04 Sep

Webdocumentaire : Sarcellopolis, « voyage dans un village monde »

Sébastien Daycard-Heid, co-réalisateur avec Bertrand Dévé de Sarcellopolis, a reçu le Visa d'Or du webdocumentaire 2015.

Sébastien Daycard-Heid a travaillé durant trois ans sur son projet de webdocumentaire. © Bastien Vachon

Lauréat du Visa d’Or du webdocumentaire ce mercredi, Sébastien Daycard-Heid, co-réalisateur avec Bertrand Dévé de Sarcellopolis, propose une virée interactive à Sarcelles, dans le Val-d’Oise. L’utilisateur, à bord du bus 368, sillonne la ville à la rencontre de ses habitants et à la découverte de ses quartiers cosmopolites.

Qu’avez-vous cherché à montrer à travers ce webdocumentaire ?

« Il n’y avait pas la volonté de démontrer quelque chose, mais surtout de rendre hommage à Sarcelles. J’ai eu un coup de cœur pour sa diversité, pas simplement d’identités et de communautés, mais aussi de vécus et d’histoires extraordinaires, dans un petit espace de 60 000 habitants. C’est un village monde où l’on retrouve toutes les vagues d’immigration en France depuis les années 50. »

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03 Sep

Me-Mo Magazine, un média numérique « au-delà du reportage photo »

Les créateurs ont présenté leur magazine au public de Visa pour l'Image, ce mercredi 2 septembre. © Justin Mourez

Les créateurs ont présenté leur magazine au public de Visa pour l’Image, ce mercredi 2 septembre. © Justin Mourez

Me-Mo comme « Memory in Motion », littéralement “mémoire en mouvement”. Le magazine en ligne, disponible uniquement sur iPad, a vu le jour en février 2015. Le deuxième numéro de Me-Mo Magazine, “Disintegration”, est sorti ce mercredi 2 septembre.

Une photographie capte un instant T. La scène, qu’elle soit posée ou en action, reste figée. A celui qui la regarde d’imaginer l’avant et l’après grâce aux nouvelles technologies.

Mercredi, les créateurs de Me-Mo Magazine – les photographes Manu Brabo, Guillem Valle, Fabio Bucciarelli, et Maral Deghati, photo-éditrice et rédactrice en chef – ont présenté leur projet au public de Visa pour l’Image.

Ce magazine numérique, uniquement disponible sur tablette, propose des longs formats photographiques qui immergent le lecteur/spectateur dans le reportage. Un reportage photo classique se regarde en faisant défiler les photos par un glissement de doigt. Me-Mo va plus loin. L’utilisateur plonge littéralement dans le reportage, décide quel cliché il veut regarder.

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01 Sep

Jean-François Leroy : « La presse n’est plus le seul revenu des photojournalistes »

Jean-François Leroy, Directeur Général du festival Visa pour l'image © Jean-Louis Fernandez

Jean-François Leroy, Directeur Général du festival Visa pour l’image © Jean-Louis Fernandez

Années après années, Jean-François Leroy, le directeur fondateur du festival Visa pour l’image, ne perd pas de son franc-parler. Absence d’exposition du World Press Photo, arrivée du Centre de international de photojournalisme de Perpignan, il revient sur l’actualité chargée du festival.

Dans votre édito, vous dites que la nouvelle génération de photojournalistes doit trouver d’autres débouchés que la presse. Sans la presse, est-ce que l’intérêt du métier est le même ?

Jean-François Leroy : « Les photojournalistes sont confrontés à un relatif désintérêt de la presse. Tout le monde rêve évidemment d’une double page dans le New York Times ou dans Match. La presse reste la quête du Graal mais des journaux paient une demi-page entre 60€ et 80€. Il faut donc trouver d’autres moyens de vivre. »

Comment fait-on pour s’en sortir quand on est un jeune photojournaliste ? Internet ?

Jean-François Leroy : « Il faut avoir un papa très riche… Sans blaguer, Internet ne génère pas de revenus. Il nous faudrait le Steve Jobs du photojournalisme. Il y a 15-20 ans tout le monde piratait sa musique. Il est arrivé avec son idée magnifique d’iTunes et, aujourd’hui, pirater n’a plus beaucoup d’intérêt. En photo, ça n’existe pas encore. Je crois que les jeunes photojournalistes ont compris que la presse ne serait plus leur seule source de revenus. Ils se tournent vers le corporate, l’institutionnel et l’humanitaire. Pour les aider, à Visa, on a créé des prix. Nous distribuons plus de 133 000€ de prix cette année. »

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Instagram prend du poids dans le photojournalisme

Le compte Instagram du photojournazliste canadien Marcus Bleasdale est suivi par 119.000 internautes.

Le compte Instagram du photojournaliste canadien Marcus Bleasdale est suivi par 119 000 internautes. © Dimitri L’Hours

Avec 300 millions d’utilisateurs et 20 milliards de photos partagées pour la seule année 2014, le réseau social Instagram est aujourd’hui incontournable. A tel point que les photojournalistes s’en emparent eux aussi, même si cela ne leur rapporte rien directement. Pour l’instant au moins.  

Non, Instagram ne sert pas seulement à poster des photos de lolcats, de doigts de pied en éventail au bord de la mer ou de selfies. Les photojournalistes se prennent eux aussi au jeu. Sur les 26 photographes exposés au festival Visa pour l’Image à Perpignan, quatorze font preuve d’une activité régulière sur ce réseau social de partage d’images.

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Pourquoi ils photographient les photos ?

De nombreux visiteurs photographient les travaux des professionnels exposés.

De nombreux visiteurs photographient les travaux des professionnels exposés, en guise de souvenir du festival. Ici au couvent des minimes, lors de l’édition 2015. Crédit photo : Gwenaëlle GERNIOUX

Beaucoup de festivaliers arpentent les expositions de Visa, smartphone à la main ou appareil photo en bandoulière. Ils s’arrêtent parfois, prennent un ou deux pas de recul, et immortalisent un cliché exposé. Des images qui les touchent, les inspirent. Mais qu’en font-ils ensuite ? 

Il y a ceux qui la jouent furtif. Ils déclenchent rapidement l’appareil photo de leur smartphone et le rangent dans leur poche. Et il y a les autres, qui prennent le temps de chercher le meilleur angle, la meilleure lumière, boitier numérique dans les mains. Dans le dédale de Visa, un nombre important de visiteurs se mue en photographe. Pour capter les lieux accueillant le festival, mais surtout les travaux exposés par les professionnels. « J’en prends quelques-unes pour les garder, en guise de souvenir, justifie Denise, une sexagénaire habituée des lieux. Mais je ne partage rien sur mon compte Facebook et j’efface les photos de mon téléphone au bout d’un certain temps. »

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