30 Mai

À la Comédie du Livre, je goûte et j’écris !

Au premier regard, le stand d’Eric Guerrini ressemble à un intrus. Sur la table, pas de livres, mais, du pain, des fruits et des épices. Eric anime un atelier d’écriture où il faut goûter, avant de coucher sur le papier les mots qui vous viennent à l’esprit.

 

L’atelier du goût est installé près du Corum, dans l’espace Jeunesse, jusqu’à dimanche après-midi.

NACIME RAHOUI

La dédicace qu’ils n’ont jamais osée #2

Après avoir fait la queue pour approcher les auteurs, papier et crayon en pole position pour avoir une dédicace, nous leur avons posé une seule condition : réaliser la dédicace qu’ils n’ont jamais osée faire. Quelques auteurs invités à la 30ème édition de la Comédie du Livre à Montpellier se sont prêtés au jeu. On vous laisse découvrir.

FLORENCE CESTAC

©Valentine Letesse

©Valentine Letesse

 

TOM

©Valentine Letesse

©Valentine Letesse

VALENTINE LETESSE

29 Mai

Au Diable Vauvert, le « bateau pirate » de l’édition

Quinze années d’édition indépendante, 970 000 livres vendus, 330 titres au catalogue et 150 auteurs. La maison Au Diable Vauvert fête son anniversaire à la Comédie du Livre. Marion Mazauric, sa fondatrice, s’évertue à contrer les pessimistes. Au Diable Vauvert accueille les auteurs dits « à risque », ceux que les autres maisons refusent « parce qu’ils ne se vendront pas ». Rencontre avec la fondatrice et deux de ses auteurs.

Oxmo Puccino

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« Au Diable Vauvert, j’ai l’impression de faire partie d’un bateau pirate positif. Le monde de l’édition est comme il est. Cette maison est un bateau pirate qui arrive de manière frontale, qui décide d’attaquer Goliath. Et il va gagner. Je suis Au Diable Vauvert parce que je me suis reconnu dans l’esprit de Marion Mazauric, dans la manière dont elle aborde les choses. Marion m’a dit quelque chose de très vrai : l’avantage de prendre de l’âge, c’est de se rendre compte que tout ce qu’il s’est passé de bien ou de mal dans la vie était la construction d’une oeuvre et d’une vie. Le plus difficile, c’est d’avoir de l’esprit, on ne le fait jamais exprès. Au Diable Vauvert, c’est un style et un esprit. »

Oxmo Puccino a publié Mines de Cristal en 2009 et 140 piles en 2014 Continuer la lecture

Le stand de Jean-Pierre Barou affiche complet

A l’heure où beaucoup digèrent, assis sur leurs chaises, Jean-Pierre Barou, créateur des éditions Indigènes, parle avec les mains. Et ça marche. Son stand ne désemplit pas. 

Jean pierre Barou parle avec les mains @Olivia Leray

Jean-Pierre Barou parle avec les mains @Olivia Leray

Avoir un stand sur la Comédie du Livre c’est bien. Communiquer avec les gens, c’est encore mieux. L’écrivain Jean-Pierre Barou présente, cette année, son nouveau roman « La guerre d’Espagne ne fait que commencer » ( Edition Indigènes – Janvier 2015 ).

L’homme, qui a édité « Indignez-vous! » de Stephane Hessel, n’est pas du genre à rester les fesses posées sur sa chaise, il veut surtout échanger avec ses lecteurs. Côté ambiance, c’est un peu comme au marché, la voix stridente du bateleur en moins. Objectif : attirer les gens, les captiver mais surtout débattre et parler de notre société. Continuer la lecture

La littérature ibérique cartonne dans le Midi

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Portugais, castillan, catalan, aragonais, basque et galicien. Six langues se côtoient sur la péninsule ibérique. Cette richesse est bien présente sur la Comédie du Livre grâce à l’Hispanothèque* de Montpellier.

« Trop souvent, on ne parle que de l’espagnol, c’est-à-dire du castillan. En France, nous avons du mal à appréhender la diversité linguistique du territoire ibérique. » Alain Barbara est trésorier de l’Hispanothèque. Jusqu’à demain, son association organise des ateliers de découvertes avec ces auteurs basques, galiciens, portugais et catalans.

« Aníbal Malvar, par exemple, écrit habituellement en galicien, mais pour son dernier roman, La Ballade des misérables, il a fait le choix du castillan, note Alain Barbara. » Selon la langue, les écrivains ne touchent pas le même public. 470 millions de locuteurs pour le castillan, et 260 millions pour le portugais, 10 millions seulement pour le catalan et environ 4 millions pour le galicien. « Tous les Espagnols qui vivent dans les régions sont bilingues. Ils parlent au moins castillan et basque, galicien ou catalan, nous explique Marc Osseguine, président de l’association Les Amis du Grain des mots et lecteur assidu de romans espagnols et portugais. Cela donne une littérature incroyablement vivante, diversifiée et dynamique. Surtout que les langues vont de pair avec des revendications régionales. Ce sont souvent des auteurs engagés. » Continuer la lecture

Et vous, quel est votre livre préféré ?

1e jour de la Comédie du Livre. Cinq passionnés de littérature nous dévoilent leur livre coup de coeur. Au programme : Saint-Exupéry, Emily Brontë, Agnès Martin-Lugand et bien d’autres. 

