10 Juin

Pays de Courbet, Pays d’artiste : Un projet et un label

 

La ferme de Flagey, maison de famille de Gustave Courbet aujourd'hui espace culturel.

La ferme de Flagey, maison de famille de Gustave Courbet aujourd’hui espace culturel.

 

«Pays de Courbet, pays d’artiste», c’est un petit panneau que l’on peut lire quand on prend la route pour se rendre à Ornans. Une façon de prévenir le visiteur «Attention, vous entrez dans un territoire particulier ! » Ce que vous allez visiter, les endroits où vous allez randonner… Les falaises, la Loue, les grottes… Courbet l’a peint. 

En fait, cette expression « Pays de Courbet, pays d’artiste » recouvre aussi toute une série d’actions. Le conseil général du Doubs a choisi d’ «utiliser» l’aura internationale du peintre pour mettre en valeur son patrimoine. Avec, bien sûr, le musée Courbet : 220 000 visiteurs depuis sa création en juillet 2011. Autre lieu, La ferme de Flagey, propriété familiale des Courbet, a été restaurée et transformer en «lieu de vie et d’échange culturel pour tous», en clair, un café, des chambres d’hôte, des concerts et des expositions. Et puis, la source de la Loue à Ouhans, site classé Natura 2000 a été réaménagé par le département du Doubs pour que les visiteurs comprennent mieux son passé industriel et comment Courbet l’a fait connaître dans le monde entier.

Reste un projet à réaliser : la restauration du dernier atelier de Gustave Courbet à Ornans. Le lieu, inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, devrait être, un jour, ouvert au public. J’ai pu visiter ce lieu, c’est assez émouvant d’observer les décors peints au plafond…

Le plafond de l'atelier de Courbet à Ornans

Le plafond de l’atelier de Courbet à Ornans

 

Dernière action , pour ceux qui veulent marcher dans les pas de Courbet, huit sentiers ont été aménagés dans la vallée de la Loue. Des parcours décrits dans des dépliants qui nous aident à mieux comprendre le paysage. A lire aussi des anecdotes et des précisions sur la vie de Courbet et de ses contemporains dans la vallée de la Loue.

Voilà pour ce qui est visible. Le label d’ethnopôle l’est beaucoup moins même si son existence est tout aussi primordiale pour le rayonnement de l’oeuvre de Courbet et de sa vallée. En France, ce label n’a été attribué qu’à quatre projets. Ce label est attribué par le ministère de la Culture car le thème retenu «le rapport entre art et territoire» peut se décliner ailleurs que dans la vallée de la Loue.

Les publications de l'ethnopôle "Pays de Courbet, pays d'artiste"

Les publications de l’ethnopôle « Pays de Courbet, pays d’artiste »

En fait, il s’agit d’une convention entre l’Etat et le département signée en 2010 pour quatre ans. Environ 30 000 euros sont attribués chaque année par le ministère de la Culture, la direction des affaires culturelles et le conseil général du Doubs. Pourquoi faire ? Essentiellement des actions culturelles et des recherches en sciences sociales pilotées par Frédérique Thomas-Maurin , conservateur en chef du musée Courbet et Noël Barbe, ethnologue à la DRAC et au CNRS. L’objectif de ces recherches est d’établir des liens entre «la vraie vie» et l’art. Lors de l’exposition «Les chasses de monsieur Courbet», un travail avait été réalisé avec des chasseurs franc-comtois. Les chercheurs leur avaient demandé de livrer leurs regards cynégétiques sur les toiles de Courbet. Des réflexions présentées lors de l’exposition. Autres recherches de l’ethnopôle, cette fois-ci autour de la ferme de Flagey. Cette fois-ci, il s’agit d’observer et de comprendre les liens entre les habitants du village et la Ferme de Flagey. Une étude conduite en 2000 puis en 2012.

Finalement, une sorte de relation faite de bienveillance mais aussi de distance. Un peu comme celle vis à vis de Courbet. Un artiste «de chez nous» mais dont la reconnaissance s’est bâtie ailleurs. Aujourd’hui, le conseil général du Doubs veut «briser» cette distance et faire de l’enfant du pays l’un des moteurs du développement touristique de la vallée.

 

isabelle.brunnarius@franctetv.fr