21 Nov

Longue vie à Feu! Chatterton

feu chattertonEn repartant de l’interview des cinq garçons de Feu ! Chatterton je me dis que j’ai oublié de leur poser la question qu’on leur pose tout le temps : Pourquoi Feu ! Chatterton ? Je suis donc obligé de chercher la réponse sur le net et je me rends compte que leur nom s’inspire d’un tableau du peintre britannique du XIXe siècle Henry Wallis, image que l’on trouve sur tout un tas d’articles écrits autour du groupe tant aimé des critiques en ce moment et, depuis un an, du public aussi.  Feu! Chatterton, c’est donc le groupe qu’il ne fallait pas manquer cette semaine au Baraka à Clermont-Ferrand car il pourrait bien ne pas rejouer de sitôt dans une si petite salle. « C’est notre première tournée et on alterne entre des salles plus importantes, des théâtres et des clubs plus intimistes comme le Baraka et c’est d’ailleurs dans ces endroits-là avec des jauges un peu plus petites que l’on reçoit l’accueil le plus chaleureux » nous dit Clément, l’un des guitaristes du groupe. « Et on aime d’ailleurs discuter avec le public après les concerts, ajoute Frédéric, et on a plus l’occasion de le faire dans des petites salles comme celle-ci (…) Entrer en contact avec le public c’était l’enjeu de cette première tournée et on a réussi. » Première tournée qui touche bientôt à sa fin, les cinq jeunes hommes ont vécu une année plutôt réjouissante puisque leur premier EP est sorti et il a été très bien accueilli par la critique. Leur premier clip « La mort dans la Pinède » paru il y a trois ans n’a jamais été autant vu que cette dernière année, bref, les Feu! Chatterton sont dans le creux de la vague. Une Nouvelle Vague de groupes français qui ont choisi de s’exprimer dans la langue de Molière et plutôt dans ce qu’elle porte de poétique et littéraire. « C’est un concours de circonstance parce que avant même la formation de ce groupe, avec Sébastien et Clément, ça fait déjà une dizaine dizaine d’années qu’on fait des choses en français  et (…) avec l’arrivée de Lescop, Aline, la Femme, granville etc, il y a eu un regain pour les choses en français donc on s’est dit, c’est cool, on peut-être intéressé les gens. »

Il faut bien le dire, le naufrage du Concordia vaut à Feu!Chatterton un triple A

Le premier EP du groupe s’ouvre sur le titre Côté Concorde qui s’inspire du naufrage du bateau le Concordia survenu le vendredi 13 janvier 2012. Arthur nous raconte la genèse de ce titre: « Un jour, Clément m’envoie une instrumentale avec des guitares assez arrangées qui produisent des sons comme de l’eau qui coule et la même semaine, survient un vendredi 13 ce naufrage, donc ça devient tout de suite une matière romanesque d’autant que le même jour en France, on perd le troisième A  du triple A qui pour nous est assez abstrait, donc il y a d’un côté le naufrage d’un bateau qui est très concret , très volumineux et qui sombre et de l’autre, des lettres qui disparaissent, c’est un peu la même chose, une sorte de faste accidenté, qui s’arrête brusquement. »

Merci à Catherine et Noémie du Baraka pour l’accueil. 

12 Nov

On ne saurait trop vous conseiller un peu de TacT avant un 69

J’admets, le jeu de mots est un peu scabreux mais s’il permet d’interpeller les quelques lecteurs de ce blog et les inciter à se rendre au Tremplin à Beaumont jeudi 13 novembre, je me suis dit pourquoi pas. Surtout que du TacT, il m’en manque un peu et de celui qui va se produire dans la salle beaumontoise, il m’en manquait encore davantage jusqu’à ce que l’un de ses protagonistes, Damien Chauvet, m’interpelle sur facebook. J’ai donc écouté leur premier EP Down Below et j’ai trouvé que les trois garçons de TacT avaient, sinon du tact, au moins la délicatesse de savoir caresser nos oreilles. Dans le rock électronique de TacT, il y a quelque chose de Hurts, le lyrisme pompeux en moins, une voix qui n’est pas sans nous évoquer quelques tubes du top 50 qui ont bien vieilli comme certains titres des Pet Shop Boys ou même Erasure. Une synthpop remise au goût du jour et un peu plus « crasse » que l’originale ( je pense à l’excellent morceau Ostriches à découvrir ci-dessous).  En écoutant leur musique moins facile qu’elle en a l’air, on sent bien que les trois garçons ( François Doreau, Frédéric Girard et Damien Chauvet) ont su accorder leur violons et leurs multiples influences. 

