05 Août

Des réactions très fortes face à la LGV : les viticulteurs de Sauternes en appellent à la raison, il faut sauver le Ciron !

Suite à la lettre ouverte au Président de la République, les viticulteurs de Sauternes et défenseurs de la nature espèrent une prise de conscience et une solidarité des Français face au projet de LGV au sud de Bordeaux. Ce projet qui avait reçu un avis négatif suite à l’enquête publique pourrait être relancé. Côté châteaux a enquêté sur place et a recueilli les réactions de ceux qui pourraient être impactés.

Gabriel de Vaucelles :"chateau Filhot est dans la famille depuis 1709" © Jean-Pierre Stahl

Gabriel de Vaucelles : »chateau Filhot est dans la famille depuis 1709″ © Jean-Pierre Stahl

Gabriel de Vaucelles est le propriétaire de château Filhot, un cru classé de Sauternes. S’il y a bien quelqu’un qui a ses racines profondément ancrées dans ce terroir de graves, c’est bien lui : « ma famille est propriétaire depuis 1709, nous sommes déçus que ce projet prenne forme et mette en péril Sauternes. Pourquoi le projet a été aussi abouti, la LGV aurait pu longer l’A62 ou l’A 65, plutot que d’impacter la zone humide du Ciron. »

Visite du chai à barriques de château Filhot par des oenotouristes d'Antibes © JPS

Visite du chai à barriques de château Filhot par des oenotouristes d’Antibes © JPS

Sauternes est connu dans le monde entier, si le microclimat évoluait ça serait très dur pour l’image de la France, ça montrerait le mépris de certaines élites pour les spécificités régionale, pour les AOC françaises et la population française ne comprendrait pas », Gabriel de Vaucelles propriétaire de château Filhot

Le château Filhot, cru classé de Sauternes © JPS

Le château Filhot, cru classé de Sauternes © JPS

Xavier Planty, le président de l’ODG Sauternes-Barsac, a tenu à nous montrer les Gorges du Ciron à Bernos-Beaulac, un petit coin de paradis où commence l’alchimie et le mystère du Sauternes. Cette rivière qui prend sa source dans les Landes va se jeter 98 kilomètres plus loin dans la Garonne. Cette rivière est en fait la cheville ouvrière du vin de Sauternes, sans qui la magie du botrytis ne s’opérerait pas…

Xavier Planty, président de l'ODG Sauternes-Barsac et Alexandra animatrice Natura 2000 dans les gorges du Ciron © Jean-Pierre Stahl

Xavier Planty, président de l’ODG Sauternes-Barsac et Alexandra animatrice Natura 2000 dans les gorges du Ciron © Jean-Pierre Stahl

« Le Ciron est alimenté par de nombreuses sources entre l’eau superficielle et l’eau souterraine. La température maximale du Ciron est de 16°, une température constante d’où cette formation de brumes ou brouillards matinaux avec des pics de chaleur« , explique Xavier Planty. C’est grâce à cette humidité ambiante et à la chaleur que se forme de fin septembre et jusqu’à début novembre chaque année la pourriture noble dont le nom savant est le « botrytis cinéréa ».

Le Ciron est toujours à une température de 16°, et garde se fraîcheur grâce aux arbres et à la forêt de hêtres résiduaire... © JPS

Le Ciron est toujours à une température de 16°, et garde se fraîcheur grâce aux arbres et à la forêt de hêtres résiduaire… © JPS

A la question de savoir pourquoi autant d’agitation en plein été chez ces viticulteurs, Xavier Planty me répond: « on a la sensation que le Président de la République va donner son avis positif, prendre un arrêté d’utilité publique au mois d’août, pendant que tout le monde sera en vacances. C’est iminent. La pression des politiques locaux fait que c’est iminent. Quand un processus est mis en marche, on ne peut pas revenir en arrière. Avec le projet de la LGV, 1/3 du bassin versant ne pourra plus descendre au Ciron, (alors que jusqu’ici l’eau était froide), ca veut dire qu’on n’aura plus nos formations de brouillards matinaux ! »

Des hêtres de plusieurs centaines d'années, dans cette forêt résiduaire qui remonterait à 50000 ans selon l'INRA © JPS

Des hêtres de plusieurs centaines d’années, dans cette forêt résiduaire qui remonterait à 50000 ans selon l’INRA © JPS

Pour Alexandra Quenu, animatrice Natura 2000: « Le problème de la LGV, c’est le dysfonctionnement global que ça risque de provoquer sur la vallée du Ciron, induisant des effets sur la hêtraie. La menace, ça va être des conséquences au niveau climatologie, on avoir des ruptures dans ce fonctionnement. Pour ces arbres, c’est une rupture du mileu, le Ciron va être coupé 3 fois, il y a des viaducs qui vont passer, donc on va avoir un dysfonctionnement tant dans le milieu naturel que dans le fonctionnement des eaux ». Car ces arbres apportent de la fraîcheur au Ciron, qui leur rend également une ambiance humide.

Eric Pothier et Xavier Planty, prêts à défendre ensemble l'appellation et le Ciron © JPS

Eric Pothier et Xavier Planty, prêts à défendre ensemble l’appellation et le Ciron © JPS

Eric Pothier a lancé le 29 juin dernier avec une quinzaine de viticulteurs de Sauternes la cave coopérative « Sauternes Vignerons »: à l’heure où « beaucoup s’interrogent aujourd’hui sur l’avenir qui se dessine pour Sauternes, nous avons décidé de nous unir pour préserver la place et l’image de notre appellation. »

« C’est une inquiétude générale, on a besoin de l’intégrité de la vallée du Ciron. C’est un enjeu territorial, d’autant que nous on vient de créer cette coopérative pour relancer Sauternes. Il faut que les choses soient claires pour l’avenir, qu’on ait cette certitude pour le long terme. »

C’est l’intégrité de notre terroir qu’il faut sauver. C’est le sens même du terroir a Sauternes. Ce botrytis vient du brouillard et de tout l’écosystème autour du Ciron ! » Eric Pothier, président de la Cave Coopérative Sauternes Vignerons.

