29 Juin

Jacques-Olivier Pesme: nouveau directeur du Wine Research Center de l’Université de British Columbia au Canada

Figure de Kedge Bordeaux où il a été directeur associé depuis 2006, et où il dirigeait notamment la Wine & Spirits Academy, Jacques-Olivier Pesme rejoint l’Université de Colombie-Britannique (UBC), l’une des plus prestigieuses universités au monde, en tant que de directeur de son centre d’excellence sur le vin.

Jacques-Olivier Pesme ou Bordeaux à la conquête du Canada…

C’est une première dans l’histoire du  Wine Research Center (réputé pour ses travaux sur le séquençage du génome du vin), il est dirigé par un Français, et qui plus est un ancien Bordelais, diplômé de Kedge Business School, et qui y a exercé de hautes fonctions: Jacques-Olivier Pesme qui prend officiellement ses fonctions début juillet.

L’Université de Colombie-Britannique réorganise ainsi son pôle vin créé en 1999 pour développer un Centre d’expertise globale de renommée mondiale. Le Wine Research Center regroupe désormais une équipe pluridisciplinaire de 30 personnes issues des facultés de sciences, sciences sociales, management, chimie et biologie de UBC réparties sur deux campus : Vancouver et Kelowna en Okanagan, au cœur de la région canadienne viticole. Jacques-Olivier Pesme, jusqu’ici Senior Advisor auprès du Directeur de la faculté de management de UBC, va apporter une spécialisation en management et stratégie ainsi qu’une volonté d’innover dans les programmes de formation et les axes de recherche :

Le Wine Research Center est un outil formidable avec des ambitions fortes pour servir la filière et je suis fier
d’apporter ma contribution à ce projet aux cotés des équipes », Jacques-Olivier Pesme.

Pour Roger Sugden, Directeur de la faculté de management de UBC : « UBC investit pour accompagner le développement de nouveaux territoires viticoles. C’est une université d’excellence et nous voulons faire de UBC l’un des grands centres de recherche mondial en vin et porter ainsi la croissance du vignoble canadien et de son marché intérieur, l’un des plus importants au monde »

Le Wine Research Center est à la pointe de la technologie avec ses labos de recherche, sa salle de dégustation et autres infrastructures dédiés à des modules d’enseignement au vin aux 600 étudiants (Bachelor et Master). Sa cave est dotée de 5000 bouteilles dont de vieux millésimes de crus prestigieux, un support pédagogique inégalé dans le monde.

27 Juin

Baron Philippe de Rothschild SA : Ariane Khaida succède à Philippe Dhalluin comme directrice du Pôle Châteaux

C’est un pilier des domaines de Baron Philippe de Rothschild S.A. qui part bientôt à la retraite. Philippe Dhalluin directeur général délégué du Pôle d’Activité Châteaux quitte ses fonctions le 1er juillet, remplacé par Ariane Khaida, ancienne directrice de la maison de négoce bordelaise Duclot.

Philippe Dhalluin à droite faisant déguster le millésime 2016 de Mouton Rothschild © JPS

Au terme de 15 ans passés à diriger les propriétés comme Mouton Rothschild (1er cru classé 1855), d’Armailhac et Clerc Millon, Philippe Dhalluin tire sa révérence et va bientôt faire valoir ses droits à la retraite. S’il laisse à Ariane Khaida son fauteuil, il reste jusqu’au 1er décembre en tant que conseiller auprès du PDG Philippe Sereys de Rothschild, en charge précisément de la transmission des responsabilités au sein du Pôle d’Activité Châteaux.

Philippe Dhalluin aura travaillé de concert avec la Baronne Philippine de Rotshcild puis avec ses enfants Philippe Sereys de Rothschild, Camille Sereys de Rothschild et Julien de Beaumarchais de Rothschild. Avec ses équipes, il a permis de perpétuer la légende de Mouton dont la devise est « Premier je suis, Second je fus, Mouton ne change » et à maintenir, voire améliorer la qualité de ce vin, ainsi que des vins des autres propriétés.

