11 Mar

Salon des Vignerons Indépendants : encore un nouveau succès de fréquentation à Bordeaux

Retour en 10 images sur le salon de Bordeaux qui a retrouvé sa vitesse de croisière digne des années d’avant la crise sanitaire avec 27000 personnes attendues sur ces 3 jours (20% de mieux que l’an dernier), pour déguster la diversité des terroirs français avec 300 vignerons présents,  selon le président des Vignerons Indépendants de Gironde Régis Falxa.

Madiran, Alsace et Bordeaux, des vignerons voisins qui partagent la même passion © JPS

Domaine Pierre Richard, du Jura, depuis 25 ans au salon © JPS

Sophie Martin du château Julia à Pauillac © JPS

Brigitte Bloch, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic et Régis Falxa le président des vignerons indépendants de Gironde © JPS

Domaine de Mingraut dans les Corbières © JPS

Le château de Montmirail en Gigondas, Vacqueyras et Côtes du Rhône © JPS

Bérengère Quellien dite la Bérue Déglinguée du château Lusseau dans les Graves à Bordeaux © JPS

Château Caillou à Barsac © JPS

Des jeunes qui apprécient les vins du Jura © JPS

Domaine Sylvie Fahrer à Saint-Hippolyte en Alsace, avec une cuvée originale d’assemblage Je Ne Sais Pas © JPS

09 Mar

Vins de Bordeaux : 1400 vignerons et négociants sont en tournée partout en France

C’est la Tournée des Vins de Bordeaux. Une opération menée durant 3 jours par des vignerons et négociants de Bordeaux, chapotée par le CIVB, pour reconquérir le consommateur et les parts de marchés avec à la clé des bons de réduction : 1,5 € pour l’achat de deux bouteilles de Bordeaux. Attendez-vous à les croiser dans les supermarchés, chez des cavistes ou dans des restaurants dans 560 villes en France.

« Vous avez de la chance car aujourd’hui c’est la tournée des vins de Bordeaux »…Durant 3 jours, vignerons et négociants de Bordeaux sont en tournée avec leurs vins, à la rencontre du consommateur avec des bons de réduction.

« Vous avez 1,5€ de remise pour l’achat de 2 bouteilles… » « Il faut des vins pour tous les jours, des vins pour recevoir, des vins quand on est seul, donc il y en a pour tous les prix et je pense que l’opération est intéressante… », commente Pascal Lambert client originaire de l’est de la France.

Avec la foire aux vins de printemps, les remises sont cumulables et donc attractives. L’objectif est de relancer la consommation de vins rouges qui a baissé en 10 ans de plus de 30%. « Le client a été convaincu, il a pris 6 cartons donc oui c’est une offre vraiment très intéressante… », commente Frédéric Pineau, conseiller en vin.

En grande distribution, 125 millions de bouteilles sont vendues à l’année. Il faut donc y être bien présent comme ici à Auchan Mériadeck (400 références de Bordeaux, 80% des rayons selon Pierre Deycard responsable) et faire découvrir de nouveaux goûts de Bordeaux.

On a à peu près 1400 points de vente aux quatre coins de la France qui vont accueillir des viticulteurs qui vont présenter leur vins… Le style a évolué, on a des vins de plaisir des vins de tous les jours, des vins de copains et ce sont des vins prêts à boire aujourd’hui, » Frédéric Louis-Maugeais de la Maison Bouey

Chez les cavistes, des dégustations sont assurées par des vignerons qui proposent pour l’apéritif des crémants et blancs secs tendances… « ca plaît beaucoup, voici une contre-étiquette en anamorphose sur un sauvignon blanc », commente Pierre Le Foll distributeur de vins

Il y a des parts de marché à prendre, la consommation des vins à bulles est en forte augmentation en France, donc la il y a des parts de marchés à prendre et Bordeaux peut tirer son épingle du jeu », Hubert Burnereau, vigneron de la cave coopérative Bordeaux Families.