Sauternes et LGV 019

Eric Pothier qui a reçu des soutiens pour relancer Sauternes à travers son projet de coopérative, ne comprend pas cette attitude inverse qui ferait abstraction totale de ce microclimat, de cet écosystème pour que passe cette LGV.

Sous prétexte de progrès, on a déjà entendu d’autres discours qui d’un trait de crayon écrasent des beautés d’architecture en pierre pour construire à la place des immeubles. On peut parfois s’arrêter pour mener une intense réflexion et avoir une vision d’avenir. L’avenir ici ? C’est sans doute celui de l’oenotourisme avec ce patrimoine architectural et paysager de Sauternes.  Sauternes a déjà changé de braquet pour accueuillir un flot de touristes qui suivra le développement de la Cité du Vin de Bordeaux. L’avenir du TGV et de la LGV ? Il n’est pas démontré que les usagers à un moment donné ne se détournent pas de cette beauté de technologie qui certes peut représenter un progrès mais est concurrencé aujourd’hui par le co-voiturage, le bus ou encore l’avion ? Tout cela pour gagner quoi et à quel prix ? A l’heure ou la France et le rail croulent sous les dettes. La raison parfois rime avec Ciron, et il ne faudrait pas l’oublier.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et de Pascal Lécuyer (Intervenants: Xavier Planty le président de l’ODG Sauternes-Barsac, Alexandra Quenu animatrice Natura 2000, Eric Pothier président de la cave coopérative « Sauternes Vignerons », Gabriel de Vaucelles le propriétaire de château Filhot)

03 Août

Climens dépoussière son site internet et lance « le style Climens », digne de ce « liquoreux délié et aérien »

1er cru classé de Barsac, château Climens joue sa propre partition dans cette région de Sauternes de 2000 ha, où sont élaborés les blancs liquoreux les plus prestigieux au monde.. Avec Bérénice Lurton, Climens affiche depuis quelques années une singularité, avec un vignoble en biodynamie.

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Bérénice Lurton à la tête de château Climens dès l’âge de 22 ans © Jean-Pierre Stahl

Le Château Climens fait partie des 1ers Crus Classés en 1855. Une prestigieuse propriété délimitée par quatre enclos qui entourent le Château sur 30 hectares occupant les terres les plus hautes de l’appellation, là où le calcaire affleure.

Ce nouveau site internet fait dans la sobriété, le raffinement, et décline une information instructive autour du « style Climens », de « Barsac, le Sauternes rive gauche », « un grand terroir », « l’histoire garante de l’excellence » et enfin la fameuse « pourriture noble » ou botrytis.

le style Climens © château Climens

le style Climens © château Climens

« Cette grâce particulière, faite de tension et de minéralité, s’accompagne d’une extraordinaire palette aromatique, mêlant fleurs, fruits, épices et souvent une pointe d’eucalyptus ou de fraîcheur menthée. Dans sa jeunesse, ce sont plutôt les agrumes (pamplemousse, citron, cédrat), les fruits et fleurs blanches, qui dominent, faisant écho à la couleur assez pâle du vin. Au fur et à mesure du vieillissement, s’y mêlent toutes sortes d’épices douces et de fruits frais puis confits. Quels que soient les millésimes, les vins vieillissent doucement et gardent des décennies le mélange harmonieux de douceur et de fraîcheur qui font leur charme inimitable. »

Pour accéder au site du château Climens

02 Août

2 ans après la grêle du 2 août 2013, Olivier Cadarbacasse se relève doucement en faisant preuve d’imagination…

Il y a 2 ans, jour pour jour, un orage de grêle déferlait sur l’Entre-Deux-Mers et sur les Côtes de Castillon. Plus de 1500 viticulteurs étaient touchés en Gironde sur près de 15000 ha, dont 7000 ha ravagés à 80% selon la chambre d’agriculture. Olivier Cardarbacasse, du château Moulin de Beauséjour à Saint-Jean-de-Blaignac a fait preuve d’imagination pour se relever :il a lancé un site de vente en ligne, en proposant des échantillons de vin à déguster avant d’acheter. C’est le vigneron du mois !

Véronique et Olivier Cadarbacasse se relèvent doucement de l'orage du 2 août 2013 © Jean-Pierre Stahl

Véronique et Olivier Cadarbacasse se relèvent doucement de l’orage du 2 août 2013 © Jean-Pierre Stahl

Olivier Cadarbacasse se rappelle ce très mauvais souvenir, où ce jour là il ne pouvait quasiment plus parler, alors qu’il a un bon bagout d’ordinaire : »en un peu plus de 10 minutes, on a perdu plus de 90% de notre récolte, c’était inattendu, un phénomène énorme auquel on n’était pas du tout préparé !  A ce moment là, les vignes étaient complètement hachés, il n’y avait plus de feuille, plus de grappe, c’était presque un paysage lunaire… Ca a été très dur moralement, on avait deux choix : sombrer totalement ou rebondir, et on n’a pas lâcher, on a créé un site de vente sur internet pour nous relancer. »

Et pourtant, Olivier Cadarbacasse, originaire de la Réunion et dont les parents étaient viticulteur en Bergerac, aime les défis. Après un début de carrière dans la finance, il s’est finalement tourné avec son épouse en 2002 vers la viticulture, par amour du vin et pour changer de vie. Il se sont lancés dans un joli projet en achetant le château Moulin de Beauséjour en Bordeaux Supérieur, puis 3 ha en Saint-Emilion en 2007 (château Beauséjour les Maurins); « on commençait à sortir la tête de l’eau depuis 2002, et dans les années 11 et 12, ça commençait à payer… » mais en 2013, ce fut la catastrophe avec cet orage de grêle.

