13 Août

Bilan de 2 jours d’orages à Bordeaux: des propriétés très sinistrées mais au global ce ne sont pas des « sinistres massifs »

Ces 2 jours d’orages auront été très douloureux pour quelques propriétés en Gironde. Bernard Farges, le président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux revient sur les orages qui ont « fait payer cher « à certains, quelques centaines d’hectares endommagés de 5 à 80% en Gironde, mais dans l’ensemble beaucoup d’autres propriétés sont passées à travers ces grêlons ravageurs.

De nombreux grains tranchés par les grêlons qui ne pourront pas atteindre ni la maturité ni la période optimale de récolte © Sophie Aribaud

C’est la triste loi du sort, « ce sont des orages classiques d’été » comme le souligne Bernard Farges, le président du CIVB, lui même viticulteur. C’est souvent « très injuste chez qui ça tombe », ce sont ce qu’on appelle des « sinistres qui sont jaloux, à quelques centaines de mètres près, tu peux être sinistré et ton voisin pas du tout. »

Globalement, ce ne sont pas des sinistres massifs, mais l’orage de grêle qui est tombé sur certaines propriétés, cela fait cher… » Bernard Farges, président du CIVB

D’après les remontées d’informations, du terrain, hier « quelques propriétés ont été touchées dans le blayais, autour de Langon à Saint-Pierre-de-Mons, avant hier dans les Graves, sur Saint-Morillon, Baurech très très touchées dans l’Entre-deux Mers à Saint-Germain-du-Puch. et Sauveterre. Ce sont au total plusieurs centaines d’hectares et ça peut aller de 5 à 80% de dégâts sur les parcelles. »

Les dégâts de la grêle sur les blancs © Sophie Aribaud

Des orages classiques mais malheureusement dévastateurs pour certains comme le château Cajus qui a posté sur Facebook : « 15 minutes. Il n’a fallu que 15 minutes pour détruire notre récolte. Triste journée à château Cajus, nous ne pouvons que constater les terribles dégâts qu’a causé l’orage de grêle d’hier. A priori très localisé sur notre village de Saint-Germain-du-Puch, il a endommagé pratiquement toute notre récolte ». De tout coeur avec ce château et d’autres dans cette épreuve.Une de plus puisque « après le gel de 2017, la grêle de 2020  vient assombrir une  fois de plus les perspectives pour l’avenir et nous rappelle notre dépendance au climat, »ajoute château Cajus.

Du côté des orages, le plus gros semble passé, les 8 à 10 jours qui s’annoncent plus frais seront plus tranquilles de ce côté, « les vendanges devraient commencer sous peu, les crémants déjà et la semaine prochaine certaines propriétés de Pessac-Léognan vont ouvrir le bal, »ajoute Bernard Farges.

12 Août

Orages en Gironde : de fortes rafales de vent, de la pluie et des grêlons très localisés

Les orages, même s’ils étaient annoncés ont semblé surprendre beaucoup de monde. La Gironde était placée en vigilance jaune aux orages, accompagnés de grêle localement et de fortes pluies et rafales de vent, cela n’a pas loupé dès 20h et encore cette nuit, c’était un festival. Le point sur les dégâts qui semblent très localisés dans le Bordelais et notamment dans les Graves.

Des grêlons assez importants, parfois de plus de 2 cm de diamètre, tombés hier soir à Saint-Morillon en Gironde© Eric Duron

On a beau dire, on a beau faire, quand c’est annoncé, en général, cela tombe. Et on découvre sur les réseaux les vidéos de terrasses et parasols emportés comme au Pyla ou sur Bordeaux, qui nous rappellent que face aux éléments, mieux vaut prévenir que guérir.

Les viticulteurs (pour ceux qui n’étaient pas encore partis en vacances) étaient pour bon nombre sur le pont pour essayer de minimiser les possibles orages de grêle avec leur canons à grêle. Pas facile comme combat, mais parfois ou même souvent payant.

Les secteurs les plus touchés ont été selon les premiers retours Saint-Morillon où Eric Duron a pris ces photos de gros grêlons, La Brède et Saint-Selve, on attend des précisions des Graves pour estimer s’il y a des dégâts importants dans les vignes.

