18 Fév

Dossier vigne et vin : quels travaux à la vigne et au chai l’hiver ?

Il n’y a pas qu’en été qu’on travaille dur dans les rangs de vigne pour les vendanges, l’hiver n’est pas de tout repos. Entre la taille de la vigne, les bois à tirer, le broyage de ceux-ci, mais aussi le carassonage, il y a de quoi s’occuper. Au chai, il y a aussi du boulot entre les soutirages et les assemblages en vue de la présentation du millésime 2019 pour les primeurs en mars-avril… C’est le dossier vigne et vin de ce mois-ci tourné entre le château Tour Birol et le château Labadie en Côtes de Bourg.

Damien Labiche dans ses vignes du château Tour Birol, 43 hectares en Côtes de Bourg © JPS

A Samonac en Côtes de Bourg, Damien Labiche vient de tailler sa vigne et tire les vieux bois pour permette la prochaine repousse. « La taille, c’est un moment très important pour nous… C’est le moment de l’année où se décide la charge que l’on veut garder sur les vignes, savoir l’étalement de raisin que l’on veut avoir », explique Damien Labiche vigneron au château Tour Birol.

Mais cette année, il a décidé de retarder de deux mois le début de la taille entre février et mars: « souvent, on dit qu’on commence à tailler à la chute des feuilles, à partir du 25 novembre ou début décembre…mais cette année par choix, on a préféré attendre pour tailler parce que vu qu’il fait chaud, la vigne risque de repartir plus vite, donc en attendant un maximum on essaie d’avoir un pseudo repos végétatif pour pallier les gelées du printemps… »

A vol d’oiseau à quelques kilomètres, le château Labadie procède déjà au broyage de des bois déjà taillés et disposés au beau milieu des rangs de vigne « On retire tous les bois de taille du rang et on vient les mettre au milieu de manière à ce qu’ils soient broyés par le broyeur qu’on voit derrière le tracteur… » explique Damien Dupuy du château Labadie. « Tout simplement cela va les broyer en petits morceaux et les relaisser au milieu de la parcelle de manière à ce que toute la matière organique qui est contenue dans les sarments reste sur le sol et soit réintégrée plus tard dans la nutrition pour les prochaines années. »

Sur une autre parcelle, Damien Dupuy a une autre équipe de 4 personnes qui s’occupe à réaliser le carassonage, un nom qui vient de carasson qui désigne le piquet  à changer dans la parcelle pour que la vigne puisse pousser correctement et que le poids de celle-ci soit supporté :

« On va tester et remplacer tous les piquets qui ont été cassés, endommagés ou qui ont pourri dans la terre, et on va retendre les fils de fer, puisque c’est tout cela qui va permettre ensuite de maintenir la végétation verticalement dans le rang et donc en saison morte il faut qu’on entretienne ce palissage, de manière à ce qu’entre le printemps et l’été tout tienne correctement. »

Damien dupuy, du château Labadie © JPS

Autre opération délicate et tout aussi importante, menée par Sandrine et Sandrine, c’est le pliage des astes, ces baguettes fructifères qui a terme donneront des rameaux et des grappes de raisin : « le tailleur laisse 2 astes verticales sur le pied de vigne, le but du jeu va être de venir les plier sur le fil de fer de manière à les avoir bien horizontal, et que chacun des bourgeons laissés vont pouvoir pousser et ensuite donner des rameaux qui vont donner des raisins qui vont être étalés sur la longueur du rang. »

Des travaux à effectuer en fonction du temps aussi : le carassonnage peut se faire par tout temps, « même sous la pluie ce n’est pas un souci », « le pliage il vaut mieux qu’il fasse doux et humide car les lattes plient plus facilement », « pour le broyage des sarments il faut que le tracteur puisse passer dans la parcelle donc qu’il n’y ait pas trop d’eau. »

Impossible de s’ennuyer, car il y a aussi le travail au chai: Damien Labiche effectue ses soutirages chaque mois pour enlever les impuretés du vin : « jusqu’au mois de mai-juin, on fait tous les mois un soutirage, là on est en préparation des primeurs, c’est pour cela qu’on essaie d’avoir les vins les plus propres possibles et le plus aéré possible pour qu’ils soient présentables à la dégustation dans quelques mois ».

Damien Labiche, un vigneron passionné par son terroir © JPS

Un millésime 2019 qui depuis sa récolte continue de réserver de bonnes surprise au vigneron: « vraiment, je suis très enchanté par ce 2019, des fruits noirs, des fruits rouges, une belle concentration, des tanins très soyeux, pas une énorme structure mais une finesse des tanins, qui est idéale », commente encore Damien Labiche.

Un assemblage 60% merlot 40% malbec qui promet pour les dégustations professionnelles fin mars début avril à l’occasion des primeurs… En attendant, bon courage à tous ces vignerons et aux petites mains de la vigne.

17 Fév

A l’occasion de Blaye au Comptoir, Côté Châteaux vous propose une émission spéciale vignerons de Blaye sur France 3 NOA

Rendez-vous le 24 février à 20h15 sur France 3 NOA pour un petit plongeon au XVIIe siècle en plein coeur de la Citadelle Vauban, au clos de l’Echauguette, avec Nicolas Carreau le président du syndicat viticole de Blaye. Vous allez tout savoir sur ces 450 vignerons de cette appellation très familiale. Parmi les familles emblématiques, vous rencontrerez la famille Lardière très touchante au château La Martellerie mais aussi Eric Bantegnies qui mène un vignoble en lyre au château Haut-Bertinerie. Ce Côté Châteaux se terminera avec une dégustation menée de main de maître par Jacques-Henri Bravard du château Haut-Meneau chez Mondovino à Bordeaux pour l’opération Blaye au Comptoir.

