10 Nov

Soda la résurrection, une treizième aventure signée Dan Verlinden et Philippe Tome

Couv_226118He’s back ! Il est de retour et, franchement, ça fait un bien fou de le revoir même si il a un peu changé, un peu vieilli peut-être, notre saint flic. Sinon rien de changé. Tenue de pasteur obligatoire pour sa mère, histoire qu’elle ne fasse pas un arrêt cardiaque immédiat, et flingue pour les gangsters de tous poils qu’il croise au quotidien. Soda, le seul flic au monde à rentrer chez maman tous les soirs en tenue de curé. Et elle y croit toujours, comme les enfants croient au Père Noël. Mais la vie du lieutenant Soda, alias David Ellioth Hanneth Solomon, n’a pas grand chose à voir avec celle d’un pasteur sauf peut-être côté dévouement. Et cette fois, il va en falloir du dévouement pour faire face à ces terroristes qui menacent de perpétrer des attentats dans le métro new-yorkais…

Neuf ans qu’on ne l’avait pas vu ! Depuis Code Apocalypse. A l’époque, Bruno Gazzotti assurait encore le dessin. Aujourd’hui, c’est Dan, Dan Verlinden,  qui a repris le flambeau. Et avec succès ! Les ambiances sont sombres à souhait et les planches dynamiques. Un premier album réussi malgré un enchainement de scènes parfois un peu compliqué à suivre.

Eric Guillaud

Résurrection, Soda (tome 13), de Verlinden et Tome. Editions Dupuis. 12 €

© Dupuis / Dan & Tome

© Dupuis / Dan & Tome

08 Nov

La bande pas dessinée de Navo en intégrale chez Vraoum!

Capture d’écran 2014-11-08 à 16.40.56Il faut quand même être sacrément gonflé pour faire une bande dessinée pas dessinée.

Mais Bruno Muschio, alias Navo, est un gars gonflé justement. Lui qui a toujours rêvé de faire de la BD est pourtant incapable de dessiner. Alors il a inventé un nouveau concept : la bande pas dessinée, autrement dit des bandes qui racontent des histoires avec des dialogues, des phylactères, des onomatopées parfois, mais jamais de dessin. Et pourtant il y a du monde dans ces planches, du très beau monde même comme Monica Bellucci entièrement nue, mais aussi Mahomet en caricature, des chiens qui parlent, des ninjas, des singes danseurs, des pieuvres qui font des claquettes… mais bon… on en le voit pas. On peut cependant les imaginer, rien ne nous l’interdit.

Il y a aussi beaucoup beaucoup beaucoup d’humour. Et ça on le voit, c’est presque palpable, ça fait même mal au ventre… Une réédition en intégrale des trois volumes parus depuis 2010 augmentée de strips inédits.

Eric Guillaud

La Bande pas dessinée, de Navo. Editions Vraoum! 26 €

© Vraoum! / Navo

© Vraoum! / Navo

La Mauvaise tête de Franquin comme vous ne l’avez jamais vue

d2frs561tYQQ4iHAvSKat7ihMiY42WIW-couv-1200La Mauvaise tête est sans contestation possible l’une des oeuvres majeures d’un auteur tout autant majeur du Neuvième art. Les spécialistes parlent même d’un Franquin au sommet de son art lorsqu’il s’agit de dessiner un coureur cycliste en pleine ascension de col. Et c’est d’autant plus vérifiable avec cette édition restaurée en noir et blanc qu’elle met le trait de l’auteur particulièrement en avant. Un trait de virtuose, d’une simplicité et d’une expressivité sans commune mesure.

Publié dans la collection 50/60 du label Niffle, qui appartient aujourd’hui aux éditions Dupuis, La Mauvaise tête, couverture rouge sous jaquette blanche, est ici monté par demi-planches placées en vis-à-vis et accompagnées des commentaires éclairés d’Hugues Dayez, journaliste à la RTBF.

Pour tous les amoureux de Franquin et plus largement des beaux objets !