Ma famille et moi-même adressons un immense merci à Monsieur Philippe Dhalluin pour le formidable travail accompli. En 15 ans, il a conduit Mouton Rothschild et nos autres châteaux familiaux à un niveau de qualité et de notoriété qu’ils n’avaient sans doute jamais connu auparavant. Il a également su s’entourer et former les talents nécessaires pour assurer la continuité de cette quête perpétuelle de l’excellence, ” Philippe Sereys de Rothschild PDG de Baron Philippe de Rothschild SA.

Mouton Rothschild et ses chais depuis les vignes © JPS

Ariane Khaida était déjà arrivée dans le groupe à la fin de l’année 2019 comme directrice de la startégie et du développement, précédemment elle a dirigé la Maison de Négoce Duclot, l’une des plus importantes de la Place de Bordeaux. Elle devient Directrice Générale Déléguée du Pôle d’Activité Châteaux (Château Mouton Rothschild, Château Clerc Milon, Château d’Armailhac, Domaine de Baronarques).

Baron Philippe souligne « son énergie, sa capacité de décision ou son sens de la prospective, ainsi que sa parfaite connaissance du monde des grands vins » à travers les différentes fonctions qu’elle a occupées.

Par ailleurs, Jean-Emmanuel Danjoy, directeur-oenologue durant 10 ans de Clerc Milon devient directeur des Propriétés, nouveau poste, il est ainsi responsable technique des trois châteaux Mouton Rothschild, Château Clerc Milon et Château d’Armailhac.

Lire ou relire : Saga Rothschild : Camille, Philippe et Julien continuent d’écrire la légende de Mouton et l’histoire de la société Baron Philippe de Rothschild

Voir ou revoir ce magazine sur la nouvelle génération Rothschild avec une interview de Philippe Dhalluin, réalisé par Jean-Pierre Stahl, Sylvie-Tuscq-Mounet, Thierry Julien: 

Coronavirus: chute de près de 40% des ventes de vin espagnol au 1er semestre

Les ventes de vin espagnol, troisième producteur mondial, ont chuté en moyenne de 38,7% au premier semestre sur un an en raison de l’impact de la pandémie de coronavirus, selon une étude publiée mercredi par la Fédération espagnole du vin (FEV).

Les entreprises viticoles s’attendent à voir leur chiffre d’affaires reculer en moyenne d’un tiers sur l’ensemble de l’année 2020, selon l’enquête réalisée par la FEV auprès de ses adhérents.

Au premier semestre, les sociétés les plus petites (moins de dix employés) sont celles qui ont le plus souffert (-54%), tandis que la baisse atteint en moyenne 30% pour les autres. Plus de la moitié des entreprises interrogées estiment qu’elles ne pourront pas retrouver avant 2022 un niveau de ventes comme avant la crise sanitaire.

Les ventes aux hôtels et restaurants sont celles qui ont le plus souffert des confinements décrétés à travers le monde, avec une chute de 65% du chiffre d’affaires en Espagne et de 49% à l’international. Mais le chiffre d’affaires réalisé auprès des supermarchés a aussi reculé, de 12% en Espagne et 23% à l’exportation.

Les entreprises qui commercent par internet (82% du total) ont toutefois noté une hausse de 161% en moyenne des ventes en ligne depuis mi-mars, précise la FEV, qui note aussi une « certaine amélioration » récente des exportations.

La FEV salue les mesures de soutien récemment annoncées par Madrid, avec notamment des aides au stockage et à la distillation de crise, mais estime qu’elles sont « insuffisantes par rapport aux besoins actuels ».

Sur le plan social, les viticulteurs demandent la prolongation des plans de chômage partiel financés par le gouvernement et s’inquiètent du « possible manque de main-d’oeuvre pour les vendanges, sur le point de commencer », ajoute la fédération.

En 2019, l’Espagne, troisième producteur en volume après l’Italie et la France, a produit 34,4 millions d’hectolitres, une récolte en baisse de 24% en raison de conditions météorologiques défavorables.

A FP

26 Juin

Vigilance orange aux orages sur 13 départements

Météo France alerte sur des orages qui pourraient être violents avec phénomène électrique et grêle par endroits. 13 départements sont placés en vigilance orange. Le phénomène devrait débuter en fin d’après-midi ou début de soirée.

