21 Oct

Tursan: tu reviendras vendanger manuellement !

Ils avaient presque oublié le plaisir que procurent les vendanges manuelles. En AOC Tursan, la machine avait remplacé l’homme, et puis un beau jour, le réveil…à Vieille-Tursan, c’est le retour aux gants et aux sécateurs.

Tursan revient aux méthodes traditionnels © Jean-Yves Pautrat - France 3

Tursan revient aux méthodes traditionnelles © Jean-Yves Pautrat – France 3

On doit à Thucydide : »l’Histoire est un perpétuel recommencement » et à Tursan la petite histoire qui veut que l’homme recommence à vendanger à la main !

Voilà une trentaine d’années que la coupe n’avait pas été réalisée par la main de l’homme. Bye bye la machine à vendanger, les Landais ont retrouvé panniers et sécateurs remisés depuis des lustres. Un juste retour aux sources qui donne le sourire à tous.

Fini donc la machine à vendanger, cette année tout le monde s’y est mis: famille, cousins, voisins, amis, ont répondu présents pour venir donner un coup de main et renouer ainsi avec la tradition.

Dans les rangs de vigne, les réactions sont unanimes: « C’est très agréable surtout avec le soleil, ça rappelle une période d’enfance » ou encore: « c’est quelque chose qu’on avait oublié, moi j’ai pratiqué ce genre de vendange pendant des années, et il y a 30 ans que l’on vendange à la machine à vendanger, on revient bien aux sources, disons ! »

Et le vigneron d’ajouter: « on vendange beaucoup plus « mûr » qu’il y a une dizaine d’années. Evidemment pour atteindre la maturité parfaite, il faut des raisins parfaitement sains, ça se fait d’abord à la vigne et ensuite au chai. »

Une fois vignifiée, la cuvée sera mise en barrique puis ensablée dans les dunes de la côte landaise pendant plusieurs mois avec à la clef un vin original. De la naîtront 10 000 bouteilles nommées « Secret de Tursan ».

Regardez le reportage de Ludivine Tachon et Jean-Yves Pautrat

20 Oct

(Exclu) Josiane Himmelberger, directrice de Worldsom : en 2015, « je vais tester une nouvelle formule »

L’école internationale de sommellerie Worldsom de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux a fait sa rentrée la semaine dernière pour 10 semaines de formation à la sommellerie internationale. Ils sont moins nombreux que l’an passé. Formule trop longue ou trop chère. La directrice en a déjà tiré les enseignements: en 2015, il y aura deux formations plus courtes et moins honéreuses. 

La nouvelle promotion de Worldsom avec le parrain Paolo Basso! – avec Allan Joseph O'Donovan, Huijie Xu, BongKun Cho, Paolo Basso, Daniel Leal Caicedo et Leonid FD.

La nouvelle promotion de Worldsom avec le parrain Paolo Basso au centre – avec Allan Joseph O’Donovan, Huijie Xu, BongKun Cho, Paolo Basso, Daniel Leal Caicedo et Leonid FD. A droite la directrice Josiane Himmelberger © Worldsom

Worldsom renoue avec ses parrains de prestige: Paolo Basso, le meilleur sommelier du monde 2013 (et désormais pilote de la cave d’Air France) est venu accueillir la nouvelle promotion de Worldsom. Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde 1992,  sera présent la semaine prochaine.

Ils sont 6 cette année contre 11 l’an passé, à la même époque, avec une moyenne d’âge plus élévée. Il y a 2 américains de 66 ans chacun: l’un tient un restaurant à Hollywood où se pressent les stars des studios, il veut améliorer ses connaissances, l’autre est à la retraite et suit cette formation d’excellence « pour le fun ». Il y a aussi une Chinoise, la trentaine, qui travaille dans l’import-export de vins en Chine, par ailleurs un Russe à la tête d’une exploitation viticole, un colombien d’une trentaine d’années passionné de vins et spiritueux et un Coréen de 52 ans, brasseur, qui souhaite devenir consultant en Corée.

10154930_752395784841994_5224451654265985273_nCette première semaine les a menés du côté de Saint-Emilion au château Grand Corbin Despagne, Grand Cru Classé de Saint-Emilion, où ils ont été accueillis par François Despagne, 20e génération de vignerons:  « ça s’est très, très bien passé. C’est une valeur sûre. Worldsom était déjà venue l’an dernier.On a dégusté une dizaine de satellites de Saint-Emilion et des Saint-Emilion offerts par les Vins de Saint-Emilion. Lors du dîner, ils ont pu apprécier un Grand Corbin Despagne 2000 et un plus vieux millésime de 1970 », précise Josiane Himmelberger la directrice.

