11 Déc

Dans les coulisses de l’hypercommerce

Samedi 14 décembre 16:15  sur France 3 Provence-Alpes et Côte d’Azur
et en replay sur notre site web dès la fin de la diffusion.

Cette semaine, Chroniques du Sud – Coulisses – vous emmène dans le ventre de l’un des plus grands hypermarchés de France, Carrefour Vitrolles, temple de la consommation de masses. Vingt-mille m² de surface utile à deux pas de Marseille, deux millions et demi de clients par an, attention ! Gigantesque !

Vincent Desombre tourne depuis le début de la saison les volets coulisses de l’émission Chroniques du Sud. Après s’être concentré sur l’envers du luxe côté hôtellerie et gastronomie, le voici dans une sujet plus « popu » mais où tout se voit en XXL.

Entretien avec Vincent Desombre

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PZ : Vous vous êtes plongé pour faire ce film dans l’un des plus grands hypermarchés de France. A l’heure où il est fréquent de se poser la question de l’hyper consommation, comment avez-vous perçu ce monde de la grande distribution? Sans complexe? Alimenté par une clientèle toujours fidèle au poste ?

VD : J’ai été en effet assez surpris de constater que la grande distribution n’est  pas aussi « has-been » que cela. On a beau, pour certains, faire nos courses dans des commerces de proximité qui affichent label équitable etc. ces grands supermarchés résistent très bien à cette tendance minoritaire, il faut le dire. Ce qui frappe au premier abord, c’est le gigantisme : 20 000 m², des chiffres toujours astronomiques et pour n’en citer qu’un : une tonne de bananes vendue tous les jours. En ce moment, 30 000 clients arpentent les rues de cette véritable ville. Il faut se défaire d’une idée un peu caricaturale que l’on a des hypermarchés où le client tient lieu de vache à lait. Ce n’est pas si simple que cela. Certes, l’hyper est une entreprise dont le but – on ne s’en cache pas –  est de vendre et d’augmenter le chiffre d’une année sur l’autre. Du simple vendeur au directeur, c’est la culture du chiffre décomplexée. Mais pour autant, les choses ont évolué et, si l’on pouvait dans les années 70 « fourguer » n’importe quelle marchandise à bas prix, il n’en est pas de même aujourd’hui. Il y a un réel souci de qualité et de traçabilité des produits. La viande, le poisson font l’objet d’une surveillance particulière. Le client est plus attentif qu’il y a 30 ou 40 ans et les grandes surfaces – a fortiori de cette taille – se sont adaptées. Parmi les 70 000 références présentes dans les rayons, la fourchette est large et chacun peut y trouver son « bonheur ».

PZ : Qui sont les clients de ces hyper marchés ? Des proies faciles ? Des amoureux du « magasinage » comme on dit au Québec ?

VD : C’est vous et moi. Il faut rappeler que selon un sondage, 9 français sur 10  font leurs courses en grande surface. Ce n’est donc pas anecdotique. On est dans la logique du : « on fait le plein  pour la semaine ». J’ai remarqué pas mal de personnes âgées et d’ailleurs, j’ai rencontré et suivi pendant le reportage un couple de retraités qui fréquentait cet endroit depuis 42 ans, année de sa création. Ils se souvenaient avec émotion de leur première visite : on leur avait donné un plan pour qu’ils ne se perdent pas dans les rayons. Eh bien ces gens-là, ils font attention mais en même temps ils sont cœur de cible et en sont conscients. Le jour où je les ai suivis, ils étaient venus pour acheter de la pâte à pizza pour l’anniversaire de leur petite-fille ; ils sont repartis le caddie rempli. En fait, ils se font plaisir en faisant leurs courses et se lâchent un peu financièrement.Tentés tout le temps mais en même temps consentants.
La meilleure preuve de leur objectivité tient dans une citation que m’a livrée monsieur : « Comme dit Oscar Wilde, je résiste à tout sauf à la tentation ».

PZ : Vous a-t-on facilité les choses à Carrefour-Vitrolles ?

