09 Oct

Dernière ligne droite pour ces vendanges 2015 partout en France et aussi à Bergheim

Certains châteaux du bordelais et domaines en France ont terminé depuis quelques temps ou cette semaine, d’autres poursuivent ces vendanges 2015 qui se présentent sous les meilleurs auspices (de Beaune !) Un millésime dont on va entendre parler longtemps ! Côté Châteaux reprend cette belle tribune de Jean-Michel Deiss en direct de Bergheim en Alsace

A Bergheim une jolie vendange chez © Jean-Michel Deiss

A Bergheim une jolie vendange chez © Jean-Michel Deiss

Le Millésime 2015 au Domaine Marcel Deiss:
«Dans notre histoire commune, dans la mémoire des vignerons et des amateurs français, le millésime 1947 représente une sorte d’idéal stylistique, un absolu vinique, une mémoire de l’excellence. Chaque fois que l’on peut goûter une de ces bouteilles, il y a une lumière, une grâce légère…grâce au vin nous sommes meilleurs. Il y a fort a parier que 2015 sera de la même veine, du même sang: si des gens comme moi parlent encore de 1947 c’est qu’ils espèrent que dans soixante ans passés, des gens parleront dans ces termes des 2015, de ces vins que nous faisons aujourd’hui, comme du millésime de notre génération! Mémoire de ces temps passés, mémoire de notre temps accompli ».

A Bergheim en Alsace, une superbe récolte que nous envoie © Jean-Michel Deiss

Tout a été parfait depuis le début: le froid et la pluie, la chaleur et le soleil, des raisins parfaits. Les conditions de vendange resteront comme un idéal absolu: la possibilité de cueillir chaque fruit au meilleur moment, sans hâte ni pression…un rêve! Nous terminons demain les dernières rangées destinées a remplir les fûts. Je ne sais pas combien de millésimes la vie m’offrira encore: en tout cas, pour un millésime comme 2015, je signe en bas de la page encore blanche».

Jean-Michel Deiss

08 Oct

Affaire de Preignac : alerte des médecins sur les pesticides

Un collectif de médecins de mobilise au sujet de la suspicion d’agrégat de cancers pédiatriques en région viticole et demande à l’Agence Régionale de Santé de revoir sa copie.

L'école de Preignac environnée de vignes © France 3 Aquitaine

L’école de Preignac environnée de vignes © France 3 Aquitaine

A la suite du signalement effectué par le Maire de Preignac, qui avait été informé de 4cas de cancers pédiatriques dans sa commune entre 1999 et 2012, l’étude demandée par l’ARS et confiée à l’Institut de Veille Sanitaire, vient d’être publiée (1). Comme toujours en pareil cas la question qui se pose est de savoir si le hasard est seul responsable, ou s’il est nécessaire d’ouvrir une enquête plus approfondie. Pour en juger les autorités sanitaires devaient répondre à plusieurs questions:

  • Les données sanitaires suggèrent-elles un excès de cas?même s’il n’est pas statistiquement possible de conclure, nous pensons qu’il est à ce stade impossible comme le reconnaissent les auteurs de l’étude, d’écarter cette possibilité.
  • L’exposition environnementale sur la zone d’étude se distingue-t-elle de la norme? A l’évidence la réponse est oui. Toujours selon le rapport de l’InVS aucune source de pollution industrielle n’est mise en évidence et seule «une forte activité viticole avec proximité de l’école et des habitations par rapport aux vignes»est relevée.
  • Du point de vue épidémiologique le lien entre l’exposition suspectée et les cas de cancers authentifiés est-il plausible? Malheureusement c’est ce qu’affirme l’expertise Inserm (1) qui qualifie d’élevé, le niveau de preuve scientifique reliant exposition aux pesticides et certains cancers de l’enfant.

Curieusement, l’ARS sans contester ces réponses, ne juge pas utile de poursuivre son enquête. Si l’on ne retient que les cas d’hémopathies malignes et de tumeurs cérébrales l’ARS considère que 6 cas retrouvés pour 3,6 attendus sur l’ensemble des communes investiguées, ou 3 sur la seule commune de Preignac contre 0,5 attendu, ne constituent pas une preuve d’excès de cas. Certes, mais elle devrait ajouter, qu’une investigation portant sur une zone plus vaste, partageant les mêmes caractéristiques que ces 10 communes, à savoir une forte activité viticole, doit être entreprise pour lever le doute. Est-il nécessaire de rappeler que la viticulture utilise pratiquement 20% des quantités de pesticides commercialisés sur 4% de la surface agricole utile?

