22 Août

Les renoncules de la Loue

la Loue au mois d'août 2012 photographiée par Gérard Colin

Tout est parti d’une photo. Il y a quelques jours, Gérard Colin, un amoureux de la Loue, nous envoie un cliché pris le 3 août au lieu-dit de Buillon, près du château du même nom, sur la commune de Chenecey-Buillon. Le pêcheur accompagne sa photo d’un commentaire : «Voici une image de la Loue prise la semaine dernière. Elle coule toujours dans un magnifique écrin de verdure, mais voici ce qu’en voient de près les touristes, notamment les amateurs de canoë-kayak: cette eau que boivent les Bisontins mousse à souhait et agrémente à sa façon les herbiers fleuris de la Loue!»
Intriguée, je cherche à savoir d’où vient ce phénomène. J’ai en mémoire un reportage tourné par mes confrères au mois de mai 2009 sur le Doubs en plein centre ville de Besançon. A cette époque, il faisait très chaud et les renoncules blanches avaient envahi la rivière. Grâce aux explications de Françoi Dehondt,directeur du Conservatoire botanique national de Franche-Comté, nous apprenions que «comme le printemps avait été sec, et le débit de la rivière quatre fois inférieur à la moyenne annuelle, l’eau était ainsi plus concentrée en minéraux, dont les renoncules raffolent. Mais il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. »
Gérard Colin précise qu’il a déjà observé ce phénomène et assure qu’ «il en rarement vus autant». Mais ce qui a fait réagir Gérard colin c’est «cette mousse en abondance et assez éloignée du barrage».

L’hydrobiologiste Marie Fortin me suggère de me rendre sur le site de la Commission de protection des eaux. Le phénomène des mousses est effectivement bien expliqué. «La formation de petits amas de mousses ou d’écume dans les rivières de surface ou souterraines, est le plus souvent naturelle. Elle est liée à la présence, toute aussi naturelle dans les eaux de matière organique en décomposition provenant des végétaux aquatiques mais aussi des végétaux terrestres, entraînées vers les cours d’eau par les eaux de ruissellement ou d’infiltration.» Jean-Pierre Hérold, le vice-président de l’association Loue Vive précise même que cette «mousse qui flotte en surface s’arrête sur un obstacle;  c’est un phénomène naturel bien visible aussi  au bord des lacs après une période de vent qui agite la surface.»

Il peut s’agir également de pollution : «Une abondance de matière organique dans les eaux ne peut que multiplier les phénomènes de moussage naturel. On peut donc fortement suspecter une pollution des eaux lorsque la présence des mousses est fréquente et beaucoup plus importante qu’habituellement dans une rivière dans des circonstances identiques (météo, débit, ..)»
Alerté par mes échanges de mail avec les spécialistes, un habitant de Chenecey, Julien Guyonneau, botaniste au Conservatoire botanique de Franche-Comté,  est même allé vérifier si cette mousse photographiée sentait la lessive. «La mousse est bien prise, a une légère couleur brun vert et  sent  les algues d’eau douce. Pas d’odeur de lessive.» C’est ce que conseillait de faire Jean-Pierre Herold pour savoir si cela venait des lessives.
Me voilà rassurée ! Moi j’avais tout simplement imaginé que la Vouivre prenait son bain….

Isabelle Brunnarius

31 Juil

Un documentaire sur la Loue et le Doubs est en tournage

Les amoureux de la Loue et des rivières comtoises vont être aux anges ! Le réalisateur jurassien Jean-Philippe Macchioni est en train de tourner un documentaire sur les destins croisés de la Loue et du Doubs. Ce film sera diffusé sur france 3 Franche-Comté.

Jean-Philippe Macchioni a cette double compétence tant nécessaire à la réussite des films traitant de l’environnement. Il est à la fois scientifique et professionnel de l’audiovisuel. Depuis 24 ans, il réalise des films sur l’environnement ou sur la vie des animaux.  Sa filmographie est impressionnante, la plupart de ces films ont été diffusés sur  Canal +. Des histoires d’animaux filmés au plus près dans les deux sens du terme. Pas besoin de partir loin pour raconter des histoires fantastiques d’insectes, d’hirondelles, de salamandres… Ces derniers films racontent la vie dans la forêt de Chaux et celle des bergers du Mont d’Or.