VD : On nous a ouvert les portes très facilement. Au départ, on devait travailler avec un autre groupe qui a tardé à nous donner sa réponse. C’était un jour oui, un jour non. Là, la réponse a été immédiate. Avec les précautions d’usage, à savoir la présence d’une attachée de presse à nos côtés mais on ne peut pas dire qu’ils aient empêché quoi que ce soit. En revanche, forts d’une mauvaise expérience l’an passé avec un autre média qui les avaient piégés pour tenter d’obtenir des images choc, ils ne nous ont pas permis d’aborder les questions liées à la sécurité, à l’argent, aux caméras de surveillance.

PZ : Qu’est-ce-qu’on apprend en plongeant dans les coulisses de ce grand Barnum ?

VD : Ce qui me plaît dans mon métier, c’est la rencontre avec les gens. Et là, je dois dire que j’ai rencontré la fameuse « France qui se lève tôt ». Ils sont 600 employés qui travaillent pour certains dès 3h00 du matin pour des salaires pas vraiment mirobolants. Il y a une pression constante mais qu’ils intègrent eux-mêmes, c’est-à-dire qu’ils sont dans la culture de la performance à l’américaine. En même temps, ils ne sont pas malheureux et trouvent leur équilibre là-dedans. Et il y a des indices de cette « bonne santé » : beaucoup d’employés sont là depuis longtemps -20, 25 ans, parfois – et ont une véritable possibilité d’évolution. Le responsable des produits frais, par exemple, l’un des gros postes de l’enseigne, a débuté comme poissonnier il y a 20 ans. 
En fait, ce sont de vrais bosseurs. Ils remontent les manches. C’est l’esprit de la « boutique ».

 

Propos recueillis par Pernette Zumthor

 

28 Nov

The animals and Children took to the streets

Théâtre de La Criée, du 12 au 15 décembre 2013
Théâtre Musical à partir de 9 ans
Tentez de gagner votre place pour la soirée du 12 décembre

 Un univers baroque et déjanté à découvrir d’urgence

Il était une fois une étrange demeure du nom de Bayou Mansion, un immeuble perdu au milieu de nulle part, dans un quartier de banlieue abandonné à son triste sort. Il était une fois un conte que l’on feuillette comme un livre d’images animées, projetées sur des écrans avec d’étranges personnages bien vivants.

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Mise en scène & texte Suzanne Andrade
Film, animation et design Paul Barritt 
Musique Lillian Henley 
CostumesSarah Munro & Esme Appleton 
Voix du tuteur James Addie.
Avec Sue Appleby, Lewis Barfoot et Eleanor Buchan

 

Une découverte Avignon 2012

Révélée en France au Festival d’Avignon 2012, la compagnie britannique 1927 revitalise l’esprit du fabuleux.
Tout un univers composé de dessins, musiques et chansons pour ce conte social d’un grand raffinement.
Une œuvre que chaque spectateur peuplera de ses souvenirs et de ses références. Pour certains, ce sera Tim Burton ou Méliès, pour d’autres Roald Dahl ou Dickens, Fritz Lang ou Kafka, Les Triplettes de Belleville ou L’Opéra de quat’sous… D’une précision toute magique, toujours entre sourire et larmes, ce spectacle pose poétiquement et très politiquement, la question de l’espoir possible dans un monde désenchanté. Un moment de grâce et d’originalité subversive à partager entre petits et grands.

Pour les anglophones, un extrait du spectacle et l’interview de Suzanne Andrade, la metteur en scène. Vidéo tournée à Edimbourg en 2011.

 

Quelques propos lus dans la presse

Rodés dans les cabarets et les restaurants de Londres « Un jour, Paul Barritt, qui était professeur de philosophie pour gagner sa vie mais illustrateur à ses heures, a entendu Suzanne à la radio, et lui a écrit pour lui demander de la rencontrer. Le duo – et non le couple – a créé son premier spectacle, Between the Devil and the Deep Blue Sea, déjà en combinant théâtre et image animée. « Il était composé de scènes que nous avions rodées dans des cabarets ou des restaurants, raconte la jeune femme. Dans ces soirées, votre »numéro » passe au milieu de ceux de rockers ou de magiciens, devant des gens un peu éméchés. C’est une école. »

