24 Oct

Olivier Tallec vous souhaite une Bonne journée

album-cover-large-23828Quoi de mieux pour commencer la journée que de rire un peu ?

Olivier Tallec nous y invite en tout cas avec ce très beau livre au format à l’italienne paru aux éditions Rue de Sèvres. Bonne journée est son titre. On pourrait penser de prime abord à un livre jeunesse, ce qui serait normal pour un auteur qui a signé plus de 50 ouvrages pour les enfants. Mais ce livre-là d’adresse plus précisément à un lectorat adulte ou adolescent.

Le poids des mots, le choc des dessins, Olivier Tallec nous convie à un voyage au pays de l’humour féroce, des situations cocasses, des super-héros ordinaires, des lapins sectaires, des poules adultères, des enfants masqués, des gallinacés volants…

Un antidépresseur sans additif chimique !

Eric Guillaud

Bonne journée, de Olivier Tallec. Editions Rue de Sèvres. 14 €

Rue de Sèvres / Olivier Tallec

Rue de Sèvres / Olivier Tallec

20 Oct

Ce n’est pas toi que j’attendais : l’interview de Fabien Toulmé

Un témoignage bouleversant et en même temps utile pour tous les parents qui sont ou seront confrontés à la trisomie 21. Derrière ce titre très dur, « Ce n’est pas toi que j’attendais » se cache en fait une histoire d’amour ente un  papa et sa fille trisomique, Fabien et Julia. Rencontre…

© Delcourt / Toulmé

© Delcourt / Toulmé

D’abord, comment se porte Julia aujourd’hui ? Quel âge a-t-elle ?

Fabien Toulmé. Julia a 5 ans. Elle se porte très bien, va à l’école maternelle et attend impatiemment de savoir lire pour découvrir l’histoire de sa naissance dans « Ce n’est pas toi que j’attendais ». Blague à part, j’espère effectivement qu’elle pourra le lire très bientôt pour me donner son avis !

Où en sont vos relations ?

F.T. Ce sont les relations normales d’un père et de sa fille. La question de sa trisomie, très omniprésente dans le livre, s’est effacée avec le temps derrière la relation qui s’est établie entre nous. Ne subsiste que le plaisir que ce soit elle qui soit venue bien que je ne l’attendais pas « comme ça ».

© Delcourt / Toulmé

© Delcourt / Toulmé

Le titre « Ce n’est pas toi que j’attendais » fait l’effet d’un uppercut. Il est très violent. C’est vraiment ce que vous avez pensé à la vue de votre fille ?

F.T. Oui et je dirai même que ce que j’ai pu penser au début quand je l’ai vu était bien plus violent que ça. C’était plutôt de l’ordre de « J’aimerai que tu ne sois pas là ». Heureusement, comme je viens de le dire, tout cela disparaît avec le temps et le « Ce n’est pas toi que j’attendais » serait plutôt, aujourd’hui, « Quelle joie que tu sois venue».

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la chronique de l’album ici

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L’opération du coeur de Julia a été une étape décisive dans vos relations comme vous le relatez dans la BD. Au « Ce n’est pas toi que j’attendais » s’ajoute alors « mais je suis quand même content que tu sois venue». Est-ce que l’écriture de l’album a été aussi une étape importante dans ces relations, dans l’acceptation du handicap ? En êtes-vous sorti différent ?

F.T. Le livre a été écrit bien après sa naissance, bien après que j’ai atteint un état plus apaisé, que j’ai, non seulement, accepté Julia mais que je l’ai aimé comme n’importe quel père aime sa fille. De ce point de vu le livre n’a joué aucun rôle dans ce processus d’acceptation.

© Delcourt / Toulmé

© Delcourt / Toulmé

Qu’est ce qui vous a décidé à vous lancer dans cette aventure graphique ? Qu’espériez-vous ?

F.T. C’était avant tout la volonté d’écrire une histoire qui me paraissait belle et susceptible d’être appréciée par les gens qui la liraient. Rien de plus.

Deux ans de travail, 256 pages… Est-ce que sa réalisation a été un long fleuve tranquille ou au contraire avez-vous douté, peut-être même pensé abandonner ?

