29 Mai

Et vous, quel est votre livre préféré ?

1e jour de la Comédie du Livre. Cinq passionnés de littérature nous dévoilent leur livre coup de coeur. Au programme : Saint-Exupéry, Emily Brontë, Agnès Martin-Lugand et bien d’autres. 

Charlotte

Charlotte, Montpellier (34)
21 ans, étudiante en médecine

« Les Hauts de Hurlevent », d’Emily Brontë

« En lisant ce livre, j’ai pleuré et j’ai rigolé »

« Quand l’auteure a écrit ce livre, elle était très jeune. Dans la vraie vie, elle a grandi avec son frère alcoolique et violent. Ce roman, c’est une histoire d’amour, complètement imaginaire. En fait, Emily Brontë parle de l’amour qu’elle porte à son frère. Un amour mêlé de haine, un amour extrême, pas réaliste, je pense. Moi, je n’ai jamais aimé comme ça. »

Henri

Henri, Montpellier (34)
69 ans, kinésithérapeute à la retraite

« Sous les yourtes de Mongolie », de Marc Alaux

« Le bouquin m’a donné envie de découvrir ce pays »

« Ce que j’aime, c’est que ce n’est pas l’histoire de Monsieur Tout-le-monde. Ce mec, qui a parcouru toute la Mongolie, à pied, pendant deux ans, me fascine. L’inconnu m’a toujours fait rêver. J’ai lu ce livre il y a six mois. J’ai déjà voyagé en Ouzbékistan. Maintenant, j’ai envie de découvrir la Mongolie. Mais, si j’y vais, ce sera en voyage organisé, pas à l’aventure, comme l’a fait l’auteur ». Continuer la lecture

Mais que voyez-vous sur l’affiche de la Comédie du Livre ?

30ème édition de la Comédie du Livre. Le thème cette année : la littérature ibérique. L’illustration laisse perplexe.

Comme pour chaque nouvelle édition, une nouvelle affiche. Cette année, du rouge, du jaune, du vert, et du bleu sur une multitude de formes abstraites, ou presque. Sur ce poster en 4 par 3, les Montpelliérains ne voient pas du tout la même chose. Pire, si l’on cache le titre « La Comédie du Livre », beaucoup ne saisissent pas le rapport avec le livre ou avec le thème annuel. Sauf si la littérature ibérique se résume à un soleil semblable à une balle de tennis et à un char à voile.

VALENTINE LETESSE

Quand les auteurs écrivaient sous les dictatures : la littérature du silence

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Qu’est-ce que la littérature ibérique ? Pour son trentième anniversaire, la Comédie du livre a décidé de mettre l’Espagne et le Portugal à l’honneur. Isabel Alba, Aníbal Malvar, Miquel de Palol, Víctor del Árbol, Keko, Pedro Rosa Mendes ou encore Lucía Extebarria vous donnent rendez-vous dès aujourd’hui au coeur de Montpellier. Même si l’histoire a tissé des liens entre la péninsule ibérique et la capitale héraultaise, peu de Français connaissent réellement cette littérature, imprégnée par les tragédies du XXe siècle.

« La nouvelle génération d’auteurs a grandi avec le silence. » Le silence de leurs aînés sur les années noires de l’Espagne et du Portugal Franquisme, guerre civile, dictature des généraux… « C’est une histoire non-dite, explique Sophie Savary. Leurs parents et leurs grands-parents n’en parlaient pas. » Passionnée de littérature hispanique, Sophie Savary est devenue agent littéraire de vingt auteurs espagnols. Elle accompagne aujourd’hui à la Comédie du Livre ces nouvelles plumes, qui tentent de se saisir de leur histoire.