Suzanne Andrade et Paul Barritt ont alors créé leur compagnie, 1927, qu’ils ont nommée ainsi, eux les passionnés de cinéma muet, en référence à l’année où est sorti Le Chanteur de jazz, premier film parlant. Ils ont fait venir avec eux la pianiste Lillian Henley, qui est aussi comédienne, et la comédienne Esme Appleton, qui est aussi costumière, et ils ont conçu The Animals…, qu’ils ont joué d’abord dans des lieux alternatifs du sud et de l’est londonien, avant d’être bien vite repérés par les institutions théâtrales, le National Theater et le Young Vic en l’occurrence. » lire l’intégralité…
Fabienne Darge, envoyée spéciale à Avignon pour Le Monde en 2012

« La rencontre entre Tim Burton et Alexander Rodchenko, entre Fritz Lang et Charles Dickens, entre le cinéma muet du début du XXème siècle et le roman graphique du XXIème siècle : une parabole glorieusement subversive, d’une intelligence à décrocher la mâchoire »

The Guardian

 

25 Nov

Chroniques du Sud à Sainte-Agnès dans le 06

Samedi 30 novembre 16:15  sur France 3 Provence-Alpes et Côte d’Azur
et en replay sur notre site web dès la fin de la diffusion.

 

Carine Aigon, productrice et animatrice du volet Découverte de l’émission voulait prendre de la hauteur, les drones ne lui suffisant plus…
Qu’à cela ne tienne ! c’est dans le village le plus haut perché d’Europe qu’elle est allée planter son piolet de découvreuse.

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Ce village de Saint-Agnès, non seulement se niche à 750 mètres d’altitude, mais il se paie le luxe d’un panoramique époustouflant sur la grande Bleue.
De quoi nous rendre jaloux de ses quelque 200 âmes qui, elles, ont l’air de nager dans le bonheur !

J’ai tendu mon micro à Carine qui a eu le coup de foudre pour ce bout de paradis.


Carine Aigon, interview pour Chroniques du Sud par france3provencealpes

 

Dès votre arrivée à Saint-Agnès dans les Alpes-Maritimes, vous ressentirez une vraie douceur de vivre. Laissez-vous guider à travers le village par ses habitants.
Avec Jean-Claude Rosier vous prendrez de la hauteur en le rejoignant au château fort du village. Puis, au détour des ruelles, poussez la porte de la boutique de Frédéric Pelissier, maître-verrier et de sa compagne Chrystine, plasticienne-coloriste. Un univers ou se mêlent la lumière et l’ombre …..
Avec Bruno Ray, vous pénétrerez  dans le fort de Saint-Agnès, un fort de la ligne Maginot : 2000 m2 creusés à même la roche.

Carine AIGON vous a préparé encore bien  d’autres surprises.
Alors, moteur ! action ! ça tourne samedi à 16h15 sur France 3

 

20 Nov

Fos-sur-Mer fête ses 50 ans

Deux rendez-vous à ne pas manquer sur nos antennes
à l’occasion de l’anniversaire du port de Fos-sur-Mer

Jeudi 21 novembre 12:00 et 19:00
Deux pages spéciales présentées par Jean-Louis Boudart
en direct depuis le port  
Ses invités du 19/20 :
Frédéric Pasqual, directeur général de Geodis Logistics Sud
Jean-Claude Terrier, président du directoire du GPMM (Grand Port Maritime de Marseille-Fos)

Samedi 23 novembre 16:15
Dans l’émission Chroniques du Sud

Dans les Secrets du port de Fos
un documentaire signé Charlotte Penchenier 
co-produit par France 3 et Mars Productions

 

Extrait
Dans les Secrets du port de Fos extrait par france3provencealpes

Des quais à perte de vue, des cheminées d’usine, des cuves de pétrole et des pipe-lines, un entremêlement de routes, de canaux
et de voies ferrées… Nous sommes sur le Grand Port Maritime de Marseille-Fos. Plus précisément sur les bassins ouest, dans le
golfe de Fos. Un immense territoire de 10 000 hectares, véritable plaque tournante : pétrole, charbon, bauxite, voitures, containers….
près de 80 millions de tonnes de marchandises transitent ici chaque année. Une fois les bateaux déchargés, camions et trains
prennent le relais pour acheminer les denrées. Un monde de matelots et d’ouvriers, d’ingénieurs et de dockers… Ce sont eux que nous allons suivre, au plus près de
leur quotidien. De la gestion du trafic maritime à la manutention dans les entrepôts, ils nous expliqueront leur fonction, souvent ultra spécialisée. Nous verrons comment cette chaîne humaine complexe fonctionne, selon une partition toujours recommencée, pour que les marchandises circulent sans jamais s’arrêter…
Bienvenue dans les coulisses du premier port de commerce français.