10629590_752396148175291_8269621237014333191_nUne semaine qui a démarré fort avec deux journées passées à boire les paroles du « maître de la discipline » Paolo Basso, champion du monde et champion d’Europe. Une autre référence en matière de sommellerie sera également au programme de leur formation la semaine prochaine: Philippe Faure-Brac qui leur dispensera en français et en anglais un cours sur les accords mets et vins avec le référant cuisinier de Ferrandi Bordeaux, l’école française de gastronomie.

Au total la formation dure 10 semaines, avec de nombreux intervenants extérieurs, mais aussi avec Stéphane Boutiton comme professeur, sommelier lui-même. Il y a avec beaucoup de découvertes de prestigieux domaines viticoles, de déjeûners et dîners-dégustations avec les propriétaires de châteaux. Et bien sûr un diplôme, un précieux sézame, reconnu mondialement qui valide les connaissances. L’an dernier 8 sur 11 avaient obtenu leur Magister Worldsom.

Le comité pédagogique, garant de la qualité de l’enseignement et de la valeur des contenus, est composé entre autres de quatre Meilleurs Sommeliers du Monde (Gérard Basset, Paolo Basso, Serge Dubs et Philippe Faure-Brac) et d’experts reconnus mondialement tels que le Professeur Denis Dubourdieu, Directeur Général de l’Institut des Sciences de la Vigne etdu Vin (ISVV).

Mais il faut bien reconnaître que cette année Worldsom n’a pas fait le plein…Est-ce la crise ? Le coût ? La durée ? Ou la dureté ? Un chose est sûre, Josiane Himmelberger est pragmatique et réagit aussitôt: « je ne sais pas expliquer pourquoi on est moins nombreux. Je suis en train de revoir l’offre. Le problème de prix non négligeable. Pour les professionnels, 10 semaines, c’est trop long. Je vais donc tester une nouvelle formule: 

Une session de 3 semaines pour l’initiation, et une session de 6 semaines pour professionnels vraiment intense pour préparer le diplôme » Josiane Himmelberger, directrice de Worldsom annonçant la nouvelle formule en 2015.

Le prix, sans doute un obstacle à la bonne fréquentation de cette école de qualité, sera réduit de manière significative, et aussi en fonction de ces durées plus courtes: 2500 euros pour la session de 3 semaines d’initiation à la sommellerie et 6500 euros au lieu de 12500 pour ces 6 semaines de Magister Worldsom.

Nul doute que ces changements permettront à Worldsom lancée par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux de trouver une nouvelle vitesse de croisière et son public pour des cours d’excellence en sommellerie.

Pour en savoir plus: le site officiel Worldsom et les détails des deux nouvelles sessions.

Prochaines sessions: initiation au Magister Worldsom du 19 janvier au 6 février 2015 et Magister Worldsom du 9 février au 20 mars 2015.

Regardez les reportages ci-dessous sur la 1ère promotion de Worldsom 2013

Accords mets et vins avec Philippe Faure-Brac. Reportage Jean-Pierre Stahl et Michel Vouzelaud

Remise des diplômes aux élèves de Worldsom 2013. Reportage Jean-Pierre Stahl et Jean-Rémi Haas

 

19 Oct

Paolo Basso va piloter la cave d’Air France

Il est le meilleur sommelier du monde, couronné en 2013. Il survolait la discipline, le voilà désormais sur la piste pour prendre les airs avec Air France. Paolo Basso, devient la commandant de bord de la carte des vins sur l’ensemble de la Compagnie.

© Paolo Basso, meilleur sommelier du monde 2013

© Paolo Basso, meilleur sommelier du monde 2013

Paolo Basso, le Suisse-Italien,  élu meilleur sommelier du monde en 2013, devient le nouveau sommelier d’Air France et réinvente la carte des vins sur l’ensemble du réseau de la Compagnie.

Dans les cabines La Première et Business, Paolo Basso collabore avec Bettane & Desseauve, auteurs du Grand Guide des vins de France.

Pour la compagnie aérienne, ambassadrice de l’art de vivre et de voyager à la française, le vin est une composante essentielle au plaisir du repas » Paolo Basso, meilleur sommelier du monde.

Dans les cabines La Première et Business, le sommelier a retenu le meilleur de la sélection des deux experts pour proposer un choix pointu et exigeant dans ces cabines d’exception. Découvrez en image comment Paolo Basso a constitué la nouvelle carte des vins d’Air France pour tous ses clients.

Pour en savoir plus et voir la video de Paolo Basso rendez-vous sur Air France.

18 Oct

La France championne du monde de dégustation à l’aveugle !

Cocorico ! Et avec l’accent toulousain, s’il vous plaît. Nos 4 dégustateurs français de Toulouse viennent de détrôner en Champagne le quatuor belge vainqueur l’an dernier, lors de cette seconde édition du championnat de dégustation de vins à l’aveugle organisé avec la Revue du Vin de France.