Ce Jurassien connaît bien sa région et c’est tout naturellement que l’idée lui est venue de comparer les destins du Doubs et de la Loue. Et ce choix de narration est particulièrement intéressant car les évolutions des cours d’eau sont contrastées. Autrefois, le Doubs était plutôt une sorte de dépotoir à certains endroits; aujourd’hui à la suite des efforts réalisés , le Doubs retrouve une belle santé. Pour la Loue, c’est tout le contraire ! Le film racontera sa lente détérioration au fil des ans et les tentatives de sauvetage en cours. Bien sûr, nous vous tiendrons au courant des évolutions de ce tournage produit par Vie des Hauts.

Isabelle Brunnarius


Un blog scientifique qui s’intéresse à la Loue.

Cette information peut intéresser les scientifiques. Marie Fortin est hydrobiologiste et elle tient un blog spécialisé dans son domaine, elle a travaillé à l’Onema et la fédération de pêche du Jura. Elle s’intéresse « plus particulièrement aux problématiques de continuités écologiques, application du grenelle de l’environnement et à la conservation des espèces patrimoniales » et, elle aussi, suit l’actualité de la Loue ! Voici le lien vers son blog .

28 Juil

Hommage à Henri Bresson, le « roi de la mouche »

Il était surnommé le « Sorcier de Vesoul » et était connu et admiré par de nombreux pêcheurs de la région. Henri Bresson est décédé en 2010. Hier matin, j’ai appris en lisant l’Est Républicain qu’un hommage allait lui être rendu ce dimanche à 16 heures au bord de l’Ognon au pont de Melisey en Haute-Saône. Une sculpture en pierre, réalisée par Jean-Pierre Péguesse, sera dévoilée à l’occasion. Cet hommage à un pêcheur hors du commun et inventeur de mouches est une initiative de Pierre Caillau. Je vous propose de relire le témoignage de ma consoeur Catherine Eme-Ziri, écrit lors du décès d’Henri Bresson.

07 Juil

La Loue vue du web

Une des photos du blog de Rachel : canoës sur la Loue à Vuillafans

Les alertes Google ont du bon ! Régulièrement, je suis informée des publications sur le net mentionnant la Loue. Cette semaine, j’ai ainsi découvert le blog de Rachel, une Lorraine installée à Belfort. Un de ses «petits bonheurs» a été de se balader au bord de la Loue. J’apprécie toujours de percevoir comme la vallée est perçue de l’extérieur.
Rachel nous raconte sa randonnée en voiture, un grand classique : la source de la Loue, Mouthier, Lods, Vuillafans puis Ornans. Des falaises et des ponts de pierre, les pêcheurs à la mouche, le canoë-kayak, une eau limpide… Chaque jour 5000 personnes vont picorer sur le blog de Rachel m’a-t-elle assuré et il y a environ 500 habitués. Pour les néophytes, cet article devrait faire très envie.
Autre découverte, la page tenue par Charles Myber. Cette fois-ci il s’agit de randonnée à pied. Ce blogueur évoque le passage de la via Francigena dans la vallée de la Loue.
C’est une route médiévale qui va de Canterbury en Angleterre jusqu’à Rome. L’auteur de ce  blog reprend les grands classiques et précise également les spécialités culinaires  le kirsch artisanal de Mouthier Haute-Pierre. Poursuivons notre webrando d’un soir avec des adresses moins fournies en info mais toutes tombées sous le charme de la Loue :
«Grand besoin de repos la semaine dernière et de fraicheur. Quoi de mieux que la Loue pour ça!!» v Tout est dit en une phrase sur le blog «Ici et là» tenu par un photographe. Les sportifs mentionnent également leurs escapades à moto, à vélo. J’ai repéré sur le site d’organisation de sortie Onvasortir, la proposition de Lolotte «sortie petite cylindrée vallée de la Loue». Pour ceux que cela intéresse, c’est prévu le 28 juillet, rendez-vous à Ornans à 9 heures !
Dernière trouvaille : le tour cyclotouriste international a beaucoup apprécié l’étape Vesoul-Pontarlier en juin dernier. Passage incontournable : Lods «classé plus beau village de France», un label souvent repris par les internautes. Voilà pour les moteurs de recherche mais ma mémoire avait elle aussi un bon lien à vous proposer. Il s’agit du blog d’Eustache. J’ai déjà tourné plusieurs reportages dans la région avec cette randonneuse-conteuse. Sur son site, vous trouverez des promenades hors des sentiers battus…

Isabelle Brunnarius

18 Juin

La Loue, héroïne du roman « Du domaine des murmures ».

