31 Jan

Château de la Rivière : le corps de James Grégoire retrouvé

« C’est un soulagement. » La réaction est unanime. Tant de la famille que des salariés du Château qui aimaient et appréciaient James Grégoire l’ancien propriétaire. Ils ont appris la découverte hier du corps à Saint-Loubès qui selon les premières constatations semble être celui de James Grégoire.

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Xavier Buffo, le directeur général du château de la Rivière © Jean-Pierre Stahl

Xavier Buffo, le directeur général du château de la Rivière, nous a confié avoir eu la famille de James Grégoire hier au téléphone. Il a notamment eu sa belle-fille. « C’est un soulagement ! On va enfin pouvoir faire le deuil. Ca n’enlève pas la douleur, mais vraiment c’est un soulagement. »

A Chinese billionaire and a French wine maker are feared dead following a helicopter crash they took together to celebrate the sale of a Bordeaux chateau.

James Grégoire et Lam Kok © AFP

Hier après-midi, comme pour Peng Wang (directeur France du groupe Brilliant) le 11 janvier dernier, c’est un promeneur qui a retrouvé le corps en bord de Dordogne à Saint-Loubès, non loin de l’endroit où avait été retrouvé Mr Wang. Les gendarmes de la brigade nautique d’Arcachon ont retiré le corps de l’eau. D’après les premières constatations, les habits et bijoux qu’il portait semblaient correspondre aux descriptifs qu’avaient recueillis les gendarmes chargés de l’enquête. Toutefois, il faut encore attendre l’autopsie et surtout les résultats ADN réalisés à l’IRCGN (Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale) de Rosny-sous-Bois, dont on ne connaîtra les résultats que la semaine prochaine. Juridiquement, la confirmation ne pourra intervenir qu’à l’issu, nous a précisé le Colonel Ghislain Réty, commandant le Groupement de Gendarmerie de la Gironde.

Et Xavier Buffo, de continuer: « C’était très difficile pour nous de rester les bras croisés, l’attente était insupportable pour la famille Grégoire comme pour Madame Kok que j’ai eu hier au téléphone également. Mais, ça redonne espoir » de retrouver Lam Kok, le propriétaire du château de la Rivière et le dernier des 4 victimes du crash d’hélicoptère à n’avoir pas encore été retrouvé.

Depuis le 20 décembre dernier, c’est Xavier Buffo qui gère tout. Tant le drame – avec les familles, les autorités, et la masse de journalistes qui étaient présents les premiers jours – que la gestion du domaine viticole et des visites oenotouristiques. Il était alors directeur technique, Madame Kok l’a nommé directeur général avec toutes les responsabilités et la charge qui pèsent sur ses épaules. Elle a toute confiance en lui, et d’ailleurs c’est mérité. Celà fait quinze ans qu’il gère le domaine viticole.

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Le château de la Rivière © JPS

Prochainement, Madame Kok en liaison avec Xavier Buffo a programmé un voyage à Pu’Er en Chine pour la dernière semaine de février. Il s’agit pour le responsable du domaine, mais aussi pour les maires de Libourne  et de la Rivière de se rendre compte de ce qu’est le groupe Brilliant: un groupe spécialisé dans le thé extraordinaire de la province du Yunnan et aussi spécialisé dans le tourisme haut de gamme. Il possède 4 hôtels en Chine, bientôt 10. Il a pour projet de développer également le tourisme sur la Rivière, Libourne, Saint-Emilion et Bordeaux. (lire précédemment « Château de la Rivière: les projets continuent… »

 

30 Jan

Bordeaux Vinipro: « on est dans du décapant ! »

 Lancement médiatique ce midi du tout nouveau salon Bordeaux Vinipro qui se tiendra du 3 au 5 mars au parc des expositions. 250 à 300 vignerons y sont attendus, ainsi que des maisons de négoce. « C’est vraiment une start-up avec des concepts nouveaux et décapants… » affirme son président Eric Dulong.