L'équipe victorieuse à Ay dans la Marne © France 3 Champagne Ardennes

L’équipe victorieuse à Ay dans la Marne © France 3 Champagne Ardennes

Le trophée entre les mains, le capitaine français Didier Sanchez a remercié tout particulièrement son coéquipier Pierre Citerne: « un dégustateur hors pair et un homme formidable qui se montre très disponible alors qu’il est très demandé ». 

Pierre est un très grand dégustateur, très bien entraîné et doté d’une mémoire phénoménale qui lui permet de retenir les vins du monde entier » Philippe de Cantenac, organisateur du Championnat du monde, pour la Revue du Vin de France : « 

Avec 139 points, devant la Belgique (118 points) et l’Espagne (93 points), la France a survolé la compétition pour décrocher son premier titre de Championne du monde de dégustation à l’aveugle.

 De gauche à droite : Didier Sanchez, Jean-Michel Perrussan, Eddy Gautier et Pierre Citerne © La RVF

De gauche à droite : Didier Sanchez, Jean-Michel Perrussan, Eddy Gautier et Pierre Citerne © La RVF

Et pourtant, ça n’a pas été une balade de santé: 18 équipes en provenance de plusieurs pays d’Europe, de Chine, ou d’Afrique du Sud ont participé aujourd’hui à ce challenge de dégustation à l’aveugle de 12 vins du monde. C’est dire si le trophée a été disputé.

Pour chaque vin, les équipes devaient trouver le cépage principal, le pays de production, l’appellation, le producteur et le millésime. Des point étaient attribués en fonction.

Vainqueurs l’an dernier au château Larrivet Haut Brion, les Belges, grands amateurs et connaisseurs des vins du monde, confirment leur nez et leur maîtrise de ce type d’épreuve: ils terminent en 2e position. Les Espagnols, issus de l’autre grande nation productrice de vin, arrivent 3e. La Chine a impressionné en se classant 6e avec une équipe d’étudiants, 25 ans de moyenne d’âge.

Le 3e championnat du monde de dégustation aura lieu en Rhône-alpes en 2015.

Le classement du Championnat du monde de dégustation La RVF 2014 :

1 – France (Eddy Gautier, Jean-Michel Perrussan, Pierre Citerne et Didier Sanchez (le portrait de l’équipe de France))

Au centre Jean-Michel Perrussan et Eddy Gautier; ils avaient remporté le championnat de France, en photo le 28 juin dernier lors de Bordeaux Fête le Vin © RVF

Au centre Jean-Michel Perrussan et Eddy Gautier; ils avaient remporté le championnat de France, en photo le 28 juin dernier lors de Bordeaux Fête le Vin © RVF

2 – Belgique (Robert Rouelle, Olivier Georges, Philippe Berger, Olivier Rotiers)

© Jean-Pierre Stahl / France 3 Les belges, vainqueurs du premier titre de champion du monde de dégustation de vins à l'aveugle

© Jean-Pierre Stahl / France 3 Les belges, vainqueurs du premier titre de champion du monde de dégustation de vins à l’aveugle

3 – Espagne (Dani Poveda, Elegio Pomares Zarate, roberto Santana, Philippe Cesco et Jose Aragunde)


4 – Russie  5 – Andorre  6 – Chine 7 – Pologne  8 – Finlande  9 – Danemark  9 – Portugal 10 – Suède 11 – Luxembourg 11 – Italie 12 – Argentine  13 – Québec   14 – Grande-Bretagne 15 – Afrique du Sud  16 – Brésil

Encore un grand bravo à nos Français, chapeau de Côté Châteaux !

Beaune va couronner le meilleur sommelier de France les 26 et 27 octobre

Ils sont 10 candidats en lice pour disputer, en Bourgogne, le titre de Meilleur Sommelier de France. Les dix professionnels sélectionnés en mars dernier, à Paris, seront en tenue et fin prêts dimanche 26 octobre pour le début des phases finales à Beaune. La France retient son souffle.

Les 10 candidats en route pour Beaune © Union de la Sommellerie

Les 10 candidats en route pour Beaune © Union de la Sommellerie

Organisée par l’Union de la Sommellerie Française et le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne, cette épreuve se déroulera en deux temps.

Le dimanche, la demi-finale se déroulera à huis clos au Centre de formation professionnelle et de promotion agricole. Le lendemain, lundi 27, dans le cadre de la salle de spectacle la Lanterne magique, les noms des quatre finalistes seront annoncés.

En public, cette fois, ils vivront les dernières épreuves proposées par le comité des concours dirigé par Fabrice Sommier. Elles aboutiront alors au sacre de l’un d’entre eux. On connaîtra le nom du successeur de Romain Iltis (L’Arnsbourg, à Baerenthal) qui avait décroché le titre en 2012 à Marseille.

