30 Oct

Entre les ombres, de Arnaud Boutle. Editions Glénat. 14 euros.

Des buildings éventrés et envahis par une végétation luxuriante, des rues désertes, des automobiles abandonnées, partout la même désolation, partout le même silence… Aucun doute, notre monde a vécu ! Plus une âme qui vive… enfin presque car au bord d’un étang, un homme pêche. Plus tard, il traversera la ville à la recherche de quelques produits de première nécessité, de quelques batteries aussi qu’il récupérera dans les voitures et lui permettront de s’éclairer encore un peu. Seul, affreusement seul, l’homme replonge dans son passé et fait ressurgir des souvenirs et des fantômes. Un voyage entre les ombres commence…

Auteur précédemment d’une adaptation en trois volets de Pinocchio chez Paquet, Arnaud Boutle signe ici un récit d’anticipation mettant en scène un monde post-apocalyptique. Jusqu’ici, rien de très original me direz-vous, sauf qu’Arnaud Boutle imagine pour son personnage, le dernier des humains, une survie sans réelle menace si ce n’est le poids du passé, des souvenirs et de la solitude… E.G.

28 Oct

Garance, de Séverine Gauthier, Thomas Labourot et Christian Lerolle. Editions Delcourt jeunesse. 9,40 euros.

Garance marche sur l’eau ! Et si vous ne le croyez pas, vérifiez-le par vous-même dans les pages de cet album. Elle semblerait tenir ce don de son père, un géant qui vit au beau milieu de la mer et bat des pieds pour créer des vagues. C’est son métier ! Et ce don est un secret que Garance ne résiste pas à dévoiler à Léopold. Léopold, c’est son meilleur ami. Son amoureux. Et tous les deux viennent de se retrouver pour les vacances. Alors, après des mois de séparation… les deux toutereaux sont bien décidés à profiter du moment et à prendre la mer pour une petite visite au père de Garance…

Après le très remarqué et primé Mon arbre (éd. Delcourt), la scénariste Séverine Gauthier et le dessinateur Thomas Labourot nous offrent ici un récit d’une très grande finesse, tant au niveau du scénario que du graphisme. C’est beau, c’est frais, c’est tendre, c’est intelligent, c’est léger. Enfin, pas aussi léger que cela peut paraître puisque Garance aborde le thème de l’absence, de la disparition d’un être cher… A noter le travail remarquable effectué par le coloriste, Christian Lerolle, pour donner au récit cette tonalité douce, chaude, nostalgique ! Brillant ! E.G.

25 Oct

Largo Winch 20e anniversaire (diptyque 7/8), de Francq et Van Hamme. Editions Dupuis. 22 euros.

Le Prix de l’argent. Tel est le titre de l’un des albums réédités dans ce nouveau diptyque de la collection Gold. Initialement publié en 2004, Le Prix de l’argent commence par le suicide sur un plateau de télévision d’un employé du groupe W. Et cet employé est un des dirigeants de Speed One, société que le groupe W a justement décidé de délocaliser en Tchéquie. Pour l’anarcho-philanthropo-milliardaire Largo Winch, ce drame s’annonce comme une véritable épreuve. Pour la première fois, il se retrouve confronté à ses contradictions et aux effets terribles de la mondialisation. Certains voient aussi derrière ce titre l’immense succès de la série avec des tirages qui explosent alors pour atteindre 400 000 exemplaires à partir du tome 14 ! De quoi faire rêver plus d’un auteur de BD, plus d’un écrivain aussi… Ce septième volume est l’avant dernier de la collection. Outre Le Prix de l’argent, il réunit le récit La Loi du dollar et un dossier graphique avec commentaires des auteurs et illustrations inédites. Une série… et une collection en or ! E.G.

Jean-Loup, de Benoît Frébourg. Editions Delcourt. 13,95 euros.