Eric Guillaud

La Mauvaise tête, de Franquin, édition commentée par Hugues Dayez. Niffle. 26 €

© Dupuis / Franquin

© Dupuis / Franquin

03 Nov

Interview express de Louise Joor, Mention spéciale du jury aux Utopiales pour Kanopé

© Louise Joor

© Louise Joor

Fin des Utopiales ce lundi soir, chacun a regagné sa galaxie, Louise Joor, sa Belgique, avec dans les bras ou dans les poches sa Mention spéciale du jury pour l’album Kanopé paru aux éditions Delcourt. Interview…

Vous revenez du festival de science fiction de Nantes avec la mention spéciale du jury pour l’album Kanopé. Qu’est-ce que ça représente pour vous ?

Louise Joor. Une reconnaissance, un très bel encouragement et beaucoup d’émotion. D’autant plus que le jury était, excepté pour le président qui était lauréat de l’année précédente, uniquement composé de lecteurs.

© Delcourt / Joor

© Delcourt / Joor

L’écologie est un thème récurent en science fiction, est -ce pour vous un thème primordial qui pourrait devenir également récurent dans votre œuvre ?

L.J. C’est un thème primordial oui, qui m’accompagne dans ma vie de tous les jours et qui m’accompagnera donc également dans mes futurs bande dessinées, même si ce sera parfois moins apparent que ça l’est dans Kanopé.

Quel est l’album BD qui vous a le plus marqué dans votre jeunesse et quel a été son influence sur votre travail ?

L.J. Je ne pourrai pas citer un album BD en particulier qui m’aurait marqué dans ma jeunesse car j’ai toujours été baignée dedans, mes références se sont très tôt diversifiées et mélangées.

Par contre, dans mes influences actuelles (toujours très nombreuses), je peux par exemple citer « Alim le tanneur » de Wilfrid Lupano et Virginie Augustin, « Bone » de Jeff Smith, « Trois ombres » de Cyril Pedrosa et comme Maitre de référence, Hayao Miyazaki pour ses films d’animation tels que « Mon voisin Totoro », « Princesse Mononoké » ou « Le voyage de Chihiro ».

© Delcourt / Joor

© Delcourt / Joor

Sur quoi travaillez-vous aujourd’hui ?

L.J. Sur une nouvelle série d’aventure (de deux tomes pour le moments) qui paraitra également aux Editions Delcourt et mettra en scène des sociétés de petits hommes qui vivent au contact des insectes.

Merci Louise

Propos recueillis par Eric Guillaud le 3 novembre 2014

Retrouvez la chronique de l’album ici

Un océan d’amour : Wilfrid Lupano et Grégory Panaccione dans le même bateau

album-cover-large-24644On connaissait Wilfrid Lupano et Grégory Panaccione pour leurs créations respectives, L’Homme qui n’aimait pas les armes à feu ou Ma révérence pour le premier, Toby mon ami, Match ou encore Âme perdue pour le second. Les voici aujourd’hui réunis autour d’une histoire qui a tout d’une déclaration d’amour. Sur plus de 200 pages, le Français et l’Italien mettent en scène, et de façon magistrale, une mer aussi puissante que fragile, aussi meurtrière que nourricière, propice à toutes les grandes aventures humaines, à toutes les dérives aussi. Alors que des bateaux-usines dézinguent les ressources naturelles d’un coup de filet  et que des cargos dégazent tranquillement au large, un petit marin breton à grosses lunettes quitte sa dulcinée bigoudène pour une journée de pêche qui va tourner à la tragédie quand le moteur de son vieux rafiot ira se mêler les hélices dans le filet d’un énorme navire. Panique à bord et panique à terre pour sa Bretonne qui ne le voyant pas revenir partira à sa recherche…

Quand un auteur de talent s’unit à un autre auteur de talent, alors forcément on ne peut obtenir qu’un album époustouflant. C’est comme la cuisine avec de bons ingrédients, c’est tout de suite plus succulent. Et de fait Un Océan d’amour est un bijou graphique et narratif sans une once de parole. À en rester muet d’admiration !

