06 Juin

Pierre Alechinsky: « au fil du pinceau » chez Lynch-Bages

Pierre Alechinsky expose du 12 juin au 31 octobre 2014 chez Lynch-Bages à Pauillac, en collaboration avec la Galerie Lelong à Paris. A découvrir ses oeuvres « au fil du pinceau ».

lynch bagesJean-Michel Cazes, passionné d’art contemporain, depuis 1989 convie chaque année un artiste de renommée internationale à exposer au Château Lynch-Bages, Grand Cru Classé de Pauillac. Dans ce lieu chargé d’histoire se sont succédés James Brown, Hervé Di Rosa, Günther Förg, Ryan Mendoza, Emilio Perez, Arnulf Rainer, Paul Rebeyrolle, Antoni Tàpies.

Cette année, il donne carte blanche à Pierre Alechinsky. Celui-ci a exposé un ensemble d’estampes au Château Lynch-Bages il y a une quinzaine d’années et fut le premier à réaliser une oeuvre pour la série Lynch-Bages bu par [diverses personnalités].

jean-michel cazes

Jean-Michel Cazes @ Lynch-Bages

« En 1987, pour la première fois nous avions imaginé de demander à un artiste de créer une oeuvre inspirée par le vin. Sa première oeuvre « l’esprit du vin » agit comme un déclic », selon Jean-Michel Cazes

Peintures avec estampages de pièces du mobilier urbain : tampons de regard relevés dans les rues d’Arles, Bougival, Saint-Benoît-sur-Loire ou New York : Rosace des semelles, 1985 ; East River, 1987

Ultramarine, 1973-1981 : monumental hommage à Malcolm Lowry, entouré de 35 dessins ou « remarques marginales ».

Tondo ou tableaux ronds — ce qui nous change du classique rectangle : Danaïdes, 2008 ; Rue des Mimosas, 2008

Improvisations autour du relevé d’un banc de jardin fait de huit cercles concentriques, dit « tour d’arbre » : Le Test du Champ, 1984 ; Portée circulaire, 1990-1997

Dessins muraux : Intra muros, 1999 ; Lame de fond, 2011

Pierre Alechinsky est né à Bruxelles en 1927. De 1944 à 1948, il étudie la typographie et l’illustration du livre à l’ENSAAD (La Cambre) et en 1947 se met indépendamment à la peinture. En 1949, il joint le groupe CoBrA — COpenhague-BRuxelles-Amsterdam : Appel, Dotremont, Jorn… En 1951 il s’installe à Paris. 1955 : tournage de « Calligraphie japonaise »  à Tokyo et Kyoto. Dès 1960 : fréquents séjours à New York.  En 1977 : Prix Andrew W. Mellon (ex Prix Carnegie) pour l’ensemble de son œuvre, assorti d’une rétrospective au Museum of Arts, Carnegie Institute, Pittsburgh. Entre en 1980 à la galerie Maeght (Paris, New York, Zurich), laquelle deviendra galerie Lelong. Obtient en 1984 à Paris le Grand Prix national des Arts et Lettres pour la Peinture. The Solomon R. Guggenheim, New York, lui offre en 1987 une rétrospective de ses « peintures à remarques marginales ». Paris 1998 : rétrospective à la Galerie Nationale du Jeu de Paume. La Bibliothèque nationale de France montre Alechinsky à l’imprimerie en 2005. En 2007 : rétrospective aux Musées royaux d’Art Moderne, Bruxelles.  En  2010 à Aix-en-Provence, le musée Granet expose Alechinsky, les ateliers du Midi. Il a également illustré de nombreux auteurs : Hugo Claus, Yves Bonnefoy, Michel Butor, Roger Caillois, Cioran, Hélène Cixous, Julio Cortazar, Christian Dotremont, Eugène Ionesco, Joyce Mansour, Pierre Michon, André Pieyre de Mandiargues,  Jean Tardieu, Claude Simon, Salah Stétié…

Expo ouverte au public sur rendez-vous de 9h30 à 12h et de 14h à 17h

Réservations: accueil@lynchbages.com

05 Juin

Angélus en lettres d’or: Hubert de Boüard veut marquer son millésime 2012…

 Présentée lors de Vinexpo Hong-Kong, à Paris cette semaine et demain à New-York, la bouteille d’Angélus 2012 fait parler d’elle sur toute la planète. Sur ce flacon noir, une impression d’or véritable 21,7 carats pour un millésime 2012 qui restera un collector, une pièce unique.

angelus bouteille or

Un procédé tout nouveau: une première impression d’émail cuite à 600 ° pour faire partie du verre, recouverte d’une impression d’or cuite à 500 °où l’or adhère à la couche d’émail. © Angelus

Hubert de Boüard veut marquer d’une pierre blanche ou d’un or jaune cette année 2012: car c’est en septembre 2012 que le Château Angélus a été consacré, par le nouveau classement de Saint-Emilion: Premier Grand Cru Classé « A ».

