18 Fév

Tous en selle au château Siaurac…avec l’association « à terre, à cheval »

Lancement ce week-end de l’association « A terre à cheval, entre vignes et châteaux » lors d’une soirée au château Siaurac en Gironde.

GetAttachment

Cécile Collignon, Charlotte Alcalay,Catherine Decazes, Amaïa Gommès et Amaury Tricot membres du bureau de l’association © C.Alcalay

Une soirée fort sympathique organisée à l’Orangerie du Château Siaurac. C’était samedi soir le lancement officiel de l’association « A terre, à cheval » fondée par Charlotte Alcalay, professeur d’équitation.

Catherine Decazes va présider et tenir les rênes de l’association « A terre à cheval », elle sera secondée par Amaury Tricot, vice-président, Cécile Collignon, trésorière, et Amaïa Gommès secrétaire.

 

GetAttachment

Une soirée de lancement détendue © Charlotte Alcalay

Le but de l’association est de faire visiter prochainement des châteaux à cheval dans le Grand Saint-Emilionnais.

Sa volonté est également de rendre accessible le cheval et son environnement à des personnes fragilisées, de l’enfant à la personne âgée, à travers la pratique équestre.

logo a terre a chevalTrois châteaux  sont partenaires du projet de Charlotte Alcalay : les châteaux Siaurac (Paul Goldschmidt, propriétaire), château Pierre de Lune (Véronique et Tony Ballu, propriétaires)et château de Berliquet (Jérôme et Sophie de Lesquen) soutiennent « A terre à cheval ».

Ces trois châteaux ont fait dégusté leurs vins au cours de cette soirée de lancement, qui avait pour thème »vins et fromages », dans une ambiance très chaleureuse et détendue.

La participation et les bénéfices générés par l’évènement ont été reversés à l’association « A terre à cheval ».

Pour tout renseignement: aterreacheval@gmail.com

Et Charlotte Alcalay au 06 65 51 88 46

16 Fév

#SmartNomination contre #NekNomination !

video smartnomination

Thomas Despin et Julien Voinson font le buzz avec la « SmartNomination » © plus de 600 000 vues sur youtube ce lundi à 11h

Le salut viendra des jeunes ! Ils sont inventifs et viennent de lancer la SmartNomination ou encore la SolidarityNomination pour contrer la NekNomination qui craint pour la santé des jeunes…

C’est un jeu stupide et très dangereux qui fait tache sur la toile: la « NekNomination » (en anglais: bois ton verre cul sec)(un jeu parti d’Australie (lire l’article de BFM TV)). Il consiste à lancer un défi à plusieurs connaissances pour qu’elles se filment à boire cul sec de l’alcool (parfois une bouteille entière de vodka !) et à poster sur you tube et les réseaux sociaux cette video. Et peu importe qu’elle soit dérangeante et avilissante, montrant des jeunes dans des états seconds, proches du coma éthylique…Sauf que certains en sont morts en Europe ! 2 cas recensés en Irlande, avec le témoignage déchirant d’un père qui a perdu son fils…4 morts déjà, 4 de trop ! (lire article 24matins.fr) Et même 5 selon le Miror de ce lundi matin !!!!

Pour dire stop, ou pour ne pas apparaître trop en marge, des jeunes se sont dit on peut penser différemment: « Think Différent ! ». Ils ont lancé la « SmartNomination ».

Regardez l’invention de SmartNomination de Julien Voinson

Le Bordelais, Julien Voinson mais aussi l’un des trois qu’il a nominé à son tour, Thomas Despin (video ci-dessus), et d’autres Parisiens se sont filmés en répondant différemment et intelligemment à ce défi:

« quitte à être nominé, autant faire quelque chose qui soit intelligent et utile ! »

 Et voici la réponse de Thomas Despin nominé à son tour

 

 Au lieu de boire de l’alcool cul sec, ils dégustent et apprécient modérément, et surtout montrent leur inventivité en donnant à manger à des SDF ! Un bel élan de solidarité à méditer !

