03 Mar

« L’agriculture, j’y crois ! » : fraîcheur, jeunesse et authenticité sur le plateau de France 3 Nouvelle-Aquitaine

L’émission « l’agriculture, j’y crois ! » proposée par les 3 antennes de France 3 en Nouvelle-Aquitaine ne s’est pas roulée dans le foin. Ses 5 intervenants ont dévoilé leur passion, professionnalisme et ont transmis un  énorme brin de fraîcheur qui fait du bien à nos antennes.

Victor et Amélie, dans le reportage réalisé sur leur domaine le château Clos du Notaire © JPS

Victor et Amélie, dans le reportage réalisé sur leur domaine le château Clos du Notaire © JPS

Pour ceux qui n’étaient pas de sortie par ce temps rêvé, France 3 proposait ce samedi à 15h15 une belle émission de 52 minutes en direct du salon de l’agriculture, animée par Louis Roussel et Marie-Noëlle Missud. Avec pour invités :

  • Amélie Osmond, viticultrice en Gironde,
  • Nicolas Arpin, berger dans la Vienne,
  • Jérémy Puech, éleveur dans le Limousin,
  • Edouard Viaud, président des Jeunes agriculteurs de la Vienne
  • Guillaume Rivière
Le plateau en direct du salon présenté par

Le plateau en direct du salon présenté par Louis Roussel © JPS

Tous les 5 ont su partager leur passion, à commencer par la belle Amélie Osmond, jeune viticultrice, qui s’est reconverti de cadre commerciale à vigneronne il y a 3 ans de cela. Et d’emblée, elle a su transmettre sa joie de vivre et bonne humeur, se disant « subjuguée par le monde qu’il peut y avoir au salon, avec des visiteurs très intéressés », ce qui prouve que le salon est et demeure une « bonne recette » pour mieux faire connaître le monde paysan, ses élevages et produits du terroir.

On a la chance de faire un métier qui est le berceau de l’humanité, quand on s’engage, on le fait bien, c’est un sacerdoce. Pour nous, la recherche de la qualité est  une évidence » Amélie Osmond viticultrice à Bourg.

B

Au coeur de la plus grande ferme de France, avec Marie-Noëlle Missud © JPS

Amelie Osmond sait transmettre sa passion et son savoir faire « au moment où je fais déguster, les gens réclament souvent des informations, et quand ils nous écoutent et qu’ils ont les yeux écarquillés, là on sait qu’on a gagné… »

Tous revendiquent d’aimer leur métier : « le plaisir est quotidien », c’est ce que se dit Jérémy Puech, éleveur dans le Limousin, chaque fois qu’il se lève, avec une joie de travailler en plein air.

A l'ouverture de l'émission en direct, la présentation d'Amélie Osmond © JPS

A l’ouverture de l’émission en direct, la présentation d’Amélie Osmond © JPS

Edouard Viaud, président des Jeunes agriculteurs de la Vienne témoigne pour bon nombre d’enfants d’agriculteurs, éleveurs ou paysans : « on a pris la suite par envie et par conviction. » C’est ainsi que tous évoluent chacun dans leur domaine avec cette rage au coeur de produire le meilleur, souvent avec de l’entraide. Amélie Osmond se souvient des conseils et de l’aide apportés par les autres jeunes agriculteurs et viticulteurs quand elle s’est installée avec Victor son cmpagnon, sans oublier l’aide du syndicat des Côtes de Bourg.

« L’agriculture, j’y crois ! » : émission à revoir sur France 3 Nouvelle Aquitaine : 

Lire le précédent billet : A l’aube du Salon de l’Agriculture, portrait d’Amélie Osmond, jeune viticultrice en Côtes de Bourg

Voir ou revoir le reportage de Jean-Pierre Stahlk et Pascal Lécuyer, montage Sarah Paulin :

« Le vin vieillirait-il mieux en mer ? », mythe ou réalité ? Réponse à Paris avec Larrivet Haut-Brion et Stéphane Derenoncourt

Le vin vieillirait-il mieux en mer ? Un retour sur l’expérience menée par le château Larrivet Haut-Brion aura lieu à Paris le 27 mars prochain avec Emilie Gervoson, Bruno Lemoine et Stéphane Derenoncourt.