On croise les doigts. On espère que ces orages annoncés ne soient pas si violents, notamment pour les vignerons qui ont déjà payé un lourd tribut depuis le printemps avec une intensification début juin notamment en Gironde et Dordogne.

La ce sont la Dordogne et le Lot-et-Garonne en Aquitaine qui figurent parmi les 13 départements placés en vigilance orange. On se souvient encore des dégâts qui il y q 15 jours ont été importants pour le vignoble de Buzet.

Voici en substance l’alerte et la description de Météo France : « des orages se déclenchent à nouveau par le sud Aquitaine en fin de journée. D’abord peu virulents, ils s’organisent en progressant vers l’est Aquitaine, l’ouest Midi-Pyrénées le Limousin et l’Auvergne ce soir et la nuit prochaine. Ils devraient être accompagnés d’une activité électrique parfois intense, de chutes de grêle pouvant être marquées, et de rafales de vent pouvant atteindre 90/100 km/h, localement 110/120 km/h. De fortes précipitations associées à ces orages sont aussi attendues, avec des intensités pouvant atteindre 30 à 50 mm par heure ; les orages sont cependant assez mobiles.

Atténuation progressive du risque orageux par le sud en première partie de nuit ».

25 Juin

La biologie moléculaire au secours des maladies de la vigne : une révolution à terme ?

Le constat est là : le mildiou se fait de plus en plus présent à la vigne. Après 2018, Voici une attaque pire en 2020. Le laboratoire Baas à Martillac se propose de répondre à cette problématique par l’analyse et la biologie moléculaire, afin de mieux cibler les attaques, les doses et types de produits pour y remédier. Une expérimentation est en cours au château d’Arsac.

Au château d’Arsac,Jérémie Brusini président de Baas, et Loïc Le Bozec et Olivier Bonneau du château d’Arsac © JPS

Mildiou, oïdium et botrytis, des maladies qui pourrissent de plus en plus la vie des viticulteurs, obligés de traiter en bio ou en conventionnel leur maladie de la vigne.

Loïc Le Bozec, chef de culture au château d’Arsac© JPS

« On essaie de jouer sur les doses, surtout en début de cycle et en fin de cycle », précise Loïc Le Bozec chef de culture au château d’Arsac; « après c’est vrai que sur la partie floraison de la vigne on essaie de bien encadrer les choses et la cela devient plus compliqué de faire des réductions de doses ».

Attaque de mildiou sur grappe © JPS

Depuis toutes ces années, on a pu observer ici ou là un phénomène de résistance aux traitements, d’où le recours à Jérémie Brusini biologiste du laboratoire BAAS (Biology as a Solution) qui a installé des pièges pour mieux étudier ces phénomènes et y répondre.

« Là, ce sont des pièges à spores qu’on est en train de tester au château d’Arsac…(…) A partir de l’ADN présent sur ces petits bâtons, on va pouvoir identifier les résistances en présence », commente Jérémie Brusini président de BAAS .

Le château d’Arsac qui a déjà éliminé les pesticides plus plus dangereux, et notamment les CMR (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques) a d’ailleurs pour objectif d’arriver vers zéro résidus de pesticides dans ses vins.

Traitement de produits bio à Arsac ce jour © JPS

« L’idée, elle est double chez nous : de pouvoir premièrement quantifier et de qualifier une attaque par un pathogène », précise Olivier Bonneau directeur technique du château d’Arsac.

Olivier Bonneau, directeur technique du château d’Arsac © JPS

Savoir quel pathogène exactement nous attaque et pouvoir trouver la molécule la plus adapter pour le contenir. Et deuxièmement, en terme de quantité également, de pouvoir adapter les doses de produits qu’on va mettre, voire faire une application parcellaire ».

La révolution pourrait s’opérer ici au Technopôle Montesquieu à Martillac avec le laboratoire Baas qui dans un premier temps va travailler sur des recherches et analyses sur 3 semaines mais souhaite pouvoir réagir au plus près des maladies en une semaine à terme.

