02 Sep

Omar Havana : « La vie revient au Népal »

Omar Havana présente son exposition "Séisme au Népal" au Couvent des minimes.

Omar Havana présente son exposition « Séisme au Népal » au Couvent des minimes.

Photojournaliste pour Getty images, Omar Havana a travaillé à Cuba puis au Cambodge pour s’installer ensuite au Népal. En avril 2015, un séisme ravage le pays. Il présente à Visa pour l’image une série de photos prises dès les premières minutes de la catastrophe jusqu’au début de la reconstruction. 

« J’étais en train de dormir, quand tout a tremblé. Je suis sorti dans la rue avec ma femme, les murs tombaient, les Népalais criaient. Là, j’ai su. J’ai pris mon appareil. Il y avait une photo devant moi, une à côté, une derrière. Et j’appuyais, j’appuyais… Je suis passé en mode automatique », se souvient Omar Havana alors qu’il présente son exposition aux visiteurs. Le photojournaliste espagnol a été pris au cœur de la plus grosse catastrophe naturelle de l’année.

Ses photos relatent chronologiquement les premiers secours, le temps du deuil, la reconstruction. Au plus près des Népalais, les vrais héros de ce reportage, avec qui il entretient une relation privilégiée : « Ils venaient nous chercher pour nous montrer : « Voilà ma maison, ma famille est morte. Montrez ça au monde », et je photographiais tout. Il n’y avait pas d’armée, personne pour aider, juste des journalistes ». Très critique envers le traitement médiatique de la catastrophe, Omar Havana a vu arriver dès les premiers jours une horde de reporters : « Ils cherchaient les corps, gênaient les gens qui sortaient les morts des décombres. Je me suis dit : « Si c’est ça le journalisme, je ne veux pas en être » ».

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[#VISA OFF] Ces jeunes photographes allemands cultivent la débrouille

Le travail de huit étudiants en photojournalisme et photographie documentaire de l’université de Hanovre est exposé dans la salle des Libertés, rue Edmond Bartissol, à Perpignan. Ce partenariat franco-allemand existe depuis quatorze ans. Trois d’entre eux nous donnent leur regard sur la profession. Ils ont en commun passion et autonomie.

« Je suis prêt à devenir conducteur de taxi pour survivre »
Tom Gerhardt, 30 ans, étudiant en troisième année

Crédit : Caroline Malczuk

« Ce qui me plaît, c’est de saisir des ambiances. Je ne me vois pas vraiment comme un photojournaliste. Pas encore. Peut-être dans cinq ans. Je ne suis pas le mec qui va passer plusieurs mois quelque part, dans des situations folles. J’aime saisir des moments, écouter les histoires. Je me vois plutôt travailler dans des magazines. Ce n’est pas facile de gagner sa vie. Pour gagner de l’argent facilement, je fais des photos de mariage. S’il faut, je suis prêt à devenir serveur ou conducteur de taxi pour survivre. »

Dans son exposition « Motorellos, in the rush of Bygone Days », il s’intéresse à des motards allemands acrobates, qui tournent dans les pays germanophones avec d’anciennes Indian’s, des motos de la police américaines des années 1920. Aucune assurance ne veut les prendre en charge car ils prennent trop de risques.

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31 Août

Mohamed Abdiwahab : « J’ai perdu près de 35 amis journalistes »

Mohamed Abdiwahab, photojournaliste somalien de 28 ans, est enfermé dans l’une des villes les plus dangereuses du monde, Mogadiscio. Repéré par l’équipe de Visa pour l’Image, il est parvenu à s’en extirper le temps du festival. Son bonheur d’être en France est à la hauteur des difficultés qu’il a rencontrées pour toucher un rêve qu’il pensait irréalisable. « Pour un Italien ou un Espagnol, c’est facile de venir ici. Mais pour un Somalien… tout est plus compliqué », lâche-t-il, ému, encore un peu dépassé par tout ce qui lui arrive.

Jusqu’au 13 septembre, Mohamed Abdiwahab expose à Perpignan des clichés pris de 2011 à aujourd’hui, essentiellement dans la capitale. Des scènes de chaos, bien sûr, dans ce pays sans véritable Etat depuis l’insurrection armée de 1991, des scènes de vie quotidienne, aussi. « C’est comme ça que nous vivons en Somalie, dit-il en anglais. Aujourd’hui c’est la violence, demain c’est la vie de tous les jours. »
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