12 Août

Sur le chenin des vacances, la foire aux vins de Vouvray

Vouvray fête ses 80 ans et pour l’occasion vous ouvre ses caves de la Bonne Dame pour déguster vendredi 12, samedi 13 et dimanche 14 août, ses vins blancs secs, demi-secs et moelleux, ainsi que ses vins pétillants selon la méthode traditionnelle. Plus de 20 vignerons vous attendent pour découvrir leur production réalisée à partir de chenin blanc.

Stéphane Deniau président de la foire aux vins de Vouvray © JS

Stéphane Deniau président de la foire aux vins de Vouvray © JS

Les drapeaux tricolores sont de sortie à l’entrée des galeries troglodytiques du XVe siècle des Caves de la Bonne Dame à Vouvray. C’est le signe d’un moment fort pour l’appellation Vouvray qui comme d’autres en France fête cette année ses 80 ans.

L'entrée des Caves de la Bonne Dame du XVe à Vouvray © JPS

L’entrée des Caves de la Bonne Dame du XVe à Vouvray © JPS

« Cette foire aux vins, c’est un moment convivial où l’on présente nos produits aux touristes qui sont actuellement dans la région », confie Didier Aubert viticulteur à Vouvray depuis 1997.

Didier Aubert 7e génération de vignerons à Vouvray depuis 1823 © JPS

Didier Aubert 7e génération de vignerons à Vouvray depuis 1823 © JPS

Lui est la 7e génération de vignerons, ses aïeuls ont commencé à exploiter en 1823. Aujourd’hui, Didier Aubert est à la tête de 43 ha, il produit beaucoup de vins pétillants, « c’est 70% de notre activité et le reste c’est du Vouvray sec et du moelleux pour les bonnes années comme en 2014 et 2015 ».

Maurice Huguet entouré de ses petits-enfants Nathan et Estelle © JPS

Maurice Huguet entouré de ses petits-enfants Nathan et Estelle © JPS

Juste à côté, on trouve Maurice Huguet « le doyen de la foire » avec bientôt ses 83 ans. « Je la fais depuis 49 ans », autant dire presque depuis le début car cette foire aux vins existe depuis 54 ans. Pour l’occasion il est aidé de ses deux petits enfants Nathan 24 ans et Estelle 18 ans, qui sait peut-être la relève ? En attendant, Nathan est ingénieur en bio chimie et en agriculture, il travaille sur l’utilisation d’insectes comme protéines à Bangkok dans une entreprise de consultants.

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Maurice Huguet présente toute sa gamme de vins tranquilles en blancs secs, demi-secs et moelleux sur différents millésimes du 1989 au 2014 en moelleux et du 2009 au 2015 en sec. Il est aussi fier de pésenter son brut et demi-sec selon la méthode traditionnelle « car on ne peut plus dire champenoise, c’est interdit » confie-t-il. « L’évolution va dans le bon sens, on a acquis une certaine réputation qui nous sert beaucoup, on n’est pas à plaindre par rapport à d’autres régions viticoles.On a des produits particulièrement compétitifs, même si on n’a pas l’image du champagne, on a aussi la qualité. »

Stéphane Deniau confirme que la Foire aux Vins de Vouvray est un succès populaire © JPS

Stéphane Deniau confirme que la Foire aux Vins de Vouvray est un succès populaire © JPS

Stéphane Deniau, le président de la Foire aux Vins, confirme le succès de cette manifestation au fil des années : « on a entre 4000 et 5000 personnes sur les 3 jours, à 80 % ce sont des touristes, c’est bien car ça fait connaître le Vouvray partout en France et à l’étranger. »

C’est une vraie foire où les produits du terroirs et la gastronomie sont à l’honneur : « il y a aussi des producteurs de foie gras, de miel, des fromages, la célèbre maison Hardouin de Tours et le restaurant Le Grand Vatel à Vouvray qui depuis 2 ans réalise la restauration le midi. Les gens mangent et se posent.Il y a la fricassée de Loire, l’andouillette de Vouvray, la géline de Touraine…bref que des produits du terroir. »

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Vouvray ce sont environ 300 vignerons sur 2500 ha de vignes qui produisent ces vins issus d’un seul cépage le pineau de la Loire plus couramment appelé chenin. 60 % de bulles et 40 % de vins blancs secs et moelleux. « on est sur la minéralité grâce au sous-sol calcaire, sur l’acidité assez forte mais maîtrisée, cela donne des vins fruités, structurés, sur le minéral, des vins qui vont très bien se garder », précise Stéphane Deniau. Des vins qui ont un bon tempérament et qui sont de petites pépites, Côté Châteaux souhaitait vous les faire partager.

11 Août

Et voici le package visite de la Cité du Vin suivie d’une croisière dégustation le long des façades du Bordeaux XVIIIe

En partenariat avec Bordeaux River Cruise et l’Office de Tourisme de Bordeaux Métropole, la Cité du Vin vous propose de profiter d’une visite de La Cité du Vin suivie d’une balade fluviale et d’une dégustation au fil de l’eau. Dépaysement assuré !

croisiere-degustation-cite-du-vin (2)Vous en rêviez la Cité du Vin, l’Office du Tourisme, et Bordeaux River Cruise l’ont fait. Un package visite de la Cité du Vin associé à une balade du Bordeaux classé au patrimoine mondial de l’Unesco avec ses façades XVIIIe, et pour couronner le tout une dégustation de vins de Bordeaux à bord. Moussaillons, il ne reste plus qu’à embarquer !