Qui a dit qu’il pleuvait toujours en Normandie ? C’est faux, il peut aussi neiger… y compris en plein été ! Et si vous ne me croyez pas, lisez donc ce petit livre étonnant paru aux éditions Delcourt. Jean-Loup est son titre, c’est aussi le nom du personnage. Ca simplifie les choses ! Jean-Loup, donc, est un petit garçon qui pensait bien passer les grandes vacances avec ses parents quelque part en Provence ou en Bretagne. Mais malheureusement, ses parents, justement, en ont décidé tout autrement. Cette année, il ira chez ses grands parents… en Normandie. Désenchantement total ! Mais Jean-Loup qui s’attendait à trouver une grand-mère qui « répète toute la journée qu’elle a mal partout et serait bien mieux au cimetière » va aller de surprise en surprise. A son arrivée, il neige, oui il neige dans la maison. De quoi faire de la luge dans l’escalier et glisser tranquillement vers une drôle d’aventure… 

Originaire de Seine-Maritime, Benoît Frébourg a débuté dans la BD en participant à plusieurs albums collectifs aux éditions Petit à Petit (Les chansons de Higelin en BD, Les chansons de Brel en BD…). Avec Jean-Loup, il intègre l’écurie Delcourt et offre aux lecteurs, jeunes et moins jeunes, un récit étrange, aux accents poétique, au graphisme accidenté, aux couleurs froides, aux ambiances inquiétantes, peut-être un peu trop pour les enfants. Et pourtant, ça marche ! Au fil des pages, on se prend à rentrer pleinement dans l’histoire, à s’imprégner de l’atmosphère, à savourer la folie douce générale et les clins d’œil aux contes populaires. E.G.

24 Oct

Attila, Tif et Tondu, Gil Jourdan… Les intégrales sont de sortie chez Dupuis…

Et pour commencer, le huitième volume – déjà – de l’Intégrale Tif et Tondu avec au sommaire trois aventures initialement parues dans la seconde moitié des années 70 : Aventure birmane, Le Gouffre interdit et Les Passe-montagnes. Maurice Tillieux, le scénariste, qui pouvait mener jusqu’à sept séries de front au début des années 70 s’essouffle. Fatigue, manque d’imagination, il doit s’adjoindre alors le renfort d’un petit jeune qui fera carrière. Son nom : Stephen Desberg. Ils réalisent ensemble Le Gouffre interdit puis commencent Les Passe-montagnes que Stephen Desberg devra malheureusement achever seul.  Le 2 février 1978, Maurice Tillieux décède dans un accident de voiture. Au total, l’intégrale va survoler 60 années de création, précisément de 1938 à 1997, et rééditer 45 aventures du tandem de choc Tif et Tondu. Indémodable !

  

Yakari, Buddy Longway , vous connaissez forcément ! Mais avant d’animer ces deux séries à succès, Derib a multiplié les expériences, notamment pour le journal Spirou. Parmi celles-ci, Attila ou les aventures d’un chien non seulement doté de la parole mais qui plus-est agent secret au pays du chocolat, la Suisse… Derib, accompagné des scénaristes Rosy et Kornblum, a créé ce personnage en 1967. Ses quatre aventures ont paru dans le Journal de Spirou entre 1967 et 1973. Cette intégrale réunit l’ensemble de ces récits, tombés il faut bien l’avouer dans l’oubli, et un dossier d’une vingtaine de pages revenant sur le contexte de création avec nombre de documents à l’appui, planches, recherches graphiques, photos… Une curiosité !

  

Et voici le quatrième et dernier volume de l’intégrale Gil Jourdan. Un volume marqué par l’arrivée de Gos au dessin, précisément sur le récit Carats en vrac et par le décès de Maurice Tillieux en février 1978 signant la fin des aventures de notre détective de choc. Gos doit achever seul et tant bien que mal l’histoire intitulée Entre deux eaux. Cet ultime volume réunit donc quatre grandes aventures, Carats en vrac, Gil Jourdan et les fantômes, Sur la piste d’un 33 tours, Entre deux eaux ainsi que plusieurs histoires courtes, quelques nouvelles illustrées et un dossier réunissant des recherches graphiques de Gos, des photos, des croquis, des couvertures du journal Spirou et des extraits d’interviews des auteurs. Action, humour et mystère, tels étaient les ingrédients de cette série qui fait aujourd’hui pleinement partie des grands classiques du Neuvième art ! E.G.