Nicolas Carreau et Mickaël Rouyer, le président et le directeur du syndicat de Blaye au Clos de l’Echauguette à la Citadelle de Blaye © JPS

Bienvenue à Blaye, un nom bien connu pour sa Citadelle Vauban construite il y a 330 ans, mais aussi pour son terroir connu des amateurs de vin. C’est au Clos de l’Echauguette (du nom de cette petite guérite en pierre où un guetteur pouvait voir arriver toute menace) que débute cette première séquence avec Nicolas Carreau, le tout nouveau président du syndicat viticole de Blaye. Cette parcelle de 15 ares a été donnée par la ville de Blaye, charge aux vignerons de la cultiver, d’y planter du merlot, le tout mené désormais en bio (1er millésime certifié bio en 2017), avec un cheval de labour pour le travail à la vigne…

Un petit coup de jeune qui symbolise bien les vins de Blaye, avec un pied dans la tradition et un pied dans la modernité », Nicolas Carreau président du syndicat de Blaye

« On a revu entièrement notre site internet mais aussi notre communication avec un nouveau slogan « paroles de vignerons » qui symbolise bien les vins de Blaye, car derrière chaque grille de château, derrière chaque maison, il y a une famille, un vigneron, avec une vraie identité et une vraie personnalité ». Quant aux efforts effectués sur l’appellation, « on constate des gens qui s’engagent dans différentes voies, il y a le bio, également l’agriculture raisonnée, différents labels comme Terra Vitis, ou Haute Valeur Environnementale, il y a une vraie prise de conscience depuis quelques années, mais maintenant, on le fait davantage savoir et on le met aujourd’hui en avant… »

Blaye, ce sont 450 vignerons, 6000 hectares répartis sur 41 communes, des domaines essentiellement familiaux… « C’est une vraie identité blayaise, on a 450 propriétés, c’est 450 vignerons, 450 familles, et donc une vraie identité, des gens avec de la personnalité pour porter nos traditions mais aussi du dynamisme. »

Maël Joubert et sa mère Véronique Lardière au château la Martellerie © JPS

Et parmi ces familles plutôt touchantes, je vous propose de regarder le portrait de la famille Lardière. A Saint-Palais, ils sont vignerons du grand-père Didier à la fille Véronique et en passant par le petit-fils Maël au château la Martellerie. « Didier Lardière, vigneron depuis 1975 », « Véronique Lardière, je suis la fille je me suis installée en 1998 », « Joubert Maël, je suis le petit fils de Didier Lardière et le fils de Véronique Lardière ». Véronique Lardière a cette métaphore qui sonne juste pour décrire le quotidien du vigneron bordelais : « La vigne elle est comme le vigneron, au mois de mars quand on taille la vigne, la vigne elle pleure, c’est comme si elle était en souffrance, mais à la fin, elle finit par donner du fruit, avec persévérance, avec confiance… » confie Véronique Lardière. « C’est quand même difficile, vus les cours actuellement de Bordeaux et de l’Aoc Blaye Côtes de Bordeaux, c’est vraiment en chute libre », ajoute Maël.

Les vignerons, nous sommes comme notre vigne, on souffre, on pleure, mais avec l’espérance on arrivera à remonter la pente pour produire un très très bon nectar » Véronique Lardière château La Martellerie.

Un château qui a su faire preuve d’initiatives, en lançant par exemple 4 chambres d’hôtes, et en se diversifiant, avec aussi un élevage de moutons« cela fait 15-20 ans qu’on a des moutons, ce n’est pas qu’un château c’est aussi une ferme et les gens qui viennent nous voir aiment bien, ceux qui aiment les bêtes aiment les hommes… » 

Didier Lardière, le grand-père, Véronique la fille et Maël, générations de vignerons à La Martellerie © JPS

Et de me dévoiler leur « petit chai à barriques », « il y a aussi l’odeur, ici on est bien » confie Véronique. « Les vins de Blaye, ce sont des vins de partage, légers, fruités et facile à boire, mais il y a aussi la vinification qui fait aussi le reste, et nous fait des vins qu’on peut garder 20 ans… car on fait des macérations longues qui permettent d’extraire un maximum de tanins et de puissance et moi je veux un vin authentique, un vin de terroir. C’est vraiment une passion, un amour mais aussi une histoire de famille, » conclue Véronique Lardière.

Par ici le Côté Châteaux Spécial Blaye par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot : 

La suite de ce Côté Châteaux nous amène à la Maison du Vin de blaye à la rencontre de Mickaël Rouyer, le directeur du syndicat; une maison qui a une belle visibilité car juste en face de la Citadelle qui accueille à l’année plus de 400 000 visiteurs depuis le classement de celle-ci à l’UNESCO. « On trouve ici essentiellement du vin des vignerons de Blaye Côtes de Bordeaux, on a 300 références, mais aussi une 40aine de vins blancs, un peu de rosés et un peu de crémants…Le gros avantage, c’est qu’ici tous les vins sont à « prix propriété », avec des super rapports qualité-prix entre 4 et 8€ en blancs et de 7 à 8€ en moyenne sur les rouges. »

Néanmoins, la commercialisation des vins de Bordeaux et de Blaye actuellement pose problème, c’est toute une filière qui est en crise, même si « à Blaye on s’en sort un peu moins mal que les autres car on commercialise 85% en France et c’est vrai que c’est un avantage à l’heure où on parle beaucoup de la taxe de 25% aux USA, on parle beaucoup de la Chine avec cette histoire de virus et les accords commerciaux entre la Chine et l’Australie, et le Brexit pour l’Europe, donc on a des marchés à l’export un peu tendus en ce moment ». 