© le château Larrivet Hat-Brion, la famille Gervoson avec Joël Dupuch avec qui l'expérience a été menée en 2009

© le château Larrivet Haut-Brion, avec Emilie Gervoson et Joël Dupuch avec qui l’expérience a été menée en 2009

C’est une épineuse question. Scientifiques, œnologues et amateurs tentent d’y répondre depuis des décennies.

Emilie Gervoson, fille des propriétaires du Château Larrivet Haut-Brion et Bruno Lemoine, Directeur Général et vinificateur du Château se sont attachés à mener une véritable expérience scientifique.

Le 27 mars prochain, ce sera le retour sur expérience à Paris au cours d’une dégustation et d’un débat animé par Bruno Lemoine et Stéphane Derenoncourt autour de ce vin au destin hors du commun.

Cette expérience inédite vise à comparer les différences de vieillissement d’un même vin, le millésime 2009; exceptionnel et riche en tanins. Pendant qu’une partie du breuvage était élevée en bouteille de manière traditionnelle, une autre était réservée en barrique, tandis que la troisième était plongée dans le bassin d’Arcachon pour y poursuivre son vieillissement dans les fonds marins pendant 6 mois supplémentaires.

En 2012 et 2014, des dégustations comparatives et analyses menées sur les trois vins ainsi obtenus, ont révélé de surprenants résultats. Tanins plus arrondis, amertume gommée et robe plus ambrée, le vin élevé en mer présentait déjà des caractéristiques prometteuses. Le vin élevé en chais, se distinguait, lui, par sa structure et la fraîcheur de ses notes mentholées. Depuis, les vins ont été mis en bouteille et magnums pour y poursuivre leur maturation…A déguster alors pour restituer de formidables impressions.

02 Mar

Derrière les ventes record de champagne, les vignerons contraints de repenser leur « modèle économique »

Concurrencés sur le marché français, distancés à l’export, tentés par la vente au négoce: en Champagne, les vignerons font face à de nouveaux défis structurels, qui redessinent le visage d’une filière au chiffre d’affaires record de 4,9 milliards d’euros en 2017.

dES

@ Le champagne gagne toujours des parts de marché à l’export, malgré un léger recul en France

Sur les quelque 307 millions de bouteilles de champagne vendues l’année dernière (+0,4% par rapport à 2016), plus de 72% proviennent des caves des maisons de champagne, le reste étant expédié par les coopératives viticoles et les vignerons, selon le Comité Champagne.

« Entre 2007 et 2016, les vignerons ont perdu environ 25% de leur volume expédié », relève Aurélie Ringeval-Deluze, professeure d’économie et de gestion spécialisée dans l’économie du vin à l’université de Reims Champagne-Ardenne.

Sur le marché français, mises à mal par d’autres vins effervescents français et étrangers comme le prosecco ou le cava, les ventes de champagne affichent un recul de 2,5% pour l’ensemble de la filière et de 4,9% pour les seuls vignerons, soit un différentiel de 2,5 millions de bouteilles entre 2016 et 2017 pour ces derniers, selon l’organe institutionnel champenois.

« Ce qui coince, c’est que le marché français est difficile, concurrentiel…Or 80% du champagne de vignerons est vendu en France », souligne Maxime Toubart, le président du Syndicat général des vignerons de la Champagne.
Face à cette contrainte, couplée au morcellement du vignoble champenois qui fait diminuer la taille des exploitations, de nombreux viticulteurs préfèrent vendre tout ou partie de leur récolte aux négociants, une solution rentable avec un prix du kilo de raisin qui oscille « entre 5 et 8 euros », indique-t-il.
« Le vignoble est de plus en plus dépendant des maisons pour écouler la production, explique M. Toubart, car « celles-ci ont la possibilité d’aller vendre des bouteilles très loin et très chères, donc de payer des raisins très chers ».

Pour continuer à commercialiser leurs propres champagnes, certains vignerons décident de se lancer à l’export, stimulés par des ventes en croissance vers les pays tiers (+8,4%).
« Environ 50% de ma production, soit 15.000 bouteilles, part aux Etats-Unis et en Italie, mais aussi en Suède et au Danemark », détaille Benoît Velut, jeune vigneron installé à Montgueux (Aube), qui vinifie 3 hectares sur 7,7 hectares au total et vend le reste au négoce.

Pour s’adapter à cette nouvelle donne, il a rejoint une association de dix vignerons où chacun apporte son expertise et ses compétences, « un énorme levier parce que je n’ai aucune formation de commercial », reconnaît-il, conscient que la filière est passée « d’une clientèle très locale du temps de nos parents à une clientèle beaucoup plus disséminée en France tandis que l’étranger s’est développé ».