Les candidats en lice sont :

Jonathan Bauer-Monneret (Spring, à Paris), Maxime Brunet (Le Chapeau rouge, à Dijon), Mikaël Grou (George V, à Paris), Jean-Baptiste Klein (Clos des sens, à Annecy-le-Vieux), Michaël Lheritier (Table Saint-Crescent, à Narbonne). Florent Martin (George V, à Paris), Nicolas Menez (Taillevent, à Paris), Léo Peineau (Royal Monceau, à Paris), Philippe Troussard (Les Caudalies, à Arbois), Denis Verneau (La Mère Brazier, à Lyon).

Avec l’Union de la Sommellerie

81ème Fête des Vendanges à Paris sous le thème « Montmartre fête les poètes »

C’est un rendez-vous traditionnel de la butte de Montmartre. L’occasion pour les vignerons indépendants de promouvoir leurs vins et produits régionaux avec de nombreux crus de Bordeaux et de Bergerac.

Capture

Le week-end dernier avait lieu la 81ème édition de la Fête des Vendanges de Montmartre. Installés au pied du Sacré Cœur, les Vignerons Indépendants d’Aquitaine participaient pour la 9ème année consécutive à cette grande fête populaire, troisième événement parisien en termes de fréquentation.

Durant 3 jours de festivités, 500.000 parisiens et touristes se sont baladés sur les pavés de la Butte Montmartre. Une balade gourmande qui mettait à l’honneur les goûts, les saveurs, les arômes, le vin, les régions de France et leur gastronomie. .

Le stand des © Vignerons Indépendants à Montmartre

Le stand des © Vignerons Indépendants à Montmartre

Cette année le thème retenu était « Montmartre fête les poètes », avec des expositions, des conférences, un rallye poétique, des dégustations « Vers de vin », un feu d’artifice, un grand défilé des confréries et bien sûr un parcours du goût auquel participaient les Vignerons Indépendants.

Les Vignerons Indépendants présents sur leur stand ont ainsi fait découvrir aux nombreux visiteurs un bel échantillon des vins d’Aquitaine (Saint-Emilion Grand Cru, Castillon Côtes de Bordeaux, Francs Côtes de Bordeaux, Bordeaux, Entre-Deux-Mers, Bordeaux Supérieur, Bergerac, Côtes de Bergerac, Monbazillac, Pécharmant, Lalande de Pomerol…) avec une approche pédagogique et culturelle.

Un succès avec des conditions météos clémentes pour la saison…(avec les Vignerons Indépendants).

17 Oct

Millésime 2014 : « « Pour moi c’est plutôt le SMILE » selon Thomas Duclos d’Oenoteam

2014 commence à faire sourire dans le Bordelais. Les retours des châteaux et des oenologues sont positifs: »smile », « happy end » ou « potentiel fruité hyper intéressant » sont les qualificatifs des châteaux du club « In A Bottle » et des oenologues d’Oenoteam associés.

Les 3 oenologues Julien Belle, Stéphane Toutoundji, Thomas Duclos © Oenoteam

Les 3 oenologues Julien Belle, Stéphane Toutoundji, Thomas Duclos © Oenoteam

Un millésime compliqué : Un printemps très difficile suivi d’un été relativement froid… Et enfin un temps incroyable avec l’arrivée de l’été indien début septembre. Un millésime où il a fallu composer avec le vignoble, un millésime très complexe à suivre sur le terrain : on a beaucoup marché dans les vignes pour déguster des baies. Un millésime très compliqué au niveau agronomique, notamment toutes les propriétés ont chamboulé l’ordre de ramassage…

Mais l’issue est « un happy end » : Une très belle matière, des taux d’anthocyanes impressionnants – il y a longtemps qu’on n’en avait vu de semblables à Bordeaux – avec un potentiel d’extraction intéressant. Les vins sont racés avec des acidités élevées car l’été a été frais (attendons les fermentations malolactiques), les tanins sont élégants et classiques, et le fruit extraordinaire – le Merlot dévoile des arômes de fraise et de fruits mûrs écrasés – car septembre et début octobre ont permis de rattraper les conditions climatiques de l’été. Et comme on n’a pas eu d’eau récemment, les raisins ne sont pas dilués. De très beaux blancs très sympas également, dotés de magnifiques notes de poire fraîche, d’abricot… Un millésime qui se situe entre 2008 et 2011, millésimes classiques à Bordeaux…

Le millésime 2014 pour Thomas DUCLOS, laboratoire OenoTeam : « Pour moi c’est plutôt le SMILE » 2014 est une super année pour les fruits en général au niveau aromatique, c’est donc normal que, lorsqu’on goûte les raisins, on trouve un potentiel fruité hyper intéressant. Le grand beau temps, avec une amplitude de 9° à 26°C a été très bénéfique, permettant de synthétiser les composés phénoliques en préservant le fruit. Tout s’est joué avec la stratégie de ramassage, savoir attendre sans prendre de risque ».