Notre force Blayais, c’est d’être présent sur le marché national, chez les cavistes, chez les restaurateurs, on fait Blaye au Comptoir tous les ans à Bordeaux au mois de février, on le fait aussi à Paris, donc on essaie d’inciter nos vignerons à s’occuper du marché français un marché qui a longtemps été délaissé…et qui pourtant est encore et toujours un marché d’avenir.«  Mickaël Rouyer, directeur du syndicat de Blaye.

Eric Bantegnies et son vignoble en lyre au château Haut-Bertinerie © JPS

Cette commercialisation est énorme environ 30 à 35 millions de bouteilles chaque année, « on est la 5e appellation de vins rouges vendus en France… »« on est aussi très présent en grande distribution, où là aussi c’est un peu compliqué en ce moment, avec des foires aux vins qui ont été difficiles, donc tout ce qu’on fait en Blaye Côtes de Bordeaux c’est de nous rapprocher du consommateur final…On veut que le consommateur fasse partie de la famille tout simplement. »

Et parmi ces belles histoires de famille, il y a celle d’Eric Bantegnies, vigneron depuis plus de 30 ans à Cubnezais qui exploite avec son frère Frantz un vignoble en lyre (75% en rouge à dominante cabernet sauvignon et 25% de blanc avec exclusivement du sauvignon)…

« Ce pied de vigne est dédoublé, divisé en deux bras, de façon à avoir un double palissage et à décupler la surface foliaire active, et en même temps on va aussi décupler le volume de cep de vigne par hectare, c’est une des alternatives aux très fortes densités de plantation, et donc on va augmenter sensiblement la qualité des raisins. »

Avec Mickaël Rouyer, Eric Bantegnies va nous dévoiler son chai aux 450 barriques de rouge : « ce sont les 2019 qui ont été mis en barriques au mois de décembre, puisqu’on a remonté les 2018 après 12 mois d’élevage, le grand vin est élevé en barriques neuves, des barriques de chêne français, durant une durée de 12 mois à peu près, le 2e vin est élevé en barriques d’un an et la cuvée plus classique traditionnelle en barriques de 2 ans d’âge. Chaque parcelle est élevée séparément dans des lots de barriques différents. On a 25 parcelles à peu près et à la fin on va se retrouver avec 75 lots de taille différente et de volume différents. »

Et de déguster à la barrique : « ici ce sont des merlots qui ont une quarantaine d’années, et qui sont produits sur une parcelle d’argilo-calcaire exposée plein sud, qui est une des très bones parcelles de la maison… » Eric et Frantz Bantegnies produisent à l’année 400 000 bouteilles à l’année dont 35 à 40% de 1er vin. 80% est commercialisé à l’export (Europe du Nord, Asie, Amérique du Nord) et 20% en France. Un peu plus loin, tous deux dégustent une barrique de malbec « ah là ça sent le cassis, on dirait de la crème de cassis de Bourgogne. »Le malbec est un cépage accessoire dans l’appellation Blaye, qui rentre chez nous à hauteur de 5 à 10%,

A Bordeaux et Blaye, on a assemblé depuis la nuit des temps plusieurs cépages, ce n’est pas par hasard, c’est parce qu’il y a une complémentarité entre eux, donc le malbec va apporter une petite touche qui va nous permettre, non pas d’atteindre la perfection mais presque, en tout cas d’atteindre l’équilibre idéale comme à chaque fois que l’on travaille sur nos assemblages » Eric Bantegnies châetau Haut-Bertinerie.

Cette Opération Blaye au Comptoir cadre totalement avec la philosophie maison, comme nous l’explique Jacques-Henri Bravard du château Haut-Meneau. Sa propriété existe depuis plus de 200 ans et s’est fait connaître au Japon dans le célèbre manga « les Gouttes de Dieu ». 

Il participe depuis 10 ans comme 50 vignerons à cette dégustation dans les bars à vins, chez les cavistes et restaurants de  Bordeaux les 6 et 7 février. « C’est ça Blaye au comptoir, le vigneron offre le 1er verre et va expliquer après son savoir-faire, sa production, c’est un échange, en toute convivialité et en toute décontraction et cela dura durant 2 jours en février à Bordeaux et cela existe depuis 25 ans à Paris », commente Mickaël Rouyer.

Cela nous permet de sortir un peu de nos vignes et surtout d’avoir un contact direct avec le consommateur pendant la dégustation, de voir aussi les attentes des consommateurs, de pouvoir adapter nos vinifications et assemblages en fonction des goûts et des attentes des consommateurs. »

L’équipe de Côté Châteaux Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot au centre entourés deJacques Henri Bravard du château Haut-Meneau et Mickaël Rouyer

Voici donc un avant-goût de ce numéro savoureux qui vous parlera aussi aussi de quelques accords avec la cuisine de la Kitchen à Mondowine où était présent Jacques-Henri Bravard du château Haut-Meneau lors de cette opération Blaye au Comptoir.

A vos tablettes : Côté Châteaux n° 14 Spécial Blaye en Côtes de Bordeaux dès le lundi 24 février à 20h15 sur France 3 NOA. Un numéro réalisé par Jean-Pierre Stahl avec Sébastien Delalot et à voir ici sur You Tube: 

15 Fév

Taxes américaines: les exportateurs de vins et spiritueux veulent un fonds de compensation

 La Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) a demandé samedi la création d’un fonds de compensation, face à la décision américaine de maintenir à 25% les droits de douanes additionnels sur leurs produits dans le cadre du contentieux aéronautique américano-européen.