A Baurech, Frédéric Sadrès, responsable technique viticole Région Gironde Ouest Vitivista, constate ce matin au micro de mes collègues Gilles Coulon et Patricia Mondon de France 3 Aquitaine les dégâts importants : « on peut estimer les pertes sur une parcelle comme celle-ci à hauteur de 30%, les pertes immédiates car après il y aura les incidences pathogènes de type botrytis qui vont venir s’attaquer à des grappes abimées, blessées, avec le retour de la chaleur… En moyenne ici à Baurech on est à 25-30% des vignes touchées, avec parfois des parcelles un peu plus touchées. »

Un ciel très menaçant hier soir sur Bordeaux © JPS

Parmi les vignerons joints ce matin, Léa Rodrigues-Lalande du château de Castres : « on a eu un peu d’eau mélangé à de la grêle, je vais aller faire un tour dans les vignes un peu plus tard, cela n’a pas duré très longtemps, surtout beaucoup de vent, mais apparemment cela n’a pas l’air d’avoir été plus touché que cela...Davantage la partie nord des Graves. » José Rodrigues Lalande, son père sur la route du retour de vacances, a fait le point avec son chef de culture : « nous n’avons pas été touché en Pessac-Léognan, en revanche nous avons de petits impacts sur Saint-Morillon, Saint-Selve, Beautiran où la grêle est tombée. Sur Castres et Portets, c’était mélangé avec beaucoup d’eau.Cela a vraiment été un couloir entre Beautiran et Saint-Selve, ce n’est pas catastrophique mais juste un peu compliqué… »

Philibert Perrin, président du syndicat viticole de Pessac-Léognan se veut rassurant ce matin : « il y a eu quelques grêlons hier soir sur le secteur de Cadaujac, mais pas de dégâts apparents, ce matin il y a eu quelques grêlons isolés sur Martillac et Villenave d’Ornon, des grêlons mélangés à de l’eaudans le vignoble on ne voit quand même pas de feuilles percées, mais l’eau on en avait besoin, on a eu environ 30 millimètres de pluie sur le secteur de Martillac. Sur les secteur de la Brède et Saint-Sèlve, cela aurait été plus important. »

 

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Confirmation auprès de Mayeul L’Huillier, le directeur du syndicat viticole des Graves : « il y a eu de la grêle sur la Brède, Saint-Morillon, et Saint-Selve, mais là il n’y a pas énormément d’exploitations. Côté évaluation des dégâts: « apparemment des dégâts importants du côté de Saint-Morillon et la Brède, avec des grappes touchées. On parle aussi de dégâts du côté d’Ayguemorte. Cette année, cette zone paie un prix pour entre les gelées de mars, la grêle de mai et celle d’hier. Le tout dans un contexte global compliqué. »

Sophie Aribaud, conseillère viticole, complète. « cela a tapé à Baurech, Tabanac et à Saint-Germain-du-Puch. Sur mon secteur habituel Grézillac, Branne, Saint-Emilion et en Entre-Deux-Mers, il n’y a rien eu. En revanche, les jeunes plans souffrent de la sécheresse en ce moment, il faut les arroser tout le temps… »

Dans le Médoc, Julien Vignault du Conseil des Vins du Médoc, confirme qu’« hier soir c’est un peu tombé mais surtout de la pluie, c’était encore très orageux dans le nord-Médoc ce matin mais il n’est tombé que de grosses gouttes » et c’est tant mieux. Hélène Larrieux pour l’ODG Médoc, Haut-Médoc et Listrac : d’après les retours d’une dizaine d’administrateurs, « pas de grêle à déclarer. » En revanche, « de très beaux spectacles visuels et sonores hier soir et une répartition de pluies assez hétérogène sur le territoire. Ce matin, il y a eu jusqu’à 40 millimètres de pluie à Cissac-Médoc et Vertheuil par exemple. Une pluie salvatrice  pour la vigne et faciliter le travail du sol qui va permettre d’ameublir la terre. L’eau va contribuer à ce que le cycle de maturité se passe de façon idéale alors que la plante commençait à offrir du manque d’eau. Le timing est parfait pour que la plante continue sa photosynthèse et apporte aux raisins les sucres et les polyphénols nécessaires à une vendange de très belle qualité. »

Dans d’autres secteurs, les vignerons désespèrent d’avoir un peu d’eau, plusieurs me confiaient hier et aujourd’hui n’avoir pas eu une goutte durant cet épisode…

 

Ce mercredi en fin d’après-midi de nouveaux orages de grêle ont pu être observés vers Loubens, Sauveterre, St Pierre de Mons ou encore le Pian sur Garonne, des vignerons dépités qui voient se poursuivre ces aléas climatique qui devraient encore se poursuivre demain. Le nombre d’hectares touchés commence à augmenter en Gironde. Pas facile la vie de vitis… Côté Châteaux est de tout coeur avec eux.