Quant au clip Down Below, il a été réalisé par Julien Lecoq et Fred Legay.

Ils assureront donc la première partie du très attendu trio 69 au Tremplin à Beaumont jeudi 13 novembre.

11 Nov

J’y étais : Gallon Drunk met sous hypnose le Baraka ou Le grand Kiff

Désolé pour la piètre qualité de ma photo de smartphone, mais James Jonhston était difficilement saisissable ce soir-là au Baraka...

Désolé pour la piètre qualité de ma photo de smartphone, mais James Johnston était difficilement saisissable ce soir-là au Baraka…

Lors de certains concerts, vous prenez conscience qu’il aurait quand même été dommage de rater ça. C’est exactement ce que je pensais dès le premier morceau du concert des Gallon Drunk au Baraka à Clermont-Ferrand. Before the fire, cette longue transe en crescendo qui ouvre aussi le dernier album des londoniens, déroulait toute sa puissance orgastique dans nos oreilles mais également dans le corps de James Johnston dont les déhanchements habités laissaient pantois les quelques privilégiés venus se serrer dans le petit club de l’avenue Carnot. Les morceaux suivants, The exit sign  ou The Soul of the hour (et son délirant cliffhanger quand le saxo prend la parole) quasiment tous issus de la dernière (et l’une des meilleures) proposition de Gallon Drunk, étaient du même acabit.

Beaucoup craignaient que le son du groupe ne soit pas restitué dans cette configuration et dans cette petite salle, c’était mal connaître ces musiciens car non seulement le son était bon mais il était aussi très nuancé et le public clermontois n’a pas tardé à sombrer sous l’hypnose. You made me de l’excellent The Road gets darker from here sorti en 2012 nous a un temps sorti de notre voluptueuse torpeur pour nous exhorter quelques cris d’assouvissement, contents d’étancher notre soif d’un rock qu’on avait à cet instant, l’impression de ne pas avoir entendu depuis longtemps. Pas le temps de s’ennuyer que The Speed of fear venait nous posséder une dernière fois avant de conclure un set court mais d’une rare puissance il faut bien le dire.

07 Nov

PILS est au festival Sémaphore en Chansons

Cette semaine, Valérie Mathieu et Richard Beaune sont allés traîner du côté de Cébazat pour écouter de la chanson francophone puisque c’est la spécialité du festival Sémaphore en chansons. Un festival qui fête ses 15 ans cette année avec des artistes tels que Julien Doré, Arthur H ou encore Charlélie Couture.

Au programme de PILS également, le groupe Les ogres de Barback fêtent leur 20 ans de carrière à la Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand et pour l’occasion ils ont créé un spectacle avec un groupe du Béninn Eyo’Nlé.

Enfin, deux événements rocks à ne pas manquer la semaine prochaine, le premier se déroulera au Baraka à Clermont-ferrand et le second au Tremplin à Beaumont.

Lundi 10 novembre, le club le baraka accueille le groupe londonien Gallon Drunk dont le leader a été un temps guitariste des bad Seeds aux côtés de Nick Cave. Aussi charismatique que l’australien, James Johnston et ses acolytes joueront très certainement un set puissant tout plein d’extraits de leur dernier album The soul of the hour.

Jeudi 13 novembre, direction le Tremplin de Beaumont avec 69, groupe formé de deux ex-Sloy et d’un Dyonisos, le trio se veut porte drapeau d’un nouveau genre, le novo rock.

 

31 Oct

Un PILS à moustache sinon rien

rikardo

Dans l’agenda cette semaine, on parle théâtre avec la nouvelle création de la comédie de Clermont qui réunit Julie Pouillon et Stanislas Nordey sur une mise en scène de Céline Pouillon. Les deux comédiens font revivre les mots de Georges Hyvernaud dont la captivité pendant la seconde guerre mondiale et son difficile retour à la réalité lui ont inspiré des textes poignants, dont La peau et les os. Je redeviens cet homme nu est le résultat d’une résidence de deux semaines à la comédie de Clermont et le spectacle sera présenté du 4 au 8 novembre à la Maison de la Culture.

Sinon, The kokomo’s, groupe du coin à tendance rockabilly sort un nouveau disque intiulé Chocolat Propaganda et si vous voulez les écouter en live, c’est prévu samedi 1er novembre au Baraka.

La coopérative de Mai programme Cascadeur à l’Opéra de Clermont vendredi 31 ocotbre et invite dans ses murs Sharon Jones and the Dap-Kings mardi 4 novembre.

