18 Oct

Conquistador

Cycle 1 et Cycle 2

de  Jean Dufaux et Xavier Philippe

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Nous sommes au seizième siècle. Depuis leur débarquement au Mexique, Hernan Cortes et son armée sont considérés comme des divinités par l’empereur aztèque Moctezuma. Cela fait bien longtemps que Cortes œuvre davantage pour son compte que pour la lointaine Espagne… Tandis qu’il part combattre une expédition envoyée par son propre roi pour le rappeler à l’ordre, Cortes missionne un groupe hétéroclite, mêlant soldats et mercenaires, afin de voler l’inestimable trésor de Moctezuma. Parmi eux, le loyal soldat Hernando Royo… Le groupe d’aventuriers sera bientôt décimé par une mystérieuse entité, dieu ou démon, qui les poursuit dans la jungle. On ne s’attaque pas impunément aux ancestrales et puissantes légendes aztèques…

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Voici le résumé du premier tome… Je ne vous dévoilerai pas davantage la suite de cette histoire. Mais vous devinerez sans difficulté que cette série mêle l’histoire des Conquistadors à un récit fantastique emprunté aux traditions des grandes civilisations d’Amérique latine.

Les personnages sont ici assez convenus. Les membres de la petite expédition sont des archétypes du genre : le héros solitaire au passé traumatisant, la guerrière aussi belle que dangereuse, la brute de service, et le moussaillon de l’équipe… Les décors de la jungle et de Tenochtitlan, capitale des aztèques, sont eux oppressants.  Recyclant ses ingrédients habituels –du sang, de la sensualité et du mysticisme- le scénariste, Jean Dufaux passe à côté de sa recette. On reste cantonné à une course poursuite dans la jungle. Quid de la culture ancestrale des aztèques ?

Conquistador2Chaque tome est bien rythmé, le dessin de Philippe Xavier prenant toute sa dimension que ce soit dans les descriptions architecturales des pyramides indiennes ou dans les profondeurs de la jungle sud américaine. Pourtant, l’adhésion ne se fait pas et on reste spectateur d’un grand show sans vibrations.

Les indiens sont les grands perdants de l’Histoire. Alors qu’ils ont été les victimes de la conquête espagnole, ils sont aussi montrés ici comme des êtres sanguinaires, qui adorent des divinités monstrueuses… On en omettrait presque que les Conquistadors ont exterminé tout un peuple.

M.K.

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Fiche technique

Cycle 1 : Tome 1 & 2

Cycle 2 : Tome 3 & 4

Scénario : Jean Dufaux

Dessin : Philippe Xavier

Couleurs : Jean-Jacques Chagnaud

Collection : Grafica

Editeur : Glénat

15 Oct

Undertaker

de Ralph Meyer et Xavier Dorison

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Jonas Crow, croque mort de son état, est sollicité par un ancien mineur, devenu millionaire, pour s’occuper de son propre enterrement. Avant de se suicider, ce dernier avale tout son or pour qu’il disparaisse avec lui dans la tombe. Bientôt la rumeur se répand dans la petite ville de l’Ouest et provoque la fureur des mineurs…

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Undertaker, c’est sous ce nom que Jonas Crow est connu. Accompagné de son vautour, il sillonne le pays sur son chariot prêt à enterrer le premier venu pour un steak ou quelques dollars. C’est un homme qui ne s’embarrasse pas de sentiments.

Les auteurs de ce western s’inscrivent dans la lignée des maitres du genre. Le dessin signé Ralph Meyer, se situe dans la veine de Jean Giraud, la référence en la matière. C’est une réussite. Le découpage est fluide, le rythme enlevé. Que ce soit dans les visages ou le traitement des décors, on retrouve l’ambiance des dessins du lieutenant Blueberry.

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Côté scénario, on n’est pas en reste. Xavier Dorison, se réapproprie les codes du genre. Et nous propose là une belle variation autour du Farwest avec ce qu’il faut de bagarres, de têtes cassées et de répliques cultes. Le personnage principal, drôle et mordant passe son temps à inventer des citations « bibliques ». Comme cette réplique alors qu’il est dans une situation critique :

« Dieu a dit : tu éviteras de faire chier un type qui braque un calibre 44 sur toi.

Et pour une fois … Feriez mieux de l’écouter»

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Les personnages secondaires sont traités avec soin et chose plutôt rare pour un western, les figures féminines sont à l’honneur. Rose la jeune et jolie comptable du millionnaire et Mademoiselle Lin, sa gouvernante chinoise, tiennent ici un rôle important. Quant au héros, la fin de ce premier épisode lève le voile sur quelques unes de ses zones d’ombres. Et surtout, elle nous laisse entrevoir une suite pleine de promesses.Undertaker 1

Undertaker, une série à suivre.