L’administration américaine avait décidé d’appliquer des tarifs douaniers punitifs sur 7,5 milliards de dollars de produits européens en représailles contre des subventions reçues par Airbus, et jugées indues par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Parmi les produits touchés, les vins et certains types de spiritueux français se sont vu imposer une surtaxe de 25%, décision pénalisante pour ce secteur d’activité, dont les Etats-Unis sont précisément le premier marché à l’exportation.

Le maintien de ces droits de douanes supplémentaires, annoncé vendredi par l’administration américaine, “représente un danger majeur pour la pérennité de nos entreprises et plus largement de la filière vin”, s’inquiète la FEVS dans un communiqué pour qui “si Airbus est au coeur du conflit, c’est bien le vin qui est au coeur des sanctions”.

A la veille du Salon de l’Agriculture (qui doit ouvrir ses portes le 22 février), nous demandons solennellement au Président de la République de débloquer sans attendre 300 millions d’euros sous la forme d’un fonds de compensation d’urgence”, Antoine Leccia, président de la FEVS.

Depuis l’application de cette décision américaine, la FEVS chiffre à 17,5% le recul des exportations des vins français pour le seul dernier trimestre 2019, ce qui représenterait une perte de chiffre d’affaires supérieure à 20%.

Le maintien de ces taxes additionnelles pourrait entraîner une perte de plus de 50% de chiffre d’affaires pour près d’un tiers des entreprises du secteur, avait assuré la Fédération lors d’une conférence de presse mercredi lors du salon Wine Paris-Vinexpo.

Une surtaxe qui inquiète d’autant plus que ni les vins italiens ni ceux du Portugal ne sont touchés par une décision similaire, renforçant ainsi leur compétitivité face aux vins français, malgré les gros investissements réalisés sur la décennie écoulée par les grandes maisons de l’Hexagone.

Si l’année 2019 a été très bonne pour les exportateurs de vins et spiritueux, avec une hausse de 0,7% des volumes et 5,9% de la valeur, la profession s’inquiète d’une année 2020 qui pourrait être difficile, entre sanctions américaines, coronavirus en Chine et Brexit, perturbant les trois premiers marchés d’exportation.

AFP

Exportations de vins et spiritueux français en 2019: +5,9% malgré les taxes Trump

La France a exporté pour 14 milliards d’euros de vins et alcools en 2019, en hausse de 5,9%, a annoncé mercredi la Fédération des exportateurs (FEVS), un résultat néanmoins en « trompe-l’oeil » vu les surtaxes américaines de 25% imposées en fin d’année.

Image d’illustration © JPS

La Fédération a ainsi mis en garde contre un « environnement commercial particulièrement incertain » sur les trois premiers marchés (Etats-Unis, Royaume-Uni, Chine) qui représentent à eux seuls plus de 50% du chiffre d’affaires global des exportateurs.

Le gouvernement avait signalé début février que les exportations de vin vers les Etats-Unis ont chuté de 44% en novembre après l’entrée en vigueur mi-octobre des taxes de 25%.

Au total, 194,6 millions de caisses de 12 bouteilles (+0,7%) ont quitté le territoire. Le solde des échanges a progressé de 8,5% à 12,7 milliards d’euros, a précisé la FEVS dans un communiqué, les vins et spiritueux confirmant ainsi « leur place de second excédent commercial derrière le secteur aéronautique ».

Dans le détail, en volume, les viticulteurs français ont exporté 139 millions de caisses de 12 bouteilles de vins. La hausse la plus importante revient aux vins de Bourgogne (+8,1%), aux mousseux (+7,9%) et aux vins de Loire (+6,1%), ainsi qu’aux vins sans indication géographique (+5,3%).

En valeur, ce sont aussi les vins de Bourgogne qui ont enregistré la plus forte hausse (+10%) l’an dernier, suivis par ceux du Val de Loire (+8,6%) et ceux de Provence (+8%). Les champagnes, dont le volume des ventes a à peine décollé à l’étranger l’an dernier (+0,9%), ont bien amélioré leur valorisation (+7,5%).

D’une manière générale, la valeur de tous les vins s’est appréciée, sauf les pétillants (-10,2%) et les vins tranquilles sans indication géographique et sans cépage (-1,5%).

En valeur, les vins de Bordeaux se sont maintenus à leur niveau de l’an passé à 2,084 milliards d’euros (-0,1%) alors que les volumes d’exportation ont reculé de 4,4% sur l’année.

Dans le domaine des alcools, le volume de bouteilles vendues à l’étranger est resté quasiment stable à 53 millions (-0,1%), mais leur valeur s’est appréciée à 4,66 milliards d’euros (+8,8%), essentiellement grâce au cognac.

Les bons résultats de 2019 « ne doivent pas tromper: les tensions commerciales et politiques internationales ont fortement pesé sur les exportations des entreprises françaises de vins et spiritueux et annoncent une année 2020 difficile » a souligné Antoine Leccia, président de la FEVS.

Sur le seul dernier trimestre 2019, l’entrée en vigueur des taxes de 25% sur les vins tranquilles de moins de 14 degrés d’alcool imposées en octobre « a entraîné un recul de 17,5% des exportations françaises », selon la fédération.