 

14 Nov

Grand débat public : inscrivez-vous!

Vous souhaitez assister au premier grand débat des municipales à Aix-en-Provence ?

Envoyez-nous vos noms et prénoms à cette adresse avant le 9 décembre 2013.
Attention, les places sont limitées !

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Vendredi 13 décembre 2013 à 16:00, l’émission La Voix est libre se délocalise à la bibliothèque Méjanes.
Thierry Bezer pour France 3 Provence-Alpes et Jean-Laurent Bernard pour France Bleu Provence recevront
sur le plateau tous les candidats en lice pour ces élections municipales.

Bibliothèque Méjanes
Les infos pratiques

13 Nov

Verdon, une vie rêvée

Samedi 17 novembre à 16:15 sur France 3 Provence-Alpes et Côte d’Azur
dans Chroniques du Sud – Découverte 
et en replay sur notre site web dès la fin de la diffusion.

A la découverte d’un des plus beaux canyons d’Europe.

En serpentant dans  la roche calcaire pendant des millénaires, la rivière a creusé les fameuses Gorges du Verdon sur une trentaine de kilomètres.
Paradis des randonneurs, kayakistes et autres grimpeurs durant l’été, Carine Aigon a choisi de partir à la découverte de celles et ceux qui y vivent toute l’année, cachés dans un écrin de tranquillité et de nature sauvage.

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Rencontre insolite avec Véronique Quinot et son troupeau de vaches de l’Aubrac. Avec Sylvain Henriquet, l’équipe de Chroniques du Sud prend de l’altitude pour se rapprocher du «vautour fauve», un grand planeur, pour un face-à-face privilégié avec les oiseaux. Enfin, retour sur la terre ferme et direction La Palud-sur-Verdon, pour y découvrir la vie rêvée de Luce et de Laurent Martin, qui proposent la découverte de leur yourte et de leur tipi.

Présenté par: Carine Aigon
Réalisé par : David Boutin

 

 

Crédits photos : Daveon/Maarjara/Koen/Djiva, via CC Flickr

24 Oct

Marseille-Cassis 20 km sur nos antennes

En direct depuis le port de Cassis dimanche 27 octobre dès 9:00

Accros du chrono ou simples coureurs de loisir, ils seront 15 000 à prendre le départ dimanche à 9h30 à Marseille. 
France 3 se mobilise pour vous faire vivre la course, du départ à l’arrivée à Cassis : 3h de direct sur les antennes de France 3 Provence-Alpes et France 3 Côte d’Azur pour partager avec les habitants, de la région et d’ailleurs, cette épreuve exceptionnelle et mythique.

L’émission sera présentée par Michel Aliaga en compagnie de Philippe Rémond (double champion de France de marathon). Et pour vivre la course de l’intérieur : Noémie Dahan à moto, Virginie Dubois au col de la Gineste et Thierry Bezer, engagé avec les coureurs. Quant à Philippe Fabrègues il sera sur la ligne d’arrivée pour recueillir les premiers mots.

 

Parmi les invités : la première Française et le premier Français à franchir la ligne d’arrivée – les athlètes Marc Raquil et Mehdi Baala qui courent pour la première fois le Marseille-Cassis – Claude Ravel, président de la SCO Ste Marguerite – Danielle Milon, maire de Cassis – René Olmeta, vice-président du Conseil Général des Bouches-du-Rhône – Nelson Monfort, journaliste à France Télévisions.

de 9h à 12h : l’émission en direct / de 9h à 13h30 : la ligne d’arrivée en direct et en continu


Marseille-Cassis 2013 : revoir l'émission spéciale par france3provencealpes

 

Suivre les commentaires en live de deux experts, Claire et Bastien Perraux, respectivement, athlète professionnelle et entraîneur.
Participez à l’ambiance sur le port de Cassis : bonus, photos et vidéos, tweets ..
Le hashtag pour envoyer vos tweets :  #F3Provence

Vous revoir passer la ligne d’arrivée !