11 Août

Attention aux orages, vigilance jaune, grêle par endroits avec des vents violents

L’épisode de canicule débuté vendredi dernier va connaître en fin d’après-midi ou en soirée sans doute des épisodes orageux qui pourraient être accompagnés de grêle et de vents violents. La Gironde est placée en vigilance jaune.

De nombreux départements sont placés en vigilance jeune, par Météo France. Cela signifie que des orages pourraient être ponctuellement forts voire violents, et pourraient s’accompagner de grêle, ce qui est toujours un danger pour le vignoble qui est en passe de terminer sa véraison.

De fortes pluies sont attendues avec de violentes bourrasques et de la foudre, Météo France demande d’être attentif…Ce mardi à 16h, les températures étaient encore très élevées partout dans l’Hexagone, entre 33 et 37°C.

15 départements sont par ailleurs placés en vigilance rouge dans le Nord de la France du fait de surmortalité dans le contexte actuel lié à la pollution à l’ozone et au covid…

10 Août

Château Guiraud : entre visite des chais et biodiversité, une expérience suave à vivre à Sauternes

Les châteaux aujourd’hui rivalisent d’ingéniosité pour charmer l’oenophile. A Guiraud, 1er cru classé de Sauternes, depuis plus de trente ans le château mise sur la nature et la qualité de ses vins. Certifié bio depuis 2011, Guiraud a une approche assez remarquable au niveau de la biodiversité sur le domaine et de l’accueil à la propriété.

De nombreuses visites oenotouristiques au château Guiraud © JPS

L’arrivée au château par cette grande allée bordée de 181 platanes invite déjà à l’évasion. Vous êtes dans un domaine qui depuis l’arrivée de la famille Planty, Xavier puis Luc aujourd’hui comme gérant (le château étant détenu par les familles Planty, Peugeot, Bernard et Neipperg), mise sur des pratiques culturales qui englobent à la fois la production viticole dans un système plus complexe de biodiversité et d’agroforesterie: le domaine de 128 hectares est bordé de bois et compte près de 600 espèces vivantes recensées.

UN VOYAGE AROMATIQUE

Ce château offre aujourd’hui une palette de visites et palette aromatique à venir découvrir: vous pouvez ainsi visiter le domaine, les chais et vous glisser dans la peau d’un « sommelier d’un instant » en dégustant la verticale de son choix : en effet, château Guiraud propose aux amateurs de choisir 3 millésimes pour une invitation au voyage et aux anecdotes.

ASSOCIATION DE METS ET VINS

Pour couronner la visite, et enrichir l’expérience, Guiraud propose des associations mets et vins du château, avec des produits de saison, fromages, charcuterie, bouchées sucrées-salées, etc…

Luc et Xavier Planty, l’histoire d’une transmission en terre de Sauternes © JPS

LA CHAPELLE POUR UNE PRIERE GOURMANDE

La découverte de ce 1er cru classé est aussi couronnée par une pause dépaysante à La Chapelle (protestante) de 1789 érigée depuis peu en restaurant, tenu par la Maison Lascombes, histoire de découvrir une cuisine bio, locale et de saison aux accents du sud-ouest, les produits provenant en partie du potager du château qui compte 340 variétés de tomates. Un moment unique à vivre depuis La Chapelle ou en terrasse avec vue sur Guiraud.

Pour tout renseignent et les offres oenotouristiques du château Guiraud : 0556766101 ou accueil@chateauguiraud.com

Retrouvez la famille Planty et château Guiraud (à 4’15) au moment des vendanges à l’automne 2019 avec ce numéro de Côté Châteaux spécial Sauternes diffusé sur NOA réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot: 

09 Août

L’Auberge du Vieux Puits, meilleur restaurant du monde selon TripAdvisor

Dans cette chaleur torride de l’été, l’Auberge du Vieux Puits vient de décrocher la fabuleuse meilleure note de l’ensemble de ses clients 5/5 sur TripAdvisor. Un exploit qui classe ce restaurant gastronomique tenu par la famille Goujon 1er et meilleur resto au monde pour TripAdvisor.