Puisque 2012 est le premier millésime de la propriété à arborer cette distinction, la Famille de Boüard de Laforest a tenu à célébrer ce millésime par un nouvel écrin : un
flacon d’exception pour un millésime d’exception.

« Ce n’est pas une étiquette, c’est gravé dans la bouteille ! », s’exclame Hubert de Boüard, le propriétaire d’Angélus. Et de préciser: « on a voulu célébrer deux points importants: la première, c’est la 8ème génération de la famille à la tête d’Angélus, avec Bernard Grenier on a réussi à passer le flambeau, et deuxièmement,  on célèbre le 1er cru classé A »

On a donc voulu marquer ces évènements avec une bouteille or: on va imprégner cet or sur la bouteille avec un système tout nouveau. »

Une première impression d’émail est cuite à 600° C, afin de se vitrifier pour faire totalement partie du verre. Elle est recouverte par une impression d’or qui subit une deuxième cuisson à 500° C, au cours de laquelle l’or adhère totalement à la couche d’émail.Le décor est finalisé par un brossage qui révèle la finesse et l’éclat de l’or véritable 21.7 carats

Par ailleurs, la bouteille 2012 est capsulée de noir aux armes de la famille de Boüard de Laforest.

de bouard

Hubert de Boüard @ Angelus

 
On a fait cela pour la totalité de la récolte 2012, de la bouteille classique à l’impériale. C’est un collector, uniquement sur le millésime 2012. », selon Hubert de Boüard.

Toute la récolte 2012, en cours d’élevage et livrée à l’automne 2014, bénéficiera de ces prestigieuses bouteilles. « On pensera que c’est du marketing. C’est en partie vrai, mais l’idée est de sanctuariser et d’ancrer dans le marbre une période importante pour Angélus qui est ce classement 1er cru classé A », dixit Hubert de Boüard.

Un millésime qui risque de plaire aux Asiatiques et aux Chinois avec l’or sur fond noir. « Noir, c’est noir » … qui a dit qu’avec cet or il n’y avait plus d’espoir ?

Brad Pitt: plus qu’un acteur, « un agriculteur »…et si tous les viticulteurs devenaient acteurs ?

Le « beau Brad Pitt » (dixit les filles (cf « Thelma et Louise ») serait devenu agriculteur. C’est lui qui le dit dans une interwiew accordée au non moins célèbre Wine Spectator. L’acteur américain est en effet propriétaire d’un domaine viticole dans le Var et produit du rosé et du blanc.

brad pitt

Brad Pitt et Marc Perrin © Wine Spectator de juin 2014

 Il s’est fait connaître dans Thelma et Louise (Ridley Scott – 1991), il était fabuleux dans Légendes d’Automne (Edward Zwick – 1995), il sera magnifique dans le rôle d’agriculteur. Propriétaire d’un domaine viticole à Correns (Var), l’Américain dit désormais se considérer comme un « agriculteur », dans une interview au magazine spécialisé Wine Spectator, repéré par Slate (en anglais), mercredi 4 juin.

Je suis un agriculteur maintenantJ’ai adoré apprendre tout ce qui touchait à la terre, savoir quel terrain était le mieux adapté pour chaque grappe, connaître le drame de septembre et d’octobre : « Récoltons-nous aujourd’hui ? Quels sont les niveaux de sucres ? Comment est l’acidité ? Va-t-il pleuvoir ? » », explique Brad Pitt au Wine Spectator.

Après avoir commencé dans le rosé (1er de sa catégorie et en 84e position du classement des meilleurs vins au monde rendu par le prestigieux magazine américain Wine Spectator) et dans le blanc, Brad Pitt veut produire un vin rouge. « On pense souvent que la Provence n’est pas capable de produire un bon rouge, affirme-t-il. Nous voudrions créer un vin qui utilise les meilleurs attributs de notre terroir, (…) comme ce que les Italiens ont réussi à faire avec les vins de Toscane. » L’acteur est optimiste : « Donnez-moi sept ans », dit-il.