Demandez le Programme :

La visite de La Cité du Vin :

  • Explorez un parcours immersif et sensoriel vers la découverte des civilisations du vin
  • Plongez dans l’histoire de La Cité du Vin grâce à l’exposition temporaire d’Isabelle Rozenbaum
  • Découvrez les vignobles de Bordeaux et du monde sur grand écran dans l’auditorium
  • Dégustez un verre de vin du monde au belvédère offrant un panorama unique sur la ville de Bordeaux à 35 mètres de haut

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Suivie d’une croisière sur la Garonne à bord des bateaux de Bordeaux River Cruise

  • Balade fluviale commentée le long des façades du XVIIIe siècle classées au patrimoine de l’Unesco
  • Initiation à la dégustation des vins de Bordeaux

L’embarquement se fait à 16h15 au ponton de La Cité du Vin et le retour à quai à 18h. Compter 2 à 3 heures de visite pour La Cité du Vin.

Tarifs : Pass adulte : 32 € – Pass enfant (6-11 ans) : 16 €

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La croisière se déroule du mercredi au dimanche de mai à octobre – Le vendredi et samedi de novembre à février

Cette offre est proposée par l’espace d’information Routes du Vin de La Cité du Vin. Situé au RDC, cet espace facilite la découverte des vignobles alentour, par la route ou par le fleuve.

Organisez votre excursion, partez à la découverte des routes du vin de Bordeaux, poussez les portes des châteaux ou embarquez pour une croisière œnologique au fil de la Garonne… Les  équipes de l’Office de Tourisme de Bordeaux Métropole vous proposent une offre complète et sur mesure, au gré de vos envies.

Photos © Bordeaux River Cruise

Billets à réserver sur l’espace Routes du Vin au rez-de-chaussée de la Cité du Vin

Pour allez plus loin cliquez ici sur le site de Bordeaux River Cruise ou celui de la Cité du Vin

10 Août

Dimanche 14 août, Duras Fête son Vin

Dans le cadre somptueux du Château de Duras, et son panorama à 360° sur les coteaux de ce vignoble du Lot-et-Garonne,  une vingtaine de vignerons de l’appellation vont proposer à la dégustation leur palette de vins ainsi que de nombreuses festivités, avec bikers et mongolfières.

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Venez découvrir les 72 vignerons indépendants et 118 vignerons coopérateurs des Côtes de Duras le week-end prochain. Leur vignoble s´étend sur 1 500 hectares, avec environ 65 % de rouge pour 35 % de blanc, et une production de plus de 75 000 hl en AOC. Des petits vins charmants ambassadeurs du Sud-Ouest.

En avant première le samedi 13 août :

18h00 : Match de rugby de Gala AGEN-LANGON au stade municipal de Duras.ud

20h00 : Soirée repas BODEGA organisée par le club de rugby AOCC Duras sur la place du Château : Animation musicale toute la soirée dans le village.

Par ici demandez le programme de ces festivités du 14 août à Duras :

10h00 : Ouverture Officielle du Salon des Vins dans le Château de Duras. Dégustation & vente des vins de l’AOC Côtes de Duras :

• Les vignerons vous présenteront leurs vins toute la journée dans la grande salle des Maréchaux.

• Toute la journée vous pourrez visiter le Château de Duras et découvrir les derniers travaux réalisés par la Mairie.

10h00-18h00 : interventions du groupe « Les Bikers » de la compagnie Histoire de Famille.

• 4 musiciens costumés dans le plus pur esprit Biker, déambulent au gré des rues et des places sur leurs vélos chopper customisés, équipés de remorques permettant de transporter la batterie, la guitare, l’ ampli auto-alimenté ainsi que le saxophone baryton.

• Lors des déplacements, des bruits moteurs Harley-Davidson pétaradent. Chaque arrêt est l’occasion de dégainer les instruments. Le répertoire est Rock, arrangé spécialement dans un esprit fanfare de rue hybride (ZZTop, Deep Purple, AC/DC…)

• Le contenu est humoristique, caricatural, tous les prétextes sont sujet à interaction et improvisation avec le public

16h00 : Chapitre d’Intronisation du Maréchalat des Côtes de Duras. Banda de Duras « Les Durs à Cuire » de midi à la fin de soirée à la Bodega du Rugby. Animateur : Fred Lignier « enfant de Duras », au milieu de la fête.

19h30 environ (suivant la météo) : Envol de 8 montgolfières au pied du Château. Possibilité de baptême. Inscription et réservation à l’Office du Tourisme au 05.53.83.63.06.

De 19h00 à la fin de soirée : 2 concerts successifs sur la place de Duras. Organisés par les Commerçants : Bar : Le Tip Top, Bar Chez Régine, La Cave Chai et Rasade et l’AOCC Rugby Duras VX. 1

Le dimanche 14 août 2016, à l’occasion de la Fête des Vignerons, le Château est ouvert à la visite de 10 h à 19 h sans interruption. Tarifs : 8 ! adultes – 4! (5 à 12ans) – 5,50 ! (13 à 18 ans et étudiants). Tél. 05.53.83.77.32 – www.chateau-de-duras.com – contact@chateau-de-duras.com

Depuis novembre 2014, le CID (ancien Conseil Interprofessionnel de Duras) et le CIVRB (précédent Conseil Interprofessionnel des Vins Réunis de Bergerac) se sont réunis pour ne former qu’une seule entité : l’IVBD est née (Interprofession des Vins de Bergerac Duras).

(l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

Regardez le teaser de Duras Fête son Vin par Alexandre Blancheton 

09 Août

François des Ligneris, le pionnier du bar à vins de Saint-Emilion va fêter ses 30 ans d’existence

L’Envers du Décor a ouvert il y a presque 30 ans à Saint-Emilion. Il faisait figure d’Ovni, et aujourd’hui c’est « the place to be ». De Paris à Bordeaux, des States au Japon, l’endroit est très connu et son gérant en est la figure emblématique. François des Ligneris a bousculé les codes à l’époque et s’est imposé avec son ouverture d’esprit avant-gardiste. Il fut ainsi le premier vigneron à faire des assiettes et des vins au verre, avec des productions viticoles de toute la France et du monde entier.