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« Et Dieu…créa la femme » Eric Dulong et Xavier Planty, demi-dieux de Bordeaux Vinipro ont créé l’affiche accrocheuse et surtout le nouveau salon ! © Jean-Pierre Stahl

« Nous sommes un complément de Vinexpo et pas un concurrent ! » Une précision qui vaut de l’or. Elle a été faite d’emblée par Eric Dulong, le président de Bordeaux Vinipro.

Pas question de faire de l’ombre au célèbre salon Vinexpo, lancé en 1981 aussi au parc des expositions. D’ailleurs Vinexpo est organisé les années impaires, et Bordeaux Vinipro les années paires comme Vinitech.

De plus à Vinexpo, on y découvre les vins du monde entier; à Vinipro, ce salon concernera les Bordeaux et les Vins du Sud-Ouest dont Bergerac et Duras.

12 000 m2 sont d’ores et déjà réservés entre les travées 6 à 13 du Hall 1. Des stands de 6 à 72 m2, dont le prix de base est de 1950 euros les 6 m2. Le budget de ce premier Bordeaux Vinipro, c’est 750 000 euros.

Essentiellement assumé pour l’heure par CEB (Congrès et Expositions de Bordeaux). toutefois, le projet sera au final assumé à 50 % par CEB, 16 % par la CCI de Bordeaux e 34 % par les viticulteurs et négociants.

Pour Benard Farges, Président du CIVB: « c’est un projet que l’on suit depuis longtemps. L’Interprofession soutient cette initiative, nous sommes ravis qu’ils démarrent. Ce sont les deux fédérations de négociants et de viticulteurs qui portent ce projet. »

250 à 300 châteaux et maisons de négoces y sont attendus. Parmi les négociants bien connus: Castel, les Grands Chais de France, Sichel, GVG, Calvet… 160 ont déjà pris une option ferme.

10 000 visiteurs professionnels français et européens devraient s’y presser, notamment du Royaume-uni, d’Allemagne, de Belgique. Les Américains et Chinois seront également de la partie.

Une mise en scène spécifique aux couleurs de Bordeaux Vinipro avec des ballons suspendus au plafond et des espaces dédiés:

* Speed tasting: espace de dégustation réservé aux acheteurs pour faciliter leurs dégustations.

* De maisons en châteaux: un petit musée au sein du salon.

* Village 2.0: un salon connecté et tourné vers l’innovation avec les » wine-start-ups » pour échanger.

* Zones de déconnexion ou de détente: mini-golf, baby-foot, hamacs…

* Restauration nomade avec food trucks.

Une vaste campagne est lancée avec diffusion de 30 000 E-mailings et 16 500 E-mailings grossites, GD, CHR…Bordeaux Vinipro compte inonder les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn, Instagram).

Ils ont les dents longues, normal, ils sont jeunes (ou presque). D’ailleurs Xavier Planty a déjà donné le ton: « on va mettre des racks à l’entrée du salon pour poser les cravates ! »

Au château de la Rivière, les projets continuent…malgré le drame

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I Xavier Buffo, le directeur général du Château de la Rivière @ Jean-Pierre Stahl

 Celà fait bientôt 6 semaines que la château de la Rivière a été vendu à Lam Kok par James Grégoire. 6 semaines également que la tragédie s’est abattue sur les 2 propriétaires disparus dans le crash d’hélicoptère. Les corps du fils de Lam Kok et de Peng Wang, également a bord, ont été repêchés le soir du drame et bien après. Cet après-midi, un troisieme corps a été retrouvé à hauteur de Saint-Loubes, il pourrait s’agir de James Grégoire. La tenue vestimentaire semble identique. D autres détails  correspondraient. Toutefois ce n’est qu´apres l’autopsie et les analyses ADN que l’identité sera révélée.

Il ne se passe pas une journée sans que ce destin tragique ne se rappelle à Xavier Buffo, l’ancien directeur technique qui est devenu directeur général du domaine. Pour la photo, on a droit à un petit sourire, mais ces derniers temps ont été difficiles. Il a vraiment été marqué par ce drame, comme d’autres salariés du château. Lui, en prime, a été recruté par Jean Leprince, le précédent propriétaire disparu également dans le crash de son Cessna. Mais il a cette volonté et ce courage que forge le destin. Sa volonté et son courage, ils prennent aujourd’hui le dessus.

