06 Nov

Une lettre ouverte en réaction aux Assises de la Loue

Jean-François Bonvalot sait de quoi il parle. Il a grandi aux bords de la Loue à Arc-et-Senans et a fait partie des étudiants en hydrobiologie formés par le professeur Verneaux. Ensuite, ce Franc-Comtois a fait carrière dans l’assainissement  et la surveillance des cours d’eau en Alsace. C’est en tant que porte-parole de la société de pêche d’Arc-et-Senans  » La Gaule du Val d’amour » que Jean-François Bonvalot a assisté aux Assises de la Loue le 11 octobre dernier. Lors de son intervention, l’amoureux de la Loue a déploré que la basse Loue soit « oubliée » par les pouvoirs publiques. Une remarque reprise dans sa lettre ouverte aux autorités départementales. Nous la publions intégralement et elle est intéressante à plus d’un titre. Jean-François Bonvalot fait des propositions concrètes. Pour l’instant aucune instance officielle n’a réagi à ce courrier. Vous, vous pouvez le faire en laissant un commentaire.
Lettre ouverte aux autorités départementales

11 Oct

Les assises de la Loue : un nouvel élan ?

Une vraie matinée de travail. Chacun a pu prendre la parole et même être écouté. Les élus et le préfet ne sont pas partis en catimini, ils sont tous restés jusqu’à la fin, preuve d’un intérêt non feint.
Autre signe de cet élan, la présence dans la salle d’environ 170 personnes, il a même fallu rajouter des chaises. Cette journée va-t-elle marquer réellement un tournant dans les actions mises en place pour la Loue et les rivières comtoises ? Claude Jeannerot, le président du conseil général du Doubs en est convaincu. Pourtant, cette collectivité est déjà mobilisée depuis 2010 et elle a entraîné à ses côtés les services de l’Etat. 68 actions ont été entreprises par l’Etat, le département, la chambre d’agriculture, les communes depuis 2010 dans un premier plan d’action. Alors, à quel changement doit-on s’attendre ? « Le temps presse, on change de rythme et de méthode » affirme Claude Jeannerot, « Nous devons faire plus, nous devons faire mieux » renchérit le préfet Christian Decharrière. Pour cela, un nouvel outil va être mis en place : une conférence départementale. Cette conférence comprendra un groupe scientifique qui rassemblera l’ensemble des scientifiques concernés par le sujet puis dans un second cercle tous les acteurs qui interviennent sur le dossier. Elle se réunira une ou deux fois par an pour partager les informations et fixer des orientations et des perspectives.  Cette conférence sera-t-elle une strate administrative supplémentaire ou une solution pour travailler mieux tous ensemble ? L’avenir le dira.

En tout cas, j’ai été frappée par l’écoute au cours de cette matinée. L’assistance, composée d’auditeurs déjà bien au courant des problèmes de la Loue, n’a pas forcément appris beaucoup de choses pendant les interventions mais ceux qui le souhaitaient ont pu s’exprimer. Le collectif SOS Loue et rivières comtoises voulait établir un dialogue constructif. C’est fait avec l’une de ses propositions : élaborer un contrat de territoire. L’idée pourrait bien faire son chemin… Bien sûr, tout n’est pas rose; les quatre agents de l’ONEMA, chargés de relevés les infractions, sont trop peu nombreux pour réellement être dissuasifs, les nouvelles réglementations demandées ( AOC Comté, spécificité du sol karstique) vont être longues à élaborer,  les habitants des 121 communes du bassin versant de la Loue sont loin de se sentir tous concernés, mais tout de même les Assises de la Loue marquent une étape importante dans ce combat menée pour sauver la Loue et les rivières comtoises.

Isabelle Brunnarius

10 Oct

Les attentes de SOS Loue et rivières comtoises avant les Assises de la Loue

Tout tient en deux pages... L’occasion est trop belle. Demain, 11 octobre, tous les acteurs de la Loue seront ensemble à Ornans pour échanger sur l’ensemble des actions entreprises et celles qui restent encore à mettre en place. Le collectif SOS Loue et rivières comtoises vient de rédiger l’essentiel de leur analyse sur la situation de la Loue tout en proposant des actions.

