03 Sep

Visa / World Press Photo : la réconciliation

Une des photo de la série :" la ville noire " de l’Italien Giovanni Troilo, accusé d’avoir eu recours à la mise en scène pour son sujet. L'homme sur l'image est le patron d'un bar de Charleroi

Une des photos de la série : « La ville noire » de l’Italien Giovanni Troilo, accusé d’avoir eu recours à la mise en scène pour son sujet. L’homme sur l’image est le patron d’un bar de Charleroi. © Giovanni Troilo

C’était un moment attendu de cette édition de Visa pour l’image. Jean-François Leroy face à Lars Boering, Visa face à World Press. Deux visions du photojournalisme se sont exprimées ce jeudi matin, au cours d’un débat courtois mais animé au Palais des Congrès. L’absence de prix World Press au festival perpignanais cette année ? « Ce n’est pas simplement l’histoire du reportage de Troilo sur Charleroi qui a motivé mon choix. Cela fait plusieurs années que le World Press Photo of the year n’en est plus un », explique Jean-François Leroy.

C’est la première fois que tous deux débattent autour de la polémique suscitée par le retrait du prestigieux prix de photojournalisme à l’Italien Giovanni Troilo, accusé de manipulation et distorsion de la réalité. Le directeur de Visa pour l’image a refusé d’accueillir l’exposition à Perpignan.

Jean-François Leroy reproche avant tout au World Press de ne plus faire la part belle à l’actualité : «  Pour moi, la photo de l’année aurait dû traiter de ce qui se passe avec Ebola, Daech. L’actualité ne se déroulait pas dans la chambre d’un homosexuel russe ». La foule rigole, Lars Boering encaisse.

Lorsque le directeur de Visa vante « le classicisme » des photographes exposés à Visa, Boering revendique une vision plus ouverte du photojournalisme : « La photo a changé et elle aura encore changé quand on aura 70 ans. Le World Press doit refléter cette évolution ».

Le directeur général de l’organisation, basée à Amsterdam, a fait part de son vœu « de revenir à Visa l’année prochaine ». Jean-François Leroy ne ferme pas la porte : « On serait très heureux de vous accueillir à nouveau (…) Il faut arrêter la course à la création de catégories. Pourquoi vouloir toujours réinventer le photojournalisme ? » Lars Boering évoque sa lassitude « face à la controverse ». « Les règles de notre prix vont changer en 2016. Il y aura bientôt une seule catégorie au World Press Photo, sur un projet à long terme », promet-il.

Alors, World Press de retour à Perpignan l’an prochain ? « Une collaboration devrait être possible », espère Lars Boering. La salle applaudit. Les deux hommes s’étreignent. Les flashs crépitent. Réconciliés ?

 

Revivez notre direct :

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12h15 :  La rencontre est désormais terminée. Merci d’avoir suivi notre direct.

12h10 : La rencontre se termine sur une bonne note. Une nouvelle collaboration entre « Visa pour l’image » et le World Press Photo est annoncée. Jean François Leroy et Lars Boering ont, semble-t-il, fait la paix. Mais le débat se poursuit dans la rue avec les journalistes :

12h05 : L’affaire Troilo est remis sur le tapis par un membre du public

12h : Le retour de World Press Photo à Visa est évoqué, espéré :

11h55 : Les questions-réponses avec le public démarrent :

11H45 : Malgré ses critiques, Jean-François Leroy insiste : il n’a « rien contre le World Presse Photo » :

11h40 : La réponse de Lars Boering :

11h37 : Au sujet du World Press, Jean-François Leroy dénonce un empilement d’histoires individuels :

11h30 : Le directeur général du World Press Photo répond et exprime sa lassitude au sujet de la polémique :

11h28 : Jean-François Leroy lance des pics aux organisateurs du World Press :

11h26 : Toujours au sujet de l’affaire Troilo. Lars Boering, le directeur général du World Press Photo, prend la parole :

11h25 : Jean-François Leroy évoque, comme attendu, « l’affaire Troilo » :

11h20 : Jean-François Leroy démarre et évoque les sujets qui, selon lui, sont prioritaires :

11h10 : La salle Charles Garnier, à Perpignan, est bien garnie :

11h05 : La rencontre va commencer :

11h : « Décidément, le World Press Photo (et la presse?) se porte assez mal!  » Le 12 février, Thomas Vanden Driessche, ancien journaliste et photographe documentaire, était le premier à réagir sur sa page Facebook : 

Décidément, le World Press Photo (et la presse?) se porte assez mal!!! »The Dark Heart of Europe » remporte le 1er prix « …

Posted by Thomas Van Den Driessche on jeudi 12 février 2015

10h55 : Cette image de Giovanni Troilo était une mise en scène. L’obèse est le patron d’un bar de Charleroi qui revendique son état.

Une des photo de la série :" la ville noire " de l’Italien Giovanni Troilo, accusé d’avoir eu recours à la mise en scène pour son sujet. L'homme sur l'image est le patron d'un bar de Charleroi

Une des photo de la série : « La ville noire » de l’Italien Giovanni Troilo, accusé d’avoir eu recours à la mise en scène pour son sujet. L’homme sur l’image est le patron d’un bar de Charleroi

10h40 : Voici une des images mises en cause. Ces photos de la série censée être prise à Charleroi, avait, en fait, été réalisée à Bruxelles :

10h35 : Jean-François Leroy avait aussi exprimé son désaccord sur notre blog« Pour la première fois, je n’exposerai pas le World Press cette année. Leur vision du photojournalisme et la mienne divergent. C’est une séparation à l’amiable. Je ne suis pas d’accord avec leur et ils ne sont pas d’accord avec les miens », avait-il expliqué. 10h30 : Dans Télérama, Jean-François Leroy a récemment pointé la responsabilité du jury de World Press : « On est dans la fabrication, et c’est un problème. C’est aussi la limite des jurys, qui n’enquêtent pas sur les photos ».Télérama revient sur l’affaire du World Press Photo et sur son absence à Visa Pour l’Image-Perpignan.

10h25 : Pour mieux comprendre « l’affaire Troilo », voici un article du magazine Télérama qui revient sur la chronologie des faits.

10h15 : La rencontre entre le directeur Lars Boering et Jean-François Leroy se déroule dans un contexte particulier. Accusé d’avoir eu recours à la mise en scène pour son sujet sur Charleroi, intitulé « Le cœur noir de l’Europe », Giovanni Troilo s’était vu retirer son World Press en mars dernier. Une nouvelle qui avait révolté Jean-François Leroy qui a refusé d’accueillir l’exposition de « Visa pour l’image » à Perpignan. « Quand ils auront foutu ce mec dehors, on pourra rediscuter, et on verra si je reconsidère ma décision », s’était emporté le directeur du festival dans le Monde. « Tout est faux dans le reportage de Troilo », avait-il dénoncé. Ce jeudi, la polémique devrait ouvrir le débat sur l’avenir de la photo de presse.

 

10h : Bonjour et bienvenue pour ce direct.