08 Juin

Dans Pils, le noir est beau

L’année prochaine à la Comédie de Clermont les grands noms du théâtre s’emparent d’une actualité plutôt sombre… Dans les ateliers Michelin à l’usine de Ladoux, une artiste a travaillé le caoutchouc pour créer des silhouettes noires et longilignes.

 


La saison 2018/2019 de la Comédie de Clermont s’en fait le témoin : les artistes travaillent de plus en plus sur la réalité d’un monde désenchanté. Les spectacles abordent la montée du populisme, les difficultés de des migrants ou l’impossibilité de l’Europe. Des thèmes essentiels mais difficiles. Pour insuffler de l’optimisme, la comédie équilibre sa programmation avec des spectacles familiaux et redonne de l’espoir en faisant monter la jeunesse sur la scène.

 

Des silhouettes noires longilignes sont exposées dans le hall de l’usine Michelin de Ladoux à Cébazat. Les sculptures en caoutchouc de Sara Mesüger sont nées grâce au partenariat entre le Frac Auvergne et la fondation Michelin. C’est la première fois qu’une artiste travaille dans ces ateliers. Elle a été aidée par les techniciens pour trouver la consistance idéale du matériau et eux ont dû oublier le pneu pour penser à l’art.

Ces oeuvres sont exposées à Ladoux pour les salariés du groupe, à partir du 13 octobre 2018, tout le monde pourra en profiter au Frac Auvergne qui consacre une exposition à Sara Masüger.

28 Mai

Isabelle Huppert, divine dans Phèdre(s) à la Comédie de Clermont-Ferrand

Hier soir, une partie du public s'est levé pour applaudir la prestation des comédiens de Phèdre(s) sur la scène de la Comédie de Clermont-Ferrand (Photo: Jean-Louis Fernandez)

Hier soir, une partie du public s’est levée pour applaudir la prestation des comédiens de Phèdre(s) sur la scène de la Comédie de Clermont-Ferrand (Photo: Jean-Louis Fernandez)

Une fois de plus, Krzysztof Warlikowski a pris un malin plaisir à torturer son public: ses Phèdre(s) n’ont de cesse de nous rappeler notre piètre condition humaine. Trois heures trente de larmes, de discours, d’invectives et de déclarations d’amours habités de bout en bout par une Isabelle Huppert, divine.

Et divine, Isabelle Huppert l’est d’entrée de jeu en campant sur de hauts talons et en guêpière une Aphrodite sans pitié pour nous, pauvres mortels. Elle ne donne pas cher de notre peau ni de celle de Phèdre qu’elle a condamnée à aimer à mort son beau-fils Hippolyte. Elisabeth Costello, l’héroïne de J.M Coetzee, troisième personnage incarnée par la comédienne dans la même soirée, évoque la possibilité que les dieux seraient jaloux de notre condition mortelle car elle alimenterait notre fureur de vivre. Mais cette condition nous pousse aussi aux pires vilenies et nous rend, vus de haut, on le comprend, si misérables. Krzystof Warlikowski n’est pas tendre avec nous pour nous mener à bout de son idée, voire pour nous mener à bout tout court: le corps de la danseuse Rosalba Torres Guerrero se déhanchant à s’en défaire les vertèbres sur un crescendo de percussions ou ce chien hurlant à la mort pendant toute une scène entre Thésée et Hippolyte, tout ça est aussi insupportable que sont beaux le chant de Norah Krief où le corps d’Isabelle Huppert se dévoilant sans pudeur au spectateur.

Tour à tour, le metteur en scène nous embarque et nous débarque, nous largue totalement puis nous happe à nouveau. Krzysztof Warlikowski oublie l’intrigue de Phèdre: il convoque trois auteurs contemporains pour bâtir toute une réflexion autour du mythe et poser ça et là quelques questions existentielles. Tout au long de cette réflexion qui ne se donne pas aussi facilement que la Phèdre de Sarah Kane, Isabelle Huppert se métamorphose et passe d’une Phèdre à l’autre sans broncher et sert magistralement ces trois textes aux antipodes. Mythique dans le texte de Wajdi Mouawad, lynchéenne dans celui de Sarah Kane qui, contrairement à ce qu’on a pu entendre, n’est pas vain, car le cri de cette dramaturge des années 1990 qui s’est suicidée à l’âge de 28 ans, cette violente critique de la bourgeoisie n’a pas encore atteint sa date de péremption. Enfin, la comédienne est drôle quand elle chausse les lunettes d’Elisabeth Costello et c’est alors que Phèdre devient claire, lumineuse et tellement humaine.


Phèdre(S) avec Isabelle Huppert

Images du Spectacle réalisées par le Théâtre de l’Odéon.