Le collectif prône « un dialogue constructif« . Seront-ils entendus demain quand ils demandent « une réduction de la production de lait conforme à l’esprit et au cahier des charges de l’A.O.P (Comté) en recherchant d’abord la qualité, afin de créer un équilibre entre revenus et territoires »?

Voici le document rédigé par le Collectif :


Assises de la Loue : les attentes de SOS Loue et rivières comtoises

07 Oct

Revoir les pages spéciales made in Loue

Pendant une semaine, Aline Bilinski, Denis Colle et Marie Bashung ont sillonné la vallée de la Loue, histoire de nous préparer à la grande épreuve internationale de VTT marathon prévue ce week-end. Jean-Luc Gantner et Jean-Marie Baverel, eux, ont suivi les préparatifs du champion Thomas Dietsch. Enfin, Hélène Lecomte s’est plongée dans les archives de l’INA pour nous faire revivre les débuts du VTT dans la région. Bref, autant de raisons pour vous proposer de voir ou de revoir ces pages spéciales made in Loue.

Pour la compétition proprement dite , il y a aussi notre page spéciale sur notre site internet. Vous pourrez regarder les meilleurs moments de cette édition 2012 déjà célèbre pour son proverbe « Qui aime la boue, aime la Loue » (merci Aude Sillans !)


Le journal de l'Xtrem sur Loue du lundi 1er… par F3FrancheComte


Le journal de L'Extrême sur Loue du mercredi 3… par F3FrancheComte


Le journal de l'Xtrême sur Loue du jeudi 4 octobre par F3FrancheComte

Le journal de l'Extrême sur Loue du vendredi 5… par F3FrancheComte

05 Oct

Et vous, qu’attendez-vous des Assises de la Loue ?

Du concret, du débat et des propositions… A priori le programme des Assises de la Loue prévues à Ornans le jeudi 11 octobre est alléchant. La matinée sera dense avec des interventions des spécialistes pour faire le point sur l’état des connaissances sur les problèmes de santé de la Loue. Et l’après-midi, des visites sur le terrain sont prévues.

L’objectif de cette journée, organisée conjointement par le conseil général du Doubs et l’Etat est de « mettre en valeur le travail collectif mené sur la Loue et illustrer de manière concrète les actions en cours ou prévues ».

Le plus intéressant de ces Assises est surtout le point abordé en toute fin de séance : la gouvernance. Comment s’y prendre pour que deux études identiques ne soient pas menées en même temps, comment faire pour partager l’information sans rivalités sous-terraines, qui décide au final ? Pour cela, faudra-t-il créer une nouvelle structure qui « chapeautrait » toutes les autres au risque de rendre encore plus difficile à comprendre le Mille-feuille administratif ? Actuellement, il y  a au moins douze structures qui se penchent sur la Loue et ses problèmes de santé…

Autre enseignement utile de cette journée, la participation. Cette journée n’est pas ouverte au grand public. Mais, les élus des collectivités, les parlementaires, les procureurs de la république, les directeurs des services de l’Etat, quelques chefs d’entreprises et surtout tous les maires du bassin versant de la Loue, ont été invités.  Les représentants des associations de pêche et des associations de protection de l’environnement sont aussi attendus. Vont-ils tous venir et signifier ainsi leur implication dans ce sauvetage qui ne peut être que collectif ?

Et vous, qu’attendez-vous de ces Assises ? N’hésitez pas à poster un commentaire !

Isabelle Brunnarius

04 Oct

Il reste encore 1,5 millions d’euros à trouver pour acheter le Chêne de Flagey

Le Chêne de Flagey, peint par Gustave Courbet en 1864.

Il reste un peu plus d’un mois pour trouver la somme manquante pour acquérir «le Chêne de Flagey» et ainsi offrir une oeuvre majeure au musée Courbet qui, pour l’instant, en manque cruellement. Ce tableau appartient actuellement à un collectionneur japonais. Sur son blog De belles choses,  Danielle Birk nous explique le parcours et l’interprétation de ce tableau parti très vite d’Ornans. Michimasa Murauchi l’a acheté en 1987 aux Etats-Unis; le tableau était la propriété de la Pennsylvania Academy of the fine Arts de Philadelphie depuis 1896.

Acheté environ 450 000 euros il y a 25 ans, le tableau est vendu aujourd’hui 4 millions d’euros.