Ils ont créé une page Facebook : Smart Nomination qui déjà a recueilli des milliers de « like » très rapidement.

 http://www.bfmtv.com/video/bfmtv/societe/neknomination-risposte-intelligente-se-nomme-smartnomination-17-02-177692/

Pour Xavier Pommereau, célèbre psychiatre bordelais (directeur du Pôle Aquitain de l’adolescent au Centre Jean Abadie du CHU Pellegrin) qui suit depuis des années les jeunes, cette alcoolisation massive peut avoir des répercussions destructrices sur la santé des adolescents et des jeunes femmes et hommes. C’est du « binge drinking » ou pire de la « beuverie express » selon le Monde. En tout cas, du binge drinking qui rencontre les réseaux sociaux (lire Huffington Post Québec), et là c’est dément et à proscrire.

« Des jeunes filles accueillies dans mon service présentaient jusqu’à 3,5 grammes d’alcool dans le sang ! »

Et d’ajouter « il y a 20 ans, on ne voyait cela que dans des cas très particuliers, chez des clochards notamment… » Lire l’interview dans Sud Ouest: « l’alcool et les jeunes: pourquoi la NekNomination inquiéte les médecins »

A Bordeaux, la question est d’autant plus sensible que ces dernières années 7 jeunes sont morts noyés dans le Garonne à cause d’une trop forte alcoolisation.

Bravo à ces jeunes qui ont eu ces lueurs d’esprit. Ils ont retourné ces situations de défis, en défiant le défi par un autre. Voilà le salut des jeunes…à saluer et à « liker » !

Des étudiants parisiens ont eux baptisé leur opération SolidarityNomination

« SOS vignerons sinistrés » : « ça fait 10 ans que la grande majorité des vignerons travaille… à perte ! »

Parole d’expert a interviewé Dominique Techer, secrétaire de « SOS vignerons sinistrés » à propos du malaise des petits viticulteurs, des difficultés de survie pour certains et de la restructuration du vignoble qui s’est opéré depuis 10 ans.

20140213_114358

Dominique Techer, secrétaire de « SOS vignerons sinistrés » © Jean-Pierre Stahl

Dominique Techer : « ça fait 10 ans que la grande majorité des vignerons de Bordeaux travaille à perte ! Les cours depuis au moins 2003 ne rémunèrent plus le travail, donc les gens ont décapitalisé, ils ont vendu des petites propriétés, des bouts de terrains à bâtir pour continuer à s’en sortir. Mais, en fait, c’était toujours du travail à perte. On ne peut pas continuer indéfiniment sur cette lancée…Les enfants n’ont plus envi de reprendre, parce que quand on voit l’esclavage que c’était pour leurs parents, ce n’est pas non plus attractif ! Il y a de moins en moins de gens dans les promotions viticoles, dans les lycées. Donc c’est logique, on a dégoûté les gens d’exercer cette profession ! »

« Les épisodes climatiques qui arrivent maintenant (cf orages de grêle lors des nuits du 26-27 juillet et du 2 août 2013) viennent achever plein d’exploitations si on ne fait rien. Si on ne prend pas de mesures, ça va finir de les achever. Maintenant, c’est peut-être l’occasion de rebondir pour enfin comprendre ce qu’il faut faire pour que tout fonctionne… »

JPS : « Ces épisodes climatiques sont-ils vraiment un couperet pour certaines petites propriétés ? »

DT : « Oui, c’est un couperet car, avant la grêle, les chiffres officiels plutôt sous-estimés donnaient 2 000 exploitations dans le rouge. Quand les exploitations perdent 50 % d’une récolte ou quelques fois tout, c’est immédiatement le trou. Donc elles ne peuvent pas s’en sortir s’il n’y a pas des mesures substantielles qui sont prises, pas des mesures cosmétiques. Aujourd’hui, c’est bien plus de 2 000 exploitations qui sont dans le rouge ! »

JPS : « Des mesures substantielles, ça représente quoi d’après vous ? »

