de concertation » à partir des débats publics de 2005-2006, et que les enjeux avaient été identifiés avec les acteurs « dont ceux des secteurs viticoles ».

A la fois pour des raisons d’éloignement du tracé (à 10 km du vignoble de Sauternes) et de dimensionnement des ouvrages, le projet de ligne « n’est pas susceptible d’entraîner un impact » sur la basse vallée du Ciron, notamment sur le vignoble de Sauternes et Barsac. Et il « n’aura pas d’effet sur sa climatologie« , affirme RFF.

© Gilles Savary le député du secteur ne veut pas voir cette LGV menacer les vins liquoreux

Ces assurances peinent à convaincre les détracteurs, « tous les petits élus, les associations de défense de l’environnement, les sylviculteurs, les chasseurs, les viticulteurs », détaille le député PS de la Gironde, Gilles Savary, qui y voit « une opposition autrement plus représentative que celle du barrage de Sivens », dans le Tarn. Pour M. Savary, opposant de longue date à la LGV, le tracé « tape dans l’îlot de diversité le plus précieux de la forêt d’Aquitaine, à la biodiversité remarquable », « une provocation » selon lui. Pour le député, membre de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, il serait bien plus judicieux de réhabiliter les voies ferroviaires existantes pour « sortir Toulouse de son enclavement » et « aller le plus tôt possible jusqu’en Espagne », mais « avec des trains circulant à 250 km/h, et non à 340 km/h » sur des lignes nouvelles.

Au terme de l’enquête publique, un rapport de synthèse sera remis au Conseil d’État qui émettra un avis que le gouvernement pourra suivre ou non. Mais les viticulteurs envisagent déjà de « saisir la Cour de justice européenne ».

Le Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux a demandé lui aussi « des éclaircissements » à RFF et « une véritable enquête menée sans a priori ».

Car « aujourd’hui rien n’existe » quant à l’impact des travaux sur les Sauternes, souligne son président, Bernard Farges.

Avec Agence France Presse.

03 Déc

Exclu : les vignerons de Sauternes et Barsac menacés se mobilisent vendredi contre la LGV

C’est un cri d’horreur des vignerons de Sauternes et Barsac: leur appellation pourrait disparaître à cause du tracé de LGV qui impacterait le Ciron, cour d’eau qui favorise le botrytis. Le développement de cette pourriture noble, si caractéristique des liquoreux, serait menacé !

Le célèbre château d'Yquem, 1er cru classé de Sauternes, menacé par la LGV ? © Jean-Pierre Stahl

Le célèbre château d’Yquem, 1er cru classé de Sauternes, menacé par la LGV ? © Jean-Pierre Stahl

Branle-bas de combat ! Dans le Sauternais rien ne va plus…Le tracé de LGV décidé par RFF (Réseau Ferré de France) impacterait de prime abord le Ciron, menaçant le développement de botrytis et à terme la production de vins de Sauternes, selon une étude dont le syndicat des Sauternes et Barsac a eu connaissance.

Les vignerons de Sauternes et Barsac sont désormais vent debout contre la LGV et feront une conférence de presse vendredi 5 décembre à 11h à la salle des fêtes de Sauternes (place de la Mairie).

Ils vont expliquer que ce projet non seulement est une menace pour la zone Natura 2000, mais surtout que le tracé coupe en 3 endroits le Ciron, ce cour d’eau si bénéfique qui apporte brume et humidité pour le développement du botrytis dans le Sauternais.

Cela mettrait en péril les 170 propriétés que comptent Sauternes et Barsac annonce le syndicat.

Reportage Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet sur les vendanges 2013 à Sauternes  (intervenants: Vincent Labergere, directeur technique adjoint CA Grands Crus, Francis Mayeur directeur technique château d’Yquem, Xavier Perromat, propriétaire du château de Cérons).

06 Nov

Une coupe pour les petits vendangeurs: vers la fin des exonérations de charges sociales pour les 315000 contrats vendanges

Ce fut un véritable bras-de-fer à l’Assemblée sur la modification du « contrat vendange ». La suppression de l’exonération des charges sociales risque d’avoir des conséquences facheuses.

102 vendangeurs  au au château Guiraud, 1er cru classé de Sauternes certifié Bio en 2011.

102 vendangeurs au château Guiraud, 1er cru classé de Sauternes fin septembre

Un long bras-de-fer autour de la suppression d’exonérations sociales pour les salariés en « contrat vendange » a opposé jeudi le gouvernement et nombre de députés, surtout de droite et quelques-uns de gauche, mais la mesure a été finalement maintenue.