Lever le doute et protéger

L’AMLP demande donc à l’ARS une étude approfondie et étendue aux autres communes de la zone viticole.

L’AMLP souhaite également connaître les mesures de protection retenues, limitant le risque d’exposition à la dérive aériennelors des épandages de pesticides, non seulement sur la commune de Preignac mais sur l’ensemble des communes relevant de la même problématique. Enfin nous souhaitons que soit portée à la connaissance de tous, la nature des contrôles envisagés sur le territoire sous la responsabilité de l’ARS Aquitaine.

(1) Investigation d’une suspicion d’agrégat de cancers pédiatriques dans une commune viticole de Gironde, juin 2013. Institut de Veille Sanitaire.

(2) Inserm: Pesticides, effets sur la santé. Expertise collective, juin 2013.

www.alerte.medecins-pesticides.fr

Ecoutez l’analyse de Pierre-Michel Perinaud
Porte-parole collectif Alerte de médecins sur les pesticides

Des petites mains pour des vendanges éducatives au château Brown

Le Château BROWN a convié les élèves de l’école Jean-Jaurès de Villenave d’Ornon à vendanger ce jeudi 8 octobre, encadrés par les vendangeurs du château qui ramasseront tout-de-même l’essentiel des cabernet-sauvignons. C’est surtout un joli geste éducatif à destination des jeunes générations.

CaptureDeux classes de CE1, 50 écoliers, de l’école voisine Jean-Jaurès de Villenave d’Ornon sont ce matin à pied d’oeuvre ce matin pour récolter les dernières grappes de ce fabuleux millésime 2015.

Ciseaux en mains, ils sillonneront ces vignes de Pessac-Léognan, pour participer à à ces vendanges et au tri de la récolte, aux côtés de l’équipe de saisonniers.

Le Château BROWN, longtemps réputé pour ses blancs, a ainsi souhaité jouer un rôle éducatif : comprendre l’entretien de la vigne et comment du jus de raisin peut se transformer en vin.

La viticulture fait partie du patrimoine agricole de cette jeune génération, qui pour la majorité, habite au milieu des vignes, surtout dans notre appellation assez « urbaine » qu’est Pessac-Léognan », Jean-Christophe Mau gérant et co-propriétaire du château Brown.

C’est la sixième année que la propriété s’ouvre à des écoliers de plus en plus nombreux à l’occasion de ces vendanges, pour découvrir le métier de vigneron, le travail soigné et ces rendements maîtrisés dans les parcelles. Qui sait, cela va peut-être susciter les vocations car la viticulture manque de bras, avec tous ces départs en retraites annoncés.

07 Oct

A chacun sa sauce ! Au pays du vin, une sauce a décidément fait couler beaucoup d’encre. Le jugement vient de tomber.

La société Vanhove qui gère les franchises « Bistro Régent » sur l’agglomération de Bordeaux vient d’être condamnée par le tribunal de commerce de Bordeaux à régler 80 000 € de dommages et intérêts à l’Entrecôte, en réparation de son préjudice de pratique commerciales trompeuses et publicités comparatives illicites.

téléchargement (4)« L’Entrecôte« , dont le 1er établissement a ouvert à Paris en 1959, et qui a ouvert dans 5 autres villes dont Bordeaux, propose depuis de nombreuses années un menu unique, qui a fait sa réputation, avec une salade aux noix suivi de tranches fines de faux filet servi avec des frites et nappée d’une sauce.

En parallèle depuis 2010, un nouveau concept de restaurant a ouvert à Bordeaux sous forme de franchises dont le dernier va ouvrir à Gradignan : « le Bistrot Régent« . Il en existe 30 aujourd’hui en France. Il propose une carte avec 4 plats, accompagnés de frites, nappés d’une sauce dénommée « Charmelcia ». Pour promouvoir ses restaurants, Vanhove sarl avait eu recours à de nombreuses publicités, tant dans les quotidiens que sur internet,  se référant à l’Entrecôte. Ce dernier estimait que Vanhove Sarl profitait de sa notoriété pour attirer de la clientèle et attaquait le 24 octobre 2014 pour concurrence parasitaire, publicité illicite et pratique commerciale trompeuse. L’audience a eu lieu le 9 juin dernier.