Véronique avait les "jambes coupées" devant ce spectacle de désolation © Olivier Cadarbacasse - 3 août 2013

Véronique avait les « jambes coupées » devant ce spectacle de désolation © Olivier Cadarbacasse – 3 août 2013

Véronique Bogenez, sa compagne, Lorraine d’origine, confirme : « les jambes coupées quand on voit ses vignes dévastées, on a mis un an à les travailler par passion, et là vous voyez tout qui est par terrre et vous  n’arrivez plus à avancer, ça a été très très dur. Ce qu’on pense, c’est que la 1ère année vous n’avez plus de récolte, tout est perdu, mais la 2ème année, vous n’avez plus que 50% de la récolte et la 3ème année on voit encore des effets de la grêle : non pas au niveau de la qualité, mais au niveau du volume car les quantités sont encore faibles… »

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35 vignerons ont adhéré à son site et à son concept © JPS

Pendant 6 mois, ils se sont demandés s’ils allaient s’en sortir, et en encore heureux qu’ils étaient assurés, sinon la situation aurait été désastreuse. Si les conséquences étaient difficiles (car ils perdaient momentanément le marché américain où ils avaient percé), Olivier s’est tourné vers la Réunion (dont il est originaire) et a lancé « allé di partout » (faites le savoir autour de vous), et la solidarité a joué… Il a percé ce marché puisqu’il commercialise 60000 bouteilles là-bas sur une production habituelle de 200000.

Par ailleurs, le couple  a eu cette idée insolite de proposer sur internet un site en ligne original: un site de vente où l’on peut goûter avant d’acheter. Le concept est simple, ils proposent aux consommateurs de faire connaissance avec 35 vignerons partout en France, et s’ils le souhaitent de se faire envoyer des échantillons…

Olivier et Yannick devant le site www.unvindeproducteur.com © JPS

Olivier et Yannick devant le site www.unvindeproducteur.com © JPS

Yannick Fournier, du château de Bonhoste également à Saint-Jean-de-Blagnac, a de suite adhéré au concept :  « C’est vrai que l’orage de grêle a mis un coup au moral à tous les viticulteurs… Olivier a su rebondir en créant un site internet et pouvant déguster ces vins avant de les acheter, c’est une idée à laquelle j’ai adhéré tout de suite ! C’est une très très bonne idée. On travaille depuis 1 an, et on a déjà 1 joli recul, j’espère que ca va progresser. Quand on vit ce moment très difficile, il faut vraiment s’unir pour se ressouder, on habite à quelques kilomètres  l’un de l’autre… » Yannick Fournier, y a vu aussi un bon moyen de se faire connaître et faire découvrir son activité annexe: il fait des chambres d’hôtes dans des foudres…

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Véronique Bogenez – Cadarbacasse avec ces échantillons vin des châteaux en WIT © JPS

« Quand on a créé le site, on s’est dit qu’il fallait se différencier et on peut goûter avant d’avant d’acheter, ça se caractérise par des petits échantillons comme ceci:  des Wit (Wine In Tube) sous environnement protégé (l’azote, gaz inerte permet de ne pas oxyder le vin) . L’avantage, c’est que le client peut commander des échantillons sur internet, il les reçoit par la poste, ensuite il peut les déguster tranquillement chez lui, et si le vin lui convient, il commande les bouteilles sur notre site. »

La solidarité a joué avec l'île de la Réunion où sa cuvée a fait un tabac © JPS

La solidarité a joué avec l’île de la Réunion où sa cuvée a fait un tabac © JPS

Evidemment les échantillons ne sont pas gratuits, c’est à partir de 3€, mais si les consommateurs passent commande ils pourront déduire le prix du ou des échantillons. Pas mal, non ?

Moulin de Beauséjour Cadarbacasse 026

Après un an d’existence, le site compte déjà plusieurs centaines de clients et continue sa progression. Quant aux époux Cadarbacasse, le ciel commence à s’éclaircir pour eux: « après 2 ans de passage a vide après la grêle, l’exploitation repart très bien, on a recouvré des marchés à l’export aux USA et on a conservé le marché à l’île de la réunion qui a énormément progressé et d’un autre côté on a les débuts du site qui sont très encourageants… »

Un coup de chapeau à ces vignerons qui se démènent et une pensée particulière à tous ceux qui ont subi ces orages de grêle.

Pour en savoir plus sur leur site: www.unvindeproducteur.com

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Didier Bonnet et Xavier Granger

01 Août

1500 bouteilles vieillissent par 80 mètres sous terre dans la grotte de Saint-Marcel d’Ardèche

En Ardèche à 80 mètres sous … terre, par une température constante de 14°C, ce sont 1500 bouteilles et 36 hectolitres de Côtes-du-Rhône, Côtes-du-Rhône villages et vin d’IGP d’Ardèche qui vieillissent lentement mais sûrement.

 Grotte de St Marcel d'Ardèche - Juillet 2015 © France 3 Rhône Alpes

Grotte de St Marcel d’Ardèche – Juillet 2015 © France 3 Rhône Alpes

Dans la grotte de Saint-Marcel d’Ardèche vieillissent depuis le printemps 1.500 bouteilles, ainsi que 36 hectolitres en barriques de Côtes-du-Rhône, Côtes-du-Rhône Villages et  de vin ‘IGP d’Ardèche, majoritairement élevés en bio.

