06 Nov

Hubert de Boüard : sa lettre ouverte à ses amis vignerons

Après sa condamnation par le tribunal correctionnel de Bordeaux à 60 000 d’amende dont 20 000 avec sursis, Hubert de Bouard a envoyé aux vignerons et aux rédactions cette « lettre ouverte à mes amis vignerons » où il revient sur son parcours et sur sa condamnation pour prise illégale d’intérêts dans le cadre du classement 2012 des vins de Saint-Emilion. Il ne compte pas faire appel du jugement.

Hubert de Boüard lors du lancement de ses vins cépages © JPS

Voici sa lettre in extenso:

« Je suis né à Saint-Emilion et aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été passionné par ce métier formidable et difficile : celui de cultiver la vigne et d’élever ses vins dans le respect de l’humain et de la nature.

Très tôt, je me suis beaucoup investi dans nos instances professionnelles car je souhaitais servir l’intérêt collectif et défendre notre patrimoine commun et nos appellations.

Partout où cette aventure m’a mené, depuis plus de 50 ans, j’ai eu le privilège de rencontrer des femmes et des hommes formidables, dont beaucoup m’ont témoigné leur soutien chaleureux ces derniers temps. Je les en remercie très sincèrement.

Voilà bientôt neuf ans que je suis la cible d’une accusation particulièrement violente et que j’estime injuste et infondée. 

Pour jeter le discrédit sur un classement dans lequel ils n’ont pas été retenus, un petit groupe de viticulteurs a multiplié les procédures et les attaques personnelles, en m’accusant, entre autres, d’avoir cherché à utiliser mes mandats pour prétendument influencer les organismes en charge de l’élaboration et de la mise en œuvre du classement.

A la suite de leur plainte, déjà ancienne, j’ai dû m’expliquer à de nombreuses reprises et au fil de la procédure, le champ de ce qui m’était reproché n’a cessé d’évoluer.

En 2018, le procureur de la République a requis un non-lieu estimant qu’il n’existait aucune charge sérieuse à mon encontre. J’ai pensé, à tort que cette affaire était enfin terminée.

La semaine dernière, le tribunal correctionnel de Bordeaux m’a condamné au paiement d’une amende.

Après avoir lu le jugement, je comprends qu’il m’est essentiellement reproché d’avoir, en tant que Président de section du Conseil des Vins, répondu à des demandes qui m’avaient été adressées par le service juridique de l’INAO, dans le cadre de l’élaboration du cahier des charges du classement.

Pour moi, ces échanges étaient neutres et transparents, ils étaient conformes aux règles en vigueur au sein de l’INAO. 

Contrairement à ce que je lis parfois dans la presse, à aucun moment il n’a été démontré que j’aurais pu recevoir le moindre avantage, ni direct, ni indirect du fait de ces opérations. Le Tribunal l’a d’ailleurs clairement dit dans sa décision.

En mon âme et conscience, je sais que je n’ai jamais agi de manière contraire à mes valeurs. Je n’ai jamais recherché autre chose que de servir le collectif et surtout, je n’ai jamais avantagé des intérêts particuliers, et encore moins les miens.

Pendant toutes ces années, cette procédure a servi mes détracteurs, pour les conduire à alimenter des polémiques sans fin et nourrir des attaques contre ma famille, mes collaborateurs et moi-même.

C’est pourquoi, même si je la trouve injuste et injustifiée, j’ai décidé de mettre un terme définitif à ce litige, et de ne pas faire appel de cette décision.

Je sais désormais que l’engagement public présente des risques que je n’aurais même jamais imaginés lorsque j’ai accepté de m’engager dans ces mandats. Je tiens à rappeler que j’avais été élu à l’unanimité pour représenter l’appellation dans le cadre du Conseil des Vins, et nommé directement par le ministre de l’Agriculture, en connaissance de cause, pour siéger à l’INAO.

Au fond, quel que soit mon ressenti, mon expérience ne doit pas décourager celles et ceux, notamment les plus jeunes, qui continueront à s’engager pour défendre avec force et conviction nos appellations et nos instances, locales et nationales, tant enviées par nos concurrents étrangers.

De mon côté, je vais continuer à faire ce métier que j’aime tant avec tous ceux, nombreux, qui continuent à me soutenir et à me faire confiance »

Hubert de Boüard de Laforest ». 

05 Nov

Production de vin en 2021 : la France recule derrière l’Italie et l’Espagne

La France repasse derrière l’Espagne et ne devrait enregistrer qu’une production de de 34,2 millions d’hectolitres de vin en 2021.

C’est marée basse pourrait-on dire dans les chais français cette année. La France perd une place sur le podium des plus gros producteurs de vin au monde, après être passée derrière l’Italie, elle passe en 2021 derrière l’Italie et l’Espagne.

A cause du gel et du mildiou, la production de vin ne devrait pas dépasser les 34,2 millions d’hectolitres selon l’OIV, soit 27% de moins qu’en 2020. L’Italie a moins pâti de ces aléas climatiques avec 44,5 millions d’hectolitres, une baisse de 9% seulement, qui laisse la botte rester le leader mondial. L’Espagne de son côté enregistre également un recul de 14% avec 35 millions d’hectolitres. Au total la production mondiale de vin devrait s’établir à 260 millions d’hectolitres. Seule bonne nouvelle, les vins français conservent la 1ère place du podium au niveau valeur.

02 Nov

Vinifera: plongeon dans l’histoire avec « les vignes de Charlemagne »

C’est une nouvelle BD qui vient de sortir, signée Corbeyran et Goepfert : « les vignes de Charlemagne » dans la collection Vinifera – la grande histoire de la vigne et du vin chez Glénat avec la Revue du Vin de France. Une idée de cadeau pour Noël.