© Gilles Goujon, le chef de l’Auberge du Vieux Puis, (photo de profil de sa page Facebook)

C’est dans un petit village des Corbières, Fonjoncouse un village de l’Aude aux 140 âmes, où se trouve cette pépite de la restauration: l’Auberge du Vieux Puits, une affaire familiale tenue depuis 1992 par Gilles Goujon, son épouse Marie-Chrsitine et leurs deux fils Enzo et Axel. Un restaurant gastronomique qui est fière d’arborer 3 étoiles au Guide Michelin.

Ce restaurant vient de décrocher une note de 5/5 devant la Ville Blanche à Rospez dans les Cotes d’Armor et devant le Chila une belle adresse à Buenos Aires en Argentine, qui tous deux obtiennent 4,5. L’Auberge du Vieux Puits a obtenu 703 fois 5 étoiles (excellent) et 70 fois 4 étoiles (Très bon), sur 932 notes attribuées par la clientèle.

« Je croyais à un canular », confie Gilles Goujon au Parisien. « C’est beaucoup d’émotion parce que cela vient directement de nos clients. Ce titre récompense l’équipe entière » commente encore avec humilité Gilles Goujon qui emploie 45 personnes et qui peut compter sur de fabuleux producteurs locaux.

​​​​​​ »Vous ne vous rendez pas compte, c’est incroyable ! Notre restaurant est au fin fond de la pampa et on figure dans un classement mondial ! Avec mon équipe, on a chanté « On est les champions » dès qu’on a appris la nouvelle, on est super heureux ! » confie Gilles Goujon à France 3 Occitanie. « Je sais que les commentaires ne sont pas toujours très bienveillants sur ce site. Du coup, ça me flatte beaucoup d’être consacré par les clients eux-mêmes. C’est une énorme récompense pour mon équipe ».

Sur sa page FaceBook, le chef commente : « c’est une grande joie, une fierté et une récompense pour mes équipes. Nous venons d’être élus « Meilleur restaurant gastronomique au Monde » au « Travellers’Choice Awards Restaurants 2020 »

« Ce classement est établi par les consommateurs du site Tripadvisoret basé sur un algorithme analysant des millions de commentaires et d’opinions recueillis au cours de l’année dernière par des voyageurs du monde entier ».
« Nous cuisinons tous les jours avec amour pour vous, pour exalter vos papilles, pour mettre en lumière les richesses de nos producteurs locaux. C’est avec vous tous que nous partageons ce prix, preuve s’il en est, que notre cuisine sait satisfaire le plus grand nombre, MERCI infiniment. »
Vivre une cuisine haute couture, quelque part en Corbières ! »

Un grand Bravo de Côté Châteaux à la famille Goujon, à l’ensemble de l’équipe de l’Auberge du Vieux Puits.

A lire également : Dans l’Aude, l’auberge étoilée de Gilles Goujon sacrée « meilleur restaurant du monde » dans un classement TripAdvisor

Auberge du Vieux Puits, 5 avenue Saint-Victor, 11360 Fontjoncouse, tel 04 68 44 07 37

07 Août

Bientôt les vendanges pour les blancs : la température dans les différentes appellations de Bordeaux

Avec ce réchauffement climatique, tout s’accélère. Certains envisagent à Bordeaux de lancer les vendanges à partir du 17 août, notamment en Pessac-Léognan, pour d’autres ce sera à partir du 24 août. En tout cas les vendanges cette année devraient être un peu plus précoces que l’an dernier.

D’habitude le coup d’envoi des vendanges en blancs se profile début septembre dans l’Entre-Deux-Mers. Mais là, « cela devrait commencer entre le 20 et le 26 août », selon Bruno Baylet président du syndicat viticole. « Les blancs sont en fin de véraison, le gros des vendanges devrait être pour le 24 août, mais pour les situations les plus précoces ce sera la semaine d’avant. Tout dépend du profil aromatique que l’on recherche, mais avant la fin août beaucoup auront commencé à récolter. »

On sent que le réchauffement climatique est là, déjà il a permis la sortie des bourgeons très tôt dans la saison avec 15 jours à 3 semaines d’avance, parfois 4, preuve que le printemps a été très chaud, hormis les 3 épisodes de faible gel enregistrés en mars et avril. « Si la chaleur se confirme, on risque de jongler et du coup de ramasser la nuit et pas le jour pour garder la fraîcheur, » complète Bruno Baylet.