DT : « Aujourd’hui les 1000 mesures annoncées, ça représente peanuts ! Ca représente 5 millions d’euros au mieux sur au moins 150 à 200 millions de pertes. Il faut aligner en face des chiffres qui soient à la mesure et surtout qu’on se pose la question comment toutes ces exploitations vont pouvoir tourner avec des marges normales ! On parle toujours de commerce équitable pour le cacao et le café mais ici aussi il faudrait peut-être à faire un commerce équitable des produits agricoles et du vin en particulier. »

 « C’est ce sur quoi il faut se pencher : d’une part des aides directes, l’accès au crédit pour ces vignerons-là que les banquiers vont lâcher gentiment et puis des prix de marché sur lesquels il va falloir travailler. Aujourd’hui, ils montent un peu car il va y avoir une pénurie. Mais on arrive à peine au prix de revient aujourd’hui. Alors qu’on a perdu 40 % de la récolte. C’est la dessus que « SOS vignerons sinistrés » veut travailler. Pas seulement pour ceux qui ont eu la grêle mais pour tous ceux qui ont été victimes des aléas climatiques de cette année. »

Interview par Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer de Dominique Techer

 

15 Fév

Drame du château de la Rivière: le corps de Lam Lok a-t-il été retrouvé ?

Un corps a été découvert hier à Saint-André-de-Cubzac. Des éléments laissent à penser qu’il pourrait s’agir du milliardaire chinois, Lam Kok, qui avait acheté le Château de la Rivière. Il avait disparu dans le crash d’un hélicoptère, où au total 4 personnes avaient péri.

Lam Kok et son épouse au moment de l’achat du château de la Rivière derrière eux

Un corps a été découvert hier par des chasseurs, dans des marais, à 6-7 mètres des berges de la Dordogne. Les fortes marées de ces derniers jours auraient pousser ce corps au-delà du lit de la rivière. Des éléments peuvent correspondre avec la disparition de Lam Kok: le corps est très endommagé, il aurait séjourné plusieurs semaines dans l’eau, plus d’un mois. Considérant que le crash de l’hélicoptère que pilotait James Grégoire, l’ancien propriétaire du château de la Rivière, s’est passé le 20 décembre. Il y a dès lors une forte probabilité.

Toutefois, les services chargés de l’enquête, ne confirment pas. Il faut attendre l’autopsie et surtout les analyses ADN qui seront réalisées à l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale à Rosny-sous-Bois en début de semaine prochaine pour officialiser ou non cet épilogue. Le corps du fils de Lam Kok avait été extrait de la carcasse de l’hélicoptère le soir même du drame le 20 décembre à Lugon-et-l’Ile-du-Carnay, Peng Wang, directeur France du groupe Brillant, a été retrouvé le 11 janvier dans la Dordogne à Saint-Vincent-de-Paul, et James Grégoire, l’ancien propriétaire du château de la Rivière, fin janvier à Saint-Loubès.

Les enjeux sont d’autant plus importants qu’il s’agissait d’une personnalité très influente en Chine, propriétaire d’une entreprise de thés (des thés de la région de Pu’Er) et d’hôtels de luxe, qui employait 3 000 personnes.

Pierre Arditi: « Quand on boit du vin, on boit l’âme de celui qui l’a fait… »

Interviewé par « Vin et Société », Pierre Ardiri revient sur les « us et coutumes » autour de la consommation de vin en France. Il recadre ces « moralisateurs » et lobbies qui voudraient durcir encore la législation autour du vin.

Capture

Pierre Arditi, nouvel ambassadeur de la Cité des Civilisations du Vin

Pierre Arditi est un bon vivant. Un épicurien, rien que ça et rien d’autre. Il revient sur le bon usage du vin, comme certains reviendraient sur le bon usage de la langue française. Car le vin fait partie du patrimoine français. A écouter la voix (et quelle voix !) du sage.