Roman noir

Sous les dictatures, les auteurs espagnols et portugais parlent du quotidien par des chemins détournés, par des métaphores et des paraboles. De cette liberté bafouée est née une incroyable créativité, s’émerveille Sophie Savary. « Carlos Zànon l’exprime très bien dans l’un de ses articles : la déroute et la censure génèrent la rébellion, la révolte littéraire. » Une littérature noire voit le jour, pour parler du mal qui ronge le pays, sans finir en prison. Elle rouvre un petit espace de liberté, permet de critiquer en dehors du politique. Cette tradition est longtemps restée vivace : la péninsule ibérique a produit quelques-uns des auteurs de polar les plus lus d’Europe, comme Alicia Giménez Bartlett (née en 1951), présente à la Comédie. Continuer la lecture

Jacques Molénat, un regard sans concession sur la politique locale

Le journaliste montpelliérain fidèle au centre-ville © Romain Berchet

Le journaliste montpelliérain fidèle au centre-ville © Romain Berchet

Discret et l’oeil aiguisé, Jacques Molénat a fait toute sa carrière de journaliste en Languedoc-Roussillon. A 74 ans, il dresse le portrait de 54 décideurs publics de la région.

« Les hommes politiques m’intéressent humainement pour savoir comment est-ce qu’ils exercent le pouvoir. » Jacques Molénat est un as pour décortiquer les arcanes du pouvoir. Une fascination ? Non. Sa technique, la discrétion. Un atout lorsque l’on approche le monde politique : « Il faut être à la fois proche pour obtenir des informations et assez éloigné pour les mettre à distance », précise le journaliste. Un homme de l’ombre allergique au journalisme de « mise en scène ». Tous les grands de la région sont passés sous la plume de Jacques Molénat.

cache_15399704Le journaliste dresse le portrait de 54 personnalités politiques dans son dernier ouvrage « Notables, trublions et filous » paru aux éditions Chabot du Lez. De Georges Frêche à Hélène Mandroux, anciens maires de Montpellier en passant par Robert Ménard, actuel maire de Béziers. Le livre découle de ses notes, archives, documents collectés pendant des années sur le terrain comme journaliste politique.

« Frêche m’impressionnait mais je voyais aussi son côté manipulateur, autoritaire voire dictateur. J’ai toujours essayé d’être lucide face à cette situation », explique Jacques Molénat.

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La Comédie du livre c’est parti

Une centaine d’auteurs, des dizaines de librairies : tout doit rentrer sous les tentes disposées sur l’Esplanade proche de la Comédie du livre. Et ce vendredi matin, cela sent encore les derniers préparatifs. Les écoliers sont les premiers visiteurs.

Gazette de Montpellier : l’ESJ PRO fait « sa Comédie »

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Ce jeudi, vous avez pu découvrir en kiosque le supplément de la Gazette de Montpellier, autour de la Comédie du Livre, écrit et monté par les étudiants de l’ESJ PRO.

Dans cette édition spéciale, nos étudiants vous proposent plusieurs reportages autour du « livre qui fait du bien ». Au programme : la bibliothérapie (le soin par le livre), rencontre avec François-Bernard Michel (ancien pneumologue devenu essayiste), l’ouvrage qui a marqué votre vie, un focus sur les éditions Indigènes qui publient le 4 juin le manifeste de Podemos en France, etc.

L’équipe de la Gazette a décidé de mettre en avant ce supplément en le présentant au public ce vendredi 29 mai, à 18h, au Gazette Café. Cet évènement se tiendra en présence de l’auteur montpelliéraine Régine Detambel. On vous attend nombreux !

28 Mai

La Comédie du Livre, une création signée Mia Romero

Mia Romero, fondatrice de la Comédie du Livre. © Valentine Letesse

Mia Romero, fondatrice de la Comédie du Livre. © Valentine Letesse

La Comédie du Livre fête cette année son 30e anniversaire à Montpellier. Si les stands de cette librairie à ciel ouvert se sont installés en 1986 place de la Comédie, c’est avant tout grâce à une femme : Mia Romero.

« Il n’y avait que des hommes, j’étais la seule femme ». En 1979, Mia Romero, journaliste à l’Est Républicain à Nancy, fait « descendre le livre dans la rue » comme elle dit. Ces hommes, des politiques ou des journalistes qui l’entourent à l’époque, la regardent avec « des yeux ronds » avant de lui jeter un «Débrouille-toi !». Mia s’est débrouillée. Aujourd’hui, le festival « Le livre sur la place » envahit toujours la place Stanislas.