F.T. Tout s’est fait relativement facilement hormis le fait que je devais travailler jusqu’à tard le soir puisque j’exerce un autre métier dans la journée. L’écriture s’est faite naturellement, tout était encore très frais dans ma tête. Pareil pour le dessin, sauf quelques ajustements au fur et à mesure, j’ai avancé régulièrement sans trop de difficultés.

© Delcourt / Toulmé

© Delcourt / Toulmé

Qu’est-ce qui a été le plus compliqué dans sa réalisation ?

F.T. Le problème majeur qui se pose pour nombre de dessinateurs de BD aujourd’hui est de pouvoir concilier la volonté d’exercer son art et d’en vivre décemment. Dans mon cas, s’agissant d’un premier album et n’ayant pas d’autres activités régulières de dessinateur par ailleurs, je ne pouvais m’y consacrer totalement. Il a fallu que je travaille la journée pour pouvoir ensuite écrire, dessiner la nuit. C’est cette contrainte qui est épuisante à la longue, surtout sur un projet d’une telle ampleur. Si j’ai un souhait pour l’avenir ce serait de pouvoir me consacrer un peu plus pleinement à l’écriture de livres.

Comment l’album a été perçu par votre entourage proche ?

F.T. Tout le monde m’a dit avoir beaucoup aimé, avoir été touché, ému. Et avoir ri, un peu aussi.

© Delcourt / Toulmé

© Delcourt / Toulmé

Avez-vous imaginé le jour où Julia pourra lire et comprendre votre album ?

F.T. Oui, et j’ai hâte. Je crois qu’elle sera très touchée de voir la façon dont notre relation s’est construite au fil des premiers mois. Enfin j’espère !

Quand on tourne la dernière page du livre, on est comme vous, on aime Julia. Alors on aimerait que l’histoire se poursuive. Pourrait-il y avoir une suite ?

F.T. Pour le moment ce n’est pas prévu. J’ai surtout envie de me lancer dans de nouveaux projets, de nouvelles ambiances… Mais dans quelques temps peut être aurais-je envie de raconter l’évolution de Julia. Qui sait. En tout cas je prends des notes de temps en temps autour d’événements qui me paraissent drôles, émouvants, caractéristiques de son évolution…Au cas où…

Merci Fabien

Propos recueillis par Eric Guillaud le 20 octobre 2014

La chronique de l’album ici

 

 

19 Oct

« Legal » : la légalisation du cannabis au centre d’un polar signé Amazing Ameziane et Cédric Gouverneur

9782203068483_1_7522 décembre 2018. Un go fast tourne mal sur le périphérique parisien. Une puissante berline percute un car scolaire. Bilan : 53 morts. 53 enfants de la colonie de vacances de Nanterre.

Sous le choc, le maire de la ville décide de lancer un plan de lutte contre les trafiquants de drogue. Un plan qui tient en un verbe : légaliser. Légaliser le cannabis pour mettre un terme à ces go fast qui remontent la drogue depuis l’Espagne ou le nord de l’Europe, mettre un terme à tous ces meurtres qui ensanglantent la ville depuis des années, mettre un terme à toute cette économie parallèle, à ces trafiquants qui blanchissent l’argent dans des petites affaires, mettre un terme à la puissance sans limite des cartels.

Une fiction ? Oui mais « Legal est inspiré de faits réels qui arriveront sûrement un jour », préviennent les auteurs. En préface, le maire de Sevran, Stéphane Gatignon, qui a partiellement inspiré le personnage du maire de Nanterre dans la BD, rappelle que « ce défi du XXIe siècle que représente la sortie de la prohibition appelle à une réflexion civilisationnelle et une nouvelle vision de notre société, de notre économie, de notre police… »

Sujet clivant s’il en est, la légalisation du cannabis est abordée dans les pages de ce polar sanglant avec une certaine lucidité et toujours cette question essentielle : comment légaliser le cannabis face à des cartels qui seront prêts à tout pour sauvegarder un business ô combien lucratif ? Une BD 100% légale qui ne se fume pas.