22 Jan

PILS est très « Temps danse » et ma foi très « français » en pull over

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Dans PILS cette semaine, on va danser avec la première édition du festival Temps Danse qui met la danse contemporaine à l’honneur à Cournon d’Auvergne. On va aussi passer l’hiver à écouter du rock lors grâce au festival Hibernarock dans le Cantal et on assite à une première nationale, celle du spectacle « Les Français » du metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski.

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15 Jan

PILS aime Warlikowski et les dimanches à la campagne

Cette semaine, Richard Beaune a pris le thé à l'Arthé café

Cette semaine, Richard Beaune a pris le thé à l’Arthé café

  Au programme de PILS, cette semaine, nous passons un après-midi dominical à l’Arthé Café à Sauterre dans les Combrailles et nous visitons une exposition de photographies consacré à un metteur en scène polonais génial et abonné à la Comédie de Clermont, Kristof Warlikowski.

La semaine prochaine, les 23 et 24 janvier, la comédie accueille une nouvelle fois le grand metteur en scène polonais Kristof Warlikowski pour une nouvelle création. Cette satr mondiale du théâtre contemporain présentera son nouveau spectacle, Les Français, adaptation en polonais de La recherche de Proust. Pour l’occasion, une grande exposition de photographies de Jean-Louis Fernandez, photographe associé à la Comédie de Clermont,  retrace plusieurs années de collaboration entre la Comédie et l’artiste, de La Fin en 2011 jusqu’à Kabaret warszawski en 2013. Une exposition à découvrir jusqu’au 30 janvier Salle Gaillard à Clermont-Ferrand.

L’Arthé Café, c’est un café concert dans la plus pure tradition des caveaux parisiens mais sa particularité, c’est qu’il est situé loin de toute agitation, en plein cœur des Combrailles, à Sauterre. Chaque dimanche, l’Arthé Café accueille un public d’habitués qui vient apprécier un petit concert de chanson française. Au programme des dimanches à venir:

Dimanche 17 Janvier: Vent d’Irlande

Dimanche 24 janvier: Les Imposteurs (Groupe québécois spécialisé dans le jazz manouche)

Dimanche 20 mars: Bruno Ruiz

Dimanche 3 avril: Natasha Bezriche

Sinon vendredi 15 au soir, vous avez rendez vous avec l’électro de Birdy Nam Nam à la Coopérative de Mai.
Et si vous n’êtes pas trop électro, vous pouvez aller voir Daniel Guichard au Zenith d’Auvergne.

Ce soir et demain, la nouvelle création du Centre Lyrique Clermont Auvergne « Le barbier de Séville » est à découvrir à l’opéra théâtre de Clermont.

Samedi, Thierry Vidal et son groupe presente l’Another blues march au petit théâtre de Vallières à Clermont
Et le label La souterraine véritable laboratoire de création de la nouvelle chanson française, propose au Baraka à Clermont toujours la féline et Alexandre Delano.
A l’Opéra de Vichy dimanche, on dansera sur TUTU de Chicos Mambo. Ou bien on ira voir I Muvrini au Puy-en-Velay.

Côté Théâtre, le Fracas à Montluçon accueille mardi et mercredi prochain le spectacle Villa Dolorosa de Ditpyque Rebekka et à Yzeure, toujours dans l’Alllier, le spectacle Mangez-le Si vous voulez.
Ne manquez pas le concert de Jacco Gardner à la Coopé de mai mercredi prochain, ni le lancement jeudi prochain d’une nouvelle édition d’Hibernarock dans le Cnatal qui débutera avec l’artiste Sanseverino, maios ça, nous aurons l’occasion d’en reparler…


Pils aime les dimanches à la campagne
 

 

 

 

Peter Brook nous étonne avec The Valley of Astonishment

British theatre director Peter Brook (R) and his collaborator Marie-Helene Estienne pose at the Bouffes du Nord theater in Paris on August 31, 2015. AFP PHOTO / BERTRAND GUAY / AFP / BERTRAND GUAY

Le metteur en scène britannique Peter Brook et sa collaboratrice Marie-Hélène Estienne ont écrits et monté ensemble The Valley Of Astonishment AFP PHOTO / BERTRAND GUAY

Ce vendredi soir à la Comédie de Clermont-Ferrand, c’est votre dernière chance de voir l’étonnant spectacle de Peter Brook qui a décidé de nous emmener dans un endroit où l’on va rarement: le cerveau.