Charlotte

Charlotte, Montpellier (34)
21 ans, étudiante en médecine

« Les Hauts de Hurlevent », d’Emily Brontë

« En lisant ce livre, j’ai pleuré et j’ai rigolé »

« Quand l’auteure a écrit ce livre, elle était très jeune. Dans la vraie vie, elle a grandi avec son frère alcoolique et violent. Ce roman, c’est une histoire d’amour, complètement imaginaire. En fait, Emily Brontë parle de l’amour qu’elle porte à son frère. Un amour mêlé de haine, un amour extrême, pas réaliste, je pense. Moi, je n’ai jamais aimé comme ça. »

Henri

Henri, Montpellier (34)
69 ans, kinésithérapeute à la retraite

« Sous les yourtes de Mongolie », de Marc Alaux

« Le bouquin m’a donné envie de découvrir ce pays »

« Ce que j’aime, c’est que ce n’est pas l’histoire de Monsieur Tout-le-monde. Ce mec, qui a parcouru toute la Mongolie, à pied, pendant deux ans, me fascine. L’inconnu m’a toujours fait rêver. J’ai lu ce livre il y a six mois. J’ai déjà voyagé en Ouzbékistan. Maintenant, j’ai envie de découvrir la Mongolie. Mais, si j’y vais, ce sera en voyage organisé, pas à l’aventure, comme l’a fait l’auteur ». Continuer la lecture

Mais que voyez-vous sur l’affiche de la Comédie du Livre ?

30ème édition de la Comédie du Livre. Le thème cette année : la littérature ibérique. L’illustration laisse perplexe.

Comme pour chaque nouvelle édition, une nouvelle affiche. Cette année, du rouge, du jaune, du vert, et du bleu sur une multitude de formes abstraites, ou presque. Sur ce poster en 4 par 3, les Montpelliérains ne voient pas du tout la même chose. Pire, si l’on cache le titre « La Comédie du Livre », beaucoup ne saisissent pas le rapport avec le livre ou avec le thème annuel. Sauf si la littérature ibérique se résume à un soleil semblable à une balle de tennis et à un char à voile.

VALENTINE LETESSE

Quand les auteurs écrivaient sous les dictatures : la littérature du silence

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Qu’est-ce que la littérature ibérique ? Pour son trentième anniversaire, la Comédie du livre a décidé de mettre l’Espagne et le Portugal à l’honneur. Isabel Alba, Aníbal Malvar, Miquel de Palol, Víctor del Árbol, Keko, Pedro Rosa Mendes ou encore Lucía Extebarria vous donnent rendez-vous dès aujourd’hui au coeur de Montpellier. Même si l’histoire a tissé des liens entre la péninsule ibérique et la capitale héraultaise, peu de Français connaissent réellement cette littérature, imprégnée par les tragédies du XXe siècle.

« La nouvelle génération d’auteurs a grandi avec le silence. » Le silence de leurs aînés sur les années noires de l’Espagne et du Portugal Franquisme, guerre civile, dictature des généraux… « C’est une histoire non-dite, explique Sophie Savary. Leurs parents et leurs grands-parents n’en parlaient pas. » Passionnée de littérature hispanique, Sophie Savary est devenue agent littéraire de vingt auteurs espagnols. Elle accompagne aujourd’hui à la Comédie du Livre ces nouvelles plumes, qui tentent de se saisir de leur histoire.

Roman noir

Sous les dictatures, les auteurs espagnols et portugais parlent du quotidien par des chemins détournés, par des métaphores et des paraboles. De cette liberté bafouée est née une incroyable créativité, s’émerveille Sophie Savary. « Carlos Zànon l’exprime très bien dans l’un de ses articles : la déroute et la censure génèrent la rébellion, la révolte littéraire. » Une littérature noire voit le jour, pour parler du mal qui ronge le pays, sans finir en prison. Elle rouvre un petit espace de liberté, permet de critiquer en dehors du politique. Cette tradition est longtemps restée vivace : la péninsule ibérique a produit quelques-uns des auteurs de polar les plus lus d’Europe, comme Alicia Giménez Bartlett (née en 1951), présente à la Comédie. Continuer la lecture

Jacques Molénat, un regard sans concession sur la politique locale

Le journaliste montpelliérain fidèle au centre-ville © Romain Berchet

Le journaliste montpelliérain fidèle au centre-ville © Romain Berchet

Discret et l’oeil aiguisé, Jacques Molénat a fait toute sa carrière de journaliste en Languedoc-Roussillon. A 74 ans, il dresse le portrait de 54 décideurs publics de la région.

« Les hommes politiques m’intéressent humainement pour savoir comment est-ce qu’ils exercent le pouvoir. » Jacques Molénat est un as pour décortiquer les arcanes du pouvoir. Une fascination ? Non. Sa technique, la discrétion. Un atout lorsque l’on approche le monde politique : « Il faut être à la fois proche pour obtenir des informations et assez éloigné pour les mettre à distance », précise le journaliste. Un homme de l’ombre allergique au journalisme de « mise en scène ». Tous les grands de la région sont passés sous la plume de Jacques Molénat.

cache_15399704Le journaliste dresse le portrait de 54 personnalités politiques dans son dernier ouvrage « Notables, trublions et filous » paru aux éditions Chabot du Lez. De Georges Frêche à Hélène Mandroux, anciens maires de Montpellier en passant par Robert Ménard, actuel maire de Béziers. Le livre découle de ses notes, archives, documents collectés pendant des années sur le terrain comme journaliste politique.

« Frêche m’impressionnait mais je voyais aussi son côté manipulateur, autoritaire voire dictateur. J’ai toujours essayé d’être lucide face à cette situation », explique Jacques Molénat.

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