En septembre dernier, le «Chêne de Flagey» a été classé «oeuvre d’intérêt patrimonial majeur» par le ministère de la Culture. Un classement qui protège l’oeuvre une fois rentrée en France et qui déclenche une défiscalisation très intéressante pour les mécènes. Ils vont pouvoir déduire 90% des dons sur le montant de leur impôt, dans la limite de 50% du montant de l’impôt sur les sociétés.

Une bonne nouvelle pour l’ordre des notaires et experts comptables, la fédération des chasseurs qui font partie des mécènes mentionnés par Claude Jeannerot lors de la récente session du conseil général. Ces mécènes ont versé près de 500 000 euros et plus de 600 souscripteurs ont donné 80 000 euros.

La collectivité va s’engager à la même hauteur que l’Etat : 650 000 euros chacun et le même montant est sollicité auprès de la région. Les communes d’Ornans, Flagey, Lizine, Chasnans, la communauté de communes d’Amancey ont voté également des dons.

Mais le compte n’y est toujours pas ! Il manque encore 1,5 millions d’euros à trouver. Le conseil général espère que l’annonce de ce classement va inciter de nouveaux mécènes à participer à cette souscription… Le temps presse et rien n’est encore joué. Sur le site du musée Courbet,  il est précisé que les dons seront remboursés si l’achat du tableau ne se fait pas.

Isabelle Brunnarius

01 Oct

France 3 Franche-Comté en direct de la vallée de la Loue

Cette année, la rédaction de France 3 Franche-Comté se mobilise pour vous faire vivre l’Xtrême sur Loue au plus près ! Tout au long de cette semaine, vous pourrez voir dans nos éditions, les pages spéciales concoctées par Aline Bilinski et Denis Colle. Le week-end nous seront en direct dans nos quatre éditions et une émission spéciale est prévue dimanche à partir de 11h25. Retrouvez déjà sur notre site, toutes une série de reportages et d’archives.

26 Sep

Les réponses des élus à Nicolas Jachet

Chose promise, chose due ! Voici, (enfin !) les réactions des élus au courrier du lecteur de l’Est Républicain Nicolas Jachet. Petit rappel, cet habitant d’Ornans est revenu de ses vacances dans le Verdon remonté comme une pendule comtoise : «A quand pour la Loue des mesures politiques courageuses et efficaces ?» demandait-il dans son courrier couleur vitriol. D’où mon appel aux réactions lancées sur ce blog.

Claude Jeannerot n’a pas tardé à réagir;  «très en colère» à la lecture de ce courrier, le président du conseil général du Doubs m’a fait parvenir le listing de toutes les actions entreprises par sa collectivité, les services de l’état, la chambre d’agriculture, le syndicat mixte de la Loue, la commission locale de l’eau, la maison nationale de l’eau et de la pêche, l’ADIB.. Dix pages qui résument les actions réalisées et à venir du plan d’action décrété en juillet 2010 à la suite de la grave mortalité de poissons dans la Loue.

Pour le conseil général du Doubs, il ne s’agit pas «d’enfermer la Loue dans une enveloppe budgétaire», tous les services concernés doivent se donner les moyens d’agir. Exemple avec les travaux d’assainissement. le département est intervenu et a aidé financièrement des communes pour qu’elles réalisent des travaux.

Des stations d’épuration doivent être construites en 2012 à Rurey, Longeville, Chassagne et Montrond. Quant à celles qui existent déjà, le conseil général note que les «stations d’épurations fonctionnent globalement bien, des efforts restent à faire sur des réseaux notamment là où il y a des fromageries et des réseaux unitaires».

Pour l’épandage, une action a été menée avec la chambre d’agriculture. Une cartographie des surfaces épandables des 42 communes de la Haute-Loue a été réalisée. Trente de ces cartes ont été validées, elles seront envoyées d’ici la fin septembre aux agriculteurs et aux maires avec publication en mairie, histoire que tout le monde soit au courant… En revanche, la proposition d’ «identifier les bâtiments d’élevage «points noirs» et de proposer des solutions concrètes et immédiates de maîtrise de ces pollutions» a fait chou blanc. Il y a eu «peu de remontées d’information du terrain»…