Eric Guillaud

Legal, de Ameziane et Gouverneur. Editions Casterman. 22 €

16 Oct

Ce n’est pas toi que j’attendais : Fabien Toulmé, sa fille et la trisomie 21

6008Ce n’est pas toi que j’attendais : les mots sont terribles, effrayants, qui plus-est lorsqu’ils sont ceux d’un père pour sa fille. Ces mots, Fabien ne peut les empêcher de tourner en rond dans sa tête depuis qu’il s’est penché sur le berceau de Julia à la maternité…

Et les infirmières auront beau tenter de le rassurer, Fabien sent que quelque chose ne tourne pas rond. Une physionomie particulière, la nuque droite, la tête plate, les yeux bridés. Pour lui, c’est sûr, Julia est trisomique ! Impossible de la toucher, de la prendre dans ses bras, de l’embrasser, Fabien est sous le choc, ce qui devait être le plus beau jour de sa vie vire au cauchemar et la confirmation des médecins, qui viendra un peu plus tard, finira de le mettre à terre. Pourquoi eux ? Pourquoi ce handicap ? Au sentiment de rejet s’ajoute maintenant un sentiment d’injustice et de colère. On leur avait pourtant dit que c’était plus facile de gagner au loto que d’avoir un enfant trisomique. Un cas sur combien ? 1000 ?

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l’interview de l’auteur à lire ici

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Des pleurs, beaucoup de pleurs, et puis il faut faire face, retrouver l’envie de vivre, de partager, retourner au travail, affronter les regards… Une nouvelle vie commence pour Fabien, sa femme, leur fille aînée Louise et bien sûr Julia avec au bout de la route beaucoup d’amour.

Décidément, les témoignages autour des maladies ou handicaps se suivent et se ressemblent en qualité. Après l’excellent album de Sarah Leavitt sur Alzheimer, Le Grand désordre, voici le poignant témoignage de Fabien Toulmé qui signe ici son premier album. Et quel album ! « 2 ans de boulot, 256 pages, 4 feutres Pentel, 48 mines bleues, 2 ou 3 crampes de la main… » détaille l’auteur sur son blog. Et à l’arrivée un album incroyablement senti sur son expérience au pays des enfants bisous comme on appelle les enfants trisomiques.

« Je n’ai pas cherché à expliquer la trisomie… », explique Fabien dans une interview pour Planète Delcourt, « mais plutôt le cheminement entre un événement de souffrance et un état plus apaisé. A posteriori, je me suis rendu compte que c’est un peu le livre que j’aurais aimé lire quand j’ai appris pour ma fille. Un livre qui dédramatise la situation, qui relève les moments d’espoir, d’humour et de légèreté d’une situation parfois pesante ».

Un album qui prouve une fois de plus la force du média bande dessinée pour raconter le monde et l’intime.

Eric Guillaud

Ce n’est pas toi que j’attendais, de Fabien Toulmé. Editions Delcourt. 18,95 €

L’interview de l’auteur ici

© Delcourt / Toulmé

© Delcourt / Toulmé

13 Oct

Le Chat de Geluck perd-il ses poils ?

9782203062399Non, le chat de Geluck ne perd pas ses poils, ça se saurait depuis le temps.

Il est même plutôt propre sur lui, poli, délicat et bourré d’humour potache. C’est un bon chat qui sait gratouiller là où ça chatouille, appuyer là ou chat fait mal. A coup de gags décalés et corrosifs, notre félin national pose sa griffe sur tout ce qui bouge – ou ne bouge plus d’ailleurs – dans notre belle société. Et ça fait mouche à chaque fois même si le chat préfère rappeler les conditions générales inscrites au dos des phylactères :

« L’efficacité de ce gag n’est pas garantie en cas de mauvaise humeur, de fatigue, de dépression, de rigidité mentale ou de raideur idéologique ».

Vous voilà prévenus. Si vous êtes plutôt du genre chiant ou chien, alors passez votre chemin.

