Qui sont les lauréats de Visa 2012 ?

Cette année, Visa pour l'image fête sa 24e édition. (Crédit photo : Thomas Belet)

A Visa pour l’image, il y a aussi des remises de prix pour saluer le travail des photojournalistes. Dix récompenses ont attribuées cette année, y compris à des travaux qui ne sont pas exposés cette année. Du reportage de Mani en Syrie au sujet de Sebastián Liste dans un squatt de Salvador de Bahia, compte-rendu du palmarès 2012.

7 septembre
VISA D’OR MAGAZINE (8 000 euros)
La photographe américaine Stephanie Sinclair (agence VII) a remporté le prix Visa d’or Magazine du festival Visa pour l’Image 2012 pour son reportage sur les mariages forcés de petites filles. Le reportage a été réalisé pour le National Geographic. Il est exposé au couvent des Minimes à Perpignan.


Les petites filles mariées de force de Stéphanie… par F3languedocroussillon

5 septembre
VISA D’OR DE LA PRESSE QUOTIDIENNE (8 000 euros)
Tomas Munita décroche ce Visa d’Or pour son travail sur la Syrie publié dans le New York Times.

PRIX FRANCE 24-RFI DU WEBDOCUMENTAIRE 2012 (8 000 euros)
C’est le webdocu « Défense d’afficher » de Jeanne Thibord, Sidonie Garnier et François Le Gall qui a été primé. Avec pour fil rouge la culture du graffiti, il aborde la crise économique à Athènes, l’omniprésence de la publicité à Paris, la condition des femmes à Bogóta… Continuer la lecture

Pour Getty Images, ce n’est pas la crise

Du soleil chez NeXT, à Sonoma, Californie, 1986. Une exposition de Doug Menuez avec Getty Images et les archives de l'université de Stanford. (Crédit photo : Doug Menuez)

2,6 milliards d’euros. C’est la jolie somme que le fonds de placement américain Carlyle a déboursé, mi-août, pour s’offrir l’agence photographique Getty Images. La société Hellman & Friedman, qui avait racheté le groupe pour 1,9 milliard d’euros en 2008, s’offre une belle plus-value et se frotte les mains.

Alors que les photographes se battent pour vendre leurs images à des journaux toujours plus économes, comment Getty Images a-t-elle réussi, depuis sa création en 1995, à faire assez de bénéfices pour intéresser Carlyle ? Un ogre financier qui propose également des fournitures à l’armée américaine. Continuer la lecture

La photo du jour : « Un groupe de rock tahitien » ?

Toscane, juillet 2010 : la "Fête Hawaïenne" des skinheads italiens. (Crédit : Paolo Marchetti)

Chaque jour, des festivaliers découvrent et commentent une des photographies de Visa pour l’image. Devant une boutique de vêtements, quai Vauban, Véronique, Thérèse, Cindy et Joëlle fument une cigarette. Valérie n’est pas très inspirée par la photo de Paolo Marchetti. Ses amies, elles, n’hésitent pas : « C’est un groupe de rock ! ».

« Ah, oui, ils sont tous habillés pareil », acquiesce Valérie. « Et ils ont des tatouages », ajoutent les autres. Cindy tente sa chance : « C’est des bad boys de Tahiti, un groupe de rock tahitien ! ». Bon, d’accord pour les chemises, mais les tatouages ne font pas vraiment tribal…

« C’est des mecs un peu rock qui se la jouent cubain », précise Thérèse. Observatrice…. Thérèse a remarqué le cigare dans la main du personnage au premier plan. Et le drapeau dans le fond : « Ils sont italiens ». Bien vu. Continuer la lecture

Guantánamo : prisonniers de leur image

Pour réaliser seize portraits d’anciens prisonniers de Guantánamo, les deux photographes ont parcouru plusieurs pays. (Crédit photo : Camille Peter)

Seize hommes de nationalités différentes. Seize portraits. A l’église des Dominicains, l’exposition « Guantánamo » de Mathias Braschler et Monika Fischer interpelle.

D’anciens détenus du centre de détention militaire posent sobrement devant un fond gris. Sous chaque portrait, le nom, prénom et matricule de l’ancien prisonnier,  ainsi que sa date d’arrestation et de libération.  Des clichés décalés, bien loin des images terrifiantes des actes terroristes dont ils ont été un moment accusés.

« Ça jette un autre regard sur Guantánamo. On voit que ce ne sont pas des gangsters. Ces hommes ont une classe folle, une certaine noblesse », commente Nicole en quittant l’exposition. « C’est vrai que les portraits sont beaux et bien faits, mais le sujet m’aurait davantage intéressé si les photographes étaient entrés dans la prison de Guantánamo », dit Eric, un autre visiteur. Pour lui,  cette série est trop éloignée du reportage, du photojournalisme.