Une approche raisonnée et ciblée où l’on peut connaître avant de traiter, savoir quel mode d’action sera le plus efficace de façon à pouvoir réduire le nombre de traitements phytosanitaires sur les vignobles tout en gardant un haut niveau de productivité », Jérémie Brusini président du laboratoire Baas.

Il risque d’y avoir encore beaucoup d’expériences à mener encore avant que cette pratique ne se généralise à tous les domaines du Bordelais ou d’ailleurs.

24 Juin

Contrefaçon: les vins de Bordeaux revendiquent une victoire « significative » au pénal en Chine

L’interprofession des vins de Bordeaux a annoncé mardi avoir obtenu une victoire « significative » pour la défense des indications géographiques, avec la condamnation pénale en Chine, début juin, d’un prévenu pour contrefaçon au salon des vins de Chengdu en 2019.

Dans un communiqué, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) indique que le tribunal de Shanghaï Pudong a condamné le 4 juin un prévenu à 18 mois de prison avec sursis et des amendes de 100.000 yuan (13.000 euros) au titre de sa société, et 50.000 yuan (6.500 euros) à titre personnel, pour « infraction de contrefaçon d’une marque déposée », portant sur un lot de près de 10.000 bouteilles.

En mars 2019, le CIVB avait fait procéder par les autorités chinoises à une saisie de bouteilles sur le stand d’un exposant au salon de Chengdu, l’un des plus importants de Chine. Le contrefacteur « avait été identifié en amont et la saisie préparée avec l’administration chinoise », précisé le Conseil. La contrefaçon portait sur plusieurs appellations du Bordelais et sur des crûs plus ou moins prestigieux, a précisé le CIVB à l’AFP.

L’interprofession avait déposé plainte auprès des autorités chinoises, la procédure suivant son cours de l’administration chargée de la propriété intellectuelle à Chengdu puis à Shanghaï à la police, jusqu’au procès.

Le CIVB a salué « une première en Chine », avec cette « victoire inédite au pénal d’une marque collective » comme le CIVB, « qui permet à +Bordeaux+ de passer un nouveau cap dans le lutte contre la contrefaçon ». L’interprofession avait déjà gagné en Chine d’autres procès pour contrefaçon, souligne-t-on au CIVB, mais en partenariat avec des châteaux privés, pas en tant que marque collective.

Le CIVB relève que le jugement a donné lieu à une conférence de presse du parquet de Shanghai Pudong, démontrant la volonté des autorités chinoises de « faire écho » et « d’utiliser » la condamnation dans la lutte contre la contrefaçon.

Un cap décisif, souligne l’interprofession, avait été franchi en 2016 avec la reconnaissance par la Chine de 45 appellations de vins de Bordeaux.

La Chine (+Hong Kong) est le premier marché des Bordeaux, avec 23% en volume (27% en valeur) et la lutte contre la contrefaçon y est une priorité du CIVB depuis 10 ans, avec notamment la formation de « centaines d’agents » chaque année contre la contrefaçon dans des villes et provinces chinoises considérées prioritaires.

AFP

23 Juin

La gueule de bois des vignerons sud-africains en pleine pandémie

Au début de la pandémie, l’Afrique du Sud a pris la décision très controversée d’interdire la vente d’alcool. Cette stratégie a fonctionné: les accidents et la criminalité ont reculé, soulageant les hôpitaux qui devaient se préparer à l’afflux de malades du coronavirus. Mais elle a eu des conséquences catastrophiques pour la filière viticole du pays, l’une des plus importantes au monde, qui emploie 300.000 personnes.

« A cause de l’interdiction des ventes d’alcool, environ 18.000 emplois ont été perdus », estime Maryna Calow, porte-parole de l’organisation Wines of South Africa qui assure la promotion des vins locaux. « On estime qu’à long terme, jusqu’à 80% de nos caves vont fermer », ajoute-t-elle à l’AFP.

En plus d’interdire la vente d’alcool pendant neuf semaines, les autorités sud-africaines ont aussi prohibé les exportations de vin pendant six semaines, un coup très dur pour la filière. « Nous sommes le seul pays au monde où les exportations de vin n’étaient pas autorisées », s’indigne Boyce Lloyd, PDG de KWV, l’un des principaux producteurs.