En baisse de 4,1%, l’ensemble des quelque 4,7 milliards d’euros de crédits de la mission Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales ont été adoptés. Les socialistes, radicaux de gauche et écologistes les ont soutenus, la droite et le Front de Gauche les ont rejetés.

Principale pomme de discorde du débat, l’article 47 prévoyant d’exclure les entreprises de travaux agricoles, ruraux et forestiers du champ d’application du dispositif d’exonération en faveur de l’emploi saisonnier agricole. L’article met aussi fin à l’exonération de cotisations sociales dont bénéficient les salariés embauchés en « contrat vendange ».

La mesure, par laquelle le gouvernement entend notamment lutter contre un effet d’aubaine, représente une économie de près de 17 millions d’euros pour l’Etat.

Chaque année, environ 315.000 « contrats vendange » sont conclus.

Relayant les protestations du secteur viticole, une série de députés UMP, UDI, FN mais aussi radicaux de gauche, souvent de circonscriptions avec des vignobles (Marne, Bas-Rhin, Yonne, Aube, Aisne, Vaucluse…), se sont succédé pour défendre des amendements de suppression de tout ou partie de l’article contesté.

Votés par les commissions des Finances et des Affaires économiques, ces amendements ont été rejetés dans l’hémicycle par 22 voix contre 18.

Premier angle d’attaque, exprimé notamment par le rapporteur spécial Charles de Courson (UDI): le pouvoir d’achat de « citoyens modestes », étudiants, chômeurs ou retraités complétant leurs revenus grâce aux vendanges sera amputé de plus de 52 euros en moyenne par personne, sur une rémunération mensuelle de 650 euros.

Deuxième critique majeure: la suppression de ces exonérations va rendre moins attractive l’activité de vendange pour les Français et accentuer le recours à de la main d’oeuvre étrangère. Un « message socialement dévastateur », a jugé le député PS de Gironde Gilles Savary, préférant s’abstenir et « ne pas mettre en difficulté le gouvernement ».

Autre argument des détracteurs: la mécanisation des vendanges va être accrue. « Vous serez le fossoyeur de la qualité des raisins », a lancé Philippe Armand-Martin (UMP).

Cette mesure « va coller aux doigts comme la suppression des heures supplémentaires défiscalisées », a affirmé le radical de gauche Jacques Krabal.

Autant d’arguments contestés par le ministre de l’Agriculture: « le « contrat vendange » n’est pas remis en cause, seulement l’exonération de cotisation sociale des salariés » et les entreprises viticoles vont bénéficier de 60 millions d’euros d’exonérations supplémentaires en 2015 et voir le coût du travail baisser? notamment grâce au Pacte de responsabilité », a assuré Stéphane Le Foll.

« Ne faites pas croire qu’on remettrait en cause la qualité du vin ni notre capacité à exporter », s’est-il écrié. Selon lui, les Français modestes pourront bénéficier de la suppression de la première tranche d’impôt sur le revenu.

A l’UMP, le ministre a reproché son incohérence, vu sa saisine du Conseil constitutionnel l’été dernier sur une exonération de cotisations sociales devant bénéficier à « tous les salariés ».

L’écologiste Brigitte Allain, agricultrice, et dont la circonscription en Dordogne comprend le Monbazillac, s’est dite convaincue que les appellations interdisant la mécanisation n’allaient pas y venir malgré cette mesure.

Agence France Presse

10 Oct

Parkinson liée aux pesticides: les agriculteurs minimisent encore le danger

A quand une véritable prise de conscience des agriculteurs, viticulteurs, pouvoirs publics concernant les ravages des pesticides. Côté Châteaux vous propose cet article publié aujourd’hui par un de ses confrères de l’Agence France Presse pour réfléchir sur les conséquences pour la santé et le déclenchement de la maladie de Parkinson.

Utilisation de pesticides dans les vignes du Médoc © Jean-Pierre Stahl

Utilisation de pesticides dans les vignes du Médoc © Jean-Pierre Stahl

La France, premier utilisateur de pesticides en Europe, reconnaît depuis deux ans qu’une exposition prolongée aux produits phytosanitaires peut provoquer la maladie de Parkinson: un risque que ses agriculteurs minimisent tant qu’ils ne sont pas touchés.

Il y a neuf ans, le jour de son 54e anniversaire, Alain Moles apprenait qu’il était atteint de la maladie neurodégénérative de Parkinson, une « belle saloperie » que son père avait eue avant lui.  Dans la campagne idyllique du Quercy, tous deux étaient agriculteurs et traitaient les arbres fruitiers comme les vignes.
Aujourd’hui, Alain Moles a 63 ans et ne se déplace plus qu’au volant de sa camionnette entre les ceps de chasselas de Moissac de sa commune de Cazes-Mondenard (Tarn-et-Garonne). Reconnu « invalide à 100% », il ne reste pas longtemps debout, marche avec peine, a « mal aux cervicales, mal partout ».