M.K.

 

Fiche technique

Dessin : Ralph Meyer

Scénario : Xavier Dorison

Couleurs : Delabie / Ralph Meyer

56 pages /  7   Edition : Dargaud

12 Oct

Gazza 1956 En marge de l’histoire

de Joe Sacco

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Joe Sacco, journaliste et auteur, enquête à Gaza sur des évènements qui se sont déroulés en marge du conflit de 1956 qui opposaient l’Egypte à une coalition regroupant l’Angleterre, la France et l’Israël. La Palestine est alors le théâtre de tueries orchestrées par l’armée d’occupation. Ce qui ne constitue que « des notes de bas de page dans les livres d’histoire » selon Joe Sacco, devient ici le récit des évènements survenus dans les localités de Rafah et de Khan Younis.

Pour cela, Sacco s’installe plusieurs mois dans la bande de Gaza et tente de rencontrer ceux qui ont vécu les évènements de l’époque. Composé en deux parties, Khan Younis et Rafah, cet ouvrage nous plonge dans une page ignorée de l’Histoire. Sacco nous fait aussi partager son quotidien en Palestine en traduisant admirablement la vie au jour le jour, ponctuée d’attaques des chars et des hélicoptères, les Palestiniens tués, les maisons de Rafah démolies par les bulldozers israéliens, la difficulté de circuler dans les territoires palestiniens et toutes ses rencontres…

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Sa démarche est remarquable car elle met en perspective le déroulement de l’enquête, les difficultés à recueillir des témoignages fiables, ses incohérences parfois, et finalement la grande détresse des Palestiniens qui ont subi cette guerre de conquête. 1956–2005, cinquante ans ont passé et pourtant rien n’a changé. La Palestine est toujours occupée. La pression des colonies israéliennes n’a fait que s’accroitre. Le blocus imposé à Gaza est plus dur encore.

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L’une des grandes qualités des dessins de Sacco est de faire le parallèle entre les deux époques. Son trait est d’une rare précision. Il détaille personnages et décors avec la même préoccupation. On peut ainsi mesurer le passage du temps sur les visages, ou le changement des constructions et des paysages. Sacco mêle avec brio la description de la période contemporaine, son enquête et le rappel des faits historiques. Et le lecteur, sur les pas de l’auteur, est guidé dans la découverte de ce pays occupé, à la rencontre de ces personnes pour qui la survie est quotidienne.

Gaza 1956 est sans conteste un ouvrage majeur dans le genre de la BD documentaire. Il a fait date en 2009 au moment de sa sortie et restera comme la référence dans le domaine. Jamais idéologique, questionnant en permanence la cohérence de sa propre démarche, Joe Sacco livre ici un véritable chef-d’œuvre.

M.K.

Gazza 1
Fiche technique
Scénario et Dessin : Joe Sacco
Edition : Futuropolis
Nombre de pages : 424 pages

09 Oct

Le constat

d‘Etienne Davodeau

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Ecrasé par la chaleur, le vieux break fonce sur l’autoroute. Vincent, trente ans, vient de tenter un gros coup de poker. Assis à côté de lui, un vieil homme, il a traversé le siècle, ses contradictions et ses errements. Ces deux types n’ont rien en commun, pourtant, ensemble, ils foncent vers des ennuis et des désillusions qu’ils n’auraient pas imaginés dans leurs pires cauchemars. Heureusement sur leur route, il y a Rose, cette jeune femme sans attaches ni à priori…constat2

Réédité en 2014, cet album est paru pour la première fois en 1996. Préfigurant la suite de l’œuvre d’Etienne Davodeau, « Le constat » emprunte la forme du road movie et du polar, et tout en suivant les codes du genre, il parvient à les dépasser. Vincent veut changer de vie… Abel la retrouver… Quant à Rose, l’autostoppeuse qu’ils croiseront sur leur chemin, elle semble fuir la routine et la monotonie… Ce trio hétéroclite va se retrouver lié et obligé de coexister.constat 3

En installant son récit, l’auteur distille peu à peu ce qui fera le sel de ses ouvrages à venir. Raconter l’histoire de ces gens qui a priori n’en n’ont pas. Révéler l’existence de ceux qui sont généralement des oubliés. Peu à peu au fil du récit, les trajectoires des personnages se révèlent les uns aux autres. Et de ces moments partagés, de ces confidences que l’on se fait, émerge la compréhension de l’autre et l’amitié.