Par son jugement du 6 octobre, rendu public ce jour, le tribunal de Commerce de Bordeaux condamne la société Vanhove sarl à régler 80 000 € de dommages et intérêts à l’Entrecôte, en réparation de son préjudice de pratiques commerciales trompeuses et publicités comparatives illicites.

Il interdit désormais d’utiliser ce slogan « Vous aimez l’Entrecôte vous adorerez la franchise BISTRO REGENT » , avce le nom « entrecôte » écrit avec un E majuscule ainsi que tout autre slogan similaire qui pourrait être interprêté comme la référence à l’enseigne et non à la pièce de bœuf, ce sous astreinte de 2000 € par jour.

Enfin il interdit également de prétendre qu’elle détient la recette de la sauce secrète élaborée par les restaurants l’Entrecôte (sous astreinte de 2000 € par jour par infraction constatée).

Toutefois, les Bistros Régent peuvent toujours servir leur sauce baptisée « Charmelcia » puisque ceux-ci affirment qu’elle est différente de celle de l’Entrecôte. Le tribunal ne Commerce n’a pas interdit cette utilisation. Les Bistros Régent pourraient faire appel du jugement ou pas.  Encore faut-il préciser que l’Entrecôte réclamait 870 000 €.

5,8 millions de visiteurs accueillis à Bordeaux en 2014 : plus d’un visiteur sur deux a visité les caves et châteaux du bordelais !

L’attraction de Bordeaux se confirme. Elle fera l’objet d’un point presse vendredi 16 octobre par les acteurs du tourisme sur la saison 2015. La tendance oenotouristique se confirme.

Nicolas Martin, le directeur de l'Office de Tourisme de Bordeaux © JPS

Nicolas Martin, le directeur de l’Office de Tourisme de Bordeaux © JPS

Ce sont très exactement 5,8 millions de visiteurs qui ont été accueillis en 2014: 3,3 millions de touristes et 2,5 millions d’excursionnistes.

42 % des touristes sont des touristes d’affaires / 58 % sont des touristes de loisirs.

Mais la donnée la plus marquante est surtout qu’un visiteur sur deux visite des caves, châteaux ou vignobles durant son séjour.Toutes ces données sont issues de l’étude « Evaluation de l’impact économique du tourisme sur l’agglomération de Bordeaux 2014-2015 ». Elles seront présentées vendredi de la semaine prochaine par Stephan DELAUX, Adjoint au Maire de Bordeaux, Président de l’Office de Tourisme & des Congrès de Bordeaux Métropole, Nicolas MARTIN, Directeur Général de l’Office de Tourisme & des Congrès de Bordeaux Métropole et Didier ARINO, Directeur du Cabinet d’études Protourisme qui a réalisé l’étude.

Une excellente santé du tourisme à Bordeaux Métropole dont la fréquentation a triplé en 15 ans.

Entre Jurançon et Irouleguy, les Pyrénées-Atlantiques sont en ébullition pour ces vendanges

Dans le Béarn, mais aussi au Pays-Basque, les vendanges se poursuivent à un rythme soutenu. Au château de Navailles, propriété de la cave de Gan on ramasse les gros et petits mensengs ; dans la commune de Saint-Étienne-de-Baïgorry, le Domaine de Mignaberry en appellation Irouleguy s’apprête à offrir des vins rouges puissants et généreux…

Le château de Navailles en AOC Jurançon © Marc Lasbarrère

Le château de Navailles en AOC Jurançon © Marc Lasbarrère

A Aubertin, la qualité du raisin est bien là. L’année 2015 s’annonce sous les meilleurs auspices, pour les blancs de Jurançon. La cave de Gan, principal acteur de l’appellation a débuté son ramassage des baies de gros et petits mensengs. Le soleil et les effets de foen, vent du sud des Pyrénées, ont ces derniers jours séché la vigne.

Au Château Navailles, propriété de la cave de Gan, on effectue les premiers tris des gros et des petits mensengs, ils serviront à faire les blancs secs. Dans quelques jours, le deuxième passage des vendangeurs permettra de récolter des baies à maturité pour l’élaboration des blancs doux, avant les vendanges tardives programmées début novembre.