«Vers le sud, point n’était besoin de mur de bois ni de pierre : la tour seigneuriale déploie ses ailes dépareillées au sommet d’une falaise abrupte au pied de laquelle coule la Loue. La tranquille rivière continue de lécher l’escarpement rocheux, s’appliquant à dessiner depuis toujours les mêmes boucles vertes sur la terre.»

Avec "Du domaine des murmures", Carole Martinez a remporté le Goncourt des lycéens 2011.

A peine quelques pages tournées, et le lecteur s’engouffre dans cette fable romanesque. Que nous aimions la Loue ou pas, «Du domaine des murmures» est à lire. Son auteur, Carole Martinez, nous emmène dans une histoire à peine croyable de demoiselle emmurée à vie. Esclarmonde vit au XII ième siècle dans le comté de Bourgogne à Hautepierre, là où se faufile encore aujourd’hui la Loue. Au fil des pages, la rivière endosse son rôle de cours d’eau mystérieux où les hommes vont se perdre.
Pourquoi avoir choisi la vallée de la Loue ? Pour ces falaises et sa rivière en contrebas. Carole Martinez n’a jamais mis les pieds dans la vallée ! Tout est imaginaire et pourtant si proche du réel.
J’ai passé un moment délicieux à écouter cette auteur me raconter comment elle était tombée sur la vallée de la Loue. Pour ancrer son château sorti de ses rêveries, Carole Martinez cherchait une forêt escarpée avec rivière en contrebas. Après des heures sur Google Earth, elle finit par chercher dans des guides de varappe… Bingo ! Le charme de la Loue a vite opéré. «Déjà, rien que le nom de la Loue est splendide, m’explique-t-elle. Et puis cette idée de la source de la Loue peinte par Courbet en lien avec l’Origine du monde.. Comme je parle du féminin, cette Loue si féminine me convenait bien, il fallait que je pose mon château là !»

Mouthier Hautepierre, photographié par Jean-Claude Gagnepain.

De fil en aiguille, ce qui au départ ne devait être qu’un chapitre du roman, prend de l’ampleur, embarque Carole Martinez. «Je me laisse surprendre, c’est un peu comme un voyage. Je sais où je veux aller mais ce n’est pas organisé. Je me laisse happer par ce que je rencontre en cours de route». La personnalité d’Esclarmonde, les légendes franc-comtoises de la Dame Verte, du cheval Gauvin, de la jument d’Amaury, de Berthe de Joux, nourrissent l’imaginaire de Carole Martinez. «J’ai inventé comment la fable de la Dame Verte était née, j’aime montrer la force de l’imaginaire populaire. Les histoires qui tiennent ont été inventées par cette force là.» L’écrivain préfère imaginer plutôt que d’être déçue par le réel alors viendra-t-elle arpenter les abords de la Loue ? Des lecteurs lui ont déjà envoyé des photos de Mouthier Hautepierre et elle ne semble pas déçue ! Ses trois prochains romans devraient toujours se passer autour de son château imaginaire de Hautepierre mais cette fois-ci aux XIV ième, XVI ième et XXI ième siècles… C’est promis, si d’ici là, Carole Martinez ose s’aventurer dans le réel, je l’emmènerais flâner au bord de la Loue.

Isabelle Brunnarius

10 Avr

Revoir l’émission « Ma région, ça me regarde » : Pollutions au long cours

Si vous n’avez pas eu le temps de regarder notre émission du samedi 7 avril sur france 3 Franche-Comté, voici deux liens ( première partie et seconde partie ) pour la regarder car cette émission est en deux parties.
Mon confrère Jérémy Chevreuil avait invité Nicolas Germain, pêcheur, blogueur et auteur d’un DVD sur les mauvaises états de santé des rivières de la région. A ses côtés, Jean-François Robert, président du comité des sages et Daniel Prieur, président de la chambre agriculture du Doubs.