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Le scénario fait de rebondissements et de révélations est captivant. Lorgnant déjà du côté de la chronique sociale, le dessinateur, alors presque débutant, réussit le pari de tenir le lecteur en haleine. Mais la grande force de Davodeau est surtout de profiter des interstices du récit pour distiller chaleur et humanité. Bienveillant avec ses personnages, sans pour autant les ménager, Davodeau esquisse un monde sans pitié, où pour autant, il n’est pas interdit d’espérer.

M. Krim

Fiche technique
Dessin et scénario : Etienne Davodeau
Editeur : Dargaud
100 pages

06 Oct

Centaurus

T1 – Terre Promise

de Léo, Rodolphe et Janjetov

Dans un vaisseau-monde, un petit groupe est désigné pour participer à une mission d’exploration sur une planète qui pourrait être le salut de ces derniers terriens. Après avoir traversé l’immensité de l’espace pendant 400 ans, ils croient enfin atteindre leur but. Ils envoient donc un petit groupe en reconnaissance…

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Sur un canevas déjà largement éprouvé… Les derniers terriens partis à la conquête d’une autre terre, les scénaristes Léo (Les mondes d’Aldebaran), et Rodolphe (Kenya/Namibia) mettent en place un récit efficace où les surprises et le suspens ne manquent pas.

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Au dessin, Janjetov (Les technopères/Avant l’Incal) met tout son savoir faire au service du propos. Utilisant une palette de couleur déjà vu dans ses réalisations précédentes, il a le souci du détail, particulièrement quand il s’agit de dessiner le vaisseau spatial ou autre éléments technologiques.

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Le récit se déploie donc pour installer des décors imposants et introduire une galerie de personnages qui sont autant d’archétypes. Ce premier épisode répondant d’abord au souci de mettre en place le début d’une grande série. Le contrat est rempli. Et la fin de ce premier tome se conclue sur un certains nombres d’interrogations qui incitent à lire la suite.

Un début prometteur   pour une bande dessinée qui gagnerait à sortir des sentiers battus du genre emprunté ici.

M.K.

Fiche technique

Scénario : Rodolphe / Léo

Dessin : Zoran Janjetov

Couleurs : Zoran Jr. Zanzetov

Collection : Néopolis

Edition : Delcourt

03 Oct

Fraternités

de Jean-Christophe Camus et Ramon Rosanas

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1792, L’ORDRE GUILLOTINE

Septembre 1792, Paris est en ébullition. La monarchie vit ses dernières heures et s’apprête à céder devant la République, mais, déjà, des hommes complotent pour renverser le jeune régime. Leur atout : le propre cousin du roi déchu. Leur cible : les francs-maçons, qu’ils entendent accuser de tous les maux de la France. Au même moment, Gaston Baudecourt, rédacteur du journal Fraternités, enquête sur un club qu’il soupçonne d’être anti-révolutionnaire. Il ne tardera pas à apprendre à ses dépens que ses fils et lui sont aussi surveillés…

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Ce premier tome d’une série de quatre, mêle habilement la petite et la grande histoire. 1792, c’est l’année de l’exécution du roi Louis XVI -on croise des personnages célèbres : Voltaire, le roi, Choderlos de Laclos…-  mais le récit se concentre surtout sur le parcours de Gaston Baudecourt et de ses fils. Membre d’une loge maçonnique, la loge des « neufs sœurs », ils vont devoir faire face à un secret de famille qui remonte à 1778. La période révolutionnaire et la franc-maçonnerie servent ici de toile de fond à une intrigue qui, en se concentrant sur les Baudecourt, apporte une vraie dimension humaine et dramatique.

Si la narration est parfois complexe – références historiques obligent-, le dessin de Ramón Rosanas est quant à lui assez classique. D’une lecture fluide plutôt agréable à lire, ce premier tome, sans révolutionner le genre, se situe dans la lignée des productions habituelles de la bande dessinée historique.