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La colline, juste en face du château, sur laquelle un complexe hôtelier devrait être construit © JPS

Malgré tout, la vie continue. Et il lui faut se retrousser les manches et porter sur ses épaules maintenant les projets engagés par Lam Kok. Des projets que l’épouse du milliardaire chinois souhaite poursuivre.

Le plus important d’entre eux est la construction d’un complexe hôtelier qui devrait voir le jour juste en face du château, sur la colline à 100 mètres à vol d’oiseau, pour accueillir des hôtes sur le site.

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Les appartements du 1er étage désormais ouverts au public, notamment la salle à manger, où des dégustations, petits déjeûners et dîners seront organisés © JPS

Les appartements privés du château au 1er étage, deux salons, et une salle à manger, seront ouverts à la clientèle. Petits déjeuners, dégustations de vins de la Rivière et dîners y seront organisés. Sans parler d’un petit salon où les hôtes pourront déguster une grande variété de thés car Lam Kok et son épouse étaient à la tête du groupe Brilliant spécialisé dans la production de thés extraordinaires à Pu’er dans la région du Yunnan en Chine. Le groupe, par ailleurs, propriétaire de 4 hôtels de luxe en Chine emploie 3000 personnes.

Le château édifié en 1570, remanié par Viollet-le-Duc au XIXème siècle, va être restauré au niveau des intérieurs. Xavier Buffo précise que « des décorateurs sont déjà sollicités, on va faire travailler des artisans locaux. » Car la saison touristique s’annonce et même plus vite que prévu. « D’ordinaire, on a 10 réservations pour la saison qui démarre au mois de mars. Là, on a déjà 150 réservations… »

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Le chai à barriques où on a réalisé les assemblages du millésime 2012 © JPS

Sur le terrain, les équipes techniques s’affairent: sur les 65 ha plantés, on a commencé à tailler la vigne, il reste à sortir les bois, à remplacer des piquets en bois. Un travail d’un mois et demi. Le vignoble de la Rivière est planté à 85 % en merlot et 15 % en cabernet sauvignon et en cabernet franc, un vignoble en AOC Fronsac.

Dans les chais, on a réalisé les assemblages du millésime 2012. On attend pour juin 170 000 bouteilles de premier vin, 15 000 de la cuvée spéciale Aria et 120 000 bouteilles du second vin « les sources de la Rivière ».

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10 % des vins commercialisés en Chine actuellement. « On ne dépassera pas les 25 % », assure Xavier Buffo. © JPS

Quant à la commercialisation, le château continue de privilégier les clients qui achètent directement au domaine, lors de visites ou séjours touristiques, « cela représente 15% de nos ventes. »

« On vend 40 % en France et 60 % à l’export. Parmi nos clients privilégiés: les Allemands, les Belges, les Anglais, et le Danemark. Il y a aussi une fidélité avec les USA et le Canada. En Asie, on vend en Chine, au Japon, en Malaisie. »

« Actuellement 10 % des vins partent en Chine ». Même si le château a été acheté par des Chinois, « on ne dépassera pas les 25 %, car on veut garder nos partenaires commerciaux. Nous sommes une grande marque vendue dans 32 pays au monde ! »

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine

Intervenants: Xavier Buffo, directeur général ; Michel Duphil, chef de culture ; Paolo Spadatto, maître de chai.

 

 

29 Jan

Bordeaux fete le vin: les restaurateurs misent sur le 100 % Bordeaux

Les préparatifs vont bon train, et pourtant on est à 5 mois de « Bordeaux Fête le Vin 2014 » du 26 au 29 juin. Outre les festivités sur les quais, cette année les restaurateurs seront associés à l’opération.

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Laurent Maupilé, directeur de Bordeaux Grands Evenements, Christophe Château, directeur communication CIVB et Franck Chaumes, patron de la Brasserie l’Orléans © Jean-Pierre Stahl.