Dès la fin de la course, muni de votre temps officiel vous pourrez accéder à ce service unique via notre site web provence-alpes.france3.fr
et en faire profiter vos amis votre famille au bout du monde ! C’est ici :


Ligne d'arrivée Marseille-Cassis 2013… par france3provencealpes

 

 

 

 

22 Oct

Les coulisses de la gare Saint-Charles, un film de Maxime Giacometti

Diffusion sur France 3 Provence-Alpes et Côte d’Azur, samedi 26 octobre à 16:15
En replay sur notre site web

Trente-cinq mille passagers par jour, cent cinquante trains, une vingtaine de boutiques, la gare  de Marseille est la plus  importante du sud de la France.
On y passe, mais on ne voit pas l’organisation que demande la gestion du trafic.
Une véritable tour de contrôle ferroviaire régule le trafic, un  immense garage se charge de l’entretien des trains, une police de la SNCF assure la sécurité, un service d’entretien nettoie en quelques minutes les wagons entre chaque voyage.

Chronique du sud vous fait rentrer  là où on n’a pas accès en temps normal.
L’occasion de découvrir l’envers d’un monde que l’on fréquente tous les jours.

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Interview du réalisateur

PZ : Maxime Giacometti, vous avez réalisé pour l’émission Chroniques du sud, un documentaire sur la Gare St-Charles. C’est un sujet que vous avez proposé ou bien répondiez- vous à une commande ?

MG : En fait c’est une commande  que l’on m’a faite et elle a rencontré mon enthousiasme car je dois dire que moi-même, qui n’avais pas revu la gare depuis longtemps, j’ai été très surpris par sa transformation et l’idée m’a séduit car c’est un vrai sujet.

 PZ : Qu’est-ce qui fait de la gare Saint-Charles un cas à part entière ? En quoi est-elle différente d’une gare de grand passage comme le serait la Part-Dieu à Lyon ou Lille-Europe ?

MG : Alors, déjà la gare Saint-Charles de Marseille est la plus grande gare du Sud de la France, voire de la France, hors Paris. Elle est immense, située en plein centre-ville et intrinsèquement liée à l’histoire de Marseille. Il y a un avant et un après St-Charles. Pour essayer de se rendre compte des transformations qu’elle a subies, il faut revenir à l’époque où  le TGV l’a placée à 3 heures de Paris. Du jour au lendemain, c’est une ville qui s’est quasiment embourgeoisée. Des cadres sup’ ont commencé à venir passer le week-end, l’immobilier a flambé, etc. Avant le TGV, on mettait une nuit de train pour relier Paris à Marseille et avant que la gare ne soit créée en 1848, il fallait compter une semaine de diligence. Imaginez cette révolution-là !

 PZ : Comment avez-vous abordé le sujet ? Plutôt du point de vue des usagers ou de celui des cheminots et des autres métiers liés à ce monde bien particulier ?

MG : On pourrait faire un film tout entier consacré à l’histoire de la gare mais il s’avère que ce film-là s’inscrivait dans le contexte du volet Coulisses de la série Chroniques du Sud.
Donc, on s’est concentré sur ces coulisses, c’est-à-dire tous les endroits où les usagers n’ont pas accès, tout ce qui ne se voit pas.
La gare Saint-Charles c’est : 300 agents SNCF, des kilomètres de couloirs, tout le sous-sol de la gare transformé en un véritable gruyère sur trois étages, un poste d’aiguillage qui vaut un film à lui tout seul. Imaginez une espèce de vaisseau spatial avec un mur gigantesque qui permet de suivre la circulation des trains dans un rayon de 15 kms autour de la gare – déjà à voir, c’est absolument extraordinaire. Eh bien, on apprend que ce poste-là, qui répond au nom de Mistral, a été le prototype des postes d’aiguillage en France et en Europe.

PZ : Vous levez le voile sur certains métiers  dont on n’imagine sans doute pas l’existence ou alors on en a une image faussée ?