Dans le même village de 1.200 habitants, un autre agriculteur parkinsonien est décédé en 2008, à 78 ans. « Quand mon père est tombé malade, je me suis souvenu qu’il préparait ses produits de traitement sans aucune protection, mettait la main dans l’appareil de mélange. En fin de journée, il avait encore du produit sur la peau », raconte son fils de 55 ans, Bernard Guignes, aujourd’hui technicien conseil « dans le négoce des produits phytosanitaires classiques et des traitements biologiques ».

Certes Parkinson touche environ 150.000 personnes en France et n’est pas une maladie spécifique aux agriculteurs. Ses causes sont « toujours inconnues » même si « l’hypothèse la plus plausible aujourd’hui est une combinaison de facteurs environnementaux et génétiques prédisposants », explique l’association France Parkinson sur son site internet.

Mais une expertise collective de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a confirmé en 2013 « une augmentation du risque de développer une maladie de Parkinson chez les personnes exposées professionnellement aux pesticides ». S’appuyant sur une synthèse d’analyses, l’Inserm évoque « un excès de risque significatif de 62% ».

A Toulouse, la biologiste Laurence Payrastre a participé à cette étude. Chercheuse au sein d’un laboratoire de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique), elle étudie l’impact des mélanges de pesticides à faible dose sur la santé.
« Dans la maladie de Parkinson, on constate une mort des neurones dans la partie du cerveau qui a trait à la mobilité, explique-t-elle. Or certains pesticides sont susceptibles d’accélérer ce processus de mort cellulaire, même si la relation de cause à effet reste à démontrer ».

Au nombre des suspects, la biologiste cite deux herbicides désormais interdits en Europe, le paraquat et le roténone; certains insecticides organophosphorés dont le chlorpyrifos, ou encore des fongicides toujours autorisés, tel le Maneb dans la famille des dithiocarbamates. – 75 cas reconnus en deux ans –

En 2012, l’Etat a finalement inscrit « la maladie de Parkinson provoquée par les pesticides » aux tableaux des maladies professionnelles en agriculture.
Et au cours des deux dernières années, la France a reconnu officiellement 75 cas (dont 66 au titre du nouveau tableau), selon un bilan communiqué à l’AFP par la Mutualité sociale agricole (MSA).
En 2010 et 2011, seuls neuf cas avaient été reconnus individuellement par les experts des comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles. « On ne sait pas dire actuellement si ce nombre (de 75 cas en 2012-2013, ndlr) est en décalage avec la réalité », dit le dr Michel Gagey, médecin chef de l’échelon national de santé-sécurité au travail, et directeur de l’Institut national de médecine agricole (INMA) à Tours. C’est normalement à la victime de faire une déclaration de maladie professionnelle, incitée par le corps soignant, rappelle-t-il. « Mais la France est un pays où il existe une sous-déclaration collective globale de toutes les pathologies en milieu professionnel, et pas seulement dans le milieu agricole ».

Dégâts vignes médoc 059

Plus ou moins bien informés, souvent dans le déni, les agriculteurs restent nombreux à minimiser les dangers des substances qu’ils emploient contre les insectes ravageurs, les champignons et autres mauvaises herbes…
Dans le seul département du Tarn-et-Garonne, l’association France Parkinson compte une quinzaine d’agriculteurs malades parmi ses 120 adhérents. « Il s’en déclare de plus en plus parce qu’ils ne se sont pas protégés suffisamment », constate la présidente départementale de l’association, Marie-Nuria Falguieres, médecin du travail retraitée.« Mettre un masque, une combinaison, ça les gêne pour travailler et les agriculteurs se disent « pour un jour, allez, ce n’est pas la peine ». Mais un jour plus un jour plus un jour… Ils ne veulent pas comprendre que ça finira mal pour eux, qu’ils auront des neurones détruits pour toujours », insiste Mme Falguieres.

A Cazes-Mondenard, Bernard Guignes assure voir encore « beaucoup d’agriculteurs qui traitent à temps perdu, vite fait, sans masque, sans gants, sans cabine, parfois la cigarette au bec ».  Cet ancien agriculteur évoque un « milieu agricole très conservateur qui ne change pas volontiers ses pratiques » mais aussi « le bourrage de crâne fait par certains syndicats et médias » alors que la nouvelle loi d’avenir de l’agriculture (adoptée en septembre) interdit désormais aux industriels de l’agrochimie de faire la publicité des pesticides auprès des professionnels ou dans la presse agricole.