Les deux interdictions ont finalement été levées, seulement partiellement pour la vente d’alcool qui reste interdite du vendredi au dimanche. Mais le mal est fait.

Dans des pays comme le Canada, la Suède, la Finlande, les millésimes sud-africains, qui se vendaient très peu à cause de la suspension des exportations, ont disparu très rapidement des rayons, explique le patron de KWV.

« Quand vous n’avez pas de stock, vous ne pouvez évidemment pas vendre et (…) vous perdez votre place sur les étals. C’est un vrai risque que nous courons », regrette Boyce Lloyd qui fait campagne pour que les vignerons ne « soient pas punis pour des limitations imposées par le gouvernement ».

Avec l’interdiction d’exporter, « le robinet s’est retrouvé tout à coup à sec », a lui aussi constaté James Mckenzie, propriétaire du domaine Nabygelegen à Wellington
(sud).

Les acheteurs internationaux sont désormais frileux et cherchent des vins d’autres pays « au cas où il y aurait de nouveau un problème » en Afrique du Sud, ajoute-t-il. « Ce sont des décisions qui pourraient nous affecter dans les années à venir. » Même les interdictions levées, la situation reste donc extrêmement compliquée pour les vignerons, d’autant qu’ils doivent faire face à des retards significatifs dans les exportations.

« Au terminal du Cap (sud-ouest), il y a eu de gros problèmes de personnel qui ont contracté le coronavirus. Il fonctionne à 50% de sa capacité », explique Boyce
Lloyd. En moyenne, les retards de livraison sont de l’ordre de deux à trois semaines actuellement, précise-t-il. Avant le confinement, 90% des exportations étaient livrées dans les temps. En juin, ce chiffre est tombé à 55%.

Selon Maryna Calow, des producteurs rencontrent aussi des difficultés pour importer des bouchons du Portugal ou encore du verre d’Europe pour leurs bouteilles, ce
qui complique encore leur travail.

Seul rayon de soleil dans ce ciel très nuageux, les viticulteurs sud-africains ont tous observé une explosion de leurs ventes depuis la levée, début juin, de l’interdiction de la vente des alcools.  « Les gens n’ont pas pu acheter d’alcool pendant deux mois, du coup on doit gérer
maintenant l’accumulation des commandes », explique Boyce Lloyd. La demande est telle que KWV a même dû fermer temporairement son service de commandes
en ligne. « On a simplement dit: « Désolé mais on ne peut pas gérer les commandes en ligne », explique Boyce Lloyd.

« L’ouverture le 1er juin, c’était comme un lâcher de taureaux dans l’arène. Les acheteurs venaient et on ne pouvait pas se frayer un passage », se rappelle James Mckenzie. « C’est très bon pour nous, mais je ne sais pas si ça va rattraper deux mois de pertes ».

AFP

22 Juin

Pique-Nique géant avec les Vignerons Indépendants les 26 et 27 juillet

Même si les Vignerons Indépendants n’ont pas pu organiser leurs salons ces derniers mois, ils vous fixent rendez-vous comme chaque année sur leur propriété pour un pique-nique et une dégustation de leurs vins. 300 vignerons y participent partout en France.

C’est le 10e grand pique-nique national organisé par les Vignerons Indépendants. Durant 2 jours, les 26 et 27 juillet, plus de 300 domaines dans toute la France ouvriront leurs portes aux visiteurs. La formule est simple : chacun amène son pique nique et le vigneron, lui, offre les vins et animations pour toute la famille.

Un événement pour tous les amateurs, passionnés ou néophytes, où patrimoine, architecture et vin vont se mêler. Plus de 1000 activités sont proposées en France : des animations variées à travers tous les vignobles ; de l’initiation à la dégustation, des  quizz œnologiques, des expositions d’art, des concerts, du théâtre, des balades à pied, à vélo, en calèche, en 2CV, en poney et même en segway, des escape-game, des jeux de pistes, un rallye automobile, mais aussi une découverte de la biodiversité à travers le vignoble…

Bien évidemment, les mesures de sécurité seront appliquées en raison du covid qui pour l’instant est encore présent sur le territoire:  Activités en plein air, distanciation obligatoire, visites, nombres maximum, gel et point d’accueil : tous les points ont été passés en revue. Les 300 domaines participants ont été largement sensibilisés et formés pour l’accueil du grand public.