  

Dans le détail :

Enquêtes mystérieuses, Tif et Tondu (intégrale 8), de Will, Desberg et Tillieux. Editions Dupuis. 19 euros.

Attila L’intégrale, de Derib, Rosy et Kornblum. Editions Dupuis. 24 euros.

Gil Jourdan L’intégrale (volume 4), de Gos et Tillieux. Editions Dupuis. 24 euros.

15 Oct

Sergent Kirk (Quatrième époque), de Oesterheld et Pratt. Editions Futuropolis. 25 euros.

Le quatrième volume de la somptueuse intégrale consacrée à Sergent kirk est sorti ! Faut-il rappeler que cette oeuvre de jeunesse d’Hugo Pratt est une pièce maîtresse de notre patrimoine BD, un western comme il n’en existait pas au moment de sa création au début des années 50, préfigurant ce que sera le nouveau western à la John Ford où les méchants ne sont plus forcément les Indiens et les gentils les Blancs, préfigurant aussi les aventures d’un autre personnage d’Hugo Pratt, un personnage il est vrai beaucoup plus célèbre que Sergent Kirk : l’aventurier Corto Maltese. Cette intégrale, supervisée par Hugo Pratt lui-même en 1967, comptera à terme 5 volumes et près de 900 planches. Une oeuvre forte, magnifique, émouvante. Une chevauchée fantastique à travers le grand Ouest américain à découvrir ou redécouvrir ! E.G.

Le Jour du marché, de James Sturm. Editions Delcourt. 17,50 euros.

C’est jour de marché ! Et pour Mendleman, tisserand de son état, celà signifie quelques heures de marche avant d’arriver à la ville et de pouvoir proposer ses tapis au grossiste Finkler. Mais qu’importe, Mendleman aime l’ambiance du marché, l’abondance rassurante des produits, les enfants qui s’amusent, les négociations, les ragots, les diseurs de bonne aventure, les rencontres aussi. A peine arrivé, il tombe d’ailleurs sur quelques vieilles connaissances, le Rabbin Soyer en tête, suivi du menuisier Martin Rudikoff et de Yaakov Leff, qui fabrique des petits rouleaux de parchemin contenant des extraits de la Torah. D’ordinaire, Mendleman serait reparti du marché le coeur léger et les poches pleines. Mais cette fois-ci, ce serait plutôt le contraire ! Finkler a vendu son magasin à son beau-fils. Et ce beau-fils ne veut plus de tapis, même s’ils sont de qualité comme ceux de Mendleman. Les temps ont changé, la réalité du marché aussi. Que faire ? Notre tisserand va devoir trouver une solution pour nourrir sa famille…

Attention talent ! Après Black Star, La Véritable histoire de Satchel Paige, également paru aux éditions Delcourt, James sturm quitte l’univers du sport américain pour se plonger, nous plonger, dans celui d’une communauté juive en Europe de l’Est au début du XXe siècle. Le Jour du marché est un conte moral qui évoque les mutations du monde économique et les difficultés pour les populations. A la fois scénariste et dessinateur sur ce nouvel opus, James Sturm prouve qu’il est un auteur scandaleusement complet et talentueux. Le graphisme est épuré, méticuleux, la narration exigeante, les personnages attachants, les atmosphères délicates. Sans conteste, l’un des plus beaux albums de l’année ! E.G.

L’info en +

En 2011, les éditions Delcourt et la collection Outsider rééditeront la trilogie de James Sturm sur les Etats Unis. Son titre : America
 

14 Oct

Les Gens honnêtes (tome 2), de Durieux et Gibrat. Editions Dupuis. 14,50 euros.