Un « Bordeaux Fête le Vin » recentré sur la ville, avec des brasseries et restaurants parés aux couleurs de l’évènement… C’est la grande idée qui a germé dans ces trois têtes:

Pour Christophe Château, directeur de  la communication du CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux): « c’est la manière de promouvoir dans le monde Bordeaux et on rend Bordeaux accessible ! »

Laurent Maupilé, directeur de Bordeaux Grand Evenements, organisateur principal, renchérit: « Bordeaux Fête le Vin, c’est 500 000 visiteurs sur 4 jours, 50 000 pass de dégustations vendus. A chaque édition, on génère de nouveaux visiteurs extérieurs à la ville. Ce sont entre 15 et 20 millions d’euros pour la ville. »

Et Franck Chaumes, patron de la brasserie l’Orléans et président de l’UMIH (Union des Métiers de l’Industrie et de l’Hôtellerie) branche restauration, d’enfoncer le clou: « c’est vraiment une manifestation qui est une grosse plus value pour notre profession…Vinexpo, la Fête du Vin et la Fête du Fleuve, c’est « que du bonheur ! », ça remplit nos affaires ! »

Nos trois mousquetaires ont Bordeaux à coeur et veulent cette année plus que jamais mettre « Bordeaux Fête le Vin » sur orbite. Comme le souligne Christophe Château, « pour la version québecoise de Bordeaux Fête le Vin, on a vu 35 restaurants qui étaient tous aux couleurs de la fête, avec de grandes bâches « Vino Bordeaux Resto ». A l’intérieur, de grandes tablées avec des offres spéciales et des bouteilles de Bordeaux. »

Franck Chaumes n’a pas attendu. Dans son établissement, depuis janvier, il montre l’exemple et affiche des vins « 100 % Bordeaux ». Avec son association « les grandes gueules » (des figures de la restauration bordelaise (comme la Tupina, le Noailles, le Bistrot du Sommelier, le Père Ouvrard, chez Pompon…et avec Bruno Oliver)), – « des gars qui comme moi ont de la gouaille » –, il espère les convaincre à jouer le jeu du « 100 % Bordeaux » durant la période et après faire des petits avec bien d’autres établissements.

Et d’ajouter « on va animer nos restaurants, en faisant du festif, mais aussi par un code-couleur vestimentaire commun à tous: tabliers et canotiers « Bordeaux Fête le Vin », guirlandes au plafond, l’idée c’est que la ville petit à petit se mette au couleurs de la fête. » « A l’Orléans, on prévoit déjà un accordéoniste… » Il y aura par ailleurs de nombreux concerts tant de musique classique que d’autres résolument plus modernes.

Sur environ 2 km de quais, on trouvera de nombreux pavillons de dégustations, mais il y aura une place encore plus importante qu’en 2012 pour l’apprentissage et la découverte: l’Ecole du Vin de Bordeaux aura un pavillon central encore plus imposant et 7 mini écoles du vin seront associées aux groupes organiques: les Bordeaux, les Blancs Secs, les Côtes de Bordeaux, le Médoc, Saint-Emilion, les Sweet Bordeaux, les marques et maisons de négoce.

Pour Christophe Château: « On amplifie ainsi la dimension pédagogique de l’événement. On s’écarte de plus en plus de la « beuverie » qu’on a pu craindre avant le lancement de la 1ère édition en 1998. » Il y aura par ailleurs un grand écran entre 12 et 24 m2, ça reste à préciser, avec des messages du CIVB et des projections sur Los Angeles.

Car, autre moment fort, Los Angeles est la ville invitée d’honneur. On célèbre cette année le 50ème anniversaire du jumelage entre Bordeaux et L.A. « Los Angeles est organisée en districts, et le district qui sera bien représenté sera celui d’Hollywood ! » précise Laurent Maupilé.

Ce ne sont pas des tristes, parait-il, peut-être des acteurs !

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Michel Vouzelaud

28 Jan

Consommation de vin rouge : la Chine number one !

Cataclysme au pays du fromage et du vin: la Chine est devenue le leader mondial de la consommation de vin rouge, devant la France et l’Italie ! C’est l’étude commanditée par Vinexpo qui le dit. A la veille de Vinexpo Asia Pacific qui se déroulera du 27 au 29 mai 2014 à Hong Kong.