MG : Le chef de Gare, par exemple… Dans l’imagerie collective, on retient ce « p’tit gars » sur le quai de la gare qui gère à la fois les arrivées et les départs des trains, une imagerie à la Lucky Luke, quoi… En fait, il s’avère que l’équivalent du chef de gare aujourd’hui, à Saint-Charles, c’est une équipe de 60 personnes, dirigées par un chef d’escale qui, lui-même, travaille avec deux autres personnes ! Cette personne-là est installée dans un bureau à l’arrière de la gare, connectée à 150 caméras qui lui permettent de contrôler tout ce qui s’y passe. Elle communique en permanence avec le poste d’aiguillage et avec les chefs de service qui accueillent et lancent les trains. Ce service-là étant indépendant du service de l’aiguillage, lui-même indépendant de celui de la sécurité, il faut considérer l’organisation de la gare comme pleins de petits univers qui se croisent et s’entre-croisent. Le  film que j’ai fait montre le talent et l’énergie qu’il faut pour que les trains arrivent à l’heure.

PZ : On peut imaginer l’importance que revêt la question de la sécurité dans un lieu aussi fréquenté que la gare Saint-Charles. Qu’avez-vous découvert de cet univers-là ?

MG : La sécurité à la gare Saint Charles est une préoccupation majeure. Pas moins de quatre service patrouillent sur les quais : L’armée, la police nationale, des vigiles privés et la police ferroviaire qu’on appelle aujourd’hui la Sûreté Générale ou « Suge ». C’est la première fois à Marseille que la « Suge » autorise des caméras à la suivre toute une journée.

Dans le film, on peut voir leur quotidien et nous avons eu la chance de participer à deux opérations particulières : une arrestation à la gare de Saint Antoine dans les quartiers Nord de Marseille et un filtrage sur les quais de la gare Saint Charles. Le filtrage est cette nouvelle mesure de la SNCF qui bloque l’accès au train 2 minutes avant le départ. Une situation qui entraîne souvent des tensions très fortes…

 PZ : Y a-t-il au cours de ce tournage, une séquence que vous avez eu plus de plaisir à tourner ?

MG : Ah oui, incontestablement ! c’est la visite d’une véritable caverne d’Ali-Baba : le service des objets trouvés ! C’est un endroit assez génial à observer dont je ne soupçonnais pas du tout l’existence. On y reçoit pas moins de 300 objets par mois – et pas que des valises – oui, bien sûr, des valises mais aussi des ordinateurs, des téléphones  portables, des clés de voitures, des clés de maison. Et tous ces objets qui sont restitués, pour 50 % d’entre eux, sont une incroyable matière pour un film en soi : comment ils sont récupérés, analysés pour éviter tout danger, les enquêtes que l’on mène pour tracer les propriétaires et puis la joie de ces mêmes propriétaires, lorsqu’ils récupèrent leur bien. Voilà, c’est une séquence du film que j’ai eu plaisir à tourner, oui.

 

Propos recueillis par Pernette Zumthor-Masson

 

 

 

17 Oct

Vivre au Ventoux, un documentaire d’Eric Eratostène

Le Ventoux connait une profonde métamorphose. Chaque année, près d’un million de visiteurs transite par son sommet. Le tourisme qui ne cesse d’augmenter est nécessaire au développement de l’économie locale. Mais ce succès grandissant bouleverse le quotidien de la population et menace le fragile écosystème de la montagne. 
Au fil des saisons, un lavandier, une bergère, une cueilleuse et un forestier nous font partager leur quotidien, fait de travail et de passion. 
A travers ces portraits croisés, nous découvrons un Ventoux majestueux qui exerce un pouvoir indéniable sur tous ceux qui y vivent et tout ce qui l’entoure.

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Invitation à l’avant-première

Mercredi 30 octobre 2013 à 19:00 à La Boiserie à Mazan
Durée : 52′

Il est impératif de confirmer votre réservation auprès du co-producteur AMDA en le contactant par mail à l’adresse suivante : amda@amdaprod.com 
et en précisant si vous viendrez seul(e) ou accompagné(e).

Le film Vivre au Ventoux est une coproduction France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur / AMDA Production
Avec le soutien du Centre National du Cinéma et de l’image animée

Les infos utiles:

La Boiserie
150 Chemin de Modène
84380 Mazan

 

 

 

14 Oct

Le règne des méduses, un film de Laurent Lutaud

Samedi 19 octobre à 15:20 sur France 3 Provence-Alpes et Côte d’Azur
et en replay sur notre site web dès la fin de la diffusion.