A Bordeaux, les crémants aujourd’hui ont le vent en poupe, il s’en vend 10 millions de bouteilles à l’année.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Sarah Colpaert :

08 Mar

Journée du 8 mars : portrait d’Alexia Eymas, vigneronne en Blaye Côtes-de-Bordeaux

Alexia Eymas est à l’honneur dans Côté Châteaux, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Une vigneronne qui ne ménage pas sa peine tout au long de l’année pour produire et vendre le vin de son château Maison Neuve. Une propriété qui se transmet de mère en fille depuis son arrière-grand-mère. Nous sommes allés à sa rencontre à Saint-Palais et l’avons suivi aussi à Wine Paris. A voir ce midi et ce soir sur France 3 Aquitaine et sur France 3 NOA dans le magazine sur les femmes du vin et lés Alénor du Vin de Bordeaux.

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04 Mar

En Haut-Médoc, le château Doyac adopte 4 petits cochons Kune-kune pour aérer ses sols

A même pas 3 mois, ces 4 bébés Kune-Kune sont des travailleurs en herbe… En plus de devenir les mascottes du domaine, ils se montrent déjà très professionnels en matière de désherbage, une aide précieuse de la part de ces petits cochons herbivores.

« La on a Tire-Lire qui est au travail, et Ortie, Ginger et Presle. Cela fait 15 jours qu’on les a, et ils sont hyper attachants,très dociles et faciles à éduquer en plus, super intelligents. Avec son petit groin, on le voit, il aère super bien le sol, il mange les mauvaises herbes jusqu’à la racine, il fertilise la vigne, ça n’a que des avantages… », commente Astrid de Pourtalès.

Originaires de Nouvelle-Zélande, ces petits cochons herbivores sont champions pour désherber la vigne et décompacter en profondeur le sol avec leur groin, une solution écologique sur un vignoble certifié Demeter depuis 2019 en biodynamie…

Le travail du sol nous prend beaucoup de temps, buter, débuter, on consomme du gasoil, si on on a des petits Kune-Kune qui peuvent faire le job à notre place c’est gagnant gagnant. Avec 4 petits cochons, ils ne vont pas nous faire les 30 hectares du vignoble, mais avec les portées successives…On a l’espace pour avoir 20 cochons très facilement. », commente Max de Pourtalès du château Doyac.

A la taille adulte, ces cochons ne pèseront que 50 à 80 kilos malgré leur gourmandise et ne devraient pas occasionner de dégâts dans la vigne…

Il leur faut des céréales en plus, là c’est de l’orge, de l’avoine et du blé…Et il leur faut aussi des légumes, des fruits pour des vitamines et qu’ils grandissent…Vous voyez ils sont très goinfres, ils se jettent sur nous quand on arrive… »

En attendant de voir leur effet bénéfique, le millésime 2022 s’annonce déjà grandiose grâce au terroir…

« Au final, on a un millésime très concentré, et qui grâce au sol calcaire est resté très frais… »

Le château Doyac compte agrandir son cheptel de Kune-Kune à terme pour en faire travailler une vingtaine dans sa vigne.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Rémi Grillot : 

02 Mar

Journée du 8 mars : Côté Châteaux vous propose un magazine spécial femmes du vin

A l’occasion de la journée des droits des femmes instituée le 8 mars, Côté Châteaux vous propose un focus sur les femmes du vin et notamment chez les Aliénor du Vin de Bordeaux. Des femmes vigneronnes qui travaillent aujourd’hui comme des hommes tout au long de l’année pour produire et vendre leurs vins. Un magazine réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne à voir ce mercredi 8 mars à 20h20 sur France 3 NOA.

Les Aliénor du Vin à Wine Paris-Vinexpo Paris © Jean-Pierre Stahl

En ce mois de mars, Côté châteaux met à l’honneur les femmes du vin, toujours aussi nombreuses à produire et à commercialiser le vin de Bordeaux.