Avec une température constante avoisinant les 14 degrés, un taux d’humidité approchant les 88% et une absence totale de lumière, cette cavité est située à 80 mètres de profondeur…

C’est le lieu idéal pour une conservation parfaite des vins », Raphaël Pommier, vigneron à l’initiative du projet, du domaine Notre-Dame-de-Cousignac, propriété de la Maison Ogier.

L’expérience, inédite dans le département mais déjà menée dans d’autres terroirs viticoles français (du Madiran avait notamment été entreposé au fond de la grotte de Bétharram dans les Pyrénées-Atlantiques en 2011), a pour objectif de révéler les arômes et la minéralité du vin dans cet écrin de calcaire et d’argile.

« Tous les minéraux que l’on retrouve dans la grotte sont aussi présents dans le sol de nos raisins. On espère que le vin captera encore les éléments autour de lui » explique Raphaël Pommier. La première cuvée sera dégustée en 2016 après 9 à 12 mois de vieillissement.

Avec AFP et France 3 Rhône-Alpes.

Regardez le reportage de mes confrères de France 3 Rhône Alpes de Cédric Lepoittevin et de Nicolas Ferro

31 Juil

Et si le 2015 redonnait le sourire à nos chers vignerons ? ! ?

Les années en 5 sont selon la tradition de bonnes années. Il ne faudrait pas infléchir cette maxime. Agreste abonde dans le même sens, pour l’heure, selon son rapport établi le 20 juillet, la production en France pourrait avoisiner 46,6 millions d’hectolitres, légèrement inférieure à 2014, mais supérieure de 2 % à la moyenne des 5 dernières années.

La véraison au château de Reignac © Nicolas Lesaint

La véraison au château de Reignac © Nicolas Lesaint

A l’image que nous a posté hier sur Facebook le château de Reignac à Saint-Loubès en Gironde. Le raisin se porte bien nous dit Nicolas Lesaint son responsable technique auteur de ce joli cliché : la véraison* est là, et si 2015 était un grand cru comme toutes ces autres années en 5, on pourra dire que Côté Châteaux, comme tous ses amis vignerons, « l’avait raison » aussi ! Que le ciel nous entende…

Selon Agreste Conjoncture, « les premières prévisions établies au 20 juillet, la récolte viticole 2015 s’élèverait à 46,6 millions d’hectolitres, soit un niveau inférieur de 1 % à celui de 2014 et supérieur de 2 % à la moyenne des 5 dernières années. »

Quant à l’état de la vigne, « la sortie de grappes (formation des boutons floraux) a été généreuse dans de nombreuses régions. La floraison et la nouaison (formation initiale des baies) se sont déroulées presque partout dans des conditions climatiques favorables. La coulure (chute des fleurs ou des jeunes baies) a été en général faible. Dans le Sud, les attaques initiales d’oïdium ou de mildiou constatées à la fin du printemps ont vite disparu avec la canicule de début d’été. »

« La vigne a pour l’instant assez bien traversé la période de canicule, hormis pour les jeunes plants ou pour les ceps en sols légers ou superficiels. Néanmoins, la végétation commence à montrer dans certaines régions, à la mi-juillet, des signes de stress hydrique. Dans de nombreuses régions, la production dépendra dans les semaines à venir de l’évolution des conditions climatiques, notamment de la sécheresse en cours ».  

A suivre mais on croise les doigts…

*La véraison (ou l’avait raison ?): La véraison est le moment de l’année où le grain de raisin gonfle et passe du vert, au rouge vif pour les raisins noirs, ou au jaune translucide pour les raisins blancs, et au rosé pour les raisins gris. Cela dure une quinzaine de jours pour que toutes les baies soient vérées, et ça c’est avérée ?

30 Juil

Oenotourisme : de plus en plus de châteaux de Bordeaux jouent la carte du restaurant !

C’est la grande mode. Un phénomène qui s’amplifie depuis 1 an. De nombreux châteaux prestigieux ont ouvert un restaurant pour accueillir les touristes et les riverains, la formule accroche à la Dominique à Saint-Emilion, aux châteaux de Léognan à Léognan et d’Agassac à Ludon-Médoc…

L'équipe du château d'Agassac: Jacopo Brach et Maria Anedda chefs cuisiniers, Giovanni Curcio chef sommelier et Norika Ishihara pâtissière © Jean-Pierre Stahl

L’équipe du château d’Agassac: Jacopo Brachi et Maria Anedda chefs cuisiniers, Giovanni Curcio chef sommelier et Norika Ishihara pâtissière © Jean-Pierre Stahl

Il y avait les pionniers comme Smith Haut Lafitte (cru classé de Graves) – Les Sources de Caudalie avec deux restaurants à Martillac en Gironde (La Grand’Vigne – la Table du Lavoir), mais aussi Trolong Mondot 1er cru classé de Saint-Emilion (Les belles Perdrix), et voici les trois petits derniers qui s’invitent dans le cercle des châteaux-restaurants…

Les Cariou et Bonnan ont découvert la Table d'Agassac sur internet © JPS

Les Cariou et Bonnan ont découvert la Table d’Agassac sur internet © JPS

Le dernier à avoir ouvert, c’est la « Table d’Agassac ». Il faut dire que le château d’Agassac à Ludon-Médoc est l’un des plus anciens châteaux du bordelais et il en joue sur ses panneaux indicateurs: pensez, un château qui ressemble à celui de la belle au bois dormant et dont les parties les plus anciennes remontent à 1238 !

