18 Juin

Les rivières comtoises en débat au conseil général du Doubs

Pas de scoop, pas de coups de gueule mais un débat révélateur d’états d’esprit donc instructif… Lundi 16 juin, lors de la session du conseil général du Doubs, le préfet du Doubs Stéphane Fratacci est venu présenter le bilan des actions de l’État dans le département du Doubs en 2013. Une présentation suivie d’un débat avec les élus départementaux et diffusé en direct sur le site internet du conseil général du Doubs.

Premier enseignement : même si le langage est parfois proche de la langue de bois et que rien de nouveau n’a été révélé, préfet et élus ont accordé, dans leurs interventions, une place importante aux actions entreprises pour la qualité des rivières comtoises.

Deuxième enseignement : Etat, majorité et minorité départementale tiennent à peu près le même langage.« Soyons unis » lance Jean-François Longeot, le chef de la minorité départementale et maire d’Ornans. Et de monter au créneau pour défendre son opposant politique, le président Claude Jeannerot, hué lors des prises de parole de la manifestation de Saint-Hippolyte . »Ce n’est pas une façon de régler le problème. C’est un travail que l’on doit faire unis » précise l’élu d’opposition. 
Preuve de cette volonté d’union, le président Jeannerot a affirmé que ses services étaient entrain d’expertiser les 74 mesures proposées par le collectif SOS Loue et rivières comtoises.

Troisième enseignement : Nous pourrions bien être à une période charnière. Après trois années d’études, des premiers éléments scientifiques pourraient être publiés d’ici la fin de l’année. Un colloque scientifique est prévu à l’automne prochain. Et là, fort de ces études, de nouvelles mesures pourraient être prises… « Ce n’est pas en un claquement de doigt que la question sera réglée » affirme Claude Jeannerot. « Il faut absolument poursuivre les efforts même si on a l’impression quelque fois de revenir en arrière » reconnait le  préfet Stéphane Fratacci, » il ne faut pas se décourager et aller de l’avant. » poursuit-il. Alors, pour l’instant, on avance encore au rythme des réunions.

Prochaine étape importante pour le dossier des rivières comtoises, le lundi 23 juin, les travaux du laboratoire de chrono environnement de l’université de Franche-Comté devraient être présentés au groupe scientifique présidé par le professeur Humbert. Le point devrait être fait sur les actions entreprises en matière d’assainissement et d’épandage. L’occasion également d’aborder le dossier des rivières comtoises sous le prisme du sous sol calcaire de ce bassin versant.

Le conseil général du Doubs a l’intention de passer commande pour obtenir un inventaire cartographique du fonctionnement karstique de ce secteur si particulier. Il s’agit de rendre lisible pour les élus ce qui a été fait et ce qui reste à faire. La prise en compte du sol karstique de ce bassin versant a pris une certaine importance à partir du moment où SOS Loue et rivières comtoises a lancé une pétition pour demander d’adapter les normes à la fragilité spécifique des rivières karstiques. 66829 personnes ont signé cette pétition à ce jour. 
Et l’idée d’un pôle karst a donc commencé à circuler mais pour le président Jeannerot, ce n’est pas la solution miracle « j’entends certains donner le pôle karst comme la solution ultime à tout nos problèmes » mais toutes les actions comptent selon l’élu. En tout cas, la prise en compte de cette fragilité est indispensable. Il serait temps, un projet à Ornans de maison du Karst avait été proposé au début des années 2000…

Quatrième enseignement : Elargir la prise de conscience à l’ensemble de la population. « Nous devons donner une certaine information car il y a beaucoup de choses qui se font » rappelle Jean-François Longeot. Reste à mobiliser, informer, un travail qui est encore à ses balbutiements. Et le préfet a beau déclarer que « la reconquête des milieux aquatiques n’est possible qu’avec l’adhésion de tous », force est de constater que les moyens de la justice et de la police de l’eau ne sont pas à la hauteur des ambitions affichées.

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius@francetv.fr