Pour les terroirs les plus chauds dans les Graves et notamment en Pessac-Léognan, les châteaux qui habituellement lancent la récolte les premiers comme Haut-Brion à Pessac ou Smitrh-Haut-Lafitte à Martillac seront fidèles à leurs habitudes pour lancer parmi les premiers les premières parcelles à ramasser. De même pour château Carbonnieux : « je pense qu’on devrait être en vendanges aux alentours du 17 août. On rentre des niveaux d’acidité et des potentiels aromatiques qu’on avait l’an dernier 10 jours plus tard », m’explique Eric Perrin le co-propriétaire de château Carbonnieux . On est en train de constituer une équipe, on va essayer de mobiliser 40 personnes et de lancer la récolte à ce moment-là. L’année a été assez compliquée comme cela, c’est la saison qui a voulu cela ».

En côtes de Bourg, Didier Gontier, le directeur du syndicat, estime un « début de vendanges fin août-début septembre » et les premières parcelles de rouges plus tôt également. Des prélèvements auront lieu le 24 août et même avant et une réunion avant vendanges devrait se tenir. « Certaines choses sont très en avance, d’autres un peu moins. »

Isabelle Chety, vigneronne en Blaye Côtes de Bordeaux et en Côtes de Bourg (suelement 30 ha de blancs, répartis entre 20 vignerons,  sur 3700 ha en Côtes de Bourg) tempère cette précocité et course aux vendanges : « c’est très du à dire, cela a de l’avance c’est sûr, mais avec la sécheresse il peut y avoir des blocages… On commencera à faire des prélè vements sur les blancs vers le 20 août, pour les rouges et les rosés aussi qui ne doivent pas monter trop haut en degrés d’alcools ».

En tout cas, si certains vignerons sont actuellement en vacances ou s’apprêtent à l’être, d’autres continuent d’être sur le pont et le front de l’oenotourisme : « on fait une saison touristique pas si mauvaise que cela, on a un peu de monde au bar à vin (les vendredis soirs et samedis soirs), également à la boutique, même s’il manque les croisiéristes », commente Didier Gontier. Pour le château Carbonnieux, Eric Perrin confie également avoir pas mal de visites à la propriété et joue « la réactivité » avec de nombreuses livraisons de vin sur le Bassin d’Arcachon.

Quant à Bruno Baylet, il confirme que le blanc est de plus en plus apprécié : « on augmente les superficies tous les ans, des gens qui faisaient du Bordeaux blanc sont passés en appellation Entre-Deux-Mers, avec une identité géographique et de terroir, l’Entre-Deux-Mers est pas mal demandé, on est aujourd’hui entre 1700 et 1800 hectares de blancs. »

05 Août

En visite dans le vignoble de Sancerre, le Premier Ministre a annoncé une rallonge du plan d’aide aux viticulteurs de 80 millions d’euros

Ce matin, le Premier Ministre Jean Castex a visité une exploitation viticole et a promis une rallonge de 80 millions d’euros, ce qui portera les aides de l’Etat envers les viticulteurs  250 millions d’euros.

Le Gouvernement avait déjà annoncé une première enveloppe de 170 millions d’euros pour aider les viticulteurs qui avaient subi de plein fouet la crise de commercialisation liée à la pandémie de coronavirus. De nombreuses voix s’étaient élevées pour dire que ce n’était malheureusement pas assez, comme Bernard Farges, président du CIVB et bien d’autres. Jean Castex, accompagné du Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, s’est donc exprimé en ces termes pour annoncer une nouvelle enveloppe :

« Après avoir dialogué longuement avec les représentants de la profession, l’Etat, qui sous l’égide de mon prédécesseur était intervenue durant la période la plus aigue, l’Etat va accroître son effort de solidarité à destination de ces artisans viticulteurs », commentait aujourd’hui le Premier Ministre en visite dans une exploitation viticole;  « vous mesurez tous qu’il s’agit de petites entreprises, très créatrices d’empois, très mobilisées vers l’exportation qui ont été touchées… »

Nous allons porter le plan d’aides à 250 millions d’euros pour la viticulture et nous veillerons à ce que ces aides puissent être distribuées le plus rapidement possible, car les besoins en trésorerie sont forts », Jean Castex Premier Ministre

De leur côté, les viticulteurs estiment que la crise a engendré un manque à gagné supérieur à 1,5 milliards d’euros, entre la chute des exportations, liée à l’arrêt de nombreux échanges et transports aériens ou maritimes, la fermeture très longue des restaurants et le tourisme quasiment à l’arrêt, qui repart mais pas à la même vitesse, subissant l’absence de nombreux étrangers, d’où une baisse aussi de la consommation et des achats de vins.