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1804 – L’ORDRE MANIPULE

Dix années ont passé, mais politique, intrigues et ambitions sont toujours au cœur de cette nouvelle intrigue. Gaston Baudecourt est souffrant. Paul, l’ainé de ses fils, a disparu depuis près de onze ans et c’est René, son cadet, qui est devenu le numéro deux du journal. Le puissant ministre de la police, Joseph Fouché, compte bien utiliser Fraternités et les Francs-maçons comme soutiens sans faille à Napoléon Bonaparte dont le sacre est proche. Pour ce faire, Fouché noyaute et surveille toutes les loges maçonniques…

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Ce second volume, dessiné cette fois par Bernardo Munoz, poursuit la veine entamée dans le premier tome : on y retrouve les mêmes ingrédients mais l’époque a changé. Une charnière historique –ici, le sacre de Napoléon-, un complot ourdi contre les frères Baudecourt, le journal Fraternités menacé dans ses fondements d’indépendance et de critique du pouvoir en place, une intrigue familiale… La franc-maçonnerie, au centre du récit, est encore une fois objet de déstabilisation de la part des dirigeants politiques.

La longue ellipse entre ces deux premiers épisodes peut être déconcertante, mais comme avec le premier chapitre, on arrive ici au terme de la lecture en attendant les prochains albums de la série.

M. Krim

Fiche technique
T1 & T2
Scénariste : Jean-Christophe Camus
Dessinateur :Ramon Rosanas
Coloriste : Dimitri Fogolin
Série : FRATERNITES
Collection Histoires et Histoires / Edition Delcourt

 

29 Sep

Tahya El Djazaïr

T1 : Du sang sur les mains

T2 : Du sable plein les yeux

De A. Dan & Galandon

Alger, 1954. Arrivé de métropole, Paul vient d’être nommé instituteur dans un quartier populaire. Il y retrouve Pierre, camarade de résistance toujours engagé dans l’armée française. Progressivement, Paul lie une relation amoureuse avec une jeune femme algérienne. Il va connaître les « évènements », tiraillé entre les souffrances du peuple algérien et sa fidélité envers un ami militaire, devenu tortionnaire.

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Cette histoire se déroule pendant les quatre premières années de la guerre d’Algérie, du déclenchement de l’insurrection par le FLN (Front de Libération National Algérien) en novembre 1954, à l’année 1958 peu avant le retour du Général de Gaulle au pouvoir. Quatre années de déchirement où chacun, indigène ou français est obligé de choisir son camp. Les auteurs montrent la complexité de cette guerre pour ceux, qui comme Paul, sont partagés entre idéaux de justice et attachement à la France.tahya 1

Comme « les porteurs de valise » en métropole –les français qui travaillèrent avec le FLN- où des figures plus connues comme Henri Alleg, qui fut fait prisonnier et torturé par l’armée française et qui en publiera le récit dans son livre « La question », Paul va évoluer au fil du récit. Celui-ci commence par une vision de l’Algérie Française plutôt idyllique. Mais rapidement, avec les premiers attentats à Alger, l’histoire bascule.

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S’ouvrant sur l’inauguration en 2002, par le président algérien Bouteflika, d’une stèle à la mémoire des martyrs de cette guerre, le dernier tome se finit dans le désenchantement des héros oubliés. Episode peu connu de cette période, Tahya El-Djazaïr apporte un éclairage inédit sur ce conflit dont les répercussions en France et en Algérie sont encore bien présentes. Indispensable pour ceux qui s’intéressent à cette partie de notre histoire commune.

M.K.

FICHE TECHNIQUE
Tome 1 : Du sang sur les mains (46 pages)
Tome 2 : Du sable plein les yeux (46 pages)
Dessin : A. Dan
Scénario : Laurent Galandon
Editeur : Bamboo Edition 
Collection : Grand Angle

25 Sep

Le train des orphelins

  Cycle 1 – T1 Jim / T2 Harvey

De Philippe Charlot et Xavier Fourquemin

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Dans sa résidence huppée de New York, Harvey n’est pas surpris par la visite de Jim. Il l’attend depuis soixante dix-ans. Ils se sont connus enfants à bord d’un convoi d’ «Orphan Train Riders ». Comme eux, plusieurs centaines de milliers de gamins des rues ont été envoyés vers un Ouest en manque de tête blondes à chérir et de main d’œuvre bon marché. Voici le récit de leur voyage.
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Les deux tomes de ce premier cycle reprennent un épisode peu connu de l’histoire américaine : l’acheminement en train d’enfants orphelins pour être confiés à des familles de l’Ouest. L’arrivée massive des émigrants déversait un flot ininterrompu de laissés pour compte à l’Est du pays. Ce programme mis en place au début du XIXème durera plus d’un siècle et se terminera en 1929. On estime alors le nombre d’enfants déplacés à plus de 250 000. La philosophie de cette entreprise était que les orphelins devaient être coupés de leur origine.