Pierre Arditi a par ailleurs été élevé en novembre au rang d’ambassadeur de la Cité des Civilisations du Vin à Bordeaux (lire précédemment) et joue le rôle d’oenologue dans une série sur France 3 « le sang de la vigne ».

14 Fév

Les cambrioleurs de châteaux sous les verrous

Au terme de 96 heures de garde à vue, les voleurs de grands crus qui agissaient en bande organisée ont été déférés devant un juge d’instruction de Bordeaux. 13 personnes ont été mises en examen et un mandat de dépôt a été requis contre 11 d’entre eux.

CASSEVIN1

Les saisies opérées lors de l’opération « cassevin » © Patrice Héraud

Une affaire rondement menée par les gendarmes et notamment le Groupement de la Gironde avec en appui la section de Recherches.Lundi matin très tôt, 23 cambrioleurs et receleurs de châteaux ont été interpellés dans 5 départements français (15 en Gironde).

Au terme de l’enquête diligentée dans le cadre d’une information judiciaire, les gendarmes ont mis fin aux agissements d’un véritable réseau qui écumait les châteaux et dépôts du bordelais. 13 châteaux, 2 maisons de négoce et un caviste ont été victimes pour un préjudice d’environ 1 million d’euros.

4 personnes ont été mises en examen des chefs de vols en bande organisée et association de malfaiteurs ; 9 autres des chefs de recel de vols en bande organisée, et association de malfaiteurs.

Il a été requis mandat de dépôt contre 11 personnes déférées devant le magistrat instructeur puis devant le juge des libertés et de la détention ces deux jours les 13 et 14 février.

Lire précédemment: Coup de filet des gendarmes

 

L’ UBB nouvelle locomotive des vins de Bordeaux…et Bordeaux nouveau sponsor de l’UBB

L’UBB Grands Crus organisait hier sa première soirée de gala à Bordeaux. Le monde du rugby et le monde du vin se sont rencontrés sur un terrain à damier au palais de la Bourse. Grand gagnant pour l’heure l’UBB qui a collecté plus de 100 000 euros lors de la vente aux enchères au profit du centre de formation de l’Union Bordeaux Bègles.

photo

La soirée de gala de l’UBB Grands Crus au palais de la Bourse

A l’origine du « match » d’hier soir l’association UBB Grand Crus. Une association qui s’est créée il y a moins d’un an et qui rassemble plus de 100 adhérents. Elle est devenue l’un des principaux partenaires du club de rugby. Un club emmené par Laurent Marti qui depuis longtemps pensait à une étroite collaboration avec les vins de Bordeaux. Laurent Dufau, DG du château Calon-Ségur en AOC Saint-Estèphe, était supporter de la première heure de l’Union Bordeaux Bègles et avec Laurent Marti, il se sont dit  qu’il y avait quelque chose à faire !

L’idée a germé dans la tête de Vincent Gerbaud, restaurateur à Arcachon, et d’Antoine Moga, petit-fils de l’ancien président béglais André Moga. Une idée sur laquelle, ballon ovale oblige, ont rebondi Valentin Lillet, directeur de LGC et Yann Rozes, directeur commercial de l’UBB; et ainsi est née l’association « UBB Grands Crus » tout simplement.

Hier soir dans le hall magique du Palais de la Bourse, l’UBB Grands Crus a donné le coup d’envoi d’une longue série de manifestations. Un dîner de gala organisé avec 550 convives, cuisiné par Philippe Etchebest « the best », avec comme clou du spectacle une vente aux enchères.

Ainsi le maillot de Raphaël Ibanez, qu’il portait en équipe de France face à l’Italie en 2007, s’est envolé entre les deux perches à 19 500 euros. Ce prix comprenait également 3 magnum de Pétrus.  Un essai transformé !  D’autres lots où maillots et flacons étaient associés ont aussi fait de jolies percées dans le portefeuille de Bordelais connu pour leur pugnacité à ne pas lacher…Ainsi 2 magnums de Latour 1998 et 2008 adjugés avec le maillot d’Olivier Brouzet 7200 euros, ou encore 12 Angelus 2006 avec le maillot du british Joe Worsley 5400 euros, enfin un magnum d’Yquem 2007 adjugé 5000 euros avec le maillot du capitaine Mathieu Clarkin.

