25 Août

Création d’un Samu de l’environnement en Bourgogne Franche-Comté

Sentinelle du SAMU de l'environnement d'Alsace.

Sentinelle du SAMU de l’environnement d’Alsace.

C’est une réponse à l’urgence d’agir pour tenter d’enrayer le délabrement des rivières de notre région. « En ce moment, il y a une pollution par jour dans le territoire de Belfort » déplore Gérard Groubatch, le président du tout nouveau SAMU de l’environnement de Bourgogne Franche-Comté. SAMU, cela veut dire Service d’Analyse Mobile en Urgence. Mobiles, légers, rapides … Les Sentinelles de cette association interviennent sur le terrain dès qu’une forme de pollution leur est signalée. Les SAMU de l’environnement sont présents dans les régions Nord, Centre, Bretagne et Alsace. 

Depuis la mi-août, l’association existe officiellement en Franche-Comté et en Bourgogne. Son rayon d’action sera dans un premier temps situé dans le Doubs et le Territoire-de-Belfort. Dans ses statuts, l’association précise clairement ses objectifs :

« L’association a pour objet de promouvoir, organiser et gérer tout type d’intervention en urgence visant au diagnostic, à l’évaluation du risque et à la prévention, tant environnementale qu’humaine, de toutes formes de pollutions.
En particulier, l’association privilégiera les actions suivantes :
– action de surveillance, d’évaluation et de diagnostic en toxicologie environnementale et humaine,
– interprétation des résultats obtenus et recommandations sur les conduites à tenir,
– promotion de la formation technique et de l’assurance qualité,
– coopération avec les organismes et entreprises ayant pour objectif le respect de l’environnement,
– toutes opérations, démarches ou prises de participation financières servant à l’accomplissement de son objet social,
– aide au développement de nouvelles technologies et aide à la recherche. »

La mallette du SAMU de l'environnement

La mallette du SAMU de l’environnement

Le point fort des SAMU de l’environnement sont les mallettes ou, pour les régions qui en ont les moyens, leur camionnette. A bord, des outils simples pour prélever et analyser rapidement les milieux victimes de pollution. En février dernier, j’évoquais l’initiative du scientifique franc-comtois Jean Verneaux : l’hydrobiologiste franc-comtois avait mis au point un laboratoire mobile pour réaliser son travail. Nous avions retrouvé un reportage tourné en 1973. 

Le SAMU de l’environnement poursuit la démarche de Jean Verneaux. L’histoire a commencé en Alsace. On peut la découvrir sur le site de l’association en lisant le témoignage du docteur Livardjani Fariborz, à l’origine du projet : 

Le Service d’Analyse Mobile d’Urgence de l’Environnement (SAMU de l’Environnement) a été conçu en 1994. Il est intervenu d’une manière expérimentale, lors du conflit armé au Kosovo en 2000 pour les diagnostics d’urgence eau-air-sols afin de protéger la population des contaminations des ressources naturelles par l’usage d’armes chimiques.
Le concept a été importé en France après cette mission humanitaire. Ainsi une unité expérimentale existe à Strasbourg et est fonctionnelle depuis 2003.
Le SAMU de l’environnement veut avant tout trouver des solutions rapides, c’est le pragmatisme qui prime. En agissant rapidement, les sentinelles peuvent déterminer la nature et l’origine d’une pollution. Pour bien comprendre le fonctionnement du SAMU de l’environnement, voici un reportage tourné en juin 2017 en Alsace :
Outre les situations d’urgence, l’objectif est de pouvoir prélever des échantillons là où l’on veut. En Franche-Comté, Bruno Haettel se chargera de ces analyses. Le militant est connu pour sa persévérance à dénoncer les dysfonctionnements des réseaux des eaux usées et des stations d’épurations du Dessoubre et du bassin versant du Gland. Pour l’instant, le SAMU sera appuyé par les associations de la Fédération Nationale de l’environnement ( Gérard Groubatch est président de FNE 90) et par le collectif SOS Loue et rivières comtoises.
 
La première réunion du SAMU de l’environnement aura lieu le 19 septembre à Ornans. Toutes les associations de pêches, les fédérations de pêche sont invitées. Leurs membres pourront voir comment fonctionne cette mallette scientifique. Dans un lieu hautement symbolique : Ornans. Les prélèvements réalisés sur la Loue par la DREAL sont situés à des points précis. Les universitaires s’en servent pour leurs études au long cours. En prélevant régulièrement à des endroits non étudiés comme le centre ville d’Ornans, Bruno Haettel espère faire prendre conscience de la nécessité d’agir sur ce secteur.
Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius@francetv.fr