De son côté, le Syndicat général des vignerons a créé « des services d’accompagnement », une marque commune appelée « Les Champagnes de vignerons », propose à ses adhérents de participer à des salons, de suivre des formations en anglais… « Une kyrielle d’actions » pour aider à commercialiser ces champagnes de qualité mais qui « n’enraye pas la baisse des volumes », observe le président du SGV.

« Il existe une vraie tendance de « premiumisation » et de valorisation des vignerons qui s’en donnent la peine, et à la disparition progressive de ceux qui sont en bout de course parce que leur modèle économique n’a pas évolué depuis 20 ans et ne colle plus aux besoins du marché », analyse Aurélie Ringeval-Deluze.

En 2016, le Comité Champagne a recensé 4.364 vignerons à la fois récoltants et expéditeurs, un nombre qui ne cesse de décroître depuis une dizaine d’années.

Grâce à « l’aura de l’appellation Champagne, les vignerons ont été longtemps protégés des évolutions économiques du monde actuel, mais ça a fini par les rattraper », constate-t-elle, ajoutant que certains exploitants n’ont aucune « trajectoire stratégique réfléchie » et font « pratiquement du bricolage » en vivant « beaucoup sur leurs acquis ».

A ses yeux, « la perte des expéditions de champagne actuelle est assez logique, presque saine », car elle n’empêchera pas les vignerons aux « vrais arguments commerciaux » et aux « produits typiques », ainsi qu’une nouvelle génération de passionnés, d’avoir « de l’avenir dans la commercialisation du vin ». Et d’exister à côté des grandes marques.

AFP

01 Mar

Cap sur Vinexpo New-York avec Guillaume Deglise : « Le marché US est le 1er marché au monde en volume et en valeur ! »

Entretien sans détour et exclusif avec Guillaume Deglise, le directeur général de Vinexpo,  juste avant son départ pour New-York. Il dévoile en primeur pour Côté Châteaux ce que va être ce nouveau Vinexpo New-York les 5 et 6 mars, un salon avec 500 exposants et 2500 à 3000 visiteurs professionnels. Il est l’invité de Parole d’Expert.

Guillaume Deglise, juste avant son départ vendredi pour New-York © Jean-Pierre Stahl

Guillaume Deglise, juste avant son départ vendredi pour New-York © Jean-Pierre Stahl

Guillaume Deglise : « C’est une nouvelle initiative de la marque qu’on ne compare pas à 2002 car c’est une autre équipe, une autre époque et un autre concept. Je ne regarde pas le passé mais l’avenir du marché américain. C’est une étape décisive pour l’entreprise, ce sera la 1ère fois que l’on sera présent sur les 3 plus gros continents de la consommation mondiale. Après l’Europe, l’Asie, on part aux Amériques ! »

JPS : « Quelle va être la physionomie du salon ? Quels événements y sont attendus ? »

Guillaume Deglise : « C’est un format de salon qui s’adapte au marché US. C’est un Vinexpo avec son ADN et 20 pays exposants, on va avoir toute une série de conférences et de masterclass des intervenants de  très haut niveau. On s’adapte au marché des USA et au format américain beaucoup plus concrêt avec un accès business, on a mis en place une offre de stands clés en mains à partir de 5000 $. On aura 500 exposants, on était confronté à un espace limité au Javits Convention Center. Là on est « sold out », très heureux avec ces nombreux exposants et la qualité de ceux-ci »

IMG_2490

JPS : « Alors qui sont-ils ? »

Guillaume Deglise : « On a une représentation importante de français avec 179 exposants soit 35%, les Bordelais représentent à eux-seuls 15%; après la France, les plus gros exposants sont les USA, l’Espagne, l’Argentine et ‘Italie, des pays très implantés sur le marché américain. Il y a toute une série de marques connues mais aussi des nouveaux venus comme l’Uruguay, la Moldavie ou le Japon qui veulent rentrer sur le marché ».