Score final: 105 000 euros au profit du centre de formation de l’Union Bordeaux Bègles.

Regardez le reportage d’Elise Galand et Didier Bonnet

 

Bordeaux perd 30 % de déclarations de récoltes en 10 ans !

Le constat est sévère : ce sont les douanes qui le dressent. On est passé de plus de 10 500 exploitants récoltants en 2004 à moins de 7 400 fin 2013. 

20140213_114404

Dominique Techer, secrétaire de « SOS vignerons sinistrés » © Jean-Pierre Stahl

« Depuis 10 ans les vignerons vendent à perte ! » dixit Dominique Techer, figure de Pomerol, à la tête du château Gombaude-Guillot, et secrétaire de l’association « SOS vignerons sinistrés ».

Et d’ajouter: « Ils décapitalisent pour essayer de tenir, comme celà ils vendent une parcelle complète. Quand il y a un peu de gras, ça va ; mais quand vous êtes à l’os, c’est plus possible ! »

Amer Dominique Techer ? Un peu , sans doute, mais celà fait des années qu’il voit des petits fondre les plombs, et ça risque d’être pire avec les deux épisodes climatiques des 26-27 juillet et 2 août 2013, où les orages et la grêle ont achevé certains qui avaient déjà bien du mal.

20140213_121209

La superficie moyenne à Bordeaux est passée de 11,65 ha en 2004 à 15,42 ha en 2014 (Source CIVB) © JPS

Pour lui avant la grêle, 2 000 exploitations étaient déjà dans le rouge.Il estime que ces épisodes se sont traduits par 150 à 200 millions d’euros de pertes…

En 10 ans, Bordeaux enregistre un recul sans précédent : en 2004, 10 539 déclarations de récoltes étaient faites auprès des douanes, en 2013 seulement 7 379 !

Plusieurs facteurs expliquent cette baisse: l’âge élévé des exploitants et la difficulté de transmission (aujourd’hui la moitié des viticulteurs ont plus de 50 ans et 35 % au dessus de 55 ans, ce qui veut dire que la relève est loin d’être assurée), mais aussi et surtout la crise qui a touché de plein fouet le vignoble…

« En 2008, le prix du tonneau était tombé à 700 euros ! » nous confirme Hervé Grandeau, le Président des « Bordeaux et Bordeaux Supérieur ». « Un prix qui est remonté à 1050 vers 2011 et qui est aujourd’hui à 1250 euros. »

20140213_145914 (1)

Hervé Grandeau, Président des « Bordeaux et Bordeaux Sup. » © JPS

Ceux qui ont été les plus touchés, ce sont les petits viticulteurs qui exploitaient des superficies inférieurs à 10 ha; « et en Bordeaux et Bordeaux Sup, il y en a une majorité: 1200 viticulteurs ont moins de 10ha ». Ils ont pas mal été touchés car ils vendaient surtout au négoce. Ceux qui ont mieux marché, ce sont ceux qui faisaient de la qualité et vendaient en bouteilles.

La superficie du vignoble n’a pas connu la même baisse: en 2004, 122 874 hectares, en 2014 113 795.

La superficie moyenne de l’exploitation est passée de 11,65 ha à 15,42 ha. Il y adonc eu un phénomène de concentration, comme pour la culture des céréales il y a quelques années.

Le salut passe donc par les volumes…Eric Gonfrier, à la tête de Château de Marsan est passé de 30 ha à 450 ha aujourd’hui. Avec son frère, il s’est diversifié et a monté une maison de négoce: on achète en plus le raison de 400 ha « ça permet de vinifier des volumes de raisins et par la suite on revend à de grandes marques. C’est une souplesse du secteur privé pour éviter la lourdeur des coopératives ».