François des Ligneris en 2014 derrière l'un des plus célèbres comptoirs de Saint-Emilion © Jean-Pierre Stahl

François des Ligneris, derrière son célèbre comptoir, l’un des plus prisés de Saint-Emilion © Jean-Pierre Stahl

François des Ligneris, c’est l’empêcheur de tourner en rond. Quand il lance l’Envers du Décor, « c’est un vendredi 13, le 13 février 1987″. Et pourtant, François des Ligneris, âgé de 32 ans, avait un avenir tout tracé comme le sillon dans la terre de Saint-Em, car sa famille détenait depuis des générations Château Soutard. « A l’époque, j’étais vigneron à Soutard, je travaillais la vigne, sur les tracteurs, je faisais tout le travail de base du vigneron. Mais je rencontrais aussi pas mal de monde en France, en Belgique et aux Pays-Bas quand ils faisaient des portes-ouvertes dans leurs châteaux, et je me disais que ça serait sympa de faire un lieu à Saint-Emilion pour tous ces gens, sans compter que le soir après ma journée de travail vers 22h, il n’y avait aucun endroit pour prendre une assiette avec un verre de vin, par rapport aux restaurants traditionnels avec un menu entrée-plat-dessert et une bouteille de vin…Aujourd’hui, cela paraît bizarre de dire cela car tout le monde le fait. J’ai ouvert ce lieu avec Pascal Fauvel, 1er salarié qui est parti par la suite chez Legrand à Paris. »

François des Ligneris avec Dewey Markham et Didier Lambert des Etablissements Thunevin © JPS

François des Ligneris avec Dewey Markham de DmjWineworks et Didier Lambert des Etablissements Thunevin © JPS

Je l’ai appelé l’Envers du Décor pour rappeler l’univers du spectacle, les coulisses du spectacle, que je fréquentais beaucoup; j’appréciais ces spectacles très rodés, à la note près, et je voyais cette vie dans les coulisses complètement autre.

L’Envers du Décor, c’est comme un théâtre avec des acteurs sur scène, qui disent des choses devant un public. Mais ce qui m’intéresse, c’est cette forme de réalité de la vie et non des choses apprises par coeur, car la réalité est toute autre. Et puis dans Envers, il y a vers… » François des Ligneris

Gérard Descrambe

Gérard Descrambe, pilier de l’Envers du Décor, avec les étiquettes de son château La Renaissance croquées par les dessinateurs de Charlie © Jean-Pierre Stahl

Gérard Descrambe, viticulteur « en bio depuis toujours » à Saint-Sulpice de Faleyrens, un des piliers de l’Envers, se souvient des débuts : « au départ, c’était un échafaudage, il faisait des tartines avec un mec qui avait vendangé chez moi, la limonade ça n’était pas sa spécialité, les gens n’y croyaient pas du tout, il était un peu comme nous : on n’était pas dans l’axe ! »  Gérard Descrambe est en effet le vigneron de château « La Renaissance » fournisseur officiel de Charlie et du Professeur Choron depuis 1974.

Les étiquettes du château La Renaissance croquées par les dessinateurs de Charlie © JPS

Les étiquettes du château La Renaissance croquées par les dessinateurs de Charlie © JPS

Gérard lui a dit un jour « si tu me fais une commande, je l’encadre et je la mets dans mes chiottes, elle y est toujours, je tiens mes promesses. » Et pour la petite histoire, les auteurs de Charlie et d’Hara Kiri ne disaient jamais sers-nous un verre de vin ou un canon mais  » attrape-moi une bouteille de Descrambe. »

C’est vrai que ce bar unique a été réalisé à partir d’étais de chantier sur lesquels on a mis des étampes de caisses de vin. u début j’avais soudé moi-même ces étais. On était toujours en chantier, et puis on s’est agrandi en 1998, on s’est même beaucoup agrandi avec 3 salles différentes dont une avec cheminée, mais :

Les étiquettes du château La Renaissance croquées par les dessinateurs de Charlie © JPS

Un bar atypique réalisé à partir d’étais de chantier et d’estampes de caisses de vin © JPS

« La tour de contrôle reste ce grand bar qui accueille 7 jours sur 7 les gens pour prendre un verre » François des Ligneris

Avec ce nom hors des sentiers battus, François des Ligneris, ce polisson de Saint-Emilion, aimait croiser dans les ruelles les gens et entendre « tiens, ce soir, on va dîner à l’envers… ». Il se souvient aussi  » des reproches de gens haut placés dans la hiérarchie : c’est un scandale de servir des vins autres que Saint-Emilion ou Bordeaux « , lui disait-on. Un pionnier, je vous dis ! « Je ne m’attendais pas à ce genre de reproches, je faisais découvrir du Bandol ou des Côtes du Rhône. Même Robert Parker n’était pas un familier des Côtes du Rhône, alors que moi j’étais déjà persuadé que c’était des grands vins. J’ai été le premier à servir des assiettes de fromages et de charcuteries et du vin au verre, avec un procédé qui s’appelait cruover, des vins sous azote c’était la grande nouveauté ! »