Touristes israëliens et chinois, 10000 touristes visitent Agassac chaque année, 43 ha de vignes © JPS

Touristes israëliens et chinois, 10000 touristes visitent Agassac chaque année, 43 ha de vignes © JPS

« On a ouvert le 8 juin, ça avait du sens d’ouvrir… », commente Jean-Luc Zell le directeur général d’Agassac, propriété de Groupama. « on avait refait une superbe cuisine, 2 ans de travaux, et 16 ans au total pour l’ensemble du château. On a 2 métiers: on fait du vin et du séminaire, et pour l’activité oenotouristique, il fallait ajouter un complément, donc on a cherché à faire un restaurant autour du vin, et pas que du Agassac, du monde entier. »

Giovanni Curcio avec Tiffany et Alex de Barcelone, en vacances pour une semaine à Bordeaux © JPS

Giovanni Curcio avec Tiffany et Alex de Barcelone, en vacances pour une semaine à Bordeauxavec Giovanni Curcio, chef sommelier, qui leur fait découvrir un Saint-Joseph blanc de Paul Jaboulé © JPS

La Table d’Agassac a un joli accent italien, car elle est dirigée par Giovanni Curcio, ancien sommelier de grandes tables(L’Arpège, La Dame de Pic, Il Vino d’Enrico Bernardo…): « le principe ici, je sers tous les vins à l’aveugle (en fonction des mets), et je vous laisse deviner. » Quant aux cuisiniers, « ce sont deux jeunes chefs qui arrivent du Jules Verne et de l’Atelier de Robuchon. L’idée c’est de faire une cuisine de qualité et pas un esprit brasserie, précise Jean-Luc Zell le directeur général d’Agassac, tout en ajoutant: « c’est un vrai havre de paix ! » Effectivement entre le cadre ancien de la salle d’armes et l’autre salle avec sa superbe cheminée en bois, c’est un plongeon dans l’histoire, et quand il fait beau la terrasse est alors de rigueur.

L'équipe du Manège au château de Léognan: Priscillia, Christophe, Chantal Miecaze la propriétaire, Yvan Desconet le chef cusinier, Franck Toupin le directeur, et Gabrielle © Jean-Pierre Stahl

L’équipe du Manège au château de Léognan: Priscillia, Christophe, Chantal Miecaze la propriétaire, Yvan Desconet le chef cusinier, Franck Toupin le directeur, et Gabrielle © Jean-Pierre Stahl

Le château de Léognan, à Léognan justement, mise sur l’oenotourisme depuis quelques années déjà avec ses chambres d’hôtes qui ont bénéficié d’un Best Of d’Or Wine Tourisme. Lui aussi vient d’ouvrir son restaurant après 6 mois de travaux…

Son nom: le Manège, à l’endroit même où les chevaux venaient s’échauffer, un cadre qui cultive l’authentique avec sa magnifique charpente restaurée selon les règles de l’art, et aussi on meuble de sellerie transformé en cave à vin, qui renferme les vins de la propriété mais aussi des autres domaines de Pessac-Léognan.

Chantal Miecaze la propriétaire est d’ailleurs satisfaite du démarrage: « 2600 personnes en 2 mois, c’est mieux que prévu, on espérait que ça fonctionne avec les chambres et mes touristes à la propriété, mais ça fonctionne aussi très bien avec les locaux et on est complet tous les jours. C’est que la cuisine est bonne » : la carte a été élaborée par Flora Mikola et c’est son second Ivan Descourt un jeune prodige de 21 ans qui officie aux fourneaux. Un endroit qui mise sur le dépaysement assuré et qui est même ouvert pour boire des soft drinks, cafés ou vins au verre durant la journée…

Olivier Bernard, Chantal Miecaze et Gilles Savary © JPS

Olivier Bernard, Chantal Miecaze et Gilles Savary sur la terrasse du Manège © JPS

En voisins, justement on y croise Olivier Bernard le propriétaire du Domaine de Chevalier (et qui avait les vignes du château Léognan en fermage avant l’achat du château par la famille Miecaze) et le député Gilles Savary qui habite Léognan et dont sa fille a appris à monter à cheval il y a quelques années sur la propriété. Olivier Bernard souligne ce beau challenge: « c’est une propriété qui s’était ouverte à l’oenotourisme dès le départ, et aujourd’hui ce restaurant s’inscrit dans cette logique. Cette implantation, c’est aussi gonflé car le restaurant n’est pas sur une route nationale, mais c’est aussi excessivement préservé et il faut savoir jouer de cela. On est dans le hors norme, c’est un lieu protégé, divin. »

Alexandre, responsable Annabi, guide oenotouristique vous fait visiter le château de Léognan des XVII-XIXe et l'extraordinaire chapelle du XIXe siècle © Jean-Pierre Stahl

Alexandre Annabi, guide oenotouristique vous fait visiter le château de Léognan des XVII-XIXe et l’extraordinaire chapelle du XIXe siècle © Jean-Pierre Stahl

Au restaurant, c’est Yvan Desconet qui joue de son art, selon une carte élaborée par Flora Mikula qui tient l’Auberge de Flora, un restaurant étoilé à Paris. Franck Toupin propose des vins de la propriété, des millésimes 2007 à 2011, le rosé du château et un Graves blanc du Manège, mais aussi d’autres vins de Pessac-Léognan. Avant ou après le repas, les touristes peuvent visiter la propriété avec Alexandre Annabi, guide, qui parle couramment le japonais. Il vous dévoilera cette propriété de 75ha dont 6 ha de vignes, le château et cette petite église privée, encore consacrée…L’emblème du château s’est inspiré des carreaux de ciment devant l’hôtel: 2 colombes à serres d’aigles…une petite église dont les vitraux ont été refaits à l’identique par un maître verrier Mr Fournier.