20140213_155201

Jonathan Ducourt dans son chai de 1000 barriques © JPS

Autre exemple florissant à Ladoux, dans l’Entre-Deux-Mers: les vignobles Ducourt. Jonathan nous raconte l’histoire d’Henri son grand-père: « il a commencé en 1949 avec 10ha ! Désormais, on en a 440 répartis sur 13 châteaux en Bordeaux, graves, St Emilion,.. On emploie 50 personnes aujourd’hui. »

Une success story avec des moyens mis en commun pour les différents stades d’élaboration, de vinification et d’élevage des vins. Avec de faibles marges et des vins vendus entre 5 et 20 euros, il faut ainsi faire du volume.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer

12 Fév

« A terre à cheval » : entre vignes et châteaux

Une initiative originale d’une jeune enseignante d’équitation…Faire découvrir les vignobles du Saint-Emilionnais à cheval. Lancement de l’association « A terre à cheval » samedi 15 février.

A Terre à Cheval imageLe printemps 2014 sera équestre ou ne sera pas. Charlotte Alcalay, professeur d’équitation, a eu cette vision, cette « idea », de faire visiter des châteaux à cheval dans le Grand Saint-Emilionnais. Sa volonté est également de rendre accessible le cheval et son environnement à des personnes fragilisées, de l’enfant à la personne âgée, à travers la pratique équestre.

Trois châteaux ont rebondi sur cette idée et ont déjà répondu présent à l’appel de Charlotte: les châteaux Siaurac, Pierre de Lune et Berliquet deviennent partenaires de l’association « A terre à cheval ».

logo a terre a chevalPaul et Aline Goldschmidt accueilleront d’ailleurs l’association samedi 15 février à partir de 18h30 pour son lancement « en fanfare » dans le cadre magnifique de l’Orangerie du château de Siaurac. Une dégustation de soutien à cette association est d’ailleurs prévue avec comme thème « vins et fromages ».

La participation et les bénéfices générés par l’évènement contribueront au lancement du projet et de l’association « A terre à cheval ».

Château SIAURAC

Château Siaurac

Contact: aterreacheval@gmail.com

 

11 Fév

Olivier Bernard : « Les grands vins, c’est des grands fruits ! Tout le reste, c’est du blabla… »

Tout le monde était suspendu à ses lèvres…Son jugement sur le 2013 est tombé: « un millésime inégal ». « Exceptionnel en Sauternes, bon en blanc et inégal en rouge. » Parole d’expert a interviewé Olivier Bernard, Président de l’Union des Crus Classés de Bordeaux.

20140211_123508

Olivier Bernard, propriétaire du Domaine de Chevalier et Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl : « Quelle est votre réaction sur le coup de filet des gendarmes suite à l’opération « cassevin » de cambrioleurs qui écumaient les châteaux du Bordelais ? »

Olivier Bernard : « Il était temps que ça s’arrête ! J’ai entendu qu’il y avait 15 propriétés ou négociants qui ont été dévalisés…Quand il y a un gang organisé, c’est bien que ça s’arrête. C’est vrai que la tentation est grande, parce que ces vins sont liquides, ils sont vendables assez facilement. Dans la profession, on doit mieux regarder nos systèmes de défense, mais après on a du mal à contrer des gens qui veulent voler à tout prix. La gendarmerie peut nous informer, nous dire comment ils sont rentrés, il y a peut-être une information à faire passer au niveau de la Fédération des grands vins pour des mesures de protection. »

JPS : « Ce qui explique ces cambriolages, c’est que ces vins sont devenus excessivement chers, est-ce qu’ils ne sont pas devenus trop chers ? »