Nous avons suivi notamment Amélie Osmond, jeune vigneronne des Côtes de Bourg en bio, au salon Wine Paris et Vinexpo Paris du 13 au 15 février dernier… Elle est présente sur tous les salons de vin de ce début d’année et enchaîne Wine Paris, juste après Millésime Bio…

Amélie Osmond à l’assaut de Wine Paris © JPS

C’est mon plus gros salon annuel, un salon qui me permet de rencontrer et retrouver tous mes partenaires cavistes, restaurateurs, sommeliers, pour moi c’est un événement incontournable de l’année »Amélie Osmond du Clos du Notaire

Nous sommes allés à la rencontre de Véronique Barthe à Daignac pour montrer tout le travail opéré par cette vigneronne, 7e génération et première femme à la tête de ce domaine château la Freynelle, dont l’histoire remonte au temps de Napoléon: « si aujourd’hui on est vigneron, cela remonte à mon arrière-arrière-arrière grand-père qui était grognard et a eu la bonne idée de se marier le même jour que Napoléon et pour le féliciter, Napoléon lui a donné quelques pièces d’or avec lesquelles il a acheté la première parcelle des vignobles Barthe ».

Véronique Barthe et sa fille Célia © JPS

C’est un vrai métier, un métier très complet, passionnant, un métier qui vous prend aux tripes, je ne saurais pas faire autre chose que d’être vigneronne aujourd’hui », Véronique Barthe du château la Freynelle

Un métier pas de tout repos, « c’est vrai on vit dehors et on subit les aléas climatiques, ça peut être la grêle, le gel, les 2 et maintenant la sécheresse… »

Avec sa fille Célia, ingénieure agronome, et 2 frère et soeur en prime, la relève est assurée sur ce type de propriété en Bordeaux il faut se battre : « on a connu des périodes plus simples, on est en, train de vivre des moments un peu compliqués, mais on sait qu’on va rebondir car on a tout pour: les vins et la motivation. Effectivement, il y a une déconsommation mais pas que de vins de Bordeaux, il va falloir adapter notre offre à la demande, mais on a tout pour proposer au consommateur et aux jeunes des vins croquants, gourmands, avec lesquels ils vont se faire plaisir… Avec des Bordeaux blancs, Entre-deux-Mers, des Bordeaux rosés, clairets, des rouges en barriques, en cuve ou en amphore… Des vins avec bulles ou sans bulles, on à tout pour se faire plaisir à Bordeaux. » (à consommer avec modération)

Petite séquence sur sa chaîne de mise en bouteille et évoquer avec elle ses marchés français et à l’export et notamment ses Bordeaux blancs qui là partaient pour les USA…

Néanmoins « il y en a qui sont dans la panade et c’est compliqué pour tout le monde »… Vous allez aussi rencontrer grâce à Vivien Roussel et Laure Bignalet : Aurore Castagnet, vigneronne à Saint-André-du-Bois, plongée dans la crise viticole bordelaise, qui ne se verse plus de salaire… Avec l’arrachage d’une petite partie de sa vigne, elle espère pouvoir s’en sortir:  « si on arrive à avoir l’arrachage primé, cette parcelle je l’arracherai pour avoir une petite rentrée d’argent  et pouvoir épurer certaines choses au niveau bancaire… »

A Montagne, nous allons faire connaissance avec Séverine Erésué qui manage avec son mari Stéphane le château La Fleur Plaisance, car comme très souvent les domaines viticoles sont tenus à 2 : « complétement, nous on travaille à 4 mains, depuis toujours, nous sommes très très contents de travailler en binôme. » Séverine fait partie des Aliénor du Vin de Bordeaux, elle nous explique produire avec Stéphane que des vins rouge sur différentes cuvées : « nous faisons des vins d’assemblage, avec du merlot plutôt à 80% car nous sommes sur la rive droite de Bordeaux, et après on va avoir du cabernet sauvignon pour compléter. » Cette appellation fait partie comme l’explique Stéphane des satellites de Saint-Emilion : « ce sont les appellations qui gravitent autour de Saint-Emilion, Montagne, Puisseguin, Lussac… ce sont des appellations intéressantes qui ont les mêmes terroirs que Saint-Emilion, avec des prix plus abordables… »

La touche féminine se retrouve ici aussi sur une étiquette et une cuvée en hommage à leur fille dont le profil est sur l’étiquette : « il s’agit de Cassandre de Plaisance, une très belle cuvée en barriques neuves, c’est une bouteille qui a beaucoup plu à Wine Paris, qui interpelle car on sort de nos standards de nos étiquettes bordelaises, on sort des étiquettes un peu vieillottes avec les châteaux, nous n’avons pas le château dessus nous sommes parti dans quelque chose de très artistique… »

