31 Mar

Des truitelles de l’Ain à l’agonie : bras de fer entre les pêcheurs et EDF

Les vairons de l'Ain prises au piège des éclusées. @AAPPMA Pêcheurs à la ligne de l'Ain

Les vairons de l’Ain prises au piège des éclusées.

C’est un véritable bras de fer que les pêcheurs ont engagé avec EDF. Trois AAPPMA ( Pêche Protection Vallée de l’Ain, l’Active Union des Pêcheurs de la basse rivière d’Ain et Pêcheur à la ligne de l’Ain) ont l’intention de porter plainte contre EDF pour destruction d’espèces protégées. La truite Fario et l’ombre commun sont deux espèces protégées en France. Ces derniers jours, les truitelles et ombrets de la rivière d’Ain ont été victimes d’éclusées de la part d’EDF. Ces « bébés poissons » sont morts coincés dans des endroits de la rivière devenus secs en raison de la fermeture des vannes des barrages par EDF pour reconstituer ses stocks d’eau dans le cadre de sa production d’électricité. Pour les pêcheurs de ce secteur, c’est un véritable crève-cœur de voir ces petits chevennes et truitelles agonir faute de pouvoir rejoindre le lit majeur de l’Ain. EDF reconnaît que, cette fois-ci, « l’événement a été plus important que lors deux dernières années ».

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29 Juin

Jour de fête au bord du Breuchin pour les « Classes d’eau 2013 »

La fête des Classes d'eau 2013 en Haute-Saône

C’est bien connu, mieux prévenir que guérir… Partant de ce principe, la Fédération de pêche de Haute-Saône a organisé tout au long de cette année scolaire des actions de « sensibilisation à la gestion de l’eau et à la protection des milieux aquatiques »  auprès de plus de 300 élèves de classes primaires du bassin versant de la Lanterne.
Ils avaient tous rendez-vous le 27 juin dernier pour une grande journée de fête au bord du Breuchin à Breuchotten prés de Raddon et Chappendu. Pour l’occasion, plus de 80 bénévoles des AAPPMA locales sont venus transmettre leur amour et leur savoir-faire à ces jeunes pêcheurs. Continuer la lecture

24 Jan

Doubs franco-suisse : L’enjeu du règlement d’eau

Revenons brièvement sur la problématique des éclusées du Doubs franco-suisse. Si l’apron du Rhône  a été déclarée par la fédération suisse de pêche poisson de l’année 2013; cette même année sera cruciale pour le Doubs franco-suisse.
Les trois ouvrages hydroelectriques du Châtelot, du Refrain et de  la Goule sont soumis a un réglement d’eau commun datant de 1969. Tout le monde s’accorde à dire qu’il n’est plus adapté aux nouvelles exigences législatives et réglementaires suisses et françaises et il doit ëtre révisé d’ici 2014.
D’où les actions en cours pour tenter de trouver un compromis satisfaisant pour les fabricants d’électricité et les défenseurs du milieu aquatique. « Une année sous pression  » précise Patrick Séac’hn directeur adjoint de la DREAL, l’administration française chargée de suivre ce dossier.
Si les électriciens font un effort supplémentaires pour diminuer l’impact des éclusées, ils vont perdre de l’argent. Et là, la situation est différente entre les deux pays. En Suisse, un sytème de compensation financière est possible mais pas en France. Edf ne manquera certainement pas de mettre en avant cette différence.
Une fois de plus, l’avenir d’une  rivière, cette fois-ci une partie du Doubs, concrétise l’enjeu de société : comment concilier environnement et économie.
Isabelle Brunnarius
A propos de la récente mortalité de poissons due à une éclusée, La DREAL et l’OFEN ont demandé des explications techniques aux exploitants des barrages.

23 Jan

Doubs franco-suisse : la colère gronde

Des poissons victimes par centaines des éclusées sur le Doubs. Photo Patrice Malavaux

Des vairons, des chabots, des loches par centaines, des truitelles de l’année dernière… Tous morts faute d’eau. Le barrage du Châtelot ayant arrêté de turbiner pour le week-end, le Doubs s’est une fois de plus retiré trop rapidement laissant prisonniers dans des poches sans eau des poissons. C’est le triste constat réalisé une fois de plus par Patrice Malavaux, le garde pêche de la Franco-Suisse. C’était le 12 janvier dernier.