Ce discours n’a pas convaincu Slate, qui se réjouit cependant de l’intérêt de l’Américain pour la culture vinicole. « Mais ça ne fait pas de lui un agriculteur »,estime le site, qui voit plutôt en Brad Pitt un homme d’affaires. « Les agriculteurs ne s’envolent pas pour assister à des avant-premières de films ou pour des tournages pendant la période de pousse. » Slate rappelle d’ailleurs que Brad Pitt n’est pas seul dans cette aventure, mais associé à un Français, le vigneron Marc Perrin.

Carole Bouquet à Bordeaux Magnum_09

Carole Bouquet lors d’une dégustation de son vin à Bordeaux Magnum.

Et Côté Châteaux de préciser qu’en France, on ne manque par d’acteurs devenus agriculteurs, vignerons ou tout simplement passionnés pour ne pas froisser les susceptibilités: Pierre Richard « le grand blond à la chaussure noire » propriétaire à Gruissan de Château Bel Evêque, Carole Bouquet « la James Bond Girl de For Your Eyes Only » et son Sangue d’Oro sur l’Ile de Pantelleria entre la Sicile et la Tunisie ou encore celui dont le nom sonne bien en américain, Gérard Depardiou…(dieu) propriétaire du château de Tigné, à mi chemin d’Angers et de Saumur, au coeur de l’Anjou.

Et j’allais oublier notre Highlander: Christophe Lambert propriétaire dans le Bordelais du Château Tour Seran, une propriété en AOC Médoc, classée Cru Bourgeois et située à Bégadan. Il se lance également dans la logistique du vin avec Bordeaux Wine Logistic 5.000 m² d’entrepôt dédié au vin à Saint-Laurent-du-Médoc. Peut-être une âme de cariste aussi…

Avec Francetv Info, Slate et Jps.

04 Juin

Il bine Mister Bean !

Bandes de fainéants ! Vous ne pensez qu’à déguster un petit vin blanc, à siroter un petit rosé au bord de la piscine alors que pendant ce temps les vignerons et ouvriers viticoles se cassent le dos dans les rangs de vigne pour vous ! Pour que vous puissiez apprécier ce millésime 2014 qui s’annonce de bonne facture…Côté Châteaux laisse la plume à Nicolas Lesaint en plein travail ingrat…Il bine et écrit « à chacun ses Mr Bean » sur son blog Reignac: dela vigne au vin  C’est bine vu, Mr Nicolas Bean !

Mr-Bean-mr--bean-166155_598_328A chacun ses Mr Bean

Bon, quand on est viticulteur que l’on parle du millésime en cours et que les autres nous coûtent, on doit toujours avoir l’impression de se répéter mais que voulez vous, les années se suivent et parfois nous laissent comme un goût de jamais vu.