JPS : « Si vous choyez les acheteurs américains, c’est parce qu’ils sont devenus le plus gros marché mature ? »

Le marché US est le 1er marché au monde en volume et en valeur. Il n’est pas arrivé tout-à-fait à maturité avec un niveau de consommation de vin de 12 litres par an et par habitant alors qu’il est de 45 litres en France », Guillaume Deglise

Guillaume Deglise : « Mais tout le monde ne boit pas du vin aux USA, c’est tendance dans certains Etats dont l’Etat de New-York. Le marché continue à croître mais avec une croissance assez lente compte tenu des volumes déjà consommés. On prévoit 1% de croissance sur les 5 prochaines années et 6% pour les vins effervescents. Le consommateur est de plus en plus à la recherche de marques tendance. C’est un pays assez jeune aussi. »

L'aménagement du salon Vinexpo New-York au Javits Convention Center © JPS

L’aménagement du salon Vinexpo New-York au Javits Convention Center © JPS

JPS : « Tiens, quels sont les vins les plus importés ? »

Guillaume Deglise : « Ce qui est notable avec les études Vinexpo-IWSR, c’est que le marché US est dominé par les vins italiens et australiens, la France arrivant 3e. La raison ? Il y a une forte communauté italienne aux USA et l’Australie a connu un boom des vins il y a une dizaine d’années. Aujourd’hui, il y a un tassement et un recul des vins australiens au bénéfice d’autres pays dont la France ».

On prévoit une augmentation de 2,8% des vins importés français dans les 5 prochaines années, c’est le pays qui croît le plus.

Guillaume Deglise : « Les catégories qui vont vraiment augmenter sont les « premium » et « super premium », c’est-à-dire supérieurs à 10$ et de plus de 20 $. Et tout cela va en faveur des vins français, en faveur de vins compétitifs par rapport à ce qu’attend le consommateur américain. Bordeaux garde une position de leader mais il y a une très forte demande sur les vins de Bourgogne, du Rhône, du Languedoc et de Provence, car le marché US tire la demande des vins rosés.Et il faut aussi ajouter la Champagne, il y aussi une augmentation du champagne aux USA avec près de 19 millions de bouteilles consommées en 2016 aux USA. »

JPS : « Quelles sont les habitudes des consommateurs américains et de quels relais peuvent bénéficier les producteurs ? »

Guillaume Deglise : « Il ne faut pas considérer le marché américain comme un seul marché, en fait ce pays offre une multitude de facettes. Les habitudes de consommation sont différentes entre les Etats, il y a des degrés divers de maturité, il y a certains Etats des Etats où on ne peutr pas boire d’alcool et d’un autre côté la Côte Est, la Californien, la Floride et le Texas où la maturité et la consommation sont fortes.

Derniers ajustements avec la team de Vinexpo © JPS

Derniers ajustements avec la team de Vinexpo © JPS

JPS : »Après New-York, ce sera Hong-Kong du 29 au 31 mai ? »

Guillaume Deglise : « C’est notre 2e maison après Bordeaux, un salon où tout le monde se sent bien, porteur avec aussi la Chine continentale. La consommation féminine conduit cette croissance. Il y a un intérêt sur l’ensemble de la production mondiale et en particulier sur la France et Bordeaux.La commercialisation du salon touche à sa fin, on travaille sur 1300 exposants et on a commencé la promotion et la campagne de presse, les retombées sont bonnes. C’est un salon qui garde une place à part malgré la concurrence d’autres salons en Asie »

JPS : « Enfin, rassurez-nous sur Bordeaux, après avoir présenté le futur salon Vinexpo Paris en 2020, allez vous garder Vinexpo Bordeaux ? »

Guillaume Deglise : « Il faut bien comprendre qu’on est très fier du berceau de l’entreprise, du vaisseau amiral, ça doit le rester, ça le restera. C’est un événement unique, Vinexpo Bordeaux a sa propre identité, pas question ni pour moi, ni pour la filière de le déménager à Paris. Paris sera complémentaire de Bordeaux.

Vinexpo 2017 a été vécu comme un succès par la grande majorité des exposants et visiteurs, les épisodes de chaleur n’ont été qu’une péripétie, à la suite de laquelle nous avons décidé d’avancer le salon au mois de mai. Pour nous à moins d’une semaine de New-York, à moins de 3 mois de Hong-Kong, l’entreprise est déjà dans les starting-blocks pour préparer les échéances de Bordeaux et de Paris. Nous travaillons déjà fortement sur ces deux événements. »

Entretien avec Guillaume Deglise le 1er jour de Vinexpo à voir en video réalisé avec JP Stahl et Guillaume Decaix :