Une petite trouvaille : un rosé de La Romanée Conti © JPS

Une petite trouvaille derrière le bar : un rosé de La Romanée Conti © JPS

Et d’expliquer la brèche ou cette nouvelle tendance à découvrir la richesse des crus de l’ensemble des terroirs français et du monde entier : « il y avait des gens qui ne venaient plus que là pour découvrir les vins d’ailleurs. Dire cela aujourd’hui, cela paraît évident. Aujourd’hui, il y a aussi plein de sites « off » où l’on présente des vins en primeur : Espagne, Italie, Loire, Alsace…au moment des primeurs de Bordeaux. En 95, on avait aussi fait le 1er off avec Gérard Bécot. »

Dans la cave de l'Envers du Décor avec les propriétaires de la maison d'hôtes 5 Lasserre © JPS

Dans la cave de l’Envers du Décor avec les propriétaires de la maison d’hôtes 5 Lasserre © JPS

Tenanciers d’une maison d’hôtes à Moulon,  » 5 Lasserre « , qu’ils viennent juste de céder à Frédéric et Christina Simon et de fêter cette cession à l’Envers du Décor, Anna et Pascal Bihler dressent le portrait du patron :

C’est l’emblème, l’icône de Saint-Emilion, un passionné jusqu’au bout des ongles », Anna Bihler gérante de maison d’hôtes à Moulon

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 » Ce lieu a été une vitrine extraordinaire, aussi pour château Soutard. Je n’avais pas besoin de billet d’avion ou d’attaché de presse, ici j’ai pu être en relation avec le monde entier des importateurs, des journalistes, des vedettes du théâtre, de la chanson, de la musique. Jean-Louis Trintignan aimait passer. La semaine dernière j’ai eu un rédacteur en chef de France Inter, une vedette du Top 14, ou l’ambassadeur du Mexique. Au début personne ne mesurait l’importance de cette vitrine pour Saint-Emilion et ses crus classés aussi. Depuis, tous les grands châteaux ont aussi fait cette alliance de la table et de leurs produits viticoles. J’ai aussi été un des premiers à faire un magasin comme les wineries américaines où l’on pouvait acheter des affiches de l’Envers du Décor, ou liées à mes vins ou produits dérivés ».

L’R de rien, François des Ligneris a instillé sa patte à Saint-Emilion, celui qui aime souvent à se présenter comme  » ancien élève de l’école maternelle de Saint-Emilion «  pour se moquer parfois des élites qui peuvent s’enorgueillir de sortir de l’ENA, s’est forgé son propre style, en dehors des codes, du merchandising, constamment il livre sa vision des choses comme son engagement  » RESPECT : Répertoire Élémentaire de Simples Pratiques Environnementales, Culturelles et Techniques avec des produits frais et rien d’autre ; chez lui on y sert la soupe du marché, du poisson de la criée, une cuisine du marché qui varie tous les jours, avec toutefois des plats indémodables comme l’andouillette, les côtelettes de canard, le foie gras et la crème brûlée ».

 

Croisé également en terrasse Stéphane Derenoncourt consultant en vin :  » j’étais un de ses premiers clients, quand je suis arrivé à Saint-Emilion en 90, ça a tout de suite été un repère ».

 » François, c’est le mec le plus original, qui casse les codes bordelais, c’est un grand défenseur des produits du terroir au sens noble « , Stéphane Derenoncourt.

 » C’est le 1er mec qui m’a accueilli à Saint-Emilion, et depuis on est toujours resté copains, » confie Stéphane Derenoncourt, le consultant en vin autodidacte.  »  » Le concept n’existait pas, il a fait cette ouverture qui fait que c’est devenu un repère dans le monde de la viticulture, des vignerons. Tout le monde rêve d’avoir son vin à la carte ici. « 

François des Ligneris et Stéphane Derenoncourt, dégustant un petit rosé...de la Romanée Conti © Jean-Pierre Stahl

François des Ligneris et Stéphane Derenoncourt, dégustant un petit rosé…de la Romanée Conti © Jean-Pierre Stahl

François des Ligneris n’oublie pas de rendre grâce à sa grand-mère qui a acheté cette maison au départ pour faciliter la restauration de la petite chapelle car  » on est vraiment au le coeur de Saint-Emilion, entre la chapelle du chapitre et l’église collégiale. Ce sont des bâtiments du XIVe siècle… » Puis à son père, « un homme très cultivé, qui n’était pas beaucoup axé mondanités. Il m’a permis de louer ce lieu et d’y faire des travaux, il m’a permis de faire ce projet ». Aujourd’hui, il reconnaît que sa fille Jeanne l’aide beaucoup depuis 6 ans, « elle s’occupe de la gestion, de la facturation, de tout ce qui est administratif » pour lui permettre de faire ce qu’il aime : son travail d’aubergiste.

L’Envers du Décor, ce sont 2 équipes de 20 personnes, l’établissement est en effet ouvert 7/7;  » il y a aussi un volet social, les gens travaillent 15 jours et ont 15 jours de repos dans le mois. 30 % des salariés qui ont décidé de partir, pour expérimenter autre chose, sont revenus travailler ici. Il y a notamment l’un des 2 chefs, Bertrand Bordenave, qui a connu sa femme en cuisine. L’autre chef c’est Christophe Baillon, ils sont là depuis 10 et 12 ans ».

François des Ligneris, enfin, a ce côté poète qui fait qu’il cultive énormément les arts (grand amateur d’art contemporain) et les lettres : c’est lui qui a créé voilà 3 ans Vino Voce (le festival de la voix parlée et chantée à Saint-Emilion – prochaine édition du 9 au 11 septembre), dont il fut président des deux premières éditions. Il compte également lancer l’année prochaine « les rencontres d’auteurs de dessins contemporains ». Car au-delà des nourritures physiques, il aime aussi ces nourritures intellectuelles qui font de lui le « prince sarment », homme de coeur, de nervure et d’esprit.