La Chine première consommatrice de vin rouge au monde © marketing-chine.com

L’engouement des consommateurs chinois pour le vin rouge s’est accéléré depuis 2005. Entre 2007 et 2013, l’étude Vinexpo/The Iwsr dévoile que la consommation de vin rouge a été multipliée par 2,75 (soit +175,4%) alors que sur la même période elle diminuait de 5,8% en Italie et de 18% en France.

C’est un phénomène culturel en Chine: la Chine voit rouge, la Chine boit rouge…Outre ses vertus pour la santé mis en avant pour pallier les consommations excessives d’alcool de riz, le succès du vin rouge tient en grande partie à la symbolique des couleurs. Le rouge est une couleur très positive dans la culture chinoise synonyme de fortune, puissance et chance. Dans les milieux d’affaires, ces trois valeurs sont fondamentales. Le vin rouge se retrouvera donc plus facilement dans les banquets, pour trinquer entre partenaires. Le rouge est aussi la couleur de la Chine.

Scoop Chine (Basse def).jpgPlus de 80% des vins consommés sont élaborés en Chine et le pays est désormais le 5ème producteur mondial de vin.

Cependant les vins importés gagnent rapidement des parts de marchés. Les importations ont été multipliées par sept entre 2007 et 2013 et représentent aujourd’hui 18,8% de la consommation totale de vin en Chine.

Pour répondre à cette demande grandissante de vins importés, les acheteurs asiatiques pourront profiter des différents exposants présents les 27, 28 et 29 mai 2014 à Hong Kong lors de Vinexpo Asia-Pacific. Trois jours pour faire le tour du monde des productions de vin et spiritueux !

Source Vinexpo.

Magazine sur l’amour des Chinois et des Hong-Kongais pour Bordeaux, sa culture et ses vins, réalisé à l’occasion de Vinexpo Hong-Kong 2010 par Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel LItvine.

 

Filière des vins de Bordeaux: diminution de 9 % des gaz à effet de serre en 5 ans

Le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux redouble d’efforts pour diminuer le bilan carbone. De 2008 à 2013, les émissions sont passées de 840 000 à 770 000 tonnes équivalent CO2. A l’ordre du jour également un plan climat 2020.

Bernard Farges, le Président du CIVB

L’objectif est double: mesurer les progrès effectués par l’ensemble de la filière et accélérer les initiatives dans le cadre du Plan Climat 2020.

Bernard Farges, le président du CIVB, a bien pris conscience, comme l’ensemble des viticulteurs, des négociants et acteurs de la filière de l’urgence de la situation. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », la phrase désormais célèbre du Président Jacques Chirac en 2002 à Johannesburg trouve ce matin un écho à la cité mondiale du vin à Bordeaux.

 » La viticulture est citoyenne, elle occupe un territoire, les aspects environnementaux nous intéressent au plus haut point. Les citoyens viticulteurs depuis longtemps ont pris conscience des efforts à faire, ils ont compris que nous ne pouvions pas continuer à travailler comme nous le faisions. » selon Bernard Farges.

Entre 2008 et 2013, la filière des vins de Bordeaux a diminué de 9 % ses émissions de gaz à effet de serre, passant de 840 000 à 770 000 tonnes équivalent CO2.

Et de poursuivre: « Il y a des initiatives indépendantes qui existent, mais il y a aussi l’accompagnement collectif mis en oeuvre par l’inter profession le CIVB, notamment le système de management environnemental, pour permettre de faire évoluer les pratiques de viticulteurs conseillés par des animateurs payés par le CIVB et des groupes de viticulteurs. »

« Aujourd’hui tous les emballages de Gironde sont recyclés, avec des collectes organisées, de même les lubrifiants, des carburants et des effluents sont traités beaucoup plus que par le passé. »

« Le réchauffement climatique est très important. Nous devons commencer à réagir, à réfléchir, pour adapter notre vignobles aux évolutions climatiques pour éviter d’avoir un changement fondamental de ce qui est la typicité des vins de Bordeaux. »

Le plan Climat 2020 prévoit 20% de réduction d’émissions de GES, 20 % d’économie d’énergie, 20% d’énergies renouvelables et 20 % d’économie d’eau.

Interview de Bernard Farges, Président du CIVB par Jean-Pierre Stahl et Michel Vouzelaud.