Alexia Eymas du château Maison Neuve à Wine Paris avec le visage d’une femme dessiné sur une de ses cuvées © JPS

Sur le salon de Wine Paris, nous pouvons mesurer l’intérêt pour ces femmes de s’être associées dans les « Aliénor » du vin de Bordeaux : « on est un collectif de femmes du vin, nous sommes 12, et la première association féminine depuis 1994, et le principe c’est de mutualiser comme celà sur un stand les coûts… »commente Malika Faytout-Boueix du château Lescaneaut en bio. « Pour l’acheteur, c’est mutualiser le groupage, la logistique et le transport, et nous ce qu’on aime c’est travailler avec de l’amitié, du dynamisme, et c’est super sympa d’être toutes ensemble sur un même stand pour cela. »

« C’est quand même un monde un peu macho, et c’est bien de discuter entre femmes aussi sans vouloir être sectaires », commente Christine Nadalié du château Beau Rivage. « On mutualise beaucoup de choses, nos propriétés sont petites, et prendre un stand toute seule, ici ou à ProWein cela nous coûte très cher, et là on partage, on partage nos fichiers, il y a une émulsion qui est fantastique. »

 

Pour Alexia Eymas du château Maison Neuve : « en fait c’est un peu comme en cuisine, on ressent plus les choses en les observant, en prenant le temps et en se laissant guider par ce que nous offre la nature…Et cette alchimie fait que c’est un terroir, un climat et là une touche féminine en l’occurrence… »

La suite de ce côté château se poursuit une semaine après le salon Wine Paris où nous retrouvons toutes ces vigneronnes dynamiques au château Lescaneaut à Saint-Magne-de-Castillon : ces Aliénor fêtent quasiment leur 30ans cette année. Karine Bernaleau du château Mongravey à Margaux fait presque partie des pionnières : « Cela a été assez novateur pour Bordeaux, c’est la 1ère association de femmes de vin de France qui a été créée en 1994, on va rendre d’ailleurs hommage à Françoise de Wilde du château Ripeau (qui gérait le château depuis 1976 avant de le revendre) qui a créé cette association, il y a presque 30 ans aujourd’hui.’

Parmi les nouvelles arrivées, on compte une nouvelle génération avec Aurélie Anney du château Tour des Termes à Saint-Estèphe « moi je suis arrivée l’année dernière effectivement en 2022 » ou encore Alexia Eymas du château Maison Neuve en Blaye Côtes de Bordeaux … « La première chose c’est l’amitié, la sympathie, on déguste aussi des vins et le fil directeur est de pouvoir vivre ensemble », poursuit Christine Nadalié.

« On a une forte identité, on est toutes des femmes et filles vigneronnes, on défend les couleurs de Bordeaux, de toutes appellations confondues, et une association de femmes qui perdure autant de temps, c’est déjà un exploit… » , selon Monique Bonnet du château Suau.

« Oui on est super contentes d’être toutes ensemble, d’arriver sur des salons ensemble et d’incarner le renouveau de Bordeaux », conclut Véronique Barthe.

Côté Châteaux n°39 spécial Femmes du Vin et Aliénor le 8 mars à 20h20 sur France 3 NOA et le dimanche 12 mars à 13h45 et 20H30, ici sur la plateforme Francetv : 

https://www.france.tv/france-3/nouvelle-aquitaine/cote-chateaux/4712959-special-femmes-du-vin.html

01 Mar

Crise viticole de Bordeaux : le chiffrage des aides dévoilé au salon de l’agriculture…

Ce midi, sur le stand de la Région Nouvelle-Aquitaine, le Ministre de l’Agriculture et le président de Région ont détaillé, avec les représentants du CIVB, les aides tant de la distillation de crise (160 millions) que pour l’arrachage des vignes du bordelais. 30 millions de l’Etat et 10 millions de la Région, auxquels le CIVB devrait faire voter 19 millions en assemblée générale le 11 avril prochain. Au total 57 millions pour l’arrachage. Pour le collectif des vignerons, « on prend ce qu’on nous donne mais on est loin du compte… »