L'équipe de la Terrasse du Rouge au château la Dominique © Jean-Pierre Stahl

L’équipe de la Terrasse du Rouge au château la Dominique © Jean-Pierre Stahl

Parmi ces nouveaux restaurants ouverts par des châteaux, la « Terrasse Rouge » de la Dominique à Saint-Emilion est une affaire déjà bien rodée: « ça marche super bien, on fait 130 couverts le midi, 80 le soir, soit environ 200 à 250 par jour, ça fait plus d’un an qu’on a ouvert, en avril 2014, »selon Camille Poupon responsable marketing du château la Dominique.

Cité Arditi et Pomerol 155

Ce restaurant tenu par Nicolas Lascombes (également la Brasserie Bordelaise à Bordeaux et bientôt la Cité du Vin) est ouvert 7 jours sur 7, midi et soir, et en basse saison uniquement le midi et les week-ends. « L’ambiance, c’est la convivialité », précise encore Camille Poupon, « Nicolas Lascombes comme la famille Fayat (propriétaire du château la Dominique), veulent montrer que le vin n’est pas qu’une affaire d’expert… »

Un selfy en terrasse du Rouge avec Cheval Blanc en toile de fond... Elle est pas belle la vie ? © JPS

Un selfy en terrasse du Rouge avec Cheval Blanc en toile de fond… Elle est pas belle la vie ? © JPS

« Ce sont ainsi 10000 visiteurs qui viennent chaque année au château et on devrait avoisiner les 50000 cette année à la Terrasse Rouge »explique Camille Poupon car d’avril à décembre 2014, 35000 ont foulé les cailloux rouges de cette terrasse imaginée comme le chai en dessous par l’architecte Jean Nouvel.

29 Juil

Une petite entreprise ne connaît pas la crise… le groupe Oeneo enregistre une hausse de près de 17% sur le 1er trimestre

Acteur majeur de la filière viticole dans le monde entier, le groupe Oeneo spécialisé dans le bouchage (bouchon DIAM) et l’élevage, en fournissant des solutions haut de gamme d’élevage du vin ou de spiritueux avec Seguin Moreau et Boisé France, enregistre de belles performances à souligner.

© maxppp Céret (Pyrénées-Orientales) - l'usine de bouchage DIAM, groupe Oeneo - archives

© maxppp Céret (Pyrénées-Orientales) – l’usine de bouchage DIAM, groupe Oeneo – archives

Le Groupe Oeneo a réalisé un chiffre d’affaires de 43,5M€ au premier trimestre de son exercice 2015-16 (avril-juin), en hausse de +16,8% (+11,9% à données comparables).Ce début d’année est notamment marqué par une nouvelle belle performance de la division « élevage », d’autant plus remarquable que le 1er trimestre de l’exercice précédent était également en forte croissance.Le Groupe Oeneo lance ainsi parfaitement son nouvel exercice et continue de gagner des parts de marché au niveau mondial.

La division « élevage » réalise une excellente performance sur ce début d’exercice avec une hausse de 41,3% (+26,2% à données comparables). Sur ce premier trimestre, traditionnellement le plus faible de l’année, elle enregistre pour la deuxième année consécutive une très belle croissance.L’activité est restée globalement très bien orientée sur les différentes zones géographiques, notamment sur la fin de la récolte en Océanie et de bons débuts de campagnes en Europe (France et Italie). Les ventes de fûts et les produits boisés pour l’œnologie continuent de tirer la croissance, complétées d’activités connexes récurrentes.La Division est engagée avec succès dans une phase active de conquête de parts de marché et aborde le calendrier des récoltes européennes et américaines (2ème et 3ème trimestre) avec confiance.

Avec Oeneo.

28 Juil

Bernard Magrez va se séparer de ses petits châteaux du Bordelais, il se « repositionne dans le luxe » avec en perspective l’achat d’un 5e cru classé à Margaux et « joue à fond l’avenir du tourisme à Bordeaux »

« L’homme aux 40 châteaux », Bernard Magrez, le seul à détenir 4 crus classés à Bordeaux vient de confirmer à Côté Châteaux sa volonté de vendre progressivement ses petites propriétés viticoles de Bordeaux, à l’exception de ses 4 crus classés. Il compte bien acquérir un 5e, voire un 6e cru classé à Bordeaux, et pourquoi pas « un Margaux ». Il est l’invité de Parole d’Expert.

Bernard Magrez, lors de Vinexpo 2015 à Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Bernard Magrez, lors de Vinexpo 2015 à Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl: « Bonjour, Monsieur Magrez, le microcosme bordelais bruisse de cette nouvelle qui veut que vous vous séparez de vos châteaux du bordelais. Est-ce exact ? Combien en avez-vous déjà vendu et ces ventes vont-elles se poursuivre ?

Bernard Magrez: « Tout d’abord le pourquoi de la vente…« La Tempérance » en Médoc est vendu, « Pérenne » à Blaye, ainsi que « Guerry » en Côte de Bourg également. Notre stratégie se concentre sur les crus classés. Je suis le seul à en posséder 4. Vous allez comprendre, si vous lisez horizontalement « Bernard Magrez » sur toutes nos étiquettes, les consommateurs eux ne comprenaient pas que ces vins se vendent dans les magazins entre 15-16 € et jusqu’à 150-200 € (pour les crus classés de Bernard Magrez) et à côté de ceux-là 5-6 € (pour les petits châteaux).