Un démarrage lent puis ça reprend, puis ça se calme et de nouveau la pousse repart…
Alors on lève, puis on attend.
Tiens si on épamprait un peu.
Puis on attend.
Puis ça se remet à pousser. Alors on relève.
Puis on décide d’arrêter les saisonniers pendant quelques jours, histoire qu’ils fassent le pont pendant qu’on traite.
C’est la première année où je me retrouve à stopper des saisonniers en saison pour cause de travaux de petites façons à jour. Lorsque l’on regarde les courbes de développement végétatifs des différents millésimes on voit bien que 2014 marque des paliers de pousses et que désormais nous nous retrouvons sur des niveaux de développements équivalents à 2012.
La fleur malgré tout s’enclenche bien, en particulier sur les terroirs chauds. Nous devons être à 40 et 50% de floraison, le beau temps est annoncé, mis à part aujourd’hui, et les températures remontent. Bon, il est certain que le risque est d’avoir une accélération de pousse pile poil à ce moment, mais on ne peut pas tout avoir et il faut bien que le viticulteur, enfin moi, ait peur de quelque chose.
Déjà, la pousse étant un peu moins importante que d’habitude, nous ne nous trouvons pas dans une situation où il faut rogner avant que la fleur ne soit passée. Ce qui est là aussi de bon augure pour la réussite de cette floraison.
Rogner sur la fleur c’est déstabiliser totalement les flux de sève qui se réorganisent alors pour stimuler la pousse végétative des entrecœurs au détriment des fragiles fleurs.
C’est déjà ça de positif par rapport à la floraison de 2013. Les équilibres minéraux étant en plus bien meilleurs que ceux du millésime précédent, tout devrait mieux se passer pour l’ensemble de la profession…
On ne le répétera jamais assez travailler mécaniquement le dessous des rangs n’est pas une mince affaire et trop souvent lorsque l’on pense avoir trouvé une bonne organisation pour réussir à faire ce que l’on souhaite, c’est le manque de main d’oeuvre, la casse mécanique ou les conditions climatiques qui vous rappellent à la dure réalité : Mon p’tit Nico t’es pas encore le roi de la gratouille !
En plus quarante hectares en travail mécaniques à 6600 pieds par hectares pour deux tractoristes cela relève du défit technique et sportif. Mais on m’a toujours montré qu’au ski il fallait pratiquer juste au dessus de son niveau avec des partenaires légèrement plus expérimentés que soit pour progresser. Je ne doute donc pas que cet objectif fixé en début de saison nous poussera à nous surpasser et à trouver de nouvelles solutions…
En attendant, pensez à nous parce qu’on a bien l’impression quelques fois de passer notre temps à brasser de la terre dans tous les sens et pour certains de souder des bouts de ferraille sur des lames suivant des idées tout droit sorties de mes cauchemars nocturnes…
Mais des fois, ça paye.
Il nous reste juste à mieux comprendre nos sols pour s’adapter à eux dans l’enchaînement des façons et arrêter, il faut bien se l’avouer quand même des fois, de balader les interceps en ce disant qu’il faut encore les modifier parce que ça ne va pas.
Quoi qu’il arrive, de toute façon ma vision de l’herbe sous les rangs a bien changé en quatre années et je ne la vois définitivement plus comme un ennemi en puissance tapis dans l’ombre n’attendant qu’une période pluvieuse pour nous envahir et monter dans les pieds, mais définitivement comme l’allier d’un équilibre biologique de la parcelle qu’il faut utiliser de plus en plus. Reste à concilier l’envie de conserver un couvert végétal et une présentation cultural correcte. Fini les cavaillons nus et les inter-rangs désertiques, bonjour à un enherbement à la Mister Bean, un peu sauvage, un peu fantasque mais toujours avec une profondeur et un intérêt à être regardé et écouté…
Comme peuvent l’être ces grandes Graminées dégingandées ou ces Erigérons plumeux en fin de saison plaqués contre les piquets de palissages qui vous lancent des œillades craintives de peur d’être repérées dans leur flegme botanique.
Bon, tant qu’il n’y a pas de dinde à farcir ou de mini à conduire pour tondre, tout va bien…
Alors oui, on n’est pas encore assez efficaces, ça c’est certain, on progresse, là aussi c’est indubitable, mais lorsque l’on voit malgré tout le résultat en réussissant à tourner plus d’une journée sans casse, on peut être content de nous.
Photos et prose de Nicolas Lesaint. Blog: Reignac de la vigne au vin.

La Chine Boit Rouge ou quand les Chinois raflent les châteaux du Bordelais

C’était ce mardi soir l’avant-première de « la Chine Boit Rouge ». La projection de ce documentaire co-produit par France 3 Aquitaine s’est déroulée au CAPC à Bordeaux devant un parterre de 160 acteurs de la filière vin. Un coup de projecteur dans les châteaux rachetés par les Chinois, une explication de leur goût prononcé pour le vin rouge et notamment le Bordeaux. Un docu à voir le 21 juin à 15h25 et le 27 juin à minuit sur France 3 Aquitaine.

Dans un film, un documentaire, il faut bien un début, il y a toujours un début…Béatrice Cateland a choisi de raconter le début de cette invasion chinoise en Bordelais à travers Tommy Shan, le chef chinois du restaurant au Bonheur du Palais, l’un des pionniers à s’être implanté dans la région.