Allan Sichel, Alain Rousset, Marc Fesneau, Bernard Farges au salon cemidi © Samuel Chassaigne – FRance 3

Ce midi, au salon de l’Agriculture, Alain Rousset et Marc Fesneau ont détaillé ce plan d’aides d’urgence, d’abord une aide à la distillation de crise: « immédiatement et dès cette année 2 fois 80 millions d’euros, avec l’objectif d’atteindre les 200 millions d’euros en mobilisant les fonds de réserve de crise, la distillation principalement dans le bordelais, avec vocation à écouler ce qui faut écouler tout de suite pour essayer de détendre le marché, » selon Marc Fesneau Ministre de l’Agriculture

Concernant l’arrachage, l’Etat va débloquer 30 millions d’euros pour financer l’arrachage sanitaire et la Région devrait compléter à hauteur de 10 millions d’euros, pour des projets de reconversion.

« C’est une forme de plan social sanitaire…Car une vigne en dépérissement peut mettre des maladies aux autres vignes...La Région met 10 millions d’euros et on verra s’il faut peut continuer, le Ministre a dit qu’il mettra 30 millions et a dit je verrai si je peux pas monter  à 38 ou 40 millions », commente Alain Rousset président de la Région Nouvelle-Aquitaine

A ces aides, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux va faire voter lors de son assemblée générale le 11 avril prochain une aide complémentaire de 19 millions d’euros pour de l’arrachage sanitaire. Au total, cela concernera 9500 hectares selon le CIVB.

La réunion publique du collectif des viti 33 lundi soir au Pian Sur Garonne © JPS

Pour le porte parole des viticulteurs de Gironde, Didier Cousiney : « on prend tout ce qu’on nous donne, mais on est encore loin du compte, tant financièrement (cela fait à peine 6000 e à l’hectare), qu’au niveau de la surface (15 000 hectares minimum. On se demande comment vont être attribué ces primes, on compte déjà 2000 hectares de friches. On ne lâche pas. Nos dirigeants de la filière n’ont pas encore mesuré assez l’ampleur de la crise. »

Selon Bastien Mercier du collectif : « il en manque, on se retrouve demain soir pour reprendre tout cela. Pour moi, cela ne va pas, on va expliquer que le problème va perdurer si on ne fait pas un audit avec les Etats Généraux de la viticulture. »

Affaire à suivre.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Antoine Jegat, Samuel Chassaigne, Robin Nouvelle :

28 Fév

Crise viticole à Bordeaux : le collectif réclame toujours un arrachage primé et des états généraux de la viticulture

C’était hier la plus grosse réunion publique organisée à la salle des fêtes du Pian-sur-Garonne. 300 vignerons y étaient présents pour un échange avec le collectif sur les aides et avancées au niveau du gouvernement et de l’Europe, insuffisantes selon eux. Toujours une distillation de crise et un arrachage ciblé avec des fonds européens pour de la reconversion et un arrachage sanitaire, le collectif veut un arrachage primé, définitif de 15 000 hectares à raison de 10 000 euros à l’hectare. Ils ont aussi posé les bases de l’organisation d’Etats Généraux de la viticulture.

Vigneron passionné depuis l’âge de ses 15 ans, Frédéric Salagnac est arrivé à l’aube de la retraite à 64 ans à ne plus pouvoir vivre dignement de son travail et de sa vigne, 75 hectares à Sauveterre-de-Guyenne dans l’Entre-deux-Mers.

Frédéric Salagnac, vigneron à Sauveterre-de-Guyenne © JPS

Beaucoup d’amertume ! Vue la conjoncture, on n’arrive pas à dégager de l’argent pour vivre tout simplement… L’an dernier j’ai vendu un bâtiment pour tenir le coup et cette année j’ai licencié mes deux filles, qui travillaient avec moi, elles étaient présumées pour prendre la suite de l’exploitation… » Frédéric Salagnac vigneron du château du Girons.