Et sinon, quoi de neuf pour ce dix-neuvième album ? Le chat passe à table. Et inutile de trop le cuisiner pour avoir des révélations fracassantes. La preuve…

© Casterman / Geluck

© Casterman / Geluck

Un album forcément drôle, et beau en plus. Le coffret réunit en effet deux albums à l’italienne de 96 pages et La gazette du Chat, un journal qui parle du Chat de la première à la dernière ligne. Un travail particulièrement soigné jusque dans les moindres détails que je vous laisse découvrir…

Eric Guillaud

Le Chat passe à table, de Geluck. Editions Casterman. 17,95 €

Festival Quai des bulles 2014 : le palmarès

Bouzard par lui-même

Bouzard par lui-même

Le festival de bandes dessinées de Saint-Malo s’est refermé dimanche soir non sans avoir distribué ses prix.

Le Grand Prix de l’affiche revient cette année à Guillaume Bouzard, auteur de Plageman, Mégabras, Moi auteur de BD… Le Prix Coup de coeur est attribué à Damien Cuvillier, auteur de La Guerre secrète de l’espace, Les Souliers rouges… Le prix Ouest France / Quai des bulles, à Jean Dytar, auteur de La Vision de Bacchus, et le Prix Jeunes talents à Dounia Caquet.

Plus d’infos sur les lauréats ici

Eric Guillaud

12 Oct

Miyazaki, parce qu’il n’y a pas que la magie de Disney dans la vie…

© Art Ludique. le Musée Du 4 octobre 2014 au 1er mars 2015, Art Ludique-Le Musée

© Art Ludique. le Musée Du 4 octobre 2014 au 1er mars 2015, Art Ludique le musée

Les studios Ghibli ont ouverts leurs archives et ce sont pas moins de 1 300 dessins originaux réalisés à la main par Miyazaki et de ses collaborateurs qui sont exposés. Vous pourrez comprendre les secrets du « Layout » la base de la nouvelle animation japonaise. 

« Le layout, c’est la composante clé dans la production d’un film d’animation » selon Isao Takahata, le réalisateur du Tombeau des Lucioles et co-directeur des studios avec Miyazaki. Des dessins qui définissent à la fois l’ambiance d’une scène mais aussi préfigurent l’angle et le mouvement de l’animation… Bref, ces layouts, ce sont tout l’ADN de Ghibli. A l’heure de la 3D, prenez le temps d’entrer dans ces dessins. Même en étant dingue de technologie, on peut trouver cela magnifique pour le foisonnement des détails, pour la beauté d’une perspective, pour la justesse d’expression d’un visage. Cela fait 15 ans à peine que leur génie créatif s’est imposé en France. L’animation japonaise revient de loin quand dans les années 70-80, tout était sur un seul plan et le seul mouvement dans l’image était la bouche.

Mon voisin Totoro, Le château dans le ciel, Princesse Mononoké, Ponyo ou encore Le voyage de Chihiro, son plus grand succès publicTout ces chefs-d’œuvre sortent des studio Ghibli. Et sont sortis de l’imagination d’Hayao Miyazaki.

Plaisir final : une oeuvre originale ou presque de sa main, vous pourrez repartir avec un crayonné dans lequel vous même apparaîtrez assis dans le décor du Voyage de Chihiro

© Art Ludique. le Musée Du 4 octobre 2014 au 1er mars 2015, Art Ludique-Le Musée

© Art Ludique. le Musée Du 4 octobre 2014 au 1er mars 2015, Art Ludique-Le Musée

Du 4 octobre au 1er mars 2015, à Art Ludique – Le Musée à Paris dans le 13ème.

Didier Morel

Regardez ce reportage réalisé avec Abdel Joudi

Le Bayeux des correspondants de guerre : une Grand Reporter aussi en BD

Les larmes du Seigneur Afghan - Pascale Bourgaux, Campi/Zabus - Dupuis

Les larmes du Seigneur Afghan – Pascale Bourgaux, Campi/Zabus – Dupuis

Les larmes du Seigneur Afghan, c’est d’abord le titre d’un documentaire dans lequel Pascale Bourgaux raconte ses 10 ans de rencontres avec un chef de guerre pachtoun Mamour Hasan, un compagnon d’armes de Massoud, le célèbre lion du Panjshir.

Depuis le printemps, c’est aussi une BD intelligemment mise en case par Thomas Campi et Vincent Zabus.