Ce vignoble historique de 8 hectares, donne des vins de haut de gamme. Les vendanges vont se poursuivre jusqu’au mois de novembre pour les 220 coopérateurs de la cave de Gan, La coopérative couvre plus de 60% du vignoble jurançonnais. Il s’étend sur une surface de 1200 hectares.

Regardez le reportage de France 3 Pau Sud-Aquitaine de François Busson et Marc Lasbarrère

Les producteurs d’Irouléguy ne chôment pas non plus au domaine de Mignaberry en appellation Irouleguy. Alors qu’ils avaient quelques craintes avec la grêle qui avait endommagé plus de 10 % du vignoble, et que la maturité n’était pas encore atteinte, ils sont aujourd’hui rassurés grâce à la chaleur et au vent du sud qui a permis une maturation optimale.

Les vignerons de la cave Coopérative d’Irouléguy se montrent désormais très optimistes avec ce millésime 2015 qui s’annonce très correct. Ils devraient espérer une production d’environ 700 000 bouteilles d’Irouléguy.

Regardez le reportage de Andde Irosbehere et de Christian Etchegaray​ de France 3 Euskal Herri

http://france3-regions.francetvinfo.fr/aquitaine/pyrenees-atlantiques/pays-basque/derniers-coups-de-secateur-dans-les-vignes-d-irouleguy-823779.html

Avec François Busson, France 3 Pau et France 3 Bayonne.

06 Oct

17e vendanges de l’aéroport de Bordeaux : la soif d’entreprendre

A 10h30 ce matin, la CCI de Bordeaux a donné le coup d’envoi de ses 17e vendanges de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. 50 chefs d’entreprises ont retroussé leurs manches et joué de sécateurs pour ce fameux millésime 2015. Un petit vignoble de légende entretenu par le Domaine de Chevalier.

Les vendanges de l'aéroport ou le traditionnel coup de sécateur de la CCI © Eric Barrere

Les vendanges de l’aéroport ou le traditionnel coup de sécateur de la CCI © Eric Barrère

C’est un moment phare qui clôture les vendanges et aussi un symbole qui interpelle les touristes lorsqu’ils posent le pied (de vigne ?) à Bordeaux. Les vendanges de l’aéroport, 17ème édition, ont rassemblé une petite cinquantaine de dirigeants d’entreprises girondines. Tous, équipés de tabliers violets, de bottes et de sécateurs, ont récolté le raisin donné par la seule parcelle au monde plantée à l’entrée d’un aéroport.

Ce sont ainsi 15 ares de vignes qui sont plantés non loin des pistes et qui comme par enchantement vont donner à l’issu 1200 bouteilles qui portent le nom « Croix de Guyenne ». Une manière de symboliser ce qui fait la notoriété internationale de la ville et d’une région toute entière : le vin.

Domaine de chevalier 007

Entretenues tout au long de l’année par Olivier Bernard (Domaine de Chevalier) de façon manuelle (taille, ébourgeonnage, pliage, épamprage, levage, dédoublage, vendange verte, effeuillage et bien sûr vendange manuelle), les deux parcelles de vigne sont plantées à l’instar des plus grands crus du bordelais (densité de plantation la plus élevée, 10 000 pieds par hectare) à 40 % de cabernet sauvignon et à 60 % de merlot. Son terroir est constitué de sable noir et de fines graves blanches reposant sur un sous-sol de graves argileuses qui assure une alimentation hydrique d’une grande qualité.

La visite du cuvier inox à Chevalier

La visite du cuvier inox au Domaine de Chevalier

Une récolte couronnée par une visite du Domaine de Chevalier où le maître des lieux aime à faire partager sa passion notamment vis-à-vis de ces vendanges: « à Bordeaux désormais, les vendanges sont décalées par rapport à il y 25 ans…On va plus loin dans les maturités. On rentre des cabernets à 13°, quand je suis arrivé en 1983 c’était à 11°. 13 ou 13,5°, ça ne fait pas peur à Bordeaux.  Avec le réchauffement climatique, c’est vrai on prend des risques car on a des sucres qui montent de manière importante. »