L’avis de quelques vignerons du club IN A BOTTLE : Sylvie Giraud (Châteaux La Tour du Pin Figeac et Le Caillou) Un millésime du style du 2008, des vins très noirs, beaucoup de fruit mûr. Jean Trocard (Châteaux Mancèdre, Jeandeman et Laborde) Dans les 3 propriétés aucun incident climatique, de belles couleurs, septembre a fait le moût, quota OK. Dominique Vacher (Château Grand Français) Ce vigneron qui fait le choix de produire son vin Bio seulement quand les raisins sont à la hauteur, ne ramasse en 2014 que les Cabernet Sauvignon et Franc ! à suivre. Françoise Lannoye (Châteaux Ambe Tour Pourret, Moulin de Clotte et Lanbersac) Un millésime béni des dieux, des couleurs impressionnantes ! Caroline Clauzel (Château La Grave Figeac) Très beau en couleur. Cela fait du bien après ces années pas simples, enfin une belle année !

« Saga Lurton » : Lucien Lurton, le passionné des terroirs et de Margaux

Suite de la « Saga Lurton », avec Lucien le Médocain…Moins communicant que son frère aîné André, il a toutefois réussi à reconstruire les vignobles et à se constituer un petit empire du vin. Il est passionné par les terroirs de Bordeaux et de Margaux.

Lucien Lurton et sa fille Marie-Laure © JPS

Lucien Lurton et sa fille Marie-Laure à la réception de vendange au château la Tour de Bessan © Jean-Pierre Stahl.

Lucien Lurton, c’est le deuxième fils de François et Denise Lurton, c’est aussi le petit-fils du fameux Léonce Récapet, l’aïeul qui fit fortune dans la distillerie et les apéritifs à Branne. Lucien est né en 1925, un an après André Lurton, qui vient de fêter ses 90 ans.

Lucien Lurton, est un personnage relativement simple mais difficile à approcher pour les photographes et journalistes. Ses enfants me confient qu’il y a non seulement très peu de photos de lui, mais aussi que sur les rares clichés où il s’est laissé prendre, « il fait un peu méchant ou il grimace ».

André, Lucien, Simone et Dominique enfants de Denise et Francois Lurton et petits-enfants de Léonce Récapet et © famille Lurton

André, Lucien, Simone et Dominique enfants de Denise et Francois Lurton et petits-enfants de Léonce Récapet et © famille Lurton

C’est son caractère à Lucien: c’est un taiseux et un terrien…S’il parlait peu, il n’en était pas moins attachant pour ses enfants comme pour ses employés. Alors qu’il a refusé de participer à notre « Saga Lurton », il ne nous a pas empêché de venir au château Brane-Cantenac en cette belle matinée du 25 septembre où nous l’avons croisé dans la cour du château toujours prêt à retrousser ses manches comme pour aller au travail…Il nous a poliment salué. Nous le saluons en retour en lui consacrant un magazine de 6 minutes…avec les témoignages d’Henri, Denis, Marie-Laure 3 de ses 10 enfants et de sa belle-fille Claire Villars-Lurton.

Henri Lurton, devant le château familial Brane-Cantenac © JPS

Henri Lurton, devant le château familial Brane-Cantenac © Jean-Pierre Stahl

C’est son fils Henri Lurton, gérant de Brane-Cantenac, 2e Cru Classé de Margaux qui nous fait le tour du propriétaire. Il en est aussi le propriétaire car Lucien un beau jour de 1992 a décidé de tout arrêter et de transmettre d’un coup ses châteaux à chacun de ses enfants.

Le château Brane-Cantenac a été acheté en 1925 par l'aïeul Léonce Récapet © Lucien Lurton

Le château Brane-Cantenac a été acheté en 1925 par l’aïeul Léonce Récapet © Lucien Lurton

Henri, Lurton, c’est un peu le gardien du temple, il est à la tête de ce 2e Cru Classé de Margaux, que son père avait choisi de reprendre en 1954 quand s’est fait le premier partage du patrimoine acquis par Léonce Récapet, le grand-père. Un château, un vignoble, qui a l’époque était mal en point. Non seulement, il manquait des pieds mais en prime il y eu cette gelée de 1956 qui a fini de tout achever ou presque. C’était pour Lucien une difficile entrée en matière. Henri raconte: « C’était très difficile, il était le second. Il faut se rappeler que les marchés avaient été perdus. Dans les années 50, le vignoble de Bordeaux n’avait pas redémarré. »

Lucien Lurton a fait partie de cette génération de pionniers. Il y a eu cette gelée de 1956. Il est féru d’histoire, il a retrouvé la technique du pied couché: d’un pied, il en faisait plusieurs. Il faut savoir prendre des risques et c’est ce qu’il a su faire » Henri Lurton à propos de son père.