« Nous avons voulu rendre leur humanité à ces gens, montrer les individus derrière l’étiquette « prisonniers de Guantánamo » », avait expliqué Monika Fischer au quotidien suisse « Le Temps ». Redonner une identité perdue, réhabiliter des hommes oubliés… L’intention des photographes a quelque chose qui tient du pardon. Le visiteur en ressort généralement perplexe, mais rarement indifférent.

Emilie Coudrais et Camille Peter

Fearless Genius : L’esprit de la Silicon Valley

"Un génie audacieux", de Doug Menuez, retrace l'évolution de la Silicon Valley de 1985 à 2000. (Crédit: Wallès Kotra)

Aucun cliché d’ordinateurs sur les photos de Doug Menuez. Des hommes et des femmes seulement, en noir et blanc. Au couvent Sainte-Claire, le photographe de 54 ans expose sa vision de la révolution numérique de 1985 à 2000. Steve Jobs en est l’un des héros.

La première photo de l’exposition « un génie audacieux » est un portrait du patron visionnaire de l’électronique, décédé il y a un an. On le voit, en réunion, parler avec ardeur et conviction à ses collaborateurs. « J’ai rencontré Steve Jobs alors que je revenais d’un reportage en Éthiopie. J’avais besoin de réaliser un sujet plus positif. Lui avait quitté Apple et était dans une quête de changement. Il avait déjà connu le succès et je savais qu’il pouvait recommencer. » Le fondateur d’Apple est présent sur près d’une dizaine de photos.

L’exposition retrace une aventure, avec ses bons et mauvais moments. « Les gens voient les hommes de la Silicon Valley comme des « geeks ». Ils font beaucoup d’argent, et on n’a pas vraiment envie d’en savoir plus sur eux. Mais il faut savoir que ce sont eux qui inventent notre futur. » Continuer la lecture

Julien Goldstein dans la chambre noire

Julien Goldstein, à l'hôtel Pams ce vendredi matin, a accepté un portrait réalisé à la chambre technique 4'' x 5''.

A l’heure du numérique, il existe encore des irréductibles de la chambre technique 4′ x 5′ (grand format, avec un négatif de 10 x 12 cm). Les deux photographes Antoine Le Roux et Yoann Le Bars l’utilisent pour réaliser une galerie de portraits.

Ce vendredi matin, à l’hôtel Pams, Julien Goldstein était le sixième photographe exposant à Visa pour l’image à accepter l’invitation. « Erika Larsen a travaillé avec le même appareil pour son exposition sur les éleveurs de rennes », indique Antoine Le Roux. Elle aura eu droit, elle aussi, à son portrait en noir et blanc, au même titre que Johann Rousselot, Ilvy Njiokiktjien…

L’avantage, assure le photographe, c’est que la chambre technique offre « des photos très piquées et de grande qualité ».

Le nouveau visage de l’agence Sipa

Mete Zihnoglu (Crédit photo : Céline Picard)

Un an après la mort de son fondateur, l’agence de presse longtemps spécialisée en photojournalisme Sipa Press se diversifie et archive l’héritage  de la « génération  Goksin Sipahioglu ».

Au Palais des Congrès, le directeur général adjoint de l’agence Sipa Press, Mete Zihnoglu, serre quelques mains avant de rejoindre son stand installé pendant la semaine professionnelle de Visa pour l’Image. L’ambiance est détendue, le tutoiement de rigueur. La « génération Sipa », décrite par Michel Setboun et Sophie Dauvillier dans 40 ans de photojournalisme, est au rendez-vous.  « Beaucoup de journalistes, aguerris comme débutants, sont passés par chez nous avant de rejoindre d’autres agences : nous sommes une grande famille et une référence depuis la création de l’agence en 1973», dit-il, sourire aux lèvres. Parmi eux,  Gérald Holubowicz : le photographe et auteur d’un e-book sur l’économie du photojournalisme, Sortir du Cadre,  a travaillé brièvement pour Sipa, avant de créer sa propre agence. Continuer la lecture

La guerre, les journalistes n’en sortent pas indemnes

Le documentaire de Martyn Burke, Under fire : journalists in combat, projeté jeudi à Visa pour l’image, traite des traumas dont souffrent certains journalistes de retour d’un pays en guerre. Ce syndrome est reconnu par les médecins sous le sigle de PTSD (post traumatic stress disorder).

Le psychiatre Anthony Feinstein, et producteur du documentaire, a lui-même suivi des reporters pendant et après un conflit. Ces derniers montrent des signes de colère, d’irritabilité, font des cauchemars, dépriment, se sentent coupables et n’ont plus goût à la vie quotidienne. Le photographe Paul Watson en témoigne dans le documentaire. Il fait des cauchemars : « Je ne peux pas m’empêcher de penser à cette image ». Il parle de la photo qui lui a valu le prix Pulitzer en 1994. Couvrant la guerre civile en Somalie, il avait photographié le corps d’un soldat américain traîné par des Somaliens dans les rues de Mogadiscio. Continuer la lecture

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