C’est l’histoire d’une fratrie, celle de Jim, Joey et Anna pris dans la tourmente de ce voyage à travers l’Amérique profonde. Leur groupe d’une trentaine de gamins perdus, dirigé par une dame patronnesse, s’arrête dans chaque ville traversée pour trouver aux enfants une famille d’accueil. Le récit faussement enfantin, révèle peu à peu la cruauté de leur situation, faite d’entraide et de trahison. Le dessin qui évoque parfois le meilleur des Walt-Disney sert un récit sans compromis.orphelins 2

A cheval sur deux époques, le scénario raconte aussi le désenchantement de la conquête de l’Ouest et celui du rêve américain. Peu de ces enfants réussiront pour combien de laissés pour compte. La morale puritaine –au fondement de la construction nationale américaine- guide le destin de ce petit groupe. Et le mythe de la success story est ici bien malmené. Cette bande dessinée est une réussite qui peut être partagé par tous, petits et grands !
M.K.

Fiche technique
Scénario : Philippe Charlot / Dessin : Xavier Fourquemin
Editeur : Bamboo Edition / Collection : Grand Angle

23 Sep

Les Voyages de Juan Sans Terre

 T.1 : La pipe de Marcos

de Javier de Isusi

Ce premier album nous emmène aux côtés de Vasco, marin sans voilier, dans une petite communauté du Chiapas, province du sud du mexique, controlée par l’E.Z.L.N., l’armée zapatiste dirigée par le sous-commandant Marcos.

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Look à la Corto Maltese, Vasco s’embarque dans cette aventure à la recherché de Juan, un ami idéaliste disparu depuis six ans. Ses recherches le conduisent dans la bourgade de La Réalidad où Juan a été vu pour la dernière fois. Le séjour de Vasco sera comme un voyage immobile.

Entre fiction et témoignage, l’auteur raconte la vie quotidienne dans cette région et la lutte des populations indiennes pour défendre la liberté qu’ils ont conquis par les armes. La zone est sous surveillance militaire – puisque les zapatistes sont considérés comme des terroristes par le gouvernement méxicain – et il y règne une ambiance qui transpire la méfiance. Des agents à la solde du pouvoir central se font passer pour révolutionnaires, ce qui brouille sérieusement les cartes.

Javier De Isusi, auteur et dessinateur de ce voyage initiatique emmène le lecteur dans une histoire réaliste, qui flirte souvent avec le burlesque. Vasco devient l’objet de toutes les attentions en sa qualité de dernier arrivant à La Realidad. Il se heurte au secret et à la suspicion de chacun. Pourtant, lui ne cache rien de sa recherche. Alors il commence à jouer le jeu imposé par ses hôtes.

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Et à ce jeu de faux-semblant, il en aprendra un peu plus sur son ami Juan et finira surtout par trouver la célèbre pipe de Marcos.

Mais celui qui la fume est-il vraiment celui qu’il pretend être ?

M.K.

FICHE TECHNIQUE
Dessinateur et scénariste : Javier De Isusi
Tome 1 / 120 pages / Rackham

 

21 Sep

The four roses

The Four Roses

de Jano et Baru

King Automatic, rockeur et homme orchestre, découvre que sa grand-mère Rose n’est pas morte dans les années 60. Elle a suivi son amour américain et s’est envolée pour la Louisiane. Avec son frangin Gilou, King décide de partir à sa recherche et les voilà débarquant aux Etats-Unis…

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Sur un ressort convenu –la découverte d’un secret de famille et sa résolution- Baru nous embarque dans une aventure d’une grand fraicheur. Il met en scène des personnages attachants qui se retrouvent plongés dans une quête familiale. De longues ellipses qui peuvent être déroutantes jalonnent l’histoire. Mais cela tranche avec la linéarité des bandes dessinées qu’on lit le plus souvent. Et en fait toute la saveur.

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Après dix ans d’absence, le retour de Jano aux pinceaux est une excellente surprise. Son style est toujours aussi riche et il nous offre des planches magnifiques. Sa palette de couleur est variée et retranscrit parfaitement l’ambiance des bayous et des salles de concert où la musique semble sortir littéralement du dessin. Les personnages sont croqués avec brio.

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Un seul reproche pourtant, les 90 pages passent très vite, trop vite. On a déjà fini la lecture sans même s’être rendu compte qu’on était arrivé au bout. Heureusement, un petit bonus vient accompagner les dernières pages : un morceau de King Automatic, Havin’ a whole lot of fun. Et nous voilà plongés dans la fosse devant la scène, prêts à danser au rythme du rock endiablé des Four Roses !

M.K.

FICHE TECHNIQUE
Dessinateur : Jano / Scénariste : Baru
96 pages / Futuropolis

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