Denis Lurton, frère d’Henri et fils de Lucien Lurton, est aujourd’hui à la tête de Desmirail, 3e Cru Classé de Margaux. Il aurait pu avoir un autre destin…Il avait fait des études de droit et comme les Lurton du côté grand-père paternel (François Lurton), il était devenu juriste: il a été avocat durant 3 ans. Puis il y a cet appel des planches, il a joué comme comédien de théâtre à Paris. Sauf qu’un beau jour ses racines se sont rappelées à lui: « Mon père a sifflé la fin de la récréation ».

Denis Lurton, l'ancien avocat, devenu vigneron, propriétaire du château Desmirail © Jean-Pierre Stahl.

Denis Lurton, l’ancien avocat, devenu vigneron, propriétaire du château Desmirail © Jean-Pierre Stahl.

En 1992, Lucien Lurton a en effet annoncé qu’il voulait leur transmettre ses châteaux. Une volonté ferme comme toujours chez les Lurton. Et ce bien que certains enfants n’avaient qu’une vigntaine d’années: ainsi Bérénice s’est retrouvée à la tête d’un 1er Cru Classé de Sauternes, château Climens à Barsac, à l’âge de 22 ans ! Denis explique que même s’il a été surpris, il était prêt: « c’est comme pour le raisin, j’étais mûr. Moi, j’ai découvert ce pays, le Médoc, en revenant de Paris et je suis devenu amoureux du Médoc.

 » Quant au partage, comment s’est-il fait avec ces 10 enfants ? » « Mon père avait organisé un tirage au sort. Au préalable, il nous avait demandé d’émettre trois voeux, mais en fait on s’est rendu compte qu’on pouvait avoir un pré-choix et c’est lui qui a fait le choix final », raconte Denis, qui ajoute:

Mon père est quelqu’un de discret, solitaire, cette transmission, c’est un très bel acte d’amour » Denis Lurton qui a hérité du château Desmirail

Depuis Denis Lurton fait fructifier son vignoble: « j’ai essayé de faire un vin tout en rondeur et amabilité. Nous nous sommes ouverts aussi à l’oenotourisme depuis 3 ans et sommes ouverts tous les jours. C’est un très beau challenge. Quant à la famille, « il y a une cohésion familiale autour de nos parents. On a gardé cette cohésion avec cet esprit de famille nombreuse avec ses défauts et ses qualités. C’est toute une vie. »

Lucien Lurton, c’est aussi et surtout cette passion des terroirs. Il est à lui tout seul une somme de connaissances et de savoir-faire. D’abord c’est un ingénieur agronome (comme le fils de Léonce Récapet disparu en 1916 à Verdun, il a prouvé à travers cette technique du pied couché, que la nature savait reprendre ses droits et que d’un genou à terre, on pouvait se relever… C’est ce qu’il a fait « avec des hauts et avec des bas » comme me le confiait Henri, mais avec cette volonté de tracer le sillon et son propre chemin. Cette volonté des Lurton de forcer le destin.

Claire Villars-Lurton, épouse de Gonzague, dans leur chai à barriques de Durfort-Vivens © JPS

Claire Villars-Lurton, épouse de Gonzague, dans leur chai à barriques de Durfort-Vivens © JPS

Il a oeuvré pour Margaux quasiment toute sa carrière, il a ainsi été président de l’appellation durant près de 20 ans. Rappelons que Léonce Récapet avec François Lurton son gendre avaient acquis 40% des parts de château Margaux, avant de les céder contre le clos Fourtet à Saint-Emilion où François Lurton (père d’André et de Lucien) a terminé sa vie. Lucien avait cette attirance pour Margaux et le Médoc, autant qu’André qui avait jeté son dévolu sur château Bonnet.

Lucien Lurton tout sourire avec les vignerons © JPS

Lucien Lurton tout sourire avec les vignerons © JPS

Lucien Lurton s’est battu contre les marchands de graviers, il a contribué à remembrer les parcelles et vignobles de Margaux » avec les viticulteurs du cru, nous raconte Claire Villars-Lurton, l’épouse de Gonzague, l’un de ses fils (actuellement aux Etats-Unis et ce pour 2 ans pour relancer un vignoble). Un dévouement pour la communauté mais aussi un sens des affaires. Il a ainsi collectionné les crus classés de Margaux: Brane-Cantenac (2e CC), Durfort-Vivens (2e CC) et Desmirail (3e CC), mais aussi des crus bourgeois (la Tour de Bessan), ce qui fait de lui le plus gros propriétaire de Margaux avec 200 ha. Il n’a cessé d’avoir ce nez creux en achetant également Bouscaut cru classé des Graves et Climens, 1er CC de Sauternes à Barsac.