AFP

13 Fév

Pari(s) tenu pour le 1er Vinexpo-Wine Paris avec 29280 visiteurs

Côté châteaux vous l’a laissé entendre dès le 1er jour: la formule Vinexpo-Wine Paris est bonne, elle a su trouver un consensus auprès du visitorat. Près de 30 000 visiteurs de 126 pays sont venus à la rencontre des 2800 exposants. Pas mal. A confirmer voire dépasser l’an prochain pour un mariage avec encore plus d’amour, qui sait, pour Vinexpo-Wine Paris. Retour en images sur cette 1ère édition.

François Lurton sur son stand présentant son combi Volkswagen vintage Fumées Blanches © JPS

Ce sont un tiers d’étrangers qui ont sillonné les allées des halls 4 et 6 de Wine Paris et 7-1 et 7-2 de Vinexpo Paris.

Valérie Eymas du château La Rose Bellevue sur le stand des Côtes de Bordeaux (Hall 4) – JPS

Parmi les nationalités les plus représentées: le Royaume-Uni, la Belgique et les Etats-Unis. Pas mal d’Européens, car Paris n’est qu’à 2 heures d’avion des grandes capitales en Europe…

22 vignerons des Côtes de Bordeaux sur le salon pour aller chercher les marchés avec les dents s’il le faut- JPS

Il faut reconnaître beaucoup qu’il y avait beaucoup de français et de parisiens: des restaurateurs, hôteliers, sommeliers, cavistes, bistrotiers, mais aussi des centrales d’achat et représentants de la grande distribution…

Et un petit toast aux 25 ans des Aliénor du Vin de Bordeaux, y en a qui perdent pas le nord…JPS

L’offre aura été complémentaire entre Wine Paris, placé sous le signe des contacts sans chichi et des dégusts en veux-tu en voilà, et Vinexpo avec ses grandes marques, mais aussi ses World Organic Wines.

L’Infinite Bar le bar à cocktail long de 50 mètres chez Vinexpo © JPS

La 1ère édition pour l’espace Be Spirits a su donner un coup de jeune avec de nombreux champions de la mixologie, avec 100 marques de 14 pays et son Infinite Bar, le bar à cocktail le plus long du monde 50 mètres !

Sans oublier aussi de nombreuses conférences qui ont su trouver un public de professionnels et de passionnés.

Laurent Cassy, du château Chillac, pour le off Bordeaux Pirates © JPS

En marge du salon, ce sont pas moins de 65 « Off » qui se sont déroulés dans la capitale ou tout proche pour faire déguster dans des restaurants la productions de tous ces viticulteurs, souvent talentueux, comme les Côtes de Bordeaux à Quai Ouest Saint-Cloud ou les Bordeaux Pirates à 750gr La Table à Paris.

Dégustation lundi soir des Côtes de Bordeaux à Quai Ouest avec ici les producteurs de vins sans soufre et en amphore – JPS

Prochaine édition du 15 au 17 février 2021, à Paris Porte de Versailles pour un nouveau Vinexpo Wine Paris.

12 Fév

« Off » de Vinexpo-Wine Paris : quand les Bordeaux Pirates montent à « Paname » pour faire goûter leurs vins

Ils ont créé un groupe facebook  « Bordeaux Pirate » voilà quelques semaines. Ces vignerons de Bordeaux qui en ont marre de la sinistrose et proposent « des vins en dehors des sentiers battus » faisaient déguster leurs vins hier soir au resto le 750 g. Voici les 7 pirates en plein cœur de Panam, à l’abordage du consommateur…

David Favard du château Meylet à Saint-Emilion -JPS

En marge du salon, à quelques centaines de mètres de la Porte de Versailles, les Bordeaux Pirates ont voulu organiser un « off » avec 7 vignerons atypiques. De 17h à 22h, ils faisaient déguster leurs pépites à Panam comme ils disent….

« Là, ce n’est pas autorisé en appellation bordelaise, car c’est un vin de macération…On a travaillé un vin blanc comme un vin rouge… Vous avez laissé les peaux, oui… » L’échange est fructueux et sympathique avec Jean-Baptiste Duquesne, du château Cazebonne, qui est aussi le fondateur du groupe facebook  « Bordeaux Pirate, des vins en dehors des sentiers battus ».

« On a envie de montrer que Bordeaux, ce n’est pas que la sinistrose, avec des vracs qui ne se vendent pas cher, et de l’autre côté des crus classés qui ont du mal à s’exporter en Chine ou aux Etats-Unis », commente d’emblée JB (non ce n’est pas du whisky) Duquesne.

Jean-Baptiste Duquesne du château Cazebonne, à l’origine du Bordeaux Pirate -JPS

On a envie de monter qu’il y ,a des vignerons qui font du vin, du vin honnête et que le Bordeaux c’est bon », Jean-Baptiste Duquesne du château Cazebonne

Olivier Techer, Pom’N’Roll, fallait y penser…

Tous en ont marre du Bordeaux bashing et veulent montrer qu’ils savent faire du vin, du vin de vigneron, qui exprime leur terroir et au passage certains se défoulent sur l’étiquette comme Olivier Techer du château Gombaud-Guillot qui présente Pom’N’Roll : « une forte proportion de malbec, avec outre le côté décallé de l’étiquette, un vin plus souple, totalement élevé en amphore sur le 2017 et vinifié en cuve béton », « nous on est en bio depuis 25 ans et même en biodynamie, j’essaie juste de faire ce qui me plaît. »

Laurent Cassy, du château Chillac à Aquitaine

Ce sont de vrais Bordeaux, des vins de cépage, des vins de terroir, eà on fait du sans sulfite ajouté sur le 2017 et le 2019″, Laurent Cassy, du château Chillac.