 

 

 

La Dominique s’offre une Ere Nouvel

« Ere Nouvel », c’est le nom du projet qui a vu le jour au château la Dominique, cru classé de Saint-Emilion. Carte blanche a été donnée à l’homme en noir: l’architecte Jean Nouvel y a vu rouge.

Le nouveau chai dessiné par © Jean Nouvel pour Clément Fayat propriétaire du château La Dominique à Saint-Emilion

Lancé en juin 2012, le projet Ere Nouvel est aujourd’hui abouti ou presque. Le château La Dominique s’est métamorphosé selon les plans et l’inspiration du célèbre architecte Jean Nouvel.

Ainsi naquit cette terrasse suspendue sur le vignoble de Saint-Emilion avec vue imprenable sur Cheval Blanc (juste à côté) et son chai en forme de vague dessiné par Christian de Porzemparc, sur Pétrus plus loin au nord, sur Château Gazin, La Conseillante ou encore Château Figeac.

Le chai est remarquable par ses panneaux rouges bordeaux dans lesquels le vignoble peut se réfléchir dans une sorte de communion entre le cep et son enfant le vin rouge. Les façades est et ouest sont ainsi habillées d’un bardage de lames d’Inox polies et vernies (de 3,20 mètres sur 60 centimètres) en cinq nuances de rouge.

 A l’intérieur, un cuvier de 600 mètres carrés avec deux alignements de onze cuves tronçoniques en inox, d’une immense simplicité.

Pour Jean Nouvel :  » Lorsqu’on déguste un vin, ce qu’on perçoit avant toute chose, ce sont les éclats de lumière de sa robe. Je trouvais intéressant de jouer avec ces sensations, grâce à ce mur dont les teintes et la luminosité changent en fonction de l’heure. Ce bâtiment capte le paysage, il joue avec le terroir, avec nos émotions.  » 

Regardez le reportage de Delphine Vialanet et Olivier Prax

26 Jan

Le terroir…ou comment la terre donne cette typicité au vin

La vigne plonge ses racines dans un terroir particulier. Qu’il soit fait de graves, d’argile ou de calcaire, ce terroir donne un goût spécifique au vin. Une typicité qui se retrouve dans le verre.

La qualité des sols est primordiale dans le résultat aromatique d'un vin © JP Stahl / France 3 Aquitaine

La qualité des sols est primordiale dans le résultat aromatique © Jean-Pierre Stahl

Dans le Bordelais, plusieurs terroirs se font concurrence pour savoir lequel peut se prévaloir de l’antériorité de la culture de la vigne.

Les Graves de Bordeaux et les Pessac-Léognan remontent à plus de 2000 ans d’histoire, à l’époque romaine. Par la suite, au Moyen Age,  Aliénor, duchesse d’Aquitaine, étant devenue reine d’Angleterre, les échanges entre Bordeaux et Londres s’intensifièrent et contribuèrent à la grande expansion des vins de Bordeaux.

Pour Vincent Cruège, directeur des relations extérieures des vignobles André Lurton:  » c’est un terroir unique ! Ce sont des galets roulés amenés par la rivière il y a quelques dizaines de milliers d’années, on a la chance d’avoir grâce à ces cailloux d’excellents sols viticoles »

« Cette appellation est née à partir de 1904. Ils ont fait le syndicat des graves de Bordeaux à cette époque là et puis c’est tombé en désuétude », André Lurton, à 89 printemps, reste modeste mais c’est lui qui a relancé le processus qui s’est conclu par la création en 1987 de l’AOC Pessac-Léognan.

André Lurton à l’origine de la création de l’AOC Pessac-Léognan

Une appellation reconnue dans le monde entier pour la qualité homogène de ses vins. Michel Rolland, célèbre oenologue qui conseille 250 châteaux et domaines de la planète, aime à citer: « Vous avez des châteaux comme Haut-Brion, la Mission Haut-Brion, Smith , Malartic-Lagravière, Latour-Martillac qui sont des icônes de l’appellation. Je pense que Pessac-Léognan méritait cette distinction car c’est un terroir assez typique. »

Le terroir de Pécharmant, non loin de Bergerac, était exploité dès le XIIème siècle. Le château de Tiregand aurait pour origine un fils naturel d’Henri III d’Angleterre et aurait été exploité dès le XIIIème siècle par Edward Tyrgan.