Couv_114986Souvenez-vous du premier album ! Le jour de son anniversaire, Philippe Manche apprenait qu’il était viré de son boulot. Viré, comme ça, du jour au lendemain, après 27 ans de bons et loyaux services. Et puis, ce fut la dégringolade : alcool, divorce, endettement, saisie judiciaire… Un grand classique ! Mais dans son malheur, Philippe a pu bénéficier du soutien sans faille de certains amis et de ses enfants, notamment de sa fille qui lui a offert un merveilleux petit fils. Peu à peu, l’envie de se battre, de vivre tout simplement, est revenue. La chance aussi ! Bien que toujours porté sur la bouteille, Philippe va avoir une idée qui va changer sa vie. Une idée de génie : ouvrir un salon de coiffure dans un TGV. Et ça marche. Très fort même au point d’être invité à la télévision pour en parler… au point aussi de retrouver une seconde jeunesse !

Le titre du diptyque annonce la couleur. Les Gens honnêtes parle de gens comme vous et moi, de gens simples qui font comme ils peuvent face à la vie et à ses aléas. Et c’est un petit bonheur que de suivre le parcours du personnage principal, Philippe Manche, un Français moyen qui va sombrer totalement à l’annonce de son licenciement avant de finalement rebondir. Si le fond de l’histoire est dur, le ton général est particulièrement léger, sensible, humaniste et drôle. Les Gens honnêtes relève d’un savant mélange. On peut y retrouver un peu de Baru (L’Autoroute du soleil, Les années Spoutnik, L’Enragé…), un peu de Jean-Claude Denis aussi (Luc Leroi, Quelques mois à l’Amélie, Tous à Matha! …), beaucoup bien évidemment de Gibrat, auteur qui s’est fait remarquer avec La Parisienne (Dargaud), Mattéo (Futuropolis), Marée basse (Dargaud), Le Sursis ou encore Le Vol du corbeau (Dupuis) et beaucoup enfin de Durieux, dont on appréciera le trait joyeux, l’atmosphère générale chaleureuse. Une histoire qui se lit le sourire aux lèvres. Coup de coeur assuré !

Eric Guillaud

10 Oct

Kraa, La Vallée perdue, de Sokal. Editions Casterman. 18 euros.

Benoît Sokal ! Ce nom ne peut vous être inconnu Depuis plus de trente ans, l’homme anime les aventures du célèbre Canardo, un canard détective privé totalement cynique et désabusé qui parvient quand même à résoudre des énigmes plus ou moins tordues. Plus de trente ans d’aventures donc et au bout du compte (provisoire) dix-neuf albums pour cette série noire et anthropomorphique ! Mais Benoît Sokal a une autre corde à son arc. Une corde plus réaliste. Dès 1988, il écrit Sanguine, récit qui se déroule pendant la guerre de Trente ans. Puis ce sera Le Vieil homme qui n’écrivait plus (1996) avant de s’engager dans le jeu vidéo avec L’Amerzone, Syberia et Paradise qui connaîtront un prolongement en album. Aujourd’hui, l’auteur a souhaité revenir pleinement à la bande dessinée avec une grande aventure qui nous entraîne dans une vallée perdue quelque part dans le Grand nord, aux frontières du monde arctique. Une vallée perdue où vivent quand même quelques Indiens et des animaux sauvages. Et parmi ces derniers, un aigle, magistral, qui vient de quitter son nid prêt à découvrir la vie… et les hommes. Et notamment ces hommes cupides qui veulent construire un barrage et noyer la vallée pour exploiter les matières premières, or, diamant, pétrole ou gaz, qui regorgent dans la région. Un Eldorado pour certains, un enfer bientôt pour les autres ! A moins que Yuma, un jeune Indien, et Kraa, l’aigle, n’en décident autrement…