D’où le coup de colère du président de la société de pêche Franco-Suisse, il vient de publier un communiqué de presse au vitriol dénonçant l’inefficacité des mesures récemment annoncées. « Après avoir assisté au tapage médiatique des autorités et des électriciens qui s’engageaient dès décembre à appliquer  la démodulation afin d’atténuer les effets des éclusées sur le Doubs, force est de constater que même cela n’est pas appliqué :  Alors que les conditions hydrologiques permettaient d’espérer voir les premiers signes de démodulation (ou atténuation) des éclusées, le Châtelot aura pratiqué pendant toute la semaine  des éclusées à charge maximale pendant  au moins 9 heures. Ce qui exclut  toute possibilité de démodulation pour les barrages situés en aval, avec pour conséquence de forts débordements au niveau de ces derniers » explique Christian Triboulet le président de l’association.

Contacté le groupe e, la société Suisse qui exploite le barrage du Châtelot réagit prudemment. Son porte-parole Christophe Kaempf m’a expliqué qu’il était encore « prématuré de dire si c’était les conditions de cette éclusée qui était uniquement responsable de cette forte mortalité ». Le porte-parole précise que ce fameux 12 janvier, on sortait d’une période de crue et que de nombreux poissons étaient dans le lit large du Doubs d’où une autre explication possible de cet accident. « Nous cherchons depuis 20 ans comment concilier production d’électricité et survie de l’écosystème du Doubs. Si nous allons encore plus loin que les mesures annoncées en août et décembre, cela aura forcément un coup supplémentaire ».

Et c’est bien pour cela que ce problème des éclusées ne parvient pas être réglé. Et le président de la société de pêche la Franco-Suisse d’insister : « Nous constatons et nous dénonçons le fait que les conditions de démodulation ne sont pas clairement établies et que le dernier essai réalisé sur des bases de travail avec des débits de l’ordre de 10 m3/s en amont du Châtelot serve de leurre médiatique vers les médias, les politiques et le grand public. Pourquoi la DREAL (direction régionale chargée de l’environnement côté France et l’OFEN (office fédéral de l’environnement côté Suisse) n’imposent-elles  pas des règles plus strictes ?».

Une interrogation relayée aujourd’hui par le président du conseil général du Doubs. Claude Jeannerot précise dans un communiqué qu’il a demandé « aux autorités compétentes de (lui) faire parvenir l’ensemble des éléments nécessaires à la compréhension de ces incidents et de leurs conséquences »et de conclure qu’il « reste déterminé à ce que les engagements pris soient respectés ». L’association Franco-Suisse demande d’ailleurs « officiellement que de nouvelles contraintes de baisse de charges avec coupures progressives des turbines  soient imposées aux électriciens dés à présent et ceci avant la rédaction d’un nouveau règlement d’eau. »

Isabelle Brunnarius

Vous verrez prochainement un reportage sur les conséquences de ces éclusées chez nos confrères de la télévision régionale de l’Arc Jurassien Canal alpha. La diffusion est prévue le 29 janvier prochain.

13 Sep

Doubs franco-suisse : un nouvel essai pour diminuer l’impact des éclusées

Pour la troisième fois, EDF et la SFMC (Société des Forces Motrices du Châtelot) organisent demain, vendredi 14 septembre, une nouvelle action pour «tenter de mieux préserver la biodiversité du Doubs». Les services de l’Etat français et les représentants des administrations suisses et le garde pêche de la Franco-suisse seront présents mais cette fois-ci, les représentants des pêcheurs ne comprennent pas l’intérêt de cet essai car selon eux, le protocole déjà mis en place n’est pas entièrement satisfaisant.

En juillet dernier, un communiqué de presse de l’office fédéral de l’énergie et de la Dreal, annonçait l’ambition de ces producteurs d’électricité de réduire leur impact sur l’environnement. Pour les représentants des pêcheurs, ce protocole est soumis à des conditions de débit qui n’empêchent pas les mortalités de poissons. Et récemment, le pêcheur surnommé « La truite qui meurt » continuait de dénoncer les pratiques de ces éclusées.
La première expérimentation a eu lieu il y a deux ans, la seconde en avril 2011 et voici la troisième. Dans son communiqué de ce jour, EDF explique que ce nouvel essai va consister à «abaisser au maximum le niveau de la retenue du Refrain/Biaufond, vérifier que ceci est sans incidence sur l’écosystème de la retenue puis valider ce mode d’exploitation, qui permettra d’augmenter la capacité de la retenue à absorber une éclusée (lâcher de l’eau qui permet la production d’électricité ) du Châtelot, sans déversement au barrage du Refrain.»

Après analyses des résultats, des propositions d’aménagement de gestion de ces barrages seront soumis à la Dreal et à l’office fédéral de l’énergie.