Certains proposent encore à la dégustation du liquoreux réalisé à partir d’un cépage 100% muscadelle, comme Fabien Lapeyre avec son « Insoumise de la Peyre » (la pierre en patois) : « on est sur des vignes qui ont 70 balais, ancrées sur du calcaire, on arrive à avoir des concentration assez intéressantes (140 gr de sucre résiduel), mais le calcaire ramène beaucoup de minéralité et de la fraîcheur.

« Je trouve que c’est une démarche intéressante, car on s’aperçoit à Bordeaux qu’il y a un renouveau, des gens avec énormément de talent, une vraie expression du terroir ou du lieu », commente Loïc Pasquet venu déguster et pirate lui-même avec son Liber Pater vin produit à partir de vignes « franc de pied ».

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sylvie Tuscq-Mounet, Eric Delwarde et Xavier Granger : 

Taxes de Trump sur le vin: « c’est comme si la foudre nous était tombée dessus »

Les taxes américaines, « c’est comme si la foudre nous était tombée dessus »: les viticulteurs français sont sous le choc des taxes douanières imposées par l’administration Trump sur leurs vins. Les importateurs américains aussi. L’administration Trump surtaxe depuis le 18 octobre de 25% les vins tranquilles français, espagnols et allemands, en représailles au traitement préférentiel que l’UE accorderait selon elle au constructeur aéronautique Airbus.

Le salon Wine Paris-Vienxpo qui s’est tenu du 10 au 12 février à la porte de Versailles © JPS

A part la Champagne, toutes les régions viticoles françaises sont touchées. Cela a stoppé net l’envolée des vins français sur leur premier marché à l’exportation, en particulier celle des rosés. « Certains importateurs qui attendaient des vins pour les fêtes de fin d’année ont dû payer un transport par avion à la dernière minute pour tenter d’échapper à la taxe, qui s’est appliquée à partir du 17 octobre à minuit », raconte Gabrielle de Magliane, importatrice et distributrice, qui a des entrepôts au Texas et à Los Angeles. Elle-même a « arrêté immédiatement toutes les commandes », explique-t-elle à l’AFP au salon Wine Paris-Vinexpo, qui se tient cette semaine à Paris.

Importateurs, distributeurs… vu le nombre d’intermédiaires, une surtaxe de 25% équivaut à une hausse de 60% à 70% en magasin, estime Michel Chapoutier, grand négociant et producteur de la vallée du Rhône.

RISQUE POUR L’EMPLOI AUX ETATS-UNIS

« Si demain les taxes américaines devaient passer à 100% », comme la rumeur a couru en janvier-février en rétorsion à la taxe numérique française, « c’est bien simple, je mets la clé sous le paillasson », prévient le Québecois Serge Doré, importateur et distributeur (Serge Doré sélections) installé à New York.

Une taxe à 100% ferait perdre beaucoup d’argent et d’emplois aux États-Unis; on parle de 800.000 emplois en moins aux États-Unis, ce qui devrait faire réfléchir le gouvernement avant d’appliquer de nouvelles taxes en pleine année électorale »

Le ministre français de l’agriculture Didier Guillaume a affirmé pour sa part lundi, lors de l’inauguration du salon parisien, qu’il n’y aurait pas de taxe à 100%, se déclarant solidaire des viticulteurs français « 100% victimes ».

Néanmoins, quand la profession viticole réclame un fonds de compensation de 300 millions d’euros, il renvoie à Bruxelles: « Nous demandons une aide compensatoire à l’Europe et une aide pour financer les promotions de vins français à l’étranger ».

La taxe de 25% est d’autant plus difficile à digérer pour les viticulteurs que le marché américain est complexe à pénétrer. Il demande beaucoup d’investissements marketing pour s’adapter aux régulations différentes d’un État américain à l’autre: certains dépendent d’un monopole pour l’achat de l’alcool, d’autres sont plus libéraux.

DEVELOPPER L’OENOTOURSIME

Serge Doré essaie de passer entre les gouttes. Aux uns, il propose du côtes-du-rhône à plus de 14 degrés d’alcool, qui n’est donc pas touché par la taxe. « J’ai 12.000 bouteilles en « stand-by », les acheteurs attendent la mi-février pour être sûr qu’il n’y aura pas de taxe supplémentaire. »

Avec les autres, il négocie un partage du surcoût entre producteur, importateur et distributeur, pour éviter l’explosion du prix final pour le consommateur. Selon lui, l’État de Pennsylvanie a ainsi compensé une partie de la hausse de taxe sur un millier de caisses.

Gérard Bertrand, viticulteur du Languedoc et gros exportateur de rosé aux États-Unis, a adopté la même stratégie. Sa filiale d’importation américaine a pour l’instant absorbé le prix de la taxe, pour « ne pas perdre de part de marché », dit-il à l’AFP.

Pour Pascaline Lepeltier, meilleure sommelière du monde l’an dernier, qui travaille à New York, il est impossible d’augmenter les prix de 10 à 20 euros la bouteille, d’autant qu’il y a maintenant d’excellents vins partout.

Thorsten Hartmann, analyste spécialisé dans les taxes douanières de l’institut britannique IWSR, a aussi prévenu les viticulteurs français lors d’une table ronde durant le salon: « Vous n’êtes pas irremplaçables aux yeux du consommateur américain. »

Une solution évoquée: développer l’oenotourisme. Si les Américains ne peuvent plus boire de vins français chez eux, ils pourraient venir en vacances pour en déguster. « Mais alors il faudrait développer les infrastructures, car lorsque j’emmène un groupe d’Américains à Saumur, j’ai du mal à trouver des transports en commun », nuance Pascaline Lepeltier.