JPS:  » ¨Pensez-vous acquérir un 5e cru classé ? »

Bernard Magrez: « La deuxième chose, effectivement on est sur l’achat d’un grand cru classé de Margaux. Ca tombe bien, car ce genre de château, on ne le donne pas : ça coûte un certain prix ! C’est donc un fusil à deux coups pour être plus clair.Ca va nous assurer d’avoir du cash pour se permettre d’acquérir de grands crus classés: peut-être celui-là, mais il y en aura d’autres… J’ai toujours réalisé des actifs pour avoir la capacité à faire des acquisitions, en empruntant le moins possible, quand on achète des châteaux de ce type. »

Photo -édito tirée du © Carnet de Bernard Magrez

Photo -édito tirée du © Carnet de Bernard Magrez

« PAS UNE DESAFFECTION POUR BORDEAUX MAIS UN REPOSITIONNEMENT DANS LE LUXE »

JPS: « Y a t-il un revirement, une nouvelle stratégie, ou sentez-vous, vous qui avez toujours eu le nez creux,  les affaires moins porteuses actuellement pour Bordeaux ? »

Bernard Magrez: « On va le faire en plusieurs fois, car on ne peut pas mettre tous ces petits châteaux en vente en même temps. J’avais déjà fait cela  quand j’avais vendu Malesan à Castel. A l’époque, j’avais une série de petits châteaux en appellation Bordeaux, et je les ai vendu 3 par 3.

« Quant à ma position vis-à-vis de Bordeaux: non, ce n’est pas une non-croyance dans Bordeaux, il n’y a pas de désaffection, pas du tout, quand on est propriétaire de 4 grands crus classés à Bordeaux, c’est un repositionnement dans le luxe: avec les crus classés ( Fombrauge, La Tour Carnet, Clos Haut-Peyraguey et Pape-Clément), avec aussi ce Stradivarius (qui se trouve à Fombrauge) que j’avais acquis, avec la Grande Maison à Bordeaux…« 

JPS: « On vous appelait l’homme aux 40 châteaux, désormais qu’en est-il ? »

« Bernard Magrez a toujours 41 châteaux ! (plaisante-t-il, mais en fait beaucoup plus), là je fais des acquisitions en Espagne dans la province de Murcie. Je suis toujours propriétaire actuellement des châteaux dont on a parlé et des 4 grands crus classés. Vous savez, les crus classés dans le monde, c’est le drapeau de Bordeaux, ils sont là, les galons, c’est une sécurité qualitative. Et par ailleurs, on se développe en Roussillon, en Provence, et dans les 7 pays où on est présent. Mais c’est vrai aussi que c’est difficile pour les prix bas, le combat est devenu mondial. En France, ça va mais dans tous les pays voisins, les vins étrangers sont là !« 

Bernard Magrez et sa fille Cécile dacquin, la directrice de la Grande M

Bernard Magrez et sa fille Cécile Dacquin, la directrice de la Grande Maison © Jean-Pierre Stahl

« J’AI DECIDE DE JOUER A FOND L’AVENIR DU TOURISME DANS NOTRE REGION »

JPS: « Est-ce aussi une nouvelle grande vision qui vous anime ? »

Bernard Magrez: « Au delà de l’hôtel-restaurant Robuchon, moi j’ai décidé de jouer à fond l’avenir du tourisme dans notre région. Quand on lit le dépliant de l’office du tourisme d’une vingtaine de pages et qu’on voit la typicité des réponses fluviales ou autres, c’est énorme. Quand on voit le nombre d’entreprises étrangères qui ont des bateaux sur la Gironde, ça montre bien qu’il y a un afflux de touristes… »

« Nous, on va créer des chambres d’hôtes à Bordeaux. En plus de l’hôtellerie de luxe, avec la Tour Carnet et Fombrauge, la Grande Maison, on va faire de petits hôtels ou chambres d’hôtes avec une singularité de l’offre. On a vu un ensemble proche de l’Institut Culturel Bernard Magrez et de la Grande Maison Magrez-Robuchon. Notre projet ne gagnera que si on a des singularités. Il va s’appeler « la Maison Bordelaise de la Tour Carnet ». Il faut des choses qui sortent de l’ordinaire. Un entrepreneur qui ne tente pas de jouer dans le domaine touristique, ce serait une faute de gestion. L’avenir me dira si j’ai raison ou tort. Moi, j’y crois beaucoup. Si j’avais été plus jeune, j’aurais aimé faire un bateau de croisière sur le fleuve, car on s’y connaît en éducation dans le vin… »

JPS : « On voit que vous êtes toujours dans l’excellence, Monsieur Magrez… »

Bernard Magrez: « Toujours dans l’excellence, oui. J’avais acheté un Stradivarius que j’ai confié à un artiste, Nicolas DautricourtHier soir à Paris, j’ai acquis un violoncelle « Galiano » de 1748 que je vais confier à une violoncelliste, Camille Thomas, qui a des contrats dans le monde entier. C’est dans notre mission de mécène… »

On sent Bernard Magrez toujours esthète, à l’affût des arts, du bon goût et des challenges, toujours prêt à écrire une nouvelle page de son parcours remarquable.

Pour connaître tous les domaines de l’homme aux 40 châteaux et aux 4 grands crus classés: cliquez sur le site de Bernard Magrez

Soirée des châteaux de Saint-Estèphe, après le marathon du Médoc le 12 septembre

L’appellation Saint-Estèphe organise le soir du Marathon du Médoc, samedi 12 septembre 2015, le dîner des Châteaux de Saint-Estèphe, une soirée conviviale et animée qui réunit sportifs oenophiles et viticulteurs de l’appellation.

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Vin, sport, fête, santé et gastronomie à Saint-Estèphe le samedi 12 septembre

Une recette qui a fait ses preuves! Depuis plusieurs années, le marathon du Médoc relève le pari fou d’associer le vin, le sport, la fête et la santé. Chaque année, près de 8000 participants, de toute nationalité, viennent goûter aux joies de l’effort, mais aussi aux plus belles spécialités du Médoc. Après le marathon, les festivités prennent le relais. Depuis 2006 l’appellation Saint-Estèphe organise le soir du marathon le diner des châteaux de Saint-Estèphe toujours dans l’esprit de fête et de partage qui a fait le succès de cet évènement médocain.