21 Juin

Les frères Todeschini offrent un nouveau visage à Mangot

Voilà 10 ans que Karl et Yann Todeschini font un travail de fond à Saint-Etienne-de-Lisse à la propriété familiale, château Mangot. Avec le millésime 2018 qu’ils viennent de mettre en bouteille, ils signent là le nouveau « visage de Mangot » comme ils disent. 2020 sera aussi le premier millésime certifié en agriculture biologique, après 10 ans de pratique bio.

Yann et Karl Todeschini, pour les vendanges 2017, à Mangot © Jean-Pierre Stahl

Quand Mangot dévoile son nouveau visage, on se demande si l’opération s’est bien passée ? Rassurez-vous, même si c’est une transformation en profondeur qui est menée depuis 10 ans par les frères Todeschini, vous y retrouverez vos petits… et leur bonne tête.

Car cela fait des lustres que je les suis, pas autant que cette date où le domaine a été fondé, 1515 (selon les traces écrites retrouvées par un historien, même date que Marignan…), mais tout de même, pas loin de 10 ans.

A Mangot, c’est donc un travail de fond qui est entrepris par les frangins, Karl et Yann, les surdoués de la vigne, ceux qui tutoient le cep tous les matins pour que demain « le goût du lieu » se retrouve dans le verre. Depuis 12 ans, « nous mettons tout en oeuvre pour que nos raisins expriment notre terroir, pour que nos raisins aillent vraiment puiser l’ADN de notre sol » commente Karl Todeschini. Depuis toutes ces années, la volonté affichée a été de rendre les sols plus vivants et d’obtenir un équilibre nutritionnel au niveau du végétal, voilà donc 10 ans qu’ils se sont orientés vers le bio avec une conversion de leur vignoble, 34 hectares, depuis le millésime 2017, et donc leur premier millésime estampillé AB sera le 2020. Après, bon il ne faut pas trop l’ébruiter, mais les Todeschini, en perfectionnistes, sont déjà axés sur la biodynamie et entament également une conversion, mais chut ça il ne faut pas le dire.

Le résultat est à la hauteur de leurs exigences: une recherche de « fraîcheur, d’opulence, d’élégance, de fuit, ce côté dense mais aussi avec de la délicatesse »commente Karl, qui encense aussi le travail réalisé en commun avec Yann, mais aussi Thomas Duclos, notre oenologue, « c’est le travail d’une famille mais aussi d’une équipe, mobilisée presque H24: « on a travaillé hier toute la journée, mais aussi dimanche dernier pour traiter et on n’a pas un pet de mildiou… »

Mise en bouteille en cette fin de semaine du millésime 2018 au © château Mangot

Il y a la patte des vignerons, mais aussi « l’identité du cru, on fait un vin de lieu » sur le terroir argilo-calcaire de Saint-Emilion ici à Saint-Etienne-de-Lisse : « un terroir de taré » partagé avec « Faugères, Fleur Cardinal, il y a là un dynamisme énorme. »

Le nouveau visage, c’est aussi le flacon et l’étiquette, repensés, tant concernant château Mangot que l’autre cuvée signature. La réflexion a été menée durant le confinement. Karl et Yann se sont tournés vers Vincent Pousson pour le travail graphique et l’originalité.  Château MANGOT reprend la gravure authentique de 1897 du Feret, une étiquette presque « intemporelle, épurée, au gout du jour, sans artifice graphique ou de technique d’impression.  Simplement ancrée à l’histoire en s’appuyant sur des objets historiques du château… », commente Yann Todeschini.