Reste que dans les fermes, on se demande bien pourquoi tel agriculteur tombe malade et pas tel autre. « On n’est pas égaux devant la maladie », répond Alain Moles, convaincu
qu’il peut y avoir « un terrain (génétique) favorable avec l’hérédité, peut-être un facteur psychosomatique, et surtout une sensibilité aux produits ».  « J’avais un voisin qui traitait sans aucune protection, il disait que ça ne lui faisait rien et c’est vrai qu’il était solide, il est mort d’un accident de tracteur », relève-t-il. « Moi je portais un masque, je traitais à l’abri d’un cabine. Mais la protection n’est jamais complète. Et puis, tant qu’on n’est pas malade, on n’est pas concerné, voila… »

En 2005, quand le diagnostic est tombé pour lui, il s’est dit: « ou j’arrête l’agriculture ou je me flingue ou je change de pratiques ». A la fin de l’année, son frère et lui étaient passés à l’agriculture biologique.  – cancers de la prostate, leucémies –
Désormais invalide, il milite aux côtés de ceux qui dénoncent « les effets hautement toxiques des pesticides sur la santé humaine ».

A Limoges, le dr Pierre-Michel Perinaud a lancé l’an dernier un appel intitulé « Pesticides: l’alerte des médecins de France métropolitaine et des Antilles », signé par 1.400 confrères. « Devant l’accumulation des preuves scientifiques », ces médecins demandent à l’Etat de créer de nouveaux tableaux de maladies professionnelles agricoles pour d’autres pathologies en lien avec l’exposition aux pesticides: les cancers de la prostate (constatés notamment dans les bananeraies aux Antilles)
ou certains cancers hématopoïétiques.
Ils insistent aussi pour « que toute personne travaillant en milieu agricole dispose d’un livret individuel personnel où seront consignés les noms des divers produits employés, leurs quantités et leurs dates d’utilisation ». Un historique qui ferait progresser la recherche sur les produits comme la santé publique.

Agence France Presse – LBX

Attention à la drosophile japonaise, le tout dernier fléau de la vigne en Alsace

Les vendanges sont presque terminées, c’est l’heure des premiers bilans et notamment du constat des ravages de la drosophile japonaise. Cette petite mouche a fait son apparition en masse cette année, s’attaquant aux raisins rouges.

Le nouveau fléau de la vigne alsacienne © France 3 Alsace

Le nouveau fléau de la vigne alsacienne © France 3 Alsace

Ravagées par la drosophile japonaise, les grappes de pinot noir n’ont pas pu être ramassées par les vendangeurs notamment chez Didier Pettermann à Dambach-la-Ville dans le Bas-Rhin: entre 30 et 40 % de pertes.

On s’est fait un peu surprendre. On avait eu vent que nos collègues suisses et allemands avaient eu un peu cette problèmatique dans leurs vignobles. On était exempt de cette drosophile mais fin août elle a commencé à s’installer sur nos parcelles » Didier Pettermann, viticulteur.

Les fameux cépages pinot noir et le gewurtztraminer ont été particulièrement touchés. Une invasion qui va porter un coup sévère à ce millésime 2014 en quantité. Jusqu’à 40% de perte sur certaines parcelles. Les viticulteurs alsaciens espéraient produire 1,7 millions d’hectolitres, ils ne seraient pas sûrs d’atteindre le million.

Un coup dur pour la viticulture alsacienne dont les stocks sont déjà au plus bas.Le problème n’est pas réglé, aucune solution efficace n’a encore été trouvée. Les vignobles de Bourgogne, Champagne et de Bordeaux pourraient aussi être infestés prochainement.

Selon l’INRA, « elle mesure de 2 à 4 millimètres, de couleur jaune brunâtre à jaune orangé avec des yeux rouge vif, la mouche Drosophila suzukii est originaire d’Asie. Appelée aussi drosophile à ailes tachetées, l’insecte ravageur est désormais présent sur notre territoire et menace nos vergers et productions de baies. Les recherches en cours pour lutter contre ce ravageur s’orientent vers une combinaison de méthodes respectueuses de l’environnement incluant la lutte biologique ». La drosophile « suzukii » devient un réel fléau pour les rouges et pour les viticulteurs !

Avec France 3 Alsace.

Reportage de France 3 Alsace de G. Fraize – Y. Ledig – E. Horrenberger. (Intervenants:  Didier Pettermann, viticulteur – Raymond Lehmann, arboriculteur amateur – Christophe Brua, entomologiste)