La Chine Boit Rouge 3 juin éà&' 002

Plus de cent personnes du monde du vin et acteurs économiques de Bordeaux, présenst à l’avant-première © JPS

Une forme de clin d’oeil car elle joue durant ce 52 minutes sur les accords mets et vins, et notamment de la cuisine chinoise avec les vins de Bordeaux. Une métaphore aussi puisqu’elle va expliquer à travers les différents témoignages recueillis que les Chinois ont un palais particulièrement bien éduqué à la dégustation de nos vins rouges…

Ils ont un palais qui est formé, ce qui nous rassemble c’est le palais, c’est le goût », confie ainsi Hubert de Boüard, le propriétaire d’Angelus. « Il y a un  véritable lien, une interconnexion de nos cultures, un partage du goût et de la culture entre nous »

Hubert de Boüard, c’est un peu le fil rouge de « la Chine Boit Rouge », son analyse est ainsi bue et dégustée par la réalisatrice sans modération. Mais il faut dire qu’avec son 1er Grand Cru Classé A depuis 2012 à Saint-Emilion, il parcourt la planète entière et connaît bien les Chinois, même s’il avoue « Il y a 700 villes en Chine qui font plus de 700 000 habitants, la vague Chinoise est un tsunami, elle est plus grosse que toutes les autres, il me faudrait 4 vies pour connaître ce pays ».

Et de rappeler cette anecdote qui l’a particulièrement marquée: un jour un Chinois est venu et il voulait acheter les 90 000 bouteilles d’Angelus, bref acheter toute la récolte: « là, ça peut faire peur »! dixit Hubert de Boüard.

Evidemment, ça peut faire peur, mais à vendre aujourd’hui  25 % des exportations de vins en Chine, l’ensemble du monde du vin de Bordeaux joue à se faire peur tout seul…surtout comme en 2013 où il y a eu une baisse de 16% en volume, 18% en valeur des ventes en Chine, et que d’après certains négociants que j’ai interviewé récemment les ventes pourraient marquer le pas d’environ 50 % ces derniers temps…(mais cela reste l’analyse de Côté Châteaux.)

Car le documentaire retrace les prémices de cette déferlante chinoise avec le premier château acheté en 2008 par une jeune héritière de 22 ans Daisy Cheng: son choix s’est porté sur un château aux allures de conte de fée, Latour-Laguens. Un Bordeaux Supérieur véritable marque acheté par cette jeune Chinoise pour être sa figure de proue en Chine. Les témoignages sur cette première aventure du chef d’exploitation et du régisseur sont assez éloquents. Toutefois, Sophie Roussov, première régisseuse qui a accompagné les premiers pas avec Stéphane Toutounji l’oenologue auraient été tout aussi pertinents. Car Mlle Cheng a souhaité faire un hôtel de luxe dans ce château, puis ces travaux ont été quelque peu stoppés avant de reprendre…La volonté était aussi de faire des vins très boisés pour tendre vers les très grands vins de Bordeaux, avec une qualité qu’elle a essayé avec son oenologue de tirer vers le haut.

Dans ce château comme dans d’autres aux mains des Chinois, on apprend que toute la production est commercialisée en Chine. Ce que l’on voit également mais sans s’appesantir, c’est que les Chinois forcent le trait notamment à Latour-Laguens: ainsi, sur leurs barriques, ainsi que sur les étiquettes l’effigie de Napoleon peint par David a été reproduite…car les Chinois raffolent en fait de l’Histoire de France, c’est ainsi que les propriétés usent et abusent de couronnes sur les étiquettes et des images de Napoléon ou des maréchaux d’Empire…

Jinshan Zhang à droite, propriétaire de château Grand Mouëys © La Chine Boit Rouge

En 2012, Jinshan Zhang, à la tête du groupe NingXia, premier fabricant de Gouqi, un alcool chinois, vient de faire ses emplettes dans le Bordelais avec le rachat du château Grand Mouëys, une cinquantaine d’hectares en AOC Côtes-de-Bordeaux.
Il avoue que « quand il a vu le château la 1ère fois il a été fasciné », désormais il veut « rester ici le plus longtemps possible car le paysage y est aussi très joli ».

Tantôt les Chinois ont été séduits par l’architecture, comme Lam Lok ce milliardaire au destin tragique au château de la Rivière en Fronsac, tantôt ils voulaient acheter des noms qui ressemblent le plus possible aux Ferraris du Bordelais: Latour-Laguens pour Latour, Lafitte-Laguens qui rappelle Lafite-Rothschild…ou encore Richelieu en AOC Fronsac pour s’offrir pourquoi pas le Cardinal !