Voyager dans les circonvolutions du cerveau peut nous emmener très loin. Dans la tête de Sammy par exemple, le personnage très attachant qu’interprète Kathryn Hunter avec une force incroyable. Ce petit bout de femme a la capacité d’enregistrer tout ce qu’on raconte et tout ce qu’on fait dans différents coins de sa mémoire. Des coins qu’elle a réussi jusqu’à présent, à aménager et à ranger pour que ça ne soit pas trop le souk. Sauf que dès lors que le reste du monde découvre ses phénoménales capacités et les exploite, le cerveau de Sammy a du mal à suivre. Peter Brook et Marie-Hélène Estienne nous raconte les formidables capacités du cerveau et dans le même temps dresse le portrait d’une foule de personnages tous aussi attachants les uns que les autres. La mise en scène du maître nous fait passer du rire aux larmes en quelques secondes (le rire demeure quand même le meilleur moyen qu’a trouvé le metteur en scène britannique pour nous faire comprendre son propos) et intègre même le spectateur dans son théâtre documentaire.

30 Oct

Vanessa Van Durme abordera sa transexualité sans fard au FRACAS

Credit Photo: Nicolas Ferro

Credit Photo: Nicolas Ferro

La semaine prochaine le CDN le FRACAS à Montluçon accueille pour deux spectacles une comédienne bouleversante. Dans Regarde maman je danse, Vanessa Van Durme raconte comment d’homme, elle est devenue femme. Elle présentera aussi un autre spectacle intitulé Avant que j’oublie et qui aborde le sujet de la maladie d’Alzheimer. Un spectacle qui sera également présenté à la Comédie de Clermont-Ferrand au mois de janvier. Portrait.

Vanessa Van Durme est une grande dame qui a été un petit garçon. C’est ce qu’elle raconte dans un spectacle intitulé Regarde maman, je danse, spectacle tiré de son autobiographie. Un monologue qu’elle jouera dans quatre langues différentes en Europe et aux Etats-Unis. Avec une franchise parfois déroutante, la comédienne raconte son changement de sexe, son opération dans les années 1970 à Casablanca, sa première expérience sexuelle avec un homme après être devenue une femme. Mine de rien, c’est une grande leçon de tolérance que d’assister à un spectacle ou de lire les textes de Vanessa Van Durme (Editions Les Solitaires Intempestifs), laquelle offre aussi de par ce qu’elle raconte une bonne occasion de réfléchir sur l’altérité. Dans son dernier spectacle, Avant que j’oublie, elle poursuit cette réflexion dans une conversation imaginaire avec sa mère qui souffre de la maladie d’Alzheimer. Une mère qui n’a pas défendu son fils d’alors dans son choix de devenir femme, quand ce dernier a été rejeté par son père. On ne pourra pas reprocher à la comédienne, qui joue tour à tour le rôle de la mère et celui de la fille, de se mettre à la place de l’autre.


Portrait de Vanessa Van Durme

Regarde Maman, je danse

Mardi 3 et mercredi 4 novembre au FRACAS à Montluçon

Avant que j’oublie

Jeudi 5 et Vendredi 6 novembre au FRACAS à Montluçon et du 5 au 8 janvier à la Maison de la Culture à Clermont-Ferrand (Comédie de Clermont)

12 Oct

Quand Morgane Imbeaud songe à Léo

Morgane ImbeaudMorgane Imbeaud et toute sa troupe étaient à la Coopérative de Mai pour mettre la touche finale à un projet de longue date pour la chanteuse clermontoise, le spectacle « Les Songes de Léo ». Bien entourée, Morgane Imbeaud présentera ce conte musical au public à l’Opéra de Clermont-Ferrand mercredi 14 et jeudi 15 octobre.

Pour l’occasion, la scène de la Coopérative de Mai est complètement transformée: un grand tulle de toile blanc voile les quelques musiciens qui se partagent la scène. Même si c’est eux qui vont nous raconter en musique l’histoire du petit garçon-chat Léo, ils doivent se faire discret pour laisser les dessins de Christophe Chabouté s’exprimer pleinement. Car si ce touchant personnage est né dans la tête de Morgane Imbeaud, c’est sous le crayon du dessinateur de BD et auteur des Sorcières ou de Tout seul que le bonhomme a pris forme. Léo est un petit garçon-chat né avec une seule oreille. Un vilain défaut qui l’isole et pour se faire accepter des autres, il devra passer par de nombreuses épreuves et s’accepter tel qu’il est. Sombre, mélancolique et touchant, le conte écrit et composé par Morgane Imbeaud a mis un certain temps avant de ressembler au spectacle qu’il est aujourd’hui et on peut le dire, comme son personnage, la jeune chanteuse a sans doute traverser pas mal d’épreuves avant de pouvoir le présenter au public mercredi prochain à l’Opéra de Clermont-Ferrand.