08 Août

#insolite : une petite balade à la découverte du vignoble du Haut-Mâconnais en gyropodes…

Non ce n’est pas la police avec leur gyro… ce ne sont que des touristes en gyropodes ! Une nouvelle forme de balade à deux roues dans le vignoble bourguignon, accompagné d’un viticulteur. Une promenade qui se termine bien sûr par une dégustation en fin de parcours.

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Accompagné d’un viticulteur, venez vivre une expérience unique et de nouvelles sensations en pleine nature à la découverte du vignoble du Haut-Mâconnais.

Pack « L’essentiel » : 1h de balade et dégustation en fin de parcours.

Pack « Découverte » : 2h de balade et dégustation en fin de parcours.

Départ de la cave coopérative de Lugny. 4 gyropodes à sont  disposition dont un pour le viticulteur/accompagnateur.

Réservation indispensable auprès de l’office de tourisme de Fleurville : 03 85 20 36 39 ou contact@bourgogne-hautmaconnais.fr

Cet été, initiez-vous aux vins de Saint-Emilion

Pendant les vacances, alliez découverte et connaissance à la Maison du Vin de Saint-Emilion. Celle-ci propose des initiations à la dégustation jusqu’au 28 août. Des sessions d’été  en français et en anglais.

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APPRENDRE À DÉGUSTER LES VINS DE SAINT-EMILION

Vous êtes en visite du côté de Saint-Emilion et vous rêvez d’en savoir plus sur ses quatre appellations ? Rendez-vous à la Maison du Vin de Saint-Emilion ! La vitrine des vins de Saint-Emilion possède aussi son École du vin et sa salle de dégustation professionnelle. Au cours deséances de 1 h 30 vous pourrez vous initier aux vins de Saint-Emilion dans toutes leurs dimensions :

Le but est de mieux appréhender la pratique de la dégustation et de mieux connaître les vins de Saint-Emilion sur les plans géographiques (terroirs et cépages) et historiques. Même les gens qui n’y connaissent rien peuvent participer à ces initiations », Bruno Dumery, directeur de la Maison du Vin de Saint-Emilion.

Vous découvrirez par exemple le microclimat de Saint-Emilion, le classement des vins revu tous les dix ans ou encore les trois étapes de la dégustation (la vue, le nez et la mise en bouche). Toutes les séances se dérouleront en français et en anglais.

SAINT-EMILION : DES VINS ACCESSIBLES

Pour mener ces Sessions d’été, 8 formateurs se succéderont : des ingénieurs agronomes, des œnologues, des titulaires du DUAD (diplôme universitaire d’aptitude à la dégustation) et des guides conférenciers. Une occasion aussi de dépasser les idées reçues. Les vins de Saint-Emilion sont des vins de garde, mais pas seulement :

Ce sont des vins parfaitement accessibles, sur le fruit et gourmands. Le merlot, notre cépage majoritaire, est très charmeur. Dès leur jeunesse, ce sont des vins très plaisants », Frédérick Breysse, sommelier et formateur

« L’idée est que ce soit avant tout ludique. On peut être sur des appellations prestigieuses tout en restant très abordable », souligne Frédérick Breysse, l’un des formateurs.

Chaque séance se conclura par une dégustation de deux vins. Le premier sera un satellite de Saint-Emilion (Puisseguin Saint-Emilion ou Lussac Saint-Emilion). Le deuxième vin sera un Saint-Emilion Grand Cru.

LES SESSIONS D’ÉTÉ

Jusqu’au 28 août, de 11 heures à 12 h 30.

Inscriptions auprès de la Maison du Vin de Saint-Emilion, par téléphone (05 57 55 50 55), par mail ou sur le site de l’Office de Tourisme du Grand Saint-Emilionnais.

Le prix est de 25 euros par personne.

Avec les vins de Saint-Emilion.

07 Août

Millésime 2016 en Bordeaux : « globalement, cela pourrait être sympa » selon Nicolas Lesaint

Petit coup de sonde du côté de Saint-Loubès en Gironde, au château de Reignac concernant la vendange à venir. Nicolas Lesaint, responsable technique du domaine, est l’invité de Parole d’Expert dans Côté Châteaux. Il confirme de « grosses sorties de raisins », « pas de stress hydrique », certes « un millésime un peu chaotique, qui ne sera pas un 2010, ni un 2009 mais qui pourra être quelque chose de chouette. »

Au domaine de Reignac en ce début août © Nicolas Lesaint

Au domaine de Reignac, le merlot se plaît bien en ce début août © Nicolas Lesaint

Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Nicolas, quel est à ce stade l’état de la vigne ? »

Nicolas Lesaint : « Ca fait un mois qu’il n’a pas plu, cela nous a aidé pour assurer au niveau pression de la maladie et du mildiou en particulier. Avec les 850 millimètres pluie qu’on a pris depuis le début de l’année du côté de Saint-Loubès et de Pompignac (en Gironde), soit 200 mm de plus que dans le Libournais, on a pas mal de réserve souterraine en eau. Par ailleurs, il fait chaud en extérieur, ce qui favorise la pousse de la vigne, sans stress hydrique (du à la réserve souterraine) sur le grossissement des baies, ce qui est super bien. On a eu un peu peur un week-end à 40-41° C, il y a eu quelques coups de chaud dans les cabernet-sauvignons mais rien d’inquiétant. »

JPS : « Au niveau mûrissement, où en est-on de la véraison ? »

Nicolas Lesaint : « Les premières baies en rouge ont vairé au début de la semaine dernière, mais ça ne se bouscule pas très vite. Pour l’instant, on constate un retard de 10 jours sur la véraison par rapport à l’an dernier et une semaine de retard globalement. Il y a eu 10 mm de pluie sur le début de véraison, ce qui n’était pas mal ».