Parmi toutes les actions entreprises, j’ai noté celle du syndicat mixte de la Loue. Il s’agit de mettre en oeuvre des plans de désherbages communaux respectueux de l’environnement avec le soutien de la FREDON (Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles). Sur les 25 communes concernées par cette action de prévention et d’aide financière , seulement 6 ou 7 communes ont décidé de ne plus utiliser de produits phytosanitaires pour désherber et de privilégier l’utilisation de matériel pour désherber sans produits ( en brûlant les herbes). Il est même prévu d’organiser l’achat de ce nouveau matériel pour ensuite le prêter aux communes. 6 ou 7 villages seulement ont franchi le pas… C’est l’exemple même des limites des interventions des collectivités et de l’état. Pour changer l’environnement de la Loue, il ne s’agit pas seulement de mettre en place des programmes, il faudrait que tout le monde se sente concerné.

A cet égard, une anecdote que m’a relatée le maire d’Ornans Jean-François Longeot est révélatrice. En novembre 2010, le conseil municipal décide de diminuer le salage des routes en période hivernale, cette technique étant néfaste pour la Loue. Le lendemain de cette décision, il neige ! Coup de téléphone au maire d’un habitant mécontent, avec cette charte pour diminuer les épandages de sel, il risque de se casser la figure. A sa voix, Jean-François Longeot reconnaît l’un de ses administrés et lui fait remarquer qu’il avait défilé il y a quelques temps pour sauver la Loue… Alors que choisir ? des trottoirs enneigés et glissants ou une rivière en voie de rétablissement ? Un jardin sans un brin de mauvaise herbe ou une Loue qui respire et refait venir les touristes pêcheurs ?

Les agriculteurs et les industriels ne sont donc pas les seuls concernés et à devoir être aidés. Les particuliers ont aussi leur responsabilité à prendre. Et dans ce cas, les actions des élus en direction du grand public sont largement insuffisantes et trop sporadiques. Lors du colloque de Rurey organisé par Maurice Demesmay, président du syndicat mixte de la Loue, plusieurs auditeurs ont souhaité être encore mieux informer sur l’état de la Loue et les solutions pour la sauver. Il y a un intérêt pour la rivière, encore faut-il mieux le stimuler dans tout le bassin versant.

Reste le rôle de l’Etat.. Là, pas de réaction officielle au courrier de Nicolas Jachet. Les services de la Direction des Territoires seront muets jusqu’aux assises de la Loue annoncées pour le 11 octobre prochain. L’état est chargé du volet réglementaire et judiciaire. Et là , les moyens de contrôles manquent cruellement. Le conseil général du Doubs a déposé deux plaintes pour actes de dégradation du milieu aquatique, elles sont en cours …

Alors, effectivement des mesures sont prises. Le problème, c’est que cela ne se voit toujours pas au fond de la rivière. Il faut continuer, intensifier et surtout ne pas se calquer sur des échéances électorales. Sauver la Loue, c’est politiquement ingrat. Beaucoup de millions d’euros sont investis sans résultat immédiat. Le maire d’Ornans a fait ses comptes. Depuis sa première élection en 1995, la commune a dépensé 3 800 000 euros traiter ses effluents et ses rejets à la station d’épuration. Et pourtant, les mousses du fonds de la Loue n’ont toujours pas disparu à Ornans.

Ce manque de lisibilité de l’action des élus est aussi accentué par le Mille-feuille administratif qui gère toutes les actions pour améliorer la santé de la Loue. Contrat de rivière, Schéma d’aménagement et de gestion des eaux, Natura 2000, les «couches»  du Mille-feuille ne rendent pas les actions limpides. Claude Jeannerot reconnait lui-même qu’ «il y a besoin de simplifier». C’est un des thèmes qui devrait d’ailleurs être abordé lors des prochaines assises de la Loue.

Isabelle Brunnarius

Mais qui est Nicolas Jachet ?

Ce lecteur de l’Est Républicain est bien mystérieux ! Et difficile à joindre. Pas de contact dans l’annuaire, pas de profil facebook, pas d’ «identité numérique» Rien ! Introuvable. Et d’après la mairie d’Ornans, Nicolas Jachet ne serait pas inscrit sur les listes électorales. Bon, après toutes ces longues réponses à votre courrier et même celle de Gustave Courbet en personne, j’aimerai bien connaître, Monsieur Jachet, votre réaction !

Isabelle Brunnarius