Dans cet album, Benoît Sokal nous conte une très belle histoire où, finalement, la nature serait plus forte que la cupidité des hommes, une histoire qu’on pourrait qualifier d’écologique ou plus exactement d’histoire au grand air. « Je ne suis pas du tout théoricien de l’écologie, mais j’ai la nostalgie des histoires de nature, de grands espaces. C’est un vrai goût chez moi. Il me faut de l’air ! Je ne suis pas certain qu’il s’agisse vraiment d’une sensibilité écologiste, car je trouve souvent les messages écolos un peu lourds et frelatés. Mon attrait pour la nature et l’aventure relève plutôt de la recherche d’un paradis originel, de la quête d’une part d’enfance ». Le trait réaliste est magnifique, le découpage efficace, les dialogues précis, les couleurs appropriées à ce décor qui peut évoquer l’Alaska ou la Colombie-Britannique… bref Kraa est un petit chef d’oeuvre de 96 pages à découvrir au plus vite. Une véritable bouffée d’air pur ! E.G.

07 Oct

Notre Mère la guerre (première et deuxième complainte), de Kris et Maël. Editions Futuropolis. 16 euros.

    

  

   

    

    

  

  

  

    

    

Les tranchées, la boue, les gaz, les combats sans pitié, les morts par milliers pour gagner quelques mètres seulement, l’odeur des cadavres, la pluie, le froid, les rats… la guerre est suffisamment horrible pour ne pas en rajouter. Pourtant, en janvier 1915, quelque part sur le front en Champagne, un meurtrier s’est glissé au milieu des soldats et tue des femmes. Trois femmes pour être exact dont les corps ont été à chaque fois retrouvés dans les tranchées, une lettre d’adieu sur elles, une lettre d’adieu signée par leur propre meurtrier. Saleté de guerre ! Et saleté de déséquilibré qui ose s’attaquer à l’ultime rempart de l’humanité, à celles qui continuent de donner la vie pendant que le monde s’acharne à répandre la mort ! Pour Roland Vialatte, lieutenant de gendarmerie chargé de mener l’enquête, l’affaire ne s’annonce franchement pas sous les meilleures auspices. Militaire sans être soldat, l’homme va tout d’abord devoir affronter la réalité des tranchées et des poilus…

Un drame humain au milieu d’une tragédie planétaire ! Voilà ce que nous racontent le scénariste Kris et le dessinateur Maël dans Notre Mère la guerre. Un récit qui aborde 14-18 sous un angle très singulier. « Quoi de plus humain que la guerre ? », s’interroge Kris, « En tant qu’auteur, la guerre en général m’intéresse,  non par fascination morbide ou esprit guerrier, mais parce qu’elle est malheureusement quelque chose qui définit l’homme, aussi bien que l’amour ou le rire… Ou l’utopie et la révolte. Et tout ce qui m’intéresse dans l’écriture, c’est pétrir de la pâte humaine et voir ce que je peux en ressortir ». Et ce qu’il en ressort, c’est une histoire très puissante, très prenante, où il s’interroge sur l’humanité de la guerre, bien sûr, mais aussi sur l’humanité des hommes. Contrairement à Tardi, l’auteur ne part pas du postulat que tous les poilus étaient les « victimes d’un système social et éducatif et surtout d’une oppression policière qui les a obligés à tenir durant quatre ans. […] C’est évidemment vrai, en partie. Néanmoins, je voulais aussi aller voir ailleurs : personne ne me fera croire que, dans de telles conditions, le vernis éducatif et social et/ou la peur du gendarme étaient suffisants pour tenir […] C’est donc qu’il y avait autre chose en eux, qu’il y a autre chose en nous qui nous rend capables de nous écharper comme des chiens enragés ». Par l’entremise du personnage principal, le lieutenant Vialatte, militant catholique, humaniste et progressiste, Kris et Maël - dont on appréciera le trait et les somptueuses ambiances en couleurs directes – plongent donc le lecteur dans l’horreur de cette première guerre des temps modernes en faisant craquer tous les vernis et en mettant à jour la réalité la plus dure, la moins acceptable. Un récit captivant prévu en trois albums ! E.G.

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