JPS : « Qu’en est-il de l’aspect sanitaire ? »

Nicolas Lesaint : « On a constaté un très forte pression de vers de grappe sur Bordeaux. On va être obligé de traiter au niveau de la 3e génération. Il y a pas mal de grosses perforations, 20 à 30 % sur certains secteurs. Il va falloir arrêter cela d’ici 10 jours, sinon on risque d’avoir du botrytis avec ces perforations de baies. »

JPS : « Quant aux volumes, que peut-on déjà dire ? »

Nicolas Lesaint : « On a eu de très grosses sorties de raisins, les vendanges vertes ont été normales. Avec les attaques de mildiou, il y a des parcelles en bordelais avec 10-20 % de pertes, c’est un phénomène national  cette année, du à l’hiver doux, au printemps humide et au phénomène de rayonnement solaire. »

JPS : « Au final, que peut-on déjà dire de ce millésime 2016 qui s’annonce… ? »

Nicolas Lesaint : « Globalement, ça peut être un truc sympa. La fleur s’est passée vite, ce qui a donné une homogénéité, la vigne s’arrête de pousser, toute la véraison ne devrait pas tarder, les 10 prochains jours devraient être secs, mais il y a une grosse réserve d’eau en souterrain. »

« Au moins, ce sera sympa voire bon ! C’est un millésime chaotique, on ne sera pas sur un 2010, ni un 2009, mais ça peut être quelque chose de chouette. »

Interview de Nicolas Lesaint du château de Reignac par Jean-Pierre Stahl

Retrouvez le blog de Reignac et de Nicolas Lesaint

06 Août

Des rencontres inédites entre l’œuf et les Champagnes Krug au Pays Basque et à Bordeaux

En 2016, la Maison Krug joue sur la grande simplicité et l’esthétique minimale de l’œuf. Peu importe qui de la poule ou de l’œuf fut le premier, les possibilités infinies de l’œuf ont stimulé la créativité des chefs des ambassades Krug à travers le monde.

téléchargement (8)D’août à octobre, la célèbre Maison de Champagne propos de nouvelles expériences culinaires sous le signe de la gastronomie au Pays Basque et à Bordeaux.

Quand le savoir-faire et l’inventivité des plus grands chefs locaux rencontrent la création Krug Grande Cuvée, assemblage harmonieux de 120 champagnes issus de vins de réserve et de vins de l’année offrant ainsi une cuvée d’exception.

Chaque année en effet, la Maison Krug choisit un ingrédient ordinaire et connu de tous, travaillé ensuite par les différents chefs des ambassades Krug dans le monde. 2016 sera donc l’année de l’œuf.

Cet aliment est proposé sous toutes ses formes, selon l’inspiration et la technique des différents chefs participants, stimulés par le challenge et sachant distiller çà et là des ingrédients et des saveurs supplémentaires.

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Krug et Oeuf forment un accord harmonieux qui peut sembler simple et évident, mais qui  est en fait audacieux et source d’inspiration, fidèle à l’esprit anticonformiste de Joseph Krug.

La Maison de Champagne vous invite ainsi à découvrir ces rencontres inédites entre l’œuf et Krug Grande Cuvée dans les restaurants, traiteurs et caves de la France entière et partenaires des Mois Krug. Pour les trouver, rien de plus simple : https://www.krug.fr

Ces rendez-vous gastronomiques ont lieu dans une sélection d’établissements prestigieux à travers le Pays Basque et Bordeaux d’août à octobre 2016.  

Pays Basque (en août-septembre) :

·         Kaïku, 17 rue de la République, 64500 Saint-Jean-de-Luz

·         Le Relais de la Poste, 24 Avenue de Maremne, 40140 Magescq

·         Le Regina Biarritz, 52 Avenue de l’Impératrice, 64200 Biarritz

·         Beaumanoir, 10 Avenue de Tamanès, 64200 Biarritz, …

Bordeaux (du 15 septembre au 30 octobre) :

·         Le Prince Noir, 1 rue du Prince Noir, 33310 Lormont

·         Château Cordeillan-Bages, Route des Châteaux, 33250 Pauillac, …

05 Août

Vinexpo au pays du soleil levant, les 15 et 16 novembre

Vinexpo, le salon du vin et des spiritueux, sera au Japon les 15 et 16 novembre prochains. Un rendez-vous à Tokyo au Prince Park Tower, spécialement conçu pour un marché japonais du vin très dynamique. C’est aussi le 1er marché d’Asie pour les spiritueux. 4500 visiteurs attendus.

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LE JAPON UN MARCHE TOUJOURS EN CROISSANCE

Grâce à sa consommation croissante de vin le marché japonais est redevenu un marché très dynamique. Les importations de vin se sont élevées à 2 793 000 hectolitres pour une valeur totale de 176,28 milliards de yens (1,41 Milliard d’euros), soit une augmentation de 3,6% en volume et de 4,2% en valeur par rapport à 2014.

Premier marché d’Asie pour les spiritueux importés et deuxième pour les vins, le Japon regroupe 178 000 points de vente répartis sur l’archipel, un circuit de distribution étendu et diversifié.

Le pays reste cependant un marché à part ; bien qu’il s’agisse d’un marché du vin et des spiritueux sophistiqué, mature, et avec une forte orientation premium, la culture des affaires au Japon est très différente de celle des pays occidentaux. Ceci peut parfois rendre la prospection de nouveaux clients longue et laborieuse. Etablir une relation personnelle avec les décideurs et l’une des clés du succès et un gain de temps précieux dans ce pays à la fois dynamique et marqué par un profond respect des bienséances et des hiérarchies.