Autres fins analystes de l’arrivée des Chinois en Bordelais, Christophe Château, directeur communication du CIVB, Jean-Luc Thunevin, négociant et propriétaire de Valandraud à Saint-Emilion et Christophe Reboul-Salzes, Président de The Wine Merchant. Ils ont été interviewés lors de Vinexpo Bordeaux 2013, côte à côte assis sur 3 tabourets. « Sur le plan fidélité et amitié, moi ils m’ont surpris », livre Christophe Reboul-Salzes, qui fut aussi surpris un beau jour d’avoir une commande ferme de 11 millions d’euros d’un richissime chinois…

Et l’on apprend, comme expliqué au début du propos, que ces Chinois savent apprécier le vin car dans le thé, c’est comme dans le vin, il y a des tanins… Hubert de Boüard renchérit: « je suis frappé par cette curiosité des Chinois. Une curiosité qu’on a oublié en Suisse, en Belgique ou en Grande-Bretagne, elle s’est évaporée… » (attention, ça va déplaire à James Bond …)

Après avoir dégusté une Chinese Party, organisée au moment de Vinexpo par les Bordeaux et Bordeaux Sup au château Lafitte-Laguens (on aurait pu rappeler que ce château a quasiment été vendu à des Chinois, mais c’est Vincent Bonhur et son frère, deux Bordelais qui ont raflé la mise au final à Yvrac…), la fin du film se passe au château Guiraud où l’on retrouve le chef Tommy Shan. La boucle est bouclée, le chef a préparé ses spécialités chinoises qui se marient parfaitement avec les vins rouges et les Sauternes. Et Xavier Planty de préférer ce type de mariage plutôt que le traditionnel mariage des fromages et des rouges: à proscrire désormais en France. Et oui, il va falloir s’habituer à ces accords mets et vins, et à manger davantage chinois en Bordelais, car rappelez-vous, « cette vague est un tsunami ! »

Et Côté Châteaux de préciser qu’en Chine, il y aurait actuellement 300 milliardaires et 1 million de millionnaires, de quoi prétendre à devenir châtelain chinois en Bordelais…

Un documentaire réalisé par Béatrice Cateland
Coproduction : Prismedia et Real Productions – France 3 Aquitaine avec la participation du CNC

« La Chine Boit Rouge » à voir le 21 juin à 15h25 et le 27 juin à minuit sur France 3 Aquitaine.

03 Juin

Le vin « made in China » reste…en Chine

Le vin « made in China » ne s’exporte pas, bien qu’il soit populaire en son propre pays, sans pour autant atteindre la reconnaissance des vins de Bordeaux. Et pourtant la Chine est devenue le 5ème pays producteur…au monde !

Des étiquettes chinoises bientôt sur nos tables ? © chine-informations.com

 La Chine produit désormais 20 millions d’hectolitres par an et se place au 5ème rang mondial pour cette production.
C’est aussi le cinquième pays consommateur de vin, mais désormais le 1er consommateur de vin rouge au monde devant la France…de quoi nous laisser pantois !

 Sa production intérieure couvre 80% de ses besoins, alors que les vins importés, taxés à 50% (sauf à Hong-Kong (cf 0 taxe)), grappillent des parts de marché.

Les experts et commentateurs chinois ne pensent pas que la Chine deviendra un véritable pays exportateur ni à court ou ni à moyen terme.

Les hôtesses du stand Dynasty à Vinexpo © Maire HK

L’appétit pour les vins « made in China » en dehors de la Chine est très limité », reconnaît Judy Chan de la société Grace Vineyard qui cultive 300 hectares de vigne dans les régions septentrionales du Shanxi et du Ningxia. Et les producteurs « ne font guère d’efforts pour séduire les marchés étrangers », note Lu Wen, responsable de la production du groupe Dynasty Fine Wines.

 « Ils font un effort de qualité, ils ont embauché des oenologues français, mais dans l’ensemble on reste sur des objectifs de quantité », explique un négociant français installé à Shanghai. Alors que l’on a remarqué l‘arrivée de techniciens et d’investisseurs étrangers comme les Domaines Barons de Rothschild (DBR) dans le Shandong (est) ou LVMH dans le Ningxia. Mais à part quelques petites pépites, les vins chinois restent très disparates. En septembre 2011, un vin rouge de cette région autonome
à forte population musulmane avait fait sensation à Londres en remportant un des prix les plus importants aux Decanter World Wine Awards. Depuis, le Ningxia est considéré comme la zone la plus prometteuse.