Comme lui, ils sont 300 vignerons de Bordeaux venus à la réunion Publique du collectif viti 33…

Notre mobilisation est intacte, debout, prête à poursuivre le combat, un combat juste, un combat raisonné, celui de l’arrachage », Didier Cousiney porte-parole du collectif des viticulteurs de Gironde.

Depuis 12 campagnes de commercialisation étudiées sur les AOC Bordeaux rouge, Bordeaux Blanc, les Côtes, Sainte-Croix du Mont, les Graves, Médoc et Haut-Médoc, « la perte moyenne est de 47 millions d’euros par an pour la filière vrac », commente Olivier Metzinger du collectif, estimant qu’ « à Bordeaux il y a 40 000 hectares sur les 110 000 qui ne fonctionnent pas, qui ont un problème de rentabilité chronique » « Vous voyez que chroniquement, tout ce qui est fait en vrac, c’est des pertes énormes à l’hectare », continue-t-il en montrant ses tableaux et soulignant aussi le manque de rendement ces dernières années, faisant tomber celui-ci à 40 hectos à l’hectare sur Bordeaux ou parfois à 30 hectos pour les exploitations en bio.

« Aujourd’hui, le voisin qui tombe, et bien c’est nous le prochain… », commente un vigneron au micro. « C’est ça une crise, c’est quand un système est effondré et qu’un nouveau n’est pas arrivé, et donc là on est au bout d’un système et les instances elles n’ont pas le choix, elles sont obligées de l’entendre… », commente Renaud Jean vigneron à Roquebrune.

Christophe Chateau, du CIVB, répondant aux vignerons © JPS

« Ne dites pas qu’il va y avoir de l’arrachage privé, vu que c’est interdit… », lance un autre vigneron. « Si dans le cadre sanitaire c’est autorisé », répond Christophe Chateau du CIVB. Des échanges parfois vifs ont eu lieu hier soir avec l’interprofession. Bernard Farges était représenté par Christophe Chateau, responsable de la communication, car Bernard Farges est à Paris toujours pour négocier les aides et mesures plus précises que le gouvernement va mettre en place. Il a eu une rencontre avec avec d’autres acteurs du monde viticole français avec le président Macron samedi et doit revoir le Ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. « Bernard se bat tous les jours, toutes les heures pour avancer, pour avoir dans les jours qui viennent des solutions à vous présenter… », commente Christophe Chateau. Par ailleurs, questionné, voire interpelé sur les actions du CIVB, Christophe Chateau a rappelé les actions (Bordeaux Fête le Vin, les dégustations Cabanes en Fête, la Tournée des Vins de Bordeaux (la semaine prochaine auprès de la grande distribution, de restaurants, et cavistes…) et le budget de 15 millions d’euros investis sur des actions de promotions des vins de Bordeaux sur les 7 principaux marchés de Bordeaux: la France, les USA (où les Bordeaux sont partis dernièrement), le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Belgique, la Chine et le Japon…

Sur la table, 160 millions d’euros ont été annoncés par Marc Fesneau pour la distillation de crise, une aide en deux temps là au printemps et à l’automne, mais aussi on parle de fonds européens pour de l’arrachage sanitaire concernant les vignes en friche pour éviter que ne se propagent des maladies comme la cicadelle dorée, et également des fonds pour de la reconversion », ce qui laisse dubitatif Olivier Teicher porte-parole de la Confédération Paysane : « Déjà toutes les productions sont en crise et on demande à des gens dont ce n’est pas la spécialité de rajouter cela … en ne connaissant pas bien techniquement le métier et en plus en dehors de filière en place…On va envoyer les gens au casse-pipe, là aujourd’hui…Ce n’est d’envoyer les gens se réendetter, une couche de plus, pour aller faire un truc qu’ils ne connaissent pas bien. »

Le président de la MSA présent avec les responsables du collectif © JPS

Ce sont des pansements sur une jambe de bois, nous on prône toujours notre arrachage primé définitif à 10 000 euros l’hectare, il n’y a que cela qui sauvera la viticulture et les viticulteurs », Didier Cousiney porte-parole du collectif des viticulteurs 33

