17 Oct

Vaste plan d’action pour les tourbières en Franche-Comté

 

Drosera rotundifolia, symbole des tourbières. Photo Simon Luc Max PPP

Drosera rotundifolia, symbole des tourbières. Photo Simon Luc Max PPP

En Franche-Comté, on aime bien les tourbières ! C’est un patrimoine vivant que de nombreux acteurs cherchent à préserver. Il y a quelques jours, un vaste plan d’action en faveur des tourbières de Franche-Comté a été présenté aux collectivités et aux associations concernées. Ce plan qui s’étale jusqu’en 2025 a été mis en place pour coordonner tout ce qui se fait pour préserver ce milieu fragile et utile pour notre planète.Ce milieu naturel est particulièrement présent en Franche-Comté. Au total, 411 tourbières ont été recencées en Franche-Comté et elles sont présentes sur 3188 hectares.

Associations, syndicat mixte, collectivités, Etat.. Une cinquantaine de partenaires travaillent pour la préservation des tourbières de Franche-Comté. Ce plan a pour objectif de coordonner toutes ces actions, de faire circuler l’information, de permettre l’amélioration des connaissances et de sensibiliser le grand public à l’utilité de ces milieux fragiles. Cette mission de coordination a été confiée au conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté.

Depuis 2012, ce conservatoire a justement un rôle d’animation régionale en faveur des zones humides. ll existe bien un pôle tourbière mais son rôle n’est pas de centraliser tout ce qui se passe dans la région. Ce Pôle est un relais national pour la protection des zones humides et il conseille l’ensemble des acteurs français de la préservation des tourbières. « 

« Ce Pôle relais tourbières, explique  Manon Gisbert, chargée de projet Zones humides au conservatoire d’espaces naturels, est un des cinq Pôles relais nationaux sur les zones humides. Il est de plus porté par la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels, donc nous appartenons à la même famille. Le rôle du Pôle relais Tourbières n’est pas de mener des actions d’échelle régionales, mais bien d’être un référent au niveau national et d’animer un centre de ressources. Il gère donc un centre de documentation, publie une lettre d’information nationale, organise des formations nationales… En Franche-Comté, le Pôle est en lien avec l’acteur référent pour cette région, le Conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté. Par contre, il est possible que certaines actions du Plan d’actions tourbières de Franche-Comté soient réalisées par le Pôle relais Tourbières ». 

Quel financement pour ce plan ? « Le Plan d’actions ne prévoit pas de budget pour sa mise en œuvre, chaque acteur, qu’il agisse à l’échelle locale, territoriale ou régionale, restant autonome pour mobiliser les financements nécessaires à ces actions, précise Manon Gisbert. Les financements ne sont pas encore décidés pour toutes les actions qui pourraient être mises en oeuvre dans les 10 ans. Certains projets déjà en cours sont actuellement financés, d’autres sont en cours de montage financier et pour d’autres actions encore, tout reste à construire. »

Ce plan s’avère nécessaire pour poursuivre le travail engagé dans différents types de programme nationaux ou européens. « Les tourbières font partie des cinq grands types de milieux nécessitant une protection accrue » précise les rédacteurs de ce plan. Voici les grands axes de ce plan :

« -Multiplier les projets de restauration, de réhabilitation et/ou d’entretien
-Concilier les activités économiques et la préservation des tourbières
-Renforcer la protection et la reconnaissance des tourbières
-Améliorer la connaissance concernant la répartition, le fonctionnement, les usages et les communautés vivantes
-Communiquer, éduquer, sensibiliser et faire participer
-Développer et partager les compétences
-Animer le plan »

Mais pourquoi est-il si important de préserver ces milieux humides? La réponse se trouve sur le site pole tourbière :

« En plus de leur intérêt patrimonial, les tourbières possèdent une valeur écologique fonctionnelle. Elles assurent, en effet, une multitude de fonctions au sein de la biosphère, en participant notamment à la purification de l’air et de l’eau, au stockage du carbone ou à la régulation des conditions climatiques locales (évapotranspiration réduisant les périodes de sécheresse et d’échauffement). Elles sont liées aux écosystèmes environnants par des chaînes trophiques, des mouvements migratoires des animaux et par l’hydrologie.

Leur rôle dans le cycle de l’eau revêt d’ailleurs une importance capitale. Même si les tourbières ne sont pas toujours les « éponges » que l’on décrivait parfois, elles possèdent une réelle capacité de stockage de l’eau, leur permettant de retenir des volumes importants et de les restituer progressivement aux hydrosystèmes adjacents. Les tourbières participent ainsi activement à la régulation des débits des eaux superficielles (écrêtement des crues, soutien des étiages) et souterraines (rechargement des nappes). Elles assurent également un rôle de filtration et d’épuration des eaux (dénitrification, piégeage et stockage des sédiments, filtration des polluants), leur permettant de restituer dans l’environnement des eaux de grande qualité, ce qui en fait des sources naturelles d’eau potable à préserver absolument. »

Dans le document publié par le conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté, il est noté que « la préservation de toutes les tourbières franc-comtoises ne sera pas effective dans dix ans. Il s’agit là d’une démarche qui doit s’engager sur plusieurs décennies ». C’est bien connu, la préservation de l’environnement, c’est une question de temps.

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius(a)francetv.fr