J’y étais: deux soirs à la Coopé de Mai avec Ty Segall, JC Satan et Sebadoh

Le californien et petit génie du rock psyché Ty Segall et les porte drapeau du mouvement Lo-fi Sebadoh se sont succédé cette semaine à la Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand. Ceux qui ont assuré la première partie du premier ont réussi leur performance: les girondins de JC Satan ont joué un truc très fort tout fait de riffs, de cris, de refrains orgasmiques et entêtants et de césures violentes. Sur scène, cinq malins dont un guitariste absolument barré et une lead singer en transe nous font bien flipper, à l’image du clip d’un de leur titre Dragons réalisé par Xavier Magot.

Ty Segall, tout comme sur ma platine

Ty segallPendant le set de Ty Segall, Sylvain, disquaire clermontois, me fait remarquer la précision avec laquelle le band balance les titres « il n’y a presqu’aucune différence avec le disque » Plus tard, il me demande de fermer les yeux « on se croirait dans un club de San Francisco. » La Coopé s’est un peu transformé en un club de la côte ouest dès le début du concert avec Jimmy, le shérif de la troupe. C’est lui qui est chargé de présenter le groupe dans un accent américain à couper au couteau, torse nu sous un gilet à franges. Au Clavier, deux doigts lui suffisent pour assurer la ligne directrice du premier morceau du concert Manipulator. Une grosse partie de cet album assure d’ailleurs la setlist de ce live qui valait quand même bien le détour.

Sebadoh, trois types sortis de Délivrancesebadoh

Si la veille, JC Satan avait tenté de nous faire peur, la palme revient quand même aux trois sauvages de Sebadoh. Impossible de voir Lou Barlow dont la pilosité est sans doute ce qui s’est le plus développé chez le garçon ces derniers temps. On aperçoit quand même son sourire quand Jason Loewenstein s’échine en ricanant à vouloir faire baisser le volume de sa basse par l’ingé son. Quant au batteur, l’expression « taper comme un sourd » prend tout son sens quand on le regarde faire… Bref, problèmes techniques passés, les trois grunge des nineties balancent une grosse partie de leur discographie et réserve la dernière partie du concert aux morceaux du dernier opus Defend Yourself. Dans la salle, quelques fans de la première heure et d’autres qui restent un peu pantois, il faut bien le dire. Parfois, on se laisse emporter, d’autres fois un peu moins. Personnellement, tout ça m’a semblé un peu long.

27 Oct

Irez-vous voir Ty Segall à la Coopé de Mai en skate-board?

8e7507d5Ty Segall, c’est avant tout une machine. Une machine à faire des disques. Au rythme d’un fast-food, le jeune homme produit des chansons et comme ce qui sort de ces restaurants, sa musique a un goût de « reviens-y ». Pour autant, les albums de Ty Segall se suivent mais ne se ressemblent pas, contrairement aux hamburgers qui ont tous (ou presque) le même goût. L’auteur-compositeur-chanteur et guitariste sévit depuis 2007 environ et a déjà signé, seul ou en collaboration avec d’autres artistes, quatorze productions. Durant cette dernière année, Ty Segall a sorti deux albums solo aux antipodes l’un de l’autre: l’ambiance acoustique de Sleeper est en effet bien loin du nerveux Manipulator. Entre les deux, il participera activement à la réalisation de l’album de son autre groupe Fuzz. Le rejeton de San Francisco a vécu sa vie en écoutant la musique psychédélique chère aux surfers et skaters du coin et a décidé d’enregistrer ses propres morceaux. A 27 ans, il est devenu la coqueluche de la presse spécialisée, en couverture de nombreux magazines références en matière de rock comme Rock&Folk ou les Inrocks pour ne citer qu’eux. La Coopérative de Mai accueille ce petit génie du rock mardi 28 octobre 2014 et programme en première partie les girondins du groupe JC Satàn, pour lesquels le rock psyché est un peu une seconde nature. Bref, un concert à ne pas manquer, au pire, je vous raconterai…

 

 

13 Oct

Le Clip de la Semaine: ST4LK – Knives

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Des nouvelles de St4lk: l’un des génies de l’électro clermontoise (qu’on a quand même vu jouer en première partie de Triky à la Coopé de Mai en décembre 2013) nous donne des nouvelles via un clip absolument terrifiant, sorte de chasse à l’homme (à la femme, pour être plus précis) inspirée, selon le réalisateur Fabien Cimetière, du film des frères Coen Fargo mais dont certaines scènes pouraient aussi rappeler l’insupportable Délivrance de John Boorman. Cette angoissante poursuite est en tout cas très réussie et nous permet de nous remmettre en tête la musique inspirée du clermontois. Knives fait partie du dernier EP en date de St4lk intitulé Flaslight.