« Nous ne lâcherons rien, vive Bordeaux, vive la vigne, vive le vin », selon Didier Cousiney. Aujourd’hui le collectif reste mobilisé etr réclame d’urgence des états généraux de la viticulture, pour une meilleure répartition des revenus et des richesses que celle-ci peut produire, avec notamment le négoce bordelais… « Tant qu’il n’y aura pas d’équité, on ne va pas produire sur ces hectares, où on perd de l’argent c’est n’importe quoi. Il faut  remettre à plat tout cela grâce à des Etats Généraux de la viticulture et avoir un partage des risques et de la valeur… », commente Thomas Fonteyreaux vigneron indépendant du domaine Tich et Grava en bio à Verdelais.

Nous voulons par ces états généraux de la viticulture renverser la table, remettre tout à plat, revoir les adaptations du produit au goût du client et faire en sorte que nous arrêtions d’avoir des boucliers, des freins qui nous empêchent d’avancer… », Bastien Mercier, collectif des viticulteurs 33

Ces vignerons espèrent de nouvelles mesures, sinon ils promettent de se mobiliser à nouveau… dans la rue cette fois.

24 Fév

Ruinart goûte chez Bocuse une bouteille oubliée presque centenaire

L’étiquette est vieillie mais intacte, et le liquide ambré vient embrasser le verre : Ruinart a débouché jeudi « le plus ancien millésime connu » de sa maison, en date de 1926, retrouvé dans une cave du chef Paul Bocuse.

© Frédéric Lot

En novembre 2021, Maxime Valery, nouveau chef sommelier du restaurant Paul Bocuse à Collonges-au-Mont-d’Or (Rhône), réalise un inventaire complet des stocks de vin, quand il tombe sur ces bouteilles éparpillées dans des caisses vermoulues. « Au début je me dis : ce ne sont pas des vraies, je vois 1926, je me dis que ce n’est pas possible », se remémore le jeune sommelier. Il nettoie avec précaution la couche de poussière noire et humide qui les recouvre.

Les bouteilles, longtemps conservées dans la cave de la maison du chef, à côté du restaurant, ont dû subir une crue de la Saône voisine. Il contacte immédiatement Ruinart, qui vient authentifier les bouteilles. Un véritable trésor pour la maison de champagne, certes la plus ancienne (1729), mais dont les caves ont été vidées sous l’occupation nazie pendant la Deuxième Guerre Mondiale, perdant ainsi son héritage.

« C’est le premier millésime de la maison », souligne Frédéric Panaïotis, le chef des caves de Ruinart venu jeudi ouvrir une des précieuses 18 bouteilles retrouvées. 1926, c’est aussi l’année de naissance du mythique chef lyonnais, qui aimait à collectionner les bonnes bouteilles portant ce millésime.

L’effervescence du champagne a quasi disparu. Mais Frédéric Panaïotis ne cache pas son excitation : « C’est une belle bouteille », peut-il enfin déclarer après la première gorgée.

De cette année 1926, les carnets de caves de la maison Ruinart disent que la vendange fut belle. Les vins « ont assez d’élégance » ne sont « pas très corsés. On pourra peut être parler de 1926 comme étant de bons vins mais pas de grands vins : ce n’est pas 1911 ni 1921 mais c’est au moins des 1923 ».

Un petit goût d’abricot, une « tension en bouche avec un côté citron confit », un « petit moment sucré » au milieu puis en fin de bouche « un peu de gratte et d’amertume ».

La bouteille libère progressivement son arôme vieilli par le siècle. Trois d’entre elles seront conservées par le restaurant Bocuse, les 14 autres vont retrouver les caves de Ruinart.

AFP

21 Fév

La Tournée des Vins de Bordeaux, les 9, 10 et 11 mars

Ils ont enfourché leur tandem pour partir à la rencontre des consommateurs. Les 9, 10 et 11 mars attendez-vous à croiser des vignerons et des négociants qui vont vous proposer leur production à déguster. Une opération menée dans toute la France en grande distribution, chez les cavistes, dans les bars à vins et dans les restaurants.

Pendant 3 jours, les vignerons et négociants de Bordeaux partent en tournée dans toute la France pour aller à la rencontre des consommateurs.

