20 Juin

Les vins en BIB : la tendance du moment !

BIBLes BIB (bag-in-box) cartonnent. Ils représentent aujourd’hui 1/3 des ventes de vin dans la grande distribution. Un phénomène assez récent en France par comparaison avec d’autres pays consommateurs de vin. Quels sont les atouts et les inconvénients de ce contenant ?

 

C’est quoi un BIB ?

Le bag-in-box, c’est une boîte en carton avec, à l’intérieur, une poche en plastique remplie de vin, sous vide. La contenance va de 2 à 20 litres. La poche est munie d’un robinet et lorsque vous tirez du vin, la poche en plastique se réduit au fur et à mesure. L’avantage c’est que le vin n’est donc jamais en contact avec l’air, il ne risque pas de s’oxyder, de s’abîmer et vous pouvez donc tirer l’équivalent d’un verre et ne pas en reprendre pendant plusieurs semaines.

 

Les chiffres sont éloquents

Aujourd’hui le BIB représente plus du 1/3 des ventes de vin dans la grande distribution. 353 millions de litres ont été écoulés dans les grandes surfaces françaises l’an dernier.

Et le phénomène ne devrait pas en rester là puisque les spécialistes estiment que la poche souple pourrait peser 50 % du marché d’ici à 2020. Pour comprendre d’ailleurs l’ampleur du phénomène, sachez qu’il y a 15 ans, les BIB ne représentaient que 2% des ventes en grande distribution.

 

L’histoire du BIB

Le succès du BIB a mis du temps, surtout en France ! Le bib, ou fontaine à vin en français, a été inventé dans les années 60 mais ce n’est que récemment qu’il est devenu à la mode chez nous. Ca a pris tout de suite dans les nouveaux producteurs de vins (Amérique, Océanie… et c’est très populaire dans le nord de l’Europe).

Longtemps la poche ce type de contenant a été réservé à des vins d’entrée de gamme : vin de cépage, vins régionaux…. Et dans une sorte de cercle vicieux, les producteurs trouvaient ce  contenant bas de gamme par rapport à la bouteille et ne voulaient pas voir leur vin vendu de cette façon.

Mais petit à petit les choses ont changé. Et, le succès aidant, évidemment maintenant tout le monde s’intéresse au BIB et on trouve sur le marché de plus en plus de vins d’appellation contrôlée. La gamme est aujourd’hui très diversifiée, ça occupe le 1/3 voire la moitié des rayons des distributeurs.

Il y a même aujourd’hui des concours dédiés à ce contenant. Le « Best wine in box » a été rendu récemment, des vignobles de plusieurs pays y participaient, les résultats ont été rendus la semaine dernière à Vinexpo, à Bordeaux, la grand messe mondiale du vin.

Et du coup, vous imaginez bien qu’aujourd’hui, c’est toute la sphère qui gravite autour du vin qui s’y intéresse. Les 1ers, les cartonniers qui rivalisent d’imagination et d’élégance pour proposer des cartons au design alléchant, bien coloré surtout pour les rosés de l’été.

Certains cavistes se sont spécialisés dans ce marche et propose ainsi des dizaines de références, soigneusement choisies.

La science se penche également sur le sujet. Ainsi, un colloque a lieu cette semaine, organisé par Inter-Rhône, les vins de la vallée du Rhône, sur la durée de vie des vins conditionnés, une méthode d’évaluation des dégâts potentiels sur les poches…

 

Quelles sont les raisons de ce succès ?

L’intérêt chez nous est venu avec les nouveaux modes de consommation, notamment dans la restauration où avec les restrictions liées à la consommation d’alcool, la vente de vin au verre s’est développée. Les particuliers s’y sont mis également.

Il faut dire que ce type de contenants a pas mal d’atouts :

  • il permet donc de ne prendre qu’une petite quantité de vin à la fois,
  • le vin peut se conserver ainsi plusieurs mois,
  • il n’y a pas de problème de goût de bouchon
  • il est pratique quand il y a de grandes tablées
  • il est moins fragile qu’une bouteille en verre
  • on peut le mettre directement au frigo et tirer le vin sans sortir le contenant
  • et puis il est un peu moins cher que le vin en bouteille, normal, le carton c’est moins cher que le verre.

 

 Qu’en est-il de la qualité ?

C’est un contenant intéressant mais pas pour tous les vins.

La poche est en plastique, donc totalement étanche. Les vins n’évoluent donc plus lorsqu’ils sont dedans. Contrairement aux  vins en bouteille. La conséquence, c’est que le BIB est destiné aux vins à consommer jeunes. En général le dernier millésime. C’est bien pour cela d’ailleurs qu’il est beaucoup utilisé pour le rosé.

Pour les vins à garder, ne serait-ce que quelques années, ça n’est pas une solution. Et c’est le cas de pratiquement toutes les belles appellations.

 Ca explique d’ailleurs le peu de succès du BIB pour les vins de Bourgogne, plus qualitatifs. Par exemple, à la Chalisienne, coopérative de Chablis, dans l’Yonne, une des plus grandes de la région, on fait du Bib depuis une 15aine d’année mais uniquement sur le début de la gamme et cela représente seulement 3% de la production. Et une partie est utilisée par l’industrie alimentaire qui élabore des sauces à partir de vin de chablis.

Dans le sud de la Bourgogne, à Lugny, c’est un peu plus : 8% des ventes, sur des génériques et des appellations Mâcon avec une forte hausse les dernières années.

 Le BIB n’est pas utilisable pour les vins effervescents.