Domaine de chevalier 015

Olivier Bernard souhaite tout leur montrer de la réception de la vendange aux 3 cuviers bien différents. Il y a bien sûr l’immense cuvier inox circulaire, mais aussi depuis 3 ans un cuvier béton et depuis peu un cuvier en bois:

Domaine de chevalier 017

« Là, c’est la dernière génération de cuves qu’on a mis en place il y a un an, ces digne du grand-père…mais elles sont plus fragiles. Avec l’inox, le béton et le bois, on obtient trois style différents, c’est un plus pour la propriété. »

Et d’inviter toute sa troupe de vendangeurs (presque courbaturés) à déguster son « Clos des Lunes », l’une de ses grandes fiertés et réussites : « on a commencé en 2011. C’est une histoire incroyable à Sauternes, Bommes, Fragues et Preignac; on exploite en tout 80 ha en blanc sec et on produit 5 vins;  de 20 000 bouteilles il y a 5 ans, on est passé à 180 000 l’an dernier et cette année on va faire 250 000 bouteilles. » Il est un peu comme le messie Olivier, il multiplie ainsi son breuvage…

Laurent Maupilé a lancé ces vendanges de l'aéroport il y a 17 ans

Laurent Maupilé a lancé ces vendanges de l’aéroport il y a 17 ans

Un vrai vigneron dans l’âme que Pierre Goguet, le président de la CCI de Bordeaux a souhaité féliciter: « saluons le passionné, l’énergie et le message » et Olivier Bernard de rappeler combien ces dernières années « Bordeaux a vécu une révolution… On a ouvert un livre et aussi notre regard sur Bordeaux. Bordeaux est en marche : c’est le Grand Stade, son aéroport mais aussi la Cité du Vin… »

05 Oct

L’Intendant rend hommage à Philippine de Rothschild, la grande Dame de Mouton

Impossible de ne pas la voir tellement elle est rayonnante ! La Dame de Pauillac, ambassadrice des vins de Bordeaux nous manque. Disparue il y a un peu plus d’un an, l’Intendant a souhaité rendre un vibrant hommage depuis une semaine à la légende de Mouton Rothschild. 

Philippine de Rothschild, l'une des figures emblèmatiques de Pauillac et Bordeaux de ces dernières années, en vitrine à l'Intendant © Jean-Pierre Stahl

Philippine de Rothschild, l’une des figures emblèmatiques de Pauillac et Bordeaux en vitrine à l’Intendant © Jean-Pierre Stahl

Elle en imposait dans le monde du vin. Elle avait un charme et une voix à nul autre pareil. Philippine de Rothschild, dont on se remémore son rire et ses intonations, inspire Bordeaux. Pour ces vendanges 2015, depuis une semaine, deux portraits de la Baronne trônent fièrement en vitrine du célèbre caviste l’Intendant. Un noble geste qui honore cette belle institution bordelaise. D’autant que Philippine aurait adoré un millésime comme le 2015.

C’est vraiment un hommage à cette grande Dame, c’était évident pour nous de lui rendre cet hommage« , Ardi Kocibelli caviste et sommelier à l’Intendant.

Ardi Kocibelli, sommelier à l'Intendant © JPS

Ardi Kocibelli, sommelier à l’Intendant, devant les célèbres bouteilles de Mouton Rothschild au 3e étage © JPS

La Dame de Mouton a disparue fin août 2014 à Paris. Ses obsèques grandioses avaient été célébrées le 1er septembre à Pauillac, en présence de nombreuses personnalités politiques et du monde du vin, mais aussi de nombreux amis, salariés ou connaissances de Pauillac et Bordeaux.

Sauternes 178

Elle a incarné pendant des dizaines d’années Mouton Rothschild, succédant dignement à son père le Baron Philippe qui fut un visionnaire en mettant son vin en bouteille au château en 1924 (une première dans le bordelais) puis en demandant depuis 1945 (pour célèbrer d’abord la victoire des alliés) à des artistes peintres de dessiner l’étiquette du nouveau millésime, une tradition renouvelée chaque année jusqu’à aujourd’hui.

L'étiquette du millésime 2003 © JPS

L’étiquette du millésime 2003 avec l’ancêtre de Philippine de Rothschild, le Baron Nathaniel © JPS

Excepté pour le millésime 2003 qui marquait le cent-cinquantième anniversaire de l’entrée de Mouton dans le patrimoine familial, auquel il appartient depuis lors, au fil de cinq générations en ligne directe.

