14 Oct

L’hydroélectricité, un avenir pour les rivières comtoises ?

Rampe d'enrochement de Voray (70)

Rampe d’enrochement de Voray (70)

D’ici quatre ans, la production annuelle d’hydroélectricité en Bourgogne Franche-Comté devrait progresser de 13% soit passer de 2180 millions kWh à 2470 millions kWh. Pour atteindre cet objectif, 140 installations hydroélectriques devraient installer sur les rivières de la grande région. D’où la nécessité d’informer les propriétaires de barrages ou les investisseurs potentiels. Plus de 200 professionnels ont assisté à la 4e rencontre régionale de l’hydroélectricité en Bourgogne Franche-Comté ce vendredi à Fraisans dans le Jura.

Cette journée a été organisée principalement par l’ADEME Bourgogne Franche-Comté. Normal, l’hydroélectricité est une des énergies renouvelables à développer pour atteindre la fameuse baisse de 20% d’ici ici 2030 de la consommation énergétique en France pour lutter contre le réchauffement climatique. 

4e rencontre régionale de l'hydroélectricité à Fraisans. Photo Cabinet Reilé.

4e rencontre régionale de l’hydroélectricité à Fraisans. Photo Cabinet Reilé.

En mai 2013, je m’étais déjà intéressée à cette question.  Ce développement de l’hydroélectricité pourrait à priori rendre contradictoire deux objectifs environnementaux et gouvernementaux. 
D’un côté, la loi sur l’eau prône l’amélioration de la continuité écologique et d’un autre côté, le Grenelle de l’environnement mise sur l’énergie hydraulique pour atteindre les objectifs fixés par l’Europe pour diminuer les gaz à effets de serre et développer l’utilisation des énergies renouvelables. 


En fait, l’objectif de restaurer la continuité écologique des rivières pourrait être conciliable avec celui de produire de l’électricité. La loi est complexe, d’où la nécessité pour les acteurs de ce dossier d’organiser ce type de réunion pour mieux maîtriser la réglementation et les montages financiers. Pour cette 4e rencontre, le site de Fraisans n’a pas été choisi par hasard. A deux pas de la salle de réunion, les participants avaient sous les yeux, l’exemple d’une réalisation conciliant les deux objectifs. Alain Migeon, propriétaire du site des anciennes forges de Fraisans a décidé en 2010 de redonner vie à une centrale hydroélectrique datant des années 1930. Deux ans plus tard, la nouvelle installation était mise en route et raccordée au réseau de distribution de l’électricité. Cette centrale électrique produit en moyenne l’équivalent de la consommation annuelle de 770 foyers en électricité spécifique. La turbine immergée laisse passer les poissons.

Dautres projets en Bourgogne Franche-Comté ont été présentés lors de cette rencontre : à Ray sur Saône ou en  Bourgogne. L’Agence de l’eau finance les travaux comme les passes à poissons permettant d’assurer la continuité écologique. Une enveloppe financière importante mais qui pourrait un jour se tarir d’où l’intérêt pour les propriétaires de barrages d’appliquer la loi en modernisant dès maintenant leur installation hydraulique.

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius(a)francetv.fr