Et puis il y a la cuvée qui leur tient à coeur qu’ils ont baptisée « Distique »: «réunion de deux vers de mètre différent, formant un sens complet », alors là je dis à Yann, là on tombe presque dans le « mystique » « oui ou le Todestique », me répond-il : « c’est notre défouloir et tripe artistique », avec Karl. « On essaie de se mettre d’accord , de pousser plus loin une signature, il y a là un côté plus personnel. Sur Saint-Emilion et Mangot, on s’attend à un majorité de merlot, typique d’un grand cru de Saint-Emilion, là sur Distique on a 40% merlot, 40% cabernet France et 20% de cabernet sauvignon. On adore les cabernets et particulièrement le cabernet franc. On veut ici pousser le cabernet franc et notamment en amphore. On ne met pas d’année sur l’étiquette, mais on décompte depuis nos débuts: c’est notre XIIe millésime sur le 2018. Ce sont 6000 bouteilles produites et qu’on va commercialiser après 3, 5 ou 7 ans », quand le vin pourra pleinement s’apprécier.

Nouveau visage aussi, car Karl et Yann sont en train de terminer de concrétiser le passage de relais avec leur père et leur mère: « c’est en cours, une passation pour continuer à perdurer ». Le domaine avait été acheté en 1952 par leur grand-père. « En France, les transmissions familiales sont compliquées, on n’est pas vraiment aidé, et quand on voit le nombre d’investisseurs qui continuent à investir dans le vignoble, ils ont des moyens qu’on n’ pas…Mais on se débrouille par le travail et l’intelligence ». Pour sûr, Karl et Yann, ce sont des bosseurs, des vignerons talentueux et surtout qui ne dorment pas.

19 Juin

Après 3 mois de fermeture, la Cité du Vin est enfin soulagée de pouvoir ouvrir à nouveau

C’était une attente de nombreux visiteurs ce matin: la réouverture de la Cité du Vin, l’emblème de Bordeaux, fermée début mars à cause de l’épidémie de coronavirus. De nombreuses mesures de protection sanitaire ont été prises. La Cité du Vin table sur 150 000 à 200 000 visiteurs pour cette année très particulière.

Philippe Massol, invité du 12/13 sur France Aquitaine © JPS

La Cité du Vin: cela fait plus de 3 mois qu’ils rêvent de la visiter. A 10 heures ce matin, leur rêve est devenu réalité.

« J’ai réservé au mois de février, malheureusement  le covid-19 a tout annulé. Là j’avais réservé 3 jours à Bordeaux et avec une escapade chez Coutanceau à La Rochelle, nous sommes vraiment contents que la Cité du Vin ouvre aujourd’hui », commente Alain Henry de Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher). « Cela fait quelques mois que j’habite ici, j’avais envie de visiter la Cité du Vin, mais avec le covid je n’ai pas pu. Je suis donc venu pour le premier jour de réouverture » ajoute Céline Lefebvre de Biganos.

Pour l’heure, ce sont essentiellement des habitants de la région ou des touristes français qui ont répondu « présent ». Avec, petite nouveauté non négligeable pour les familles, l’entrée gratuite pour les enfants jusqu’à 17 ans.

« Il y a eu cette interruption de 3 mois et c’est l’ouverture qui nous a permis de passer le week-end à Bordeaux », commente Marine Letourneux de Rennes.

Depuis l’accueil et jusqu’au parcours permanent, une sécurité sanitaire et des règles de distanciation sont observées: « cela commence avec le port du masque obligatoire, beaucoup d’informations pour maintenir ces distances d’au moins un mètre entre chacun, pour les personnes qui ne se connaissent pas parce que les tribus peuvent rester ensemble…Dans notre parcours permanent, c’est un film anti-bactérien qui a été mis sur tous les écrans tactiles », précise Philippe Massol, le directeur général de la Cité du Vin

Pour la réouverture, seulement 50 personnes, la moitié des effectifs, ont repris le travail, car la clientèle étrangère fait cruellement défaut, elle représentait 65 % de la fréquentation l’été dernier.

Les premiers signes sont assez rassurants, on a des gens qui viennent d’assez loin et bientôt les frontières avec les pays limitrophes vont être ouvertes et on va pouvoir accueillir de nombreux visiteurs », Sylvie Cazes la président de la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin.

La Cité du Vin, toujours une prouesse architecturale à admirer signer XTU Anouk Legendre et Nicola Demazières © JPS

La Cité du Vin table sur 150 000 à 200 000 touristes cette année, en 2019 elle avait accueilli 416 000 visiteurs.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Camille Becchetti, Ines Billaut, Thierry Culnaert :