JPS avec AFP.

La Chine aime les Vins de France…un livre pour décoder ce marché compliqué

C’est du Painbéni et même du Sandra Painbéni, puisque c’est elle l’auteure de ce livre qui dresse l’état des lieux du marché chinois, ses codes et ses perspectives.
la-chine-aime-les-vins-de-franceLa France exporte l’équivalent de 70 Rafale par an en vins. En partie sur le marché chinois : c’est la 1ère destination des vins de Bordeaux et, en moyenne, 1 bouteille de vin importé sur 2 est française.
Les Chinois ont un attrait historique pour le Made in France, qui se confirme avec le vin. La Chine aime les Vins de France ! La Chine représente désormais le 5ème pays consommateur de vin dans le monde et le 1er de vin rouge. La tentation est donc grande pour la filière viticole française de partir à la conquête de ce marché, souvent perçu comme le nouvel eldorado du commerce du vin. Mais de quelle Chine parle-t-on ? Car le marché du vin en Chine continentale s’avère bien différent de celui de Hong Kong. Et c’est parfois sans tenir compte des limites et des contraintes locales.
Mais le saviez-vous ? Près de 80 % des vins consommés en Chine sont… chinois ! Et la consommation annuelle par habitant se limite à environ 1,6 litre, soit à peine plus qu’1 magnum de vin. La France doit aussi faire face à la concurrence accrue des autres vins importés (en particulier du Nouveau Monde), au risque de contrefaçon et, bien sûr, s’adapter au mode de distribution spécifique et au comportement des consommateurs chinois. Autant de thèmes abordés dans ce livre après deux ans de recherches et d’entretiens menés en Chine auprès de professionnels du vin.
Sandra Painbéni est spécialiste du marché du vin en Chine. Auteure de plusieurs publications sur le vin, elle mène notamment des recherches sur les stratégies des vignerons français et sur le vin français en Chine. Elle est enseignant-chercheur en marketing de la culture (biens culturels, vins, bistronomie/gastronomie) à l’European Business School Paris et a créé Be Creative Zen, entreprise de formation et conseil dans ce domaine. Elle enseigne également le marketing du vin au CELSA et à la School of Wine & Spirits Business du Groupe ESC Dijon-Bourgogne.
Tout savoir sur…La Chine aime les Vins de France – Marché émergent ou marché concurrent?
Auteur: Sandra PAINBENI – Une collection dirigée par Henri Kaufman – Editions Kawa

 

Les vins de Bergerac sur un air de « Je reviendrai à Montréal… »

Ils sont « en tournée mondiale » au pays de Robert Charlebois…Les vins de Bergerac accompagnent l’exposition-événement de Lascaux 3 et font les présentations avec le Caribou !

caribouC’est qu’ils sont veinards ces vins de Bergerac…Car le Conseil Interprofessionnel des Vins de Bergerac est partenaire du dispositif de promotion de la gastronomie et du tourisme organisé par le Conseil Général de la Dordogne et le Comité Départemental du Tourisme, ce à l’occasion de l’exposition Lascaux 3 au Centre des Sciences de Montréal.

 Ce jeudi 5 juin, ils vont accompagner les évènements qui se dérouleront au Sofitel de Montréal

lascaux

Exposition itinérante Lascaux 3

* Déjeuner de presse avec une vingtaine de journalistes art de vivre, tourisme, gastronomie. Le menu est réalisé par le chef Alain Gardillou (Le Moulin du Roc, Champagnac de Belair) autour des produits du Périgord et sera accompagné des différentes appellations du Bergeracois.

* Présentation « Destination Dordogne » devant un parterre d’une centaine de professionnels du tourisme.

* Cocktail dînatoire réunissant cent cinquante professionnels du tourisme et de la gastronomie et des vins.

Jacques Orhon, journaliste et écrivain © Wine Paper

Une master class aura lieu Jeudi 5 juin de 15 h à 17 h.

Elle sera animée par Jacques Orhon, maître -sommelier, journaliste et auteur de renommée internationale qui présentera le vignoble et commentera la dégustation de dix références de cuvées bergeracoises présentes sur le marché canadien (importés par la société monopole, la SAQ –Société des Alcools du Québec).

 Plus de 45 professionnels québécois (cavistes, sommeliers et restaurateurs) se sont déjà inscrits à cette masterclass qui affiche complet.