Le vignoble du château de Tiregand  s’étend sur les coteaux de Pécharmant, des Galinoux à la Montalbanie. 
Son faible rendement (autour de 42 hl/ hectare) laisse d’autant mieux s’exprimer la qualité du terroir de Pécharmant, composé de sable, de graviers et d’une grave ferrugineuse en sous-sol (à environ 2m), ce qui lui donne cette typicité comme le souligne François-Xavier de Saint-Exupéry son propriétaire.

« On a dans ce type de sol qui repose sur le calcaire qui est secondaire, une couche d’argile de lessivage, et au dessus le sable et la grave déposés dans lesquels vont se développer les racines » précise François-Xavier de Saint-Exupéry. Et d’ajouter:  » Quand les racines de la vigne qu’on a planté il y a 12-15 ans touchent ce fond de sol, on a la vraie expression aromatique de Pécharmant ! »

Reportage de Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet suivi de l’analyse de Frédéric Lot, expert en vins.

24 Jan

Les Bordeaux en perte de vitesse…en Chine

Les Bordeaux auraient-ils été en surrégime ? De nombreux opérateurs se sont emballés pour le marché chinois, mais ce dernier marque le pas…La bulle pourrait-elle éclater ?

« Alerte rouge dans le milieu des grands crus bordelais », « Les vins francais perdent du terrain en Chine » ou encore « Bordeaux: la bulle chinoise fait pschiiit ! » un avant gout des titres de Challenges.fr ou de la Revue du Vin de France qui annoncent des heures un peu plus sombres pour les Bordeaux.

Côté Châteaux » a également enquêté. La baisse est bien réelle.

Après vérifications, sur douze mois glissants (du 1/11/12 au 31/10/13), Laurent Gapenne de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux confirme une diminution des exportations vers la Chine: – 8 % en volume et – 10 % en valeur.

Laurent Gapenne, Président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux © 20minutes.fr

C’est davantage un réajustement qu’un désamour des vins de Bordeaux. « Les Chinois vivent actuellement une crise et c’est peut-être le contre-coup des menaces anti-dumping » (suite à la mesure d’Arnaud Montebourg de taxer davantage les panneaux solaires venant de Chine, les Chinois avaient annoncé vouloir lancer une enquête sur les vins français qui étaient selon eux subventionnés).

Par ailleurs, il n’est plus de bon ton de faire « péter des bouchons » hors de prix, interdiction a été faite aux agents et cadres du parti communiste de s’offrir des bouteilles qui ne touchent plus terre.

Les vins étrangers du Nouveau Monde (Argentine, Australie) ou même d’Europe (Espagne) commencent à percer le marché chinois et ce de façon inquiétante: 13 % pour l’Australie et 11 % pour l’Espagne selon les statistiques des douanes chinoises.

Pour Christophe Château, directeur communication du CIVB, il faut relativiser, les Bordeaux et vins Français pesent en Chine encore pour plus de la moitié du marché, c’est à dire autant que toutes les exportations étrangères réunies. »

Mais les Chinois recherchent des vins d’autres pays car ils ont un peu mieux éduqués, bien que certains continuent de boire le rouge cul sec !

Les premiers à payer la note sont les grands Bordeaux ! Souvent associés en Chine au luxe et à l’élégance.La baisse est encore plus grande, en direction de Hong Kong (-21% en volume, – 8 % en valeur) , pourtant cheval de Troie des Bordeaux avec des taxes sur le vin au niveau zéro.

Les Chinois ont par ailleurs énormément acheté les fameux millésimes 2009 et 2010 payés très chers, certaines sociétés asiatiques chercheraient à les revendre aujourd’hui.

Lafite Rothschild 2005 a du coup chuté de moitié en 2 ans dans les salles de vente aux enchères. Sous couvert d’anonymat, un négociant de la place de Bordeaux a confié à la RVF « nous avons enregisté une baisse de 70 % en volume sur nos vente de grands crus en Asie ».