Quelques années plus tard, Mia est mutée au journal Midi Libre, à Montpellier. La journaliste constate avec dépit, « y a rien sur le livre ici. En tout cas, y a pas grand chose ». Alors, elle recommence. En 1983, lors d’un reportage, Mia attrape le député-maire de Montpellier, Georges Frêche, et voilà ce qu’elle lui dit.

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Et vous, quel est votre livre préféré ?

Chaque jour, nous partons à la rencontre de cinq mordus de littérature, venus à Montpellier, pour la Comédie du Livre. Ils nous font découvrir l’oeuvre qui a changé leur vie, leur livre de chevet ou tout simplement leur coup de coeur du moment.

Jean Pierre OK

Jean-Pierre, Bordeaux (33)
70 ans, bibliothécaire à la retraite

« L’idiot » de Dostoïevski

« Il n’y a pas beaucoup d’écrivains capables de sonder l’âme humaine aussi profondément »

« Après l’avoir lu, j’ai été transfiguré. J’avais 17 ans. Mon professeur de philosophie nous a fait découvrir ce livre. A l’époque, il n’y avait que la littérature française au programme mais lui se donnait la peine de nous ouvrir aux auteurs étrangers. J’avais l’impression que ce livre parlait de moi alors que l’intrigue se joue dans la Russie du XIXème siècle. Je m’étais toujours promis de le relire. Et je l’ai fait une fois à la retraite il y a une dizaine d’années. Cela a été encore plus émouvant. Vous savez, l’âge de la retraite, c’est l’âge de la relecture. Il n’y a pas beaucoup d’écrivains capables de sonder l’âme humaine aussi profondément. J’avais l’impression que « l’idiot » c’était aussi moi en quelque sorte. »

RM Ok

Rose-Marie, Montpellier (34)
56 ans, sans emploi

« Temps Glaciaires » de Fred Vargas

« Je ne me lasse jamais de ses polars »

« C’est un livre qui mêle intrigue policière et Histoire. Ça me plaît beaucoup, c’est envoûtant. C’est un style simple, on rentre tout de suite dans le livre. Je l’ai acheté dès sa sortie, sans attendre qu’il soit publié en Poche. Comme tous les « Fred Vargas » d’ailleurs ! J’adore ce qu’elle écrit, je ne me lasse jamais de ses polars ! » Continuer la lecture

De la Comédie à la plage : le livre se déguste en été

Geneviève, sur la plage de Palavas. Crédit photo : Nacime Rahoui

Geneviève, sur la plage de Palavas. Crédit photo : Nacime Rahoui

Le soleil, le bruit des vagues, le sable chaud… Pendant que certains arpentent les allées de la Comédie du Livre, d’autres préfèrent bouquiner face à la mer.

Et, si vous deviez choisir votre livre de l’été, lequel glisseriez-vous entre la crème solaire et la glacière ?

Hélène, 24 ans, arrive de Montpellier, après sa journée de travail. Dans son sac, la jeune femme possède la parfaite panoplie de la plagiste : lunettes de soleil, serviette et… son livre du moment, le troisième tome de la série suédoise Millenium. La Reine dans le palais des courants d’air, de Stieg Larsson. La jolie brune ne lit que sur la plage.

Comme je suis originaire du Var, j’ai toujours lu sur la plage. Je suis une fille très active. J’ai peu de temps pour moi. A la maison, je n’arrive pas à me concentrer, alors, je viens ici. Je suis plus détendue, je me sens bien. Je suis à fond dans mon livre. Même les cris des enfants ne me dérangent pas.

Cette trilogie policière s’est vendue à près de 50 millions d’exemplaires, dans le monde, et a été adaptée au cinéma. Hélène a lu les deux premiers opus, et vu les trois films.

Un peu plus loin sur la plage, Geneviève dévore les Pensées en chemin, d’Axel Kahn. Elle a commencé à le lire chez elle.La sexagénaire, adepte de marche, est captivée par le tour de France du généticien. Comme Axel Kahn, elle a déjà fait le chemin vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

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