Que ce soit pour des marques déjà présentes au Japon qui souhaitent trouver de nouveaux clients ou pour des entreprises désireuses de se lancer dans l’export, participer à Vinexpo Tokyo est un moyen très efficace pour établir ce premier contact direct, qui sera primordial dans la réussite de tout projet commercial au Japon.

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UN SALON TAILLE POUR LE JAPON 

La forte demande de vin et spiritueux au Japon, en fait une destination privilégiée pour les producteurs de vins et spiritueux. Grâce à une promotion ciblée pour un visitorat qualitatif, Vinexpo Tokyo attire plus de 4 500 visiteurs professionnels, issus des secteurs clés de la distribution japonaise. En 2014 l’événement a accueilli 28 % d’importateurs, 15 % de grossistes, 19 % d’acheteurs du CHR, ainsi que 26 % de détaillants. Autant de profils clés pour les relations commerciales directes sur le marché japonais.

TOKYO UNE METROPOLE UNIQUE

La capitale japonaise est marquée par une culture riche et diverse et un fort dynamisme commercial. Marché sophistiqué pour les vins et spiritueux, le Japon se caractérise par une clientèle exigeante, un goût affûté de la gastronomie et une grande curiosité du monde.

Véritable paradis gastronomique, Tokyo compte plus de restaurants étoilés au guide Michelin que Paris, Londres ou encore New-York ! Les vins et spiritueux y ont toute leur place à la table. La cuisine traditionnelle japonaise croise les spécialités de toute l’Asie-Pacifique mais aussi les créations culinaires les plus innovantes, faisant de Tokyo une destination de choix pour les grands chefs et les gourmets. La ville dispose également d’un réseau de transports et de communication efficace et la rendant facilement  accessible. Tokyo est réputée pour faire partie des métropoles les plus sûres et les plus propres du monde.

Avec Vinexpo.

04 Août

Ronan Kervarrec, le nouveau chef de l’Hostellerie de Plaisance : « la bonne cuisine passe par de bons produits, c’est aussi simple que cela »

Entretien exclusif avec Ronan Kervarrec, le tout nouveau chef qui, à 47 ans, vient de reprendre les rênes de Plaisance à Saint-Emilion. Dirigeant précédemment les cuisines du Château de la Chèvre d’Or à Eze Village (06), il y avait décroché 2 étoiles au guide Michelin. Ce Breton au caractère bien trempé, propose une « cuisine facile à lire et à identifier », axée notamment sur « l’océan ». Un chef à la « cuisine franche et honnête » qui se livre dans Parole d’Expert pour Côté Châteaux.

Renan Kervarrec : "j'ai mon propre style, ma propre cuisine" © Jean-Pierre Stahl

Ronan Kervarrec : « j’ai mon propre style, ma propre cuisine » © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl : « Ronan Kervarrec, vous êtes arrivé il y a plus d’un mois, comment trouvez-vous, tout d’abord, Saint-Emilion et Plaisance ? »

Ronan Kervarrec : « Magnifique ! Saint-Emilion, ça ne me change par trop d’Eze-Village car c’est médiéval comme ici. Plaisance est un établissement avec du goût, raffiné, et aussi avec une situation exceptionnelle.

A déguster une petite soupe de laitue avec crème au piment d'Espelette...

A déguster : une petite soupe de laitue avec crème au piment d’Espelette…© JPS

JPS : « C’est pour vous un nouveau challenge ? »

Ronan Kervarrec : « Oui, je quitte un 2 étoiles et je reviens dans  un restaurant qui avait 1 étoile au Michelin avec Cédric Béchade. Oui, l’objectif, c’est de récupérer les 2 étoiles Michelin. »

La salle de restaurant de l'Hostellerie de Plaisance © JPS

La salle de restaurant de l’Hostellerie de Plaisance © JPS

JPS : « Est-ce difficile de succéder à Cédric Béchade et, encore avant, à Philippe Etchebest ? »

Ronan Korvarrec : « J’ai mon propre style, ma propre cuisine. J’ai aussi succédé à Philippe Labbé, espoir 3 étoiles, deux années de suite… Ils ont fait ce qu’ils avaient à faire et je vais faire ce  que j’ai à faire. Je ne me calque pas sur les autres chefs de cuisine. »

Petite tartelette de betterave acidulée et boule de pastèque, sablé crème de livech et cône tartare d'algue crémeux au citron vert © JPS

Petite tartelette de betterave acidulée et boule de pastèque, sablé crème de livech et cône tartare d’algue crémeux au citron vert © JPS

JPS : « Alors Ronan Kervarrec, quel type de cuisine allez-vous proposer ici à Plaisance ? »

Ronan Kervarrec : « Je suis plutôt océan, tourné côté océan avec ses coquillages, fruits de mer, crustacés, poissons, j’aime les algues, j’aime l’iode, l’agrume, le fumé, le grillé et l’amertume. Ca, c’est ce que j’aime vraiment dans la cuisine. Je fais une cuisine très simple, facile à lire et à identifier. 

