04 Sep

Diana Zeyneb Alhindawi : « Les femmes étaient voilées pour être protégées des militaires »

Cachées sous un voile, 47 victimes de viol se succèdent à la barre du tribunal militaire de Minova (République démocratique du Congo). Du 12 au 19 février 2014, pas moins de 39 soldats étaient jugés pour des viols et violences commis dans cette ville en novembre 2012.

Diana Zeyneb Alhindawi a suivi ce procès et ces témoins au visage et au nom restés secrets pour préserver leur anonymat et les protéger de représailles. Deux soldats ont été reconnus coupables de viols par la cour, le 5 mai 2014, les autres ont été acquittés pour ces faits.

Photo de l’exposition « Viols : procès de Minova », présentée lors de l’édition 2015 de Visa pour l’image © Diana Zeyneb Alhindawi

VIRGINIE BOQUIN et JERÔME ROBILLARD

Visa pour l’image, un coup de projecteur qui dure

Diana Zeyneb Alhindawi vient d'être récompensée du Visa d’or humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge.

Diana Zeyneb Alhindawi a reçu mercredi soir le Visa d’or humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge. © CAROLINE MALCZUK

Que deviennent les lauréats de Visa pour l’image, après avoir reçu leurs prix ? Tous poursuivent les projets engagés grâce à l’argent reçu. Mais le festival est aussi et surtout le moyen d’acquérir une notoriété. Car les jeunes photographes, habituellement derrière leur appareil, sont soudain mis sur le devant de la scène.  

Pour certains, l’impact a été immédiat. En juin 2015, Diana Zeyneb Alhindawi apprend qu’elle est lauréate du Visa d’or humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge pour son travail sur le procès pour viol à Minova de militaires de la République démocratique du Congo. Les mois suivants, ses photos ont été publiées dans Paris Match, The Toronto Star, sur Newsweek.com. Elles sont actuellement visibles à Visa pour l’image, à Perpignan. Cette travailleuse humanitaire, qui était basée en République démocratique du Congo au moment de la prise des clichés, fait de la photographie professionnelle depuis deux ans. Elle ne s’attendait pas à gagner . « Je ne réalise pas encore ! Je n’étais pas du milieu. J’ai juste envoyé mon travail. Je voulais que les gens sachent ce qu’il se passait. J’ai été surprise quand j’ai reçu l’appel. » Ce prix lui a été remis en main propre mercredi soir.

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