 La semaine suivante les vins de Bergerac seront toujours à l’honneur aux côtés des produits du Périgord à travers un menu gastronomique mis en avant au restaurant gastronomique du Sofitel. Ainsi va la dure vie du Périgord à l’export et des Bergerac sur le tarmac de Montréal…« Je reviendrai à Montréal », déguster avec le Caribou…et avec modération….

02 Juin

Save the date: Bordeaux Vinipro du 15 au 17 février 2016 !

Si on vous avez déjà été invité, ou si vous faites autre chose…Stoppez tout ! Car le prochain Bordeaux Vinipro vient d’être fixé: du 15 au 17 février 2016 au Parc des Expositions de Bordeaux Lac. Un salon qui se tient tous les 2 ans, en alternance avec Vinexpo (le prochain est prévu du 14 au 18 juin 2015). Le premier Vinipro avait essuyé les plâtres avec un peu plus de 6000 visiteurs et une préparation en moins de 5 mois, pour ce second les organisateurs auront largement le temps de le préparer.

20140130_115854 (1)

Eric Dulong et Xavier Planty, les parrains et concepteurs du 1er Bordeaux Vinipro © Jean-Pierre Stahl

 La 1ère formule de Vinipro s’est tenue du 3 au 5 mars 2014.(lire: Vinipro: un premier salon pour se roder) Une première où les organisateurs tendaient le dos. Même s’ils n’avaient pas réussi à dépasser les 300 exposants, 262 avaient participé et relevé le défi durant ces 3 jours: des propriétaires, négociants et unions de producteurs des différentes AOC de Bordeaux et du Grand Sud-Ouest.

Au final, 6 053 personnes étaient venues tester ce 1er Vinipro et déguster les vins de «coeur de marché» de Bordeaux et du Sud-Ouest, à destination des HCR (Hôtels, Cafés et Restaurants) et des GMS (Grandes et Moyennes Surfaces).

Ce salon réservé aux professionnels rassemblera pour sa prochaine édition, plus de 400 participants (vignerons, négociants et unions de producteurs) avec un développement de la représentation des vins des zones de production du Sud-Ouest.

Logo-quadriLors du dernier Vinipro, 33 pays étaient enregistrés en 2014, des importateurs surtout issus d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie.

Véritable concept, Bordeaux Vinipro reprendra les mêmes atouts qui ont esquissé son début de succès: un espace innovant et connecté avec bornes Ipads, géolocalisation, QR Codes, Village 2.0, espaces de connexions, ateliers, conférences dans le cadre du Forum, espace de dégustation Speed Tasting …

En 2016, Bordeaux-Vinipro entend mobiliser pour sa prochaine édition un large visitorat de professionnels – sommeliers, cavistes, importateurs spécialisés, CHR, distributeurs à la recherche d’un bon rapport qualité-prix !

A revoir ce reportage de Jean-Pierre Stahl et Thierry Julien:

01 Juin

Le cheval de Troy à la Maison des Vins de Graves…spectacle le 13 juin

Spectacle exceptionnel à la Maison des Vins de Graves ! C’est le 13 juin prochain, le voyage musical « Trans-Eurasienne » avec dégustation, par Emmanuelle Troy.

 
ImageProxyTrans-Eurasienne d’Emmanuelle Troy – Spectacle musical : 13 JUIN à 21h(Label Scènes d’Eté)
 
Une invitation au voyage proposée par la chanteuse et multi-instrumentiste Emmanuelle Troy (Chant, saz, tanbûr, flûtes, gambacello, lectures…) à travers son spectacle Trans-Eurasienne ! 
 
Les spectateurs seront attendus avec un verre de Graves ! (à consommer avec modération)

Tolède – Istanbul – Samarkand – Lhassa…

 A voix nue, la chanteuse et multi-instrumentiste Emmanuelle Troy (créatrice entre autres du ciné-spectacle Carnet(s) de Chine) vous invite à la suivre dans son nouveau solo, intitulé « Trans-Eurasienne »

Un voyage musical insolite et intense, sur les routes du vieux continent Eurasien – de ​l’Espagne sépharade jusqu’à la Mongolie !

Le chant ​grec, ouzbek ou mongol, accompagné au saz​ turc, au « gambacello » et autres instruments rares,​ y côtoie poèmes persans ou ​contes mongols​, dans une bienfaisante échappée le long de la Route de la soie et au delà…​