OB : « Bordeaux, c’est 10 000 châteaux, parmi ces châteaux, il y en a 50 qui ont connu ces dernières années une certaine flambée par le marché. Mais attention, ce n’est pas la faute des châteaux s’ils sont sortis chers, c’est le marché qui a fait qu’ils sont devenus chers ! C’est pas le propriétaire qui a décidé de les vendre chers, c’est le marché qui a décidé qu’une bouteille qui au départ était à 300 euros, très chère, allait être vendue 1 000 euros. Donc le marché a été très fort, très spéculatif, trop spéculatif sur un certain nombre de vins car ils sont produits en petite quantité. Et il y a un certain nombre de pays qui sont capables d’avaler ces grands crus. Moi, je n’aime pas la spéculation dans le vin. J’aime les vins de consommation. Alors voilà on parle de ces 50 crus de façon permanente, j’aimerais aussi qu’on parle des 9 950 Bordeaux qui eux sont à un prix raisonnable et dans leur prix de consommation. Sur ces 50 crus il y a eu des périodes très chaudes, à cause de la Chine notamment, à cause de la spéculation, j’espère qu’on va revenir à des valeurs normales ! »

Le Domaine de Chevalier © interestinwine.co.uk

JPS : « ça va peut-être être le cas pour le 2013, car le 2013 est pas mal décrié et notamment pour les grands crus classés, ça risque de les faire baisser, non ? »

OB : « Oui, 2013 se présente d’une façon assez compliquée parce que sa réputation n’a pas été portée parmi les grands millésimes et ce n’est pas un grand millésime. Il est dans la lignée de 2011 et 2012. Mais, ce qui se passe aujourd’hui, c’est qu’il n’y a plus de spéculation et que les Chinois sont à l’arrêt donc on va revenir aux vrais prix ! Et moi les vrais prix qui donnent des Bordeaux de consommation, ça me va bien, ça va bien aux Français et aux Européens de façon générale. Donc peut-être que pour ce millésime 2013, on va retrouver des acheteurs avec le sourire. »

JPS : « On a parlé de « Bordeaux bashing » pour ce 2013…Est-ce qu’il faut l’enterrer ou pas ? »

OB : « Non, non, faut pas l’enterrer ! Moi, je suis un amateur de vin, et dans ma cave, il y a de grands millésimes et des millésimes à boire. Moi, quand j’ai commencé en 83, j’ai bu pendant des mois et des années du millésime 80 et on s’est régalé ! Et puis plus tard on a bu du 87; et puis du 2002, les 2002, ils sont délicieux ! Ouvrez une bouteille de 2007, il y a 90 % des Bordeaux qui sont juste délicieux. Et 2013 est un peu dans cette série là. Un millésime à boire certes, pas compliqué certes. Ce n’est pas un grand millésime de garde, il va pas rester dans la légende de Bordeaux, ça je peux vous l’assurer. Mais s’il avait ce côté un peu sexy d’un millésime généreux, bon à boire dans 5 ans, ça m’irait très bien »

JUIN 009_rcd

Olivier Bernard dans le chai à barriques du Domaine de Chevalier © Domaine de Chevalier

Et de préciser un peu plus tard lors de sa conférence de presse au Club de la Presse de Bordeaux:

« A Sauternes, c’est une année d’exception, je donne 5 étoiles ! En blanc, c’est pas mal, 4 étoiles. En rouge, il y aura de très grands mais aussi d’autres moins grands. Le mot que je retiens pour le 2013: c’est inégal. C’est un millésime jaloux. Il y a des gens qui ont pris plus d’eau que d’autres, donc c’est inégal. Imaginez, en 15 mois à Bordeaux, on a pris 1,6 mètres d’eau alors qu’on pend en un an 800 mm. »

« D’habitude, les propriétés de grands crus classés sortent 60 % de 1ers vins et 40 % de seconds vins, là il y en aura qui sortiront 25 % de 1ers et 75 % en seconds vins…Si Bordeaux veut vendre ses vins, il va falloir les vendre au bon prix du marché. »

Et d’estimer une baisse d’environ 20 à 30 % pour les plus grands crus classés lors de la prochaine campagne des primeurs.

Interview d’Olivier Bernard par Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine au Club de la Presse de Bordeaux

Et pour aller plus loin : Domaine de Chevalier