Marie-Laure Lurton en pleine dégustation au château La Tour de Bessan © Jean-Pierre Stahl

Marie-Laure Lurton en pleine dégustation au château La Tour de Bessan © Jean-Pierre Stahl

Sur les 10 enfants de Lucien Lurton, 8 ont repris le flambeau et sont plongés dans le monde du vin. Marie-Laure est aussi la digne fille de son père, car elle aussi a suivi des études très poussées en oenologie (ils sont 4 oenologues parmi l’association des Lurton du Vin). Elle n’a pas de cru classé mais possède 3 domaines: la Tour de Bessan à Soussans en AOC Margaux ou encore Villegeorge en Haut-Médoc (ancien Cru Bourgeois Supérieur) et Duplessis en AOC Moulis, rien que des crus bourgeois.

Quand on goûte nos vins, il faut qu’on retrouve ce sol de Graves de Margaux » Marie-Laure Lurton

Il lui a inculqué son amour des terroirs, le respect et la libre expression du fruit: elle n’a que très peu recours aux barriques neuves pour éviter des vins trop boisés. « Pour moi la barrique, l’intérêt, c’est l’oxygénation managée des tanins, le but c’est d’assouplir les tanins au cours de l’élevage et pas de donner un goût de bois. Donc je ne mets jamais plus de 20 % de bois neufs dans mes vins. Parce qu’autrement on tue le fruit; le bois neuf est l’ennemi du fruit. »

Les Lurton du Médoc, ce sont enfin des négociants en vin: en 1993, il ont créé « Lucien Lurton et fils », devenu en 1999 « la passion des terroirs« . C’est l’une des 10 plus importantes maisons de négoce de la place de Bordeaux avec 5 millions de bouteilles commercialisées et 45 millions d’euros de chiffre d’affaire.

Aujourd’hui, Lucien Lurton et ses enfants sont classés 180e fortune en France selon le magazine Challenges, devant André Lurton et les siens classés 290e. Une réussite commune, plutôt en parrallèle, mais une passion partagée pour les terroirs.

Une saga palpitante racontée par Jean-Pierre Stahl; images Didier Bonnet, sons Eric Delwarde, Vincent Issenhuth, montage Xavier Granger, mixages Emmanuel Crémèse et Véronique Lamartinière. 

 

16 Oct

Bordeaux : la destination oenotouristique prisée de « l’été indien »

La Chambre de Commerce et d’Industrie vient de dévoiler une augmentation de fréquentation des touristes étrangers à Bordeaux de 1,6% au mois de septembre et, ce malgré la crise. Plus d’Américains, mais aussi beaucoup de scandinaves et japonais.

Visite de touristes dans le vignoble de Saint-Emilion © Jean-Pierre Stahl

Visite de touristes dans le vignoble de Saint-Emilion © Jean-Pierre Stahl

3 689 étrangers ont découvert Bordeaux le mois dernier. Les Américains ont été les plus nombreux (1 166 personnes), suivis par les Scandinaves (1 040 pers.). Sur la 3ème marche du podium, les Japonais (361 pers.) en progression de 35,7% par rapport à l’an dernier.

"Welcome to paradise !, Messieurs-Dames" © JPS

« Welcome to paradise !, Messieurs-Dames » © JPS

Ce score permet aux touristes nippons d’intégrer pour la première fois le top 3 des touristes étrangers à Bordeaux. Autre donnée issue du « Zoom Marchés lointains – septembre 2014 », le nombre de touristes israéliens (126 personnes) en progression de 44,8% pour le mois dernier.

(La CCI de Bordeaux est l’un des plus gros actionnaires de l’aéroport de Bordeaux Mérignac)

A relire l’article:

Les touristes accueillis à bras ouverts à Saint-Emilion : « welcome to paradise » !

14 Oct

« Enquêtes de Régions » sur la « dynastie Lurton »


« Enquêtes de Régions » sur France 3 Aquitaine consacre le 24 octobre vers 23h et le 25 octobre à 15h25 son premier numéro des « sagas familiales » à la famille Lurton. Cinq générations de viticulteurs qui ont marqué et continuent de faire vivre le Bordelais avec 27 châteaux et plus de 1300 ha. C’est au château Bonnet dans l’Entre-deux-mers, château familial d’où la famille tire ses racines, que France 3 Aquitaine a installé ses caméras pour entrer dans leur l’intimité.