AFP

11 Fév

Entretien avec Patrick Seguin sur le salon commun Wine Paris et Vinexpo

En cette fin de 2e journée, le bilan est très positif dans les allées de Vinexpo et Wine Paris. Patrick Seguin le président de la CCI de Bordeaux Gironde fonde de grands espoirs sur ce mariage. Le prochain salon Vinexpo Wine Paris est déjà prévu en 2021 et promet d’être tout aussi bien, voire mieux. 30 000 visiteurs professionnels sont venus et vont repartir enthousiastes de cette édition 2020. 

Patrick Seguin, le président de la CCI de Bordeaux Gironde – Jean-Pierre Stahl 

« D’abord c’est un pari réussi, car on a fait le tour de tous les exposants aussi bien de Wine Paris que Vinexpo et tout le monde a le sourire, aussi bien les visiteurs en nombre que nos clients, donc c’est un très beau salon », se réjouit Patrick Seguin le président de la CCI de Bordeaux Gironde actionnaire majoritaire de Vinexpo, CCI à l’origine de la création de Vinexpo en 1981 à Bordeaux.

C’est en fin de matinée mercredi que se tiendra la conférence de presse bilan de Vinexpo Paris et Wine Paris, mais déjà Rodolphe  Lameyse, le directeur général de Vinexpo confirme le succès de cette édition commune avec « 2800 exposants de 20 pays et près de 30000 visiteurs dont un sur 3 est étranger »

A peine le salon terminé, les deux partenaires se sont réunis et ont acté le prochain salon en 2021 à Paris Porte de Versailles, un salon qui verra le rapprochement encore plus concret. Le nom de celui-ci devrait être « Vinexpo Wine Paris » en 2021, tous ayant conscience que plus le nom sera plus court plus visible sera l’offre, mais ils sont encore en pleine réflexion pour les éditions ultérieures, avec l’approbation du conseil d’administration et des interprofessions.

Et les projets ne s’arrêtent pas là car Vinexpo c’est désormais une offre globale, mondiale :

« Nous sommes en train de préparer nos partenariats sur Vinexpo Hong-Kong qui est maintenu pour le mois de mai, bien sûr nous allons avancer au jour le jour en fonction de l’épidémie asiatique. Mais Vinexpo HK est maintenu, Vinexpo New-York est maintenu, Vinexpo Shangai est maintenu et puis bien sûr le Vinexpo Bordeaux new look en 2021 » Patrick Seguin président CCI Bordeaux.

Ce salon de Vinexpo Bordeaux est déjà dans toutes les têtes, il est prévu du 1er au 4 juin 2021 et « est gravé dans le marbre pour au moins 3 manifestations », précise encore Patrick Seguin.

« Vinexpo Bordeaux va complétement se transformer et nous sommes en train de travailler avec tous les partenaires de la région pour faire un  Vinexpo Bordeaux in, donc Vinexpo sera partout dans la ville… Une partie au parc des expositions pour le symposium, mais nous allons être présents au Grand Hôtel Intercontinental, au Grand Théâtre, à la Mairie de Bordeaux, à la CCI de Bordeaux bien entendu, au H14, à la Cité du Vin et nous allons faire un Vinexpo dans la ville avec des navettes électriques entre chaque », bref un Vinexpo dans la ville, cela aura du sens, des réflexions se poursuivent pour mener à bien ce projet qui sera du coup très visible.

Quant à Vinexpo Paris et Wine Paris, ce salon aura été l’occasion pour les exposants de se recentrer sur les acheteurs français – restaurants et cavistes, dont 26 000 établissements sont recensés rien qu’à Paris, mais aussi sur des acheteurs européens, les Chinois ayant été globalement absents à cause du coronavirus, même s’ils se réservent bien sûr pour les deux salons en Chine Hong-Kong et Shangai.

Vinexpo – Wine Paris: les Côtes de Bordeaux à la reconquête des marchés

Comment les petits et moyens producteurs de Blaye, Castillon, Cadillac, Franc et Sainte-Foy vont la rencontre des acheteurs et importateurs à Wine Paris, associé à Vinexpo. Durant ces 3 jours, ils tentent de séduire le marché des cavistes, et hôtels restaurants, en plus des importateurs européens et étrangers.

Valérie Eymas du château La Rose Bellevue – JPS

A la tête du château La Rose Bellevue, 60 hectares en Blaye Côtes de Bordeaux, Valérie Eymas ne cesse de faire déguster ses vins. Depuis 15 ans elle a s’est développé énormément en Asie du Sud-Est et en France, un marché qu’elle ne lacherait pour rien au monde.

Valérie Eymas et Nicolas Rebut, chef sommelier -JPS

Ce matin, elle a rendez-vous avec Nicolas Rebut, ancien chef sommelier du Meurice auprès de Yannick Alléno (de 2005 à 2010), aujourd’hui chef sommelier consultant. Ensemble, ils prospectent les cavistes et restaurateurs pour proposer les nouveautés de sa propriété.

Moi, ma méthode, j’utilise mon réseau, mes copains, mes collègues qui ne sont pas de notre appellation bien entendu, et on s’échange des contacts, c’est comme cela que j’ai augmenté ma clientèle… » Valérie Eymas du château La Rose Bellevue

Pour Nicolas Rebut, qui a une forte expérience des restaurants français et des palaces, il a un regard attentif à ces vins des Côtes de Bordeaux : « ce sont des vins qui ont une identité, une image qui reflète un terroir, le travail d’un vigneron donc on a des vins quand même qualitatifs ».