Depuis une dizaine d’années, de petites méduses violettes reviennent chaque été sur les plages de Méditerranée. D’ autres sont en passe de coloniser la mer du Nord ou s’échouent par milliers sur la côte atlantique… Ces vagues de méduses témoignent d’un déséquilibre de l’écosystème marin dont on comprend encore mal les causes et la portée. Elles intriguent également la communauté scientifique qui se mobilise depuis 10 ans pour tenter de comprendre ce phénomène de prolifération.

Laurent Lutaud, documentariste chevronné, nous entraîne dans une enquête à rebondissements. Malgré une aversion solidement ancrée dans notre mental à l’égard de ces êtres visqueux qui viennent troubler nos baignades estivales, il arrive, grâce aux plaidoyers très convaincants des scientifiques, à nous les rendre plus fréquentables, toutes proportions gardées.

Spécialistes penchés sur les aquariums où ils élèvent et auscultent Pelagia Noctiluca ou Aurelia Aurita. Pêcheurs dont c’est devenu le cauchemar. Elus qui joignent leurs efforts pour offrir à la population estivale des bulletins de prolifération quotidiens, toutes ces paroles données font de ce documentaire une belle enquête d’intérêt public majeur.

 

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PZ : Après avoir vu votre film on en sort beaucoup plus tolérant à l’égard des méduses qu’auparavant. Avez-vous eu à prendre sur vous pour vous « attaquer » à ce sujet, urticant par excellence ?

LL : Non, j’aime beaucoup le milieu marin et c’était plutôt un plaisir d’essayer de mieux comprendre cet organisme et son mode de fonctionnement. Car j’ai l’impression que la méduse reste un animal méconnu du grand public. Et cette part de mystère était assez attirante…

PZ : Comment avez-vous appréhendé le sujet ?

LL : C’est l’aspect humain qui m’a intéressé au départ : Comment doivent s’organiser les pêcheurs, les baigneurs, les pompiers ou les élus pour faire face à ce problème ? C’était ma question de départ. L’aspect scientifique est venu plus tard. Car pour comprendre le phénomène de prolifération et ses conséquences, il fallait aussi comprendre les méduses, leur mode de vie, de reproduction, etc.

PZ : C’est, pour beaucoup, la parole des scientifiques qui nous convainc de changer notre attitude face à ces proliférations. Pensez-vous qu’il faille faire preuve de « prosélytisme » vis-à-vis du grand public car si l’on comprend bien, le problème ne se résoudra pas si facilement?

LL :  Non, ce n’est pas une question de prosélytisme, mais plus de pédagogie. Je crois qu’en comprenant mieux le problème et les enjeux des proliférations, on arrive à relativiser et à prendre du recul face à ce phénomène. Effectivement, il y plus de méduses ces dix dernières années, mais (pour l’instant) ce n’est pas une catastrophe inéluctable. « Il faut prendre conscience du problème et essayer d’agir », c’est le message que nous livrent les scientifiques dans le film. Par exemple, avec le moratoire sur la pêche du thon, qui permettra sans doute de limiter les arrivées de Pelagias. Ou en réduisant la pollution…

PZ : Ces animaux sont de beaux sujets à l’image. Où avez-vous tourné et  quels moyens techniques avez-vous mis en œuvre pour  les filmer ? La musique est-elle une création originale ?

LL : Nous avons tourné dans différents aquariums : Monaco et Lille et dans les laboratoires de Villefranche-sur-Mer et de Marseille où sont étudiées les méduses. Nous avons utilisé une caméra classique HD et une petite caméra sous-marine pour les images dans l’eau. Quant à la musique, nous l’ avons trouvée. Je travaille souvent avec un éditeur de musique Audionetwork qui fait travailler de jeunes compositeurs. Nous avons donc choisi dans leur catalogue, auprès de compositeurs dont j’aime bien l’univers.

propos recueillis par Pernette Zumthor-Masson 

 

Une production
MonkeyBay, France Télévisions,
Ushuaïa TV & CNRS Image – 2013