Je ne recherche que les beaux et bons produits, j’essaie d’aller directement à la source, d’aller les chercher directement chez les producteurs. »

« C’est une cuisine qui est franche et honnête, j’aime que l’on reconnaisse ce que l’on mange, une lecture de l’assiette simple mais faite pour déguster avec du goût. »

Renan Kervarrec, avec les propriétaires de Plaisance et de château Pavie Chantal et Gérard Perse : "c'est un Breton, il a du caractère, une fierté, il a du talent, il sait ce qu'il veut et c'est tranché, c'est carré..." © JPS

Ronan Kervarrec, avec les propriétaires de Plaisance et de château Pavie Chantal et Gérard Perse : « c’est un Breton, il a du caractère, une fierté, il a du talent, il sait ce qu’il veut et c’est tranché, c’est carré… » © JPS

JPS : « J’imagine que mis à part l’océan, vous avez d’autres spécialités… »

Ronan Kervarrec : « Oui, j’aime aussi les abats comme le ris de veau, les fois, les coeurs, les fraises de veau, j’aime le boeuf mais pas le filet, les palerons, des viandes qui ont du goût, de la mâche. J’aime aussi la volaille, le pigeon, le gibier, les champignons, les noisettes, les châtaignes, des produits qui ont du goût, caractéristiques de la puissance et de la finesse. En fait j’aime beaucoup de choses. »

En cuisine, la préparation des assiettes © JPS

En cuisine, la préparation des assiettes © JPS

JPS : « Est ce que vous êtes plus cuisine moléculaire ou plus cuisine traditionnelle ? »

Ronan Kervarrec : « Oui les modes se démodent, ce qui ne se démodera jamais c’est la tradition et le savoir-faire ».

Cuisiner une cuisine traditionnelle, ce n’est pas « has been », au contraire, aujourd’hui on recherche de vraies valeurs »

« Les feux d’artifice, les poudres, c’est du passage, alors que la transmission, c’est un temps qui dure. Ce sont des expériences différentes, tout dépend de ce que l’on recherche comme expériences. »

Un véritable tableau et un festival de couleurs dans l'assiette © JPS

Un véritable tableau et un festival de couleurs dans l’assiette © JPS

JPS : « Quelle approche avez-vous avec votre clientèle ? »

Ronan Kervarrec : « Il faut de la chaleur humaine, de l’accueil, il faut être détendu et professionnel et que la clientèle se laisse aller à ma cuisine. Il faut de la sensibilité et énormément d’attention vis-à-vis du client, une attitude de respect et de politesse aussi.

Il faut aimer les autres pour faire ce métier et vouloir faire plaisir, c’est l’essence même de notre métier.

Le chef sommelier Benoît Gelin depuis 14 ans à Plaisance, il a connu Chrsitophe Canati, Philippe Etchebest, Cédric Béchade et désormais Renan Kervarrec © JPS

Le chef sommelier Benoît Gelin depuis 14 ans à Plaisance, il a connu de nombreux chefs : Chrisophe Canati, Philippe Etchebest, Cédric Béchade et désormais Ronan Kervarrec ; « à sa carte plus de 80 vins de Saint-Emilion et Montagne avec 3 millésimes différents, voire plus pour certains » © JPS

JPS : « J’imagine que vous portez de l’intérêt aux accords mets et vins ? »

Ronan Kervarrec : « Un plat peut être bon mais devenir très mauvais ; le travail du chef sommelier, Benoît Gelin, est primordial pour passer un moment de bonheur. Présenter une assiette avec un vin qui ne correspond pas, c’est annuler la notion de plaisir.Il faut écouter ce qu’a à dire le sommelier pour adapter son plat à un vin. »

Dans le cave de service, de nombreux Sauternes, et le miel produit au château Pavie avec Bernard Simian apiculteur © JPS

Dans la cave de service, de nombreux Sauternes, et le miel produit au château Pavie avec Bernard Simian apiculteur © JPS

JPS : Justement par rapport aux vins de Saint-Emilion, qu’est ce que vous aller proposer ? »

Ronan Kervarrec : « Il faut une cuisine de caractère car ce sont des vins bien charpentés. C’est un terroir qui a du caractère, il vaut une cuisine avec un côté « vif », car le côté terre est important avec ces vins qui ont du caractère, de la puissance, avec un côté boisé, un parfum de sous-bois, un côté fumé.

Comme pour les vins de Saint-Emilion, il faut de la puissance et de la finesse, il faut que ce soit équilibré »

Au centre Renan Kervarrec le chef exécutif avec Christophe Meynard des Pépites Noires et l'ensemble de l'équipe en cuisine de l'Hostellerie de Plaisance © Jean-Pierre Stahl

Au centre Ronan Kervarrec le chef exécutif, juste derrière le second Anthony David, avec Christophe Meynard des Pépites Noires, et l’ensemble de l’équipe en cuisine de l’Hostellerie de Plaisance © Jean-Pierre Stahl

JPS : « Vous développez une cuisine avec des produits essentiellement locaux ? »

Ronan Kervarrec : « Oui avec Christophe Meynard, c’est l’enfant du pays, il m’aide beaucoup. C’est ça la cuisine, c’est une histoire humaine, de copains et d’amitié. 

« Christophe lui est sur la truffe ( gérant des Pépites Noires, spécialiste des truffes de Gironde et développant une gamme de produits comme le beurre bio au sel truffé et les glaces à la truffe). Mais il fait aussi 2 heures de route pour aller me chercher de la viande de Bazas chez un boucher qui découpe, abat et vend ses boeufs. Il y a Yann avec sa cabane à huîtres, c’est un truc de dingue, avec de la passion et du savoir-faire. Et puis Luc Alberti en agriculture raisonnée, sans pesticide, il fait des produits frais qui ont du goût, il fait des tomates de folie. Christophe me trouve aussi les écrevisses, la farine bio, de la marjolaine…il m’en ramène une tonne ! On  a aussi une jeune fille qui fait du safran qui est top. Celui qui veut se donner la peine peut sortir des sentiers battus ».

« On va développer notre collaboration pour aller encore un peu plus loin, on recherche un chef jardinier, on a un grand terrain sur Monbousquet , on va y faire nos légumes et nos fleurs. La bonne cuisine passe par de bons produits, c’est aussi simple que cela. »

Interview du chef et reportage menés par Jean-Pierre Stahl.