C’est vrai que la région de Bordeaux est connue pour ses grands crus classés, après il y a pas mal de petites pépites à aller chercher, et c’est ça le travail du sommelier… »Nicolas Rebut

« C’est à nous de les référencer sur une carte des vins, de proposer des services au verre pour faire connaître à la clientèle ces vins de vignerons très qualitatifs. »

22 vignerons des Côtes de Bordeaux sur le salon pour aller chercher les marchés avec les dents s’il le faut- JPS

En Cadillac Côtes de Bordeaux, Damien Chombart est lui le propriétaire du château Lamothe de Haux. Il produit en moyenne sur 60 hectares quelques 350 000 bouteilles. Jusqu’aujourd’hui il réalisait 85% de ses ventes à l’export avec 40% aux USA, 30% en Chine et le reste 30% en Europe…

« Pour faire simple on exporte principalement sur les 2 marchés qui sont les Etats-Unis et la Chine, et aujourd’hui on sait ce qui se passe le coronavirus d’un côté et la taxe Trump de l’autre, donc forcément ça limite les marchés et ça limite la vente de vin… »

Après il faut prospecter ailleurs, j’ai des rendez-vous avec d’autres marchés que je ne faisait pas jusqu’à maintenant comme le marché polonais, le marché français : des cavistes, des restaurateurs, des agents, il faut redévelopper, être dynamique en somme, » Damien Chombart.

Hier soir, les Côtes de Bordeaux organisaient à Quai Ouest à Saint-Cloud un off dégustation pour faire découvrir leurs nouveautés avec des vins sans soufre, des vins élevés en amphore, des vins issus de parcellaire, des vins de cépage…

Dégustation hier soir des Côtes de Bordeaux à Quai Ouest avec ici les producteurs de vins sans soufre et en amphore – JPS

Ils sont ainsi 22 vignerons de Blaye, Cadillac, Castillon, Franc et Sainte-Foy sur le salon. La production annuelle des Côtes de Bordeaux représente 56 millions de bouteilles à vendre.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sylvie Tuscq-Mounet, Eric Delwarde et Françoise Dupuis : 

10 Fév

Vinexpo – Wine Paris, en route pour concurrencer ProWein

C’est un mariage de raison, qui pourrait devenir un mariage d’amour… Les retombées et la visibilité sont énormes. Il y a un monde pour ce salon qui n’en fait plus qu’un aux yeux des acheteurs. Réactions plutôt positives des acteurs de Vinexpo et Wine Paris.

Et un petit toast aux 25 ans des Aliénor du Vin de Bordeaux, y en a qui perdent pas le nord…JPS

2 salons en un. Une force de frappe qui a séduit de nombreux exposants parmi les 2800 présents dont les Aliénor du Vin de Bordeaux qui fêtent ici leur 25 ans d’existence et dont c’est aussi la 1ère participation.

Par tradition, on allait tout le temps à ProWein et là on a décidé d’aller à Vinexpo- Wine Paris parce qu’on pense que c’est un salon qui va monter », Malika Faytout-Boueix des Aliénor du Vin de Bordeaux.

Et de poursuivre : « on le voit dans les allées, vraiment il y a beaucoup plus de monde que l’année dernière à ProWein… »

 Du côté Wine Paris (hall 4 et 6), on y trouve de petits vignerons de toutes les régions viticoles de France mais aussi de grands opérateurs, comme ces Bourgognes venus à 54 l’an dernier et aujourd’hui à 138…

On a un public de cavistes, restaurateurs et sommeliers qui ne se déplacent pas sur des salons internationaux, car ils n’ont pas le temps…Ils disent notre sélection est faite ici et on n’ira pas à ProWein. », précise Pierre-Olivier Ghintran, directeur de la CCI de Bourgogne-Franche-Comté.

Il faut dire que ce salon qui devait se tenir initialement en janvier pour Vinexpo et en février pour Wine Paris y a gagné en visibilité par rapport à l’ogre ProWein.

On est en février, c’est l’occasion pour les acheteurs de déguster le dernier millésime et de débuter les négociations et les commandes en primeur », Pascale Ferranti directrice de Wine Paris

« C’est également être à Paris, c’est vraiment l’une des clés du succès de Wine Paris et de Vinexpo Paris, d’être à moins de deux heures des grandes capitales européennes et aussi de profiter de tout le maillage des restaurateurs et des cavises parisiens, ce sont plus de 26000 établissements. »

Dans le Hall 7 dédié à Vinexpo, de nombreux exposants français et étrangers, mais aussi l’avenue des marques, une offre complémentaire…

« Il est plus facile de faire venir des acheteurs à Paris, que de faire venir des acheteurs sur Bordeaux, on évite de faire perdre une demi-journée, pour aller de Paris à Bordeaux, donc les gens sont plus captifs ici pour découvrir l’offre française » commente Jean-Pierre Durand d’Advini.

Vinexpo, c’est aussi Be Spirits, un espace dédié, aux spiritueux, avec le plus long bar d’Europe ou presque, l’Infinite Bar, 50 mètres de long…Et des Bordelais aussi présents avec leur gin ou vermouth… « On a vu des acheteurs de la grande distribution, c’est pas toujours évident de les contacter, on attend des acheteurs étrangers et de nouveaux », confie Sabine Lurton .

Et pour être en phase avec les nouvelles tendances, il y a aussi le marché des vins bio, avec WOW pour World Organic Wines, qui attend les acheteurs, plus de 30000 attendus durant ces 3 jours.