La baronne Philippine de Rothschild avait donc décidé de déroger à la tradition en consacrant l’étiquette tout entière à son ancêtre le baron Nathaniel de Rothschild (1812 – 1870), de la branche anglaise de la famille, qui fit l’acquisition de ce grand cru le 11 mai 1853.

Philippine, le Grand Théâtre et Bordeaux, une histoire commune © Jean-Pierre Stahl

Philippine, le Grand Théâtre et Bordeaux, une histoire commune © Jean-Pierre Stahl

Philippine de Rothschild a achevé l’oeuvre de son père en développant et  faisant rayonner Mouton, le château d’Armailhac mais aussi la société Baron Philippe et son « Mouton Cadet » commercialisé dans 150 pays dans le monde, sans oublier le succès du lancement Opus One avec les Mondavi, enfin elle réalisa un méga chai à Clerc Milon, qu’elle inaugura à l’occasion de Vinexpo 2011.

Pas étonnant que le monde du vin se souvienne de cette femme d’exception, ancienne sociétaire de la Comédie Française, qui su reprendre le flambeau de son père avec flamboyance et grâce.

04 Oct

Vin blanc ou vin rouge ? Le château Carbonnieux tente de répondre à l’éternel dilemme pour l’alliance Vins & Fromages

Chaque fin de mois, le château Carbonnieux à Léognan propose une formule visite du domaine et alliance Vins et Fromages. Une visite effectuée par le propriétaire lui-même, avec notamment Philibert Perrin, et un atelier Vins & Fromages animé en tandem avec un fromager de Léognan.

Philibert Perrin, en pleine visite de son célèbre chai de vins blancs © JPS

Philibert Perrin, en pleine visite de son célèbre chai de vins blancs © JPS

En ce dernier samedi de septembre, Philibert Perrin accueille les participants de son « Alliance Vins&Fromages », une formule lancée depuis deux saisons et qui en moyenne rassemble une douzaine de personnes.

Le château Crabonnieux, l'un des plus anciens châteaux de graves, remonte au XIIe siècle © JPS

Le château Crabonnieux, l’un des plus anciens châteaux de graves, remonte au XIIe siècle © JPS

Tout commence par la visite du domaine où Philibert Perrin explique « à Carbonnieux, nous avons 45 % de blancs et 55% de rouges, nous sommes les seuls de l’appellation Pessac-Léognan à avoir autant de superficie en blanc : 41 ha »

Et de poursuivre tout en se rendant au chai de rouges, « nous produisons 500 000 bouteilles les bonnes années, tout confondu ».

Cette année, les blancs étaient un peu en retrait avec une production de 38 hecto à l’hectare, l’ensemble des blancs et des rouges sont vendangés à la main. On a fini les merlots également et il reste les cabernets sauvignons à vendanger. »

Dans la partie réception de vendange © JPS

Dans la partie réception de vendange © JPS

Dans l’immense bâtisse, « ici c’est la réception de vendange : les raisins sont transportés jusq’aux tables de tri et derrière vous avez ce gros pressoir pneumatique qui presse très lentement pour obtenir des jus très clairs et très purs, pour respecter le fruit. L’opération est réalisée sous vide pour protéger de l’oxydation sous gaz inerte (azote et CO2).

Dans l’assistance, il y a notamment Laure et Vincent de l’Isle St Georges près de la Brède : « on aime bien le vin, et pour ne pas s’en cacher, j’aime aussi beaucoup le fromage. C’est un cadeau qu’on m’a offert pour lier l’utile à l’agréable »,explique Laure très enthousiaste.

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La visite se poursuit par le chai de rouges: « un élevage de 14 à 16 mois, tout dépend le millésime, et 12 mois pour le second vin… On a recours à 11 tonneliers entre les blancs et les rouges, 95 % des tonneaux viennent de chênes de l’Allier. Chaque tonnelier a sa façon de travailler, on a en général une chauffe moyenne. Et on organise aussi une fois l’an une dégustation à l’aveugle par les tonneliers qui se notent. Ca nous permet de réduire l’écart entre les tonneliers. »

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Puis viennent d’autres explications dans le chai de blancs, avec chose étrange quelques barriques de 400 litres: « elles boisent deux fois mois que les 225 litres » raconte Philibert Perrin. « Les barriques neuves sont réservées aux sémillons, puis la 2ème année aux sauvignons… » Un détour par la remarquable collection de vieilles voitures du début XXe s. qu’avait constitué Anthony Perrin, le père de Philibert, Eric et Christine, actuellement à la tête du domaine. Puis une explication devant la cave des vieux millésimes avec la plaque commémorant le passage à Carbonnieux de Thomas Jefferson avant qu’il ne devienne président des Etats-Unis d’Amérique.