Les grands Bordeaux ont été surcôtés, les Chinois s’en rendent compte.

La jonque est pleine, ça tangue en Chine…

Reportage Jean-Pierre Stahl et Olivier Prax.

23 Jan

On vend beaucoup moins de 1ers crus et de grands crus classés…on a réduit la voilure.

Parole d’expert a interrogé Olivier Cornuaille, le directeur d’une grande surface à Bordeaux-Caudéran, sacré meilleur hypermarché de l’année par la Revue du Vin de France. Il revient sur les grands crus classés qui se vendent nettement moins bien qu’il y a 6 ans. En cause leur prix ! Le ticket moyen par bouteille est tombé à 16-17 euros au lieu de 20-21 lors des foires aux vins, un marqueur et un révélateur…

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Olivier Cornuaille, directeur de Carrefour Market à Bordeaux, primé par La Revue du Vin de France©Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl: « Les grands crus se vendent-ils encore ou plus du tout, en France en tout cas ? »

Olivier Cornuaille: « Les grands crus se vendent toujours, bien évidemment. C’est moins facile qu’à une époque, pour deux raisons principales: les prix ont eu une certaine évolution depuis le fameux millésime 2005, la conjoncture 2008 est passé par là. Les grands crus se vendent toujours, on a toujours des amateurs, des collectionneurs, mais pour nous, vendeurs de vins, c’est plus compliqué à vendre ! Il y a une barrière psychologique au prix qui fait qu’actuellement il faut faire preuve de beaucoup plus de relationnel, de dégustation aussi parfois pour que le client se laisse tenter. »

JPS: « Vous avez dû vous réadapter au niveau du stock, donnez nous des exemples. »

OC: « Il y a quelques années sur les 1ers crus classés, les seconds ou les troisièmes (crus classés), nous pouvions avoir 2, 3 ou 4 millésimes différents à proposer au client. Aujourd’hui, on a réduit la voilure. On propose toujours ces 1ers, seconds ou troisièmes crus classés mais avec 1 ou 2 millésimes de disponibles. C’est une adaptation au marché, à la loi de l’offre et de la demande. »

JPS « Si les grands crus se vendent moins bien, est-ce parce que les consommateurs ont changé leur fusil d’épaule ? »

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Les 1ers et grands crus classés millésimés sous vitrine réfrigérée, en fond les gammes moyennes entre 6 et 15 euros augmentent leurs parts de marchés©JPS

OC: « Le consommateur, d’une manière générale garde un budget pour le vin, et ça  c’est très bien, c’est quand même l’essentiel pour nous distributeurs d’avoir cette relation avec le client qui garde un certain budget. Mais le budget est différent: quand je pouvais me permettre à une époque d’acheter un 1er cru classé, aujourd’hui je vais acheter un vin qui n’est plus un 1er cru classé mais un vin qui est de très grande qualité avec la même enveloppe, le même budget au cours de l’année ou durant les périodes très actives de foires aux vins. »

JPS: « Alors justement, le prix moyen d’une bouteille au moment des foires aux vins a-t-il baissé ? »

OC: « Aujourd’hui, le prix moyen d’une bouteille lors des foires aux vins est de 16-17 euros alors qu’il y a quelques années on dépassait les 20-21 euros ! Le changement principal, c’est qu’on vend beaucoup moins de 1ers crus et de grands crus classés. Les volumes évoluent, mais au détriment de la valeur… »

JPS: « Pourquoi ça ne se vend plus ces grands crus classés ? »

OC: « Il y a un effet conjoncturel qui fait que le client, à un moment donné, est obligé de faire des arbitrages. Les arbitrages se font sur ces vins-là et notamment sur l’exponentiel de prix qui fait qu’on hésite et puis on n’y va pas. Soit on réduit le budget, soit on le supprime complètement. Et puis, il y a un autre phénomène: les gens ont aussi des vins dans leur cave et ils se disent « bon, je vais attendre et puis je vais consommer peut-être un peu plus mes vins qui sont en cave ! » »

Retrouvez l’interview d’Olivier Cornuaille par Jean-Pierre Stahl et Olivier Prax