La Cité du Vin enregistre une hausse de fréquentation de touristes français et de visiteurs bordelais

C’est une petite lueur d’espoir face à la crise liée au coronavirus, qui a lourdement handicapé la fréquentation de la Cité du Vin depuis le début de l’année 2020, avec notamment les touristes étrangers absents. Même si la fréquentation est en recul en juillet de 31% par rapport au même mois l’an dernier,  ce sont 50% de français en plus et 61% de visiteurs de l’agglomération bordelaise qui ont été enregistrés.

La Cité du Vin, toujours une prouesse architecturale à admirer signer XTU Anouk Legendre et Nicola Demazières © JPS

Il y a des années comme cela, pas terribles, incroyables, du jamais vu. Il faut non seulement se faire une raison mais aussi essayer de voir une petite lueur d’espoir… Celle-ci vient du visitorat français et local. Cette année, la fréquentation est atypique puisque composée de 65% de visiteurs français, dont un quart de parisiens, en augmentation de 67%. De même, les Bordelais et habitants de l’agglomération ont renoué, découvert ou redécouvert ce fabuleux édifice réalisé par le cabinet d’architectes X-Tu, Anouk Legendre et Nicola Desmazières, ainsi que le parcours permanent signé par les concepteurs londoniens CassonMann. Un engouement qui s’explique également par le tarif attractif appliqué cet été, pour les habitants de Bordeaux Métropole, de 10€ par adulte et gratuit pour les mineurs (accompagnés de leurs parents), tarif préférentiel longtemps réclamé par les Bordelais.

« Nous nous réjouissons de constater que les Français, fortement encouragés à passer leurs vacances d’été en France, ont choisi de visiter notre belle région du Bordelais, »Philippe Massol, Directeur Général de la Fondation pour la culture et les civilisations du Vin.

« Au-delà des restrictions de voyage, nous voulons croire également à un mouvement de solidarité pour soutenir les secteurs de la culture et du tourisme, fortement impactés par la crise », complète Philippe Massol.

L’an dernier, les touristes étrangers représentaient largement majoritaire du visitorat et auraient du se situer cette année aux environs de 65%. Mais la crise sanitaire depuis le début de l’année a amputé de 75% le nombre de visiteurs étrangers, d’où cette baisse du nombre de visiteurs aussi enregistrée au global en ce mois de juillet de 31%. Cette année, ce sont les Belges, les Allemands et les Suisses qui sont les plus nombreux au niveau des visiteurs étrangers, alors que l’an passé c’était dans l’ordre les Anglais, les Américains et les Espagnols. Espérons que le mois d’août soit aussi un mois en progression sur la lancée de juillet, côté français, avec quelques étrangers. Bon courage à la Cité du Vin.

 

04 Août

Des vendanges précoces attendues à Bordeaux…

En ce début août, c’est l’occasion de faire un premier point des maturités des raisins au château Jouvente dans les Graves. Cette année 2020 qui avait démarré avec 3 à 4 semaines d’avance par endroits a ralenti au niveau précocité. Toutefois les vendanges en blancs débuteront fin août, parfois un peu avant, et en rouge à parti de la 2e quinzaine de septembre.

Un réchauffement climatique ressenti au printemps qui devrait aboutir à des vendanges précoces © JPS

A Illats en Gironde, au château Jouvente, Olivier Bernadet, directeur technique, et David Gutmann, le propriétaire, constatent ce matin la précocité de maturité de ces raisins blancs, ces sémillons qui déjà se goûtent bien. Le domaine en plein coeur de ce village du sud Gironde fait 8,5 hectares,dont 2 hectares en cépages blancs sémillon (50%, sauvignon blanc 30%, gris 7% et musacdelle 13%).