Les larmes du Seigneur Afghan - Pascale Bourgaux, Campi/Zabus - Dupuis

Les larmes du Seigneur Afghan – Pascale Bourgaux, Campi/Zabus – Dupuis

Pascale Bourgaux est à Bayeux cette semaine. Son film est projeté pendant le festival du 21ème prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre et son album publié dans la prestigieuse collection Air Libre est en dédicace sur place au salon du livre. Et rappelons-le, l’entrée est libre.

Didier Morel

Pour en savoir plus, relisez l’article d’Eric Guillaud et regardez ce reportage réalisé avec Didier Bert :

 

La Quick Super, une pièce de collection signée Franquin

kTAl6nuAZ1GRsjSLaI8ELQgGuw3cZP7A-couv-1200La première page de ce récit, la première vignette même, suffit à nous téléreporter au coeur des Trentes Glorieuses, plus précisément à la fin des années 50 qui ont vu l’émergence et la victoire de l’automobile dans notre monde urbain.

Reconnaissable parmi toutes, la Turbo Traction de Spirou et Fantasio fend la circulation et pénètre dans le garage Quick. Précisément là où les attend pour trois jours d’essais une fabuleuse Quick à moteur Thunder Boom V10 développant 190 CV. Bien sûr cette séance d’essais ne se passera pas comme prévu tant le véhicule attise les convoitises.

Ce court récit du maître Franquin est une pièce maîtresse du Neuvième art, un instantané de ces années où l’automobile mais aussi l’urbanisme prennent des accents de modernité. La Quick Super balaye tout sur son passage, l’avenir appartient désormais à ceux qui foncent.

Comme La Foire aux gangsters, La Peur au bout du fil, Bravo les Brothers et Vacances sans histoires, ce récit bénéficie ici d’une édition remasterisée, recolorisée, augmentée des planches originales et des commentaires de José-Louis Bocquet et de Serge Honorez.

Pour les nostalgiques, les collectionneurs et les autres !

Eric Guillaud

La Quick Super, de Franquin. Editions Dupuis. 24 €

10 Oct

Petite voleuse, une première BD en forme de petit chef d’oeuvre signée Michael Cho

Couv_225381Ça peut énerver mais c’est ainsi, il y a des gens qui comprennent tout, tout de suite. Michael Cho en fait partie.

Pour sa première contribution au Neuvième art, l’auteur signe en effet un petit chef d’oeuvre tant sur le plan du scénario que du graphisme. Les éditions Delcourt le présentent comme un nouveau prodige de la BD. Ils ont sans aucun doute raison.

Né en Corée du Sud, installé au Canada depuis l’âge de six ans, Michael Cho a appris l’anglais en lisant les comics. Ça aide. Il se fait un nom dans l’illustration en travaillant pour le New York Times, le National Post ou encore le Boston Globe. Il signe aussi des couvertures de livres avant de s’intéresser à la bande dessinée, d’écrire plusieurs histoires courtes et aujourd’hui ce roman graphique.

Petite voleuse, Shoplifter en anglais, raconte l’histoire de Corrina Park, une jeune femme ordinaire ou presque, diplômée de littérature anglaise, pleine d’ambition mais emprisonnée dans un boulot alimentaire qui lui déplaît. Corrina a envie de tout plaquer et de devenir enfin écrivain, ce dont elle rêve depuis son plus jeune âge. Mais elle doit payer son loyer et nourrir son chat. Alors, simplement pour mettre en peu de piquant dans sa vie bien terne, la jeune femme vole. Pas grand chose, des bricoles, mais suffisamment pour que ça finisse par changer le cours de son existence..

Même si l’auteur n’a pas souhaité en faire la « voix d’une génération« , comme il l’explique dans une interview accordée au journal The Coast News, Corrina Park ressemble à beaucoup de jeunes filles et de jeunes garçons de notre époque, surdiplômés et sous-employés. Son histoire nous parle de recherche du bonheur, d’épanouissement, de rêves parfois enfouis et fatalement de renoncements. C’est beau, bien écrit, juste et passionnant !

Eric Guillaud

Petite voleuse, de Michael Cho. Editions Delcourt. 19,99 €.

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