3 vins de Carbonnieux, 2 blancs et 1 rouge, pour déguster ces 5 fromages © JPS

3 vins de Carbonnieux, 2 blancs et 1 rouge, pour déguster ces 5 variétés de fromages © JPS

Ce petit tour qui aura duré trois quarts d’heure se termine par l’atelier proprement dit, mais pas n’importe quel atelier ! Les participants sont attablés, avec en face d’eux une assiette de 5 fromages et 3 verres… « on s’est installé autour d’une table avec une présélection de fromages… L’objectif étant de vous faire découvrir le meilleur accord avec un Tour Léognan 2014, un Carbonnieux 2012 toujours en blanc et un Carbonnieux rouge 2010 »

Bordeaux River et CARBONNIEUX 114Et Philibert de combattre cette vieille idée reçue : « Un vin rouge jeune tanique avec du fromage, ce n’est pas le meilleur des mariages, en Suisse, dans le Jura ou dans l’Est on n’hésite pas à servir des vins blancs avec le fromage. »

A ses côtés, Véronique Lafitte, qui tient une fromagerie avec son mari Thierry à Léognan, elle co-anime avec lui ces ateliers chaque mois: « je vous ai sélectionné des fromages au lait cru, les plus prestigieux de notre terroir : un St Nectaire d’Auvergne, avec des arômes floraux, fruités, tous ces fromages sont des AOC avec des cahiers des charges très rigoureux ! » précise-t-elle. Un St Nectaire servi avec le Tour Léognan (2/3 sauvignon 1/3 sémillon) qui révèle le fruit et l’équilibre.

Bordeaux River et CARBONNIEUX 116« Sur le comté, un grand classique (20 mois d’affinage) qu’on sert souvent avec un vin jaune du Jura, fruité, floral, minéral, très riche en goût », le mariage se fait avec le second vin blanc mais aussi avec le Carbonnieux blanc 2012. Et Philibert Perrin complète : »Il est beaucoup plus concentré, on ressent le terroir, il est beaucoup plus minéral que le Tour Léognan, c’est un vin de gastronomie, on va le marier avec beaucoup de choses des plats travaillés, des St Jacques, des viandes blanches et tout un panel de fromages ».

Entre l’Ossau Iraty le brebis basque, le Galletout chèvre du Lot et la Fourme d’Ambert, pâte persillée d’Auvergne, on ne voit pas le temps passer entre ces explications et ces conseils très pointus. En 3/4 d’heures voire une heure de plus, on voyage à travers la France des fromages et le savant mariage avec ses vins. « Pour le camembert, c’est vrai qu’on sert traditionnellement du rouge avec », Philibert en convient, tout comme sur la Fourme d’Ambert, le mariage avec ce Carbonnieux 2010 est très juste dans l’équilibre gustatif, mais d’une manière générale :

Véronique Lafitte, fromagère, et Philibert Perrin, proprIétaire de château Carbonnieux © JPS

Véronique Lafitte, fromagère, et Philibert Perrin, propriétaire de château Carbonnieux © JPS

« Nous pensons que sur la plupart des fromages, les vins blancs vont mieux que les rouges » conclue Philibert Perrin. Il est donc grand temps de réviser ses classiques !

03 Oct

Venez découvrir les vignerons de Tutiac ce dimanche 4 octobre

Morosité du temps, envie de sortie ? Alors n’hésitez pas, les coulisses des vignerons de Tutiac vous attendent ce dimanche de 10h à 18h à Marcillac en Gironde.

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C’est une journée portes ouvertes à Marcillac en Gironde chez les Vignerons de Tutiac de 10h à 13h et de 14h à 18h.

Une journée de partage pour célébrer la Fête des Vendanges à l’Ancienne.

Pour en savoir plus sur Tutiac