Cette année fidèle au thème de ce 11ème marathon du Médoc, l’appellaioon Saint-Estèphe se met aussi « sur son 11 » pour fêter comme chaque année le soir du marathon, son ‘diner des châteaux’

500 amateurs, marathoniens ou oenophiles sont attendus à partir de 19h00 et accueillis par les viticulteurs de Saint-Estèphe par une dégustation suivie d’un diner convivial et animé. C’est dans une ambiance festive, rythmée par la musique, les nombreux lots de bouteilles à gagner, les échanges entre les tables, que les convives découvriront et apprécieront les vins de l’appellation accompagnés d’un menu gastronomique. Cette année le DJ Marc’Sax & Pouchyne, duo musical composé d’un saxophoniste, guitariste et d’une chanteuse animera cette soirée devenue un rendez-vous incontournable pour les marathoniens amateurs des vins de l’appellation

Une appellation unie : la grande famille des viticulteurs de Saint-Estèphe

Avec ses 1250 hectares, Saint-Estèphe constitue une des plus vastes appellations du Médoc, bénéficiant d’une grande diversité de terroirs répartis dans une dizaine de hameaux. Les viticulteurs de Saint-Estèphe offrent aux marathoniens une occasion unique de déguster leur vin et de présenter la richesse de leurs terroirs. Une soi-rée fédératrice puisque une grande majorité des châteaux de l’appellaioon sera présente des grands crus clas-sés aux crus bourgeois fédérés telle une palette de couleurs formant un beau tableau et une belle histoire que les viticulteurs auront plaisir à raconter aux participants. Un rendez-vous à ne pas manquer pour les maratho-niens ou non, amateurs de grands vins.

Lieu: salle des Fêtes de Saint-Estèphe, place des anciens combattants-33180 Saint-Estèphe

Renseignements et Réservations: Maison du Vin de Saint-Estèphe. Tél.: 33(0)5 56 59 30 59_ Email: mv-se@wanadoo.fr

(l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

27 Juil

Cheval Blanc vu du ciel : Pierre Lurton et Cap Sud Ouest vous font découvrir la magnificence du chai en forme de vague

C’est une réalisation qui interpelle à Saint-Emilion. Une vague imaginée par l’architecte Christian de Portzamparc pour la réalisation de ce chai insolite et atypique qui se fond dans la nature avec un toit végétalisé. Un chai qui renferme des cuves en béton toutes aussi étonnantes. Eric Perrin et Pierre Lurton vous font découvrir ce lieu magique pour Cap Sud Ouest… Cap sur l’écrin de ce 1er grand cru classé A de Saint-Emilion.

Image aérienne de Cheval Blanc et du chai signé Christian de Portzamparc captée par le drone de © Cap Sud Ouest

Image aérienne de Cheval Blanc et du chai signé Christian de Portzamparc captée par le drone de © Cap Sud Ouest

« Le lieu est merveilleux d’élégance, de simplicité et je dirais par la forme de sensualité », Pierre Lurton, le gérant de Cheval Blanc, propriété de Bernard Arnault et Albert Frère depuis 1998, (Pierre Lurton est ailleurs PDG de château Yquem depuis 2004, même propriétaires), vous invite à entrer dans ce chai imaginé par Christian de Portzamparc.

Pierre Lurton est aussi l'heureux propriétaire de château Marjosse dans l'Entre-Deux-Mers © Jean-Pierre Stahl

Pierre Lurton est aussi le propriétaire de château Marjosse dans l’Entre-Deux-Mers © Jean-Pierre Stahl

ça reste quand même un chai, un objet pour faire un grand vin », Pierre Lurton gérant de Cheval Blanc

Les cuves béton dans l’enceinte du nouveau chai signé C. de Portzamparc © Cheval Blanc

« Il y 54 cuves, 45 parcelles, elles sont toutes de tailles différentes ce qui permet de faire la sélection parcellaire…chaque parcelle retrouve exactement sa cuve.Tout est séparé, on peut observer et après assembler. Le but de cette affaire est de respecter le grand terroir, et c’est là qu’on fait les grands vins. On prend le temps de bien faire les choses, voilà, » précise ce magicien du ciselage de grands vins qu’est Pierre Lurton dans son vaste chai à barriques en dessous des cuves en béton.

« Le dessin de ce chai est totalement contemporain, mais tellement beau finalement…mais contemporain, ça peut vieillir difficilement aussi…mais là, on est vraiment dans l’intemporalité d’un bâtiment, et c’est la la grande réussite du dessin de Christian de Portzamparc. Il s’est posé comme un vaisseau au milieu de ce magnifique vignoble et au milieu de l’histoire de Saint-Emilion, sans gêner, en s’intégrant et on a l’impression finalement que ce bâtiment a toujours été là. »

Une vague qui se fond dans le paysage avec un toit végétalisé à côté du château historique © JP Stahl

Une vague qui se fond dans le paysage avec un toit végétalisé à côté du château historique © JP Stahl

« Saint-Emilion, c’est quelque chose qu’il est impossible de reproduire ailleurs, c’est une grande diversité, ce sont des signatures, mais c’est surtout le terroir ! Personne ne peut remplacer ce terroir, il est unique, il est celui de Saint-Emilion au-delà des bâtiments. Ces bâtiments sont posés sur ce socle qu’est ce terroir et c’est lui qui traduit la grandeur de ces vins. »

Pour en savoir plus sur le chai de Cheval Blanc

Extrait de Cap Sud Ouest, une émission d’Eric Perrin sur France 3 Aquitaine, diffusée tous les samedis après-midi vers 15H25 et à la rentrée de septembre