Eric Guillaud

Un Océan d’amour, de Lupano et Panaccione. Editions Delcourt. 24,95 €

01 Nov

Utopiales 2014 : le palmarès

Capture d’écran 2014-11-02 à 11.27.20

Le Festival International de Science-Fiction de Nantes, a décerné samedi ses prix. On commence par la BD avec le Prix de la meilleure bande dessinée de science-fiction qui revient à Punk Rock Jesus, de Sean Murphy, aux Éditions Urban Comics, et la Mention spéciale du jury à Kanopé, de Louise Joor, aux éditions Delcourt.

Les autres prix

Prix Julia Verlanger

« L’esprit du Melkine » d’Olivier Paquet, Éditions L’Atalante, 2013

Prix Extraordinaire

Chris Foss

Prix du meilleur scénario de jeux de rôle

« Les Brumes de Saint-Mal » (pour le jeu Les Larmes du Cardinal) de Pierre Éric Mouton

Prix du meilleur jeu vidéo réalisé à la Game Jam

« Neuromance » de Bastien Kerspern (GD), Charles Perinet (GD), Rémi Gourrierec (Graph), Alain Puget (Graph et Dev), Pierre Chabiland (Dev), Louis Godart (SD)

Prix du Jury – compétition internationale de courts métrages

« Reset » de Marcus Kryler et Fredrik Åkerström, Suède, 2012

Mention spéciale du jury :

« Triad » de Bradley Oliver-White, Grande-Bretagne, 2013

Prix du public – compétition internationale de courts métrages

« The Nostalgist » de Giacomo Cimini, Grande-Bretagne, 2014

Grand Prix du Jury – compétition internationale de longs métrages

« The Midnight After » de Fruit Chan, Chine / Hong Kong, 2014

Mention spéciale du jury pour l’interprétation :

du morse, de son créateur et de l’enquêteur de la Sûreté du Québec dans « Tusk » (de Kevin Smith, États-Unis, 2014) : Justin Long, Michael Parks et Johnny Depp

Prix Syfy du public – compétition internationale de longs métrages

«Predestination » de Michael et Peter Spierig, Australie, 2014

Prix Utopiales Européen Jeunesse

« Pixel Noir » de Jeanne-A Debats, Éditions Syros Jeunesse, 2014

Mention spéciale du jury :

« Automne » de Jan Henrik Nielsen (traduit par Aude Pasquier), Éditions Albin Michel, 2014

Prix Utopiales Européen

« Sumerki » de Dmitry Glukhovsky, Éditions L’Atalante, 2014
Eric Guillaud

31 Oct

Largo Winch se lance dans l’humanitaire… et fait appel à vos dons sur Kiss Kiss Bank Bank

CapturewinchCe n’est pas pour rien qu’on le surnomme le milliardaire humaniste. Largo Winch a le don de soi dans le sang ou plus précisément dans la fibre de papier. Le célèbre héros de roman puis de bande dessinée imaginé par Jean Van Hamme en 1973 s’engage au profit de l’O.N.G. internationale CARE.

But de l’opération : collecter 10 000 € entre le 31 octobre et le 30 novembre 2014.

A quoi servira l’argent ?

La somme collectée au
 profit de CARE permettra de soutenir des enfants déplacés et réfugiés, en construisant notamment des équipements sanitaires dans 5 écoles au sein de camps de réfugiés et en fournissant du matériel scolaire à une centaine d’enfants

Comment faire un don ?

C’est très simple, direction le site Kiss Kiss Bank Bank et plus précisément cette page, cliquez sur « Soutenir ce projet », choisissez votre montant et suivez les instructions.

Pour quelle contrepartie ?

En contrepartie, vous verrez votre nom apparaître dans la liste des donateurs sur le site de la Fondation Winch (dès 5 €), vous recevrez un tiré-à-part numéroté et signé par Philippe Francq à partir de 15 €, le dernier album de la série à partir de 25 €…. et même la possibilité de voir un personnage à votre effigie dans la prochaine aventure de Largo Winch à partir de 500 €… Mais vous pouvez aussi choisir de donner sans contrepartie !

Eric Guillaud

30 Oct

Utopiales 2014 : Louise Joor reçoit la Mention spéciale du jury pour Kanopé

© Louise Joor

© Louise Joor

Son nom ne vous parle pas ? Rien d’étonnant. A 26 ans – et la vie devant elle – Louise Joor vient tout juste de signer son premier album, un récit de science fiction sur fond d’apocalypse écologique.