David Gutmann, propriétaire du château Jouvente, et Olivier Bernadet, directeur technique © JPS

Le gros des vendanges en blancs devrait débuter fin août dans les Graves, et en Entre-Deux-Mers, et peut-être avant en Pessac-Léognan…Au château Jouvente, ce sera début septembre.

« On avait 3-4 semaines d’avance début juin », précise Olivier Bernadet, le directeur technique; « il a fait relativement froid au mois de juin, cela s’est ralenti on a du perdre une quinzaine de jours et depuis qu’il ne pleut plus il y a quand même une stagnation. »

On est sur une année où on a eu très peu de froid, on a eu beaucoup d’humidité au printemps donc tout a été en avance pendant très longtemps; et du fait du mois de juin plus froid et de la sécheresse relative depuis quelques semaines, la maturité s’est un petit peu calmée » Olivier Bernadet, le directeur technique

Du côté des rouges (6,5 plantés en merlot, cabernet sauvignon et petit verdot,), ces merlots aujourd’hui sont sains. La véraison, le passage du vert au rouge de ces baies a bloqué les attaques de mildiou; une véraison quelque peu hétérogène…

Elle a démarré assez tôt, mais avec le temps qui a évolué, qui est devenu un peu plus sec, elle a ralenti, mais la véraison, pour l’instant se passe très bien. Et quand on goûte le raisin, on sent qu’on a un très grand potentiel, » David Gutmann, le propriétaire du château Jouvente.

Comme le veut la maxime, août fait le mou et le goût, cette année qui s’annonce chaude pourrait ressembler au millésime 2015 dégusté avec modération dans le chai…ou le 2019 aussi. « On est quand même bien parti, on a une belle récolte, malgré les accidents de mildiou qui ont impacté de ci de là en volume » précise l’oenologue du domaine Philippe Dulong.

En qualité, on va certainement s’orienter vers des millésimes tels que ceux qu’on a pu connaître l’année dernière, on est sur des schémas identiques, des vendanges chaudes, précoces, des maturités importantes…« Philippe Dulong, président de l’Union des Oenologues de France Bordeaux Sud-Ouest

Les vendanges en rouge devraient débuter à partir de la 2e quinzaine de septembre, avant aussi quelque peu d’avance sur le calendrier habituel, fin septembre ou début octobre pour les merlots.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Jean-Michel Litvine et Françoise Dupuis : 

02 Août

Bourgogne : un violent orage de grêle s’est abattu samedi sur Nuits-Saint-Georges

Samedi après-midi, un orage de grêle s’est abattu sur Nuits-Saint-Georges. Le département de la Côte d’Or avait été placé en vigilance orange aux orages. Cela n’a pas loupé. Quelques dégâts notables dans le vignoble de Nuits-Saint-Georges.

Les dégâts constatés ce matin par Yvan Dufouleur © France 2

Ce matin c’est un moment redouté pour ces vignerons de Côte d’Or qui font le constat des pertes au beau milieu de leur vigne : « là on voit les impacts de la grêle, les grumes qui sont éclatées d’hier, plus on va avancer dans le temps, plus elles vont noircir et tomber…On voit bien les grêlons qui ont éclaté les baies » commente Yvan Dufouleur, président du Syndicat Viticole de Nuits-Saint-Georges pour France 2. « Moi, j’estime les pertes à 15-20% »

Ces parcelles en Bourgogne ont été frappées en quelques minutes à 17 heures hier après-midi, un épisode soudain et localisé qui a empêché les canons à grêle d’être mis en route:  « c’est un foyer qui s’est créé à Nuits-Saint-Georges, c’est un phénomène limité à Nuits-Saint-Georges donc qui ne pouvait pas être détecté à l’avance, et il n’y a pas eu l’alerte de donnée pour déclencher tout ce processus de Mâcon jusqu’à Chablis. »

Je pense qu’il ne faut pas se voiler la face, le réchauffement climatique est là, on voit quand même des épisodes qu’on ne voyait pas il y a 20 ou 30 ans », Yvan Dufouleur, président du Syndicat Viticole de Nuits-Saint-Georges

En cas de grêle les assurances ne remboursent que si les dégâts dépassent 20% des récoltes, la majeure partie des dégâts d’hier devrait être à la charge des viticulteurs.

Avec B.Delombre, T.Grosse, A.Guillerot-Mallick, S.Ripaud de France 2

Revoir le JT de France 2 en replay ici