« Information, formation et pourquoi pas répression » c’est le triptyque souhaité par le président du comité des sages même si il reconnaît qu’il n’y a pas assez de personnel pour verbaliser. Le plus surprenant pour ce comité des sages est sans doute la découverte des actions des uns et des autres. Visiblement l’information n’ a pas forcément circulé entre tous les acteurs qui agissent sur le bassin versant de la Loue. Car des actions sont bien entreprises, de l’argent engagé mais les pêcheurs ne voient pas la qualité de la rivière s’améliorer.

01 Oct

Les écrivains et la Loue

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Dès que l’on évoque la littérature et la Loue, le personnage de la Vouivre de Marcel Aymé vient immédiatement à l’idée. La conteuse Edith Montel l’évoque aussi. Aujourd’hui, alors que nous rendons hommage à Bernard Clavel, j’ai voulu savoir si l’écrivain avait évoqué la Loue dans ses romans. Il semblerait que l’histoire du « le soleil des morts » se déroule dans les environs de la rivière mais je n’en sais pas plus. Heureusement, Françoise Barrès, bibliothécaire à Ornans m’a aidée dans mes recherches ! Voici plusieurs ouvrages qui évoquent la Loue : « L’inconnue du Val perdu »  d’André Besson, « Bonjour monsieur Courbet » de Jean-Pierre  Ferrini, «Le chai des clairs matins » de Marcel Huguet et une B.D « Les compagnons de la Loue » de Jean Valbert, le créateur de la collection Signe de Piste et bien sûr aux éditions de Cabédita « Au cœur de la Vallée de la Loue » de Jean-Louis Clade et Pierre Perrin.
Dans les allées du dernier salon des Mots Doubs, j’ai croisé Jacques Lacoste. Avec Jean-Louis Clade, ils sont les auteurs d’un ouvrage original « Au fil de la Loue » : les photographies et les dessins ont été réalisés de la source à Ouhans jusqu’à Parcey, là où la Loue se jette dans le Doubs. Jacques Lacoste connaissait bien jusqu’à présent la Haute-Vallée, il l’a sillonnée au cours de sa jeunesse à vélo et même à mobylette !! Pour ce livre, il a découvert le Val d’Amour entre Quingey et Dole et surtout une Loue beaucoup moins tumultueuse. C’est un des rares livres qui évoquent la Loue de sa source et sa fin. De l’avis de Françoise Barrès et de Jacques Lacoste, il manque un guide touristique uniquement consacré à la Loue !! Si vous aussi, vous avez des références à nous faire partager, laissez-nous un commentaire !

25 Août

Ailleurs : hommage à Henri Bresson

C’était l’un des très grands pécheurs de la région. Dans les années 80, Fr3 Franche-Comté diffusait un magazine consacré à la pêche. Dans ce cadre Catherine Eme-Ziri, journaliste à France 3, l’avait rencontré. Elle témoigne sur le site de France 3. La légende raconte qu’Henri Bresson était si bon pêcheur que certains proriétaires lui refusaient l’accès à leur parcours! Il tenait un magazin d’articles de pêche à Vesoul. Le récit de Catherine est ici : bourgogne-franche-comte.france3.fr/info/franche-comte/henri-bresson-est-decede-64541859.html

19 Août

Nans Sous Sainte-Anne : le tournage de la Vouivre, une belle expérience?

Fin juin, dans les environs de Nans Sous Sainte-Anne, Jean-Marc Barr et Rufus tournaient un téléfilm pour France 2 inspiré de la légende de la Vouivre. A l’origine, l’action du roman d’Eric Verat se déroulaient en partie aux sources de la Loue et dans la grotte des faux monnayeurs. Mais ces sites, difficiles d’accès, ont du être abandonnés pour le tournage du film, direction donc la Lison. Et vous, avez vous assisté au tournage? qu’en avez vous pensé? écrivez nous, soit dans les commentaires, soit à franchecomte@france3.fr