Marc, André, Bérénice et Jacques Lurton lors de l'enregistrement de "Enqêtes de Régions" © France 3 Aquitaine

Marc, André, Bérénice et Jacques Lurton lors de l’enregistrement de « Enqêtes de Régions » © France 3 Aquitaine

Au sein du château, Eric Perrin revient sur l’histoire de la famille Lurton en compagnie de :

Jacques Lurton (fils d’André Lurton, propriétaire d’un domaine en Australie),

Marc Lurton (fils de Dominique Lurton, Château Reynier-Entre-Deux-Mers)

Bérénice Lurton (fille de Lucien Lurton, Château Climens-1er CC de Sauternes-Barsac)

L’émission sera illustrée de quatre reportages et d’interviews de membres de la famille :

Famille_Lurton

ANDRE LURTON, LE PATRIARCHE

André Lurton est l’une des figures emblématiques de Bordeaux. Petit-fils de Léonce Recapet distillateur à Branne, il a hérité des traits de son grand-père fondateur de la dynastie.

André Lurton a créé l’appellation Pessac-Léognan en 1987, après 23 ans de travail, et s’est fait le défenseur des terroirs face à la pression immobilière… Il laisse une empreinte forte tant dans ses sept châteaux que dans le vignoble de Pessac-Léognan et de l’Entre-deux-Mers.

Lucien Lurton et sa fille Marie-Laure © JPS

Lucien Lurton et sa fille Marie-Laure au château La Tour de Bessan © JPS

LUCIEN LURTON ET LE MEDOC

Lucien Lurton, quant à lui, a constitué un petit empire de crus classés et notamment à Margaux : lui et sa famille représentent 240 ha de vignoble à Margaux, propriétaires des châteaux Brane-Cantenac (2e CC), Desmirail (3e CC), Durfort-Vivens (2e CC), la Tour de Bessan (cru Bourgeois),…mais aussi de château Climens (1er CC de Sauternes-Barsac), et Bouscaut (CC de Graves). Président pendant plus de 20 ans de l’AOC Margaux, il a défendu les terroirs face aux marchands de graviers. En 1992, il a décidé de passer le relais à ses enfants. Lui et ses enfants sont aujourd’hui 180ème fortune de France selon Challenges, devant André Lurton et les siens.

Bérénice Lurton a dirigé château Climens dès l'âge de 22 ans © JPS

Bérénice Lurton a dirigé château Climens dès l’âge de 22 ans © JPS

LA RELEVE

Femmes, jeunes adultes, certains Lurton ont vite pris de l’âge et de la sagesse, propulsé(e)s aux affaires très jeunes comme Bérénice et Sophie, deux filles de Lucien Lurton. Elles ont vite pris leurs marques, épaulée pour l’une, Sophie, par son mari Laurent Cogombles, ingénieur agronome et président des Pessac-Léognan.

L’autre fille, Bérénice, a trouvé sa propre identité dans la biodynamie et le traitement par les plantes de sa vigne. Derrière, se bouscule aussi la dernière génération de Lurton, dont certains à 20 ans, sont déjà dans le milieu du vin.

François Lurton, le globe-trotter, à la tête du mas Janeil dans le Roussillon © Jean-Pierre Stahl

François Lurton, le globe-trotter, à la tête du mas Janeil dans le Roussillon © Jean-Pierre Stahl

L’ESPRIT D’ENTREPRISE

Entreprendre, un leitmotiv et un trait de caractère très fort chez les Lurton…

Thierry, fils de Lucien, a repris le château de Camarsac, vieux de 700 ans, pour se lancer dans des travaux titanesques de restauration d’une partie qui avait brûlé il y a plus de 50 ans.

Marc, son cousin et fils de Dominique, raconte comment André et Lucien étaient impatients de pouvoir hériter, en attendant la majorité de leur plus jeune frère Dominique.

Pierre Lurton, autre fils de Dominique (4ème branche des Lurton) est aujourd’hui un manager comblé PDG d’Yquem et gérant du château Cheval Blanc, deux propriétés de la première fortune de France. Il vient aussi d’acquérir, à près de 60 ans, la totalité du château Marjosse, petite chartreuse du XVIIème qu’il convoitait depuis 15 ans.

Enfin, François, comme Jacques, les fils d’André Lurton, sont partis explorer, dès le début des années 90, le nouveau monde du vin en Argentine, Chili, Australie, Portugal et Espagne. Ils se sont lancés dans les vins mono-cépages, répondant aux marchés anglo-saxons. François a été suivi en pleine vendange dans le Roussillon au mas Janeil, où il présentait sa propriété à une dizaine de nations de distributeurs et de journalistes étrangers. François Lurton a aujourd’hui dépassé le père en volume puisqu’il produit plus de 10 millions de bouteilles, le double de son père André.

Reportages réalisée par Jean-Pierre Stahl, Didier Bonnet, Eric Delwarde, Vincent Issenhuth, Xavier Granger, Emmanuel Cremèse et Véronique Lamartinière.