08 Déc

Procès d’un faussaire en vin à New-York

prog3763405Lundi prochain, le 9 décembre s’ouvre à New-York le procès de Rudy Kurniawan. Il est accusé d’avoir mis sur le marché plusieurs milliers de fausses bouteilles de vin dont des crus prestigieux) pendant plusieurs années. C’est un vigneron bourguignon, Laurent Ponsot, qui a permis de faire avancer l’enquête de façon significative.

Rudy Kurniawan, indonésien d’origine, est installé aux Etats-Unis. Aux débuts des années 2000, il est initié au vin par un américain qui a passé son enfance en Bourgogne. L’homme est très doué et développe bientôt un goût assez sûr pour le vin en général, le Bourgogne en particulier, d’où son surnom de Dr Conti. Il se met à acheter des vins très chers qu’il revend par la suite, grâce à l’aide d’un homme d’affaires, propriétaire d’une maison de ventes aux enchères. Les ventes atteignent vite des sommets. Mais amènent également certains connaisseurs à se poser des questions.

C’est là qu’intervient notre Bourguignon, Laurent Ponsot, vigneron à Morey-Saint-Denis. Il est contacté par un de ses amis new-yorkais qui le questionne sur un de ses vins. En effet, une vente aux enchères de grands et vieux vins est organisée à New-York quelques jours plus tard, avec des bouteilles du domaine Ponsot des millésimes des années 40, 50 et 60 mais sur une appellation que le domaine ne vend que depuis 1982!

Laurent Ponsot file aussitôt à New-York, fait arrêter la vente et rencontre le propriétaire des vins vendus, un collectionneur du nom de Rudy Kurniawan. L’homme a du mal à expliquer d’où viennent les bouteilles. Les soupçons de Laurent Ponsot se confirment. Pendant plusieurs années, il va mener ce qu’il appelle sa croisade, c’est-à dire chercher des informations sur ce Dr Conti. Des informations qu’il va échanger avec le FBI qui s’intéresse également au personnage.

Rudy Kurniawan est arrêté finalement peu après, en mars 2012. Chez lui, les policiers ont découvert des tiroirs plein d’étiquettes de grands vins, des bouchons, de la colle… bref tout ce qu’il faut pour contrefaire des vins de façon quasi industrielle! Depuis cette date, il est incarcéré. Il aurait gagné des sommes assez rondelettes avec son commerce frauduleux (on parle de 35 millions de dollars pour la (seule année 2006). Plusieurs plaintes ont été déposées contre lui, il risque jusqu’à 40 ans de prison !