Sur sa page facebook, l’artiste nous promet un nouvel EP bientôt, il devrait s’intituler Ravine.

Nicéphore+ 12 : des natures mortes au sens propre et au sens figuré

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La 12e édition du festival Nicéphore + en chiffres: 12 expositions, 8 lieux, 12 photographes. Jusqu’au 26 octobre.

A l’hotel Fondfreyde, Ingar Krauss plante ses légumes. Car le photographe est aussi jardinier. Ses sujets, il les trouve dans son potager en Allemagne et les fermes alentours : légumes, animaux morts photographiés en noir et blanc et colorisés à la peinture à l’huile… Ses images ressemblent aux premières natures mortes, celles des écoles du nord du XVIIe. « Il y a quatre ans, j’ai reçu une bourse qui m’a permis de travailler autour de la nature morte. Je me suis intéressé aux natures mortes dans l’histoire de l’art et son traitement en peinture classique, c’était une façon de traiter ce sujet qui m’a plu et que j’ai voulu recréer en photographie. », explique l’artiste.

Les natures mortes de William Ropp sont elles aussi très travaillées, ses images ne laissent rien au hasard. « C’est vraiment tout le contraire d’un reporter qui va vite. Je suis vraiment dans la pause longue et la réflexion », révèle-t-il. Et les natures de ces photographies sont parfois si mortes que le spectateur risque de ne pas en sortir indemne. L’exposition « Levées de corps » du suisse Steeve Iuncker, est particulièrement saisissante. Le photographe a pris ses clichés dans les instituts médico-légaux et les morgues.

Des images qui tour à tour séduisent, puis dérangent… Cette 12e édition du festival Nicéphore + ne laissera personne indifférent.

Un Reportage de Richard Beaune et Maurice Tiouka – Montage: Magalie Canuto – Intervenants: Ingar Krauss, photographe – William Ropp, photographe – Patrick Ehme, directeur artistique du festival Nicéphore+.

Freemount Records: le label qui manquait à Clermont

prog39159,98Il y a un an, plutôt que de chercher une maison de disques, le chanteur aurillacois Adam Wood a décidé de créer son propre label. Avec son ami Mike Chassaing, il se lance dans l’aventure et aujourd’hui, tous les deux se retrouvent à la tête de Freemount Records. Bien sûr, le marché du disque étant ce qu’il est, on ne peut s’empêcher de trembler pour ces aventuriers. Pourtant, on est bien contents de voir arriver cette « maison construite près des monts d’Auvergne, avec une belle vue, toute dégagée sur l’Amérique. » C’est comme ça que les deux garçons donnent la ligne directrice du projet. A Clermont, la folk est bien représentée par le Kutu Folk Records, l’électro clermontoise creuse son nid dans Plus, le raggae (mais pas que) est abrité par Flower Coast et le noise rock et le métal se font leur place au soleil de Solar Flare Records. Il manquait un peu de blues dans tout ça et Freemount Records va peut-être combler le manque. On ne peut bien évidemment pas ranger tous les artistes de Freemount (ils sont cinq au total pour l’instant) dans la même case mais tous ont, en tout cas, la même énergie certains partagent l’amour du riff bien fait.

Un concert de lancement réussi

prog39200,85Au Tremplin, le label a voulu faire parler de lui en programmant trois groupes dont celui du chef de file de Freemount, Adam Wood. Le jeune homme vient de sortir son premier album « Hang On » (lire notre critique dans notre rubrique Le disque du Coin sur le blog) et a littéralement conquis son public dont les esprits étaient bien échauffés par Brace Brace et The Marshalls. Au « merch », Mike Chassaing vendaient les produits du label, à savoir les vinyles d’Adam Wood et de Brace Brace, ainsi que des cassettes de chacun des artistes du label. « Même si on n’est pas les seuls à le faire, peu de labels produisent des cassettes et on voulait trouver un moyen de se démarquer » nous confiait Mike.

Une soirée Freemount Records au Tremplin Un reportage de Richard Beaune, Olivier Martinet, Franck Aussourd et Didier Robert. Intervenants: Mike Chassaing, Freemount Records, Laurent Siguret du groupe The Marshalls et Adam Wood, artiste et Co-créateur du label Freemount Records.