Des parrains bienveillants pour Léo

Heureusement, Morgane Imbeaud a rencontré quelques personnes qui ont cru en elle et en son projet et en premier lieu, le dessinateur Christophe Chabouté: « J’étais tombée amoureuse de la BD Tout seul et je me suis dit que Christophe serait absolument parfait pour dessiner ce personnage et qu’il aurait pu y apporter tout son univers. » La chanteuse le contacte tout simplement sur Facebook et le dessinateur se laisse séduire assez facilement. Il faut dire que Morgane Imbeaud est tellement investie dans ce projet que sa force de conviction en séduira plus d’un. Quand elle rencontre le directeur de la Comédie de Clermont-Ferrand Jean-Marc Grangier (la scène nationale de Clermont co-produit le spectacle avec la Coopérative de Mai), c’est surtout la détermination de la chanteuse qui séduit ce dernier, « c’est rare, dit-il, de rencontrer des artistes qui sont déterminés à ce point-là. » L’artiste, qui bien qu’elle s’acharnait à tenir le second rôle dans Cocoon a prouvé qu’elle était irremplaçable  dans ce duo qu’elle formait avec Mark Daumail, a su convaincre pas mal de monde et notamment le plus sauvage des artistes auvergnats, Jean-Louis Murat. Le chanteur l’a d’abord invité sur son disque hommage à Léo Ferré et Charles Baudelaire, Charles et Léo, puis sur Babel, disque qu’il a réalisé avec les musiciens clermontois du Delano Orchestra. C’est sans doute par amitié mais aussi parce qu’il croyait au projet de Morgane qu’il a signé les textes en français des « Songes de Léo« . « J’avais des chansons écrites en anglais et je voulais que certains détails de l’histoire soient écrit en français et notamment un chapitre (…) et il l’a très bien fait, il a respecté les sons, les pieds des chansons et ça a été une évidence à chanter » nous confie la chanteuse.

Entouré de parrains bienveillants, le petit Léo est donc né sous les meilleurs auspices et une longue vie devrait s’ouvrir à lui, c’est tout ce qu’on lui souhaite.


LES SONGES DE LEO

Un Reportage de Richard Beaune et Valérie Mathieu, Laurent Bortolazzo – Intervenants: Morgane Imbeaud, créatrice et interprête du spectacle « Les Songes de Léo » et Jean-Marc Grangier, directeur de la Comédie de Clermont-Ferrand.

Mercredi 14 et jeudi 15 Octobre 2015 à l’Opéra de Clermont-Ferrand. Sortie du disque « Les Songes de Léo » le 6 novembre et du livre de Morgane Imbeaud et Christophe Chabouté aux éditions Les rêveurs le 13 novembre. 


Interview Morgane Imbeaud Pour « Les Songes de Léo » dans le journal de France 3 Auvergne du vendredi 9 octobre 2015.

11 Sep

Ce PILS s’autodétruira dans 5 minutes

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Dans ce nouveau PILS, Richard Beaune vous invite à découvrir la dixième saison du club clermontois Le Baraka et vous invite à un mariage, celui de Figaro, organisé par le Petit Théâtre Dakoté et la Comédie de Clermont.

Le Petit Théâtre Dakoté part en tournée en Auvergne et joue Le mariage de Figaro dans des cours de lycées, dans les salles des fêtes et dans des jardins publics. Depuis 2000, la troupe a inventé le spectacle tout-terrain.

Le Mariage de Figaro – La Comédie de Clermont-Ferrand

Vendredi 18 septembre à 20:30
à Mozac (63) salle de l’Arlequin
En coréalisation avec la Ville de Mozac.
Réservations au Leclerc d’Enval,
Office de tourisme de Riom ou
sur place le jour du spectacle

Dimanche 20 septembre à 15:30
Domaine royal de Randan (63)
En coréalisation avec l’Association
des amis de Randan
Renseignements 04.70.41.57.86

Vendredi 13 novembre à 20:45
à Brioude (43) Halle aux grains
En coréalisation avec la Ville de Brioude
Renseignements 04.71.74.56.01

Dimanche 15 novembre à 15:00
à Chabreloche (63) salle Fernand-Bernard
En coréalisation avec la Communauté
de communes de La Montagne Thiernoise ,
avec le soutien de la Commune
et des amis de la bibliothèque
de Chabreloche. Renseignements
04.63.62.30.00 ou 04.73.51.87.89

Mardi 24 novembre à 20:30
Lycée agricole de Rochefort-Montagne
(63). En coréalisation avec le lycée agricole
Renseignements 04.73.65.82.89

Vendredi 27 novembre à 20:30
à Gerzat (63) salle Le Galion
En coréalisation avec la Ville de Gerzat
Renseignements 04.73.25.76.27