Le vignoble se mobilise pour donner rendez-vous chez des cavistes de quartier, dans des brasseries, aux comptoirs de bars à vins, dans les rayons vin des supermarchés, à Bordeaux, en Île de France, en Bretagne, etc.

Lors de la première édition en 2020, plus de 1 000 acteurs s’étaient mobilisés dans près de 700 villes de France. Cet événement collectif unique reflète l’envie des femmes et des hommes de Bordeaux d’échanger avec les consommateurs et de raconter Bordeaux autrement, notamment à travers l’histoire qui se cache derrière leurs bouteilles

14 Fév

Wine Paris-Vinexpo Paris : le salon vu par Amélie Osmond, une vigneronne des Côtes de Bourg

Elle ne manque pas d’imagination et de caractère. Amélie Osmond, 39 ans, vigneronne du Clos du Notaire à Bourg en Gironde est en mode passion de son job et conquête des marchés. Durant ces 3 jours, elle s’implique en groupe avec ses amis et collègues des Côtes de Bourg venus faire déguster leurs vins à la Porte de Versailles…

Amélie Osmond à l’assaut de Wine Paris © JPS

Amélie Osmond, c’est la jeune génération des Côtes de Bourg. Cette vigneronne de 39 ans est présente sur tous les salons de vin de ce début d’année et enchaîne Wine Paris, juste après Millésime Bio…

C’est mon plus gros salon annuel, un salon qui me permet de rencontrer et retrouver tous mes partenaires cavistes, restaurateurs, sommeliers, pour moi c’est un événement incontournable de l’année » Amélie Osmond du Clos du Notaire

« On a récolté pour avoir un fruit qui soit assez éclatant, assez juteux en bouche… » Sur le stand commun des Côtes de Bourg où une dizaine de vignerons a fait le déplacement, c’est alors l’échange avec des acheteurs français et étrangers… Ici de futurs clients danois… « Sur les anciennes carrières calcaires de Bourg, on va avoir un malbec avec une expression sur la fraîcheur » « C’est surtout le style moderne qui nous a plu, c’est plein de fruit et quelque chose qu’on aime et qu’on recherche dans le vin » commente Victor Monchamp importateur distributeur au Danemark.

« On doit être 3000 ou 3500 exposants, l’aspect visuel est vraiment très important et les étiquettes vont vraiment participer à ça, les gens passent et le premier coup d’oeil donne déjà une indication sur l’intérêt qu’ils peuvent avoir »

Sur ses terres au Clos du Notaire à Bourg en Gironde, c’est un travail tout au long de l’année… Un travail intense de taille de la vigne, 18 hectares, réalisé avec bien sûr son compagnon Victor Mischler. Une taille plus tardive pour éviter le gel de bourgeons au printemps…

« On taille déjà une fois que les feuilles sont tombées, ça c’est certain, quand la sève est redescendue, et après fonction des terroirs on va peut-être tailler les vignes les plus tardives en premier et les plus précoces plus tardivement… »

Dans le chai, elle élabore avec Victor 7 cuvées, en barrique de chêne, en cuve inox et même en amphore… « là on a notre malbec qu’on a décidé d’élever en amphore pour respecter vraiment la typicité et l’identité très forte du malbec… » commente Victor Mischler son compagnon vigneron.

Une production de 80 000 bouteilles à l’année, 60% vendue à l’export (Belgique, Grande-Bretagne, Italie et Canada) et 40% en France surtout auprès de cavistes qu’elle démarche elle-même. « Dès les 30 premières secondes avec une personne, on sent par le regard, par l’attitude, si on sera à même de travailler ensemble et avec plaisir tout simplement… »

Le contact, l’argumentaire, et les dégustations s’enchaînent ainsi sur le salon… « Clairement, c’est l’humain au coeur du système, au coeur du terroir, qui vient apporter de nouvelles signatures et de nouveaux profils vin dans le renouveau de Bordeaux », commente Didier Gontier directeur du syndicat des Côtes de Bourg.

3 jours intenses pour Amélie Osmond à partager une passion et à décrocher des marchés…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Christophe Varone :