C’était en avril dernier chez Delcourt. Son titre : Kanopé, du nom de l’héroïne principale, une sorte de Jane des temps futurs – nous sommes en 2137 – réfugiée dans la jungle amazonienne mise en quarantaine après un accident nucléaire.

Et si je dis une sorte de Jane, ce n’est pas par hasard car les influences de Louise sont à chercher du côté de Disney autant que du côté de Miyazaki ou Jeff Smith. Et qui dit Jane dit Tarzan, joué ici par un pirate informatique recherché par les autorités. Entre ces deux-là que tout semble séparer finira par naître une belle histoire d’amour au milieu d’une faune et d’une flore parfois mutantes. Car derrière cette histoire tendre et à première vue légère – moi Tarzan toi Jane – surgissent les préoccupations écologiques de l’auteur et notamment son émoi face à la catastrophe de Fukushima. Un premier album très réussi, une auteure à suivre de très très près.

Kanopé, nommé au Prix du Meilleur Album de Science-Fiction aux Utopiales 2014, a finalement reçu la Mention spéciale du jury.

Eric Guillaud

Kanopé, de Louise Joor. Editions Delcourt. 16,95 €

© Delcourt / Joor

© Delcourt / Joor

Utopiales 2014 : la BD en force au Festival International de la Science-Fiction de Nantes

utopiales-2014Tout ce que compte le monde de la science-fiction a rendez-vous à partir d’aujourd’hui et jusqu’à lundi à Nantes pour les Utopiales, 15e du nom, LE festival International de Science-Fiction de Nantes, le plus important événement du genre, dit-on, en Europe.

Le cinéma, la littérature, les jeux vidéos, le spectacle vivant,  les arts plastiques… et bien évidemment la bande dessinée seront dignement représentés avec quelque 140 invités auteurs, scientifiques, artistes, acteurs…

Parmi les auteurs de BD présents, Denis Bajram, Daniel Goossens, Thierry Smolderen, Julien Blondel, Alex Alice, François Bourgeon, Louise Joor, Nicolas Barral, Olivier Ledroit… et le Nantais Rémi Gourrierec dont le premier volet de la série Big Crunch s’est vu décerner le prix spécial du jury de la BD de science-fiction aux Utopiales 2012.

Côté expo, les Utopiales nous invitent cette année à plonger dans l’univers de François Bourgeon et plus précisément de sa série Le Cycle de Cyann, dont le 6e et dernier tome vient de paraître.

Une exposition est également consacrée à l’un des plus grands illustrateurs de science-fiction, Chris Foss, et à la portée de son héritage en France.

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Eric Guillaud

Plus d’infos ici

28 Oct

Paroles de poilus et Paroles de Verdun, des albums collectifs sur la guerre de 14 réédités aux éditions Soleil

4028089382Paroles de poilus, c’est avant tout une émission radiophonique initiée par Jean-Pierre Guéno à l’occasion des commémorations du 80e anniversaire de l’armistice de la Grande guerre, en 1998. Les auditeurs étaient alors priés d’envoyer à Radio France les lettres de soldats en leur possession. Résultat des courses, des milliers de lettres ont été reçues, autant de témoignages plus poignants, plus vrais, plus tragiques, les uns que les autres.

Paroles de poilus, c’est aussi un livre qui reprend quelques-unes de ces lettres et c’est enfin un album BD ou plus exactement trois albums BD qui en proposent une adaptation graphique par quelques grandes signatures du Neuvième art parmi lesquelles Lauffray, Lidwine, Bramanti, Bajram, De Metter, Guarnido, Herenguel, Lepage, Séverin, Giménez…

Paroles de Poilus 1 et 2 puis Paroles de Verdun ont été publiés initialement entre 2006 et 2012. Les voici donc réédités à l’occasion des commémorations du 100e anniversaire et à quelques jours de la parution d’un nouvel ouvrage intitulé Paroles de la guerre d’Algérie. Le travail de mémoire est sans fin !

Eric Guillaud

Paroles de poilus (19,99 € le volume) et Paroles de Verdun (14,95 €). Editions Soleil.

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