Corbeyran, le scénariste bordelais, nous délecte à chaque parution de son style et de son imagination, dans de nombreux registres thriller, polar, science-fiction et bien sûr dans le monde du vin qui est aussi sa passion. Je ne vous dévoilerai rien en vous disant que ses Châteaux Bordeaux, longue saga familiale, ont été un sacré succès, il a aussi souhaité prolonger à partir de 2018 en scénarisant les BD de la collection Vinifera, des  BD qui retracent l’histoire du vin à travers les âges. Son complice pour le dessin est Brice Goepfert qui avait déjà co-signé avec Corbeyran « la première dégustation » dans la collection Vinifera. Et voici le résumé du scénario des Vignes de Charlemagne:

« quelque part sur les berges du Rhin, autour de l’an 800, un serf nommé Gervin et son fils Lambert travaillent durement aux labours sous la bienveillante protection du seigneur Waldemar. Gervin et Lambert détestent le vigneron Baldrick, leur voisin, fils et petit-fils d’escalves saxons, ayant été émancipé par le seigneur Waldemar.

Une fois la dime et l’impôt versés, il est autorisé à vendre une partie de sa récolte tandis que, en tant que serf, Gervin n’a pas le droit de vendre le fruit de son travail. A cause de ces privilèges, jugés iniques et parce qu’il refuse que sa fille épouse son fils, Gervin et Lambert haïssent Baldrick. Et de la haine naîtra le drame… »

Revoir le reportage sur Corbeyran et son succès de Châteaux Bordeaux en septembre 2018, par Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Boris Chague et Christian Arliguié suivi de son interview en plateau par Cendrine Albo :

01 Nov

Côté châteaux n°26 : un château dans la ville…

Découvrez ce lundi à 20h05 sur France 3 NOA le nouveau magazine de Côté Châteaux consacré aux châteaux de l’agglomération bordelaise qui demeurent contre vents et marées au fil des décennies et des siècles, et continuent d’écrire de nouvelles pages d’histoire, malgré l’urbanisation galopante. Un joli tour d’horizon entre les Carmes Haut-Brion, Haut-Bacalan, Pape-Clément, Pique Caillou, Haut-Brion et le Taillan au moment des vendanges et vinifications. Réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne.

Guillaume Pouthier avec ses grappes entières dans le chai des Carmes Haut-Brion © JPS

Côté châteaux de ce mois de novembre vous emmène à la rencontre de ces châteaux de Bordeaux, ceux qui sont en plein coeur de l’agglomération bordelaise et qui ont résisté depuis toutes ces années à l’urbanisation galopante.

Le chai des Carmes Haut-Brion design par Philippe Starck © JPS

C’est un Côté Châteaux qui se déroule en plein coeur des vendanges de fin septembre et de début octobre, avec tout d’abord un focus sur le château Haut-Bacalan, détenu par une famille de vignerons champenois, les Gonet à Pessac, un château non loin de l’hôpital Haut-Léveque qui a été construit en 1726 par un illustre Girondin Montesquieu.

Le premier entretien de ce magazine nous plongera dans le seul château qui peut se targuer d’avoir son adresse à Bordeaux: les Carmes Haut-Brion, propriété de Patrice Pichet. Avec Alexandre Berne, nous avons rencontré Guillaume Pouthier le directeur qui nous dévoile le fabuleux chai désigné par Philippe Starck et construit par l’architecte Luc-Arsène Henry, un chai en pleine effervescence au moment des vinifications avec des vinifications intégrales avec grappes entières notamment et avec une dégustation du millésime 2016.

Bernard Magrez avec son équipe au château Pape Clément © JPS

Le deuxième reportage exposé nous emmène à la rencontre de Bernard Magrez et de Pape-Clément, le plus ancien vignoble planté en 1256 dont le plus illustre propriétaire fut le Pape Clément V, avant de devenir la propriété de Bernard Magrez à Pessac, l’homme aux 4 crus classés et 42 domaines viticoles dans le monde.

Paulin Calvet du château Pique Caillou à Mérignac © JPS

Avec Paulin Calvet du château Pique Caillou, nous reviendrons aussi sur ce millésime 2021 qui a connu le gel, un millésime qu’il situe un peu comme un 2014.

Nous le retrouvons également au beau milieu des vendanges d’octobre. Il évoquera la particularité de ces châteaux qui se retrouvent avec de nombreuses habitations autour d’eux.

Le troisième reportage vous en mettra encore plein les yeux avec le mythique château Haut Brion, 1er cru classé 1855 qui a fait sa renommée en Angleterre dès le XVIIe siècle avec la famille de Pontac.

Le Pavillon Catelan, à l’entrée du château Haut-Brion © JPS

Une histoire qui se poursuit, aujourd’hui, avec le tout nouveau chai Catelan dévoilé en compagnie de Jean-Philippe Delmas, directeur général délégué,  qui va accueillir des passionnés de vin et grands amateurs du monde entier, avec une nouvelle boutique.

Le château du Taillan avec l’une de ses propriétaires Armelle Cruse © JPS

Enfin, nous terminerons dans un château étonnant, véritable havre de paix, le château du Taillan qui semble être à la campagne et qui pourtant se trouve aussi dans l’agglomération de Bordeaux. Armelle Crise sera là notre guide et nous parlera de cette résistance à l’urbanisation.

Voilà retrouvez ce soir sur France 3 Noa ce magazine Côté Châteaux n°26, réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne, avec des reportages de votre serviteur , de Guillaume Decaix et Charles Rabréaud